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L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 955

La première de SSO Campus a eu lieu à


« Le médecin-­ Berne le 24 septembre dernier. Lors des

dentiste est aussi quatre exposés portant sur le droit du


­travail, l’autorisation d’exercer, la fondation
une marque » d’un cabinet dentaire et la notoriété de
la marque, les intervenants ont donné
de précieux conseils pratiques.

Texte : Katrin Schregenberger, Communication SSO


Photos : Marco Zanoni, photographe

La météo a été clémente pour la pre- dans quelques domaines, par exemple convenu par contrat et jusqu’à 50 heures).
mière de SSO Campus. La manifestation en ce qui concerne la résiliation des rap- Cela étant, il est clair que le salarié peut
a bénéficié de l’une des toutes dernières ports de travail durant le temps d’essai : être tenu d’effectuer des heures d’appoint
soirées agréables de la fin de l’été. Les en effet, le contrat de travail peut libre- dans la mesure où on peut raisonnable-
quelque 70 futurs et jeunes médecins-­ ment fixer la durée du délai de résiliation ment les exiger de lui. Il n’est donc pas
dentistes ont pleinement pu profiter pendant cette période initiale. possible de refuser catégoriquement de
de l’agréable terrasse sur le toit du Le travail supplémentaire et les heures travailler plus longtemps que l’horaire de
centre événementiel Kubus. Durant la supplémentaires ont également fait l’ob- travail convenu.
partie conviviale, ils ont pu approfondir jet d’une mise au point. En effet, d’un
ce qu’ils venaient d’entendre et d’ap- point de vue technique, ces deux notions Le registre des professions médicales
prendre. En effet, la manifestation avait doivent être distinguées. En vertu de la loi ­mentionne l’autorisation d’exercer
commencé par quatre exposés portant sur le travail, la durée maximale de la se- Stefanie Meier-Gubser a ensuite transmis
sur des sujets pratiques du quotidien de maine de travail pour un médecin-den- le microphone à Irène Hitz, médecin-­
la médecine dentaire. tiste est de 50 heures. Chaque heure de dentiste cantonal de Bâle-Ville. Elle a
travail qui dépasse cette durée maximale ­expliqué à quel moment un médecin-­
Le travail supplémentaire doit être rémunéré est du travail supplémentaire et doit être dentiste a besoin d’une autorisation
C’est l’avocate Stefanie Meier-Gubser qui soit compensée, soit rémunérée avec une d’exercer – aussi appelée autorisation de
a ouvert les feux. Durant son exposé, elle majoration de 25 %. pratiquer ou de pratique selon le canton –
a expliqué les points du contrat de travail En revanche, l’employeur a une plus et comment il peut l’obtenir. « À partir
auxquels il faut prêter attention. Même grande marge de manœuvre pour ce qui du moment où il exerce sous sa propre
si la loi règle passablement de points, les concerne la rémunération des heures responsabilité professionnelle, le méde-
parties contractantes disposent tout de supplémentaires (c’est-à-dire les heures cin-dentiste a besoin d’une autorisation
même d’une certaine marge de manœuvre travaillées au-delà de l’horaire de travail d’exercer », a-t-elle déclaré. Tel est le cas

SSO Campus : une bonne occasion pour retrouver des camarades d’études Stefanie Meier-Gubser a expliqué les points du
contrat de travail auxquels il faut prêter attention.

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d’exercer pendant 90 jours). Irène Hitz


a également adressé un appel au public
intéressé : « S’il vous plaît, pensez à nous
annoncer les éventuels changements de
canton. » Il arrive souvent que les méde-
cins-dentistes concernés l’oublient avec
pour conséquence que l’inscription au
MedReg n’est pas actualisée.

Formation postgrade – en emploi ou à plein


temps ?
Laura Flückiger et Daniela Scherrer, deux
jeunes médecins-dentistes, ont poursuivi
en décrivant les divers défis qu’elles ont
dû relever durant leur parcours profes-
sionnel respectif. Elles ont ensuite abordé
avec les participants la question de la ma-
nière de mener une formation postgrade
à bien.
Christoph Senn, vice-président de la SSO : « SSO Campus est un élément de la nouvelle identité de Les deux jeunes femmes ont suivi des
marque de la SSO. » chemins différents. Ainsi, Daniela Scher-
rer a suivi un programme de formation
postgrade (MAS) en médecine dentaire
du médecin-dentiste qui exploite son cielles du canton concerné, il doit aussi reconstructive à plein temps durant trois
propre cabinet et peut être le cas du mé- produire un extrait du casier judiciaire ans. Cela d’une part parce qu’elle n’avait
decin-dentiste salarié d’une société ano- et un certificat de bonne conduite délivré pas le choix, cette formation postgrade
nyme ou à responsabilité limitée. En re- par l’autorité sanitaire du canton dans n’étant pas proposée en emploi et
vanche, celui qui exerce sous surveillance ­lequel il a déjà travaillé. Le canton délivre d’autre part, parce qu’elle appréciait
professionnelle, ce qui est souvent le cas l’autorisation d’exercer à titre onéreux et l’environnement universitaire et les
juste après l’obtention du diplôme fédé- celle-ci est uniquement valable sur son aperçus que ce cursus lui donnait dans
ral, n’en a pas besoin. territoire. les domaines de l’enseignement et de la
Le praticien qui souhaite obtenir une au- Toutes les autorisations d’exercer sont recherche.
torisation d’exercer dans le canton de son inscrites dans le registre des professions Quant à Laura Flückiger, elle a suivi une
choix doit être titulaire du diplôme fédé- médicales de la Confédération (MedReg). formation postgrade (MAS) en parodon-
ral de médecin-dentiste ou d’un diplôme Ce registre renseigne également sur les tologie dans le cadre d’un cursus en em-
(étranger) dont l’équivalence a été recon- formations postgrades, les connaissances ploi sur trois ans. Elle a continué de tra-
nue, il doit posséder les connaissances linguistiques et la durée de l’autorisation vailler en parallèle dans trois cabinets
linguistiques nécessaires à l’exercice de (pour les fournisseurs de prestations – dentaires différents, ce qui lui a permis de
la profession dans l’une des langues offi- étrangers – au bénéfice d’une autorisation garder ses trois postes de travail intéres-

Irène Hitz, médecin-dentiste cantonal de Bâle-


Ville, a expliqué qu’à partir du moment où il exerce
sous sa propre responsabilité professionnelle,
le médecin-dentiste a besoin d’une autorisation Laura Flückiger (à gauche) et Daniela Scherrer (à droite) encouragent les participants à fonder leur
d’exercer. propre cabinet.

