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Langue et communication

Français

C.E.2 Cours élémentaire


Étape 2 – Niveau 2

Livre de lecture
extraits (textes)

Didactikos (Dakar), 2015

Livre numérique préparé par ADIFLOR (www.adiflor.org)

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Table des matières

1. Le vieux sculpteur (page 12) ....................... 3


2. L’apprenti sculpteur (page 18) .................... 6
3. Une bande dessinée (page 24) .................... 9
4. Le cadavre encombrant (page 30) ............ 12
5. Le bijou volé (page 36) .............................. 15
6. Une lettre (page 72) .................................. 17
7. La lutte (page 90) ...................................... 19
8. La gazette de Dakar (page 96)................... 22
9. Le chant des rameurs (p108)..................... 25
10. Le lion et le lièvre (page 114) .................... 28
11. La ronde des écoliers du monde (chanson
P120) ................................................................. 30

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1. Le vieux sculpteur (page 12)

Une bille d’oukoumé sur l’épaule, papa Mbow rentrait


à la cabane qui lui servait d’atelier. Papa Mbow n’était
plus tout jeune ; personne n’avait noté sur le registre la
date exacte de sa naissance, mais il avait vécu assez
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d’années pour que ses voisins et ses fils, installés en
ville, ne parlent de lui qu’en disant « le vieux père ». Le
morceau de bois se faisait lourd à ses épaules. Il
avançait les dents serrées, la tête basse ; il aperçut une
ombre en travers de la route :
- Pousse-toi de là, grommela-t-il. Tu vois bien que tu
gênes !

Doumo fit un écart, et se mit à suivre le vieux père.


Arrivé à sa cabane, il se précipita pour lui ouvrir la
porte. Papa Mbow laissa choir la bille de bois, s’assit
dessus, épongea son front dégarni, parsemé de
cheveux gris. Doumo restait planté là, bouche ouverte,
le regard affolé par les sculptures qui tapissaient les
murs, le sol et jusqu’à la charpente de la cabane. Il y
avait là des lions, des antilopes, des girafes, des
guépards et des éléphants, des buffles, des crocodiles,
des bergers, des moutons et des chèvres, des femmes
courbées sur la terre, des porteuses d’eau, très droites
sous leur calebasse, des hommes avec leur bicyclette,
de grands éleveurs avec leur troupeau ; il y avait des
pirogues et des pêcheurs.

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Papa Mbow avait même représenté, sur de larges
planches de sipo, les montagnes, les rivières, les
baobabs et les hautes herbes, le soleil et la lune, les
étoiles.

Doumo eut beau chercher, il ne trouvait rien que le


vieux père ne sut représenter. Tout le monde connu
depuis les ancêtres était rassemblé là, et Doumo se
sentit pris d’un doute inquiétant : papa Mbow n’était-il
pas sorcier ?

Pierre Marie Beaudre, Ocre coll. « Folio


Junior », © Editions Gallimard

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2. L’apprenti sculpteur (page 18)

Rentré chez lui, Doumo ne quitta pas sa case pendant


deux jours. Le troisième jour, il déposa fièrement sous
l’ombrelle un morceau de racine travaillé par ses soins.
Il avait peiné de longues heures, il n’avait pas vu le
temps passer. Et le résultat était là, dans les mains du
sculpteur. Cela représentait un ibis, les ailes à moitié
déployées.

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– On peut pas dire que ce soit beau, dit froidement
papa Mbow. À bien y regarder, on peut même dire que
c’est assez moche.
Le sang du jeune Doumo ne fit qu’un tour. Mais déjà
papa Mbow relevait la tête :
– Viens par ici.

