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Élaboration des schémas

de procédés industriels

par Michel AUROY


Société Française du Génie des Procédés
Ancien directeur des relations industrielles et du développement
de la société Rhône Poulenc Industrialisation

1. Processus d’industrialisation d’un procédé ..................................... J 6 018 - 2


2. Schéma bloc .............................................................................................. — 4
3. Schéma procédé ....................................................................................... — 5
3.1 Contenu d’un schéma procédé................................................................... — 6
3.2 Symbolisation .............................................................................................. — 6
3.2.1 Les flux ................................................................................................ — 6
3.2.2 Les appareils ....................................................................................... — 7
3.3 Élaboration du schéma procédé................................................................. — 7
3.4 Exemple de configuration........................................................................... — 7
4. Contribution au processus d’industrialisation ................................ — 9
5. Symboles graphiques.............................................................................. — 10
Références bibliographiques ........................................................................ — 16

a description d’un procédé, d’un équipement ou d’une installation à l’aide de


L schémas utilise un langage graphique symbolique, qui doit être commun et
universel pour être compris de tous.
Le langage des schémas doit être commun aux différents métiers scientifiques
qui contribuent à la conception et au développement du procédé : chimie, bio-
chimie, physico-chimie, génie chimique, instrumentation, mécanique… mais
aussi à tous les acteurs de l’entreprise, quels que soient leurs activités ou leur
niveau d’exécution et de décision.
Le langage des schémas doit être universel. Les symboles graphiques, même
s’il n’existe pas de norme internationale unique, doivent être suffisamment
clairs et proches les uns des autres pour être utilisés et compris par tous les
métiers, recherche, ingénierie, production, fabrication d’équipements… quelle
que soit la langue parlée d’origine.
Les schémas sont en effet au cœur des méthodes de conception, de dimen-
sionnement et de réalisation. Ils font partie intégrante du processus d’industria-
lisation, du laboratoire à l’usine, de la conception à l’exploitation et doivent être
les outils employés par tous les intervenants. La qualité de cette activité est un
des facteurs clés de succès à l’industrialisation.
L’objet de cet article est d’essayer d’initier chacun au langage des schémas et
de proposer une méthode d’élaboration.
Après une brève présentation du processus d’industrialisation d’un produit et
du procédé pour l’obtenir, afin de se placer dans le contexte industriel, deux
ensembles de schémas sont analysés :

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— le schéma bloc ou schéma fonctionnel (en anglais « block diagram » et en


allemand « Grundfließbild »). Il permet de décrire les étapes chimiques et physi-
ques du procédé et les flux matières et thermiques depuis les matières premières
jusqu’au produit fini ;
— le schéma procédé ou schéma de circulation ou schéma des conditions opé-
ratoires (« process flowsheet » - « Verfahrenfließbild ») ;
— les schémas d’implantation ;
— le schéma tuyauterie et instrumentation ou schéma de construction
(« piping and instrumentation diagram » ou « mechanical flowsheet » -
« Rohrleitungs und Instrumentationfließbild ») avec les fiches de spécification
des matériels.
Ils précèdent les schémas d’implantation et les schémas tuyauterie et instru-
mentation avec les fiches de spécification
Pour plus de détails sur ces deux derniers schémas et sur ces fiches de spécification, le lec-
teur pourra consulter dans le traité « L’entreprise industrielle » des Techniques de l’Ingénieur
l’article AG 3 200, référence [4].

1. Processus d’industrialisation Initiation


Phase 1
d’un procédé (découverte)

Jalon 1

Le processus d’industrialisation d’un procédé s’inscrit dans une Évaluation Phase 2


