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Retours d'expériences relatifs à la

création d'une SCIC

Les panoramas P R I M E SVP

Réalisé pour le
à l’attention de
par Kader BERACHOUA, expert SVP
le 28 mai 2018

DOSSIER :
VOTRE DEMANDE

•Le xxxxxxx a été sollicité par une association pour la création d’une SCIC autour d’un
projet relatif à l’économie circulaire.
Votre
projet

•Obtenir des informations sur les différentes initiatives des collectivités territoriales,
notamment dans la création d'une SCIC regroupant plusieurs parties prenantes telles
que des EPCI, des communes, des structures institutionnelles et des citoyens. Ainsi,
vous souhaitez avoir des informations juridiques, administratives et des retours
Votre
d’expériences.
objectif

NOTRE DEMARCHE

•Identification des différentes études et guides sur la constitution d'une SCIC.


Déroulement •Recueil des informations et témoignages d'acteurs locaux.
des opérations

•Constitution d'un document retraçant les retours d'expériences les plus pertinents
Restitution

•Serveurs professionnels (presse nationale, régionale et professionnelle)


Sources •Sources internes (base de données, documentations juridiques et spécialisées)
utilisées
POINTS ESSENTIELS A RETENIR SUR LA CREATION D'UNE SCIC
•La SCIC est une personne morale de droit privé qui peut prendre la
forme d’une société anonyme (SA) ou d’une société à
responsabilité limitée (SARL) à capital variable, ayant pour objet la
production ou la fourniture de biens et de services d'intérêt collectif
qui présentent un caractère d'utilité sociale.
•La loi sur l’économie sociale et solidaire, votée le 31 juillet 2014,
encourage ces initiatives d’intérêt public. La SCIC permet d'associer
Définition autour d’un même projet des acteurs multiples : salariés,
bénévoles, usagers, collectivités territoriales, entreprises,
associations, particuliers, etc.
•L’intérêt pour une collectivité territoriale d’intervenir dans le cadre
d’une SCIC résulte principalement d’un intérêt économique. En
effet, la SCIC dispose de son propre budget alimenté par les
associés multiples et variés. Il n’y a donc aucun budget annexe à
créer. Le législateur précise que la part des capitaux publics ne
peut aller au-delà de 50% du capital social des SCIC.

•La SCIC associe autour d’un même projet des acteurs multiples et
variés, ce qui lui confère un aspect social et participatif. Ce
caractère non lucratif implique que les bénéfices soient consacrés
à la SCIC (réinvestissement dans l'activité de tous les excédents,
d’où l’intérêt d’élargir le champ d’activité).

•La SCIC étant une société commerciale, elle peut contracter des
Avantages de recourir à une contrats, disposer de biens, recourir à l’emprunt et intenter des
SCIC pour les collectivités actions devant les tribunaux. De plus, la SCIC peut participer à
locales des appels d’offres dans le cadre de marchés publics.

•D’un point de vue organisationnel, la SCIC dispose des avantages


liés aux SA et SARL, c’est-à-dire qu’elle jouit d’une grande
souplesse et d’une rapidité d’action (comptabilité privée, salariés
de droit privé, etc.). La forme coopérative de la société lui
garantit surtout une indépendance, une pérennité et la garantie
de poursuivre un intérêt collectif, un objectif d’économie sociale.

•La forme participative de la SCIC lui confère des contraintes


statutaires. En effet, la répartition du pouvoir sur la base du
principe 1 personne = 1 voix (possibilité de blocages) implique que
chaque associé intervienne dans la gestion de la société (lourdeur
des prises de décision).
•De plus, les démarches administratives applicables aux SCIC sont
Comme les sociétés lourdes, ce sont celles relatives à la création d’une SA ou d’une
commerciales, la SCIC fait SARL (rédaction de statut, recours à un avocat spécialiste, etc.).
l’objet de contraintes •Pour les collectivités locales détenant moins de 50% du capital
social, on notera un faible contrôle des personnes morales de droit
public dans les prises de décisions du fait de sa position
d’actionnaire minoritaire.
•Enfin, d’un point de vue fiscal, les SCIC sont soumises à la fiscalité
des sociétés commerciales.
Contexte général des SCIC et de
l'économie solidaire
SCIC : une nouvelle alliance public-privé
lagazettedescommunes.com/294395/scic-une-nouvelle-alliance-public-prive/

June 16, 2014

Objet juridique mal identifié. C’est ainsi


que la plupart des acteurs de l’économie
sociale et solidaire (ESS) qualifient la
perception qu’ont les collectivités locales
des sociétés coopératives d’intérêt
collectif (Scic). Instaurées par la loi du
17 juillet 2001 portant diverses
dispositions d’ordre social, éducatif et
culturel, les Scic ont pour objet « la
production ou la fourniture de biens et de
services d’intérêt collectif, qui présentent
un caractère d’utilité sociale ».

Incluses dans la famille des coopératives – au même titre que les sociétés coopératives et
participatives (Scop) et les coopératives d’activités -, ces structures commerciales (de type
SARL ou SA) ont pour spécificité de pouvoir faire varier leur capital sans convoquer une
assemblée générale et de fonctionner sur un modèle « multisociétarial ». « Ce qui implique
la participation au capital, mais aussi à la gouvernance, de plusieurs catégories d’acteurs
», souligne Alix Margado, chargé des Scic à la Confédération générale des Scop.

Sur 300 Scic recensées en 2013 – soit environ 40 % de plus qu’en 2010 – 53 % comptent
une ou plusieurs collectivités dans leur capital. Pour deux tiers d’entre elles, il s’agit de
communes, et, pour 56 %, de structures intercommunales. Les départements sont présents
dans 17 % des Scic, tout comme les régions. La présence de la puissance publique semble
être un gage de longévité, puisque 67 % des Scic de plus de cinq ans associent des
collectivités.

Un modèle en forte progression


Cette implication des collectivités s’explique d’abord par des raisons pragmatiques. «
Généralement, les collectivités ne choisissent pas la Scic par conviction pour l’économie
sociale et solidaire.

Il y a d’abord un projet économique pour lequel la Scic s’avère un modèle juridique


pertinent. La Scic inaugure finalement une forme nouvelle de partenariat public-privé où la
collectivité n’est pas seule à la manœuvre, mais participe à une mise en coopération
d’acteurs sur un territoire », insiste Anne-Laure Federici, déléguée générale du Réseau
des territoires pour l’économie solidaire. Un modèle en forte progression qui porte une
bonne partie des pôles territoriaux de coopération économiques en cours de constitution.
Avec une participation moyenne de 12 % au capital, les collectivités ne sont pas les seuls
pilotes de ces projets innovants.
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Actuellement examiné en seconde lecture au Parlement, le projet de loi sur l’économie
sociale et solidaire permet aux collectivités de détenir jusqu’à 50 % du capital d’une Scic,
contre 20 % auparavant. « Certains projets, notamment dans l’énergie et la mobilité,
nécessitent des investissements importants que les pouvoirs publics doivent pouvoir
accompagner », commente Alix Margado.

Accompagner : pour les collectivités, l’enjeu est bien là. Il s’agit de fédérer, pas de subir, ni
de piloter. La Scic implique un positionnement nouveau et parfois délicat pour elles. « Dans
la plupart des cas, la participation de la collectivité à la Scic est plus une caution qu’une
volonté de tout piloter. Certains élus ont voulu instrumentaliser la Scic : très vite, les
partenaires se sont lassés », observe Alix Margado.

