Vous êtes sur la page 1sur 14

Cours physique nucléaire S5 Pr: R.

El MRABET

Chapitre I

Notions fondamentales de la Cinématique et la Dynamique relativistes

I-Introduction
La relativité restreinte est applicable aux particules libres de vitesse 𝒗 constante proche à la
vitesse de propagation de la lumière c. Dans ce chapitre, Nous commencerons par poser les
bases de la cinématique relativiste, puis nous terminons par les fondements de la dynamique
relativiste, et qui sont indispensables à l’étude des collisions.

I-Principes de la cinématique relativiste :


I.1. Postulats de la relativité restreinte :
Sur l’expérience de Michelson (1887) qui a voulu mesurer la vitesse de translation d’un
référentiel galiléen (la Terre), sur cela, Einstein a énoncé les deux principes où postulats de la
relativité restreinte :

• 𝟏er postulat: Toutes les lois physiques de la nature sont invariantes dans tous les
référentiels galiléens (ou inertiels) en translation rectiligne uniforme les uns par
rapport aux autres et dans lesquels l'espace est homogène, isotrope et le temps
uniforme. Ce premier postulat correspond au principe de relativité, évoqué en
mécanique classique.

• 𝟐ème postulat : La vitesse de la lumière dans le vide est constante (𝑐 =


299792458 m/s ) dans tous les référentiels galiléens. C'est la vitesse limite de
propagation des interactions.

I.2. Mécanique classique et transformation de Galilée


Soit 𝑅 ′ un référentiel galiléen en translation
rectiligne uniforme suivant l’axe Ox à la vitesse 𝑢
par rapport à 𝑅.

La transformation permettant de passer des


coordonnées (𝑥, 𝑦, 𝑧) d'un point 𝑀 dans 𝑅, à ses
coordonnées (𝑥 ′ , 𝑦 ′ , 𝑧 ′ ) dans 𝑅 ′ au même instant,
est la transformation de Galilée :

1
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

𝑥 ′ = 𝑥 − 𝑢𝑡
𝑦′ = 𝑦
𝑧′ = 𝑧
𝑡′ = 𝑡

Les lois de composition des vitesses s'obtiennent en dérivant les relations précédentes par
rapport au temps. Elles s'écrivent :

𝑣𝑥′ = 𝑣𝑥 − 𝑢
𝑣𝑦′ = 𝑣𝑦 .
𝑣𝑧′ = 𝑣𝑧

En dérivant une nouvelle fois on obtient les lois de composition de l'accélération :

𝑎𝑥 ′ = 𝑎𝑥
𝑎𝑦′ = 𝑎𝑦 .
𝑎𝑧′ = 𝑎𝑧

Il y a invariance de l'accélération par changement de référentiel galiléen.

En mécanique classique la masse est un invariant. Pour un point matériel 𝑀 de masse 𝑚,


soumis à une force ⃗𝑭, le principe fondamental de la mécanique classique s'écrit 𝐅 = ma⃗.
D’autre part 𝐅 ′ = ma⃗′ . Donc 𝐅 = 𝐅 ′ :la force est invariante par changement de référentiel et
le principe de relativité est vérifié. Ce principe qui stipule que toutes les lois physiques de la
nature sont les mêmes dans tous les référentiels galiléen est satisfait lorsque l'on associe à la
mécanique classique la transformation de Galilée. Si l'on essayait d'associer d'autres lois
physiques, de l'électromagnétisme par exemple, à la transformation de Galilée, ce principe ne
serait plus vérifié comme nous allons le voir.

I.3. Mise en défaut de la transformation de Galilée


I.3.1. Incompatibilité avec l'électromagnétisme :
Appliquons la loi de composition des vitesses à la vitesse de propagation de la lumière. Pour
cela, considérons une source lumineuse ∈ au réf R’ dans lequel la vitesse de la lumière est
égale à c. Par rapport à R, elle devrait être égale à v + c ⟹ contradiction avec le principe de
la relativité.

2
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

I.4. Transformation de Lorentz

I.4.1 Evènements et intervalles


Un événement est caractérisé par la donnée de trois coordonnées spatiales et une coordonnée
temporelle dans un référentiel galiléen.