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Lukas Rüegg, expert en marketing, a insisté


sur le fait que le médecin-dentiste ne peut pas
s’épargner de développer la notoriété de sa Après les exposés, les quelque 70 futurs et jeunes médecins-dentistes ont pu pleinement profiter de
marque. la partie conviviale sur l’agréable terrasse du centre événementiel Kubus.

sants. Elle n’a pas caché que, en contre- enclins à suivre cette voie, car « être pro- s’épargner de développer la notoriété de
partie, la gestion des horaires a été un priétaire de son cabinet offre l’avantage sa marque : « Un médecin-dentiste est
­véritable casse-tête. Elle a dû consacrer de pouvoir façonner son propre environ- aussi une marque, qu’il le veuille ou
entre deux jours et une semaine par mois nement de travail. » Elle a néanmoins non ! » Il vaut la peine de réfléchir à la
à sa formation à l’université, sans comp- souligné que « cela nécessite un engage- manière de mettre son cabinet en valeur,
ter les devoirs et le mémoire de master : ment personnel important, car on est car, inconsciemment, les patients re-
« Pour y arriver, il faut être disposé à vraiment constamment et personnelle- marquent chaque détail. Une marque
prendre des congés non payés. » ment à la manœuvre. » forte suscite la confiance : « Une marque
À la fin de leur formation postgrade, Lau- est une référence là où l’éventail de choix
ra Flückiger a repris un cabinet alors que, Renforcer sa propre marque est large. »
aujourd’hui, Daniela Scherrer exerce dans Lukas Rüegg, expert en marketing et par- Lukas Rüegg a donné dix conseils
le cabinet de son père. « Ne vous laissez tenaire de l’agence Source spécialisée concrets sur la manière de construire
pas dissuader de fonder votre propre ca- dans le développement de marques, a clos sa propre marque, dont, par exemple,
binet », a déclaré Laura Flückiger aux la partie de la manifestation consacrée les conseils nº 3 et nº 4, respectivement
participants, après qu’un sondage à main aux exposés. Il a clairement insisté sur le « Montre ta personnalité ! » et « Raconte
levée avait révélé qu’ils n’étaient guère fait que le médecin-dentiste ne peut pas ton histoire ! ». Mais qu’est-ce que
l’« histoire » d’un médecin-dentiste ?
Pour Lukas Rüegg, le médecin-dentiste
doit « raconter pourquoi il fait ce qu’il
fait, car renforcer sa propre marque im-
plique aussi d’être conscient des motiva-
tions qui l’ont conduit à exercer cette
profession. »
Les participants ont ensuite visité le stand
d’exposition de la société Straumann qui
a sponsorisé SSO Campus et où ils ont pu
participer à un concours avant de pleine-
ment profiter de la partie conviviale sur
l’agréable terrasse du centre événemen-
tiel Kubus. « Je trouve super que la SSO se
préoccupe et s’engage pour l’avenir des
jeunes médecins-dentistes et ait organisé
cet événement », a déclaré l’une des par-
ticipantes à la fin de cette première édi-
tion de SSO Campus. Pour la SSO, la ma-
nifestation a connu un franc succès, car
son but est précisément de faciliter la
Au stand de la société Straumann, le sponsor de la manifestation, les participants ont pu participer progression des futurs et des jeunes mé-
à un concours doté de prix intéressants. decins-dentistes.

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Lancer une pièce peut aider à prendre


Pile ou face ? une décision difficile : non pas en laissant
le ­hasard décider, mais parce que la pièce
tient lieu de catalyseur émotionnel.

Texte : Andrea Renggli, rédaction SDJ ; photos : Istock, màd

Dans le cadre de leur travail, les méde- S’en remettre au hasard pièce devient plus concrète », explique
cins-dentistes doivent quotidienne- Diverses méthodes existent pour soutenir Mariela Jaffé. Ce processus peut déclen-
ment prendre des décisions et ils sont le processus de prise de décision. L’une cher des émotions positives ou négatives
souvent seuls à les prendre. Mais les d’entre elles consiste tout simplement à qui permettent de déterminer si le résul-
décisions personnelles peuvent aussi lancer une pièce. L’archétype de la déci- tat aléatoire nous convient ou pas. Marie-
constituer un défi. Chercher un emploi sion aléatoire est donc censé vous aider la Jaffé et ses collègues ont démontré dans
ou se mettre à son compte ? Investir à prendre une décision – à laquelle vous un projet soutenu par le Fonds national
dans des appareils modernes ou plutôt adhérez de surcroît ? Oui, affirme la so- suisse que le fait de lancer une pièce per-
engager un collaborateur supplémen- ciopsychologue Mariela Jaffé, qui fait des met effectivement de choisir plus claire-
taire ? recherches sur ce sujet à l’Université de ment entre deux menus de cinq plats.
À force de réfléchir trop et trop long- Bâle. Cerise sur le gâteau : contrairement Actuellement, l’équipe de l’Université de
temps, il arrive qu’on perde la vue au pile ou face classique, le résultat du Bâle approfondit ses recherches : les per-
d’ensemble. Repousser une décision lancer de pièce ne doit pas obligatoire- sonnes réalisent-elles qu’elles tiennent
importante le plus possible n’est géné- ment être suivi. Mais il peut déclencher davantage compte de leurs sentiments
ralement pas une bonne idée : soit des émotions qui aident à prendre une après avoir lancé une pièce ? Dans quelles
parce que quelqu’un d’autre va décider décision. situations joue-t-on à pile ou face ? Et le
à votre place soit parce qu’une des « Le fait de lancer une pièce agit comme fait de lancer une pièce influe-t-il non
­options possibles va disparaître. un catalyseur. L’option proposée par la seulement sur la décision, mais renforce-

