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mise au point

Les coronarographies
et les angioplasties coronaires par
voie radiale : l’approche de choix ?

La voie radiale en cardiologie interventionnelle est utilisée de


façon très hétérogène à travers le monde. Pourtant, cette ap-
proche diminue significativement les complications vasculaires
et hémorragiques et améliore le confort des patients. Tous les
sous-groupes de patients bénéficient de cette approche, par-
ticulièrement les patients avec un syndrome coronarien aigu
où le risque de saignement est majoré en raison d’une anti-
Rev Med Suisse 2011 ; 7 : 528-32
coagulation et d’une antiagrégation agressives. La voie radiale
nécessite une courbe d’apprentissage plus longue que la voie
C. Frangos Noble fémorale en rapport avec des difficultés techniques spécifi-
E. De Benedetti ques qui sont souvent surmontées avec l’expérience. En raison
de ses bénéfices indiscutables, la voie radiale devrait devenir
S. Noble l’approche de choix aussi bien pour la coronarographie diag-
nostique que pour les angioplasties coronaires.
Drs Caroline Frangos Noble
et Edoardo De Benedetti
Département cardiovasculaire
Hôpital de La Tour
Avenue J.-D. Maillard, 3 introduction
1217 Meyrin (Genève)
c.frangos@bluewin.ch Les complications vasculaires et les saignements associés à
edb@latour.ch l’accès vasculaire fémoral représentent une cause importante
Dr Stéphane Noble de morbidité et de mortalité, spécialement chez les patients
Service de cardiologie bénéficiant d’une angioplastie coronaire. Théoriquement, la
Département des spécialités
de médecine voie radiale diminue les complications vasculaires car l’artère
HUG, 1211 Genève 14 radiale est aisément compressible, ce qui permet ainsi de
stephane.noble@hcuge.ch
contrôler facilement les saignements et, par conséquent, de
réduire les complications hémorragiques. Ces dernières années,
une abondante littérature confirme les avantages théoriques
de cette technique. Nous vous proposons une mise au point
Transradial approach for coronary sur la voie radiale considérée par certains opérateurs comme une simple alterna­
angiography and angioplasty : the gold
standard ? tive à la voie fémorale et par d’autres opérateurs, de plus en plus nombreux,
Transradial approach in interventional car­ comme l’approche de choix.
diology is performed heterogenously around
the world. Nevertheless, this technique allows
to decrease access site complications and historique de la voie radiale
major bleeding, and increases patient’s com­
La première série de 100 cas de coronarographie diagnostique par voie radiale
fort. All patient subgroups beneficiate from
est rapportée en 1989 par Campeau de l’Institut de cardiologie de Montréal,1 qui
this approach, especially in the case of acute
coronary syndromes in which the bleeding conclut que la voie radiale est plus sûre que la voie brachiale. Par la suite, en
risk is the highest, in relation to aggressive 1992, Kiemeneij et Laarman effectuent à Amsterdam la première angioplastie coro­
anticoagulation and platelet antiaggregation naire au ballon par voie radiale. Cette même équipe rapporte la réalisation de la
treatment. Transradial approach requires a première implantation d’un stent coronaire par voie radiale en 1993.
longer learning curve than transfemoral ap­
proach due to specific technical challenges
that are often overcome with experience. Be­ situation à travers le monde
cause of its clear benefits, transradial access
should become the gold standard approach Même si l’approche radiale est décrite depuis plus de vingt ans, son utilisation
for coronary diagnostic and interventional pro­ est très hétérogène à travers le monde avec seulement 10% des procédures mon­
cedures. diales actuellement réalisées par cette voie.
L’approche radiale s’est développée essentiellement en Europe, au Canada et
en Extrême­Orient, alors qu’aux Etats­Unis, selon le registre national qui recense
l’activité de plus de 600 centres, seulement 1,3% des angioplasties est effectuée

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avantages/désavantages et limitations
par voie radiale.2,3 De nos jours, certains centres euro­
de la voie radiale
péens ou canadiens dépassent les 95% de procédures par
voie radiale. En Suisse, une minorité d’opérateurs, princi­ Les avantages et désavantages de la voie radiale sont
palement en Suisse romande, utilisent la voie radiale en décrits dans le tableau 1 alors que les limitations sont pré­
première intention de routine. sentées dans le tableau 2.

