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ALLEMAGNE : LE SYSTEME POLITIQUE

16 Länder composent la république fédérale d'Allemagne, Chaque Land a sa propre


constitution avec ses individualités, un parlement, un gouvernement et (sauf le Schleswig-
Holstein) une Cour constitutionnelle. La capitale Berlin. Le système politique allemand est
appuyé sur une constitution appelée "Loi fondamentale" (Grundgesetz), elle-même articulée
sur les principes de séparation des pouvoirs et de démocratie représentative à régime
parlementaire.

Institutions : le pouvoir exécutif

 Présidence fédérale

Le chef de l'État, véritable président fédéral (Bundespräsident), est élu pour cinq ans au
suffrage indirect par l'Assemblée fédérale (Bundesversammlung), laquelle est composée pour
moitié de l'ensemble des députés du Bundestag et pour autre moitié un nombre égal de
représentants élus par les Landtage, parlements des Länder. Son mandat n'est renouvelable
qu'une fois.

Le président allemand n'a véritablement qu'un rôle honorifique. Le président allemand peut
néanmoins dissoudre le Bundestag dans deux cas bien précis : si le Bundestag n'arrive pas à se
mettre d'accord pour désigner un chancelier ou s'il ne donne pas sa confiance au chancelier.
Le président propose le chancelier qui doit être élu par le Bundestag.

 Chancellerie

Le chancelier (Bundeskanzler) exerce l'essentiel du pouvoir exécutif. Il est élu à la majorité


absolue des membres du Bundestag sur proposition du président fédéral, après la conclusion
des négociations entre les partis politiques. Il a pour rôle de fixer les grandes orientations de la
politique allemande.

Si au premier tour le candidat proposé par le président n'est pas élu, le Bundestag peut élire un
candidat de son choix à la majorité absolue dans les 14 jours. Si aucun candidat n'est élu dans
ce terme, il y a alors un dernier tour : dans les cas où un candidat reçoit la majorité absolue, le
président est obligé de le nommer chancelier ; sinon, le président peut décider dans les 7 jours
ou de nommer chancelier le candidat ayant reçu la majorité relative des votes ou de dissoudre
le Bundestag.

Le chancelier demeure responsable devant le Bundestag. Il propose au président fédéral les


ministres fédéraux que celui-ci doit nommer.

Le Bundestag ne dispose que d'une possibilité de "vote de défiance constructif"


(Konstruktives Misstrauensvotum), c'est-à-dire en élisant un autre chancelier à la majorité
absolue. Néanmoins, le chancelier a toujours le droit de poser une question de confiance. En
cas de refus de la part du Bundestag, le président peut dissoudre la chambre basse, sur
proposition du chancelier, dans les 21 jours, et dans la mesure où le Bundestag n'a pas élu un
autre chancelier dans l'intervalle.

Institutions : le pouvoir législatif


Le pouvoir législatif est exercé par le Bundestag avec une participation du Bundesrat plus ou
moins importante selon les cas.

Ce système est parfois analysé comme bicaméral, le Bundestag étant alors la chambre basse et
le Bundesrat la chambre haute. D'autres font valoir que le Bundesrat ne peut être considéré
comme une assemblée parlementaire et que le Bundestag seul est donc le parlement fédéral
(monocaméral). Débat de constitutionnaliste

 Bundestag

Le Bundestag est élu pour quatre ans au suffrage universel proportionnel direct au niveau
fédéral, il compte au moins 598 députés dont 299 sont élus à la majorité simple dans des
circonscriptions électorales. Chaque électeur a deux voix dont la première (Erststimme) sert à
désigner 299 députés de la circonscription électorale et la deuxième (Zweitstimme) à
déterminer la composition proportionnelle du Bundestag.

L'ensemble de mandats est en principe partagé à la proportionnelle entre les partis ayant reçu
au moins 5% des Zweitstimmen ou gagné au moins trois circonscriptions électorales. Les
mandats gagnés dans les circonscriptions sont d'abord imputés au nombre de sièges auquel un
parti a droit selon le résultat du scrutin proportionnel.

