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européenne des sciences sociales
David BEETHAM
MAX WEBER
ET LA LÉGITIMITÉ POLITIQUE*
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Weber définit le «Herrschaft» comme une relation de commandement et
d'obéissance, dans laquelle ceux qui sont soumis à une instruction sont cen-
sés l'exécuter sans prêter attention à son contenu (Weber 1972, 29; cf.
544-545). Il définit la légitimité sociologiquement comme une croyance en
la légitimité («rightfullness») d'un «Herrschaft» donné, et il met significati-
vement le terme légitimité entre guillemets de façon à indiquer qu'il s'agit
là de la croyance des acteurs en question, et non d'un jugement normatif du
chercheur (Weber 1972, 122; cf. 549). Comme il le montre clairement, la légi-
timité n'est pas une condition nécessaire au «Herrschaft», à partir du
moment où l'obéissance aux commandements peut, dans certaines circons-
tances, être assurée de façon prévisible par la seule contrainte.
Bien que la croyance en la légitimité ne soit plus alors une condition
nécessaire au «Herrschaft» selon la définition de Weber, elle n'en est pas
moins concomitante. Cela est dû premièrement au fait que tous ceux qui
exercent le pouvoir ont un besoin psychologique d'auto-justification, et que
ces acteurs socialement avantagés ont besoin de considérer leurs avantages
comme étant mérités ou légitimes, et non pas arbitraires (Weber 1972, 549).
Mais, en second lieu, cela sert aussi à maintenir la stabilité du «Herrschaft»
si ceux qui y sont subordonnés croient également en sa légitimité, puisque
la seule obéissance basée sur des considérations d'habitude, d'intérêt égoïste
ou d'inclination personnelle est relativement instable. A un endroit, Weber
exprime cette idée à propos des subordonnés dans leur ensemble (Weber
1922, 1); à un autre, il parle de l'importance de la légitimité pour assurer
l'obéissance de l'appareil administratif aux dirigeants, et des subordonnés
aux deux (Weber 1972, 549); dans un autre encore, il choisit l'appareil admi-
nistratif seul, et reconnaît que le «Beherrschten» peut être tellement impuis-
sant face à une organisation irrésistible du pouvoir, que toute croyance dans
la légitimité du «Herrschaft» est pour sa part dépourvue d'à propos (Weber
1972, 122-123). De telles différences (voire incompatibilités) sont cependant
sans importance pour Weber, car il n'est pas directement intéressé par les
questions de stabilité ou de degré de légitimité, ou par le contraste entre des
l'administration,
les sphères de com
l'autre direction - vers le haut - la bureaucratie était au contraire subor-
donnée au principe charismatique du chef élu, exerçant une autorité indivi-
duelle pour la détermination de la politique sur la base du soutien volontaire
d'une masse partisane (Beetham 1987, 57-71).
Ces caractéristiques distinctives de la typologie de Weber sont bien con-
nues, et ont été responsables de sa large adoption. Pourtant, la typologie
devient rapidement incohérente si elle est utilisée pour une analyse comparée
des systèmes politiques de l'époque moderne, particulièrement du vingtième
siècle. Les politistes, par exemple, se sont fréquemment enlisés en essayant
de décider lequel des trois modèles, ou quelle combinaison de ceux-ci, carac-
térise le mieux le système de gouvernement communiste. Certains ont estimé
que son principe légitimant était essentiellement charismatique, concentré
sur le chef exceptionnel (Gill 1982); d'autres, que le charisme du chef est
devenu routinier et s'est mué en une fonction légalement validée (Heller
1982); d'autres encore, qu'il y avait une composante historique issue du pres-
tige de la révolution et de traditions nationales de longue date (Lane 1984);
quant à Rigby, il découvrait un quatrième type webérien - le but rationnel
- impliquant un progrès vers la société communiste idéale (Rigby 1982).
D'un autre côté, si l'on se tourne vers les démocraties libérales, il devient vite
évident qu'aucun engagement au respect de la légalité et des procédures ne
peut suffire à expliquer ce qui confère leur validité aux règles électorales pour
la nomination à une fonction (par opposition à d'autres règles), et que le cha-
risme inhérent à la position du dirigeant ne suffit pas à combler cette lacune
dans la théorie de la légitimation. Quand on en vient, finalement, au régime
le plus commun du vingtième siècle, la dictature militaire, le manque d'inté-
rêt de Weber pour le «Herrschaft» non-légitime devient un handicap crucial.