sélection des patients et test d’allen voie radiale vs fémorale

Avant une approche radiale, il est recommandé de faire Saignements


une évaluation clinique de l’arc ulno­palmaire afin d’éviter L’avantage majeur de la voie radiale comparé à la voie
des complications ischémiques en cas d’occlusion de l’ar­ fémorale est de réduire les complications vasculaires et
tère radiale en postprocédure, complication survenant dans hémorragiques. Les complications principales de l’accès
3 à 10% des cas selon les séries. fémoral sont l’hématome, la fistule artérioveineuse, le pseu­
En 2004, Barbeau et coll.4 publient une étude qui fait ré­ doanévrisme et l’hématome rétropéritonéal, pouvant at­
férence sur l’évaluation de l’arc ulno­palmaire en compa­ teindre jusqu’à 14% lors de procédures complexes, alors que
rant le test d’Allen clinique avec l’utilisation des courbes pour l’accès radial, la fistule artérioveineuse et le pseudo­
de saturométrie et l’oxymétrie chez 1010 patients. Les au­ anévrisme sont anecdotiques. Quant aux saignements ma­
teurs concluent que la méthode qui combine les courbes jeurs, ils surviennent classiquement dans l 1% pour l’accès
de saturométrie et l’oxymétrie est plus objective et sen­ radial vs 2 à 6% pour l’accès fémoral.
sible pour évaluer la circulation collatérale de la main et Deux grandes méta­analyses d’études randomisées com­
permet un accès radial chez plus de patients que le test parent les voies radiale et fémorale lors de procédures diag­
d’Allen (normal si recoloration de la main m 9 secondes). nostiques et thérapeutiques. La première, publiée en 2004
En effet, sur la base d’un type D à la saturométrie (pas de par Agostoni et coll.,5 incluait douze études randomisées
récupération de la courbe après deux minutes de com­ réalisées entre 1989 et 2003 avec au total 3224 patients.
pression de l’artère radiale, figure 1), seulement 1,5% de la Les résultats montrent que la voie radiale est associée à
cohorte entière était exclu pour un accès radial droit ou une diminution significative des complications liées au
gauche, dont 2% d’hommes et 0,3% de femmes (vs 6,4%, point de ponction (0,3% vs 2,8% ; p l 0,0001).
8,4% et 2,2% respectivement sur la base du test d’Allen). En 2009, Jolly et coll.6 publient une deuxième méta­ana­
lyse incluant 23 études randomisées réalisées entre 1994
et 2008 pour un total de 7020 patients. Dans cette analyse,

Radial artery compression


Tableau 1. Avantages et désavantages de la voie
Type Start After 2 min. radiale
Oxymetry Oxymetry Avantages
A + +
• Réduction des complications vasculaires et hémorragiques
• Amélioration du confort du patient
• Mobilisation plus rapide
• Diminution des coûts hospitaliers
B + + • Diminution de la morbidité (études randomisées) et de
la mortalité (études non randomisées)
Désavantages

C – + • Courbe d’apprentissage plus longue


• Irradiation plus importante surtout pendant la courbe
d’apprentissage
• Temps de procédure plus long surtout pendant la courbe
d’apprentissage
D – –

Tableau 2. Limitations de la voie radiale


Figure 1. Evaluation de l’arc ulno-palmaire par la
courbe de saturométrie et l’oxymétrie faite au • Un test d’Allen pathologique ou type D à la saturométrie
niveau du pouce en comprimant l’artère radiale • Des variations anatomiques ou tortuosités importantes
pendant deux minutes (défis surmontables par des opérateurs confirmés)
(Adaptée de réf.4).
• Un patient avec double pontage mammaire (faisable mais peut
Type A : pas d’amortissement de la courbe avec oxymétrie positive. être un réel défi technique)
Type B : amortissement de la courbe avec oxymétrie positive. Type C : • Un patient en choc cardiogène car le pouls radial est souvent
disparition de la courbe puis réapparition dans les deux minutes de com- non palpable
pression grâce au recrutement de collatérales de la main. L’oxymétrie
initialement négative devient positive. Type D : disparition de la courbe • Un patient candidat pour une hémodialyse (volonté de garder
qui ne réapparaît pas dans les deux minutes de compression avec oxy- l’artère radiale intacte pour une éventuelle fistule artério-
métrie qui reste négative. veineuse)