Considérons deux événements quelconques 𝑀1 de coordonnées (𝑐𝑡1 , 𝑥1 , 𝑦1 , 𝑧1 ) et 𝑀2 de


coordonnées (ct 2 , x2 , y2 , z2 ) dans un référentiel galiléen 𝑅, On appelle intervalle d’espace-
temps l'intervalle 𝑠12 entre deux évènements quelconques 𝑀1 (𝑐𝑡1 , 𝑥1 , 𝑦1 , 𝑧1 ) et
M2 (ct 2 , x2 , y2 , z2 ) définie par :

2
𝑠1,2 = 𝑐 2 (𝑡2 − 𝑡1 )2 − (𝑥2 − 𝑥1 )2 − (𝑦2 − 𝑦1 )2 − (𝑧2 − 𝑧1 )2 .

Dans un autre référentiel 𝑅 ′ où les coordonnées de 𝑀1 et 𝑀2 sont (𝑐𝑡1′ , 𝑥1′ , 𝑦1′ , 𝑧1′ ) et

(𝑐𝑡2′ , 𝑥2′ , 𝑦2′ , 𝑧2′ ). Dans 𝑅 ′ , l'intervalle 𝑠1,2 entre 𝑀1 et 𝑀2 est tel que :

′2
𝑠1,2 = 𝑐 2 (𝑡2′ − 𝑡1′ )2 − (𝑥2′ − 𝑥1′ )2 − (𝑦2′ − 𝑦1′ )2 − (𝑧2′ − 𝑧1′ )2 .

2 ′2
Cette quantité est invariante vis à vis d'un changement de référentiel galiléen : 𝑠1,2 = 𝑠1,2 .

Si 𝑀1 correspondant à l'émission d'un signal lumineux, et un événement 𝑀2 correspondant à


′2 2
la réception de ce signal. Dans ce cas l'intervalle 𝑠12 = 𝑠1,2 = 0.

On a alors la relation :

𝑐 2 (𝑡2 − 𝑡1 )2 = (𝑥2 − 𝑥1 )2 + (𝑦2 − 𝑦1 )2 + (𝑧2 − 𝑧1 )2

I.4.2 Transformation spéciale de Lorentz


Nous cherchons maintenant à établir de façon explicite la loi de transformation permettant de
passer des coordonnées d'un événement 𝑀(𝑐𝑡, 𝑥, 𝑦, 𝑧) dans un référentiel galiléen 𝑅, à ses
coordonnées (𝑐𝑡 ′ , 𝑥 ′ , 𝑦 ′ , 𝑧 ′ ) dans un autre référentiel galiléen 𝑅 ′ . Supposons que R′ se déplace
à la vitesse 𝑢 par rapport à R, les axes 𝑂𝑥 et 𝑂𝑥 ′ restant parallèles. 𝐴 l'instant initial 𝑡 = 0, les
évènements origine 𝑂 et 𝑂′ coïncident. Dans ces conditions, la transformation cherchée
s'appelle la transformation spéciale de Lorentz.

Remarquons tout d'abord que les coordonnées y et 𝑧 ne sont pas affectées. Il en résulte :

𝑦 ′ = 𝑦 et 𝑧 ′ = 𝑧.

3
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

Supposons que la transformation est linéaire. Le temps étant uniforme, l'espace homogène et
isotrope, il nous reste à déterminer quatre coefficients, 𝑎, 𝑏, 𝑑 et e en fonction de 𝑢 tels que :

𝑐𝑡 ′ 𝑎(𝑢) 𝑏(𝑢) 𝑐𝑡
( ′ ) = (𝑑(𝑢) ) ( ).
𝑒(𝑢) 𝑥
𝑥

Pour cela, utilisons l'invariance relativiste de l'intervalle entre O et M :

𝑐 2 𝑡 ′2 − 𝑥 ′2 = (𝑎𝑐𝑡 + 𝑏𝑥)2 − (𝑑𝑐𝑡 + 𝑒𝑥)2


= (𝑎2 − 𝑑 2 )𝑐 2 𝑡 2 + (𝑏 2 − 𝑒 2 )𝑥 2 + 2(𝑎𝑏 − 𝑒𝑑)𝑐𝑡𝑥 = 𝑐 2 𝑡 2 − 𝑥 2 .