Le vieux sculpteur se mit à la recherche d’un morceau


de bois ; il soupesa quelques morceaux de kapotier,
d’acajou, se décida pour un bout de bété, de couleur
brune, très finement rubané. Il se saisit d’un outil et se
mit à dégrossir la matière. Doumo vit surgir un corps
d’oiseau, l’esquisse d’une aile, il devina l’endroit où
papa Mbow allait faire sortir le long cou, la tête et le
bec recourbé. Papa Mbow travaillait sans passion et
sans hâte, comme une contemplation, mais ses doigts
faisaient courir le métal avec une vivacité prodigieuse,
revenaient plusieurs fois sur des endroits où Doumo ne
voyait rien à retoucher.
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Quand papa Mbow eut terminé le dégrossi, il leva le
morceau de bété et les yeux mi-clos, le fit tourner
lentement dans la lumière. La forme était encore tout
embarbouillée de matière, mais déjà la lumière s’en
emparait, allumait des reflets d’ambre sur les ailes.
Dans une sorte d’extase, Doumo vit l’oiseau tel qu’il
devait naître, un corps sans poids capable de traverser
le ciel. Papa Mbow lui mit l’ébauche dans les mains et
retourna à son travail.
À Doumo d’achever l’ibis !

Marie Beaudre, Ocre coll. « Folio Junior », ©


Editions Gallimard

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3. Une bande dessinée (page 24)

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D’après Akissi, tome 3, Vacances dangereuses,
© Editions Gallimard Jeunesse.

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4. Le cadavre encombrant (page 30)

Il était une fois un roi très honnête qui avait décrété


comme loi que celui qui tuerait serait tué. Ce roi était
Gayndé le lion. Aussi la paix put être sauvegardée dans
la brousse.
Seulement Bouki la hyène surprit Leuk le lièvre chez lui
en train de courtiser sa femme. Bouki la hyène,
emportée par la colère, le tua.
Après un tel acte, il se rendit compte qu’il avait
enfreint la loi. Il voulut coûte que coûte se débarrasser
du cadavre de Leuk. Il alla trouver Golo le singe qui lui
recommanda d’aller voir Mbott la grenouille qui était
très débrouillarde. Mbott accepta d’aider Bouki et lui
promit une récompense.
Le pacte fut conclu et elle prit le cadavre de Leuk.

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Elle s’achemina vers le palais du roi. Elle attendit la
nuit. La nuit arrivée, elle se tint à bonne distance et cria
aux gardes du palais de réveiller le roi. Les gardes lui
demandèrent qui elle était.
« C’est moi, Leuk le lièvre », leur cria Mbott.
Dans le noir, les gardes ne distinguèrent pas Mbott. Ils
crurent que c’était Leuk. Ils lui demandèrent ce qu’il
venait faire là.
« Je veux voir le roi tout de suite, sinon je meurs », cria
Mbott.
Les gardes avaient reçu l’ordre de ne réveiller le roi
sous aucun prétexte.
Mbott leur cria pour une dernière fois : « Réveillez le
roi ou je vais mourir ».

« Meurs si tu veux », lui répondirent les gardes.


« Bon, je vais mourir », leur dit Mbott.
Elle laissa le cadavre de Leuk le lièvre et s’en retourna
chez elle. Le lendemain, les gardes trouvèrent le

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cadavre de Leuk et crurent qu’il avait mis sa menace à
exécution.

D’après un conte wolof.

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5. Le bijou volé (page 36)

C’est la fête du quartier, Madame Nguéma attend ce


grand jour depuis longtemps. Elle a décidé de porter
ses plus beaux habits. Elle a même acheté une chaîne
en or pour l’occasion. Mais quelle surprise ce matin-là,
le précieux bijou avait disparu.