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seuls les saignements majeurs (saignement fatal, chute de des tortuosités et calcifications vasculaires plus fréquentes
l’hémoglobine M 3 g/dl, transfusion, chirurgie indiquée, hé­ avec l’âge. OCTOPLUS,14 étude multicentrique randomisée
morragie intracrânienne) sont pris en considération. Les incluant 377 octogénaires, montre, lors d’un accès radial,
résultats sont à nouveau en faveur de la voie radiale avec une diminution significative des complications vasculaires
une diminution de 73% des saignements majeurs (0,05% vs (1,6% vs 6,5% ; p = 0,029), définies comme des complications
2,3% ; p l 0,01) et une tendance à la réduction des évé­ nécessitant une chirurgie, une transfusion, une prolonga­
nements majeurs cardiovasculaires (décès, infarctus du tion de l’hospitalisation ou étant associées à une ischémie
myocarde ou accident cérébral vasculaire) (2,5% vs 3,8% ; du membre concerné. Hormis un hématome radial sans con­
p = 0,058). La voie radiale diminue le risque absolu de sai­ séquences, toutes les complications vasculaires du groupe
gnement majeur respectivement de 1,4% (p = 0,02) et 1,8% radial concernent la voie fémorale et sont survenues après
(p = 0,001) lors d’une coronarographie et d’une angioplastie crossover d’un accès radial vers fémoral. Dans cette étude, il
coronaire. Il faut effectuer 56 angioplasties coronaires par est intéressant de remarquer qu’un crossover de la voie ra­
voie radiale pour éviter un saignement majeur (NNT 56). diale à fémorale a été réalisé dans 8,9% et de la fémorale à
La diminution la plus importante du risque absolu de sai­ la radiale dans 8,1% (p = NS).
gnement majeur (3,1% ; p = 0,001) est observée lors d’infarc­ Une deuxième étude randomisée plus récente15 in­
tus du myocarde avec élévation du segment ST (STEMI). cluant 307 patients de L 75 ans montre également des ré­
sultats en faveur de la voie radiale avec un taux de compli­
Impact sur la mortalité cations majeures (saignement nécessitant une chirurgie ou
La littérature rapporte une forte association entre les transfusion, accident vasculaire cérébral – AVC) de 0% pour
saignements en cas de syndrome coronarien aigu et l’aug­ la radiale vs 3,2% pour la fémorale (p l 0,001).
mentation de la mortalité.7,8 En effet, lors d’un saignement
dit majeur dans un collectif de plus de 34 000 patients issus Femme
de trois grandes études, le taux de décès à 30 jours est cinq Les femmes constituent une population à haut risque
fois plus élevé qu’en son absence et l’augmentation (1,5 x) de saignement et la voie radiale permet de réduire ce
des décès est toujours présente à six mois (4,6 % vs 2,9% ; risque. Cependant comme l’artère radiale est souvent plus
p < 0,002). petite chez la femme, l’opérateur doit parfois, pour effec­
Le risque de complications vasculaires et la nécessité tuer une angioplastie coronaire, se limiter à des cathéters
d’avoir recours à une transfusion sont impliqués dans la plus petits de 5 French (F) au lieu du 6F (1F = 0,33 mm) ha­
survenue d’une surmortalité à court et moyen termes après bituels qui laissent plus de choix dans les techniques in­
une angioplastie coronaire.9,10 L’étude MORTAL11 a examiné terventionnelles. L’alternative est de recourir aux cathéters
de manière rétrospective l’association entre le site d’accès, hydrophiliques sheathless (Asahi) qui permettent d’utiliser
le taux de transfusions et la mortalité chez 32 822 patients un cathéter de dilatation 6F sans introducteur et dont le
consécutifs qui ont bénéficié d’une angioplastie coronaire diamètre externe correspond à un introducteur 5F.
dans la province canadienne de Colombie­Britannique. Les Pristipino et coll. ont publié en 2007 un registre pros­
auteurs ont montré qu’en diminuant les complications vas­ pectif de 2919 patients qui représente la plus grande série
culaires, la voie radiale est associée à une diminution de rapportant l’influence du sexe sur les saignements lors de
50% du taux de transfusions (1,4% vs 2,8%) et à une réduc­ procédures coronaires percutanées.16 Pour les 838 femmes
tion relative de la mortalité à 30 jours de 29% et à un an de (33% de procédures radiales), aucun saignement majeur
17% (p l 0,001), correspondant à une réduction du risque n’est survenu après un accès radial vs 4,1% après un accès
absolu de 1% à un an. fémoral (p = 0,0008). Les saignements mineurs sont égale­
L’étude RIVIERA12, registre international prospectif in­ ment moins fréquents après une approche radiale (6,4% vs
cluant 7962 patients qui ont bénéficié d’une angioplastie 39,4% ; p = 0,00001). En analyse multivariée, les facteurs pré­
coronaire, montre que la voie radiale est associée à une di­ dictifs indépendants de saignements majeurs sont la voie
minution significative du risque de mortalité ou d’infarctus fémorale, le sexe féminin, l’âge L 70 ans, l’utilisation d’in­
du myocarde. Des résultats similaires sont retrouvés dans hibiteurs de la glycoprotéine IIb/IIIa et les syndromes coro­
l’étude PREVAIL.13 nariens aigus.