On déduit trois relations par identification :

𝑎2 − 𝑑 2 = 1 (1)
𝑏 2 − 𝑒 2 = −1. (2)
𝑎𝑏 − 𝑒𝑑 = 0 (3)

Une quatrième relation s'obtient avec l'origine 𝑂′ dans 𝑅 ′ en 𝑥 ′ = 0, qui se transforme en 𝑂


dans 𝑅 en 𝑥 = 𝑢𝑡, d'où 0 = 𝑑𝑐𝑡 + 𝑒𝑢𝑡 (4). En posant 𝛽 = 𝑢/𝑐, il vient :

𝑑 = −𝛽𝑒.

On reporte 𝑑 dans (3) et on obtient : 𝑏 = −𝛽𝑒 2 /𝑎. Puis 𝑑 et 𝑏 dans (1) et (2) donne :

𝑎2 − 𝛽 2 𝑒 2 = 1 (5)
𝛽 2 𝑒 4 − 𝑒 2 𝑎2 = −𝑎2 (6)

1
D’après (5) on a : 𝑎2 = 1 + 𝛽 2 𝑒 2 , on remplace 𝑎2 dans (6), on obtient : 𝑒 2 =
(𝛽 2 +1)

Finalement, en posant 𝛾 = 1/√1 − 𝛽 2, on obtient :

e = ±𝛾

D'après (4) : 𝑑 = ∓𝛽𝛾.

De (1) et (2) on déduit : 𝑎 = ±𝛾 et 𝑏 = ∓𝛽𝛾,

Lorsque u tend vers 0 , la transformation correspond à la matrice identité. On lève ainsi


l'indétermination des signes et il vient :

4
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

𝑐𝑡 ′ 𝛾 −𝛽𝛾 𝑐𝑡
( ′)= ( )( )
𝑥 −𝛽𝛾 𝛾 𝑥

La transformation spéciale de Lorentz s'écrit :

𝒕′ = 𝜸(𝒕 − 𝒖𝒙/𝒄𝟐 )
(𝒙 − 𝒖𝒕)
𝒙′ =
√𝟏 − 𝒖𝟐 /𝒄𝟐
𝒚′ = 𝒚
𝒛′ = 𝒛

où bien :

𝒄𝒕′ 𝒄𝒕
𝜸 −𝜷𝜸 𝟎 𝟎

( 𝒙′ ) = −𝜷𝜸 𝜸 𝟎 𝟎 ( 𝐱 )
𝒚 𝟎 𝟏𝟎 𝐲
𝟎
𝒛′
( 𝟎 𝟎 𝟎 𝟏) 𝐳

I.4.3. Loi de composition des vitesses


A partir de la transformation spéciale de Lorentz, on obtient par différentiation :

𝑑𝑡 ′ = 𝛾(𝑑𝑡 − 𝑢𝑑𝑥/𝑐 2 )
𝑑𝑥 ′ = 𝛾(𝑑𝑥 − 𝑢𝑑𝑡)
𝑑𝑦 ′ = 𝑑𝑦
𝑑𝑧 ′ = 𝑑𝑧

Et puisque dans 𝑅 ′ les composantes de la vitesse d'un point 𝑀 sont 𝑣𝑥′ = 𝑑𝑥 ′ /𝑑𝑡 ′ , 𝑣𝑦′ =
𝑑𝑦 ′ /𝑑𝑡 ′ et vz′ = dz ′ /dt ′ , la loi de composition des vitesses s'écrit :

𝒗𝒙 − 𝒖
𝒗′𝒙 =
𝟏 − 𝒖𝒗𝒙 /𝒄𝟐
√𝟏 − 𝒖𝟐 /𝒄𝟐
𝒗′𝒚 = 𝒗𝒚
𝟏 − 𝒖𝒗𝒙 /𝒄𝟐
√𝟏 − 𝒖𝟐 /𝒄𝟐
𝒗′𝒛 = 𝒗𝒛
𝟏 − 𝒖𝒗𝒙 /𝒄𝟐

Remarque :
Pour passer à la transformation réciproque on remplace u par – u :

5
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

𝑡 = 𝛾(𝑡 ′ + 𝑢𝑥 ′ /𝑐 2 )
(𝑥 ′ + 𝑢𝑡 ′ )
𝑥=
√1 − 𝑢2 /𝑐 2
𝑦′ = 𝑦
𝑧′ = 𝑧

On retrouve également la transformée de Galilé pour 𝛽 ≪ 1.

