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Affouillements des appuis du Pont de Régereau

Reconnaissance et confortation des fondations


J.-P. LEVILLAIN
Ingénieur
Laboratoire régional d'Angers

RÉSUMÉ

Le pont de Régereau
sur le V i c o i n comporte
deux arches de 7 m
d'ouverture. L a pile
centrale présentait un
affaissement de 0,20 m
à l'amont et la visite
subaquatique par plon-
geurs autonomes avait
n é a n m o i n s conclu au
bon é t a t général des
fondations. L a recon-
naissance par sondage Fig. 1
c a r o t t é , réalisée par le
Laboratoire d'Angers, a mis en évidence la présence d'un et des parafouilles à l'amont et à l'aval. Ces travaux,
vide de 0,80 m de hauteur sous le niveau des fondations effectués en octobre 1977. ont été c o m p l é t é s par la
de la pile centrale. réfection de la berge rive droite pour éviter une érosion
interne de la culée par contournement de l'ouvrage.
L'ouvrage, datant d'un siècle et demi environ, avait été
fondé superficiellement sur un schiste ardoisier sériciteux E n conclusion, on insiste sur la nécessité de la surveillance
altéré mais très compact en place. des ouvrages tant en superstructure qu'au niveau des
Après mise à sec de l'ouvrage, il a été p r o c é d é à un fondations. L'auscultation des fondations par plongeurs
examen exhaustif de l'état des fondations. Seul le tiers autonomes doit être attentive et suivie par des personnes
aval de la fondation de la pile centrale reposait encore c o m p é t e n t e s . E n f i n , il faut se persuader que le rocher,
sur le rocher, tandis que la surface de la fondation de la lui aussi, est affouillable : ce n'est qu'une question de
culée rive droite était affouillée sur 90 % environ. Les temps et de rapidité d'altération.
affouillements locaux dans le schiste ardoisier atteignaient
1,50 à 1,80 m de profondeur. Ils é t a i e n t situés en avant-
bec de la pile et devant la c h a î n e d'angle aval de la culée
rive droite.
M O T S CLÉS : 67 - 42 - Pont - Affouillement - Fondation •
L'ouvrage é t a n t à sec, il a été conforté en réalisant des Pile - Schiste - Culée - Réparation - Béton hydraulique •
massifs de b é t o n sous les fondations, un radier général Radier - Sondage - Affaissement - France.

B u l l , l i a i s o n L a b o . P. et C h . - 99 - janv.-févr. 1979 - Réf. 2273


Est-il besoin de fonder correctement un ouvrage o u , à la Laboratoire régional d'Angers une étude sur l'origine des
limite, un ouvrage d'art en m a ç o n n e r i e a-t-il besoin de d é s o r d r e s et un avis sur l'état actuel de l'ouvrage.
fondations? C'est la question qu'un esprit léger aurait pu
L e tassement de 20 c m , visible au niveau du parapet amont
se poser en d é c o u v r a n t l'état des fondations du pont de
de l'ouvrage, avait bien entendu alerté les services de
Régereau sur le V i c o i n , affluent de la Mayenne, à la fin du
l'Equipement de la Mayenne. Une visite subaquatique des
mois de septembre 1977.
fondations, réalisée par une entreprise spécialisée le 14
L'ouvrage, construit il y a 130 ans environ, assure le fran- septembre 1972. avait abouti aux conclusions suivantes:
chissement d'une petite rivière, le V i c o i n , parle C D 112. Il «Il n'y a rien de particulier à signaler sur cet ouvrage. Ses
est situé à 12 k m au sud de L a v a l , sur la commune de fondations ne semblent pas avoir souffert de l'érosion. La
Nuillé-sur-Vicoin, entre Origné et L ' H u i s s e r i e . qualité des maçonneries visibles est très bonne».
C'est un ouvrage en m a ç o n n e r i e comportant deux arches
de 7 m d'ouverture droite. L a largeur totale de l'ouvrage
est de 8.10 m et il porte une c h a u s s é e de 5,60 m de large Reconnaissance
ainsi que deux trottoirs de 0,85 m. des fondations et visite de l'ouvrage
Les deux voûtes sont en brique et de type « arc surbaissé ».
E n septembre 1977. la reconnaissance des fondations de
Les tympans sont en m a ç o n n e r i e de moellons. L a pile
l'ouvrage a été effectuée par le Laboratoire régional d ' A n -
centrale a une largeur de 1,20 m . L e s deux culées sont
gers à partir d'un sondage carotté et d'un sondage destruc-
munies de murs en retour et retiennent des remblais d'ac-
tif, tandis que la visite de l'ouvrage, faite en commun avec
cès de 3 à 4 m de hauteur moyenne (fïg. 1).
la division » Ouvrages d ' A r t * du C E T E (Centre d ' é t u d e s
L'ouvrage est implanté dans un coude de la rivière, à 50 m techniques de l'Equipement) de Nantes, a consisté à en
environ à l'amont du barrage du moulin de R é g e r e a u . relever les fissures et niveler les éléments essentiels.
L e chemin d é p a r t e m e n t a l qui franchit la rivière n'est pas
soumis à un trafic important mais reçoit quotidiennement Sondages de reconnaissance
des poids lourds de 35 t en provenance d'une carrière L'intervention du Laboratoire consistait à réaliser un seul
située à 500 m de là. sondage carotté implanté dans la pile centrale, du côté
amont, à 1,50 m du parapet. A u vu des r é s u l t a t s , on a
Les d é s o r d r e s apparents de cet ouvrage étaient essentiel- immédiatement p r o c é d é à un sondage destructif implanté
lement un affaissement de 20 cm du parapet amont au droit dans la culée rive droite, à 0,50 m à l'intérieur du piédroit et
de la pile centrale, la culée rive droite ayant pour sa part également du côté amont, à 1,50 m à l'intérieur du parapet
tassé de 5 à 7 cm environ. Malgré le c a r a c t è r e ancien de ces (fig. 2).
d é s o r d r e s , qui devaient dater d'au-moins dix à vingt ans Le premier sondage, carotté en diamètre de 131 mm et
car, sur l'ouvrage, la c h a u s s é e et les bordures de trottoirs réalisé à l'aide d'une sondeuse X C H 6 0 , a été poursuivi
p r é s e n t a i e n t un profil en long correct, la Direction dépar- j u s q u ' à 13,20 m de profondeur après réalisation de deux
tementale de l ' é q u i p e m e n t de la Mayenne demanda au essais p r e s s i o m é t r i q u e s dans le substratum rocheux.

