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Introduction générale

investissements, des modalités de financement et de perception des risques. La redéfinition de


cette logique doit être adaptée à la situation intrinsèque de l’entreprise analysée et de son
environnement.
• La performance d’une entreprise se mesure en fonction de la rentabilité et de la
qualité du service. En ce qui concerne « l’entreprise du service public d’électricité » en
Algérie, en l’occurrence la SONELGAZ. Spa., nous partons de l’idée première que sa
performance semble être liée à sa capacité à survivre dans un environnement en plein
mutation. Le problème majeur consiste à anticiper et à pouvoir influencer sur les décisions
stratégiques des acteurs intervenant dans la régulation du marché et dans la fixation des tarifs
d’électricité et du gaz, et à répondre à l’arrivée de nouveaux entrants tout en assumant la
mission de service public. Dans cette optique, la performance de l’entreprise SONELGAZ se
mesure en fonction de la rentabilité et de la qualité de service. D’une maniéré plus générale,
nous considérons, que la performance de l’entreprise varie en fonction des alliances qu’elle
noue pour partager les risques et les coûts. Elle dépend également de la décentralisation pour
améliorer la qualité de service et pour réduire les coûts (les coûts de transactions, notamment).
Elle est aussi liée à la diversification pour multiplier les sources de profits et pour améliorer la
rentabilité, et à son pouvoir d’influence sur les décisions d’augmentations des tarifs appliqués
à la ventes d’électricité et du gaz sur le marché national et décidées par la commission de
régulation de l’électricité et du gaz (CREG).

Méthodologie
La méthodologie adoptée repose d’abord sur un vaste parcours de la recherche
bibliographique sur l’analyse de la déréglementation des services publics en réseau à travers
les grands courants théoriques. Cette analyse fait ressortir la recherche de la performance
économique et sociale, et ce à tous les niveaux économiques (Etat, industrie, marché,
entreprise) comme fondement à l’origine de la déréglementation. Par ailleurs, l’analyse des
modèles de la déréglementation économique appliqués à l’industrie électrique et développés
par les pays développés et ceux en transition vers l’économie de marché permet de mettre en
évidence les différents acteurs et surtout le contenu et les enjeux des stratégies des anciens
monopoles sur des marchés libéralisés ou en cours de libéralisation (selon le cas), mais aussi
le caractère spécifique des méthodologies adoptées par les différentes nations.
Ensuite, à la fois pour survivre dans un environnement concurrentiel où les risques
industriels et financiers ont une incidence plus importante qu’en situation de monopole et
pour accroître leurs bénéfices et parts de marché, l’entreprise met en œuvre une stratégie,
c'est-à-dire un mouvement qui doit la conduire, en se fondant sur un diagnostic initial, d’une
situation donnée à un objectif donné. D’où l’intérêt d’expliquer et d’exposer la conception et
la démarche théoriques de l’analyse stratégique d’entreprise. En effet la réactivité des anciens
monopoles d’électricité face à la déréglementation (libéralisation, ouverture à la
concurrence,…) de l’industrie devient vitale : pour les anciens monopoles, un seul mot
d’ordre "être proactif". Pour ce faire, les anciens monopoles ont à prendre de nouvelles
orientations stratégiques tant au niveau national avec la stratégie de fidélisation, de
filialisation et de diversification qu’international en menant une politique "imposante"
d’investissement et de croissance ( acquisition, partenariats...) sur des marchés étrangers. Il