I.5. Temps propre, longueur propre

I.5.1. Temps propre


Considérons une particule M en mouvement par rapport à un référentiel galiléen R. Son
mouvement n'étant pas forcément rectiligne uniforme, à chaque instant, on peut introduire un
référentiel galiléen R′ où la particule est immobile, appelé référentiel propre ou référentiel
tangent de la particule. Il a la vitesse 𝐯 de celle-ci à l'instant considéré et nous supposerons
que l'origine O' de son repère, coïncide avec 𝑀.

Dans 𝑅, l'intervalle entre deux évènements infiniment proches, 𝑀(𝑐𝑡, 𝑥, 𝑦, 𝑧) et 𝑀 + 𝑑𝑀


(𝑐(𝑡 + 𝑑𝑡), 𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑦 + 𝑑𝑦, 𝑧 + 𝑑𝑧) est :

𝑑𝑠 2 = 𝑐 2 𝑑𝑡 2 − 𝑑𝑥 2 − 𝑑𝑦 2 − 𝑑𝑧 2

Pendant le temps dt, la particule s'est déplacée de dl tel que :

𝑑𝑙
dl2 = dx 2 + dy 2 + dz 2 = v 2 dt 2 (𝑣 = )
𝑑𝑡

D'où : 𝑑𝑠 2 = 𝑐 2 𝑑𝑡 2 − 𝑣 2 𝑑𝑡 2 = 𝑐 2 𝑑𝑡 2 (1 − 𝑣 2 /𝑐 2 )

Dans le référentiel propre R′ , la vitesse de la particule est nulle et l'intervalle de temps propre
2
dt ′ est défini par la relation: ds′2 = c 2 dt ′

L'intervalle dt ′ est un invariant relativiste au même titre que ds ′ = ds. Le temps propre de
la particule t', s'obtient par intégration de dt' dans les différents référentiels propres introduit
au cours du temps. D'après les deux relations précédentes:

1
𝑑𝑡 = 𝛾𝑑𝑡 ′ avec 𝛾 =
√1 − 𝑣 2 /𝑐 2

6
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

L'intervalle de temps propre 𝐝𝐭 ′ , mesuré dans R′ est plus court que l'intervalle dt mesuré
dans R (dt ′ < 𝑑𝑡) car 𝛾 > 1. Autrement dit, le temps s'écoule moins vite dans le référentiel
propre que dans 𝑅. On dit qu'il 𝑦 a dilatation du temps.

I.5.2. Longueur propre


Considérons une barre en mouvement par rapport à un référentiel galiléen R. A chaque
instant, définissons son référentiel propre 𝑅 ′ et plaçons l'axe Ox' parallèle à la barre.

La longueur propre d'une barre est la longueur de cette barre dans son référentiel propre.
Nous la notons Δ𝑥 ′ = 𝑥𝐵′ − 𝑥𝐴′ . Pour connaître la longueur de la barre dans 𝑅, il suffit de
déterminer la distance Δ𝑥 = 𝑥𝐵 − 𝑥𝐴 séparant les deux évènements correspondant aux
extrémités de la barre au même instant, c'est à dire pour Δt = 0. Or la transformation spéciale
de Lorentz nous donne :

Δ𝑥 ′ = 𝛾(Δ𝑥 − 𝑣Δ𝑡).

1
D'où : Δx ′ = 𝛾Δx avec 𝛾 =
√1−v2 /c2

Dans la direction du mouvement, la longueur mesurée dans R est plus petite que celle mesurée
dans R′ . On dit qu'il y a contraction des longueurs. Mais dans une direction perpendiculaire
au mouvement, la longueur est la même puisque Δ𝑦 ′ = Δ𝑦 et Δ𝑧 ′ = Δ𝑧.

