Connaissance Et Choix Des Matériaux Chapitre 1 201718 Stud2

Faculté Polytechnique
UI-B2-IRCIVI-011-M
Connaissance et choix des matériaux
I-SDMA-022 - Connaissance des matériaux

Prof. F. Delaunois, Prof. M. Gonon
I-SDMA-021 – Structure des matériaux

Prof. M. Gonon, Prof. F. Delaunois
Organisation
36 heures de cours + exercices

• Présence non obligatoire mais fortement recommandée !
• Transparents du cours disponibles sur Moodle (pas de syllabus)
4 séances de laboratoires, présence obligatoire

• 2x C. C. Mat. : travail sur logiciel EduPack, salle informatique 06 rue d’Houdain
• 2x Structure Mat. : manipulations et exercices, Salle Bragg, rue de l’Epargne, B3 (+1)
• Rapports de laboratoire à rendre en fin de chaque séance
Evaluation 1ère et 2nd sessions

• Un seul examen écrit (théorie + exercices) de 3 heures (80 % de la note)
• Rapports de laboratoire (20 % de la note)
UMons UI-B2-IRCIVI-011-M « Connaissance et choix des matériaux » - M. Gonon, F. Delaunois (2017-2018)

I-SDMA-022 - Connaissance des matériaux
Chapitre I : Notion de matériau
Chapitre II : Sélection des matériaux
Chapitre III : Cycle de vie des matériaux


I.1 Introduction
I.2 Propriétés
I.3 Classification
I.4 Propriétés des familles de matériaux

I.1. Introduction
Les matériaux peuvent être définis comme des solides, d’origine naturelle ou
artificielle, utilisés par l’homme pour la fabrication d’objets qui constituent le support
de son cadre de vie.
On note dans cette définition que les matériaux se distinguent de la matière en deux
points essentiels :
• une utilisation, ce qui sous-entend une application basée sur l’exploitation d’une ou
plusieurs propriété(s).
• une fabrication, c’est-à-dire une transformation pouvant être plus ou moins
complexe.
Tous les secteurs de l’activité humaine dépendent des matériaux à tel point que
l’évolution de notre civilisation a été rythmée par celle des matériaux.
I.1. Introduction
Pour les premiers humains, le besoin de matériaux fut lié à la fabrication d’outils, de
vêtements, d’armes, d’habitats …
• Utilisation des ressources naturelles : bois, os, pierres, peaux, fibres ...
• Transformations purement mécaniques : taille des silex, rabotage des peaux …

I.1. Introduction
De nombreux siècles furent nécessaires avant que n’apparaissent des matériaux non
existants à l’état naturel, issus de transformations physicochimiques plus ou moins bien
maitrisées.
- 29000 1ère céramiques
- 8000 1ère poteries
- 4000 âge de cuivre
- 2500 âge de bronze
- 1000 âge de fer

I.1. Introduction
L’utilisation rationnelle des matériaux implique une connaissance approfondie des liens
existants entre leurs conditions d’élaboration, leurs structures et leurs propriétés.
Jusqu’au XVIIIème siècle, les connaissances sur
les matériaux se limitent presque
exclusivement au « savoir-faire » d’artisans
appliquant des « recettes ».
Ce mode de fonctionnement, et la culture du
secret qui en découle, a conduit à une
amélioration très lente des propriétés de
quelques matériaux traditionnels.

I.1. Introduction
A partir du XIXème siècle, la société se modernise par de rapides progrès techniques

dans les domaines de la production d’énergie et de la mécanisation du travail.
D’autre part, les rapides avancées de la science se traduisirent par un grand nombre de
découvertes, achevant par exemple la classification des éléments (Mendeleïev 1869) et
initiant l’étude fondamentale de leurs propriétés.
Dans le domaine des matériaux, un immense pas en avant a suivi l’apparition de la
radiocristallographie (1911), technique qui permettait enfin l’étude des architectures
des matériaux à l’échelle des atomes.
Ces progrès autorisèrent dès lors une étude scientifique des relations pouvant exister
entre conditions d’élaboration, structures et propriétés des matériaux.
• Amélioration et développement de nouveaux matériaux.
• Exploitation de nouvelles propriétés.
Naissance de la science des matériaux

I.1. Introduction

I.1. Introduction
Le XXème siècle a ainsi vu une explosion du nombre des matériaux disponibles, on

estime leur nombre aujourd’hui entre 40000 et 100000 !
Sans cette révolution il n’y aurait pas aujourd’hui de composants électroniques, de
satellites, d’énergie nucléaire, de prothèses médicales …
Ces progrès sont loin d’être terminés et les besoins en innovation et maîtrise des
technologies de production sont tous les jours plus nombreux dans tous les secteurs
de l’industrie.

