Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
El MRABET
Chapitre I
I-Introduction
La relativité restreinte est applicable aux particules libres de vitesse 𝒗 constante proche à la
vitesse de propagation de la lumière c. Dans ce chapitre, Nous commencerons par poser les
bases de la cinématique relativiste, puis nous terminons par les fondements de la dynamique
relativiste, et qui sont indispensables à l’étude des collisions.
• 𝟏er postulat: Toutes les lois physiques de la nature sont invariantes dans tous les
référentiels galiléens (ou inertiels) en translation rectiligne uniforme les uns par
rapport aux autres et dans lesquels l'espace est homogène, isotrope et le temps
uniforme. Ce premier postulat correspond au principe de relativité, évoqué en
mécanique classique.
1
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
𝑥 ′ = 𝑥 − 𝑢𝑡
𝑦′ = 𝑦
𝑧′ = 𝑧
𝑡′ = 𝑡
Les lois de composition des vitesses s'obtiennent en dérivant les relations précédentes par
rapport au temps. Elles s'écrivent :
𝑣𝑥′ = 𝑣𝑥 − 𝑢
𝑣𝑦′ = 𝑣𝑦 .
𝑣𝑧′ = 𝑣𝑧
𝑎𝑥 ′ = 𝑎𝑥
𝑎𝑦′ = 𝑎𝑦 .
𝑎𝑧′ = 𝑎𝑧
2
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
2
𝑠1,2 = 𝑐 2 (𝑡2 − 𝑡1 )2 − (𝑥2 − 𝑥1 )2 − (𝑦2 − 𝑦1 )2 − (𝑧2 − 𝑧1 )2 .
Dans un autre référentiel 𝑅 ′ où les coordonnées de 𝑀1 et 𝑀2 sont (𝑐𝑡1′ , 𝑥1′ , 𝑦1′ , 𝑧1′ ) et
′
(𝑐𝑡2′ , 𝑥2′ , 𝑦2′ , 𝑧2′ ). Dans 𝑅 ′ , l'intervalle 𝑠1,2 entre 𝑀1 et 𝑀2 est tel que :
′2
𝑠1,2 = 𝑐 2 (𝑡2′ − 𝑡1′ )2 − (𝑥2′ − 𝑥1′ )2 − (𝑦2′ − 𝑦1′ )2 − (𝑧2′ − 𝑧1′ )2 .
2 ′2
Cette quantité est invariante vis à vis d'un changement de référentiel galiléen : 𝑠1,2 = 𝑠1,2 .
On a alors la relation :
Remarquons tout d'abord que les coordonnées y et 𝑧 ne sont pas affectées. Il en résulte :
𝑦 ′ = 𝑦 et 𝑧 ′ = 𝑧.
3
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
Supposons que la transformation est linéaire. Le temps étant uniforme, l'espace homogène et
isotrope, il nous reste à déterminer quatre coefficients, 𝑎, 𝑏, 𝑑 et e en fonction de 𝑢 tels que :
𝑐𝑡 ′ 𝑎(𝑢) 𝑏(𝑢) 𝑐𝑡
( ′ ) = (𝑑(𝑢) ) ( ).
𝑒(𝑢) 𝑥
𝑥
𝑎2 − 𝑑 2 = 1 (1)
𝑏 2 − 𝑒 2 = −1. (2)
𝑎𝑏 − 𝑒𝑑 = 0 (3)
𝑑 = −𝛽𝑒.