7
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

I.5.3. Exemples : Paradoxe des jumeaux :


Au début de l’expérience, P et R, deux jumeaux ont 40
ans. P part pour un voyage dans la constellation X située à
20 années lumières, à la vitesse de 0,95c. Dès qu’il a
atteint X, il retourne instantanément vers la Terre où
l’attend R qui n’a pas voyagé. Vu de la terre le voyage de
P à duré 42 ans, alors que dans le référentiel mobile
attaché à la fusée de P le temps a été de 13 années.

Conclusion : quand les deux jumeaux se retrouvent, P a 53 ans, alors que R a 82 ans. Le
paradoxe vient du fait que le raisonnement symétrique conduit au résultat opposé : Si la fusée
est considéré comme fixe et la terre animée d’un mouvement inverse au précédent, alors en
fin de compte P devrait avoir plus vieilli que R.

I.6.Quadrivecteur

I.6.1 quadrivecteur position :

I.6.1.1 Définition :
Les coordonnées (𝑐𝑡, 𝑥, 𝑦, 𝑧) d'un événement dans un référentiel galiléen, peuvent être
considérés comme les composantes d'un quadrivecteur (4-vecteur) 𝑅⃗ dans un espace vectoriel
à quatre dimensions appelé aussi Univers de Minkowski:

𝑅⃗ (𝑥0 , 𝑥1 , 𝑥2 , 𝑥3 ) 𝑡𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒: (𝑥0 = 𝑐𝑡, 𝑥1 = 𝑥, 𝑥2 = 𝑦, 𝑥3 = 𝑧)

Puisque x, y, z sont les composantes du vecteur position 𝐫 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑶𝑴 dans l'espace ordinaire à
trois dimensions, nous écrirons également :

⃗𝑹
⃗ (𝒄𝒕, 𝒙, 𝒚, 𝒛) = 𝑹
⃗⃗ (𝒄𝒕, 𝒓
⃗)

1.6.1.1Produit scalaire et norme :


le produit scalaire entre deux quadrivecteurs 𝑅⃗ et 𝑅⃗ ′ de composantes 𝑥𝑖 et 𝑦𝑖 est donné par:

𝑅⃗ ⋅ 𝑅⃗ ′ = 𝑥0 𝑦0 − 𝑥1 𝑦1 − 𝑥2 𝑦2 − 𝑥3 𝑦3

Le produit scalaire de deux 4-vecteurs à la propriété d’être invariant dans tout changement de
référentiel galiléen. À tout quadrivecteur on associe le scalaire :

𝑥02 − 𝑥12 − 𝑥22 − 𝑥32

8
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

C'est la pseudo-norme du quadrivecteur. Elle est égale à : 𝑐 2 𝑡 2 − 𝑥 2 − 𝑦 2 − 𝑧 2 , elle est


invariante dans tout changement de référentiel galiléen.

I.6.2. Quadrivecteur vitesse


Soit une particule en mouvement à une vitesse arbitraire 𝐯, par rapport à un référentiel
galiléen R. à un instant t dans R, il existe un référentiel propre R′ où la particule est au repos.
Le quadrivecteur vitesse 𝑉 est le déplacement élémentaire de l'événement M associé à la
particule, pendant le temps propre dt ′ . Le quadrivecteur vitesse s'écrit alors à partir du
quadrivecteur position ⃗R:

⃗⃗
𝐝𝐑
⃗ =
𝐕
𝐝𝐭 ′

Mais dans 𝑅, 𝑑𝑡 = 𝛾𝑑𝑡 ′ avec 𝛾 = 1/√1 − 𝑣 2 /𝑐 2 et donc :


𝑑R
⃗ =𝛾
V
𝑑𝑡

⃗ = (ct, 𝐫), le quadrivecteur vitesse 𝑉 s'écrit :


En utilisant la notation R

⃗ = 𝜸(𝐜, 𝐯⃗)
𝐕

Et ses composantes :

𝑉𝑖 = (𝑣0 = 𝛾𝑐, 𝑣1 = 𝛾𝑣𝑥 , 𝑣2 = 𝛾𝑣𝑦 , 𝑣3 = 𝛾𝑣𝑧 )

