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La classification des langues africaines

La plupart des linguistes acceptent aujourd’hui les grandes lignes de la classification des
langues africaines proposée par J. GREENBERG (1963) : les débats portent sur des
améliorations de la classification interne des familles ou branches mais ne remettent pas en
cause l’essentiel (notamment pour les groupes dont nous avons à traiter ici).

Les langues africaines se rattachent toutes à quatre grands ensembles linguistiques que nous
appellerons ici phylum. Ce sont :

le phylum Afro-asiatique (encore appelé chamito-sémitique)


le phylum Nilo-saharien
le phylum Niger-kordofanien (ou Niger-congolais)
le phylum Khoisan (les langues des Hottentots et Bochimans).

Il faut bien voir que ces phylums sont de très vastes regroupements fondés sur des rapports de
ressemblances morphologiques et lexicales qu’à ce niveau, seul le linguiste peut percevoir.
Pour fixer les idées, disons que chacun des phylums est du même ordre que la « famille indo-
européenne », qui rassemble en un même stock les langues romanes et slaves, le persan et
l’anglais, le grec et le breton.

I- Le phylum Afro-asiatique ou chamito-sémitique

- Localisation géographique : (pour une bonne délimitation géographique, cf.carte existante)

L’Afro-asiatique couvre en Afrique ; l’Afrique du nord, le Sahara, le Tchad, une partie du


Nigéria, le Niger, les pays de la corne de l’Afrique. Cette famille s’étend aussi aux Proche et
Moyen- Orient, notamment à la péninsule arabique.

- Nombre de langues :

Plus ou moins 350 langues

- Nombre de locuteurs :

Leur nombre est estimé à plus ou moins 300 millions de locuteurs

- Nombre de sous-familles et liste des langues :

 La famille Berbère (+/- 11 millions de locuteurs), au Maroc, aux Iles Canaries, en


Algérie, en Tunisie, en Lybie, dans le désert du Sahara, et dans certaines communautés
en Mauritanie, au Niger, au Mali et au Burkina-Faso. Les principales langues de cette
famille qui compte environ 30 variétés sont :
o le tamazight (au Maroc, environ 3 millions de locuteurs).
o le kabyle (en Algérie, 3millions de locuteurs).
o le tashelhit (au Maroc, 3 millions de locuteurs).
o le tamasheq (au Sahara par les Touaregs, environ 300 000 locuteurs).
o le tarifit, (2 millions de locuteurs).
o le siwi (siwa) (dans l’oasis de Siwa en Egypte, 500 locuteurs).
o le jerba
o le chaouïa (en Algérie, +/- 1 million de locuteurs).
o le judéo-berbère, etc.

 La famille Chamite compte l’egyptien en Egypte. Elle a donné naissance à la langue


copte.

 La famille Tchadique, au Tchad, au Nigéria, au Niger, une partie de la République


centrafricaine, au Cameroun. Les principales langues de cette famille qui compte
moins de 200 (entre 140 et 190) langues sont :

o le haoussa (principalement au Nigeria, au Niger. Plus de 22 millions de locuteurs).


o le mandara,
o le ngala,
o le bana,

 La famille Couchitique (estimation : plus de 25 millions de locuteurs), en Egypte, au


Soudan, en Ethiopie, en Érythrée, en Somalie, en Tanzanie, au Kenya. Les principales
langues de cette famille (environ 47 variétés) sont :
o le somali (en Somalie, environ 8 335 000 locuteurs).
o le sidamo, (en Ethiopie et au Kenya, environ 1 500 000 locuteurs).
o le galla,
o l’afar,
o le gedeo,
o le bédja,
o le bedawi,
o l’oromo (au Kenya, au Soudan, en Ethiopie, environ 13 960 000 locuteurs) etc.

 La famille Omotique. Ces langues sont parlées dans la région du bassin d’Omo en
Éthiopie. Cette famille compte une vingtaine de langues (environ 28) parmi lesquelles
on peut citer :
o le wolaytta,
o le gamo,
o le yemsa,
o le seze,
o le basketto,
o le melo, etc.