On reporte 𝑑 dans (3) et on obtient : 𝑏 = −𝛽𝑒 2 /𝑎. Puis 𝑑 et 𝑏 dans (1) et (2) donne :
𝑎2 − 𝛽 2 𝑒 2 = 1 (5)
𝛽 2 𝑒 4 − 𝑒 2 𝑎2 = −𝑎2 (6)
1
D’après (5) on a : 𝑎2 = 1 + 𝛽 2 𝑒 2 , on remplace 𝑎2 dans (6), on obtient : 𝑒 2 =
(𝛽 2 +1)
e = ±𝛾
4
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
𝑐𝑡 ′ 𝛾 −𝛽𝛾 𝑐𝑡
( ′)= ( )( )
𝑥 −𝛽𝛾 𝛾 𝑥
𝒕′ = 𝜸(𝒕 − 𝒖𝒙/𝒄𝟐 )
(𝒙 − 𝒖𝒕)
𝒙′ =
√𝟏 − 𝒖𝟐 /𝒄𝟐
𝒚′ = 𝒚
𝒛′ = 𝒛
où bien :
𝒄𝒕′ 𝒄𝒕
𝜸 −𝜷𝜸 𝟎 𝟎
′
( 𝒙′ ) = −𝜷𝜸 𝜸 𝟎 𝟎 ( 𝐱 )
𝒚 𝟎 𝟏𝟎 𝐲
𝟎
𝒛′
( 𝟎 𝟎 𝟎 𝟏) 𝐳
𝑑𝑡 ′ = 𝛾(𝑑𝑡 − 𝑢𝑑𝑥/𝑐 2 )
𝑑𝑥 ′ = 𝛾(𝑑𝑥 − 𝑢𝑑𝑡)
𝑑𝑦 ′ = 𝑑𝑦
𝑑𝑧 ′ = 𝑑𝑧
Et puisque dans 𝑅 ′ les composantes de la vitesse d'un point 𝑀 sont 𝑣𝑥′ = 𝑑𝑥 ′ /𝑑𝑡 ′ , 𝑣𝑦′ =
𝑑𝑦 ′ /𝑑𝑡 ′ et vz′ = dz ′ /dt ′ , la loi de composition des vitesses s'écrit :
𝒗𝒙 − 𝒖
𝒗′𝒙 =
𝟏 − 𝒖𝒗𝒙 /𝒄𝟐
√𝟏 − 𝒖𝟐 /𝒄𝟐
𝒗′𝒚 = 𝒗𝒚
𝟏 − 𝒖𝒗𝒙 /𝒄𝟐
√𝟏 − 𝒖𝟐 /𝒄𝟐
𝒗′𝒛 = 𝒗𝒛
𝟏 − 𝒖𝒗𝒙 /𝒄𝟐
Remarque :
Pour passer à la transformation réciproque on remplace u par – u :
5
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
𝑡 = 𝛾(𝑡 ′ + 𝑢𝑥 ′ /𝑐 2 )
(𝑥 ′ + 𝑢𝑡 ′ )
𝑥=
√1 − 𝑢2 /𝑐 2
𝑦′ = 𝑦
𝑧′ = 𝑧
𝑑𝑠 2 = 𝑐 2 𝑑𝑡 2 − 𝑑𝑥 2 − 𝑑𝑦 2 − 𝑑𝑧 2
𝑑𝑙
dl2 = dx 2 + dy 2 + dz 2 = v 2 dt 2 (𝑣 = )
𝑑𝑡
D'où : 𝑑𝑠 2 = 𝑐 2 𝑑𝑡 2 − 𝑣 2 𝑑𝑡 2 = 𝑐 2 𝑑𝑡 2 (1 − 𝑣 2 /𝑐 2 )
Dans le référentiel propre R′ , la vitesse de la particule est nulle et l'intervalle de temps propre
2
dt ′ est défini par la relation: ds′2 = c 2 dt ′
L'intervalle dt ′ est un invariant relativiste au même titre que ds ′ = ds. Le temps propre de
la particule t', s'obtient par intégration de dt' dans les différents référentiels propres introduit
au cours du temps. D'après les deux relations précédentes:
1
𝑑𝑡 = 𝛾𝑑𝑡 ′ avec 𝛾 =
√1 − 𝑣 2 /𝑐 2
6
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
L'intervalle de temps propre 𝐝𝐭 ′ , mesuré dans R′ est plus court que l'intervalle dt mesuré
dans R (dt ′ < 𝑑𝑡) car 𝛾 > 1. Autrement dit, le temps s'écoule moins vite dans le référentiel
propre que dans 𝑅. On dit qu'il 𝑦 a dilatation du temps.
La longueur propre d'une barre est la longueur de cette barre dans son référentiel propre.
Nous la notons Δ𝑥 ′ = 𝑥𝐵′ − 𝑥𝐴′ . Pour connaître la longueur de la barre dans 𝑅, il suffit de
déterminer la distance Δ𝑥 = 𝑥𝐵 − 𝑥𝐴 séparant les deux évènements correspondant aux
extrémités de la barre au même instant, c'est à dire pour Δt = 0. Or la transformation spéciale
de Lorentz nous donne :
Δ𝑥 ′ = 𝛾(Δ𝑥 − 𝑣Δ𝑡).
1
D'où : Δx ′ = 𝛾Δx avec 𝛾 =
√1−v2 /c2
Dans la direction du mouvement, la longueur mesurée dans R est plus petite que celle mesurée
dans R′ . On dit qu'il y a contraction des longueurs. Mais dans une direction perpendiculaire
au mouvement, la longueur est la même puisque Δ𝑦 ′ = Δ𝑦 et Δ𝑧 ′ = Δ𝑧.