Ici, on ne peut plus valablement affirmer que c'est la différence entre les prin-
cipes légitimants qui est capitale, quand c'est précisément Y absence de légiti-
mité qui différencie les régimes militaires des autres, et leur donne leur carac-
tère et leur trajectoire spécifiques.
Ces déficiences ne sont pas seulement accidentelles, mais proviennent de
problèmes fondamentaux dans la typologie de Weber et dans la conception
de la légitimité qui l'étaye. La nature de ces problèmes peut être identifiée en
examinant, d'abord, les différences entre les bases ou principes «légaux» et
«traditionnels» de la légitimité; puis, par un examen du type «charismati-
que». Je les envisagerai successivement.
Si nous considérons le contraste que Weber dessine entre les types «légal»
et «traditionnel» de légitimité - contraste qui est au cœur de son analyse
de l'Etat moderne - deux éléments semblent curieux. Le premier est que la
composante-clé du «Herrschaft» légal, qui veut que la légitimité découle des
règles ou lois, n'a aucune place dans le «Herrschaft» traditionnel, dans la
mesure où la légitimité réglementaire et la validité légale sont identifiées
comme les caractéristiques de définition propres à ce type particulier. Pour-
d'un système de l
ment la première
légitimité?
Là est la seconde curiosité frappante de la typologie de Weber: que la
forme désignée comme légale de «Herrschaft» soit dépourvue du soutien
d'une combinaison de croyances relative à la source légitime de l'autorité.
Dire que les règles qui légitiment les individus sont à leur tour légitimées par
d'autres règles conduit à une régression sans fin. Quelle est la croyance équi-
valente à la croyance traditionnelle dans la lignée qui étaye le système d'auto-
rité du monde moderne? Si nous prenons en considération l'Etat et l'autorité
politique, alors le glissement décisif qui a marqué la transition vers la moder-
nité a été incarné par la Révolution française: il s'agit du passage du principe
dynastique de légitimité, qui définit la source légitime de l'autorité comme
résidant dans l'ascendance de la famille régnante, au principe de souverai-
neté populaire, qui définit la seule source légitime de l'autorité politique
comme résidant dans le peuple. Ainsi la Déclaration française des Droits de
l'Homme établit en 1789 que «le principe de toute souveraineté réside essen-
tiellement dans la nation» (article 3), et ce même principe est énoncé à l'arti-
cle 21 de la Déclaration des Droits de l'Homme des Nations Unies qui
affirme que «la volonté du peuple doit être la base de l'autorité du gouver-
nement».
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contributions-clés que la théorie de la légitimité peut apporter à l'étude des
politiques comparées.
Selon ces critères, l'Etat moderne doit ainsi être distingué de l'Etat tradi
tionnel, et pas seulement d'après le mode de détermination de la loi e
d'après l'étendue avec laquelle les affaires publiques sont précisément régies
par la loi (la seule distinction que la théorie juridique webérienne de la légit
mité nous donne). Il est aussi caractérisé par le principe de souverain
populaire, qui a de profondes implications pour la question de la nation (qui
constitue le peuple?), aussi bien que pour les règles déterminant l'accès
pouvoir. Il est en outre distingué par le fait qu'à présent, le groupe de ceux
qui sont qualifiés pour donner leur assentiment s'étend à toute la population
adulte. De plus, à l'intérieur de l'État moderne lui-même, les systèmes polit
ques - libéral-démocratique, monarchique, communiste ou théocratique
peuvent être différenciés selon le degré avec lequel le principe de souverain
populaire est nuancé par d'autres principes d'autorité politique, et par
façon selon laquelle le consentement de masse est organisé.
Ces différences sont déterminées par les institutions centrales du systèm
politique - les règles d'accès au pouvoir et d'exercice de celui-ci - et les i
titutions de représentation - partis politiques, etc. - à travers lesquelles
consentement est organisé et exprimé.
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