I.2. Propriétés
Lorsqu’un matériau est soumis à l’action d’une sollicitation extérieure, il réagit
suivant une manière qui lui est propre et qui défini son comportement.
La caractérisation de cette réaction se fait par l’évaluation, qualitative ou
quantitative, d’une ou plusieurs propriétés.
Trois catégories de propriétés :
• Les propriétés mécaniques qui reflètent le comportement des matériaux
déformés par un ensemble de forces.
• Les propriétés physiques qui mesurent le comportement des matériaux
soumis a l’action de la température, de champs (électrique, magnétique,
gravitationnel), de rayonnements.
• Les propriétés chimiques qui caractérisent le comportement des matériaux
dans un environnement liquide ou gazeux donné.

I.2. Propriétés
I.2.1. Propriétés mécaniques d’un matériau

I.2. Propriétés
A. Essais mécaniques : Exemple de l’essai de traction.

Les propriétés mécaniques sont mesurées par des d’essais normalisés qui fournissent
des grandeurs propres au matériau.
L’essai de traction consiste à soumettre une éprouvette du matériau étudié à un
étirement au cours duquel on relèvera en continu la valeur de l’allongement Dl de
l’éprouvette et de la force F appliquée.
L’essai peut être réalisé soit :

• En imposant l’allongement Dl en fonction du temps :
• Exemple à vitesse d’allongement constante de x mm/min.
• En imposant la charge F en fonction du temps
• Exemple à vitesse de mise en charge constante de x N/min.

I.2. Propriétés

I.2. Propriétés

I.2. Propriétés
Contraintes x
Dans le cas de l’essai de traction, l‘intensité de la
sollicitation dans la zone de section constante de F
l’éprouvette est homogène. z
y
On caractérise cette intensité de la sollicitation par les
contraintes (force par unité de surface) s’exerçant sur un
élément de volume de cette zone.
Cet élément de volume ne subit qu’une contrainte sxx dFxx
normale aux faces perpendiculaires à l’axe de traction :
S
dFxx dFxx F
s xx   
dS x dy.dz S
F
I.2. Propriétés
Déformations x
L’état de déformation est également homogène dans la
zone de section constante. F
z
Un élément de volume pris dans cette zone subit un y
allongement ux suivant la direction de traction. Cet
allongement se traduit par une déformation relative exx :
u x Dl
e xx   dFxx l
dx l
f
Remarque : On observe également une contraction
isotrope suivant les directions perpendiculaires à l’axe de
traction.
F
I.2. Propriétés
Courbe conventionnelle de traction

Contraintes s calculées par rapport à la section initiale S0
Déformations relatives e calculées par rapport à la longueur initiale l0
F Dl
s  e 
S0 l0
Courbe rationnelle de traction

Contraintes s calculées par rapport à la section réelle S à chaque instant
Déformations relatives e calculées par rapport à la longueur réelle l à chaque
instant
F Dl
s  e 
S l

I.2. Propriétés
B. Comportements mécaniques des matériaux
Comportement fragile.
Un matériau est dit fragile s’il ne présente
pas de déformation plastique avant la s
rupture.
La courbe de traction d’un tel matériau
présente un seul domaine de
déformations élastiques.
Dans ce domaine la relation contraintes /
déformations est linéaire. E
s  E.e
e

I.2. Propriétés
Comportement ductile
La ductilité d’un matériau correspond à
son aptitude à la déformation plastique.
Pour un tel matériau, au delà d’une
valeur limite de la contrainte appelée
limite d’élasticité, les déformations ne
sont plus totalement réversibles
(domaine plastique).
Ce comportement est aussi qualifié
d’élasto-plastique.
E

I.2. Propriétés
C. Analyse d’un essai de traction

La courbe conventionnelle de traction d’un matériau ductile permet d’illustrer
l’ensemble des propriétés mécaniques pouvant être extraites de ce type d’essai.
s
F
F s 
S0
courbe conventionnelle
Données brutes
Dl
e 
l0
Dl e

I.2. Propriétés
Identification de trois stades I : Domaine élastique = réversible