VI
Introduction générale

est nécessaire de préciser que le diagnostic stratégique est l’une des étapes les plus
importantes du processus de formulation de la stratégie pour une entreprise. C’est grâce à ce
diagnostic que le choix stratégique va pouvoir s’effectuer : c’est de l’évaluation des capacités
de l’entreprise et des caractéristiques de l’environnement que des orientations possibles vont
pouvoir être définis1.
Après avoir étudié le sujet sur le plan conceptuel, nous pensons que le processus
d’analyse stratégique de l’opérateur historique de l’énergie électrique en Algérie, le groupe
SONELGAZ, face à l’introduction progressive d’une nouvelle forme de réglementation du
secteur (l’ouverture à la concurrence et non la privatisation) apparaît comme un processus
permettant de rendre possible l’évaluation des capacités de l’entreprise et des caractéristiques
de son environnement, et ce dans le but de pouvoir définir les orientations possibles de la
politique générale2 du groupe , mais aussi celles concernant ses domaines d’activités
stratégiques et les conditions de mise en œuvre de ses choix stratégiques.
Il est clair que, pour arriver à un bon résultat, tout travail scientifique doit utiliser des
méthodes de recherche appropriées. Raison pour laquelle nous aurons recours à certaines
méthodes et techniques pour l’aboutissement heureux de ce travail :
• D’une part, tout au long de ce travail, nous ferons appel à la méthode descriptive
qui consiste à décrire le phénomène étudié dans don ensemble et dans ses aspects particuliers.
Nous mènerons donc des études qualitatives sur le recours à la déréglementation des services
publics en réseau et sur la démarche stratégique, appliquées à la restructuration de l’industrie
électrique et de l’ancien monopole, opérateur historique, dans ce domaine, en le démontrant
par le biais des descriptions, classification ou des typologies. Nous ferons donc davantage
appel à notre jugement et à la finesse de l’observation dans la compréhension du phénomène.
• D’autre part, à coté de l’approche descriptive suivie, une approche proactive
s’impose compte tenu de l’importance des enjeux de compréhension et de l’analyse des
comportements ou choix stratégiques d’ensemble et d’activités du groupe SONELGAZ,
générés par les récentes et nouvelles situations, et notamment celle liée à l’ouverture à la
concurrence du secteur d’électricité en Algérie. En effet, le processus de diagnostic
stratégique de l’entreprise SONELGAZ, qui fait partie de l’objet de notre cas d’étude, met en
relation plusieurs acteurs et exige des moyens (matériels et immatériels et humains)
spécifiques à chaque stade de son évolution et de son développement (croissance et saisie
d’opportunités sur le marché local et à l’international). Ce présent travail permet de constater
que la compréhension des choix stratégique de l’entreprise SONELGAZ et de la dynamique
du processus de déréglementation en cours depuis 2002 sont, avant tout, des processus d’aide
à la décision; cette démarche proactive permet d’identifier les tendances de l’évolution des
choix stratégique du groupe SONELGAZ dans ses métiers de base et d’origine, mais aussi
dans ses domaines d’activités futurs. En outre, Avec le processus de l’ouverture à la
concurrence du secteur de l’énergie électrique décidé au niveau national, le monopole de

1
Raymond- Alain Thiétart, la stratégie d’entreprise, Ediscience international, Paris, 1996, p.57.
2
STRATEGOR (2005), p.03.

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Introduction générale

l’électricité Algérien, la société publique SONELGAZ semble être exposée aujourd’hui à une
nouvelle menace : l’influence de l’autorité de régulation de l’électricité et du gaz (CREG) sur
les perspectives de développement rentable du groupe SONELGAZ et les entraves
managériales et institutionnelles pesant sur le choix les décisions stratégiques du groupe et sur
les conditions de leur mise en œuvre. En effet, La fin d’un monopole peut être ainsi une
menace fatale pour une entreprise non préparée ou qui ne saurait pas réagir.
Aussi nous tenons à préciser que notre travail est axé principalement, pour le thème
traité, aux activités d’électricité du Groupe SONELGAZ, et que les données statistiques
présentées s’appliquent essentiellement à la période 2002-2007.
Concernant les techniques de recherches utilisées, les techniques ci-après vont aider
dans la récolte des informations nécessaires pour notre travail :
• La documentation : grâce à cette technique, nous aurons à consulter et à explorer
différents ouvrages et supports tels que : les dictionnaires, les livres, les revues, la
documentation de l’entreprise, l’internet,…afin d’y soustraire des éléments et de s’imprégner
des différentes informations en rapport avec notre travail.
• L’entretien : dans notre démarche de collecte d’informations, on a recours
également à la technique de l'entretien auprès des agents de SONELGAZ et de toute autre
personne habilité ou source d’information crédible.