Si le parti a droit à plus de sièges en fonction des Zweitstimmen, ces sièges sont ensuite
pourvus sur base de listes. En revanche, si un parti a gagné plus de circonscriptions dans un
Land qu'il ne doit recevoir selon le résultat des Zweitstimmen, le surplus lui reste comme
mandats supplémentaires (Überhangmandate). Le Bundestag élu en 2005 rassemble 614
députés (603 élus en 2002), soit 16 mandats supplémentaires. En cas de siège vacant pour un
parti qui dispose dans ce Land d'un mandat supplémentaire, il n'est pas remplacé.

 Bundesrat

Le Bundesrat est composé de membres des gouvernements des Länder, dont la durée du
mandat dépend de l'appartenance ou non au gouvernement du Land qu'ils représentent. Selon
sa population, chaque Land possède entre 3 et 6 votes au Bundesrat.

Le gouvernement d'un Land peut désigner autant de membres du Bundesrat qu'il a de votes,
mais les autres membres de son gouvernement sont en fait systématiquement désignés comme
suppléants, ce qui leur donne le même droit de présence et de parole que celui dont disposent
les membres titulaires. Les votes d'un Land doivent toujours être donnés en bloc.

 Procédure législative

En principe la compétence législative appartient aux Länder. L'État fédéral dispose


seulement de la capacité législative dans les domaines expressément énumérés dans la Loi
fondamentale.

Il y a trois catégories de compétences législatives fédérales :


- les compétences exclusives (art. 73 de la Loi fondamentale) dans lesquelles il ne reste
aucune compétence aux Länder (comme politique extérieure, nationalité, monnaie, postes et
télécommunications),
- les compétences concurrentes (art. 74 de la Loi fondamentale) dans lesquelles il reste la
compétence législative aux Länder s'il n'y a pas de législation fédérale et la législation
fédérale n'est licite que s'il y a une nécessité d'une législation uniforme au niveau fédéral
(entre autres le droit civil et pénal, l'aide sociale, le droit du commerce, le droit du travail,
l'assurance sociale et la circulation routière),
- les compétences de cadre (art. 75 de la Loi fondamentale) dans lesquelles la législation
fédérale ne peut régler que les principes de la législation des Länder (comme le droit de la
fonction publique, l'écologie et le droit des universités).

Le pouvoir législatif fédéral appartient au Bundestag. Dans quelques domaines ayant une
conséquence spéciale pour les Länder, l'accord du Bundesrat est nécessaire. Sont concernées
toutes les lois qui règlent non seulement le droit matériel mais aussi les institutions ou la
procédure administrative au niveau des Länder, ainsi que les ressources fiscales des Länder
impactées (c'est le cas de la plupart des lois fiscales, une quote-part de beaucoup d'impôts
fédéraux allant aux Länder).

Si un projet de loi n'a pas besoin de l'accord du Bundesrat, celui-ci peut tout de même le
rejeter avec la majorité absolue (35) de ses votes. Dans ce cas-là, pour que le projet de loi soit
adopté, il faut que le Bundestag renverse le veto à la majorité de ses membres (majorité
chancelière). Si le rejet du Bundesrat est décidé avec la majorité de deux tiers (46) de ses
votes, il faut que le Bundestag le renverse avec une majorité de deux tiers des membres
présents, mais au moins la majorité absolue de ses membres.

En cas de rejet d'un projet de loi par le Bundesrat, une commission de conciliation
(Vermittlungsausschuss) formée par 16 députés du Bundestag et un représentant de chacun
des Länder doit proposer un compromis. Si le compromis modifie le projet de loi, celui-ci a
besoin d'un nouvel accord du Bundestag avant que le Bundesrat puisse décider.

La loi fondamentale ne permet pas d'organiser de référendum fédéral mais la procédure


prévue à l'article 29 pour le redécoupage des Länder implique une consultation des
populations concernées.

Enfin, il reste à rappeler le principe que toute norme fédérale valable prime sur une norme
contraire d'un Land. Les Länder peuvent légiférer dans le domaine de la culture (y compris
l'audiovisuel), de l'éducation et de la police.