Quel sous-groupe de patients peut bénéficier Patient obèse


de cette technique ? Une troisième population à haut risque de complica­
Tous les patients vont bénéficier de cette technique, tions vasculaires est le patient obèse. Il est démontré que
mais plus particulièrement les populations à haut risque les saignements lors d’un accès fémoral sont plus fré­
de complications vasculaires : les patients âgés, obèses, quents dans ce sous­groupe (difficultés d’atteindre l’artère
maigres, hypertendus, insuffisants rénaux, anticoagulés, les et d’obtenir une hémostase postprocédure, délai dans la
femmes ainsi que les patients présentant un syndrome coro­ reconnaissance d’une hémostase sous­optimale). Le re­
narien aigu/STEMI. gistre prospectif TROP17 incluant 555 patients avec un IMC
L 35 kg/m2 montre que la voie radiale peut diminuer de
Patient âgé manière significative le taux de complications vasculaires
L’âge avancé est un facteur de risque pour les complica­ (0,8% vs 5,1% ; p = 0,0009) et les hématomes (1,8% vs 10,2% ;
tions vasculaires. La voie radiale peut parfois être techni­ p l 0,0001) chez les patients obèses. Les durées de procé­
quement plus difficile chez ce groupe de patients en raison dure et du séjour hospitalier sont significativement plus

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complications
courtes dans le groupe radial. Cette étude montre égale­
ment la faisabilité de la voie radiale chez des patients Spasme de l’artère radiale
obèses, avec un taux de succès de 96% par des opérateurs Il est essentiel que le patient soit confortable et détendu
expérimentés. afin de prévenir le spasme de l’artère radiale, d’où l’impor­
tance de la prémédication et de l’anesthésie locale. L’admi­
Angioplastie primaire nistration intra­artérielle de vasodilateur (vérapamil 2,5 mg
Les avantages de la voie radiale sont majorés dans le le plus souvent) diminue de manière significative la surve­
cadre d’une angioplastie primaire pour STEMI où le risque nue d’un spasme.21 L’utilisation de cathéters plus petits
de saignement est augmenté en raison d’une anticoagula­ (5F vs 6 F) en présence d’une artère radiale de petit dia­
tion et antiagrégation plaquettaire agressives. Plusieurs étu­ mètre permet également de diminuer la survenue d’un
des ont montré un bénéfice significatif de la voie radiale spasme. L’expérience de l’opérateur permet de raccourcir
chez ces patients sans prolongation du temps de reperfu­ le temps de la procédure et de diminuer les manipulations
sion/revascularisation.18 de cathéter, ce qui se traduit par un taux de spasme habi­
Dans la méta­analyse de Vorobcsuk et coll.19 incluant tuellement très faible.
douze études randomisées et 3324 patients, la voie radiale
réduit de manière significative les saignements majeurs Occlusion de l’artère radiale
(0,77% vs 2,61% ; p = 0,0001), les événements majeurs car­ L’occlusion de l’artère radiale postprocédure (3 à 10% des
diovasculaires, composés de décès, infarctus du myocarde cas selon les séries) reste asymptomatique si le test d’Allen
ou AVC (3,65% vs 6,55% ; p = 0,001), et la mortalité (2,04% vs avec oxymétrie n’est pas pathologique (type D). Les facteurs
3,06% ; p = 0,01) par rapport à la voie fémorale. Les temps prédictifs de l’occlusion radiale sont le dosage d’héparine,22
de procédure et de reperfusion sont similaires entre les facteur le plus important, la durée de la procédure, le ratio
deux groupes. De même, dans la récente étude prospec­ taille du cathéter/taille de la lumière de l’artère, la courbe
tive d’Arzamendi et coll.,20 la voie radiale est associée à d’apprentissage et la durée de la compression postprocé­
une diminution significative des saignements majeurs sans dure. Il est recommandé d’administrer 5000 UI d’héparine
compromission du temps de revascularisation et à une ré­ lors d’une procédure par voie radiale. L’hémostase du site de
duction significative des événements majeurs cardiaques ponction se fait aisément à l’aide d’un bracelet de compres­
à douze mois (décès cardiaque, infarctus du myocarde ou sion, habituellement laissé en place durant environ trois
revascularisation du vaisseau coupable). heures avec une pression dégressive.