démarche plus générale de mise sur le marché d’un produit
nouveau, qui part de la recherche et se poursuit jusqu’au niveau de Jalon 2
la production à échelle industrielle.
Cette démarche est de plus en plus réalisée d’une manière systé- Prédéveloppement Phase 3
matique et formelle par les entreprises les plus innovantes et les
Jalon 3
plus compétitives [1].
Elle consiste en une série de phases d’activités et de jalons de Développement Phase 4
décision autorisant le passage d’une phase à l’autre ou, au
contraire, « tuant » la voie suivie, c’est-à-dire le procédé et même le Jalon 4
produit. La démarche comprend en général 5 à 6 phases (figure 1).
Validation
■ La durée de chaque phase est variable en fonction du type industrielle
Phase 5
d’entreprise (pharmacie, agrochimie, cosmétique, agroalimen-
taire…) et des produits (produit de base, produit intermédiaire, Jalon 5
matière active, produit formulé…).
La phase d’initiation, par exemple, peut être très courte (2 à Fiabilisation
Phase 6
industrielle
3 mois) sans activité réelle de laboratoire pour un produit intermé-
diaire ou, au contraire, relativement importante (1 an) dans le cas
d’une matière active type agrochimie (activité de screening) ou Figure 1 – Différentes phases d’une démarche de mise sur le marché
encore plus dans le cas d’une matière active type pharmacie (identi-
fication de l’activité potentielle).
La phase d’évaluation, de même, peut varier de 2 à 3 mois à peuvent demander 3 ans d’étude et d’investigation. Mais la tendance
plus d’un an. générale est d’essayer de réduire ces temps dans des processus de
La durée totale du processus peut être, en conséquence, de 2 à plus en plus performants.
5 ans pour un produit intermédiaire (1 an, si l’on dispose d’une instal-
lation, 4 à 5 ans si l’on doit construire l’installation) à plus de 10 ans De même, en fonction du type d’entreprise, les phases peuvent
en agrochimie ou en pharmacie, où les aspects réglementaires porter des noms différents (tableau 1).

Tableau 1 – Types de phases de la démarche de mise sur le marché suivant le type d’entreprise
Jalons
Validation
Phases Initiation Évaluation Prédéveloppement Développement (industrielle) Fiabilisation

Pharmacie Recherche Sélection Phase I Phases II et III Phase IV Production


Screening Préclinique commerciale

Agrochimie Recherche Évaluation Prédéveloppement Développement Lancement Commercialisation


Screening Potentialité commercial

Spécialités Initiation Évaluation Investigation Extrapolation Lancement Commercialisation


commercial

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■ Les phases mettent en œuvre des études et des travaux multidis- — éviter les retours en arrière ;
plinaires, impliquant tous les métiers, de la recherche à la produc-
tion, dès la première phase, avec un degré d’intervention variable en — identifier le plus tôt possible les verrous technologiques et
fonction de l’avancement du processus (tableau 2). Dès le début, les intégrer les contraintes industrielles ;
activités sont tournées vers les attentes et besoins du client (du mar-
ché) et elles doivent être menées en parallèle pour : — anticiper les évaluations technico-économiques ;

Tableau 2 – Implications des différents métiers dans chaque phase du procédé (1)
Pré- Validation
Phases Initiation Évaluation Développement Fiabilisation
développement industrielle
Recherche avancée
Recherche appliquée
Technologie (génie
chimique / équipements)
Ingénierie
Marketing
Production
(1) fortement impliqué
impliqué
❏ peu impliqué

Industrialisation
Produit Procédé

Initiation

Évaluation

Voie d’accès

Prédéveloppement
Schémas blocs
(1re version)
Développement
procédé

Développement Schémas blocs figés


Schémas procédé
Conception de (1re version)
l’unité de fabrication Il est difficile de faire figurer sur cette figure les schémas
Schémas procédé figés d’une manière simple, car il y a des chevauchements entre
Schémas tuyauterie et les phases, les schémas étant des documents validés (ou à
Validation instrumentation (1re version) valider) à chaque jalon, comme des « produits » exécutés
Réalisation pendant chaque phase.
(industrielle)
Les schémas tuyauterie et instrumentation ne sont pas
décrits ici, mais ils doivent être disponibles très tôt dans la
phase de réalisation (sorte de jalons intermédiaires entre les
études de détails et les achats). Il n’y a pas de véritable jalon
unique de validation de ces schémas. Cela se passe au fur et
Fiabilisation/ à mesure de l’avancement de la réalisation et le plus tôt
exploitation possible.