« Le risque est que les élus s’immiscent trop dans le fonctionnement quotidien de la Scic.
Or, c’est avant tout un projet économique, une PME qu’il faut pérenniser. Si on est dans un
pilotage politique quotidien, on va droit à l’échec », prévient Nathalie Carthonnet, directrice
de la Scic Auvergne bio distribution, une plateforme qui met en relation des producteurs
agricoles et des acheteurs à l’échelle de l’Auvergne.

Un partenaire parmi d’autres


Même écho au sein de La Catalane d’abattage, qui doit reprendre sur un nouveau site, en
2015, les activités de l’ancien abattoir municipal de Perpignan (118 000 hab.), devenu
inadapté. Exploitée jusque-là dans le cadre d’une délégation de service public, la société
commerciale est devenue une Scic en septembre 2013.

« Si la communauté d’agglomération est présente dans le capital de la Scic, elle reste un


partenaire parmi d’autres », souligne Vincent Copin, directeur général de La Catalane
d’abattage. Sont notamment associés un grossiste en viande, une coopérative d’éleveurs,
des éleveurs indépendants, les chambres consulaires et les salariés. Mais les collectivités
restent toutefois bien présentes puisque l’investissement initial a été financé à hauteur de
2,9 millions d’euros par des subventions publiques (Etat, région, département,
communauté d’agglomération et Fonds européen de développement régional).

A moyen terme, c’est pourtant dans le domaine de la santé que le modèle juridique de la
Scic pourrait constituer une opportunité nouvelle. « La Scic permet d’instaurer un nouveau
mode de coopération sur un territoire et d’adapter la gouvernance. J’y vois aussi un vrai
moyen d’inscrire concrètement la démocratie sanitaire dans nos activités car les usagers
peuvent être parties prenantes de la Scic », soulignait ainsi Etienne Caniard, président de
la Mutualité française, en introduction d’une journée consacrée aux Scic en novembre
2013.

Une approche globale de la santé


Pour l’heure, seul un projet est effectif dans le domaine de la santé et trois sont en phase
de constitution. La ville de Clichy-sous-Bois (29 800 hab., Seine-Saint-Denis) a été
précurseure : une maison pluridisciplinaire de santé, au sein de laquelle sont associés un
collège de 17 professionnels de santé et la ville, ouvrira ses portes fin 2014. Pour les

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professionnels, cette configuration présente plusieurs avantages : économies d’échelle,
lutte contre l’isolement des praticiens, solutions pour parer à des surcharges d’activité et,
enfin, approche globale de la santé (prévention, médecine curative, suivi social…).

A Versailles (86 300 hab., Yvelines), le centre communal d’action sociale (CCAS) et le
fonds d’investissement solidaire de la fédération Habitat et Humanisme ont créé une Scic
pour réhabiliter et gérer un établissement d’hébergement pour personnes âgées
dépendantes. A Lille (Nord), un centre de santé associatif est sur le point d’adopter le
statut de Scic.

Parmi les questions encore en suspens figure celle du transfert, dans le cadre d’une
transformation en Scic, des conventions et des autorisations existantes. Pour l’agence
régionale de santé (ARS) de Midi-Pyrénées, qui étudie le projet de reprise, sous la forme
d’une Scic, de la clinique Saint-Louis à Rodez (23 800 hab., Aveyron), cela ne poserait pas
problème. Une appréciation locale qui pourrait essaimer ? Peut-être.

« Les ARS connaissent mal ce statut. Il faut que nous irriguions davantage ces institutions
afin que les acteurs aient le réflexe Scic. Ce modèle permet de construire un projet de
santé ancré sur un territoire, en dépassant le cloisonnement entre médecine de ville et
médecine hospitalière. C’est aussi un outil intéressant pour sortir de l’opposition entre le
médical, le sanitaire et le social et bâtir collectivement des parcours de santé, en
développant la prévention », souligne Fabienne Vincent, chargée de mission à la Mutualité
française.

Des secteurs pas adaptés


Mais ce modèle juridique a-t-il vocation à être adopté dans tous les secteurs ? Pour Alix
Margado, la réponse est non. « Nous avons été interpellés à plusieurs reprises sur la
gestion de l’eau et sur l’opportunité de créer une Scic comme alternative à la délégation de
service public ou la régie. Après étude (1), nous avons estimé que la distribution n’était pas
adaptée à une structure de type Scic.

En revanche, la gestion des bassins amont et le maintien de la qualité de l’eau potable


méritaient d’être traités dans cette approche multipartenariale ouvrant la voie à une formule
coopérative de la gestion de l’eau », explique Alix Margado.

« Sortir des indicateurs classiques de la performance économique »


Pénélope Codello, maître de conférences à l’université Paris Est (2)

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Les élus ne sont pas habitués à participer à un projet entrepreunarial privé. Il y a donc, dans
tous les projets de société coopérative d’intérêt collectif (Scic), un temps d’ajustements
réciproques entre les différentes parties prenantes et de création d’une confiance mutuelle
entre les acteurs. En effet, la Scic est un espace de tensions paradoxales entre des objectifs et
des acteurs économiques et sociaux. Mais c’est aussi un espace de création de proximités
entre ces acteurs qui, in fine, se rejoignent autour d’un objectif : répondre à un besoin social
mal ou non satisfait sur un territoire donné. Ce que l’on peut observer, c’est que la
participation d’une collectivité locale au capital et à la gouvernance des Scic introduit un
élément important dans le pilotage de la performance : la présence de la collectivité permet de
sortir des indicateurs classiques et de prendre en compte une performance sociale ,
environnementale. La présence de la collectivité peut également participer du processus
d’évaluation de la performance et de l’intérêt collectif. C’est donc par la pluralité de ses
parties prenantes que la Scic peut devenir un outil de transformation sociale.

Donner une valeur économique aux haies de bocage – Orne •


290 900 hab.
Créée en 2006 et implantée dans l’Orne, Bois bocage énergie est la première société
coopérative d’intérêt collectif (Scic) d’exploitation de bois à avoir vu le jour. Depuis, 25
autres ont été constituées avec un objectif similaire : valoriser le bois qui n’aurait pas été
exploité autrement et l’injecter dans le circuit économique local. « Les agriculteurs et les
pouvoirs publics voulaient maintenir un maillage bocager. Il fallait donc trouver une valeur
économique à la haie », explique Gilles Delaunay, président de la Scic Bois bocage
énergie, lui-même agriculteur.

L’idée de départ ? Alimenter des chaufferies avec du bois des haies, coupé et vendu par
les agriculteurs. Très vite, une mairie puis un établissement d’hébergement pour
personnes âgées dépendantes s’équipent de chaufferies et la Scic investit dans un
équipement de transformation (paillage, granulé, plaquette). Depuis, Bois bocage énergie a
développé des antennes locales : « Nous fonctionnons toujours sur le même trépied : l’élu,
le client, le producteur », résume Gilles Delaunay. « Le bois est peut-être un peu plus cher
que le prix du marché mais c’est un vrai service rendu au territoire », se félicite Olivier
Pinel, chargé de mission à la Fédération nationale des coopératives d’utilisation de matériel
agricole.

Contact : Bois bocage énergie, tél. : 02.33.65.15.56.