II et III : Domaine plastique = irréversible
s II : Homogène
III : Inhomogène (striction)
III
II
e
I.2. Propriétés
Comparaison des courbes conventionnelle F Dl

et rationnelle s  e 
s S l
F Dl
s  e 
S0 l0
e
I.2. Propriétés
Evaluation des déformations élastique ee et plastique ep en un point de la

courbe
s
Q
s(Q)
e Q   e e Q   e p Q 
s Q 
e Q    e p Q 
E
E E
ep(Q) ee(Q)
e(Q) e
I.2. Propriétés
Evaluation des énergies déformations élastique ee et plastique ep en un point

de la courbe
s
Q
s(Q) Dl e Q  e Q 
W   F .dl   s .S 0 .l0 .de  V0  s .de
0 0 0
e e Q  e e Q 
We Q   V0  s .de .  V .E  e .de
e 0 e e
0 0
1 s2
We Q   .e e .E.V0  . .V0
E 1 2
2 2 E
e(Q) e
I.2. Propriétés
Propriétés mesurées Le module de Young E (GPa)

La limite d’élasticité Re (ou se) (MPa)
s La résistance à la traction Rm (ou sr)
(MPa)
Rm
Re
L’allongement (résiduel)
à la rupture A (%)
E
A e
I.2. Propriétés
Influence de la vitesse de mise en déformation 𝜀ሶ = de/dt
Modification de :
La limite d’élasticité Re (MPa)
L’allongement à la rupture A (%)
Energie de rupture Wr (J/m3)

I.2. Propriétés
Exercices
Les alliages d’aluminium sont caractérisés par des modules E d’environ 70 GPa. On
considère un de ces alliages dont des valeurs de Re et Rm sont respectivement de 200
MPa et 450 MPa.
1. Calculez la charge de traction maximale que peut supporter une barre d’aluminium
de 10 mm de diamètre et 80 mm de longueur.
• Sans se déformer de manière irréversible.
• Sans rompre.
Sous une sollicitation sous 350 MPa, on note un allongement de la barre de 4 mm.
2. Calculez les contributions élastique et plastique de cet allongement.
3. Calculez l’énergie élastique stockée.

I.2. Propriétés
Exercices

I.2. Propriétés
Exercices

I.2. Propriétés
D. Caractérisation de la fragilité
Un matériau fragile présente un comportement mécanique strictement élastique :
 Re > Rm
 Les déformations à la rupture sont donc faibles :
e r  Rm E  1% A0

I.2. Propriétés
Cette absence de plasticité est due à la faible résistance à la propagation des défauts
existants (fissures, porosités) = faible ténacité.
Sous une sollicitation mécanique, un défaut peut se propager suivant trois modes :
On peut établir une relation entre la taille du défaut et la contrainte à la rupture.
s c  K IC KIC = facteur d’intensité de contrainte critique (MPa.m1/2)

 ac
= Grandeur caractéristique de la ténacité
I.2. Propriétés

I.2. Propriétés
La variabilité de la taille des défauts présents étant plus ou moins large, il est
nécessaire de préciser pour ces matériaux, non seulement la valeur moyenne de la
contrainte à la rupture, mais également la dispersion autour de cette valeur moyenne
(= Analyse statistique)
Finalement il est à noter que les défauts ne peuvent pas amorcer de rupture en
compression. Pour les matériaux fragiles, la résistance en compression est donc bien
supérieure à la résistance en traction

I.2. Propriétés
Céramiques techniques
Métaux et alliages
1000
Polymères
Résistance en traction (MPa)
100
Verres
10
Elastomères
1 Céramiques non techniques
Elastomères
10 100 1000
Résistance à la compression (MPa)
UMons UI-B2-IRCIVI-011-M « Connaissance et choix des matériaux » - M. Gonon (2017-2018)

I.2. Propriétés
L’absence de plasticité se traduit également par de faibles énergies de rupture et donc

une grande sensibilité aux chocs mécaniques.
L’aire sous la courbe de traction en est une indication mais l’évaluation rigoureuse se
fait par la mesure du taux de restitution d’énergie élastique critique GIC (kJ.m-2).
GIc représente l’énergie totale consommée par unité de nouvelle surface créée lors de
la propagation d’un défaut en mode I.
GIc  2. s   p 
GIC et KIC sont reliés :
GIc 
 K IC 
2

I.2. Propriétés
Exercices
L’alumine (Al203) est une céramique technique caractérisée par un module de Young
de 380 GPa et une ténacité de 2,5 MPa.m (KIc).
Une série d’essais mécaniques réalisée sur 50 éprouvettes donne une contrainte à la
rupture moyenne de 600 MPa. Déterminez :
a). la taille moyenne des défauts présents dans ces éprouvettes;
b). la valeur de GIC de l’alumine
Des observations au microscope électronique montrent que certaines éprouvettes
peuvent présenter des défauts 2x plus gros que la taille moyenne.
c). Calculez la contrainte à la rupture de ces éprouvettes

I.2. Propriétés
Exercices

I.2. Propriétés
Exercices
On utilise un acier possédant les caractéristiques suivantes :
Re = 600 MPa, Rm = 1000 MPa, E= 200 GPa et KIC = 80 MPa.m.
a). Déterminez la taille des défauts pouvant conduire à une rupture sans
déformation plastique (rupture fragile);
b). Calculez la valeur de GIC de cet acier.