La pseudo-norme de 𝑉 est :

𝑉 2 = 𝑉𝑖 𝑉𝑖 = 𝑣0 2 −𝑣1 2 − 𝑣2 2 − 𝑣3 2 = 𝛾 2 𝑐 2 − 𝛾 2 𝑣𝑥 2 − 𝛾 2 𝑣𝑦 2 − 𝛾 2 𝑣𝑧 2 = 𝛾 2 (𝑐 2 − 𝑣 2 )
𝑣2 1 𝑣2
= 𝛾 2 𝑐 2 (1 − )= 𝑐 2 (1 − ) = 𝑐2.
𝑐2 𝑣2 𝑐2
(1 − )
𝑐2

Elle est invariante relativiste.

II Dynamique relativiste
II.1 Quadrivecteur énergie-impulsion

9
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

En cinématique relativiste, nous savons que le quadrivecteur vitesse d’une particule en


mouvement à la vitesse v par rapport à un référentiel galiléen R est :
⃗ = 𝜸(𝐜, 𝐯⃗).
𝐕

avec 𝛾 = 1/√1 − 𝑣 2 /𝑐 2 . Soit 𝑚0 est la masse propre de la particule (au repos), le


quadrivecteur énergie impulsion ⃗P est défini par : 𝑃⃗ = 𝑚0 V
⃗ = 𝑚0 𝛾(c, 𝐯⃗) = (𝑚0 𝛾𝑐, 𝑚0 𝛾𝐯⃗).

𝑚0 v
, le terme 𝑚0 𝛾v = est au second ordre en v/c près égal à 𝑚0 v aux petites vitesses,
√1−𝑣 2 /𝑐 2

c’est à dire que l’on retrouve la définition classique de la quantité de mouvement. Nous
définirons donc la quantité de mouvement dans le cadre de la théorie de la relativité par :

𝒎𝟎 𝐯⃗
⃗ =
𝐩
√𝟏 − 𝒗𝟐 /𝒄𝟐

En faisant un développement limité pour le second terme m𝛾𝑐, on a :


𝑚0 𝑐 2 1 𝑣2
𝑚0 𝛾𝑐 = ≈ 𝑚0 𝑐 2 (1 + ) = 𝑚0 𝑐 2 + 𝑇
√1 − 𝑣 2 /𝑐 2 2 𝑐2

On retrouve l’énergie cinétique dans le second terme du développement plus une énergie au
repos 𝑚0 𝑐 2 que l’on note 𝐸0 , on pose 𝐸 = 𝐸0 + 𝑇, où 𝐸 est l’énergie relativiste de la particule
dans R. on définit l’énergie totale relativiste d’un point de masse m et de vitesse v par :

𝒎𝟎 𝒄𝟐
𝐄=
√𝟏 − 𝒗𝟐 /𝒄𝟐

on revient au quadrivecteur quantité de mouvement que l’on renommera quadrivecteur


énergie-impulsion 𝑃⃗ et dont l’expression est :

𝑬
⃗𝑷
⃗ = ( ,𝐩
⃗)
𝒄

Par définition d’un quadrivecteur, les composantes de P se transforment suivant la


transformation spéciale de Lorentz :

10
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

𝐸′ 𝐸
γ −𝛽γ 0 0
𝑐
𝑝𝑥′ = (−𝛽γ γ 0 0) 𝑝𝑐
𝑥
𝑝𝑦′ 0 0 1 0 𝑝𝑦
0 0 0 1
( 𝑝𝑧′ ) ( 𝑝𝑧 )

𝐸
D’où : 𝐸 ′ = γ(E − v𝑝𝑥 ), 𝑝𝑥′ = γ(𝑝𝑥 − v 2), 𝑝𝑦′ = 𝑝𝑦 et 𝑝𝑧′ = 𝑝𝑧 .
𝑐

II.2 Propriétés du quadrivecteur énergie-impulsion:


𝐸
Soit le quadrivecteur énergie-impulsion 𝑃⃗ = (𝐶 , p
⃗ ). Soit p𝑥 , p𝑦 et p𝑧 les composnate de
𝐸
l’impulsion p
⃗ dans R. P0 = , P1 = p𝑥 , P2 = p𝑦 et P3 = p𝑧
𝐶