Figure 2 – Les quatre phases de l’industrialisation d’un procédé intégrées au développement d’un produit

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— gérer les incertitudes et les risques sur le marché (besoin, schéma. Les traits, munis de flèches pour indiquer le sens de l’écou-
taille, évolution), la compétitivité du produit et ses avantages lement, représentent les flux de matières d’entrée, de sortie et de
concurrentiels majeurs, la faisabilité technique, le coût de dévelop- liaisons.
pement, les coûts d’investissement, les coûts de production, la flexi- C’est un document qui permet de donner une vision claire des
bilité de l’exploitation…, tous ces éléments devant être suivis avec étapes et des paramètres essentiels du procédé, en partant des
recul et réactualisés à chaque jalon. grandes lignes pour, progressivement, identifier et définir toutes les
■ L’industrialisation d’un procédé démarre dès la deuxième phase étapes (figure 3 puis figures 4 et 5).
du processus, c’est-à-dire à la phase d’évaluation où il est important Dans le cas d’un procédé continu, on précise à chaque bloc les
d’identifier les voies d’accès au produit et leur faisabilité indus- paramètres de marche, les débits des flux, leur nature, les charges
trielle. C’est, en fait, un sous-ensemble (sous-processus) de l’indus- thermiques (figure 5).
trialisation d’un produit. Elle comprend en général quatre phases On peut noter et souligner également les paramètres sensibles ou
menées en parallèle et de manière intégrée à l’industrialisation du critiques et, en particulier, les éléments qui caractérisent les
produit (figure 2, page 3). « verrous » ou « points durs » à résoudre pour développer le
● La voie d’accès définit les enchaînements (réactions-sépara- procédé.
tions-mise en forme) les plus compétitifs, techniquement réalisables Dans le cas d’un procédé discontinu (ou section de procédé),
à l’échelle industrielle, économiquement acceptables (coûts de chaque étape est décrite à l’aide d’un diagramme séquentiel préci-
développement, coûts d’investissement, coûts d’exploitation). sant le déroulement des opérations qui sont effectuées à cette
Le schéma bloc est l’outil graphique de cette phase. étape, en fonction du temps et en précisant les quantités mises en
● Le développement du procédé, mené en parallèle avec le déve- jeu (figure 6, page 6).
loppement du produit, comporte : Le contenu des diagrammes séquentiels varie en fonction de
— la détermination des données de base nécessaires à l’extrapo- l’avancement des études. Nécessairement très simplifié au début et
lation des opérations unitaires, le choix et la conception des équipe- ne tenant compte que des durées globales par phase, le schéma
ments de génie chimique, intégrant sécurité et impact sur s’enrichit, incluant temps de chargement et de déchargement,
l’environnement d’une part, principes de fonctionnement d’autre profils réactionnels, profils thermiques, profils rhéologiques…
part, et garantissant les propriétés d’usage du produit ; Au début de l’industrialisation d’un procédé, le schéma bloc est
— le prédimensionnement des équipements. l’outil le plus pratique pour analyser et concevoir une voie d’accès.
L’élaboration du schéma procédé est au cœur de cette phase. Tout choix d’équipement est en général prématuré ; il nécessite des
Ses éléments permettent de confirmer la faisabilité industrielle et données dont l’acquisition demande du temps de développement et
les coûts. un travail d’optimisation technico-économique. Il n’est pas réaliste
Le schéma bloc est figé. d’engager la phase de développement avec plusieurs voies d’accès.
La phase de la voie d’accès doit être une phase de créativité et de
● La conception de l’unité de fabrication : les équipements sont sélection. Dans ce but, le schéma bloc sert de base pour évaluer les
choisis et dimensionnés. Cette phase comporte successivement une procédés, leur prix de revient et l’investissement approximatif des
étude préliminaire ou avant-projet de l’investissement [2] et une unités de production en utilisant des méthodes globales à partir des
étude de base. Dans certains cas (ingénierie intégrée…), étude pré-
éléments définissant chaque bloc.
liminaire et étude de base sont enchaînées.
C’est aussi à la phase de la voie d’accès que doivent être localisés
A la fin de cette phase les schémas procédé sont figés. Les
les points sensibles et critiques du procédé.
schémas tuyauterie et instrumentation et les schémas d’implanta-
tion sont très avancés. Le schéma bloc servira de support à :
— l’élaboration de schémas procédé et des bilans ;
● La réalisation : au cours de cette phase, les schémas tuyauterie
— la recherche des voies concernant le traitement des divers
et instrumentation et les plans d’implantation sont complétés au fur rejets ou effluents.
et à mesure de l’avancement des études de détails et des plans des
fournisseurs. Quelles que soient les phases, il reste :
Cette phase inclut l’ingénierie de détails, les achats, les approvi- — un document descriptif simple de présentation du procédé ;
sionnements et la réception des matériels, ainsi que le chantier — un outil d’investigation pour comprendre le fonctionnement
(c’est-à-dire le montage de l’unité de production). d’une étape de procédé et d’un équipement.
Elle inclut aussi la formation du personnel d’exploitation et d’entre-
tien (manuel opératoire, procédures d’exploitation, consignes).
La fin de cette phase correspond à l’acceptation mécanique de
l’unité, c’est-à-dire à la remise à l’exploitant d’une installation prête A B Recyclage
à démarrer pour les essais à l’eau…
Nota : dans les « essais à l’eau », le fabricant essaie tous les circuits avec de l’eau avant Solvant
d’introduire les produits… Réaction
Séparation 3