I.2. Propriétés
Exercices

I.2. Propriétés
Exercices
Un polymère thermoplastique type PVC a les propriétés suivantes:
Re = 42 MPa, Rm = 53 MPa, E = 3 GPa et KIC = 2,5 MPa.m.
a). Déterminez la taille des défauts pouvant conduire à une rupture sans
déformation plastique (rupture fragile);
b). Calculez la valeur de GIC de ce polymère.

I.2. Propriétés
Exercices

I.2. Propriétés
Représentation graphique des tailles des défauts critiques ac

K IC  Re ac LogK IC  LogRe  1 2 Log ac 
cm
µm

I.2. Propriétés
Représentation graphique des énergie critique GIc

K IC 2  E.GIC LogK IC  1
2 LogE  1 2 LogGIC
>> KJ/m2
J/m2

I.2. Propriétés
G. Dureté
• La dureté quantifie la résistance à l’enfoncement d’un objet dur. La valeur de
dureté est donnée par le rapport de la force F exercée sur la surface A de
l’empreinte créée (ou de contact pour certains types de mesures).
H=F/A Plusieurs méthodes de mesure existent
(Vickers, Rockwell, Brinell,…) se différentiant
par :
• La forme de l’indenteur;
• La manière de déterminer la surface A;
• L’amplitude de la force exercée.

I.2. Propriétés
• La dureté Vickers est basée sur un indenteur

pyramidal avec un avec angle au sommet de
136°.
• La surface A est la surface totale de
l’empreinte.
• En absence d’indication l’unité Vickers HV par
défaut est le Kgf/mm2 ( 10 MPa)

I.2. Propriétés
H. Limite d’endurance (résistance à fatigue mécanique)

Chargement cyclique = dissipation d’énergie + germination et croissance de
microfissures. Rupture après un certain nombre de cycles pour des contraintes
inférieures à Rm.

I.2. Propriétés
Résumé des propriétés mécaniques

Résistance et déformabilité :
E, Re, Rm, A, er (essais mécaniques classiques : traction, compression, flexion)
Fragilité :
KIC, GIC (essais spécifiques sur éprouvettes entaillées)
Autres propriétés :
• Dureté (résistance à l’enfoncement d’un objet dur)
• Résistance à la fatigue (résistance à des chargements cycliques)

I.2. Propriétés
I.2.2. Propriétés physiques d’un matériau

Les propriétés physiques quantifient le comportement des matériaux soumis un
apport d’énergie autre que mécanique : action de la température, de champs, de
rayonnements, …
Quelques exemples
Propriétés thermiques;
Tf, Tmin, Tmax, a, l, Cp, …
Propriétés électromagnétiques;
r (s), e, µ, …
Propriétés optiques;
n, …

I.2. Propriétés
Température de fusion (Tf)

Température de changement d’état solide / liquide.
Pas parfaitement définie pour les matériaux hétérogènes (ex composites).
Connaissance utile pour les procédés d’élaboration et de mise en forme.
Le plus souvent bien plus élevée que la température maximale d’utilisation.
Température maximale / minimale d’utilisation (Tmax / Tmin)

Transformation de la structure du matériau impliquant un changement de propriétés.
Par exemples :
- Chute d’une ou plusieurs propriétés mécaniques.
- Perte d’une propriété physiques (ex.: température de curie ferromagnétique).
- Réaction du matériau avec son environnement (ex.: oxydation).
- …
I.2. Propriétés
2000
Céramiques non techniques
1000
Température maximale d'utilisation (°C)
500
200
100
Polymères Métaux et alliages

50
50 100 200 500 1000 2000

Température de fusion (°C)

I.2. Propriétés
Coefficient de dilatation thermique (a)

Tout solide subissant une variation de
température voit ses dimensions eT  Dl/l
DL0
changer.
aT2-T3
Le coefficient de dilatation thermique
a (K-1) quantifie la variation relation
aT1
d’une des dimensions par degré :
l  l0
 a .DT
l0 T1 T2 T3 T
Remarque : la courbe de dilatation

n’étant pas linéaire, a est défini à une
température T donnée ou sur un
intervalle de température DT donné.