Partis politiques

Les partis politiques jouent un rôle particulièrement important en République Fédérale


d'Allemagne. Aux côtés des deux grands partis (la CDU/ CSU et le SPD) vivotent trois partis
"intermédiaires", représentés au parlement et/ou dans certains gouvernements régionaux (le
FDP, Bündnis 90/ Die Grünen et le PDS) ainsi que plusieurs petits partis dont certains
(notamment les partis d'extrême-droite) détiennent quelques mandats dans les parlements
régionaux.

Liste des principaux partis (classés par ordre alphabétique) :


- Bündnis90/ Die Grünen, Parti écologiste
- CDU, Union des démocrates chrétiens
- CSU, Union des chrétiens sociaux (Bavière)
- Die Linke, Parti de la gauche (ex-communistes du PDS et ex-sociodémocrates du WASG)
- FDP, Parti démocratique libre (libéraux)
- SPD, Parti social-démocrate

Fédéralisme

Un des principes majeurs de toutes les constitutions allemandes, hors celles de la République
Démocratique de l'Allemagne (RDA) de 1968 et 1974.

L'article 79 alinéa 3 de la loi fondamentale établit même une garantie éternelle interdisant tout
changement de constitution abrogeant le fédéralisme ou la participation des Länder dans la
législation fédérale. Le fondement du fédéralisme est que l'exercice des pouvoirs étatiques et
l'accomplissement des missions de l'État relèvent des Länder. Les institutions fédérales n'ont
que les pouvoirs que la constitution leur assigne.

Un important programme de réforme du fédéralisme (Föderalismusreform) a été lancé par


deux commissions, l'une en 1991-1992, puis en 2003-2004, dirigée par Franz Müntefering et
Edmund Stoiber. Une transformation de la constitution requérant en Allemagne une majorité
des deux tiers, d'importantes divergences entre le SPD et la CDU sur le contenu de ces
réformes n'ont pas permis d'avancer plus avant

Dr. Norbert Lammert -president

Ministres
Angela Merkel (CDU) Chancelière fédérale de la République Fédérale Allemande
Frank-Walter Steinmeier
Ministre fédéral des Affaires étrangères, Vice-chancelier
(SPD)
Wolfgang Schäuble (CDU) Ministre fédéral de l’Intérieur
Brigitte Zypries (SPD) Ministre fédérale de la Justice
Peer Steinbrück (SPD) Ministre fédéral des Finances
Michael Glos (CSU) Ministre fédéral de l’Économie et de la Technologie
Olaf Scholz (SPD) Ministre fédéral du Travail et des Affaires
Ministre fédéral de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la
Horst Seehofer (CSU)
Protection des Consommateurs
Franz Josef Jung (CDU) Ministre fédéral de la Défense
Ursula von der Leyen Ministre fédérale de la Famille, des Personnes âgées, de la
(CDU) Femme et de la Jeunesse
Ulla Schmidt (SPD) Ministre fédérale de la Santé
Ministre fédéral des Transports, de la Construction et de
Wolfgang Tiefensee (SPD)
l’Urbanisme
Ministre fédéral de l’Environnement, de la Protection de la
Sigmar Gabriel (SPD)
Nature et de la Sécurité atomique
Annette Schavan (CDU) Ministre fédérale de l’Education et de la Recherche
Heidemarie Wieczorek- Ministre fédérale de la Coopération économique et du
Zeul (SPD) Développement
Thomas de Maizière
Ministre de la Chancellerie fédérale
(CDU)
Ministre d’État
Günter Gloser Ministre fédéral adjoint, chargé des Affaires européennes et Secrétaire
Ministre d’État
(SPD) général pour la coopération franco-allemande
Plénipotentiaire
Klaus Wowereit Maire de Berlin et Plénipotentiaire chargé des relations culturelles
(SPD) franco-allemandes

ésultats des élections de 2005

Parti Votes Mandats Remarques


CDU/CSU 35.2% 226 dont 6 mandats supplémentaires

SPD 34.2% 222 dont 9 mandats supplémentaires

FDP 9.8% 61
PDS 8.7% 53
Verts 8.1% 51

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