Références

Un réseau des Scic


Créée en avril 2013, l’association « Inter-Réseaux Scic » a pour objectifs d’être un lieu
d’échanges, de capitalisation et de services au bénéfice des Scic, de leur fournir des outils
et des ressources et de contribuer à la qualification des réseaux d’accompagnement.
Site internet : www.les-scic.coop

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ESS - Coopératives : la participation des
collectivités dans des Scic progresse
Publié le 08/02/2016 Caroline Megglé

Aménagement du territoire | Citoyenneté - Associations - Jeunesse | Développement économique -


Tourisme | Social - Santé

Les atouts des sociétés coopératives d'intérêt collectif (Scic) ont été vantés le 4 février
lors d'une "Agora des Scic" organisée par la Confédération générale des Scop et la
Fédération nationale des Cuma. L'occasion, pour les collectivités, de redécouvrir cet outil
qui leur permet de prendre part, aux côtés de différentes parties prenantes (salariés,
producteurs, clients, usagers...), à un projet d'entreprise utile au territoire. 525 Scic sont
aujourd'hui en activité et des collectivités sont présentes au capital de la moitié d'entre
elles.

Les sociétés coopératives d'intérêt collectif (Scic) sont des coopératives un peu particulières, qui
associent au moins trois catégories de sociétaires – des salariés et/ou des producteurs (agriculteurs,
artisans…), des bénéficiaires (clients, usagers…) et des partenaires, éventuellement des collectivités
locales.
La Scic peut-elle être l'"entreprise de demain" ? L'Inter-Réseaux Scic, centre de ressources animé
par la Confédération générale des Scop (sociétés coopératives et participatives) et la Fédération
nationale des Cuma (coopératives d'utilisation de matériel agricole), s'est posé la question le 4 février
2016 dans le cadre de son "Agora des Scic".
"Nos territoires cherchent de nouveaux modèles de développement", a introduit Patrick Lenancker,
président de la CG Scop. Derrière le statut juridique, la Scic, par son approche multi-partenariale et
son ancrage territorial souvent fort, représenterait cet état d'esprit de l'"entreprendre autrement" cher
à la loi du 31 juillet 2014 sur l'économie sociale et solidaire (ESS).

Le plafond de participation pour les collectivités désormais à 50%

Cette loi a d'ailleurs précisé et ajusté le statut des Scic, initialement formalisé en 2001. Le plafond de
participation pour les collectivités est ainsi passé de 20 à 50%. Selon l'Inter-Réseaux Scic, la part
moyenne de la participation des collectivités, autour de 12% avant la loi, n'aurait pas sensiblement
augmenté depuis.
En revanche, l'implication des collectivités progresse à la mesure du développement des Scic, dont le
nombre a doublé depuis 2012. L'Inter-Réseaux Scic en recense aujourd'hui 525, dont la moitié avec
la présence d'une ou plusieurs collectivités au capital. Les communes et les groupements de
communes sont les plus engagés. Suite à la loi portant Nouvelle Organisation territoriale de la
République (Notr), les départements devraient être amenés à limiter leur prise de participation à des
activités menées dans leurs domaines de compétence - l'action sociale et la famille notamment.
Quant aux régions, leur implication, encore faible, pourrait se renforcer dans les prochaines années,
du fait de leur volonté d'expérimenter de nouvelles formes de soutien au développement économique
et à l'emploi.

L'ombre de la suspicion de conflit d'intérêt

"Les collectivités locales peuvent être aussi parties prenantes sans être au capital", ajoute Jacques
Cottereau, vice-président de la CG Scop. C'est le cas pour la Scic "L'autre bout du monde" qui gère
une péniche restaurant-salle de spectacles-vente de produits biologiques à Dijon. "On est resté dans
un modèle classique bien confortable de subvention", précise Benjamin Magnen, président directeur
général de la Scic. Ayant bénéficié du soutien de la région au démarrage, l'entreprise fonctionne
aujourd'hui grâce à des crédits d'aide à la culture - de la ville, du département et de l'Etat - qui
représentent 30% de son budget.
Si l'absence de prise de participation des collectivités peut s'avérer plus "confortable" pour ces
dernières comme pour les porteurs de projets, c'est en partie parce que les équipes, parfois les
majorités, changent. C'est surtout en raison des risques de suspicion de conflit d'intérêt. Le problème
s'est posé pour la Scic Bois bocage énergie (dont nous parlions dans notre article du 18 avril 2012,
voir ci-contre). Si une collectivité est bien autorisée à contractualiser avec une Scic dont elle est
membre, tant que les règles de mise en concurrence sont respectées, des élus représentant leur
collectivité dans la Scic ont été "accusés d'être à la fois juge et partie", raconte Laurent Nevoux,
coordinateur de la Scic Bois bocage énergie. "Des membres fondateurs ont été obligés de sortir",
ajoute-t-il.

Une "alternative pour continuer à asseoir une solidarité"

Cette difficulté n'est pas ressentie de la même manière par tous. "Les collectivités sont présentes à
hauteur de 20%. Cela ne nous empêche pas d'avoir avec elles des relations commerciales",
témoigne Stéphane Montuzet, de la Scic Interstices Sud Aquitaine. Dans ce projet de couveuse
d'activités et d'entreprises, les élus ont plutôt vu la possibilité de développer une "alternative pour
continuer à asseoir une solidarité", ajoute Stéphane Montuzet.
La question de la présence de la collectivité dans une Scic paraît donc se présenter différemment
selon les secteurs d'activité. Au 31 décembre 2014, les activités de service étaient les plus
représentées (57%). Autres domaines investis par les Scic : l'industrie (6%), le commerce (6%),
l'énergie et l'environnement (5%), l'éducation, la santé et l'action sociale (5%), la construction (3%) et
l'agriculture (2%).

Concrétiser la notion de "coconstruction"

Pour Patrick Lenancker, c'est surtout la nature du projet qui mène au choix de la Scic : "lorsqu'un
projet est collectif au départ, la Scic permet de poursuivre ce travail multi-partenarial dans la
gouvernance" de l'entreprise qui est créée. A la différence de l'économie mixte, la collectivité n'a alors
pas plus la main qu'un autre membre – selon le principe coopératif "une personne, une voix" – ou
qu'une autre catégorie de sociétaire – lorsque les votes sont pondérés par "collège".
"Il n'est pas toujours facile pour une collectivité d'être partie prenante d'un projet si elle n'est pas
maître d'ouvrage", souligne Laurence Hugues, adjointe au maire du 3e arrondissement de Paris.
Malgré ses réticences "pour des raisons financières et juridiques", la ville de Paris réfléchit à la
possibilité de prendre part à certains projets, au-delà des formes de soutien traditionnelles.
Si cette perspective peut effrayer, elle peut s'avérer aussi séduisante pour les collectivités qui
cherchent à donner une réalité plus tangible à la notion - de plus en plus revendiquée, mais qui reste
souvent abstraite - de "coconstruction" des politiques publiques avec les citoyens.