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Sc 1
Rive gauche Rive d r o i t e

.— L'Huisserie Origné •

Fig. 3
Coupe longitudinale
de l'ouvrage.

^ >° \ A l l u v i o n s modernes
P r o f i l a m o n t du lit de la A l l u v i o n s modernes ' ^ Arrêt à 6 70 m
rivière au d r o i t des sondages

Dimensions exprimées en mètres


( 1 0 0 kPa
500 200 100 50 Û A r r ê t à 13,20 m

Diagraphie de pouvoir réfléchissant Graphique des vitesses d'avancement


exprimées en secondes par
Descriptions sommaires
tranche de 10 cm de forage
+ sombre 5 10 15 20 30

Rotation - Pression 2 MPa L i m o n marron fortement sableux


J RPM = 7 0 sur t o u t le sondage et graveleux 0 0 / 3 0 , divers

0,80 Grave-sableuse (p 0 / 5 0 exep! 80 : schiste, calcaire


grés, grauwacke, quartz etc. petites passées argileuses
1,20 A p p a r i t i o n de fragments de mortier (chaux, sable
et grave) 6 0 - 8 0 c m -1" fragments de blocs divers
(moellons) S A p (retombées? )

Maçonnerie de moellons (suite)

mêmes constituants que ci-dessus (mortier


et fragments de moellons)
mais, l'ensemble étant assez résistant,
le contraste est plus marqué que ci-dessus
en ce qui concerne les fragments carottés
et l'état plus pulvérulent des horizons broyés

f en cours de sondage

Vide

Fig. 4 - Diagraphies
Poussée de l'outil 3 MPa d'avancement et de
pouvoir réfléchis-
Pas de remontée des matériaux -
sant réalisées dans
Forage en perte de pression
Profondeur (m) Sondage V P R H . Couronne à plaquettes le s o n d a g e VPRH
SP6 0 1 2 7 s u r la c u l é e rive
droite.

Le second sondage a été fait à l'aide de la sondeuse V P R H Le vide de 0.80 m rencontré sous les massifs de fondation
par le procédé CONCOR dans lequel l'outil de forage de la pile centrale et de la culée rive droite s'est manifesté à
(O 127 mm), suivi immédiatement d'un tubage, est en- chaque fois par une chute brutale des outils de forage.
traîné en rotation et soumis à une pression et à la vibration. Le sondage destructif a été abandonné sur le toit des allu-
Les sédiments sont remontés en surface à l'aide d" un fluide vions avec perte totale du fluide d'injection. Cette perte se
d'injection, ici l'air comprimé. matérialisait par un bouillonnement très important des
Les résultats de ces deux sondages, dont la coupe schéma- eaux du Vicoin.
tique est donnée sur la coupe longitudinale de l'ouvrage En cours de réalisation du sondage destructif, on a exécuté
(fig. 3), ont fait apparaître un vide de 0,80 m de hauteur une diagraphie des vitesses d'avancement exprimée en
sous la base des maçonneries. Comptée par rapport au secondes par tranches de 10 cm de forage, puis, dans ce
niveau de la chaussée, la base des fondations a été notée à forage, une diagraphie de pouvoir réfléchissant à l'aide
6,10 m sous la pile centrale et à 5,90 m sous la culée. d'une sonde photo-sensible (fig. 4).

