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I. Introduction
Le processus d’industrialisation d’un procédé s’inscrit dans une démarche plus
générale de mise sur le marché d’un produit nouveau, qui part de la recherche et se
poursuit jusqu’au niveau de la production à échelle industrielle.
Cette démarche est de plus en plus réalisée d’une manière systématique et formelle par
les entreprises les plus innovantes et les plus compétitives.
La phase d’initiation, par exemple, peut être très courte (2 à 3 mois) sans activité
réelle de laboratoire pour un produit intermédiaire ou, au contraire, relativement
importante (>1 an) dans le cas d’une matière active type pharmacie (identification de
l’activité potentielle).
La phase d’évaluation, de même, peut varier de 2 à 3 mois à plus d’un an.
La durée totale du processus peut être, en conséquence, de 2 à 5 ans pour un
produit intermédiaire (1 an, si l’on dispose d’une installation, 4 à 5 ans si l’on doit
construire l’installation) à plus de 10 ans en pharmacie, où les aspects réglementaires
peuvent demander 3 ans d’étude et d’investigation. Mais la tendance générale est
d’essayer de réduire ces temps dans des processus de plus en plus performants.
De même, en fonction du type d’entreprise, les phases peuvent porter des noms
différents (tableau 1).
Tableau 1 : Types de phases de la démarche de mise sur le marché suivant le type d’entreprise
Pré- Validation
Phases Initiation Evaluation Développement Fiabilisation
développement industrielle
Sélection Production
Pharmacie Recherche Phase I Phase II et III Phase IV
préclinique commerciale
Evaluation Pré- Développement Lancement
Agrochimie Recherche développement commercialisation
potentialité commerciale
Les phases mettent en œuvre des études et des travaux multidisplinaires, impliquant
tous les métiers, de la recherche à la production, dès la première phase, avec un degré
d’intervention variable en fonction de l’avancement du processus (tableau 2).
Dès le début, les activités sont tournées vers les attentes et besoins du client (du
marché) et elles doivent être menées en parallèle pour :
éviter les retours en arrière ;
identifier le plus tôt possible les verrous technologiques et intégrer les contraintes
industrielles ;
anticiper les évaluations technico-économiques ;
gérer les incertitudes et les risques sur le marché (besoin, taille, évolution), la
compétitivité du produit et ses avantages concurrentiels majeurs, la faisabilité
technique, le coût de développement, les coûts d’investissement, les coûts de
production, la flexibilité de l’exploitation…, tous ces éléments devant être suivis
avec recul et réactualisés à chaque jalon.
Figure 2 : Les quatre phases de l’industrialisation d’un procédé intégrées au développement d’un produit
III.4. La réalisation
Au cours de cette phase, les schémas tuyauterie et instrumentation et les plans
d’implantation sont complétés au fur et à mesure de l’avancement des études de détails
et des plans des fournisseurs.
Cette phase inclut l’ingénierie de détails, les achats, les approvisionnements et la
réception des matériels, ainsi que le chantier (c’est-à-dire le montage de l’unité de
production).
Elle inclut aussi la formation du personnel d’exploitation et d’entretien (manuel
opératoire, procédures d’exploitation, consignes).
La fin de cette phase correspond à l’acceptation mécanique de l’unité, c’est-à-dire à
la remise à l’exploitant d’une installation prête à démarrer pour les essais à l’eau…
Nota : dans les « essais à l’eau », le fabricant essaie tous les circuits avec de l’eau avant
d’introduire les produits…