VIII
Partie I :
Les mutations du service public dans le domaine de
l’industrie électrique : du monopole naturel à la
déréglementation.

Chapitre 1 : Les services publics en réseaux : du monopole naturel à la


déréglementation
Chapitre 2 : La déréglementation de l’industrie électrique : éléments
caractéristiques et enjeux économiques.
Introduction de la première partie.
La notion de service public est fort délicate à définir ; elle présente des contours très
différents selon le type d’analyses retenues (économique ou juridique), selon le cadre
géographique d’étude également (Algérie, France, Allemagne…). Le service public, entendu
au sens de l’intérêt général ou public, ou encore au sens du service public (c’est en
l’occurrence l’obligation d’assurer à tous une fourniture minimale d’un service, de qualité
convenable et à un prix abordable ; ainsi es est-il de la distribution universelle du Courier
postale, de la possibilité pour tous d’être raccordé au téléphone, aux réseaux de distribution
d’électricité et du gaz…). Plus précisément, le service public se définit par ses missions ; trois
missions peuvent être identifiées :
- Celles qui visent à rendre physiquement et financièrement accessibles aux usagers
menacés d’exclusion – du fait de situations critiques, de revenus insuffisants – des
services essentiels dont ils ont besoin sous des formes appropriées (exemple :
jouissance d’une ligne téléphonique ou d’un branchement au réseau d’électricité…) ;
- Celles qui, au-delà strictement de la lutte contre l’exclusion, contribuent à la
cohésion sociale ;
- Celles qui visent à favoriser une utilisation efficace et équilibrée, dans l’espace et
dans le temps, des territoires et des ressources communes (exemple : service de
transport et de distribution d’énergie).
Hérité du passé, les missions de service public n’évoluent pas ; par contre, l’autorité publique
peut choisir le statut juridique du producteur : elle est ainsi libre de gérer elle-même le
service, de le confier à un prestataire public ou de le déléguer à une entreprise privée.
Le recours au marché pour la fourniture ou pour la gestion des services publics marchands et
offerts par le réseau se traduit par une déréglementation importante de l’ensemble des services
dits d’intérêt économique général ; définie comme la levée de certaines contraintes juridiques
portant sur les activités économiques (modification du statut juridique des unités de
production, telle que la privatisation, levée des barrières à l’entrée dans certains secteurs…),
la déréglementation a en fait été engagée dés le début des années 1980 ; historiquement ce
mouvement a affecté d’abord les entreprises privées (transport aérien, secteur des
télécommunications…), et actuellement le domaine initialement protégé de la puissance
publique, à savoir les services publics.

2
Chapitre 1 : Services publics en réseau : du monopole naturel à la déréglementation

Chapitre 1 : Services publics en réseau : du monopole


naturel à la déréglementation
Introduction du chapitre
Le service public en réseau a connu une évolution majeure depuis la fin des années
1980 avec une tendance à la généralisation dans tous les pays développés, émergents et en
voie de développement.
On assiste aujourd’hui au passage du mode d’organisation traditionnel, monopole
naturel intégré, à une nouvelle forme d’organisation fondée sur l’introduction de la
concurrence dans les entreprises où les activités s’y prêtent.

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Chapitre 1 : Services publics en réseau : du monopole naturel à la déréglementation

Section 1 : le service public, un bien économique :


conception et évolution
Tout observateur est frappé par la diversité des termes pour désigner le service public.
Cette confusion de termes n’est que le reflet de la diversité des buts poursuivis. Il est
nécessaire alors de bien distinguer les différents termes qui sont employés pour désigner tant
le bien économique d’une façon générale que le service public d’une façon particulière.

1­ le bien économique : conception et classification


De façon générale, un bien économique est tout objet ou service qui procure de l’utilité
et de la satisfaction, disponible en quantité limitée et fait l’objet d’une transaction sur le
marché à un certain prix. Il exprime une notion de rareté et présente la caractéristique d’être
utile à la satisfaction des besoins1.