𝐸2 𝐸2 𝐸2
La norme de 𝑃⃗ est : − p𝑥 2 − p𝑦 2 − p𝑧 2 = − (p𝑥 2 + p𝑦 2 + p𝑧 2 ) = − 𝑝2
𝐶2 𝐶2 𝐶2

D’autre part : on a :

𝑚0 𝑐 2
E=
√1 − 𝑣 2 /𝑐 2

Et
𝑚0 v
𝑝=
√1 − 𝑣 2 /𝑐 2

𝐸2 m2 (𝑐 2 −𝑣 2 )
Donc : − 𝑝2 = m2 𝑐 2 ce qui donne : E 2 − 𝑝2 𝑐 2 =
𝐶2 1−𝑣 2 /𝑐 2

𝟐
Donc : 𝐄 𝟐 = 𝒑𝟐 𝒄𝟐 +𝒎𝟎 𝒄𝟒

Cette relation sera bien utile dans la gestion de chocs relativistes.

Remarque :
𝒎𝟎
-On définit la masse relativiste : 𝒎 = , compte tenu de cette définition on a aussi :
√𝟏−𝒗𝟐 /𝒄𝟐

𝐄 = 𝐦𝒄𝟐

Qui généralise l’équivalence entre l’énergie d’une particule au repos et sa masse, l’énergie
cinétique T de la particule est la différence entre son énergie totale et son énergie au repos :

𝐓 = 𝐄 − 𝒎𝟎 𝒄𝟐
-On peut également montre que la relation entre la quantité de mouvement p d’une particule
et son énergie cinétique T est :
𝟏
𝐩 = √𝑻(𝑻 + 𝟐𝒎𝟎 𝒄𝟐 )
𝒄
11
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

II.3 Quadrivecteur force :

Le quadrivecteur force d’une particule dans un référentiel galiléen R est défini par :

𝐝𝐏
𝐅= ′
𝒅𝒕

où 𝐝𝐏 est la variation élémentaire du quadrivecteur énergie impulsion pendant le temps


propre dt’ mesuré dans le référentiel propre de la particule. Le phénomène de dilatation du
temps permet d’écrire :

dP
⃗F = γ
𝑑𝑡
Avec :
1
γ=
√1 − 𝑣 2 /𝑐 2

où t est le temps mesuré dans R. On en déduit :



𝟏 𝒅𝑬 𝒅𝐩
𝐅 = 𝛄( , )
𝒄 𝒅𝒕 𝒅𝒕

Supposons que la vitesse v de la particule, dans R, soit faible devant c. A l’ordre le plus bas
en v /c :
1 𝑣2 1 𝑣2
γ= 1+ 𝑒𝑡 𝐸 = (1 + )𝑚𝑐 2
2 𝑐2 2 𝑐2
donc :
𝑑𝐸 𝑑v 𝑑𝑝 𝑑𝑝
=𝑚 𝑣= 𝑣 = 𝑓. 𝑣 𝑎𝑣𝑒𝑐: = 𝑓 (𝑃. 𝐹. 𝐷)
𝑑𝑡 dt 𝑑𝑡 𝑑𝑡
Finalement le quadrivecteur force:

𝒇. 𝒗
𝐅 = 𝛄( , 𝐟)
𝒄
Si la particule est isolée, 𝑓 =0 ce qui entraîne la conservation du quadrivecteur énergie
impulsion P.

II.4 Le cas particulier du photon :

L’aspect corpusculaire de la lumière introduit le photon, particule se déplaçant à la vitesse de


la lumière. Si v = c dans les formules :
𝑚0 v
⃗ 𝑚0 𝑐 2
⃗p = 𝒆𝒕 E =
√1 − 𝑣 2 /𝑐 2 √1 − 𝑣 2 /𝑐 2
12
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

Ça donne p = ∞ et E = ∞ . La seule façon de sortir de cette absurdité est d’admettre que le


photon a une masse nulle et d’utiliser la formule : E 2 = 𝑚0 2 𝑐 4 + 𝑝2 𝑐 2 , avec 𝑚0 =0, on a :