Recyclage
2. Schéma bloc Séparation 1 Séparation 2 Effluent

Le schéma bloc, ou schéma fonctionnel, est un document fonda- Mise en forme


mental de la voie d’accès décrivant l’ensemble des enchaînements
ou étapes (réaction, séparation, mise en forme…) qui conduisent
des matières premières au produit fini. A et B réactifs
Il est construit d’après un graphisme très simple constitué de C C produit fini
blocs rectangulaires et de traits. Chaque bloc représente une fonc-
tion à assurer, d’où souvent le nom de bloc fonctionnel donné à ce Figure 3 – Bloc fonctionnel : grandes lignes

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A B

Stockage

Recyclage B
RÉACTION

Dissolution Stockage
Effluent

Solvant
Réaction

Air Séchage

Cristallisation Filtration
SÉPARATION 1

Précipitation
Essorage

Distillation
Effluent
Solvant Lavage SÉPARATION 2

Effluent
Air Séchage
MISE EN FORME

Compactage

Broyage

Recyclages

Tamisage

Figure 4 – Bloc fonctionnel :


C
étapes du procédé

3. Schéma procédé
C 1 000 kg/h
Solvant 50 kg/h
1 050 kg/h
Le schéma procédé fait suite au schéma bloc. Il représente de
manière symbolique l’ensemble des équipements de procédé, y
compris les stockages, avec toutes les lignes de liaisons principales
et les alimentations en utilités. Il peut encore garder une symbolique
Air 10 000 kg/h
fonctionnelle, du moins en partie.
Séchage Air 10 000 kg/h
60 °C 4 000 kcal/h Solvant 49 kg/h Il est élaboré par un homme de procédé au fur et à mesure de la
C 2 kg/h phase développement de procédé et finalisé à la phase de concep-
tion de l’installation. Sa réalisation nécessite la participation des
10 051 kg/h
chimistes, biochimistes, physico-chimistes, concepteurs du produit,
ainsi que celle de spécialistes de génie chimique et d’ingénierie…
afin d’intégrer tous les éléments de faisabilité industrielle tels que
C 998 kg/h sécurité, environnement, corrosion, instrumentation, mécanique…
Solvant 1 kg/h C’est un outil de dialogue entre R et D, ingénierie, usine,
999 kg/h « business », « marketing ».

C’est un support pour réaliser l’implantation, le dimensionnement


Figure 5 – Bloc fonctionnel : paramètres de marche des appareils, les schémas tuyauterie et instrumentation.

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Temps (h) 5 10 15 20
Fonction à assurer
Étape

Chargement

Agitation

Chauffage
Réaction
(Réaction)

Refroidissement de t1 à t2

Transfert

Chargement

Agitation

Refroidissement de ti à te
Cristallisation
Ensemencement

Refroidissement de te à tf

Transfert

On pourrait, dans une autre configuration d’installation, n’envisager qu’un seul appareil remplissant
l’ensemble des fonctions. Figure 6 – Diagramme séquentiel :
cas de deux appareils

Il sert de base aux estimations des investissements à partir de la La robinetterie ne figure pas sur le schéma, sauf si elle est utile à
liste du matériel principal, estimations plus fiables que celles utili- la compréhension du procédé.
sant les méthodes basées sur le schéma bloc.
C’est un document de référence dans les réunions de validation, L’instrumentation, de même, n’est pas définie à ce stade des
en particulier les réunions de sécurité. Il est utilisé pour la formation études, à l’exception des boucles de régulation et des analyseurs et,
du personnel d’exploitation avant démarrage et au cours de l’exploi- sauf exception, liée à la spécificité du procédé.
tation pour analyser les dérives de procédé (en tant que schéma de
référence).
3.2 Symbolisation