Coopération conflictuelle

"C'est un outil d'implication des citoyens", confirme Thierry du Bouëtiez, conseiller spécial de la
commissaire générale à l'égalité du territoire (CGET). Selon lui, "ce statut permet de donner vie au
concept d'entreprise de territoire", selon une logique d'"hybridation des modes de financement et de
fonctionnement [qui] pourrait être bien adaptée aux quartiers politique de la ville".
L'expérience de plusieurs Scic agricoles démontre, pour Stéphane Gérard, président de la FNCuma,
que la Scic peut être un "lieu d'échange" particulièrement utile au développement du territoire. Des
Scic ont ainsi permis d'instaurer le dialogue entre de petits bouchers et de moyennes et grandes
surfaces, de préserver l'abattage de proximité, donc l'élevage en montagne et, in fine, le tourisme.
"C'est la coopération conflictuelle", résume Alix Margado, délégué Scic à la CG Scop. Si le
fonctionnement d'une Scic paraît complexe, c'est parce qu'il oblige ses membres à discuter d'intérêts
contradictoires et à trouver des solutions pour avancer collectivement avec, en toile de fond, l'intérêt
commun du territoire. Cette exigence est, selon ses défenseurs, gage de pérennité.

La Caisse des Dépôts pourra entrer au capital de Scic

Convaincues de l'intérêt du modèle, quelque 200 personnes ont déjà signé le "manifeste des Scic"
diffusé par l'Inter-Réseaux Scic. Ce dernier, ainsi que les treize unions régionales des Scop, se
tiennent à disposition des porteurs de projet pour les accompagner.
Le 15 décembre 2015, la Caisse des Dépôts a également élargi sa doctrine d'investissement en
faveur des Scic. Via ses directions régionales, l'établissement public pourra désormais prendre des
parts dans des projets, outre les crédits d'études et d'ingénierie qu'il peut accorder. Au-delà du
montage juridique, pour Serge Bergamelli, directeur adjoint des investissements et du développement
local de la Caisse des Dépôts, "c'est le projet qui est intéressant". Et, si l'objectif de rentabilité n'est
pas la priorité pour ces projets, ces derniers devront "au moins flotter".

TÉLÉCHARGER

Le dossier de presse de l'Agora des Scic.

POUR ALLER PLUS LOIN

Le site des Scic.


"Les Scic et les collectivités - Points de repères"
Sur le site de Mairie-conseils à consulter un bouquet d'expériences sur les Scic

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Economie sociale et solidaire - Scic : les collectivités prennent part aux coopératives 18/04/2012
Retours d'expériences et
exemples d'initiatives
Quelques Scic emblématiques
au service des territoires
Med Clichy
Première maison de santé coopérative
La maison de santé pluridisciplinaire (MSP) de Clichy-sous-Bois
(Seine-Saint-Denis), inaugurée en octobre 2014, est la première
à avoir choisi la forme juridique d’une Scic, permettant à la ville
de s’associer à la coopérative au même titre que les 5 salariés,
20 praticiens libéraux et le Regroupement implantation redéploie-
ment Île-de-France.
Elle fournit aux professionnels de santé des prestations de ser-
vices et logistiques leur permettant d’exercer au quotidien dans
des conditions favorables et attractives, notamment mise à dis-
position de locaux, prise de rendez-vous, accueil des patients, ser-
vice informatique…

Initiatives environnement
Au service du développement durable
Suite à l’arrêt du Centre permanent d’initiatives pour l’environne-
ment (CPIE) du Pays Bourian (Lot) en 2008 porté par une associa-
tion agréée centre social. Un collectif composé de 3 salariés de
cette association, de 5 particuliers et des élus du territoire s’est
constitué pour prolonger les actions d’éducation à l’environne-
ment et au développement durable, accompagné par le DLA (dis-
positif local d’accompagnement). A l’issue de cette réflexion, le
choix de la Scic a été retenu. L’activité a démarré en juin 2009, por-
tée par une association de préfiguration. La coopérative réalise
des études et des travaux pour la gestion des rivières, le tracé des
sentiers, l’inventaire ou le diagnostic du patrimoine bâti, conçoit
et met à disposition auprès d’enseignants et d’animateurs des
outils pédagogiques sur le thème de l’eau, la forêt…
www.initiatives-environnement.org

Centre d’abattage de Chalais Sud


Charente
Au service de l’économie de proximité
Transformé en Scic en 2009, le Centre d’abattage de Chalais Sud
Charente renoue aujourd’hui avec les bénéfices. Le statut coopé-
ratif a en effet permis de rassembler tous les acteurs de la filière
viande autour du maintien d’un outil structurant dans un terri-
toire rural en crise. A l’origine, le Centre d’abattage, qui employait
12 salariés, était sous régie municipale, ce qui limitait considéra-
blement la réactivité de gestion. Pour éviter la fermeture, le maire
de Chalais a réuni tous les utilisateurs et les élus des alentours
pour faire perdurer cette structure. Aujourd’hui, la Scic mise sur
l’appellation d’origine protégée « veau de Chalais ». En savoir plus :
9 www.les-scop.coop/chiffres-cles
Habitat Handi Citoyen
Au service de l’insertion
Les trois associations Adapei, les Nouelles et l’ADMR ont uni leurs
forces pour créer Habitat Handi Citoyen dans les Côtes-d’Armor,
des pôles d’hébergements sous formes d’appartements adaptés
aux personnes atteintes de déficience mentale. Cet habitat est
en premier lieu destiné aux travailleurs d’Esat et aux personnes
vieillissantes. L’objectif est de leur permettre de vivre en auto-
nomie, tout en bénéficiant d’un accompagnement global ajusté
à leurs besoins. La Scic qui gère ces hébergements, est consti-
tuée de six catégories d’associés : les usagers (personnes handi-
capées), l’Adapei 22, les salariés, partenaires sociaux, collectivités
publiques et entreprises du secteur marchand (organismes de
prévoyance, mutuelles, banques…). Elle a permis aux acteurs du
projet de trouver une indépendance financière et surtout d’enta-
mer une co-construction originale au service des personnes han-
dicapées.

Planet Bout d’Choux


Au service de la petite enfance
C’est en 2011 au terme de 3 années d’un projet porté par les élus
du SIVU Planet’Jeunes (regroupant plusieurs communes) que la
Scic Planet Bout d’Choux a vu le jour. Grâce à l’investissement
tant humain que financier de la commune de Voglans, la pre-
mière micro-crèche a ouvert ses portes en septembre de la même
année. Cette structure accueille au maximum 10 enfants âgés
de 3 mois à 6 ans et, se donne comme priorité de répondre aux
besoins de garde sur des horaires atypiques. Pari réussi puisque
forte de ce succès, dès septembre 2012, une 2e micro-crèche est
venue étoffer le paysage local. Aujourd’hui, Planet Bout d’Choux
accueille pas moins de 37 enfants (sur les 2 micro-crèches
confondues) et génère 9 emplois en CDI ainsi qu’un contrat d’ap-
prentissage. Ces salariées que l’on appelle aussi « accueillantes
micro-crèche » sont toutes diplômées petite enfance (CAP, auxi-
liaire de puériculture, EJE, éducatrice spécialisée…) et sont ga-
rantes de la qualité d’accueil ainsi que du respect des rythmes
de chacun. Parents, accueillantes et enfants peuvent aujourd’hui
remercier la CAF et le Conseil général de la Savoie ainsi que les
communes de Mouxy et Voglans qui, par leur investissement
financier ont permis la réalisation de ces 2 très beaux projets.
www.planetboutdchoux.fr