𝑬
E 2 = 𝑝2 𝑐 2 d’où E = pc donc : 𝐩 = . Mais l’énergie E et l’impulsion p restent indéterminés
𝒄

par cette approche. Ce sont les travaux de Planck puis d’Einstein qui ont permis de définir
l’énergie d’un photon par : E = hν, où ν est la fréquence du rayonnement électromagnétique
et h = 6,62. 10−34 34 J.s est la constante de Planck. De ces deux dernières expressions de
l’énergie on déduit la relation de De Broglie traduisant la dualité onde-corpuscule :

𝒉
𝐩=
𝝀
𝑐
où 𝜆 = est la longueur d’onde du rayonnement. Une autre façon d’écrire l’énergie et
ν
l’impulsion du photon est :

𝐄 = ℏ𝛚 et 𝐩 = ℏ𝐤

où ℏ = est la constante de Planck réduite, ω = 2πν est la pulsation et k est le vecteur
2𝜋
d’onde de module 2π/ λ . Le quadrivecteur énergie impulsion se note :

ℏ𝛚
⃗⃗ = (
𝑷 , ℏ𝐤)
𝒄
ω
Sa pseudo-norme est nul : 𝑃2 = ℏ2 [( )2 − (k)2 ] = 0 .
𝑐

II.5 Le référentiel du centre de masse :

Considérons un système isolé de N particules indépendantes, en mouvement dans un


référentiel galiléen R. Dans ce cas il est possible de définir la somme des énergies et la
somme des impulsions des différentes particules dans R : E = ∑𝑁 𝑁
𝑖=1 𝐸𝑖 et p = ∑𝑖=1 𝑝𝑖 . et donc

le quadrivecteur énergie impulsion du système. Le référentiel du centre de masse de ce


système est le référentiel R* en translation par rapport à R, dans lequel l’impulsion du
système est nulle : p ∗ = ∑𝑁 ∗
𝑖=1 𝑝𝑖 = 0

Le quadrivecteur énergie impulsion du système dans R∗ s’écrit alors :


𝐸∗
𝑃⃗ ∗ = ( , 0)
𝑐

Où 𝐸 ∗ = ∑𝑁 ∗
𝑖=1 𝐸𝑖

13
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET

La transformation de Lorentz permet de passer de P à P* . Appelons u la vitesse de R* par


rapport à R (parallèle à son axe Ox). Si p n’a qu’une composante suivant cet axe Ox, ce qui se
produit effectivement dans les accélérateurs de particules, alors :

𝐄∗ 𝑬
𝒄 𝜸 −𝜷𝜸 𝟎 𝟎 𝒄
𝟎 = −𝜷𝜸 𝜸 𝟎 𝟎 𝐩 𝒙
𝟎 𝟎 𝟎 𝟏𝟎 𝟎
(𝟎) ( 𝟎 𝟎 𝟎 𝟏) ( 𝟎 )

On déduit la vitesse de R* par rapport à R : on a d’après la transformation de Lorentz:


𝐸 𝐶2 𝐶2
𝑝𝑥 = β ⟹ 𝑢 = 𝑝𝑥 ⟹ 𝑢 = 𝑝
𝑐 𝐸 𝐸

avec: β = 𝑢/𝑐, 𝛾 = 1/√1 − 𝑢2 /𝑐 2 , On obtient également l’expression de l’énergie 𝐸 ∗ du


système dans R* :
𝐸
𝐸 ′ = γ(E − u𝑝𝑥 ), 𝑝𝑥 = β donc en remplaçant 𝑝𝑥 par son expression dans 𝐸 ′ on trouve:
𝑐

𝐸 = √1 − β2 𝐸 , la valeur de cette énergie est inférieure à celle que l’on mesure dans R.

Conclusion
La relativité restreinte a émergé suite à l'étude de l'électromagnétisme par Maxwell et de
l'incompatibilité de l'invariance de la vitesse de la lumière dans le vide avec la transformation
de Galilée. Cette théorie s'est révélée parfaitement indispensables à l’étude des collisions à
travers l’étude de la cinématique et de la dynamique relativistes.

14

Vous aimerez peut-être aussi