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Macroéconomie 1
Il existe de multiples unités communes possibles pour additionner les productions des différents
secteurs. On pourrait par exemple imaginer le poids des objets. En effet, il est en théorie possible
d’additionner le poids des voitures, le poids des bâtiments, le poids des légumes produits au sein d’un
pays… toutefois, il y aurait au moins deux difficultés avec ce genre d’unité : (a) en premier lieu certains
biens et services, et surtout des services, n’ont pas de poids à proprement parler (par exemple, une
coupe de cheveux n’a pas de poids). (b) En second lieu, le poids d’un objet ne fait pas véritablement
sens d’un point de vue économique. Un microprocesseur ne pèse pas grand-chose mais pourrait être
important d’un point de vue économique. Cette idée « absurde » d’utiliser le poids montre que deux
critères (au minimum) semblent importants pour construire une telle unité commune : (1) concerner
l’ensemble des biens et services d’une économie ou du moins, le plus grand nombre possible et (2) faire
sens économiquement.
Kuznets et les fondateurs de la Comptabilité Nationale ont décidé d’utiliser « les prix » et donc « la
valeur de marché » des biens comme unité commune. Ce choix présentait de nombreux avantages. L’un
d’entre eux est que les entreprises et autres acteurs économiques disposent généralement des
informations précises sur les prix de vente de leurs produits. Administrativement parlant, collecter cette
information n’est donc pas insurmontable. Malgré ces avantages, utiliser les prix posait aussi de
nombreux problèmes. Notamment, certains biens et services n’ont pas de prix à proprement parler
comme l’éducation en France, l’activité économique réalisée au sein d’un foyer, etc. Nous y reviendrons
plus tard.
Utiliser directement le « prix de vente » des biens conduit cependant à une autre difficulté afin de créer
un indicateur de l’activité économique. Cette difficulté explique pourquoi la valeur de la production n’a
pas été directement retenue afin de générer un indicateur de l’activité économique mais la « valeur
ajoutée ».
Pour comprendre cette difficulté, considérons un exemple : imaginons une entreprise qui fabrique des
chaises en bois en utilisant (uniquement) du bois comme matière première pour les fabriquer.
Supposons par ailleurs que les ventes annuelles (i.e. la valeur de sa production) de ces chaises
correspondent à 25 000€. Imaginons maintenant qu’une première entreprise vende le bois utilisé pour
la construction de ces chaises pour une valeur annuelle de 15 000€. Quelle est la valeur de ces
productions ? L’entreprise productrice de bois génère bien une valeur de 15 000€ dans cette économie
simplifiée, toutefois la seconde achète des matières premières pour une valeur de 15 000€ et vend sa
production pour une valeur de 25 000€, elle n’a donc généré que 10 000€ de « nouvelle » valeur. Aussi,
la valeur réellement produite dans cette économie n’est que de 25 000€ [= 15 000 + (25 000 – 15 000)€].
Ce n’est donc pas 40 000€ qui, en un sens, compterait deux fois les matières premières : une fois
directement quand elles sont produites et vendues et une seconde fois indirectement car le prix des
objets utilisant ces matières premières reflète leur coût.
Les économistes vont donc distinguer : la valeur de la production (quantité produite fois le prix) que l’on
appelle aussi le chiffre d’affaires des entreprises et la valeur ajoutée brute qui correspond au chiffre
d’affaires diminué de la valeur des consommations intermédiaires (la valeur des matières premières et
autres inputs utilisés par l’entreprise dans son processus de production). C’est cette notion de « valeur
ajoutée » qui va intéresser les économistes dans la mesure de l’activité économique : le PIB est la
somme des valeurs ajoutées (brute) au sein des frontières d’un pays.
Emplois
Ressources
Consommation intermédiaire : 0€
Production : 15 000€
Ici, nous savons que cette entreprise produit pour 15 000€ de bois (son « chiffre d’affaires »). Elle
dispose donc de 15 000€ de ressource. Par ailleurs, nous faisons l’hypothèse qu’elle n’utilise pas de
matières premières ; sa « consommation intermédiaire » est donc « 0€ ». La valeur ajoutée, d’une valeur
de 15 000€ est le solde de ce compte en « T » (à ce stade, on ne sait pas comment ils sont utilisés).
Entreprise 2 : fabrique de meubles
Emplois
Ressources
Production : 25 000€
La seconde entreprise produit pour 25 000€ qui sont donc ses ressources. Toutefois ces 25 000€
"contiennent" également la valeur des consommations intermédiaires : le bois de l’entreprise 1. Sa
valeur ajoutée est donc de 10 000€.
Remarquons que lorsque l’on s’intéresse à l’économie dans son ensemble et pas à des entreprises
particulières, on peut sommer les comptes des entreprises ci-dessus et parvenir à un « compte agrégé ».
On appelle ce compte le compte de production car il décrit la production d’une (partie de l’) économie.
Ressources
Production : 40 000€
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1. Introduction
2. Un peu d'histoire
5. Quelques définitions
6. L'essentiel (vidéo)
AUNEGe - Macroéconomie 1
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