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Jaffé. « Des faits, des chiffres, mais aussi lancer une pièce ? Ou encore : pourquoi
des expériences, des ressentis et les at- une option m’inspire-t-elle davantage
tentes de tiers. » De plus, choisir une confiance qu’une autre ? Et que signifie ce
­option signifie généralement renoncer sentiment ? Que conseillerais-je à un ami
aux autres. « Sans compter que nous dans ma situation ?
­voulons toujours faire le meilleur choix
quand d’autres personnes sont également Les connaissances et le souhait du patient
concernées par ce choix. Tout cela peut pèsent le même poids sur la balance
bloquer la prise de décision. » Lancer une Chaque jour, des décisions médicales sont
pièce peut faire bouger les choses. « Cela prises au cabinet dentaire. Idéalement, le
nous permet d’adopter une nouvelle médecin-dentiste et le patient le font en-
perspective. Alors qu’auparavant les semble, les connaissances du médecin-­
deux options semblaient équivalentes, dentiste ainsi que les expériences, sou-
la pièce met l’option suggérée au premier haits et attentes du patient devant peser
plan, ce qui modifie subitement la per- le même poids sur la balance. Une bonne
ception des choses. » relation est essentielle pour qu’une telle
La sociopsychologue Mariela Jaffé fait des re-
cherches à l’Université de Bâle sur la thématique prise de décision participative soit pos-
de la prise de décision. Un bon processus de décision sible. Certaines personnes ne souhaitent
Dans la plupart des cas, la bonne décision toutefois pas être impliquées, elles s’en
n’existe de toute manière pas, affirme remettent à la décision du spécialiste.
t-il aussi le sentiment de conviction et de Mariela Jaffé : « Imaginez que vous choi- « Il est important que la décision soit
satisfaction quant à cette décision ? sissiez l’une de deux offres d’emploi. Que prise en toute transparence et que les
ce soit le bon choix ne dépend pas que de ­patients puissent exprimer leur opi-
Facteurs bloquants vous, mais aussi de l’environnement pro- nion », constate Mariela Jaffé. « Mais je
Pouvoir prendre une décision est en fait fessionnel, de la situation économique, suis consciente que cette démarche idéale
un privilège. Alors pourquoi cela nous etc. » La seule chose sur laquelle nous peut constituer un défi dans le quotidien
semble-t-il si difficile parfois ? « Lorsque pouvons exercer une influence est le d’un cabinet dentaire. »
d’importantes décisions entraînant des ­processus de décision : certaines per-
conséquences durables doivent être sonnes aiment prendre des décisions
prises, de nombreuses informations sont spontanées. D’autres prennent leur temps
à prendre en compte », explique Mariela et rassemblent un maximum d’informa- La peur de rater
tions. Dans notre société, la décision ra- quelque chose
tionnelle est souvent mieux perçue, croit
savoir Mariela Jaffé. Mais cela ne signifie
L’expression « fear of missing out »
pas pour autant qu’elle soit meilleure (dont FOMO est l’acronyme) désigne la
qu’un choix intuitif. « Ce dernier est sou- peur de rater quelque chose parce
vent pris rapidement et requiert moins qu’on s’est décidé pour une autre acti-
de ressources cognitives. Les deux ap- vité qui pourrait a posteriori s’avérer
proches aboutissent peut-être même à un être le mauvais choix. La densification
résultat identique. Mais si je suis satisfaite des informations sur les réseaux so-
du processus de décision, j’ai déjà fait ciaux joue un rôle prépondérant à cet
beaucoup pour prendre une bonne déci- égard : on y voit en effet toutes les oc-
sion pour moi – indépendamment du casions ratées que d’autres ont su sai-
­résultat à long terme. » sir. Les personnes concernées avouent
leurs difficultés à se décider et risquent
Tout le monde a la compétence de prendre de développer une addiction aux publi-
des décisions cations en ligne, car elles sont cons­
Chaque être humain prend d’innom- tam­ment en quête de nouvelles et
brables décisions chaque jour. Cela meilleures options. Même le choix du
­commence dès le matin : à quelle heure partenaire de vie peut être influencé
vais‑je me lever ? Que vais-je mettre et par cette crainte. Ces personnes ne
manger ? Quel moyen de transport vais‑je sont pas capables de s’engager dans
utiliser ? Mariela Jaffé est donc convaincue une relation durable parce qu’elles sont
que tout le monde a la compétence de constamment à la recherche d’un par-
prendre des décisions. Mais il est possible tenaire leur semblant encore plus
de s’entraîner à décider de manière en- adapté. Le syndrome FOMO n’est pas
core plus consciente en se posant des une pathologie décrite scientifique-
questions : comment aimerais‑je prendre ment, mais désigne plutôt une attitude
cette décision ? Quel objectif est-ce que je face à la vie, qui impacte toutefois le
Pile ou face ? Le résultat d’un lancer de pièce
veux atteindre ? Ai‑je besoin d’informa- comportement réel et peut même
peut déclencher des émotions positives
ou ­négatives qui nous indiquent si le choix tions supplémentaires de spécialistes ? ­déclencher des symptômes physiques.
­aléatoire nous convient ou pas. Aimerais‑je tenter une stratégie comme

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Comment contrer l’envie de sucre ?


« Le sucre est un Et quelles sont les alternatives au sucre

produit de luxe » de ménage ? Le SDJ s’est entretenu avec


la spécialiste en nutrition Anne Christin
Meyer-Gerspach sur les dangers du produit
de luxe qu’est le sucre.

Entretien : Andrea Renggli, rédaction SDJ ; photo : Istock

Anne Christin Meyer-Gerspach, pourquoi aliment, le lait maternel, a également d’un risque de prise de poids chez les
ne nous lassons-nous jamais du sucre ? un goût sucré en raison du lactose qu’il adultes et les enfants. Avec les boissons
Le sucre est une substance psychoactive contient. sucrées, une grande quantité de sucre est
qui partage certaines propriétés avec la ingérée en relativement peu de temps. Ce
drogue. Lors de sa consommation, les ré- Peut-on réprimer son envie de sucre ? qu’il faut savoir, c’est que les jus de fruits
cepteurs de dopamine dans le centre de Oui, les papilles gustatives de la langue et les smoothies font également partie des
récompense du cerveau sont stimulés. Du s’habituent à l’alimentation sucrée lors- boissons sucrées, car ils contiennent aussi
coup, l’organisme en demande toujours qu’elle est consommée en grande quanti- beaucoup de sucre.
plus. Par ailleurs, en cas de consomma- té et s’émoussent. Si l’on réduit le sucre
tion excessive et de sevrage soudain, des dans l’alimentation, on s’habitue de nou- S’agissant des conséquences du sucre sur la
symptômes de sevrage peuvent appa- veau à des mets moins sucrés. Après une santé, est-ce la quantité ou la fréquence de
raître (fringales). Contrairement à la certaine période de carence, les aliments consommation qui est la plus importante ?
drogue, les effets directs du sucre ne sont sucrés semblent beaucoup plus sucrés, Les deux ! Une consommation régulière
toutefois pas visibles. Il n’a, par exemple, l’impression de satiété est ressentie élevée de sucre a des effets négatifs sur les
pas d’effet narcotique manifeste. Toute- plus tôt et il est plus facile de limiter systèmes organiques les plus divers. Cela
fois, la composante addictive complique sa consommation de sucre. commence par la bouche, où le sucre est
l’arrêt de la consommation de sucre. la principale cause de caries, et continue
La consommation de boissons sucrées avec les effets négatifs sur le métabo-
L’envie de sucre est-elle innée ? est‑elle particulièrement problématique ? lisme : le sucre favorise le surpoids et le
L’attirance pour le sucre semble innée. Oui, la recommandation de réduire le diabète, endommage les vaisseaux et pro-
Les aliments sucrés sont généralement sucre de l’OMS repose justement sur voque l’hypertension. En ce qui concerne
sans danger et promettent une certaine celles-ci. L’OMS affirme que la consom- le développement de caries, c’est avant
densité calorique. En outre, notre premier mation de boissons sucrées s’accompagne tout la fréquence de la consommation de
sucre qui est déterminante. Le sucre en
tant que collation a des effets fatals sur
les dents. Pour toutes les autres maladies,
Les différents types de sucre c’est la quantité qui pose problème.