10
Savecom
Au service de l’économie d’énergie
Savécom (Société pour un avenir énergétique commun), créée à
l’hiver 2012, est spécialisée dans la rénovation thermique lourde
des bâtiments d’habitation des propriétaires modestes de Com-
mercy dans la Meuse. Initiée par la ville, rapidement suivie par la
communauté de communes du Pays de Commercy et la munici-
palité de Saint-Mihiel ainsi que l’agglomération de Bar-le-Duc, la
Scic offre une prestation globale aux propriétaires, du diagnostic
initial à la conduite des travaux en passant par la mise en place
des financements et l’évaluation des économies d’énergie réa-
lisées, couvrant le coût des travaux restants à charge. Outre les
collectivités locales, la Scic rassemble EDF, les artisans du bâti-
ment, des industriels fournisseurs de produits et systèmes pour
la rénovation, des financeurs solidaires, les bénéficiaires finaux
et les salariés de la coopérative.
www.savecom-commercy.fr

Citiz IDF Ouest


Au service de l’autopartage
Citiz, fondé en 2002 sous le nom de France-Autopartage, est le
1er réseau coopératif d’autopartage en France. Présent dans une
cinquantaine de villes françaises, il regroupe 15 opérateurs locaux
d’autopartage indépendants dont Citiz IDF Ouest (ex Auto 2) créé
sous forme associative en 2011, à l’initiative de citoyens à Cergy-
Pontoise dans le Val d’Oise, et transformé en Scic en 2012. Pas
moins de huit mairies et le Syndicat mixte du Parc en Vexin sont
présents au capital de la Scic. Le service vise à répondre aux be-
soins de mobilité des habitants en proposant une alternative à
la possession d’une voiture individuelle dans plusieurs villes de
l’ouest francilien.
http://idf-ouest.citiz.coop

La Friche La Belle de mai


Au service de la culture
Née en 1992 sous statut associatif, la Friche la Belle de mai est
située au cœur de Marseille, occupant 45 000 m2 d’une ancienne
manufacture de tabacs. Transformée en Scic en 2007, elle ras-
semble plus de 70 structures artistiques et culturelles dans des
disciplines aussi variées que les arts visuels, la danse, le théâtre,
le cinéma, la musique… et s’attache à être un véritable lieu de vie
avec des jardins partagés, un restaurant, une crèche, une librairie.
La Ville de Marseille, partenaire fondateur aux côtés des autres
collectivités territoriales (Conseil régional de Paca, Conseil général
13) et du ministère de la Culture, reste propriétaire des lieux.
www.lafriche.org
11
Citoyens et communes ensemble dans une
Scic pour les énergies renouvelables (63)
Publié le 25/01/2016

Environnement - Energie - Transports

Puy-de-Dôme (63)

Créée en 2010, la Scic Combrailles durables associe plus de 230 citoyens et 3


communes au nord du département du Puy-de-Dôme. Début 2015, elle gère 12
équipements photovoltaïques sur plusieurs communes et espère bien passer à la vitesse
supérieure en 2016.

C'est à l'occasion d'une réunion sur un projet de zone de développement de l’éolien (ZDE) que
plusieurs citoyens du pays des Combrailles interpellent les élus et proposent de conserver la maîtrise
de l'investissement sous forme de financement citoyen. Fin 2009, 25 de ces citoyens se fédèrent
sous l'association Combrailles durables, laquelle se transforme un an après en Scic, pour au final
développer le photovoltaïque !

Les citoyens se forment...

"Parmi la vingtaine de citoyens mobilisés au début du projet en 2009, aucun de nous n'était expert du
sujet", indique Isabelle Gardères, administratrice bénévole et cofondatrice de Combrailles durables.
Pour se former, ils visitent d'autres projets et sollicitent des associations ressources. Assez
rapidement, ils préfèrent s’orienter vers le photovoltaïque, à leurs yeux plus simple et plus rapide à
mettre en œuvre que l’éolien. Ils s'entretiennent avec plusieurs fabricants de tuiles et panneaux
photovoltaïques pour muscler leurs connaissances.
En 2010, la commune de Loubeyrat leur ouvre la possibilité d'un premier test grandeur nature : elle
est en train de construire une école primaire sur le toit de laquelle elle accepte que soient posés les
premiers panneaux photovoltaïques.

… une commune soutient le lancement du projet...

"Notre commune souhaitait développer une politique énergétique ambitieuse mais n'avait pas
l'expertise suffisante. Les membres de Combrailles durables apportaient cette connaissance et nous
étions confiants quant à leur motivation citoyenne", indique le maire de Loubeyrat, Jean-Marie
Mouchard. La commune met à disposition le toit de son école sous forme d'une autorisation
d'occupation précaire de 25 ans, la Scic assurant toutes les charges afférentes à l'équipement.
Ce premier projet de 67.000 euros est financé grâce au dispositif d'apport en fonds associatifs :
chaque adhérent achète des parts de 50 euros et devient copropriétaire du toit photovoltaïque. Des
subventions régionales et un prêt bancaire complètent le budget. Cette première centrale citoyenne,
équipée de tuiles européennes, posées par un installateur du territoire, entre en fonctionnement en
octobre 2010.

… et le périmètre d’action de la Scic s’élargit progressivement

En 2010, la Scic comptait déjà 180 coopérateurs, dont la commune de Loubeyrat. La structure se met
en quête de nouveaux projets dans un rayon de 35 km. "Pas si facile ! Il faut tenir compte du temps
long de la décision des collectivités locales", observe l’administratrice de Combrailles durables. Selon
le maire de Loubeyrat, "les élus hésitent à modifier un toit existant en dehors des projets de
rénovation d'équipement".
Malgré tout, en 2015 la Scic gère déjà 1.907 m2 de toitures photovoltaïques sur douze équipements
scolaires, sportifs ou des mairies, répartis sur six communes. L’ensemble produit l'équivalent de la
consommation électrique hors chauffage de 110 foyers, et l'activité de la Scic contribue à la bonne
santé économique du chauffagiste solaire local.

Fin 2015, 235 coopérateurs, dont trois communes

Fin 2015 La Scic Combrailles durables dispose d'un capital de 60.400 euros, soit 1.208 parts
coopératives détenues par 235 coopérateurs. Trois communes sont coopératrices : Loubeyrat qui
marque un soutien fort en apportant 22% du capital, Ménétrol et Blanzat, investies de manière plus
symbolique. Chaque coopérateur dispose d'une voix dans la coopérative, sans relation avec le
nombre de parts qu'il détient. Les coopérateurs ne reçoivent actuellement pas de dividendes, qui sont
systématiquement réinvestis dans les nouvelles réalisations.
La Scic réalise un chiffre d'affaire annuel de 50.000 euros et agit sans subvention de fonctionnement.
Les projets d'investissements bénéficient généralement de subventions, de 5 à 10.000 euros /an de
la part de la région Auvergne.

En 2016, Combrailles durables espère bien passer à la vitesse supérieure : elle a pour cela recruté
un ingénieur à temps plein et six nouveaux projets sont en débat. Un projet est en discussion pour
réaliser une installation solaire au sol sur une friche industrielle de 3 hectares, avec l’espoir de
permettre à la jeune Scic de passer un véritable cap dans sa production d'énergie électrique.