I.2. Propriétés
Conductivité thermique (λ)

C’est une grandeur physique caractérisant le comportement des matériaux lors du
transfert thermique par conduction en régime stationnaire.
Elle représente l'énergie (quantité de chaleur) transférée par unité de surface et de
temps sous un gradient de température de 1 kelvin par mètre.
(W.m-2)/(K.m-1)
W.m-1K-1
T1 T2

I.2. Propriétés
Capacité thermique (ou calorifique) Cp

C’est une grandeur correspondant à la quantité d'énergie qu'il faut apporter à une
unité de masse de ce corps pour augmenter sa température d'un kelvin à pression
constante (J.kg-1.K-1).
Permet de quantifier l’énergie d'absorbée ou restituée lors d’un échange thermique.
Q = m Cp DT
DT

I.2. Propriétés
Résistivité / conductivité électrique (r / s)

La conductivité électrique s (inverse de la résistivité r) caractérise l'aptitude d'un
matériau à permettre le passage d'un courant électrique. Elle relie la densité de
courant J (A.m-2) circulant sous un champ électrique E (V.m-1) donné. La conductivité
est mesurée en S.m-1 (siemens par mètre) ou -1m-1.
𝐽
𝜎=
𝐸
𝐼 𝑙 𝐼 𝑙
𝜎= . = .
𝐴 𝑉 𝑉 𝐴
1 𝑙
𝜎= .
𝑅 𝐴

I.2. Propriétés
I.2.3. Corrélations entre propriétés

Propriétés mécaniques et physiques peuvent s’expliquer par l’organisation des
matériaux à différentes échelles :
• Nature des liaisons atomiques : ioniques, covalentes, métalliques …;

• Organisation spatiale des atomes (structure) : périodique (cristalline), non
périodique (amorphe);
• Agencement des différents constituants (microstructure),
Il est donc logique de trouver de corrélations entre les différentes propriétés des
matériaux
Quelques exemples

I.2. Propriétés
Coefficient de dilatation (µstrain/°C) I.2.3. Corrélations entre propriétés
100 Elastomères
Polymères
Métaux et alliages
10
Céramiques non techniques
Verres
1 Céramiques techniques
0,001 0,01 0,1 1 10 100

Module de Young (GPa)

I.2. Propriétés
2000
Température de fusion (°C)
1000
500
200
100
1 10 100

I.2. Propriétés
1000
Mesure de dureté Vickers (HV)
100
10
1
1 10 100 1000
Limite élastique (MPa)

I.2. Propriétés
I.2.4. Combinaison de propriétés

En associant deux ou plusieurs propriétés, il est possible d’en obtenir des nouvelles.
Exemples :
La diffusivité thermique
La résistance aux chocs thermiques

I.2. Propriétés
Diffusivité thermique a
C’est une grandeur physique quantifiant l'inertie thermique d’un matériau.
Elle caractérise la capacité de celui-ci à transmettre un signal de température d'un
point à un autre. Elle permet de quantifier l’atténuation d'un signal de température
périodique imposé à la surface d'un milieu massif semi-infini.
 z 
DT ( z )  DT0 exp 
    
    2a 
a est reliée à l et Cp
a l
r .C p

I.2. Propriétés
Exercices
Un sol argileux à une masse volumique de 2,5
g/cm3, une conductivité thermique de 2 W.m-1.K-1
et une capacité calorifique de 800 J.Kg-1K-1.
Calculez la profondeur affectée par le cycle
thermique annuel en admettant que l’amplitude
de ce cycle est de 15°C et que son effet devient
négligeable lorsque l’amplitude tombe à 1°C.

I.2. Propriétés
Résistance aux chocs thermiques R1

Considérons le refroidissement rapide de l’environnement d’un objet
T1 T2 T1 >Ts > T2
Ts T1 Ts T1
 Gradient de température entre la surface et le cœur de l’objet.

 Contraintes mécaniques de tension.
I.2. Propriétés
Exercices
Une barre cylindrique d’acier, de dimensions l = 1 m et d = 20 mm à température
ambiante (20°C) est portée à une température de 270°C.
Sachant que le coefficient de dilatation thermique de cet acier est de 12 10-6 K-1,
calculez les dimensions de cette barre à chaud.

I.2. Propriétés
Exercices
Lorsqu'elle est à 270°C, la barre est fixée à ses extrémité à un support qui est à
température ambiante.
270°C  20°C
20°C
On considéré le support infiniment rigide. En admettant l’on ne dépasse pas la limite

d’élasticité de l’acier, quel est l’effort supportée la barre après retour à 20°C.

I.2. Propriétés
Exercices
En admettant l’on ne dépasse pas la limite d’élasticité de l’acier, quel est l’effort
supportée la barre après retour à 20°C.