Lorsque les gens parlent de sucre, ils évoquent généralement le saccharose, autrement La publicité pour des produits contenant
dit le sucre de ménage. Le saccharose est constitué à égalité de parts de glucose et de du sucre cible tout particulièrement les
fructose (sucre de raisin et sucre de fruits). Il est décomposé relativement rapidement ­enfants. Le sucre est-il plus nocif pour eux
dans l’intestin grêle en ces deux composants. que pour les adultes ?
Le glucose fait grimper le taux de sucre dans le sang, entraînant la libération d’insuline. Le sucre est fondamentalement mauvais !
Il est utilisé par les cellules du corps comme substrat énergétique ou est transformé en Mais il faut, en effet, tout particulière-
glycogène et stocké dans les muscles ou le foie comme réserve énergétique. Ce n’est ment protéger les enfants, car le sucre in-
que lorsque ces possibilités sont épuisées que le glucose en excès est transformé en géré est moins bien assimilé en raison de
graisse et stocké dans le tissu adipeux. Le fructose, en revanche, est transformé en leur volume corporel moindre. Le sucre
graisse dans le foie et y est stocké ou libéré dans le sang. Ce faisant, le taux de lipides est notamment néfaste pendant la crois-
dans le sang augmente. Or, contrairement au glucose, aucune hormone de satiété n’est sance pour le métabolisme avec les hor-
libérée lorsque le fructose est décomposé et le centre de récompense du cerveau n’est mones de croissance et entraîne des
pas activé. Le fructose est donc soupçonné de stimuler l’appétit au lieu de le rassasier. conséquences qui se manifestent tout
Tant le glucose que le fructose sont nocifs pour divers organes. La consommation de au long de la vie.
sucre peut, entre autres, entraîner des caries, du surpoids, une stéatose hépatique (ou
foie gras), du diabète, de la goutte et de l’hypertension ; à long terme, elle augmente le Les parents doivent-ils totalement bannir le
risque cardiovasculaire et favorise la survenue de cancers. De plus, la consommation de sucre dans l’alimentation de leurs enfants ?
sucre provoque un vieillissement prématuré de la peau et des vaisseaux sanguins. Bannir « totalement » le sucre est difficile
à notre époque. Mais l’alimentation de-

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vrait dans tous les cas être très pauvre en
sucre. En tant que maman, je tiens à ce
que les gens connaissent l’effet nocif du
sucre et qu’ils l’utilisent à bon escient.
Dans ma famille, nous nous sommes mis
d’accord pour prendre un « dessert »
après les repas. Mais nous ne consom-
mons pas de sucre entre les repas.

Peut-on remplacer le sucre par des édulco-


rants ?
Le sucre est un produit de luxe dont nous Avec les boissons sucrées, une
n’avons en fait pas besoin et que nous ne grande quantité de sucre est
devrions consommer qu’en petite quan- ­ingérée en peu de temps. Les jus
de fruits et les smoothies font
tité, voire pas du tout. Actuellement,
également partie des boissons
notre consommation de sucre est tout sucrées, car ils contiennent
simplement beaucoup trop élevée. Mais le beaucoup de sucre.
but ne doit pas être non plus de remplacer
le sucre. Il faut au contraire réduire l’atti-
rance pour les mets sucrés. Après cela, ce
qui reste encore peut être remplacé par sont non seulement désagréables, mais fruits et les smoothies en font partie. Ces
des solutions alternatives plus saines – en génèrent aussi des coûts que nous devons pièges à sucre doivent absolument être
l’occurrence par une combinaison de ces en fin de compte tous supporter. Par supprimés, faute de quoi il est impossible
dernières. L’érythritol et le xylitol sont ­ailleurs, il existe un grand nombre de de faire preuve de responsabilité indivi-
deux options intéressantes, car ils pos- « pièges » en matière d’alimentation su- duelle lors de la consommation de sucre.
sèdent une combinaison unique de pro- crée, à commencer par les sucres cachés :
priétés : quasiment sans effet sur la glycé- de très nombreux produits industriels Anne Christin Meyer-Gerspach, titulaire d’un
mie et l’insuline, ils ne contiennent pas contiennent du sucre alors qu’on ne le doctorat en physiologie de l’alimentation
de calories et ont néanmoins un pouvoir soupçonne pas. On pourrait citer les piz- (PhD) et chargée de cours, est responsable
rassasiant (voir tableau). zas industrielles ou les sauces à salade adjointe de St. Clara Forschung et respon-
par exemple. Deuxièmement, les sucres sable du groupe de recherche « surpoids,
Il n’existe guère de mesures politiques en soi-disant sains comme le sirop d’agave, diabète et métabolisme/chirurgie et gas-
Suisse contre la consommation élevée de le sucre de fleurs de coco, le miel : ils troentérologie ».
sucre. On mise plutôt sur la responsabilité contiennent tous du glucose et du fruc-
individuelle du consommateur. Pensez-vous tose. Troisièmement, la déclaration du
que des mesures réglementaires comme sucre sur les étiquettes des produits : des
un impôt sur le sucre sont judicieuses ? synonymes sont utilisés, comme « sucre Alternatives au sucre
En dernier recours peut-être. Mais de raisin », mais il ne s’agit de rien d’autre de ménage
d’autres mesures sont nécessaires avant que de dextrose et de glucose. Quatrième-
d’en arriver là. Il est important de rendre ment, les produits prétendument sains,
Les alcools de sucre sont une alterna-
la population dans son ensemble attentive à savoir ceux dont beaucoup de personnes
tive au sucre de ménage classique et
à l’effet nocif de la consommation élevée présupposent qu’ils sont sains alors qu’ils aux édulcorants artificiels. Le xylitol et
de sucre. Les dommages qui en résultent contiennent beaucoup de sucre. Les jus de l’érythritol semblent particulièrement
intéressants. Tous deux sont des subs-
tances naturelles extraites, voire fer-
Tableau mentées, à partir de bois de feuillus et
de résidus végétaux, ils ont un pouvoir
Calories Stimulation Glycémie Syst. de édulcorant identique ou similaire à
Kcal/g Hormones Insuline ­récompense
­celui du sucre de ménage. Ils stimulent
de satiété
la libération des hormones de satiété
Saccharose (sucre de ménage) 4 ++ ++ + dans le corps tout en affichant peu,
Glucose (sucre de raisin) 4 ++ ++ + voire pas de calories. Ils ne font pas du
Fructose (sucre de fruits) 4 + + – tout augmenter le taux de sucre dans
le sang (glycémie) ou très peu. De plus,
Substituts de sucre
ces deux alcools de sucre sont antica-
Erythritol 0 ++ – + riogènes : ils réduisent les bactéries
Xylitol 2,3 ++ + + responsables de la formation de plaque
dentaire dans la bouche, stimulent la
Édulcorants artificiels 0 – – –
(aspartame, cyclamate, etc.)
production de salive et la régulation des
acides et améliorent la minéralisation
Extrait de : Wölnerhanssen B K, Meyer-Gerspach A C : Effekte von Zuckerkonsum auf die Gesundheit und
mögliche Alternativen. Therapeutische Umschau 76 (3), 111‑116 (2019).
de l’émail des dents et des os.

