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Partiel - Analyse de l’activité enseignante.

1. Introduit par la chercheuse Dominique Bucheton, ce modèle met en avant les


différentes préoccupations de l’enseignant. Au nombre de cinq, nous pouvons
distinguer le pilotage, le savoir, le tissage, l’étayage et l’atmosphère.
Quoiqu’il arrive, l'enseignant est constamment préoccupé par la bonne
transmission des savoirs. De son côté, le pilotage fait référence au contrôle de la
classe. L’enseignant va diriger, mener ses élèves dans un espace/temps donné : il
doit faire face au temps qui lui est imparti. Il marque souvent un changement de
séquence, d’activité.
Le tissage sert à faire le lien entre une image passée et une présente. C’est
une expérience vécue collectivement ou encore un savoir acquis dans le passé qui
est ramené à la mémoire des élèves pour les aider à comprendre une activité. Le
tissage peut être vu négativement lorsque les images extérieures deviennent trop
fréquentes et perdent les élèves, nuisant à leur bon apprentissage.
L’étayage, quant à lui, consiste à accompagner l’enfant vers la réussite : c’est
l’aider à rectifier son erreur sans pour autant lui donner la réponse, il le guide, lui
donne des indices mais c’est à lui de chercher la réponse avec le soutien de
l’enseignant.
Enfin, ce dernier cherche à assurer une certaine atmosphère dans la classe
selon telle ou telle situation ou activité. Une atmosphère de silence et de sérieux sera
requise lors d’un travail en autonomie par exemple.
Selon l’expérience, le moment de la journée ou une activité donnée par
exemple, certaines préoccupations chez l’enseignant prendront le pas sur les autres.
Le professeur se déplace, chuchote, interpelle, regarde : ce sont des gestes
professionnels visant à satisfaire telle ou telle préoccupation.
Ce modèle se présente comme une façon de concilier pédagogie, la méthode
d’enseignement globalement, et didactique, soit l'acquisition des connaissances dans
les différentes disciplines scolaires. Il montre que ces deux notions sont évidemment
liées chez l’enseignant : selon les préoccupations qu’il prime, il aura une certaine
manière d’enseigner.

2. À partir de son propre modèle dans lequel elle développe les cinq
préoccupations de l’enseignant, Dominique Bucheton analyse ici ses différentes
postures. Selon ce qui le préoccupe le plus, c'est-à-dire le pilotage, le tissage, le
savoir, l’atmosphère ou l’étayage, le professeur aura une posture différente.
En effet, l’enseignant adopte telle ou telle posture, celle d’accompagnement,
d’enseignement, de "lâcher prise” ou de “contre-étayage”, selon son expérience ou
encore l’activité en cours. Il change très régulièrement de posture : comme sur un
vélo, on se tient différemment selon l’obstacle que l’on rencontre. Si l'enseignant est
davantage préoccupé par le pilotage par exemple, il aura plus de mal à adopter une
posture de “lâcher prise” c'est-à-dire à laisser les enfants travailler en autonomie ou
en petits groupes. Tel serait le cas d’un jeune enseignant qui, cherchant à cadrer sa
classe, adoptera plutôt une posture de contrôle.
3. Selon Dominique Bucheton, la posture de “lâcher prise” est très complexe.
Elle consiste en effet à laisser les enfants travailler seuls ou en groupes, en
autonomie, sans que l’enseignant les guide en permanence. Un total lâcher prise
n’existe pas mais en ayant confiance en les élèves, ces derniers travailleront. C’est
une posture particulièrement difficile pour les jeunes enseignants qui veulent plutôt
contrôler leur classe.
À mon sens, c’est une bonne façon de laisser l’élève découvrir, explorer des
choses inédites, imaginer, créer, apprendre par lui-même mais également faire des
erreurs. N’ayant commencé que très récemment mon stage je n’ai pas d’exemple
précis cependant un professeur expérimenté a déjà beaucoup tenté, essayé, échoué
: il sait ce qui fonctionne et ne fonctionne pas. Le novice au contraire, en est encore
à l’expérimentation : comment expliquer, comment se faire comprendre clairement,...
L’acquisition des savoirs est alors très préoccupante pour lui, donc il cherche à tout
contrôler. Cette prédominance du contrôle chez l’enseignant peut parfois empêcher
l’élève d’apprendre correctement, le but étant initialement le contraire.

4. Du côté de l’élève, plusieurs postures sont aussi à relever. Il y en a quatre :


posture première, ludique, réflexive et de refus.
La posture première désigne une vive implication immédiate de l’élève sur ce
qu’il a à faire mais en laissant de côté toute réflexion. La posture ludique, peu
développée en classe, incite l’élève à détourner les consignes, à imaginer et créer.
La posture réflexive quant à elle, ou seconde, serait une posture “idéale” de l’enfant
car il parviendrait à verbaliser ce qu’il fait de manière consciente, en comprenant les
tenants et les aboutissants. Enfin la posture de refus. Cette dernière exprime un
désaccord de l’élève qui ne veut pas faire le travail demandé, voire même le fuit.
Il est important de retenir que ces postures d’élèves sont impérativement à
associer à celles de l’enseignant. En effet, c’est l’enseignant qui, en passant d’une
posture à une autre, va faire que les élèves changeront aussi de postures. Et
inversement, selon la posture de l’enfant, le professeur adaptera la sienne. Ces
termes de postures respectives sont liés, elles agissent les unes sur les autres au
sein d’une classe. Un bon élève est celui qui saura circuler régulièrement entre
toutes ou presque ces postures.
Néanmoins, si la posture de “refus” apparaît au premier chef comme négative
et empêchant le bon travail de l’enfant, elle est en réalité très importante et
nécessaire. À travers le refus, l’élève s’affirme, l’enseignant lui laisse le droit d’être
en désaccord. L’enfant qui obéit en permanence ne fera pas forcément un bon
individu dans le futur : il faut qu’il se manifeste quand il rencontre un problème et que
l’enseignant parvienne avant tout à comprendre le motif de ce refus pour pouvoir le
surmonter. Il ne faut pas s’en contenter, mais mettre des mots sur ce qui gêne l’élève
et résoudre les interrogations.

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