3.1 Contenu d’un schéma procédé Il n’existe pas de symbolisation universelle. Chaque entreprise,
chaque bureau d’études a ses standards, mais les figures sont, en
général, très proches les unes des autres et vite assimilées.
Un schéma procédé comporte sous forme graphique, à l’aide de Plusieurs normes cependant existent : NF E 04-202, DIN 30 600
symboles ou de formes simplifiées : BSI, ANSI (ASA) (cf. [3] et [4]).
— tous les appareils du procédé avec leur repère d’identification.
Une liste de ces appareils est annexée au schéma, avec pour chacun 3.2.1 Les flux
d’eux les données du prédimensionnement : dimensions princi-
pales, matériau, type… ;
Chaque flux a un numéro pour être facilement repéré dans le
— les lignes reliant les appareils et leur repère en liaison avec : tableau de données ou le diagramme séquentiel :
• dans le cas d’un procédé continu, un tableau de données
concernant la nature du flux (état physique, densité, viscosité,
10
débit), les conditions (pression, température…),
• dans le cas d’un fonctionnement discontinu, un diagramme
séquentiel d’utilisation ou d’occupation indiquant les données :
quantités de produit mises en jeu, état physique, charges thermi-
ques, conditions opératoires ;
— les lignes utilités aux entrées et sorties des appareils, en préci- Les flèches indiquent le sens d’écoulement des produits et des
sant le type d’utilité. Les quantités d’énergie thermique figurent sou- effluents, leur origine et leur destination étant précisées en entrée et
vent sur le schéma ; en sortie du schéma :
— les boucles de contrôle ;
de… vers…
— les analyseurs.

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Pression, température, débit figurent parfois sur le schéma, ainsi 3.4 Exemple de configuration
que la quantité de chaleur échangée :
Pression absolue (bars ou torrs)
■ Cas d’un appareil de cristallisation équipé d’un système de refroi-
Quantité de chaleur (kJ/h) dissement et de chauffage, avec son bac de relais équipé d’un
système d’agitation pour maintenir la bouillie en suspension
(figure 8).
Température (°C) Débit massique (kg/h) Le graphisme ci-dessous préfigure un échangeur à plaques
(autre symbole, différent de celui présenté sur la figure 19
paragraphe 5 pour un tel appareil) :
Débit de gaz (m3/h) Débit liquide (m3/h)

De même pour les utilités, par exemple, la vapeur :


Pression Température
Débit
Densité Gaz Liquide

Mais on aurait pu se contenter du symbole graphique échangeur


tout type :

3.2.2 Les appareils

Les appareils sont représentés d’une manière symbolique, sans


échelle mais en respectant les proportions et les positions relatives.
Si le symbole n’existe pas dans les normes ou dans les standards
de l’entreprise, on peut adopter une représentation simplifiée de
l’appareil en privilégiant la configuration des fonctions à assurer à la
■ Pour un procédé continu, les bilans et conditions opératoires,
forme des équipements externes ou internes.
correspondant en général à un point de fonctionnement, sont sou-
En fonction de l’importance et de la complexité du procédé, vent explicités dans un tableau figurant dans un cartouche du
l’installation est découpée en sections. Le découpage des schémas schéma du même type que celui du tableau 3.
doit être cohérent avec ces sections et on n’hésitera pas à diviser un
schéma trop chargé pour améliorer la vision du procédé.
Les appareils sont repérés par une lettre liée au type d’appareil, Tableau 3 – Type de tableau donnant les bilans
par exemple E pour les échangeurs, C pour les colonnes de distilla- et conditions opératoires à faire figurer
tion… Chaque lettre est suivie de chiffres permettant de repérer dans le schéma procédé
l’appareil dans sa section.
N° du flux
On trouvera dans le tableau 4 (§ 5) la liste des figures représen-
tant les symboles les plus courants, du plus général au plus spéci- Unités 1 2 3 …
fique, permettant de réaliser la plupart des schémas en première
approche. Pour disposer d’une liste relativement exhaustive, on Constituants
devra se reporter aux normes du pays ou/et aux catalogues de …………………………………
l’entreprise. …………………………………
…………………………………
–– –– –– –– ––
3.3 Élaboration du schéma procédé Total
Débit
L’élaboration du schéma procédé constitue un travail majeur et Température
incontournable avant de prendre la décision d’investir dans une
unité de production à échelle industrielle. Pression …
Densité
Quatre opérations doivent être menées en parallèle, de la vision
globale à la conception des détails, de manière à converger vers une Viscosité
solution industrielle fiable et compétitive : …
— choisir les équipements ;
— définir le principe de leur fonctionnement ;
— les dimensionner ; ■ Dans le cas d’un procédé discontinu, le diagramme séquentiel
— estimer les coûts, analyser les risques. établi en même temps que le schéma bloc pour préciser les fonc-
tions à assurer est complété et renseigné d’une manière quantita-
Le schéma procédé concrétise ce travail. Il est établi à partir du tive. Dans l’exemple cité ici, on ajoutera le profil d’évolution des
schéma fonctionnel (schéma bloc) suivant la démarche décrite températures au cours de la cristallisation : température du produit
figure 7. et température du fluide de réfrigération (figure 9).