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CONGRÈS/JOURNÉES SCIENTIFIQUES

Le séminaire de la SSOS pour les assistants


Formation conti- est une nouvelle offre de formation conti-

nue aux confins nue qui s’adresse spécifiquement aux assis-


tants des instituts de médecine dentaire.
de la médecine Le programme a porté sur des thèmes aux
confins de la médecine dentaire, qui sont
dentaire rarement abordés lors des congrès.
Texte : Andrea Renggli, rédaction SDJ ; photos : màd

Une bonne vingtaine de jeunes méde- l’an dernier, en raison de la pandémie de du patient, a lancé le premier interve-
cins-dentistes de Suisse alémanique et de ­COVID-19. « Nous sommes donc très nant, le professeur Urs Hepp, ancien direc-
Suisse romande ont participé au premier heureux d’avoir pu accueillir des assis- teur médical du Centre de psychiatrie in-
séminaire de la SSOS pour les assistants tants de tout les établissements de forma- tégrée de Winterthour.
à Zurich, une après-midi de formation tion en chirurgie orale du pays. » Comme il l’a expliqué, les raisons pour
continue qui s’est conclue par un repas lesquelles un patient craint un traitement
pris en commun. L’idée de cette manifes- Comment faire face à la « peur du dentaire ne sont pas toujours claires pour
tation est de favoriser le réseautage entre médecin-dentiste » ? le médecin-dentiste. Or, ce qui relève du
les différents sites de formation en chirur- Les maladies psychiques sont assez cou- quotidien pour le praticien peut mettre
gie orale grâce à des contacts personnels rantes et les plus fréquentes, qui sont les le patient dans un état très désagréable.
entre les assistants, explique l’organisa- troubles anxieux et la dépression, ont une Tout d’abord, le médecin est debout ou
teur du séminaire, le professeur Bernd prévalence sur douze mois de respective- assis sur un tabouret, alors que lui est
Stadlinger, de la Clinique de chirurgie orale ment 14 et 7 %. Les médecins-dentistes couché sur le dos, ce qui peut déclencher
et maxillo-faciale, policlinique de chirur- sont donc forcément confrontés tôt ou un sentiment d’impuissance, voire de
gie orale, de Zurich. Ce d’autant plus que tard à des situations de détresse psy- vulnérabilité. De plus, il doit garder la
les con­tacts personnels ont été très limités chique et de traumatisme psychologique bouche ouverte et ne peut donc pas s’ex-
primer verbalement. Enfin, la très grande
proximité physique entre le praticien et le
patient met beaucoup de personnes mal
à l’aise, et plus encore en ces temps de
pandémie.
C’est pourquoi Urs Hepp conseille de rece-
voir le patient debout et de se donner le
temps d’un petit entretien. Contraire-
ment aux craintes de nombreux méde-
cins, cet échange dure rarement plus de
deux minutes et demie en moyenne, mais
donne au patient le sentiment d’être ac-
cueilli et permet au praticien de recueillir
de précieuses informations.

Parler des troubles de l’alimentation et


des TOC
Lors d’un traitement dentaire, il arrive
que le médecin-dentiste détecte les in-
dices d’un trouble de l’alimentation. Mais
comment aborder un thème aussi délicat,
voire tabou ? « Après le traitement, entre
quatre yeux », répond Urs Hepp. Le méde-
Le professeur Bernd Stadlinger, de la policlinique Les médecins-dentistes sont donc forcément
cin-dentiste peut par exemple indiquer
de chirurgie orale à la Clinique de chirurgie orale et confrontés tôt ou tard à des situations de détresse
maxillo-faciale de Zurich, lors du séminaire de la psychique et de traumatisme psychologique du que les lésions dentaires constatées sont
SSOS pour les assistants patient, a lancé le professeur Urs Hepp. généralement liées à des vomissements

SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 11 2021 P


L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 963

fréquents et conseiller au patient de cher-


cher de l’aide auprès d’un professionnel.
La même attitude s’impose en cas de
trouble obsessionnel compulsif (TOC),
par exemple si le patient se brosse les
dents trop souvent ou utilise trop de gelée
fluorée.
Enfin, le professeur Hepp a abordé la
question des troubles somatoformes,
autrement dit les douleurs qui ne
peuvent être associées à aucune patho-
logie. Le décalage qui en découle entre
le ressenti du patient et le diagnostic
posé peut perturber la relation thérapeu-
tique, mais, avertit Urs Hepp, toutes les
douleurs sans cause apparente ne sont
pas nécessairement dues à des facteurs
psychiques.

Comment réagir en cas d’anaphylaxie ?


Les réactions allergiques lors des traite- Les réactions allergiques lors des traitements dentaires ont été évoquées par Peter Schmid-Grendel­
ments dentaires ont été évoquées par meier en vidéoconférence.
­Peter Schmid-Grendelmeier, qui dirige le
service d’allergologie de la Clinique der-
matologique aux Hôpitaux universitaires dans les minutes qui suivent le contact antibiotiques, les anti-inflammatoires
de Zurich. Il a tout d’abord rappelé qu’un avec l’allergène, tandis que les symp- non stéroïdiens, la chlorhexidine, les
choc anaphylactique, ou anaphylaxie, est tômes plus bénins comme l’urticaire anesthésiques locaux ou le latex. L’inter-
une réaction allergique aiguë du système ou les troubles digestifs peuvent appa- venant a donc demandé aux participants
immunitaire dont les symptômes les plus raître encore plusieurs heures après. de toujours informer les allergologues de
fréquents sont les réactions cutanées « Si aucune défaillance cardiovasculaire manière détaillée sur les substances utili-
telles que l’urticaire, mais également les ne se manifeste dans la demi-heure, il sées, les symptômes ainsi que sur le dé-
troubles respiratoires, les troubles cardio- est très probable qu’il n’y en aura pas », roulement des événements lorsqu’ils leur
vasculaires, les vertiges et l’accélération confirme-t‑il. envoient un patient pour des examens.
du pouls. Les symptômes les plus graves, Les allergènes présents dans un cabinet Il a aussi ajouté qu’en administrant cor-
tels que l’hypotension, la perte de con­ dentaire qui peuvent déclencher une al- rectement les médicaments de premiers
naissance ou l’incontinence, surviennent lergie de type subit sont par exemple les secours qui font partie de la pharmacie de

L’Université de Zurich a accueilli des assistants de tous les établissements de formation du pays.