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Dans le cas d'une reconnaissance des appuis d'un ouvrage Au moment de sa construction, cet ouvrage devait être
ancien en maçonnerie, aucun type de sondage destructif ne fondé à 5,90 m de profondeur sous le niveau de la chaussée
peut remplacer un sondage carotté de grand diamètre actuelle prise comme référence. La pile centrale a donc
(> 110 mm) avec prélèvements des matériaux quasi in- «tassé» de 20 cm à l'amont.
tacts et essais d'eau éventuels permettant de préciser l'état Les fondations étaient directes, superficielles et relative-
de fissuration des maçonneries (essais de type L U G E O N ) . ment peu encastrées. Et nous avons écrit initialement dans
La sondeuse V P R H , utilisée ici sur la culée rive droite, le dossier de reconnaissance et d'étude des fondations
n'est pas adaptée à la reconnaissance des maçonneries. que : « le niveau de fondation avait dû être établi sur les
Cependant, dans le cas particulier de cet ouvrage où un alluvions de la rivière et que ces alluvions sablo-
seul sondage carotté devait être exécuté, il a été intéressant graveleuses étaient compactes et pouvaient servir de ni-
et particulièrement fructueux de compléter l'investigation veau de fondation sous réserve qu'elles ne soient pas af-
par la réalisation d'un second forage faisant apparaître un fouillées».
vide très important sous le niveau de fondation de la culée.
Nous verrons que cette hypothèse, fondée sur le principe
La diagraphie des vitesses d'avancement met en évidence que le rocher n'est pas affouillable, s'est révélée fausse par
la nature et l'état des éléments rencontrés lors du forage la suite.
(limon, grave, mortier, moellons). On voit ainsi que la La reconnaissance avait mis en évidence un «vide» très
maçonnerie de la culée est rencontrée entre 2 m et 5,60 m important sous l'amont de la pile centrale ainsi qu'à
de profondeur sous la chaussée. l'amont de la culée rive droite, et il était alors très vraisem-
blable que d'autres zones de fondation non reconnues par
La diagraphie de pouvoir réfléchissant montre également sondage soient également très affouillées et que d'autres
la différence entre les éléments constitutifs. Elle per- vides existent sous les appuis.
met entre autres de noter les niveaux de maçonnerie. On La structure de l'ouvrage était dans un bon état de conser-
remarquera que, de 5,60 m à 5,90 m, il y a décroissance vation générale du point de vue de ses éléments constitu-
assez régulière de la luminosité mesurée, comme si le tifs. Il est certain que l'affaissement de 20 cm à l'amont de
forage commençait à s'élargir à partir de 5.60 m, et ce sur la pile centrale n'a pu se produire sans faire travailler les
une hauteur de 0,30 m. En fait, le niveau de fondation de la voûtes qui présentent quelques fissures peu ouvertes. Ces
culée rive droite était bien à 5,90 m de profondeur sous le fissures se sont développées transversalement dans les
niveau de la chaussée, l'outil ayant poussé un moellon sur deux voûtes, près des naissances des voûtes du côté de la
une hauteur de 0,30 m. C'est un inconvénient du sondage pile centrale, ainsi qu'en diagonale et parallèlement aux
destructif. tympans, mais avec une ouverture inférieure au millimè-
tre.
Sols de fondation Cet ouvrage accuse, comme beaucoup d'autres ouvrages
malheureusement, un défaut d'étanchéité qui se manifeste
A partir de 6,90 m de profondeur sous le niveau de la par la formation de calcite sous les voûtes.
chaussée au droit de la pile, et à partir de 6,40 m au droit de
la culée rive droite, on a rencontré des alluvions modernes
constituées de sables limoneux plus ou moins grossiers Nivellement de l'ouvrage
contenant des éléments graveleux de schiste d'un diamètre
de 5 mm environ (fig. 3). Deux nivellements du couronnement du parapet amont
avaient été réalisés respectivement en 1972 et 1976 par la
A partir de 7,35 m de profondeur, au droit de la pile cen- Subdivision de Laval-Loiron. Ces deux nivellements don-
trale, sous un recouvrement d'alluvions modernes de naient un affaissement de 12,5 cm de la pile centrale en
0,45 mm d'épaisseur moyenne, et à partir de 6,70 m sous la 1972 et de 15,7 cm en 1976.
culée rive droite, on a trouvé le schiste ardoisier du Silurien Le mouvement d'affaissement de la zone amont de la pile
4 - 3
S . Ce schiste, gris bleu foncé et sériciteux, est très centrale se poursuivait donc au cours du temps et, en 1977,
altéré à décomposé. Il se présente à l'état de petites pla- la valeur de cet affaissement atteignait 20 cm.
quettes avec des niveaux de consistance argileuse. Le
pendage de schistosité est oblique à subvertical. Cette
formation est très fracturée et de compacité très hétéro- Relevés des profondeurs du lit du Vicoin
gène. A partir de 12 m de profondeur, le schiste devient Lors de la reconnaissance par sondage, un relevé au fil à
nettement plus compact. plomb des profils en travers amont et aval de la rivière au
droit des deux parapets de l'ouvrage avait mis en évidence
Dans cette formation, on a réalisé deux essais pressiomé- un niveau du lit de rivière à l'amont pratiquement identique
triques après respectivement 1,30 et 2,25 m de pénétra- à celui des fondations devant l'arche rive droite, et un
tion. Les pressions limites mesurées sont respectivement abaissement moindre devant l'arche rive gauche.
de 1,3 et 2,2 MPa et les modules correspondants sont de 17
et 49 MPa. En revanche, le profil aval montrait l'existence d'une fosse
à une profondeur de 0,70 à 0,80 m sous le niveau de fonda-
tion près de la culée rive droite. Ailleurs le fond du lit était
Etat de l'ouvrage - désordres observés plus haut que le niveau de fondation.
Les niveaux et le type de fondation de l'ouvrage ont été En 1974, la berge rive droite, à l'amont de l'ouvrage, avait
obtenus à partir des deux sondages réalisés. été protégée contre l'érosion et les affouillements par la
mise en œuvre de gabions d'enrochement sur une longueur
L a base des fondations a été notée, à l'amont de l'ouvrage, de 10 m environ. A l'aval, en rive droite, le perré maçonné
à 6,10 m sous le niveau de la chaussée pour la pile centrale est totalement détruit sur une longueur de 8 à 10 m après la
et à 5,90 m pour la culée rive droite. culée.