I.2. Propriétés
Résistance aux chocs thermiques R1

Considérons le refroidissement rapide de l’environnement d’un objet
e=0
T1 T2 T1 >Ts > T2
Ts T1 eT= aTs-T1)
Ts
eM= -aTs-T1)
sM= E.eM

I.2. Propriétés
Contraintes mécaniques de tension en surface :

s   E.a .DT
Endommagement (fissuration) de la surface si s = Rm :

Re
DT   R1
E.a
L’endommagement conduit à la rupture dans le cas des matériaux fragiles
Prise en compte de la conductivité thermique l.
R2  l.R1

I.2. Propriétés
Exemples :
Alumine : Rm = 600 MPa, E = 350 000 MPa, a = 9 10-6 K-1, l = 25 W.m-1.K-1
R1 = 190 °C
R2 = 4760 W.m-1
Acier: Rm = 600 MPa, E = 200 000 MPa, a = 12 10-6 K-1, l = 50 W.m-1.K-1

R1 = 250 °C
R2 = 12500 °W.m-1
Verre de silice : Rm = 100 MPa, E = 70 000 MPa, a = 0,5 10-6 K-1

R1 = 2800 °C !

I.3. Classification
Etablir une classification des matériaux est une opération plus complexe qu’il ne peut
paraitre. Plusieurs informations peuvent être à la base de cette classification :
• La composition chimique,
• La nature des liaisons atomiques,
• Le mode de fabrication,
• Les propriétés physiques et mécaniques.
La classification habituelle des matériaux fait référence à quatre familles :

• Les métaux et alliages.
• Les matériaux minéraux (Verres, ciments, céramiques, roches, …).
• Les matériaux organiques (Polymères, bois, fibres naturelles, …).
• Les matériaux composites.
I.3. Classification
Il est aussi habituel de modifier cette classification pour bien distinguer les matériaux
naturels des matériaux « artificiels ».
Aciers Terres-cuites
Fontes Porcelaines
Aluminiums Métaux Ciments
Matériaux Verres
… et Minéraux …
alliages
Composites
Bois
Caoutchouc Matériaux Marbre
Silicones
Polymères Naturels Cotton
PVC
Cuir
PET
…
…

I.3. Classification
Métaux et alliages
Les métaux purs sont des solides constitués d’un seul type d’atomes.
Pour la majorité des applications on fait appel à des alliages métalliques pour
optimiser les propriétés d’usage. La composition de ceux-ci fait intervenir plusieurs
éléments qui ne sont pas forcément tous métalliques. On peut ainsi citer les exemples
des laitons (Cu + Zn) ou encore des aciers (Fe + C).
La cohésion au sein du solide est assurée par des liaisons essentiellement métalliques.
Les métaux et alliages métalliques sont produits à partir de minerais. Leur mise en
œuvre se fait à partir de la fusion puis par de multiples transformations mécaniques.
Aux différents stades de la mise en œuvre, divers traitements (thermiques, chimiques,

mécaniques) peuvent intervenir pour agir sur les propriétés.

I.3. Classification
Matériaux minéraux
Cette catégorie englobe tous les matériaux inorganiques et non métalliques : les
céramiques (traditionnelles et techniques), les verres et les ciments.
La majorité de ces matériaux sont composés oxydes de métaux (ex. Al2O3) et de non
métaux (ex. SiO2). Toutefois, on trouve parmi les matériaux techniques des carbures
(ex. SiC), des nitrures (ex. AlN), des siliciures (ex. MoSi2),…
Les liaisons entre les atomes sont de type iono-covalentes
Les processus de fabrication de ces matériaux font appel à trois étapes fondamentales
: la poudre (P), la mise en forme (MF), le traitement thermique (TT) selon les
séquences :
• P / MF / TT, dans le cas des céramiques ;
• P / TT / MF, dans le cas des verres ;
• P / TT / P / MF, dans le cas des ciments.

I.3. Classification
Les polymères
Les polymères sont des solides macromoléculaires. Pour la plupart, ils sont constitués
de longues molécules formées par une chaine d’atomes de carbone sur lesquels sont
liés divers atomes (H, Cl, …) ou groupements d’atomes (-CH3,…).
Au sein de ces molécules les liaisons sont de type iono-covalentes. Les
macromolécules sont imbriquées et liées entre elles par les liaisons secondaires.
La synthèse des polymères organiques fait intervenir des réactions chimiques entre
des composés naturels ou de synthèse.
La mise en forme des produits nécessite des actions mécaniques (extrusion,
injection…) et chimiques (polymérisation…).
La multiplicité des molécules pouvant entrer dans la composition des polymères et les
diverses caractéristiques possibles des liaisons assurant la cohésion entre les
molécules font que ces matériaux présentent un large éventail de propriétés.