Tout de suite, Madame Nguéma accuse Kadidja de


l’avoir volé. C’est l’employée qui vient aider à la
cuisine. « D’ailleurs, dit Madame Nguéma, plusieurs
objets ont disparu depuis que la fillette travaille dans la

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maison ». Elle amène sur le champ la fillette à la police.
Kadidja pleure et n’ose se défendre. Madame Nguéma
déclare que c’est bien la preuve de sa culpabilité.
Toutefois, en menant l’enquête, la police découvre que
le voleur est le fils aîné de Madame Nguéma. C’est un
enfant de 14 ans qui s’adonne déjà à la drogue.
Tout le village connaît cette affaire et le père de
Kadidja s’estime déshonoré. Il veut donc porter plainte
contre Madame Nguéma et ses accusations injustes.
Affolée, celle-ci demande au chef de quartier
d’intervenir afin de régler la question à l’amiable. Il
faudra beaucoup de patience et de persuasion avant
que le père de Kadidja accepte les excuses de Madame
Nguéma.
Afin de montrer à tous son erreur, Madame Kadidja
reprend la fillette à son service et jure de n’agir
désormais qu’avec justice et équité.

D’après un texte de « Apprenons à vivre ensemble »,


Belin international.

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6. Une lettre (page 72)

Ziguinchor, le 27 novembre 2013

Monsieur le Maire,

Une journée culturelle aura lieu dans notre


école le samedi 14 décembre. Nous serons très
nombreux. Lors de cette journée, nous
présenterons notre région de Casamance. Nous
parlerons de ses habitants, de son fleuve, de sa
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faune, de sa flore et de sa gastronomie. Nous
proposerons d’ailleurs quelques plats à
déguster : du kaldou, du yassa de poulet mais
aussi quelques desserts. Ce sera un vrai festin !
Nous sensibiliserons également les visiteurs à la
scolarisation des filles et à leur maintien à
l’école. La journée se terminera par un
spectacle : garçons et filles danseront et
chanteront.

Pour l’organisation de la journée, nous vous


demandons votre aide et votre soutien matériel.
Nous avons besoin de dix bâches, de soixante
chaises et d’une sonorisation.

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le


Maire, nos meilleures salutations.

Les élèves de l’école Aline Sitoé DIATTA

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7. La lutte (page 90)

La lutte est un sport très


populaire au Sénégal.
Sportif de contact, le
lutteur peut donner des
coups mais aussi recourir
au corps à corps pour
terrasser l’adversaire.

Histoire
Traditionnellement, les
premiers combats se
déroulaient après la saison des pluies et opposaient les
lutteurs de villages environnants. Le vainqueur du
tournoi remportait du bétail, des céréales ou d’autres
biens mis en jeu. Les spectateurs choisissaient leur
vainqueur et misaient sur lui. Les combats étaient donc
animés par des cris d’encouragements.

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Au fil du temps et du succès, les spectateurs étaient de
plus en plus nombreux et les combats devenaient de
plus en plus importants. Quant aux cachets des
lutteurs, ils grossissaient.
Aujourd’hui, la lutte est un sport professionnel. Elle
mobilise les médias. Les lutteurs sont regroupés en
écuries et adhèrent à la fédération (Comité national de
gestion de la lutte, CNG).

Rituels
La lutte est auréolée de nombreux rituels. Avant
chaque combat, des chants de bravoure galvanisent les
lutteurs. Cela est suivi par des cérémonies pour
conjurer le mauvais sort.

Règles
Le règlement est très rigoureux et complexe. Il est
appliqué par trois juges arbitres munis de
chronomètres.

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Un combat dur deux fois dix minutes et peut
comporter des prolongations. Les lutteurs combattent
à mains nues et sans aucune protection. Le combat se
termine dès qu’il y a une chute d’un des lutteurs.

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8. La gazette de Dakar (page 96)

FAIT DIVERS

Un incendie ravageur

Vendredi soir, peu après 23 h 30, les murs d’un


bâtiment se sont affaissés sur la route de Yarakh,
réduisant en cendres un atelier de menuiserie et son
entrepôt. Heureusement, aucune victime n’est à
déplorer mais les dégâts sont considérables.