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Schéma fonctionnel
(schéma bloc)

• Produits finis
- état physique
Recherche et configuration des équipements principaux
- valeurs d’usage
(monofonctionnels ou plurifonctionnels à
- quantités à produire
usages multiples) au cœur du procédé,
- heures de marche
répondant aux fonctions attendues
- taux d’exploitation
Préparation du
- flexibilité
schéma procédé
• Matières premières Identification et représentation des flux d’entrée et sortie
- disponibilités et des liaisons. Matières et utilités

• Données de base Bilans matières et bilans thermiques


- propriétés physiques Principes de fonctionnement
- réactions/cinétiques Conditions opératoires clés
- équilibres de phase Débits/charges
- transfert
- stabilité des produits
- impuretés
- points critiques Prédimensionnement des équipements principaux
et sensibles

?
FAISABILITÉ
• Technique
- sécurité
- matériau/corrosion
- pressions, pertes de charge
- températures, viscosité…
- démarrage SCHÉMA PROCÉDÉ
- complexité Version 0
• Économique
- coûts des équipements
- coûts d’exploitation
• Variantes
- analyse de la valeur

Configuration des équipements


- périphériques SCHÉMA PROCÉDÉ +
- traitement des effluents (gazeux, liquides, solides) COMPLÉMENTS
- production d’énergie Version 1

Spécification procédé des équipements prédimensionnés LISTE DES ÉQUIPEMENTS


RENSEIGNÉS

Estimation de l’investissement de l’installation

ANALYSE
- analyse des risques
- analyse de la valeur
Choix des variantes

Édition du schéma procédé accompagné :


- des bilans et conditions opératoires (débits, t, p, densité, viscosité) ;
- de la liste du matériel principal dimensionné ;
- des diagrammes séquentiels des opérations discontinues (occupation des appareils
et fonctionnement) : diagramme général des enchaînements et diagramme de chaque
opération, incluant les profils d’évolution des charges et des conditions opératoires
dans le temps :
• température
• pression
• densité
• rhéologie

Figure 7 – Démarche d’obtention du schéma procédé

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NORM :

MAXI :

LIX
A

M
TIC

FIX TIX
C

V6

FI
TDY FI TIS

E14 E20

R
R0

V6

Figure 8 – Schéma d’ensemble de l’appareil de cristallisation étudié au paragraphe 3.4

Cristallisation
4. Contribution au processus
Heures
d’industrialisation
Chargement de x kg

Agitation
L’élaboration des schémas est une activité importante dans le
Refroidissement de
ti à te → voir profil processus d’industrialisation d’un procédé. Ils doivent être au
Ensemencement par y g rendez-vous des jalons reliant les phases (figure 10).
Refroidissement de L’élaboration des schémas au cours du processus d’industrialisa-
te à tf → voir profil
tion ne peut se faire par un homme seul. Elle nécessite une métho-
Déchargement vers xxx
dologie systématique impliquant des métiers et disciplines
nombreux et différents. La qualité du travail ne peut être obtenue
Figure 9 – Diagramme séquentiel de l’exemple du paragraphe 3.4 que par une équipe, où chacun s’approprie le contenu.