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Reconnaissance subaquatique des fondations
Cet ouvrage avait fait l'objet en 1972 d'une reconnaissance
subaquatique à l'aide de plongeurs autonomes. Ces der-
niers n'avaient rien r e m a r q u é d'anormal alors que déjà, au
droit de la pile centrale, l'affaissement était de 15 c m . Bien
que cette reconnaissance ait eu lieu en période de crue,
dans une eau chargée ne permettant aucune visibilité et
e n c o m b r é e de bois flottants, et qu'elle ait dû être effectuée
très vite, i l est surprenant que les plongeurs n'aient pas
3
décelé l ' é n o r m e cavité de 8 à 10 m régnant sous la culée
rive droite. Il n'est pas question de mettre en cause l'utilité
de telles reconnaissances; au contraire, ces examens su-
baquatiques devraient être mieux utilisés et plus spéciale-
ment lors de reconnaissance d'ouvrages anciens: i l serait
notamment souhaitable que ces reconnaissances par plon-
geurs autonomes soient réalisées en p r é s e n c e d'ingénieurs
des Laboratoires ou des Divisions Ouvrages d'Art des
C E T E (Centre d ' é t u d e s techniques de l'Equipement), de
manière qu'elles soient plus complètes et que le rapport de
visite soit moins indigent.

Assèchement de Fig. 5 - Lit d e la rivière à l'amont de l'ouvrage

l'ouvrage et examen des fondations

Réalisation d'un barrage sur le Vicoin


Suite au rapport d'étude des fondations de l'ouvrage et
devant l'ampleur des vides décelés régnant probablement
sous une grande surface des appuis, il a é t é décidé de
mettre à sec l'ouvrage et de p r o c é d e r le plus rapidement
possible à un examen des fondations et aux travaux de
confortation.

L'ouvrage se situant à 50 m environ à l'amont du barrage


alimentant le moulin de Régereau, le lit de la rivière a été
coupé par un barrage implanté à 20 m à l'amont du pont et
réalisé en tout-venant de carrière. L e s vannes du moulin
ont été ouvertes en grand, ce qui a permis de mettre prati-
quement à sec le bief ainsi réalisé (fig. 2).

Pour éviter une m o n t é e des eaux et une submersion du


barrage provisoire, les eaux du Vicoin ont été dérivées à
travers un champ, vers un petit aqueduc passant sous le
remblai d ' a c c è s à l'ouvrage.

Examen des fondations


Le barrage a été établi les 26 et 27 septembre 1977. Et, la
rivière étant a s s é c h é e , dès le 28 septembre 1977 une visite
des fondations des appuis a confirmé et surtout aggravé Fig. 6 - F o n d a t i o n d e la p l i e c e n t r a l e : v u e a m o n t .

l'avis exprimé dans le dossier de reconnaissance des fon-


dations sur l'ampleur des d é s o r d r e s .