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C’est un peu plus tôt dans l’après-midi, qu’un incendie
s’était déclaré pour des raisons encore inconnues. Les
quelques personnes présentes ont tout d’abord essayé
d’éteindre le feu. Mais devant l’ampleur et l’étendue
de la tâche, elles ont rapidement appelé les sapeurs-
pompiers. Finalement, ces derniers ont convoyé une
douzaine de citernes d’eau et ont combattu l’incendie
toute la soirée.
Samedi matin, un voile épais de fumée se dégageait
encore du lieu du sinistre. Des barrières partaient des
bâtiments voisins et en faisaient le tour, maintenant
ainsi les curieux à distance. Des policiers allaient et
venaient à la recherche du moindre indice.
Selon un employé de la menuiserie, « c’est toute la
fortune de l’entreprise qui se trouvait dans ce
bâtiment ».
En effet, tables, chaises et autres objets étaient
fabriqués sur place et stockés. Puis au bout de
quelques jours, ils rejoignaient les magasins de vente.
Ce sont donc la matière première, les produits finis
mais aussi les outils qui sont partis en fumée. Selon

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une première estimation, les pertes sont évaluées à
plusieurs dizaines de millions de FCFA.
L. D.

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9. Le chant des rameurs (p108)

J’ai demandé souvent


Écoutant la Clameur
D’où venait l’âpre Chant
Le doux chant des rameurs.

Un soir j’ai demandé aux jacassants


Corbeaux
Où allait l’âpre Chant, le doux Chant
des Bozos ;
Ils m’ont dit que le Vent
messager infidèle
Le déposait tout près
dans les rides de l’Eau,

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Mais que l’Eau désirant demeurer toujours belle
Efface à chaque instant les replis de sa peau.

J’ai demandé souvent


Écoutant la Clameur
D’où venait l’âpre Chant
Le doux chant des Rameurs.

Un soir j’ai demandé aux complaisants Roseaux


Où allait l’âpre Chant, le doux Chant des Bozos.
Ils m’ont dit que le Vent messager infidèle
Le confiait là-haut à un petit oiseau ;
Mais que l’Oiseau fuyant dans un furtif coup d’ailes
L’oubliait quelquefois dans le ciel indigo.

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Et depuis je comprends
Écoutant la Clameur
D’où venait l’âpre Chant
Le doux Chant des Rameurs.

Birago Diop, « Leurres et lueurs »,


© éd. Présence africaine, 1960

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10. Le lion et le lièvre (page 114)

Le lièvre sur sa route rencontra le terrible lion.


Celui-ci s’apprêtait à en faire son repas,
Quand le lièvre lui dit : - oh là !
Deux lions sur un même territoire !
C’est à ne pas croire.

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- Comment, deux lions ? rugit le roi de la forêt.
- Je viens d’échapper à ton frère
Qui après moi courait.
- Qui ose chasser sur mes terres ?
- Un noble et jeune animal. Si tu veux le voir,
Je sais où le trouver.
Le lièvre alors le mena
Jusqu’au bord de l’étang.
- Penche-toi, il est là au-dessus de la mare.
Il y vit son reflet, comme dans un miroir.
Furieux, il plongea dans l’eau et s’y noya.

D’après Fables africaines, Bayard Jeunesse

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11. La ronde des écoliers du monde
(chanson P120)

Depuis bien trop longtemps


Les hommes sur la terre
Ne s’unissent vraiment
Que pour faire la guerre
L’espoir est dans l’enfant
Qui sauve la lumière du ciel en chantant

Refrain :
Tous les enfants ont mérité
La connaissance, la joie et la santé
Tous en naissant devraient gagner
Le droit à l’amour et la vérité

Si tous ensemble on se donnait la main

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Pour préparer un meilleur lendemain
Élargissons la ronde des écoliers du monde

Refrain (chanter une 2ème fois le refrain)


Essayons de donner une chance à la vie
Tâchons de respecter même les plus petits
Élargissons la ronde
Des écoliers du monde

Refrain (chanter une 3ème fois le refrain)

Pont :
Au village, les filles et les garçons
Chaque matin à l’école se retrouveront
Sans raison le monde ne tourne pas rond
Sans lumière on ne voit plus l’horizon.

Youssou N’Dour, La ronde des écoliers du


monde, © Aide et Action, 2001.

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