I.3. Classification
Les composites
Le principe général des composites est «d’associer» deux ou plusieurs matériaux pour
obtenir une combinaison de propriétés inédites (ex légèreté + rigidité).
Habituellement, le matériau majoritaire sert de « matrice » dans laquelle est dispersé
le / les autre(s) matériaux.
Les matériaux peuvent être issus de familles différentes ou d’une même famille
(exemple des composites « tout céramique » utilisés en aéronautique et spatial).
On rencontre principalement des composites :
• polymère – minéral (exemple : fibres de verre + matrice résine polymère);
• minéral – minéral (exemple : fibre SiC + matrice SiC) ;
• métal – minéral (Exemple : particules Al2O3 + matrice Al).

I.3. Classification
Alliages Al Série 1000

Ferreux P
Série 2000
Métaux et Alliages Mg …
alliages Non-ferreux
r
Alliages Cu
o
…
p
Céramique non techniques
Oxydes Alumines r
Zircones
Céramiques techniques Carbures … i
Matériaux Nitrures é
minéraux Liants hydrauliques
… t
Verres é
s
Thermodurcissable PE
…
PET
Polymères Thermoplastique
PC
Elastomères …

I.4. Propriétés des familles de matériaux

Les matériaux d’une famille ou même d’une sous-famille de matériaux peuvent
présenter des propriétés très différentes.
En gardant un esprit critique, il est toutefois possible d’établir de grande tendances.
Céramiques
Métaux « Matériaux
et Minéraux »
alliages
Composites
Polymères Naturels

Les métaux et alliages

L’atout majeur de ces matériaux est qu’ils ne sont généralement pas fragiles.
Mécaniquement parlant, cela se traduit par le fait qu’ils peuvent être déformés de
manière irréversible : ce sont des matériaux ductiles.
C’est cette ductilité, en combinaison avec une dureté modérée, qui les rend facilement
façonnables et usinables.
Ils peuvent être également assemblés par soudage car ils sont résistants aux chocs
thermiques.
En ce qui concerne les propriétés physiques, ils sont tous conducteurs de la chaleur et
de l’électricité mais à des degrés très divers.
Leurs températures de fusion sont modérément élevées et leurs températures
maximales d’utilisation sont, pour la grande majorité d’entre eux bien inférieures, à
1000°C.
La majorité des métaux d’usage courant sont peu résistants aux attaques chimiques.

Alliages ferreux
Fonte : fer + carbone (à plus de 2,1 % et jusqu'à 6,7 % en masse de carbone)
Acier : fer + carbone (à moins de 2,1 % en masse de carbone)(+ des traces éventuelles
de nickel, chrome, molybdène en faible pourcentage (< 4 %))
Acier inoxydable : fer + carbone + nickel + chrome, et parfois, molybdène, vanadium
Alliages non ferreux

Alliages de cuivre (bronze : cuivre + étain; laiton : cuivre + zinc)
Alliages d'aluminium (Ils sont aussi appelés alliages légers)
Alliages de titane (TA6V, Ferrotitanes, …)
Superalliages à base nickel (par exemple les inconels)
….

Les matériaux minéraux

Les propriétés des liaisons ioniques / covalentes font que ces matériaux sont le plus
souvent des isolants électriques et thermiques.
De même, leurs températures de fusion sont élevées (> 1000°C) et ils sont résistants
aux attaques chimiques.
D’un point de vue du comportement mécanique, ces matériaux sont fragiles (absence
de déformation plastique avant rupture).
En association avec des duretés très élevées, cette fragilité fait que ces matériaux
s’usinent et s’assemblent très difficilement.

Céramiques
Non-techniques : silicatées (terres cuites, faïences, porcelaines, grès)
Techniques : oxydes (Al2O3, ZrO2 …), carbures (SiC, WC …), nitrures (AlN, TiN …), …
Verres
Sodocalciques, borosilicates, silice, bioverres, vitrocéramiques, …
Matériaux hydrauliques
Ciments, mortiers, bétons, plâtres, …

Les polymères
La multiplicité des molécules pouvant entrer dans la composition des polymères et les
diverses caractéristiques possibles des liaisons assurant la cohésion entre les molécules
font que ces matériaux présentent un large éventail de propriétés chimiques et
mécaniques.
Globalement ils sont peu durs et peu rigides par rapport aux autres catégories de
matériaux. De plus leur comportement (fragile ou ductile) est très dépendant de la
température.
Les polymères sont majoritairement des isolants électriques et thermiques.
Ils présentent des températures de fusion ou de dégradation très faibles (<500°C) ce
qui limite fortement leur température maximale d’utilisation.
.