Les deux sondages réalisés avaient fait état d'un « vide » de


0,80 m de hauteur sous le niveau de fondation, mais ils ne
précisaient pas les dimensions en plan des c a v i t é s . L'ampleur des affouillements et du dégarnissage sous la
fondation de la culée rive droite est impressionnante: un
L e lit de la rivière est apparu très affouillé localement à vide général règne sous cette culée sur toute la longueur du
l'amont et le long de la pile centrale, ainsi que devant et à mur de front (fig. 7). E n largeur, dans le sens longitudinal
l'aval de la culée rive droite (fig. 5). de l'ouvrage, l'affouillement atteint une profondeur de 2 m
à 2,40 m (fig. 8).
L a fondation de la pile centrale est totalement affouillée sur
plus de 70 % de sa surface. L e vide de 0,80 m de hauteur L a hauteur d'affouillement, m e s u r é e à l'aplomb du mur de
moyenne règne sur la totalité de la moitié amont de cette front, est de 1 m à 1,50 m en moyenne.
pile. Ce vide est c o m b l é en partie par des souches, des Le perré de la rive droite à l'aval de l'ouvrage était anté-
branchages et des alluvions limoneuses (fig. 6). L e tiers rieurement un pavage m a ç o n n é . 11 est actuellement tota-
aval de la fondation de cette pile n'est pas affouillé. lement détruit (fig. 9).

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L a superficie des fondations de l'ouvrage se trouve pour la
moitié environ sur du vide. E n fait, et cela a pu être déter-
miné lors des travaux de confortation, les superficies de
fondation qui portaient encore étaient les suivantes:
- culée rive droite 10 à 20 % environ:
- pile centrale 30 % ;
- culée rive gauche 100 % .

Examen du lit de la rivière - affouillements

On constate que le lit du V i c o i n est tapissé d'alluvions


modernes constituées de limons, de sables plus ou moins
grossiers et de graves. L e s é l é m e n t s de grave peuvent être
très importants et atteindre des d i a m è t r e s moyens de 30 à
250 mm, ces derniers pouvant être des blocs de schiste.
Ces alluvions modernes ont une é p a i s s e u r variable de 5 à
25 c m tout au plus et, localement, on rencontre directe-
ment le substratum schisteux comme à l'amont de la pile
centrale et le long de la culée rive droite.
F i g . 7 - F o n d a t i o n d e la c u l é e rive d r o i t e v u e d e l ' a m o n t : à d r o i t e , le
U n relevé sommaire et approximatif du lit de la rivière
t a l u s d e la b e r g e rive d r o i t e r e c h a r g é e n e n r o c h e m e n t s et g a b i o n s .
réalisé au droit de l'ouvrage (fig. 10) donne le niveau du lit
en adoptant comme référence la base des fûts des appuis,
c'est-à-dire le dessus des massifs de fondation, ce niveau
étant considéré comme celui correspondant au lit de la
rivière lors de la construction de l'ouvrage.
O n remarque qu'il y a un affouillement général du l i t .
orienté sensiblement à 45° par rapport à l'axe de l'ouvrage,
qui passe devant la pile centrale à l'amont et vient heurter
la culée rive droite vers le tiers aval.
Cet affouillement général atteint une profondeur moyenne
de 1 m .
Deux fosses d'affouillements locaux sont situées respecti-
vement sous l'avant-bec de la pile centrale et au droit de la
chaîne d'angle aval de la culée rive droite. Ces affouille-
ments locaux atteignent des profondeurs de 1,50 à 1,80 m.
Les affouillements locaux sont dus à la p r é s e n c e d'obsta-
cles dans le lit de la rivière, comme l'avant-bec de la pile
centrale et la chaîne d'angle aval de la culée rive droite. L e s
affouillements g é n é r a u x sont dus au fait que l'ouvrage est
implanté dans une courbe très p r o n o n c é e où le courant doit
changer d'orientation assez brutalement. Il y a donc éro-
Fig. 8 - F o n d a t i o n d e la c u l é e rive d r o i t e v u e d e l'aval : u n m o r c e a u d e
s u b s t r a t u m s c h i s t e u x s u b s i s t e s o u s le m a s s i f d e f o n d a t i o n à l ' a p l o m b sion du lit dans la partie concave avec formation d'une
d e la c h a î n e d ' a n g l e aval (à g a u c h e s u r la p h o t o ) . mouille affectant la forme générale d'un croissant.

