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MINI-SOMMAIRE

1. Qu’est-ce qu’une société civile ?


2. Quelle est la différence entre une société civile et une société
commerciale ?
3. Quelles sont les différentes formes de sociétés civiles ?
4. Comment créer une société civile ?
5. Comment fonctionne une société civile ?
6. Quel est le régime d’imposition d’une société civile ?
7. Quel est le régime social des dirigeants d’une société civile ?

Que ce soit pour investir dans l’immobilier, pour exercer une activité libérale, ou encore pour
gérer un patrimoine, vous entendez souvent parler de société civile ? Cette structure
juridique regroupe en réalité de nombreuses sociétés, aux activités bien distinctes. Mais
alors, quelle est la définition d’une société civile ? Quelle forme peut-elle prendre ?
Comment fonctionne-t-elle ? Quel est son régime fiscal ? Quid du statut social de son
gérant ?

I. Qu’est-ce qu’une société civile ?


Une société civile est une personne morale dite « société de personnes », car elle
réunit des associés ayant une volonté commune de réaliser un projet spécifique
ensemble. Son objectif principal est de mettre en commun des moyens matériels,
financiers ou humains, pour atteindre un but précis. Les activités concernées
peuvent être de nature libérale, agricole, immobilière ou intellectuelle. Une société
civile peut, par exemple, vouloir acquérir un immeuble en vue de le louer. Elle peut
également regrouper des médecins au sein d’un même local afin de partager la
charge liée au matériel et au personnel.

II. Quelle est la différence entre une société


civile et une société commerciale ?
La principale différence entre une société civile et une société commerciale réside
dans leur finalité.

Une société commerciale est créée dans le but de réaliser des bénéfices en exerçant
une activité économique. À l’inverse, la société civile, par définition, n’a pas de
finalité commerciale. Elle n’effectue aucun acte de commerce et a donc une activité
civile par nature.

En outre, les sociétés civiles ne sont pas soumises aux mêmes réglementations
que les sociétés commerciales. Une société civile est régie par le Code civil, tandis
qu’une société commerciale est soumise au droit commercial régi par le Code de
commerce.

Enfin, les sociétés commerciales et civiles ont des régimes fiscaux et sociaux
différents.
III. Quelles sont les différentes formes de
sociétés civiles ?
Il existe plusieurs formes de sociétés civiles, chacune correspondant à des activités
spécifiques. Parmi les plus courantes, on trouve :

Forme de société Activité exercée

Société civile immobilière (SCI) Acquisition et gestion d'un patrimoine immobilier

Société civile de placement Investissement dans un portefeuille diversifié de biens


immobilier (SCPI) immobiliers affectés à la location
Société civile de construction
Construction et vente de biens immobiliers
vente (SCCV)
Regroupement de professionnels libéraux (avocats,
Société civile professionnelle médecins, experts-comptables, etc.) qui souhaitent
(SCP) exercer en commun leur activité, et partager les frais et
les ressources.
Regroupement de professionnels libéraux souhaitant
mettre en commun des moyens matériels et humains pour
Société civile de moyens (SCM)
exercer leur profession. Dans ce cas, les associés
perçoivent directement leurs revenus.
Société civile d’exploitation Gestion et exploitation de terres agricoles et forêts, terres
agricole (SCEA) bâties ou non.
Gestion d'un patrimoine familial ou privé. Ici, l’actif peut
Société civile patrimoniale être composé aussi bien d’immeubles que de valeurs
mobilières.
Gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières ou de titres
Société civile de portefeuille
sociaux.

A savoir qu’on retrouve parmi les SCI, la SCI d'attribution. C’est une société civile
immobilière qui, par définition, achète ou construit un bien immobilier en vue d’en attribuer la
propriété ou la jouissance à ses associés.

IV. Comment créer une société civile ?


La création d'une société civile nécessite quatre étapes.

 La rédaction des statuts

Les statuts de la société doivent préciser sa forme, son objet, sa dénomination


sociale, son siège social, son capital, sa durée, ainsi que les droits et devoirs des
associés.
 La constitution du capital social

Définir un capital social est indispensable à la création de toute société. Toutefois, le


dépôt de ce capital en banque, préalablement à la signature des statuts, n’est pas
nécessaire dans les sociétés civiles. Il peut, en effet, être libéré ultérieurement sur
appel de la gérance.