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progressive des voies alternatives, fixation de plus en plus grande


Phases Voie Dévelop- Concep- Réalisa- Exploita- de paramètres) au fur et à mesure que les incertitudes sont levées.
d’accès pement tion tion tion
Schémas procédé unité Schéma bloc et schéma procédé sont de véritables indicateurs de
mesure de qualité. Par exemple, la mesure de l’état d’avancement
• Schéma bloc du schéma procédé au moment de prendre la décision de passer en
(schéma fonctionnel) phase de conception de l’unité :
• Schéma — à plus de 80 % d’avancement du schéma, il est possible de dire
procédé oui, à condition de vérifier si les 20 % restant à faire ne cachent pas
de difficulté majeure. Le début de la phase de conception aura pour
• Schémas
d’implantation objectif de finaliser au plus vite le schéma ;
— à moins de 50 % d’avancement, on prend un risque très impor-
• Schéma tuyauterie tant à passer en phase de conception de l’unité. Cela traduit une
et instrumentation connaissance insuffisante du procédé pouvant entraîner des modifi-
cations importantes à la réalisation et au démarrage, et des délais
• Fiches de spécification
des matériels de mise au point incompatibles avec les attentes des clients poten-
- données procédé tiels.

- données construction
Les schémas sont des documents de conception et de référence,
sur lesquels vont s’appuyer les métiers qui vont définir et réaliser
acquisition/transfert de données de base
l’installation et sur lesquels s’appuient les fabricants pour assurer la
formation du personnel, établir les consignes, veiller aux dérives,
élaboration
assurer la maintenance.
mise à jour

Figure 10 – Contribution des différents schémas au processus


d’industrialisation
5. Symboles graphiques
Le passage du schéma bloc, essentiellement fonctionnel, au
schéma procédé (schéma descriptif) est un des points clés pour Le tableau 4 donne la liste des figures auxquelles on pourra se
l’ajustement entre la fonction à assurer et la solution réalisable reporter pour la schématisation symbolique des appareils les plus
industriellement. courants et les normes auxquelles se référer [4]. Lorsque, sur ces
schémas, aucune norme n’est spécifiée, il s’agit d’un exemple
L’élaboration définitive de la voie d’accès et la réponse industrielle d’adaptation de normes. Ce sont les représentations des symboles
donnée s’opèrent simultanément en interaction étroite (réduction graphiques d’usage courant.

Tableau 4 – Numéros des figures à consulter


suivant le symbole recherché

Symboles Figure n°

Bacs et réservoirs 11

Agitateurs 12

Mélangeurs 13

Réacteurs 14

Colonnes de distillation, d’extraction, d’absorption,


15
d’adsorption

Réacteur de précipitation. Cristallisoir. Écailleuse 16

Séparateurs. Décanteurs. Filtres 17

Transformation – Mise en forme des solides 18

Échangeurs
19
Systèmes de refroidissement et de chauffage

Pompes 20

Compresseurs. Turbocompresseurs 21

Instrumentation 22

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Cuve ouverte Cuve fermée à toit flottant Gazomètre à paroi mobile sphère (gaz liquéfié)
AFNOR NF E 04-202-9 AFNOR NF E 04-202-9 DIN 30600 AFNOR NF E 04-202-9 DIN 30600

AFNOR
NF E 04-202

à fond bombé toit conique trémie, silo

avec double enveloppe à coquille agité

Figure 11 – Symboles graphiques pour la représentation des bacs et réservoirs

tout type

AFNOR NF E 04-202 DIN 30600 ancre

tout type discontinu

hélice pales droites turbine

Figure 12 – Symboles graphiques pour la représentation


continu (mélangeur, transporteur à vis, extrudeuse)
des agitateurs

ou

statique

Figure 13 – Symboles graphiques pour la représentation


des mélangeurs

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V6 yy
,,
,,
yy
agité tubulaire à lit fixe à lit fluide

,yy,
Figure 14 – Symboles graphiques pour la représentation des réacteurs

,,
yy
,,
yy
tout type

,,
yy
perforé
à cloches

à clapets

garnissage tout type anneaux en vrac garnissage ordonné plateaux

colonne non garnie colonnes garnies à plateaux à disques agitée

Figure 15 – Symboles graphiques pour la représentation des colonnes de distillation, d’extraction, d’absorption, d’adsorption

Écailleuse à tambour Écailleuse à bande

Figure 16 – Symboles graphiques pour la représentation des réacteurs de précipitation, des cristallisoirs, des écailleuses