Sols de fondation de l'ouvrage

L'examen des massifs de fondation des deux appuis af-


fouillés fait apparaître que, sous les m a ç o n n e r i e s , subsis-
tent localement des morceaux de schiste ardoisier qui y
sont a c c r o c h é s par le liant. Deux morceaux de plusieurs
d é c i m è t r e s cube étaient nettement visibles, l ' u n sous
l'avant-bec de la pile, l'autre à l'aplomb de la chaîne d'an-
gle aval de la culée rive droite (fig. 8). Us sont r e n c o n t r é s ,
mais en moindre volume, sous d'autres zones des fonda-
tions. Ce schiste est en tout point identique à celui que l'on
trouve dans le lit de la rivière.
Cela prouve que, loin d ' ê t r e fondé sur les alluvions, cet
ouvrage l'a été directement sur le rocher. L'encastrement
des massifs de fondation devait être faible et de l'ordre de
10 à 20 cm dans le substratum schisteux. Ce schiste, m ê m e
très altéré et fracturé avec des joints à consistance argi-
leuse, est n é a n m o i n s très compact et p r é s e n t e des caracté-
ristiques m é c a n i q u e s largement suffisantes pour asseoir
une fondation. U n e pression admissible de 300 kPa peut
Fig. 9 - C u l é e rive d r o i t e et le perré - v u e d e l'aval. être retenue en surface sur un tel m a t é r i a u .

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Ainsi donc, il est fort vraisemblable que l'ouvrage ait été nement est modifié. Cette modification intervient lors
construit à sec, à côté du lit de la rivière le V i c o i n , d'ail- d'une extraction en déblai, ou lorsque la profondeur sous le
leurs, i l est implanté à flanc de vallée. A p r è s édification, le terrain naturel est modifiée, ou encore lorsque le sol est
cours du lit a été dérivé pour passer sous l'ouvrage et exposé aux agents a t m o s p h é r i q u e s . Ces schistes passent
l'ancien lit comblé par les remblais d ' a c c è s . Cette techni- alors d'un état rocheux, parfois très compact, à un état de
que de construire à sec à côté de la rivière, puis de dériver roche tendre, voire de sol.
ensuite son cours, était assez habituelle il y a un siècle.
Les essais d'altérabilité réalisés en laboratoire ont bien mis
Les sols de fondation de l'ouvrage ont subi une érosion très en évidence ces p h é n o m è n e s :
ancienne au cours des temps géologiques (érosion de la
- l'essai de délitage par choc thermique donne un résul-
vallée) puis, sous des dépôts alluvionnaires, ils ont été
tat élevé qui caractérise une sensibilité importante à
soumis à l'action de l'air et de l'eau qui ont contribué à
l'altérer. Après la construction du pont, le schiste a été l'altération par éclatement en feuillets ;
soumis à l'action erosive de l'eau. Cette action s'est mani- - l'essai à l'eau o x y g é n é e qui permet de déterminer la
festée par un lessivage préalable des joints entre les pla- p r é s e n c e de minéraux gonflants a montré que ce
quettes de schiste puis par un e n t r a î n e m e n t de celles-ci. O n schiste était sensible au gonflement;
note m ê m e dans le lit de la rivière des morceaux de plu- - l'essai au choc montre que ce matériau se pulvérise
sieurs d é c i m è t r e s cube de schiste, a r r a c h é s et e n t r a î n é s . assez facilement ;
- l'essai au bleu de m é t h y l è n e qui caractérise la frac-
L'action erosive de l'eau que l'on constate actuellement tion argileuse a donné des valeurs é l e v é e s .
est donc ancienne, elle a été progressive et a débuté dès la
fin de l'édification de l'ouvrage. On peut chiffrer très gros- Sans être exhaustif sur ces essais, on peut conclure que
sièrement l'amplitude de cette action erosive, dans ce cas c'est une roche très tendre dont l'altération est déjà com-
particulier de sol et de site, à la valeur de 0,5 à 2 cm par an m e n c é e , et qu'elle est très p e r m é a b l e à l'altération ; elle ne
environ. demande q u ' à évoluer si on modifie son environnement.

Sous les appuis du pont, l'état d'altération du schiste était


tel que la roche avait dépassé le stade de roche tendre pour
Etude de l'état du schiste aboutir à l'équivalent d'un sol surconsolidé assez facile à
affouiller.
Le schiste r e n c o n t r é sous le V i c o i n est un schiste sédimen-
taire, donc peu m é t a p o r p h i s é . du Silurien. Ces schistes Si l'on veut maintenir l'état d'équilibre précaire d'un tel
p r é s e n t e n t l'inconvénient de pouvoir s'altérer très rapide- matériau, il faut le protéger et respecter son environne-
ment. Ils perdent leurs propriétés m é c a n i q u e s par d é c o m - ment. Cela a été obtenu grâce aux travaux de confortation
pression et évolution minéralogique lorsque leur environ- entrepris et décrits ci-dessous.