7
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
Conclusion : quand les deux jumeaux se retrouvent, P a 53 ans, alors que R a 82 ans. Le
paradoxe vient du fait que le raisonnement symétrique conduit au résultat opposé : Si la fusée
est considéré comme fixe et la terre animée d’un mouvement inverse au précédent, alors en
fin de compte P devrait avoir plus vieilli que R.
I.6.Quadrivecteur
I.6.1.1 Définition :
Les coordonnées (𝑐𝑡, 𝑥, 𝑦, 𝑧) d'un événement dans un référentiel galiléen, peuvent être
considérés comme les composantes d'un quadrivecteur (4-vecteur) 𝑅⃗ dans un espace vectoriel
à quatre dimensions appelé aussi Univers de Minkowski:
⃗𝑹
⃗ (𝒄𝒕, 𝒙, 𝒚, 𝒛) = 𝑹
⃗⃗ (𝒄𝒕, 𝒓
⃗)
𝑅⃗ ⋅ 𝑅⃗ ′ = 𝑥0 𝑦0 − 𝑥1 𝑦1 − 𝑥2 𝑦2 − 𝑥3 𝑦3
Le produit scalaire de deux 4-vecteurs à la propriété d’être invariant dans tout changement de
référentiel galiléen. À tout quadrivecteur on associe le scalaire :
8
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
⃗⃗
𝐝𝐑
⃗ =
𝐕
𝐝𝐭 ′
⃗
𝑑R
⃗ =𝛾
V
𝑑𝑡
⃗ = 𝜸(𝐜, 𝐯⃗)
𝐕
Et ses composantes :
La pseudo-norme de 𝑉 est :
𝑉 2 = 𝑉𝑖 𝑉𝑖 = 𝑣0 2 −𝑣1 2 − 𝑣2 2 − 𝑣3 2 = 𝛾 2 𝑐 2 − 𝛾 2 𝑣𝑥 2 − 𝛾 2 𝑣𝑦 2 − 𝛾 2 𝑣𝑧 2 = 𝛾 2 (𝑐 2 − 𝑣 2 )
𝑣2 1 𝑣2
= 𝛾 2 𝑐 2 (1 − )= 𝑐 2 (1 − ) = 𝑐2.
𝑐2 𝑣2 𝑐2
(1 − )
𝑐2
II Dynamique relativiste
II.1 Quadrivecteur énergie-impulsion
9
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
𝑚0 v
, le terme 𝑚0 𝛾v = est au second ordre en v/c près égal à 𝑚0 v aux petites vitesses,
√1−𝑣 2 /𝑐 2
c’est à dire que l’on retrouve la définition classique de la quantité de mouvement. Nous
définirons donc la quantité de mouvement dans le cadre de la théorie de la relativité par :
𝒎𝟎 𝐯⃗
⃗ =
𝐩
√𝟏 − 𝒗𝟐 /𝒄𝟐
On retrouve l’énergie cinétique dans le second terme du développement plus une énergie au
repos 𝑚0 𝑐 2 que l’on note 𝐸0 , on pose 𝐸 = 𝐸0 + 𝑇, où 𝐸 est l’énergie relativiste de la particule
dans R. on définit l’énergie totale relativiste d’un point de masse m et de vitesse v par :
𝒎𝟎 𝒄𝟐
𝐄=
√𝟏 − 𝒗𝟐 /𝒄𝟐
𝑬
⃗𝑷
⃗ = ( ,𝐩
⃗)
𝒄
10
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
𝐸′ 𝐸
γ −𝛽γ 0 0
𝑐
𝑝𝑥′ = (−𝛽γ γ 0 0) 𝑝𝑐
𝑥
𝑝𝑦′ 0 0 1 0 𝑝𝑦
0 0 0 1
( 𝑝𝑧′ ) ( 𝑝𝑧 )
𝐸
D’où : 𝐸 ′ = γ(E − v𝑝𝑥 ), 𝑝𝑥′ = γ(𝑝𝑥 − v 2), 𝑝𝑦′ = 𝑝𝑦 et 𝑝𝑧′ = 𝑝𝑧 .