Claire Lelong pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Contacts

Commune de Loubeyrat
63410 Loubeyrat

Nombre d'habitants : 1107


Site officiel : http://loubeyrat63.blogspot.fr/

Jean-Marie Mouchard
Maire
mairie.loubeyrat@wanadoo.fr
Combrailles durables Scic-SA
Le Bourg
63410 Loubeyrat

Site officiel : http://combraillesdurables.blogspot.fr/

Isabelle Gardère
Administratrice
contact@combraillesdurables.fr

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Bouquet d'expériences sur les Scic 29/09/2014
Une Scic de revalorisation de déchets textiles
dans l'Ariège
Publié le 26/03/2012

Développement économique - Tourisme | Environnement - Energie - Transports

Ariège (9)

L’implantation par Emmaüs en 2010 d’une plateforme de valorisation des déchets


textiles sous forme de société coopérative d’intérêt collectif (Scic) a reçu un franc appui
des collectivités territoriales, particulièrement la communauté de communes du Pays
d’Olmes. Ce projet issu de la communauté Emmaüs a permis la requalification d’une
friche industrielle en plein centre-ville et l’embauche de plus de vingt chômeurs.

Le projet de cette Scic de récupération de textile remonte à fin 2008 lorsqu’un appel à projets national
pour la création de plateformes de valorisation de déchets textiles est lancé (lire encadré ci-dessous).
Prenant appui sur des relations de confiance exceptionnelles avec les collectivités locales du Pays
d’Olmes (21 communes, 16.500 habitants), Emmaüs propose d’implanter l’une de ses plateformes
sur la commune de Lavelanet. Cette proposition est en phase avec le projet de territoire de la
communauté de communes d’Olmes qui veut revivifier le bassin économique, notamment en
revalorisant la filière textile sinistrée.

Le mûrissement du projet

Reste à vérifier la faisabilité économique de la proposition. Emmaüs s’appuie alors sur l’expertise de
son partenaire le Relais, spécialisée dans la commercialisation des textiles usagés, afin de présenter
aux partenaires locaux la méthodologie pour faire aboutir un tel projet. A cet effet, un voyage d’études
avec les responsables de la communauté de communes est organisé pour visiter l’une des cinq
plateformes françaises en fonctionnement en Bretagne. Ensuite, pendant un an, les études sont
affinées, notamment les sources d’approvisionnement en matière première. Les porteurs du projet
évaluent à 1.500 tonnes par an le volume de textiles usagé qui doit être récupéré sur six
départements. Pour cela, ils s’assurent entre autres auprès du réseau Emmaüs, du Secours
catholique, etc. de la possibilité de capter les textiles sur la zone de chalandise du projet.

La communauté de communes joue son rôle de facilitateur

En décembre 2009, Emmaüs crée Vertex, société coopérative d’intérêt collectif, et recrute pour diriger
la structure une ancienne cadre bancaire, aguerrie aux principes économiques de base.
Parallèlement, la communauté de communes joue son rôle de facilitateur : d’abord en mettant en
relation Vertex avec les propriétaires d’un bâtiment pouvant abriter l’activité ; ensuite, en mettant à
disposition, pour le démarrage, les moyens logistiques de la Communauté de communes (bureaux,
locaux, etc.). Par ailleurs, une fois l’enveloppe globale du projet arrêtée (310.000 euros), les
demandes d’aides de Vertex sont formulées avec le concours de la communauté de communes : l’un
sur l’investissement immobilier pour 50.000 euros sur 140.000 euros (région, Europe, conseil général
et communauté de communes du Pays d’Olmes) ; l’autre sur le financement de l’outil de production
pour 37.000 euros sur 170.000 euros (région, conseil général).

Un bilan globalement positif

L’élu reconnaît que plusieurs difficultés ont compliqué le cheminement du projet, dont le choix
juridique de la Scic, structure mal connue. Il a fallu aussi manœuvrer sur le terrain complexe des
dispositifs de subvention sur lequel la communauté de communes avait d’indispensables
compétences. Reste que le bilan demeure positif. En 2011, Vertex emploie 24 salariés (dont 18 en
CDD d’insertion) et a dépassé ses prévisions de tonnage avec 1.900 tonnes : "Sur un territoire très
fortement fragilisé par les fermetures de ses entreprises textiles, nous avons vu dans ce projet une
opportunité d’offrir à une partie de notre population une chance de retrouver localement du travail,
constate Marc Sanchez, le président de la communauté de communes. De plus, sans l’installation de
Vertex sur 4.000 m2, la requalification d’une friche industrielle de 9.000 m2 en milieu urbain n’aurait
pas vu le jour."

Michel Léon / Textes & chapos pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net
et www.localtis.info

Le principe de l’éco-contribution dans le textile


En lançant l’éco-contribution (ECO-TLC), collectée auprès des industriels qui mettent des
textiles neufs sur le marché et reversée aux opérateurs de tri, entreprises classiques et
d’économie sociale et solidaire, le législateur a pérennisé le principe de cette filière au travers de
plateformes de revalorisation et l’a rendu viable : pour chaque tonne de textile valorisée, l’éco-
organisme TLC verse une éco-contribution de 69 € à la plateforme. La France produit 700.000
tonnes de textiles usagés par an dont 20% seulement sont valorisées, et les trois quarts des
3.000 salariés de la filière sont des personnes issues de l’insertion par l’activité économique.

Contacts

Communauté de communes du Pays d'Olmes


32 rue Jean Jaurès
09300 Lavelanet

Tél. : 05 61 04 44 30
Nombre d'habitants : 16500
Nombre de communes : 21
Nom de la commune la plus peuplée : Lavelanet (7000 hab.)
Marc Sanchez
Président

Stéphane Sanchez
Service économique
s.eco@paysdolmes.org

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Bouquet d'expériences sur le recyclage et le réemploi des déchets 18/03/2014
En Ariège, un parc naturel régional coordonne
une filière bois organisée en Scic (09)
Publié le 12/01/2015

Développement économique - Tourisme

Ariège (9)

Pour garantir l'approvisionnement des chaufferies bois créées par les collectivités
ariégeoises à partir des années 2000, producteurs de plaquettes bois et clients se sont
fédérés en 2011 au sein d'une Scic. Le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises
en assure l'animation en véritable garant d'une visibilité à long terme sur le devenir de la
filière locale.

En bonifiant en 2003 les aides apportées à l'investissement via sa charte Bois Énergie, le conseil
général de l'Ariège a suscité un certain engouement : plusieurs collectivités, établissements
parapublics ou entreprises s'équipent alors de chaufferies bois. Elles sont alimentées de plaquettes
issues des coupes d'entretien des forêts ariégeoises.
Mais la filière d'approvisionnement est fragile : les producteurs de plaquettes ont réalisé des
investissements difficiles à amortir au vu des faibles quantités à livrer sur le département. Pour
obtenir les quelques marchés qui sortent, ils baissent les prix à tel point qu’ils ne se rémunèrent plus
correctement. Face au désarroi des producteurs et à leur demande, le PNR des Pyrénées
ariégeoises (142 communes, 46.600 habitants, créé en 2009), décide de les accompagner pour les
aider à se structurer.