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Directement sous la fondation de la pile, les dépôts de
Confortation des fondations sable, vase, bois et souches ont été retirés à l'aide d'une
Du point de vue de la structure, l'ouvrage tient remarqua- raclette. Il est certain que le schiste très altéré de la surface
blement bien eu égard aux efforts auxquels il est soumis, du n'apas été totalement extrait, tout au plus nettoyé. Cepen-
fait que les charges se reportent sur les remblais d'accès. dant, s'il n'était pas pensable de terrasser directement sous
On notera également la qualité des maçonneries qui, tant la fondation sans prendre des risques importants pour le
pour la pile dans la demi-partie amont que pour la culée rive personnel, on aurait pu mettre en œuvre une lance à eau
droite, travaillent en traction, les fondations étant «sus- sous une pression de 600 kPa environ pour nettoyer le
pendues» à la structure de l'ouvrage. rocher.
L'ouvrage ne présentant pas de désordres trop importants Le blocage de la fondation a été assuré en coulant à pleine
ou pouvant entraîner des risques vis-à-vis de la sécurité, il fouille un béton dosé à 350 kg/m . Ce béton a été mis en 3

a été décidé de conforter ses fondations. Il importait en œuvre à la pompe et vibré, jusqu'à atteindre pratiquement
effet de garantir au plus vite la sécurité des appuis dès lors le niveau supérieur du massif de fondation (fig. 12). U n
que des vides très importants sous les fondations avaient 3
volume total de 48 m de béton a été mis en œuvre dans les
été mis en évidence. fouilles amont de la pile centrale.
La solution adoptée, l'ouvrage étant à sec, a été d'asseoir
les massifs de fondation directement sur le rocher après La confortation de la pile centrale a été complétée par la
l'avoir décapé, avec interposition d'un massif de béton. réalisation, à partir de l'aval, de deux fouilles adjacentes à
Les travaux ont débuté le 7 octobre 1977. la fondation, dans le prolongement des deux fouilles pré-
cédentes. Ces fouilles ont été arrêtées à 1,75 m du tympan
3
aval et un volume de 42 m de béton y a été mis en œuvre.
Conlortation de la pile centrale Notons qu'elles n'ont été réalisées qu'après confortation
Pour assurer un report correct des charges du massif de de la culée rive droite.
fondation sur le sol de fondation, il importait de nettoyer et
de gratter le schiste directement sous l'appui. Pour ce faire,
à l'aide d'une pelle mécanique descendue dans le lit de la
rivière asséchée, deux rigoles périphériques de 1 m de
largeur ont été creusées à droite et à gauche de la zone
amont de la pile centrale. Les fouilles ont été arrêtées à une
longueur de bras de la pelle mécanique, de telle manière
qu'à aucun moment la cabine de cette dernière ne soit
située sous l'ouvrage. Les fouilles avaient ainsi une lon-
gueur de 4,50 m (comptée à partir du tympan) et se rejoi-
gnaient dans une fouille creusée devant l'avant-bec
(fig. 11). Le creusement de la fouille n'a pas posé de diffi-
culté particulière, le schiste altéré étant aisé à terrasser.
Néanmoins, ce matériau reste compact en place, tout en
étant extrêmement sensible à l'eau et au remaniement.

Fig. 12 - Pile c e n t r a l e : c o n f o r t a t i o n p a r b l o c a g e d e s f o n d a t i o n s
sur u n massif de béton.

Confortation des culées


Suivant un processus analogue, les deux culées ont été
confortées par réalisation de fouilles à l'aplomb du piédroit
et blocage par un béton mis à la pompe et vibré.
Devant la culée rive droite (fig. 13). la fouille, faite d'abord
à l'amont sur la moitié de la longueur, puis à l'aval, avait
une largeur de 2,50 m et une longueur totale égale à la
longueur de la culée. Dans cette fouille, un volume total de
3 3
60 m de béton dosé à 300 kg/m a été mis en œuvre.
Devant la culée rive gauche, de la même manière, une
Fig. 11 - C o n f o r t a t i o n d e l à pile c e n t r a l e : c r e u s e m e n t d e d e u x rigoles
fouille de 1,20 m de large et de 2 m de profondeur a été
3
p é r i p h é r i q u e s et e n avant-bec, d a n s le schiste. terrassée puis remplie de 22 m de béton.

12
Rive gauche Rive d r o i t e

Fig. 13 - C o n f o r t a t i o n des f o n d a t i o n s par réalisation de massifs de b é t o n et d ' u n radier général. C o u p e l o n g i t u d i n a l e de l'ouvrage.

Travaux complémentaires A i n s i , l ' a f f a i s s e m e n t de 20 c m de l a p i l e c e n t r a l e d u p o n t de