Thermoplastiques
PE, PS, PVC, PC, …
Thermodurcissables
Epoxys, Phénolique, Polyester …
Elastomères
Caoutchoucs, silicones, PU…

Les composites
Les composites ont été développés pour pouvoir disposer de matériaux présentant des
combinaisons de propriétés inédites.
Dans de nombreux cas, les propriétés obtenues sont intermédiaires entre celles des
constituants.
Exemple d’un composite matrice résine polymère / fibre de verre :
• Rigidité : Ematrice < Ecomposite < Efibres
• Masse volumique : rmatrice < rcomposite < rfibres
Mais dans certains cas le composite présente pour une de ces propriétés des
performances plus élevées que celles des constituants.
Exemple d’un composite SiC/ fibre SiC :
• Ténacité : GIccomposite > GIcmatrice ; GIcfibres

Composites renforcés de fibres de carbone (CFRP)
Verres
100
Composites
10
Métaux et alliages
Polymères
1
1000 2000 5000 10000 20000

Masse Volumique (kg/m^3)

Métaux et alliages
100
Composites renforcés de fibres de carbone (CFRP)

Ténacité (MPa.m^0.5)
Composites
10
1
Verres
Polymères
1000 2000 5000 10000 20000

Masse Volumique (kg/m^3)

Comparaison des familles de matériaux








Métaux Céramiques Polymères Composites

Elevée Moyenne Faible Moyenne
Densité
Moyenne Faible Très faible Faible
Elevé Elevé (tech) Elevé
Prix Elevé
Faible Faible (trad.) Faible
Moyenne
Elasticité Elevée Très élevée Elevée
Faible
Résistance Très élevée Moyenne
Elevée Elevée
mécanique Elevée Faible
Ténacité
Très élevée Faible Faible Moyenne
(Tolérance aux défauts et
élevée Très faible Très faible Faible
aux chocs)
Température Très hautes Moyennes Moyennes
Hautes
d’utilisation Hautes Faibles Faibles
Tenue aux Moyennes Très bonne
Moyenne Moyenne
Agressions chimiques Mauvaise Bonne
Conduction de la Très Bonne Moyenne Faible
Faible
chaleur Bonne Faible Très faible
Conduction de Très bonne Faible Faible Faible
l’électricité Bonne Très faible Très faible Très faible
Facilité de mise en Facile (trad)
Facile Très facile Moyenne
forme Difficile (tech)
Facilité Moyenne Moyenne
Facile Facile
d’assemblage Difficile Difficile

Connaissance Et Choix Des Matériaux Chapitre 1 201718 Stud2

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Faculté Polytechnique

I-SDMA-022 - Connaissance des matériaux

I-SDMA-021 – Structure des matériaux

36 heures de cours + exercices

4 séances de laboratoires, présence obligatoire

Evaluation 1ère et 2nd sessions

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I-SDMA-022 - Connaissance des matériaux

Chapitre I : Notion de matériau

Chapitre II : Sélection des matériaux

Chapitre III : Cycle de vie des matériaux

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Chapitre I : Notion de matériau

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- 29000 1ère céramiques

- 8000 1ère poteries

- 4000 âge de cuivre

- 2500 âge de bronze

- 1000 âge de fer

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A partir du XIXème siècle, la société se modernise par de rapides progrès techniques

Naissance de la science des matériaux

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Le XXème siècle a ainsi vu une explosion du nombre des matériaux disponibles, on

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I.2.1. Propriétés mécaniques d’un matériau

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A. Essais mécaniques : Exemple de l’essai de traction.

L’essai peut être réalisé soit :

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Courbe conventionnelle de traction

Courbe rationnelle de traction

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B. Comportements mécaniques des matériaux

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C. Analyse d’un essai de traction

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Identification de trois stades I : Domaine élastique = réversible

Comparaison des courbes conventionnelle F Dl

Evaluation des déformations élastique ee et plastique ep en un point de la

Evaluation des énergies déformations élastique ee et plastique ep en un point

Propriétés mesurées Le module de Young E (GPa)

Influence de la vitesse de mise en déformation 𝜀ሶ = de/dt

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On peut établir une relation entre la taille du défaut et la contrainte à la rupture.

s c  K IC KIC = facteur d’intensité de contrainte critique (MPa.m1/2)

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L’absence de plasticité se traduit également par de faibles énergies de rupture et donc

GIC et KIC sont reliés :

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