𝑐
𝐸2 𝐸2 𝐸2
La norme de 𝑃⃗ est : − p𝑥 2 − p𝑦 2 − p𝑧 2 = − (p𝑥 2 + p𝑦 2 + p𝑧 2 ) = − 𝑝2
𝐶2 𝐶2 𝐶2
D’autre part : on a :
𝑚0 𝑐 2
E=
√1 − 𝑣 2 /𝑐 2
Et
𝑚0 v
𝑝=
√1 − 𝑣 2 /𝑐 2
𝐸2 m2 (𝑐 2 −𝑣 2 )
Donc : − 𝑝2 = m2 𝑐 2 ce qui donne : E 2 − 𝑝2 𝑐 2 =
𝐶2 1−𝑣 2 /𝑐 2
𝟐
Donc : 𝐄 𝟐 = 𝒑𝟐 𝒄𝟐 +𝒎𝟎 𝒄𝟒
Remarque :
𝒎𝟎
-On définit la masse relativiste : 𝒎 = , compte tenu de cette définition on a aussi :
√𝟏−𝒗𝟐 /𝒄𝟐
𝐄 = 𝐦𝒄𝟐
Qui généralise l’équivalence entre l’énergie d’une particule au repos et sa masse, l’énergie
cinétique T de la particule est la différence entre son énergie totale et son énergie au repos :
𝐓 = 𝐄 − 𝒎𝟎 𝒄𝟐
-On peut également montre que la relation entre la quantité de mouvement p d’une particule
et son énergie cinétique T est :
𝟏
𝐩 = √𝑻(𝑻 + 𝟐𝒎𝟎 𝒄𝟐 )
𝒄
11
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
Le quadrivecteur force d’une particule dans un référentiel galiléen R est défini par :
⃗
𝐝𝐏
𝐅= ′
𝒅𝒕
Supposons que la vitesse v de la particule, dans R, soit faible devant c. A l’ordre le plus bas
en v /c :
1 𝑣2 1 𝑣2
γ= 1+ 𝑒𝑡 𝐸 = (1 + )𝑚𝑐 2
2 𝑐2 2 𝑐2
donc :
𝑑𝐸 𝑑v 𝑑𝑝 𝑑𝑝
=𝑚 𝑣= 𝑣 = 𝑓. 𝑣 𝑎𝑣𝑒𝑐: = 𝑓 (𝑃. 𝐹. 𝐷)
𝑑𝑡 dt 𝑑𝑡 𝑑𝑡
Finalement le quadrivecteur force:
𝒇. 𝒗
𝐅 = 𝛄( , 𝐟)
𝒄
Si la particule est isolée, 𝑓 =0 ce qui entraîne la conservation du quadrivecteur énergie
impulsion P.
𝑬
E 2 = 𝑝2 𝑐 2 d’où E = pc donc : 𝐩 = . Mais l’énergie E et l’impulsion p restent indéterminés
𝒄
par cette approche. Ce sont les travaux de Planck puis d’Einstein qui ont permis de définir
l’énergie d’un photon par : E = hν, où ν est la fréquence du rayonnement électromagnétique
et h = 6,62. 10−34 34 J.s est la constante de Planck. De ces deux dernières expressions de
l’énergie on déduit la relation de De Broglie traduisant la dualité onde-corpuscule :
𝒉
𝐩=
𝝀
𝑐
où 𝜆 = est la longueur d’onde du rayonnement. Une autre façon d’écrire l’énergie et
ν
l’impulsion du photon est :
𝐄 = ℏ𝛚 et 𝐩 = ℏ𝐤
ℎ
où ℏ = est la constante de Planck réduite, ω = 2πν est la pulsation et k est le vecteur
2𝜋
d’onde de module 2π/ λ . Le quadrivecteur énergie impulsion se note :
ℏ𝛚
⃗⃗ = (
𝑷 , ℏ𝐤)
𝒄
ω
Sa pseudo-norme est nul : 𝑃2 = ℏ2 [( )2 − (k)2 ] = 0 .
𝑐
Où 𝐸 ∗ = ∑𝑁 ∗
𝑖=1 𝐸𝑖
13
Cours physique nucléaire S5 Pr: R. El MRABET
𝐄∗ 𝑬
𝒄 𝜸 −𝜷𝜸 𝟎 𝟎 𝒄
𝟎 = −𝜷𝜸 𝜸 𝟎 𝟎 𝐩 𝒙
𝟎 𝟎 𝟎 𝟏𝟎 𝟎
(𝟎) ( 𝟎 𝟎 𝟎 𝟏) ( 𝟎 )
Conclusion
La relativité restreinte a émergé suite à l'étude de l'électromagnétisme par Maxwell et de
l'incompatibilité de l'invariance de la vitesse de la lumière dans le vide avec la transformation
de Galilée. Cette théorie s'est révélée parfaitement indispensables à l’étude des collisions à
travers l’étude de la cinématique et de la dynamique relativistes.
14