R é g e r e a u sur le V i c o i n é t a i t b i e n s i g n i f i c a t i f d ' u n d é s o r d r e
E n c o m p l é m e n t des travaux confortatifs des fondations,
g r a v e d a n s l e s f o n d a t i o n s d e l ' o u v r a g e , et c e t é l é m e n t a
o n a r é a l i s é u n r a d i e r g é n é r a l s o u s l ' o u v r a g e de m a n i è r e à
servi d'alarme, tandis que l a c u l é e rive droite, pourtant
c r é e r une liaison entre les massifs p o u r é v i t e r tout n o u v e l
nettement plus affouillée encore, ne p r é s e n t a i t pas de d é -
affouillement sous l ' o u v r a g e . U n parafouille a é t é c r e u s é à
sordres visibles en superstructure.
l ' a m o n t de l ' o u v r a g e et q u e l q u e s e n r o c h e m e n t s o n t é t é m i s
en œ u v r e pour redonner un profil e n long sensiblement L ' é t u d e d u L a b o r a t o i r e entreprise alors a bien m i s en
p l a n a u l i t de l a r i v i è r e . é v i d e n c e les n i v e a u x de f o n d a t i o n a i n s i q u e les n i v e a u x et
la n a t u r e des sols de f o n d a t i o n , p e r m e t t a n t a i n s i d ' é t u d i e r
E n f i n , e n rive d r o i t e , à l ' a v a l , le p e r r é a é t é r e c o n s t i t u é e n
une solution confortative à mettre en œ u v r e très rapide-
r é a l i s a n t une l o n g r i n e de p i e d et u n v o i l e e n b é t o n s u r u n e
m e n t . A u s s i , d è s l a f i n de l a r é a l i s a t i o n d u p r e m i e r s o n d a g e ,
a r m a t u r e e n treillis s o u d é .
la circulation sur l'ouvrage était-elle totalement interrom-
C e s t r a v a u x c o m p l é m e n t a i r e s é t a i e n t i m p é r a t i f s si l ' o n n e pue p o u r g a r a n t i r l a s é c u r i t é d e s u s a g e r s .
v o u l a i t pas v o i r se r e p r o d u i r e des d é s o r d r e s soit p a r a f f o u i l -
O n r e t i e n d r a q u ' i l faut ê t r e t r è s p r u d e n t d a n s l a d i s t i n c t i o n
l e m e n t s des m a s s i f s de c o n f o r t a t i o n , soit p a r u n e é r o s i o n
des sols a f f o u i l l a b l e s o u n o n a f f o u i l l a b l e s . S ' i l p a r a î t é v i -
i n t e r n e de l a c u l é e r i v e d r o i t e a p r è s contournement.
dent q u e des t e r r a i n s m e u b l e s , s a b l e s , g r a v e s , v a s e , a r g i l e ,
m a r n e s t e n d r e s , s o n t a i s é m e n t a f f o u i l l a b l e s , i l faut é g a l e -
m e n t se p e r s u a d e r q u e l e r o c h e r est l u i a u s s i affouillable.
m ê m e d a n s d e s rivières à r é g i m e n o n t o r r e n t i e l . L e r o c h e r
Conclusions est a f f o u i l l a b l e , c ' e s t u n e q u e s t i o n de t e m p s et de r a p i d i t é
H o r m i s les visites subaquatiques avec une auscultation d'altération.
a t t e n t i v e d e s a p p u i s et d e s s o l s de f o n d a t i o n p a r d e s p l o n -
S i n o s a n c i e n s a v a i e n t c o n n u cette r e c o m m a n d a t i o n de
g e u r s a u t o n o m e s , i l n ' e x i s t e a c t u e l l e m e n t pas de m o y e n de
J . - R . R o b i n s o n (1958) : « C'est la considération du niveau
s u r v e i l l a n c e d i r e c t e de l ' é t a t des f o n d a t i o n s e n site a q u a t i -
des uffouillements et non celle de la résistance mécanique
q u e . Q u a n d d e s f o n d a t i o n s d ' o u v r a g e s o n t l ' o b j e t de d é -
du sol qui doit faire choisir le niveau de fondation •>, i l s
s o r d r e s , c e l a se m a n i f e s t e g é n é r a l e m e n t p a r des f i s s u r e s et
n ' a u r a i e n t p e u t - ê t r e p a s f o n d é l e p o n t de R é g e r e a u b e a u -
des d é f o r m a t i o n s au n i v e a u de l a s u p e r s t r u c t u r e . Aussi
c o u p p l u s b a s , m a i s a u r a i e n t a l o r s m o d i f i é le t r a c é d e l a
est-il t r è s i m p o r t a n t de s u i v r e les t a s s e m e n t s , o u l ' a b s e n c e
rivière p o u r s u p p r i m e r le c o u d e à l ' a m o n t q u i fut l a c a u s e
de t a s s e m e n t , d e s o u v r a g e s à p a r t i r d e r e p è r e s de n i v e l l e -
des a f f o u i l l e m e n t s s o u s l ' o u v r a g e , e t a u r a i e n t r é a l i s é u n
m e n t i m p l a n t é s s u r des p a r t i e s d ' o u v r a g e s n e r i s q u a n t p a s
radier. Dv• •• ,
d ' ê t r e m o d i f i é e s o u de d i s p a r a î t r e . Kedi^e en décembre 1977

• R O B I N S O N J.-R.. 1458, Piles . C u l é e s et cintres des ponts, Dunod. Paris.

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