Davantage de transparence pour garantir la qualité

"Au départ, il a fallu restaurer une confiance entre partenaires" indique l’ingénieure forestier au PNR
des Pyrénées ariégeoises, Élodie Roulier, qui a animé la démarche.
Le PNR avance tout d'abord avec un petit groupe de travail constitué des trois producteurs de
plaquettes de bois : un agriculteur, un exploitant forestier et une Scop spécialisée dans les travaux de
rivière et pastoraux. Ensemble, ils mènent un travail sur la qualité de la matière première et étudient
le prix de vente nécessaire à une juste rémunération de leur travail.
A l’issue de ce travail, les producteurs sont en mesure de présenter des engagements vis-à-vis de la
clientèle, puisque le taux d'humidité sera mesuré à chaque livraison tandis qu’une charte éthique
certifie la provenance du bois issu exclusivement des coupes d'amélioration des forêts ariégeoises. Il
s'agit essentiellement de résineux, particulièrement adaptés aux chaufferies collectives bois et ne
trouvant pas d'autre débouché. Un travail sur la logistique d'approvisionnement est également mené
afin d'optimiser les circuits de livraison.

Une Scic pour associer tous les maillons de la filière


Afin d'associer tous les maillons de la filière, le statut de société coopérative d’intérêt collectif (Scic)
s'est rapidement imposé. Les statuts sont rédigés sur les conseils de l'union régionale des Scop. Un
comité de pilotage composé des collectivités potentiellement clientes, du conseil général de l'Ariège,
de l'Office national des forêts et des propriétaires forestiers de la région valide l'ensemble du projet.
La SCIC est créée en juillet 2011 après 15 mois de travail préparatoire ; elle associe les collectivités
clientes, les producteurs de plaquettes, des propriétaires forestiers, la salariée de l’entreprise et le
PNR en tant que partenaire. Agréée en octobre 2011 par la préfecture en tant qu'entreprise d’intérêt
collectif à but non lucratif, elle démarre sa première saison d'activité au cours de l'hiver 2011-2012.
La Scic achète au même prix les plaquettes auprès des trois plates-formes des producteurs et assure
la livraison auprès de ses clients. Elle dispose pour cela d'une secrétaire embauchée 1 jour par
semaine pendant 6 mois de l’année et d'un gérant mis à disposition par un des producteurs de
plaquette 36 jours par an. La chargée de mission du PNR assure un rôle d'animation à hauteur d'une
demi-journée par semaine en moyenne.

Filière stabilisée mais le PNR reste en alerte

Après 3 années de fonctionnement, la Scic a désormais atteint une production de près de 2.000
tonnes par an et compte 18 clients. L'équilibre est désormais atteint pour un fonctionnement optimal
des trois sites de production de plaquettes. En cas de défaillance d'un producteur pour une livraison,
les deux autres plateformes sont en mesure de le relayer. Les collectivités opèrent avec elle par le
biais de marchés publics d'une durée de 3 ans.
En tant que partenaire, le PNR assure en continu l'animation du projet et développe différents outils :
plaquette de communication, compte rendu annuel de la Scic pour les collectivités clientes, évolution
de la facturation de la livraison sur la base d'un forfait et non plus de la distance pour ne pas
défavoriser les clients les plus éloignés...

"La situation d'urgence de 2010 est désormais derrière nous et la filière stabilisée. Mais nous restons
vigilants" précise l’ingénieur forestier du PNR. En effet, "l'émergence d'un gros projet de cogénération
à proximité, qui va consommer 60.000 tonnes de bois l'an et le retour des papetiers dans le marché
local du bois (fin des stocks de la tempête de 1999), fait craindre une hausse du prix de la matière
première." La petite filière locale va devoir en tenir compte et innover pour poursuivre son activité.

Claire Lelong pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Contacts

Parc naturel des Pyrénées ariégeoises


Pôle d''activités de la Ferme d'Icart
09240 Montels

Tél. : 05 61 02 71 69
Courriel : info@parc-pyrenees-ariegeoises.fr
Nombre d'habitants : 46600
Nombre de communes : 142
Site officiel : http://www.parc-pyrenees-ariegeoises.fr/
Nom de la commune la plus peuplée : Saint-Girons (6400 hab.)
André Rouch
Président

Élodie Roulier
Chargée de mission Forêt et filière bois
e.roulier@parc-pyrenees-ariegeoises.fr

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Plaquette Ariège Energie Bois Forêt

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Pour garantir l'approvisionnement des chaufferies bois créées par les collectivités
ariégeoises à partir des années 2000, producteurs de plaquettes bois et clients se sont
fédérés en 2011 au sein d'une Scic. Le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises
en assure l'animation en véritable garant d'une visibilité à long terme sur le devenir de la
filière locale.

En bonifiant en 2003 les aides apportées à l'investissement via sa charte Bois Énergie, le conseil
général de l'Ariège a suscité un certain engouement : plusieurs collectivités, établissements
parapublics ou entreprises s'équipent alors de chaufferies bois. Elles sont alimentées de plaquettes
issues des coupes d'entretien des forêts ariégeoises.
Mais la filière d'approvisionnement est fragile : les producteurs de plaquettes ont réalisé des
investissements difficiles à amortir au vu des faibles quantités à livrer sur le département. Pour
obtenir les quelques marchés qui sortent, ils baissent les prix à tel point qu’ils ne se rémunèrent plus
correctement. Face au désarroi des producteurs et à leur demande, le PNR des Pyrénées
ariégeoises (142 communes, 46.600 habitants, créé en 2009), décide de les accompagner pour les
aider à se structurer.

Davantage de transparence pour garantir la qualité

"Au départ, il a fallu restaurer une confiance entre partenaires" indique l’ingénieure forestier au PNR
des Pyrénées ariégeoises, Élodie Roulier, qui a animé la démarche.
Le PNR avance tout d'abord avec un petit groupe de travail constitué des trois producteurs de
plaquettes de bois : un agriculteur, un exploitant forestier et une Scop spécialisée dans les travaux de
rivière et pastoraux. Ensemble, ils mènent un travail sur la qualité de la matière première et étudient
le prix de vente nécessaire à une juste rémunération de leur travail.
A l’issue de ce travail, les producteurs sont en mesure de présenter des engagements vis-à-vis de la
clientèle, puisque le taux d'humidité sera mesuré à chaque livraison tandis qu’une charte éthique
certifie la provenance du bois issu exclusivement des coupes d'amélioration des forêts ariégeoises. Il
s'agit essentiellement de résineux, particulièrement adaptés aux chaufferies collectives bois et ne
trouvant pas d'autre débouché. Un travail sur la logistique d'approvisionnement est également mené
afin d'optimiser les circuits de livraison.

Une Scic pour associer tous les maillons de la filière


Afin d'associer tous les maillons de la filière, le statut de société coopérative d’intérêt collectif (Scic)
s'est rapidement imposé. Les statuts sont rédigés sur les conseils de l'union régionale des Scop. Un
comité de pilotage composé des collectivités potentiellement clientes, du conseil général de l'Ariège,
de l'Office national des forêts et des propriétaires forestiers de la région valide l'ensemble du projet.
La SCIC est créée en juillet 2011 après 15 mois de travail préparatoire ; elle associe les collectivités
clientes, les producteurs de plaquettes, des propriétaires forestiers, la salariée de l’entreprise et le
PNR en tant que partenaire. Agréée en octobre 2011 par la préfecture en tant qu'entreprise d’intérêt
collectif à but non lucratif, elle démarre sa première saison d'activité au cours de l'hiver 2011-2012.
La Scic achète au même prix les plaquettes auprès des trois plates-formes des producteurs et assure
la livraison auprès de ses clients. Elle dispose pour cela d'une secrétaire embauchée 1 jour par
semaine pendant 6 mois de l’année et d'un gérant mis à disposition par un des producteurs de
plaquette 36 jours par an. La chargée de mission du PNR assure un rôle d'animation à hauteur d'une
demi-journée par semaine en moyenne.