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964 L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE

René Krummenacher est médecin-dentiste et psychologue, actif depuis de nombreuses années dans le domaine de la médecine dentaire sociale et
­gériatrique.

base de tout cabinet, il est déjà possible de cependant pas encore comment la juris- vice ambulatoire de la Kanonengasse à
bien traiter la plupart des réactions aller- prudence va évoluer. C’est pourquoi Zurich où les personnes marginalisées
giques. Une surveillance médicale du pa- ­Claudio Weber recommande aux partici- souffrant de problèmes dentaires aigus
tient s’impose toutefois lorsque le patient pants de jouer la carte de la sécurité : peuvent trouver un peu de répit. À l’aide
a présenté des troubles cardiovasculaires, mieux vaut trop informer le client sur d’interviews poignantes qu’il a filmées,
des difficultés respiratoires ou des symp- la protection des données et, peut-être, René Krummenacher a montré comment
tômes très subits. demander une autorisation de trop. il aide ses patients à surmonter leurs
Deuxième point abordé : la reconnais- peurs, y compris par des moyens « non
Protection des données et titre profession- sance des titres professionnels. Deux des conventionnels ». Nombre de ses patients
nel de médecin-dentiste quatre titres professionnels de médecin-­ consomment en effet des stupéfiants et,
C’est Claudio Weber, juriste de la SSO et dentiste délivrés au sein de l’UE sont même si la consommation de cannabis
­secrétaire du Bureau pour la formation ­reconnus automatiquement en Suisse. avant un traitement est dysfonctionnelle,
postgrade en médecine dentaire BZW, Dans ces cas, on procède seulement à un lui considère que cela est tolérable dans
qui a pris la parole pour aborder quelques con­trôle formel du diplôme. Les deux certaines situations. Si un patient prend
questions juridiques. La protection des autres titres peuvent être reconnus s’ils par exemple des antidouleurs, il est très
données est omniprésente dans le quoti- ont été délivrés par un État de l’UE, mais important de savoir ce qu’il a consommé
dien des praticiens. Comme l’a expliqué cela passe alors par un contrôle matériel. et en quelle quantité, car le choix de
Claudio Weber, toutes les informations re- Les titres des États tiers, comme les l’anesthésiant en dépend.
cueillies au sujet des personnes sont des États-Unis, ne sont pas reconnus et il Des personnes qui sont peut-être trau-
données et toutes ces données appar- peut arriver que les personnes concer- matisées ou qui souffrent de délires
tiennent au patient. Les données concer- nées doivent rattraper une partie de la doivent être traitées avec la même bonne
nant l’état de santé font même partie de formation – de base ou postgrade – exi- volonté, le même respect que n’importe
la catégorie des données personnelles gée en Suisse. quel patient. C’est parfois délicat, mais
dites sensibles. De nombreuses exigences c’est possible. Et pour finir, René Krum-
introduites par la révision de la loi sur la Chaque patient a droit au respect menacher a révélé un petit secret à son
protection des données vont déjà de soi Pour conclure cet après-midi de forma- auditoire : « Lorsqu’un patient vous
pour les médecins-dentistes. D’ailleurs, tion, la parole est revenue à René Krum- énerve, demandez-vous pourquoi cela
la révision de la législation suisse s’appuie menacher, médecin-dentiste et psycho- vous arrive justement avec ce patient-là.
sur le RGPD (Règlement général sur la logue, actif depuis de nombreuses années Cela vous aidera à trouver des stratégies
protection des données) adopté par l’UE dans le domaine de la médecine dentaire pour faire face à la situation, et vous ap-
afin d’adapter sa législation en la matière sociale et gériatrique, notamment au sein prendrez aussi quelque chose sur vous-
au développement du big data. On ne sait du service dentaire communal et au ser- même. »

SWISS DENTAL JOURNAL SSO VOL 131 11 2021


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L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 965

NOUVELLES DES SOCIÉTÉS DE DISCIPLINE

Formation postgrade en chirurgie orale


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postgrade à plein temps d’une durée de trois ans en chirurgie orale, thèse de doctorat, deux publications, dix casuistiques documen-
tées, etc.) et qui souhaitent l’obtenir, sont invités à transmettre leurs documents jusqu’au 31 décembre 2021 au secrétariat de la
SSOS.

Le règlement pour la spécialisation et les informations y relatives sont à la disposition des intéressés sur www.ssos.ch.

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Secrétaire de la SSOS

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Références: 1. Ekstrand et al. 2008, Gerodontology 25: 67–75; 2. Tavss et al. 2003, Am J Dent 16: 369-374; 3. Baysan et al. 2001, Caries Res 35:41–46; 4. Srinivasan et al. 2014, Community Dent Oral Epidemiol
42: 333-340; 5. Bizhang et al. 2009, BMC Research Notes 2: 147; 6. Al-Mulla et al. 2010, Acta Odont Scand 68: 323–328; 7. Nordström et al. 2010, Caries Res 44: 323-331; 8. Ekstrand et al. 2013, Caries Res 47:
391–398; 9. Schirrmeister et al. 2007, Am J Dent 20: 212-216; 10. Stanley et al. 2000, Angle Orthod 70: 424-430.
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L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 971