Radiale

Cubitale

5 cm 1
10 cm 11
avant-bras 111
bras 1V

Grade 1 11 111 1V V
Définition Hématome local, Hématome et Hématome et Hématome et Menace ischémique
superficiel infiltration musculaire infiltration musculaire infiltration musculaire du membre supérieur
modérée de tout l’avant-bras remontant au-delà
du coude
Traitement • Antalgiques • Antalgiques • Antalgiques • Antalgiques Envisager la chirurgie
• Garrot supplémentaire • Garrot supplémentaire • Garrot supplémentaire • Garrot supplémentaire
• Glace locale • Glace locale • Glace locale • Glace locale
• Brassard pneumatique • Brassard pneumatique
Notes Aviser le médecin Aviser le médecin Aviser le médecin • Aviser le médecin
• Consultation en
chirurgie STAT
Remarques • Il faut corriger rapidement toute hypertension et envisager de cesser et de renverser rapidement l’anticoagulation ou les antiplaquettaires.
• Suivre le diamètre du bras et de l’avant-bras pour juger du retrait des garrots supplémentaires et/ou du brassard pneumatique.
• Les garrots supplémentaires sont placés en ligne avec l’artère ponctionnée.
• Des cubes de glace sont placés dans un gant de toilette qui est ensuite appliqué sur la zone à traiter.
• Installer un saturomètre au pouce pour juger de la bonne perfusion du membre malgré la contention (saturation M 90%).
• Si l’on utilise un brassard pneumatique, mettre une pression = pression systolique - 20 mmHg et dégonfler toutes les 15 minutes.
• Au retrait des garrots, enrouler l’avant-bras et/ou le bras de bandes «velpeau» pour maintenir une pression positive modérée.

Classification développée par le laboratoire de cathétérisme cardiaque de l’Hôpital Laval


Il est interdit de reproduire ce document en tout ou en partie sans l’autorisation de l’Hôpital Laval. ©Hôpital Laval 2002

Figure 2. Classification des hématomes postcathétérisme par voie radiale/cubitale


(Tableau fourni par le Dr O. Bertrand, Hôpital Laval, Québec et réalisé pour standardiser l’évaluation des hématomes postprocédure dans le cadre de
l’étude EASY 23).

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Hématome radial plus longue que pour la voie fémorale, de nos jours, le taux
Les complications vasculaires lors d’une procédure ra­ de succès d’une procédure par voie radiale réalisée par
diale sont très rares. Néanmoins, il faut identifier rapide­ des opérateurs expérimentés est similaire au taux obtenu
ment la présence d’un hématome du bras (secondaire le par voie fémorale. Compte tenu de ses bénéfices indiscu­
plus souvent à une perforation d’une petite branche lors tables, la voie radiale, bien qu’actuellement sous­utilisée,
de la montée du guide) et le traiter de manière rapide et devrait s’imposer comme l’approche de choix.
efficace avec une manchette à pression gonflée 20 mmHg
en dessous de la pression artérielle systolique pendant
quinze minutes, à répéter si nécessaire. En cas de prise en
charge tardive, l’hématome du bras peut être responsable Implications pratiques
d’un syndrome des loges dont l’incidence est heureuse­
ment très faible (l 0,01%). Une intervention chirurgicale de > L’approche radiale diminue de façon significative les compli-
décompression peut alors être nécessaire. Bertrand et cations vasculaires et hémorragiques par rapport à l’approche
coll.23 ont publié une classification simple en cinq grades fémorale
de l’hématome du membre supérieur avec le traitement
approprié pour chaque grade (figure 2). > L’approche radiale améliore le confort des patients et permet
une mobilisation plus rapide

conclusion > La très grande majorité des patients (obèses, âgés, syndrome
coronarien aigu/STEMI) bénéficient d’une approche radiale
Plusieurs études et méta­analyses ont démontré que la
voie radiale est associée à une réduction significative des > Le test d’Allen ou l’évaluation de l’arc ulno-palmaire par la
complications vasculaires et par ce biais diminue la morbi­ courbe de saturométrie est recommandé dans l’évaluation
clinique avant une procédure par voie radiale
dité et potentiellement la mortalité après coronarographie
et/ou angioplastie. Cette technique améliore de manière > La courbe d’apprentissage est plus longue que pour l’approche
considérable le confort des patients et permet une mobili­ fémorale
sation plus rapide. Même si la courbe d’apprentissage est

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