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tonnes par an et compte 18 clients. L'équilibre est désormais atteint pour un fonctionnement optimal
des trois sites de production de plaquettes. En cas de défaillance d'un producteur pour une livraison,
les deux autres plateformes sont en mesure de le relayer. Les collectivités opèrent avec elle par le
biais de marchés publics d'une durée de 3 ans.
En tant que partenaire, le PNR assure en continu l'animation du projet et développe différents outils :
plaquette de communication, compte rendu annuel de la Scic pour les collectivités clientes, évolution
de la facturation de la livraison sur la base d'un forfait et non plus de la distance pour ne pas
défavoriser les clients les plus éloignés...

"La situation d'urgence de 2010 est désormais derrière nous et la filière stabilisée. Mais nous restons
vigilants" précise l’ingénieur forestier du PNR. En effet, "l'émergence d'un gros projet de cogénération
à proximité, qui va consommer 60.000 tonnes de bois l'an et le retour des papetiers dans le marché
local du bois (fin des stocks de la tempête de 1999), fait craindre une hausse du prix de la matière
première." La petite filière locale va devoir en tenir compte et innover pour poursuivre son activité.

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Contacts

Parc naturel des Pyrénées ariégeoises


Pôle d''activités de la Ferme d'Icart
09240 Montels

Tél. : 05 61 02 71 69
Courriel : info@parc-pyrenees-ariegeoises.fr
Nombre d'habitants : 46600
Nombre de communes : 142
Site officiel : http://www.parc-pyrenees-ariegeoises.fr/
Nom de la commune la plus peuplée : Saint-Girons (6400 hab.)
André Rouch
Président

Élodie Roulier
Chargée de mission Forêt et filière bois
e.roulier@parc-pyrenees-ariegeoises.fr

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A Roncq, la gestion de la petite enfance a pris
son autonomie avec la Scic Kaléide (59)
Publié le 22/02/2016

Social - Santé

Nord (59)

Le partenariat entre la commune et une association de parents gérant des crèches et un


relais d’assistantes maternelles a donné naissance à une Scic en 2013. Au-delà du
changement de statut, c’est une autre forme de coopération qui s’est mise en place,
élargie à d’autres acteurs locaux.

A la fin des années 80, des parents décident de créer une association pour trouver des réponses aux
problèmes de garde des tout-petits sur la commune de Roncq (13.000 habitants, membre de la
métropole lilloise). L'association Service des familles crée une première crèche familiale, puis une
halte-garderie et une mini-crèche - devenue toute deux multi-accueils -, et un relais d'assistantes
maternelles. La ville et la CAF, signataires d'un contrat enfance jeunesse, subventionnent ces
structures.

Besoin d'évoluer

Au fil du temps, l'association est devenue une grosse structure (40 salariés permanents, 1,5 million
d'euros de budget, 150.000 heures de garde d'enfant). Elus et administrateurs de l'association
s'interrogent sur de possibles évolutions : élargissement au-delà de la commune de Roncq ou à
d'autres besoins. La sécurisation juridique de la structure est également un enjeu : notamment au
regard de l'évolution du droit européen, mais aussi en ce qui concerne les relations avec la
commune, dont des élus siègent au conseil d'administration, voire président à sa destinée.

La Scic, formule la mieux adaptée

L’association creuse l’idée d'évoluer vers une forme coopérative et se tourne vers l'union régionale
des Scop pour qu’elle l’aide à étudier les différentes formes de coopération possibles. Celle de la
société coopérative d’intérêt collectif - Scic- semble la mieux adaptée : un partenariat public/privé,
une gouvernance partagée, la mixité des associés, les valeurs de l'économie sociale et solidaire,
avec des bénéfices réinjectés sur l'activité... "La Scic a depuis également obtenu l'agrément
'entreprise solidaire', soit bénéfices raisonnables et contrôle des salaires", ajoute le directeur actuel
de la Scic, Yohann Reisenthel.

Un an de travail pour mobiliser les différents associés de la future Scic

Une fois ce choix fait, l'association fait, en un an, le tour de ses partenaires. Tous doivent comprendre
le projet, salariés de l'association comme futurs associés. La validation par le conseil municipal, pour
que la commune fasse partie des associés et participe au capital, se fait dans la foulée. Le CCAS suit
le mouvement. Les fournisseurs adhèrent également, puis des entreprises locales. La Scic est
officiellement créée en octobre 2013. Plus besoin d'agrément du préfet, ce qui a dans le passé a
souvent compliqué cette dernière étape. Depuis, tout va bien... ou presque.

Partenariat valorisant et nouvelle dynamique

"Le partenariat entre la structure gestionnaire et la ville s’est renforcé", observe le premier adjoint
Rodrigue Desmet. Cependant rien ne garantit à une Scic, pas plus qu’à une association, de gagner
un marché public. La Scic l’a découvert à ses dépens. (voir en fin du texte). Cela n’a malgré tout pas
émoussé l’intérêt de la Scic. "Nous voulions trouver une formule qui allie deux objectifs : l’efficacité
économique et la responsabilité sociale", expliquait le maire, Vincent Ledoux, lors du conseil
municipal de 2013 où le projet de Scic avait été soumis aux élus.
La Scic a la volonté de se développer, pas seulement sur Roncq. Les deux parties estiment que leur
relation a vraiment changé. "En tant qu’associés au sein de la Scic, nous avons un pouvoir d'agir et
de travailler avec des partenaires qui partagent un même projet" conclut l’élu.

Impondérables
La Scic Kaléide avait remporté en janvier 2014 un appel d'offres de la ville pour la gestion des
centres de loisirs et des nouvelles activités périscolaires. La Scic misait en partie son
développement en s’appuyant sur l’accueil jeunesse. Mais des problèmes administratifs et
juridiques ont remis en cause le marché qui a dû être annulé au bout d’un an et demi, puis
relancé.
La Scic ne l'a cette fois pas remporté, du fait cette fois du critère du mieux-disant. "Ce fut une
douche froide, car cela remet en cause notre fonctionnement à moyen et long terme", reconnaît
le directeur. La municipalité n'est pas moins désolée, elle espère à l’avenir pouvoir intégrer aux
appels d’offres un critère local. La métropole lilloise dont elle fait partie y réfléchit.

Emmanuelle Stroesser / Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites


www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Contacts

Commune de Roncq
18, rue du docteur Galissot
59223 Roncq

Tél. : 03 20 25 64 25
Fax : 03 20 25 64 00
Nombre d'habitants : 13366
Site officiel : http://www.roncq.fr/

Rodrigue Desmet
Premier adjoint
rodriguedesmet@gmail.com
SCIC Kaléide
3 rue Jules Watteeuw
59223 Roncq

Yohann Reisenthel
Directeur général
y.reisenthel@kaleide-npdc.fr

TÉLÉCHARGER

Diaporama, les SCIC et la SCIC Kaleide, diffusé lors du mois de L'ESS, novembre 2015

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Bouquet d'expériences sur les Scic 29/09/2014

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