1-1. Activité productive et biens économiques :


L’activité productive consiste à combiner les différents éléments appelés facteurs de
production2 (travail, machines, progrès techniques, informations) en choisissant la meilleure
combinaison possible.
La combinaison des facteurs de production dépend de la rareté des facteurs et de leur
coût : Produire de l’énergie électrique signifie convertir une autre forme d’énergie en énergie
électrique et la variété des sources d’énergie possibles est une première cause d’hétérogénéité
des filières de production d’électricité, dans le temps et dans l’espace.
En effet, L’activité productive permet de réaliser la production de biens économiques.
Les biens économiques sont des biens rares ou des productions de l’homme3.
Les facteurs de production étant rares, les biens économiques le sont aussi. Ils
s’opposent donc aux biens libres, qui sont des biens disponibles en abondance, aucun travail
n’étant nécessaire pour en bénéficier (air, soleil).

1-2. Conception économique et marketing du bien économique :

1-2-1 : Conception économique du bien économique :

Au sens économique, un bien économique est un objet réel dont les propriétés peuvent
satisfaire des besoins. L’économie classique considère que tout ce qui peut satisfaire un
besoin et qui est rare est un bien économique4, le bien économique est alors défini par rapport
à son utilité et sa rareté. Aussi, Un bien économique est défini comme toute chose disponible
que les hommes jugent apte à satisfaire directement ou indirectement un de leurs désirs.

1
Jean Yves CAPUL et Olivier GARNIER : dictionnaire d’économie et des sciences sociales ; éd. HATIER,
Paris, 1996, p.133
2
Ce sont les éléments qui sont utilisés dans le processus de production pour permettre la création d’un bien et /
ou la prestation d’un service.
3
Jean Yves CAPUL et Olivier GARNIER (1996),p.327.
4
Alain Samuelson : les grands courants de la pensée économique. 2e édition, O. P.U, Alger, 1993, p. 330.

4
Chapitre 1 : Services publics en réseau : du monopole naturel à la déréglementation

La finalité de l’Homo- économicus est de satisfaire tous ses désirs. Pour cela, il doit
utiliser des ressources et des facteurs de production pour les produire. Mais comme les
ressources ou les moyens existent en quantité limitée, il va opérer des choix1. Il y a lieu de
préciser qu’un bien économique est en général déterminé par :
- L’utilité : l’utilité correspond au degré de satisfaction lié à la consommation ou à
l’utilisation d’un bien économique. L’utilité peut être totale lorsqu’elle correspond au niveau
de satisfaction par la consommation d’une qualité donnée ; elle peut être marginale lorsqu’elle
correspond à l’intensité de la satisfaction procurée par la dernière unité consommée d’un bien.
- La rareté : L’idée de rareté est fondamentale pour définir une activité
économique. La rareté est un état défini par le caractère non abondant des ressources. La
rareté d’un bien économique se signale, souvent par sa disponibilité. D’où l’intérêt de mettre
en évidence la relation entre le prix d’un bien et la quantité disponible de ce bien, car elle
permet d’envisager le prix relatif de ce bien comme un indicateur de rareté par rapport aux
autres biens.
- Les conditions de production : L’activité productive consiste à combiner
différents éléments, appelés facteurs de productions (travail, machines, technologie et progrès
technique, informations), en choisissant la meilleure combinaison possible. La combinaison
des facteurs de productions dépend de la rareté relative des facteurs et de leur coût. Il y a une
relation entre les biens économiques à produire et à commercialiser et les processus de
transformation à mettre en œuvre.
Aussi, l’évolution des biens économiques (des produits et des services) se trouve, en
effet, commandée non seulement par l’évolution des conditions de la demande, les besoins et
les attentes des clients, mais également par l’évolution des conditions de l’offre et l’évolution
des conditions et des processus de production. Ces derniers semblent obéir à une logique
technologique et se matérialisent par des investissements à durée de vie relativement longue.
La matrice suivante traduit la relation qui existe entre les produits et les processus de
production :

1
Jean Claude Milleron: introduction à la micro économie ; 2ème édition, éd. ECONOMICA ,1991 , p.12.

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