 La publication d’une annonce légale dans un journal habilité

La création d’une société civile doit fait l’objet d’une annonce dans un journal agréé,
afin d’informer les tiers.

👆 Bon à savoir : le coût de cette annonce en 2023 varie de 211 à 216 € HT selon le
département (255 € HT à Mayotte et La Réunion). Les SCI bénéficient d’un tarif
variant de 181 à 185 € HT (217 € à Mayotte et La Réunion).

 Le dépôt du dossier d’immatriculation

Vous devez effectuer une déclaration de création en ligne sur le Guichet unique géré
par l’NPI et joindre les pièces justificatives. Après validation de votre dossier, la
société est immatriculée et vous recevez son numéro d'identification unique.

V. Comment fonctionne une société civile ?


Les règles de fonctionnement d’une société civile sont établies librement entre les
associés et insérées dans les statuts. Ils fixent ainsi les conditions dans lesquelles
les décisions collectives sont prises, à savoir :

 les modalités de consultation ;


 le quorum ;
 la majorité requise pour l’adoption des décisions.

En outre, une société civile est dirigée par un ou plusieurs gérants, associé ou non,
personne physique ou personne morale. Généralement, le gérant se voit confier les
pouvoirs les plus étendus pour engager la société auprès des tiers. Toutefois, les
statuts peuvent limiter ses prérogatives.

Concrètement, une SCI est une société dans laquelle les associés peuvent mettre en
commun un bien immobilier afin d’en faciliter la gestion. Le patrimoine immobilier des
associés est donc détenu par la SCI et chaque membre perçoit alors des parts
sociales proportionnelles à son apport personnel.

VI. Quel est le régime d’imposition d’une société


civile ?
Imposition d'une société civile à l'IR par principe
Les sociétés civiles sont dites transparentes fiscalement. Elles sont donc, par
principe, soumises à l'impôt sur le revenu et déclarent chaque année leurs résultats
via l’imprimé nº 2071-SD. L’imposition des bénéfices se fait au nom personnel de
chaque associé, pour la fraction correspondant à ses droits dans la société.

Il en est de même pour l'imposition de la SCI.

Ainsi, dans une SCI familiale, chaque membre associé doit ajouter les bénéfices qui
lui sont attribués à ses revenus soumis au barème progressif, dans la catégorie des
revenus fonciers.

À l’inverse, lorsqu’une personne morale assujettie à l’impôt sur les sociétés est
associée d’une société civile, les bénéfices qu’elle perçoit sont comptabilisés en
produits financiers et soumis à l’impôt sur les sociétés.

Imposition d'une société civile à l'IS par exception

À l’exception des SCPI et des SCCV, les sociétés civiles peuvent opter pour le
régime de l’impôt sur les sociétés. Dans ce cas, l’imposition au nom de la société
permet :

 l’amortissement du ou des biens immobiliers détenus par la société ;


 la déduction des frais engagés dans l’intérêt de la société : frais de notaire,
droits d’enregistrement, rémunération du gérant, etc. ;
 le bénéfice du taux réduit

VII. Quel est le régime social des dirigeants d’une


société civile ?
Le régime social du gérant d’une société civile dépend de son statut et de son rôle
dans la société.

Ainsi, le gérant associé rémunéré au titre de ses fonctions est affilié au régime des
travailleurs non-salariés (TNS) et relève de la Sécurité sociale des indépendants.

Quant au gérant non associé rémunéré, il est assimilé à un salarié et bénéficie


du régime général de la Sécurité sociale si un lien de subordination peut être établi
entre lui et la société. À défaut, il est soumis au régime des travailleurs non-
salariés (TNS).

En revanche, qu’il soit associé ou non, un gérant qui ne perçoit pas de rémunération,
ne paie pas de cotisations sociales. Par conséquent, il n'est assujetti à aucun
régime de protection sociale. Toutefois, le gérant d’une SCP, en tant que
professionnel libéral, est un travailleur indépendant assujetti au régime des TNS. Il
cotise aussi bien sur sa rémunération que sur les bénéfices qu’il perçoit.

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