La science en bref

Le rôle des aérosols dans procédure sur un patient qui peut in- duisant ou non des aérosols. La première
la transmission du COVID-19 duire la production d’aérosols de diffé- catégorie se réfère aux procédures consi-
rentes tailles », bien qu’il n’existe actuel- dérées comme produisant des goutte-
n’est pas bien déterminé
lement aucune définition commune et un lettes plus petites (≤5 μm de diamètre)
manque de cohérence dans la terminolo- et la seconde se réfère aux procédures
Innes N, Johnson I G, Al-Yaseen W et al. : gie. Le National Emerging Respiratory considérées comme produisant peu ou
A systematic review of droplet and aerosol Virus Threats Advisory Group britannique pas de gouttelettes plus petites, mais
generation in dentistry. J Dent 2020 ; 105 : a décrit les « procédures dentaires (utili- pouvant néanmoins produire des goutte-
103556. sant des dispositifs à haute vitesse tels lettes plus grandes (>5 μm).
que les détartreurs à ultrasons et les forets La présente étude visait à identifier les
Le SRAS-CoV-2 est le coronavirus haute- à haute vitesse) » comme présentant un procédures de médecine dentaire qui
ment infectieux à l’origine de la pandé- risque accru de transmission d’infections ­génèrent des gouttelettes et des aérosols
mie de COVID-19. On pense que la trans- respiratoires. De nouveaux termes tels avec une contamination ultérieure et, pour
mission se fait principalement par les qu’« exposition génératrice d’aérosols » celles-ci, à caractériser leur modèle, leur
gouttelettes respiratoires, comme pour (AGE) ont été suggérés. Les documents de propagation et leur dépôt. Les bases de
les autres coronavirus et selon les indices politique générale se sont concentrés sur données Medline (OVID), Embase (OVID),
des foyers épidémiques de la pandémie les détartreurs à ultrasons (USS), les aéro- Cochrane Central Register of Controlled
actuelle. La charge virale la plus élevée est rotors à grande vitesse (HSAR), les serin- Trials, Scopus, Web of Science et LILACS
détectée dans les voies respiratoires, juste gues air-eau (également connues sous le ont été consultées à la recherche d’études
avant l’apparition des symptômes et pen- nom de triple ou 3-en-1) et les aéropolis- admissibles, depuis la création de chacune
dant les cinq jours suivants. Les individus seurs comme sources d’aérosols, avec la des bases de données jusqu’en mai 2020,
sont donc plus infectieux lorsqu’ils sont digue en caoutchouc et l’aspiration à haut avec une mise à jour de la recherche le
présymptomatiques ou présentent des volume comme mesures d’atténuation. 11 août 2020. Les études portant sur les ac-
symptômes légers, souvent non spéci- Pour gérer le risque de transmission du tivités de médecine dentaire qui génèrent
fiques, bien que l’importance relative de SRAS-CoV-2, il faut identifier l’étendue des aérosols ont été contrôlées en utilisant
ces éléments dans la transmission ne soit et la contamination des gouttelettes et une double sélection indépendante. L’ex-
pas claire. Les études de laboratoire ont des aérosols impliqués dans les procé- traction des données a été faite par un
été critiquées, parce qu’elles ne seraient dures de médecine dentaire. De même, examinateur, la vérification par un autre.
pas représentatives des situations réelles. le modèle et le moment associés à la pro- Le risque de biais a été évalué par le calcul
De plus, la controverse est permanente pagation et au dépôt de gouttelettes et de la sensibilité de l’outil de mesure de la
sur la mesure dans laquelle le contact di- d’aérosols dans le contexte de la méde- contamination.
rect avec l’agent infectieux ainsi que la cine dentaire doivent être compris afin Au total, 83 études répondaient aux cri-
transmission par voie aérienne sont res- d’adapter les recommandations sur le tères d’inclusion. Elles portaient sur le
ponsables de la propagation virale. Les temps d’attente entre les patients. Les détartrage ultrasonique (USS, n = 44),
soins dentaires impliquent un contact temps d’attente entre les patients pour l’aérorotor à grande vitesse (HSAR,
étroit avec le patient pendant des pé- les AGP définis au niveau mondial varient n = 31), la chirurgie buccale (n = 11), la
riodes prolongées, ce qui suscite des de zéro à 120 minutes. Un aérosol est dé- pièce à main à vitesse lente (n = 4), la se-
­inquiétudes quant à la transmission du fini comme une suspension de liquide ou ringue air-eau (triple) (n = 4), l’aéropolis-
virus due à la production d’aérosols pen- de solide dans l’air. Lorsqu’un aérosol est sage (n = 4), la prophylaxie (n = 2) et le dé-
dant les soins dentaires, cela parce qu’il créé avec un liquide, une large gamme de tartrage manuel (n = 2). Bien qu’aucune
est démontré que le SRAS-CoV-2 est pré- tailles de gouttelettes est produite. La étude n’ait porté sur les virus respira-
sent dans la salive et que la charge virale taille des particules est un continuum, toires, celles sur les bactéries, les écla-
est élevée pendant les périodes présymp- depuis les gouttelettes plus grosses et boussures de sang et les aérosols ont
tomatiques et précoces. En médecine plus lourdes, avec un diamètre >5 μm, montré que les activités utilisant des dis-
dentaire, les précautions universelles qui tombent rapidement au sol, générale- positifs motorisés produisaient la plus
sont une pratique standard, basée sur ment à moins de 1 mètre de la source, grande contamination. La contamination
un contrôle des infections fondé sur des sous forme d’éclaboussures. Les aérosols a été constatée pour toutes les activités
preuves. Ces précautions évoluent au fur sont composés de noyaux de gouttelettes et aux points les plus éloignés étudiés. Le
et à mesure de l’apparition de preuves, ≤5 μm de diamètre. Ils peuvent rester en torse de l’opérateur, le bras de l’opérateur
notamment en réponse aux infections suspension dans l’air pendant de nom- et le corps du patient étaient particulière-
transmises par le sang et l’eau et à la breuses heures et être déplacés par les ment touchés. L’hétérogénéité a empêché
transmission des prions. courants d’air. Pour l’instant, les procé- les comparaisons interétudes, mais les
Le terme « procédure génératrice d’aéro- dures de médecine dentaire sont classées comparaisons intraétudes ont permis de
sols » (AGP) a été décrit comme « toute de manière dichotomique comme pro- construire une proposition de hiérarchie

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972 L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE

du risque de contamination des procé- Les théories du complot in- théories conspirationnistes induirait un
dures : élevé (USS, HSAR, seringue air- fluencent notre comportement rejet des mesures de prévention et sape-
eau, aéropolissage, extractions à l’aide de rait le soutien aux politiques publiques
face à la pandémie
pièces à main motorisées), modéré (pièces en matière de santé, comme cela a été
à main à vitesse lente, prophylaxie, ex- constaté lors de précédentes épidémies
tractions) et faible (seringue air-eau [eau Earnshaw V A, Eaton L A, Kalichman S C telles qu’Ebola. Comprendre les effets
uniquement] et détartrage manuel). et al. : Covid-19 conspiracy beliefs, health d’une posture conspirationniste sur le
­behaviors, and policy support. Transl Behav comportement des personnes concernées
Conclusion Med 2020 ; 10 (4) : 850–856. en matière de prévention et de soutien
Les lacunes dans les preuves, la faible aux mesures décidées dans le contexte
sensibilité des mesures et la qualité va- La pandémie de COVID-19 a donné de la pandémie de COVID-19 est déter­
riable limitent les conclusions concernant du grain à moudre aux complotistes. minant pour développer des stratégies
la contamination par les procédures de On a par exemple entendu dire que le de prévention et de traitement adéquates
médecine dentaire. Une hiérarchie de la ­COVID-19 faisait partie d’un programme de la maladie.
contamination par les procédures est d’armes biologiques, que les antennes 5G Des travaux présentés par le passé
proposée, pour être contestée ou vérifiée propageaient la maladie et que l’industrie semblent en outre montrer que les mes-
par des recherches futures. Celles-ci pharmaceutique favoriserait la diffusion sages sur la vaccination communiqués
­devraient envisager des méthodologies du COVID-19 pour maximiser ses profits. par des leaders d’opinion qui décrédibi-
standardisées afin de faciliter la synthèse Les théories du complot cherchent à ex- lisent les théories du complot avant que
des recherches. pliquer des événements significatifs en les individus ne soient exposés à ces
Alessandro Devigus, Dr méd. dent. les présentant comme le résultat d’une thèses peuvent contribuer à ce que
conspiration qui serait tramée par des les gens croient moins à de nouvelles
Cet article est déjà paru en allemand dans la ­revue institutions, des groupes ou des individus conspirations. L’étude présentée visait
Quintessenz 72 (3) : 324-325 (2021). puissants et malintentionnés. Croire aux en premier lieu à établir, pour une popu-