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DIN 30600 DIN 30600


Séparateurs tous types :
décantation, essorage, filtration… gaz/solide à tamis séparateur gros / classificateur fin

Dévésiculeur

par lavage humide type venturi types cyclone

Séparateur centrifuge Décanteuse centrifuge Essoreuse

ou

, Din 30600
tout type : axe vertical (ou axe horizontal)
lavage ,

Décanteurs Décanteurs raclés

Filtres
,

lavage
,
essorage
Nutsche presse lavage toile

compartiments

rotatif à manches ou à bougies


DIN 30600

Figure 17 – Symboles graphiques pour la représentation des séparateurs, des décanteurs, des filtres

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Séchoirs Fours (séchage ; calcination)

tout type à lit fluidisé


DIN 30600 rotatif avec brûleur

Broyeurs Compacteur

+ +

tout type AFNOR NF E 04-202-8 à boulets

Transporteurs

à hélice ou vis à secousses à bande à godets, à griffes

Figure 18 – Symboles graphiques pour la représentation de la transformation et la mise en forme des solides

Aérocondenseurs, aéroréfrigérants Tours de refroidissement

à tirage forcé à tirage naturel


à tirage forcé à tirage induit tube à ailettes (atmosphérique)

Réfrigérant tout type/condenseur tout type Désurchauffeur Réchauffeur tout type Évaporateur tout type Économiseur
Incondensables

Échangeurs Fours

tubulaire à plaques spirale type kettle vertical horizontal


DIN 30600

Figure 19 – Symboles graphiques pour la représentation des échangeurs et des systèmes de refroidissement et de chauffage

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Pompes tous types

centrifuge volumétrique en ligne immergée

Pompes volumétriques

à palettes à engrenages à déformation

Pompes spéciales

doseuse en général à vis autoamorçante à piston alternative à membrane


DIN 30600

Pompes à vide Ventilateur


ED

ER

tout type à membrane appareil à jet à anneau liquide tout type


DIN 30600 DIN 30600

Figure 20 – Symboles graphiques pour la représentation des pompes

Compresseurs Fonction instrumentation Fonction analyseur

tout type type roots à vis

Vanne de régulation Vanne tout ou rien

Peson

Compresseur volumétrique Compresseur rotodynamique


alternatif à piston AFNOR NF E 04-202-3
AFNOR NF E 04-202-3
Turbine à vapeur Turbocompresseur

Soupape Disque de rupture

C V

à pression à dépression

Figure 21 – Symboles graphiques pour la représentation Figure 22 – Symboles graphiques pour la représentation
des compresseurs et turbocompresseurs de l’instrumentation

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Références bibliographiques

[1] COOPER (R.-G.). – Winning at new products. A 8 070. Techniques de l’Ingénieur. Traité [4] AUROY (M.). – Processus d’industrialisation.
2e édition : Accelerating the process from l’Entreprise industrielle, vol. AG 3 (1996). Schémas en industrie de process. AG 3 200,
idea to launch. Addison - Wesley Publishing Doc. AG 3 200 (10-1999) Traité L’entreprise
Company (1997). [3] AUSTIN (D.-G.). – Chemical engineering industrielle. Techniques de l’Ingénieur. Paris.
[2] VANDAMME (M.-N). – Coûts des investisse- drawing symbols. George Godwin Limited.
ments industriels. Méthode d’estimation. Londres (1979).

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Liste des mots clés Colonne Figure – 16


Cristallisoir Figure – 17
Écailleuse Figure – 17
Industrialisation Séparateur Figure – 18
Procédé Décanteur Figure – 18
Schéma bloc § 2 Filtre Figure – 18
Diagramme § 2 Séchoir Figure – 20
Schéma § 3 Four Figure – 20
Schéma § 4 Broyeur Figure – 20
Schéma fonctionnel § 2 Compacteur Figure – 20
Tuyauterie § 4 Transporteur Figure – 20
Bac Figure – 13 Échangeur Figure – 21
Réservoir Figure – 13 Réfrigérant Figure – 21
Agitateur Figure – 14 Pompe Figure – 22
Mélangeur Figure – 14 Ventilateur Figure – 22
Réacteur Figure – 15 Compresseur

Situation de l’article

N˚ de traité : 450
N˚ de rubrique : 66
N˚ de sous-rubrique : 20
N˚ de volume : J4

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