2013 04 Guy Debord

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Guy DEBORD (1931-1994) et L’obsolescence de l’homme

L'histoire dit qu'un dénommé Baudet aur ait envoyé à Guy Debord un résumé du
livre de Gün ther And ers "L'obsolescen ce de l'homme", résumé très sug gestif
faisant r essortir les analogi es frappant es avec l es t hèses de "La sociét é du
Spectacle". Debord l'aur ait mal pris, preuve de sa mau vai se foi parait-il ! Il y
aurait vu plutôt une pure reconstruction malveill ante. Après, il ne s'agirait plus
pour certains que d'établir si Debord avai t lu Anders avant d'écrire "La sociét é du
Spectacle" alors que la question est toute autre.

Il se peut que Debord ne rende pas à Anders ce qu'il lui doit, il y a de bonnes
raison s politiques pour cela; il se peut même que Debord n'en sache rien, oubli é
dans l' air du temps.

Il suffit de montrer leurs différences d'approche pour trouver saugrenu qu'o n


puisse les confondre.

Anders (co mme Aren dt sa femme) se situ e dans l a continuité de Heidegger, même
s'il en fait une critique sévère, et pense que la technique mène l e monde après
l'écono mie et la politique.

L'analy se de Debord du totalit arisme de la marchandise : la techni que est


relativement neutre en elle- même alor s que c'est le capital isme qui l'organise, c'est
l'écono mie qui est deven ue auto no me et non pas tant la t echnique.

Cela a des conséq uen ces pratiques consi dérabl es, car aut ant il est bien
problématique de vouloir lut ter contr e la "technique", aut ant on peut lutt er pour
une autre économie, transfor mer le travail et le processus de valori sation. Il est
crucial d e savoir qui est l'en nemi . Il n'y a pas de parti de l a techn ique, alor s qu'il y
a des p artis libéraux dont l a finalité est bien l'autonomie de l'économie, c' est-à-
dire le profit dont la pression est énor me. Ce n'est que soumi s aux lois du marché
et du profit, quand ce n'est pas à l'Etat, que la technique peut se dépl oyer .

Le concept de Spectacle n'est pas un concept mét aphysique chez Debord mais bien
politique. C'est un rapport social, c'est le règne autocr atique de l'économi e
mar chand e, pas l a domin ation des techniques d e communi catio n. Nos capacités de
représentation sont à l'évidence li mitées, surtout de représent ation de la totalit é,
mai s nou s so mmes par contre fortement influençabl es.
Il ne s'agit donc pas tan t d'un défaut de représentat ion, dans la notion de
Spectacle, que d'une r eprésentation omnipr ésente, univers d es signes t ombé
entièrement aux mai ns des industries spectaculaires et marchand es, totalit é de
l'esp ace o ccupé par le fabriqué, l'app arence, la publicité, le faux- semblant.

Le Spectacle, pour Debord, c'est ce q u'on peut appeler aussi la société de


consommation, la captation du désir .

Au-delà de la parcelli sation des tâches et de leur impo sition, c'est ce qui nous
convoque, nous moti ve, nou s illusionne, mobil ise notre su bject ivité. Le Spect acl e
a, chez Lukàcs et Debord, le même statut que celui du fétichisme de la
mar chandi se en ce qu'il expri me un rapport social en même temps que ce rapport
soci al disp araît dans son objecti vation (fétiche).

On est donc loin de trouver chez Gün ther Anders le concept de Spect acl e tel qu'en
a usé Guy Debord, cela n'empêch e pas qu'il y a un certain no mbre d'échos, ceux
d'une critique de la vie contemporaine.

1957 Rap port sur la constructio n des situations, Mill e et une Nuit s, 1999

1967 La Société du spectacl e, Galli mard, 1992.

1988 Co mmentaires sur la sociét é du spectacle, Galli mard, 1992.

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