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L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 973

lation d’Amé­ricains adultes, une relation tions entre les thèses complotistes et les tatouages gingivaux d’un type nouveau,
entre les croyances à une conspiration comportements face au COVID-19, pour très peu invasive, basée sur un laser
liée au COVID-19 et la propension à se autant que la pandémie se poursuive, et Er:YAG. Les auteurs ont procédé à une
faire vacciner contre le SRAS-CoV-2, ce même si les politiques publiques et les analyse rétrospective des données cli-
à suivre les recommandations des autori- recommandations sanitaires changent. niques de 18 patients ayant subi un traite-
tés sanitaires et à soutenir les politiques Alessandro Devigus, Dr méd. dent. ment de ce type. Il s’agit d’une ablation
de santé publique. L’étude visait aussi à gingivale minime réalisée à l’aide d’un
déterminer quelles sources d’informa- Cet article est déjà paru en allemand dans la r­ evue ­laser Er:YAG que l’on pointe sur la zone
tions sur le ­COVID-19 étaient réputées Quintessenz 72 (4) : 112‑113 (2021). de pigmentation afin de libérer les parti-
fiables, dans le but de développer des cules métalliques que l’on extrait ensuite
stratégies efficaces pour contrer les soigneusement du tissu conjonctif. Un
thèses complotistes. Un sondage trans- microscope dentaire a été utilisé pour
versal a été effectué en ligne en avril ­localiser les particules métalliques et les
2020 auprès de 845 Américains adultes. soumettre à un rayonnement précis, afin
Les données ont été évaluées à l’aide de réduire le plus possible l’intervention
d’analyses de variance et de régressions Élimination du tatouage et d’éviter ainsi la formation de cicatrices.
multivariées. Un tiers des participants gingival par laser Er:YAG Les auteurs ont analysé la couleur et la
croyaient à l’existence d’un ou de plu- morphologie postopératoire de la gencive
sieurs complots liés au COVID-19. Ceux Mikami R, Mizutani K, Nagai S et al. : A novel et ils ont utilisé une échelle visuelle ana-
qui croyaient à un complot avaient une minimally-invasive approach for metal tat- logique pour évaluer les douleurs post­
propension à se faire vacciner 3,9 fois in- too removal with Er :YAG laser. J Esthet opé­ra­toires. Les tatouages gingivaux de
férieure à celle des participants qui n’y Restor Dent 2021 [Epub ahead of print]. tous les patients ont été entièrement éli-
croyaient pas, et ils soutenaient moins minés et en toute sécurité. Les résultats
les politiques sanitaires de lutte contre Une pigmentation grise ou noirâtre de la de cette étude montrent que cette nou-
le COVID-19. L’analyse de régression gencive, que l’on désigne par tatouage velle thérapie peu invasive d’élimination
multivariée n’a débouché sur aucune d’amalgame ou tatouage gingival, appa- des tatouages gingivaux par laser Er:YAG
différence dans la volonté de suivre les raît chez 3,3 % des Américains adultes. est efficace et sûre, qu’elle donne de bons
recommandations sanitaires après le Elle est due à une accumulation involon- résultats et apporte une contribution es-
­ralliement des personnes aux thèses taire de particules métalliques provenant sentielle à la satisfaction des patients sur
conspirationnistes. Bien que des diffé- des prothèses dentaires. Les études qui se le plan esthétique.
rences significatives aient été relevées au sont penchées sur le tatouage gingival ont
sujet des sources d’information sur le en effet permis de démontrer la présence Conclusions
COVID-19 réputées fiables, les médecins de métaux utilisés dans les alliages den- L’élimination des tatouages gingivaux par
sont globalement considérés comme la taires dans les tissus conjonctifs de la laser Er:YAG permet d’améliorer l’esthé-
source la plus fiable et 90 % des partici- gencive à proximité de la dent traitée. tique de la gencive de manière efficace et
pants ont déclaré avoir confiance en leur La pigmentation peut se manifester par sûre. Cette nouvelle technique est beau-
médecin. Les médecins pourraient donc de toutes petites taches, mais elle peut coup plus simple et moins invasive que
jouer un rôle en abordant la question aussi couvrir une zone plus étendue com- la chirurgie plastique parodontale tradi-
des théories du complot avant que les prenant plusieurs dents, ce qui peut être tionnelle. Elle est probablement aussi plus
patients n’y soient exposés, et soutenir à l’origine d’une grave gêne esthétique. fiable s’agissant de l’esthétique de la gen-
en cela les mesures de prévention contre Bien que ce phénomène soit déjà connu cive, car la guérison des plaies est meil-
le COVID-19. depuis de nombreuses années, aucune leure. Elle présente aussi des avantages
méthode de traitement ne s’est encore non négligeables pour les patients, car
Conclusions pour les praticiens, établie, car les procédés sont complexes elle réduit les charges physiques et psy-
les ­politiciens et les chercheurs et les instruments appropriés font défaut. chiques comme la durée du traitement
Les personnes qui croyaient à un complot Les résultats de précédentes études pra- ou les douleurs postopératoires.
lié au COVID-19 ont déclaré qu’il était tiques ont montré que les traitements Alessandro Devigus, Dr méd. dent.
peu probable qu’elles se fassent injecter chirurgicaux comme la transplantation de
un sérum contre le SRAS-CoV-2 lorsqu’il tissu conjonctif (connective tissue graft, Cet article est déjà paru en allemand dans la r­ evue
serait disponible. Elles n’accordaient CGT) ou la greffe gingivale libre (free gin- Quintessenz 72 (4) : 113 (2021).
­également que peu de soutien aux me- gival graft, FGG) étaient invasifs, com-
sures sanitaires de lutte contre la pandé- plexes, et ne permettaient pas toujours
mie. La façon d’aborder les thèses rela- d’éliminer efficacement la pigmentation.
tives à un complot lié au COVID-19, de Ces méthodes comportent aussi des
même que les stratégies exploitant les risques, notamment de récession gingi-
sources d’informations fiables sur cette vale et autres défauts postopératoires.
maladie, y compris les médecins, peuvent Plus récemment, de nouveaux procédés
encourager les gens à se faire vacciner moins invasifs basés sur différents types
contre le COVID-19 et à soutenir les de lasers ont fait leur apparition sur le
­mesures sanitaires adoptées pour lutter marché.
contre la pandémie. D’autres recherches La présente étude de cas décrit l’utilisa-
devraient continuer à évaluer les associa- tion d’une technique d’élimination des

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Angabe in Literaturverzeichnissen / Die Richtlinien für Autoren von Beiträgen für die Stämpfli AG, Kommunikationsunternehmen,
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Redaktionsadresse / Adresse de la rédaction Vous trouverez les instructions pour les auteurs ­Wölflistrasse 1, Postfach, 3001 Bern,
SWISS DENTAL JOURNAL SSO, Postfach, des rubriques « recherche et science », « La Telefon 031 300 62 55, staempfli.com
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