 La famille sémitique, essentiellement sur la péninsule arabique, en Ethiopie et en


Érythrée. Les principales langues de cette famille qui compte environ 70 langues sont :
o l’araméen,
o l’assyrien,
o le chaldéen,
o l’hébreu,
o l’arabe,
o le maltais,
o l’amharique,
o le tigrinia,
o le tigréen,
o l’argobba, etc.

- Principales caractéristiques des familles de langues du groupe

a- Caractéristiques linguistiques des langues afro-asiatiques

- deux genres au singulier, le féminin marqué par le son /t/, et un pluriel invariant en genre
(berbères, béja, égyptien, et sémitiques distinguent le genre au pluriel).
- typologie syntaxique VSO avec tendance SVO.
- un ensemble de consonnes emphatiques, réalisées comme des glottalisées, pharyngalisées ou
des implosives.
- une morphologie dans laquelle les mots sont fléchis au moyen de changements internes
(introflexion) et l'utilisation de nombreux autres affixes.

a- Degré de vitalité des langues et transmission

- La famille des langues berbères possède plusieurs langues en danger (critères UNESCO) :
- le tamasheq compte près de 270 000 locuteurs avec un degré de vitalité : stable
- le tamazight compte près de 3 000 000 locuteurs avec un degré de vitalité : stable
- le tachelhit compte près de 3 000 000 locuteurs avec un degré de vitalité : stable
- le tarifit compte près de 1 500 000 locuteurs avec un degré de vitalité variant de
instable à érodé.
- le siwi compte près de 10 000 locuteurs avec un degré de vitalité : érodé
- le judeo-berbère compte quelques locuteurs avec un degré de vitalité variant de
sérieusement en danger à éteint…

- La famille des langues chamites ou groupe égyptien est un groupe de langue éteint. Ce
groupe a donné naissance à la langue copte.

- La famille des langues tchadiques : une importante partie des locuteurs des langues
minoritaires tchadiques abandonnent leurs langues minoritaires au profit de l’haoussa. C’est le
cas des locuteurs du dulbu, du fyem, du gera, du gura, du kona… qui sont langues en danger.
Il y a aussi :
- le berakou avec pas plus de 2 locuteurs qui ont adopté la langue shuwa ou kotoko à son
détriment. Elle est probablement éteinte aujourd’hui.
- le boor avec moins de 100 locuteurs
- le buso avec entre 40 et 50 locuteurs probablement éteint aujourd’hui.
- le toram avec moins de 4000 locuteurs.

- La famille des langues couchitiques possède plusieurs langues en danger (critères


UNESCO) :
- l’aja compte près de 200 locuteurs avec un degré de vitalité : sérieusement en danger
- l’aka compte près de 300 locuteurs avec un degré de vitalité : sérieusement en danger
- le bongo compte moins de 10 000 locuteurs avec un degré de vitalité : instable
- le dahalo compte moins de 400 locuteurs avec un degré de vitalité : définitivement en
danger…

- La famille des langues omotiques dont son appartenance à la famille afro-asiatique fait
l’objet de controverse possède plusieurs langues en danger, non répertoriées pour le moment.

- La famille des langues sémitiques possède probablement des langues en danger qui ne sont
pas répertoriées pour le moment.

b- Existence de documents écrits et types d’écriture :

- certaines langues de cette famille ont une écriture propre :


- l’écriture hiéroglyphique (égyptien ancien à l’époque des Pharaons)
- l’alphabet arabe (arabe, égyptien, etc.)
- l’alphabet Hébraïque (Hébreu, Samaritain, etc.).
- les langues sémitiques possèdent plusieurs alphabets permettant de les transcrire. En effet, le
plus célèbre d'entre eux (l'alphabet phénicien) est l'ancêtre direct des alphabets grec, latin,
arabe et hébreu.
II Le phylum Niger-Congo

La famille de langues Niger-Congo représente la famille de langues la plus répandue en


Afrique en termes d’expansion géographique, du nombre de langues différentes et en nombre
de locuteurs. Elle fait également partie des familles de langues les plus importantes au monde.

-Localisation géographique :

Les langues Niger-Congo se répartissent pratiquement dans toute l’Afrique subsaharienne.

-Nombre de langues :

Le nombre de langues de cette famille est estimé selon les données les plus récentes à 1436
langues (Grimes 1996 ; Heine et Nurse 2000) pour avoir une liste plus ou moins exhaustive de
la classification et des familles et des langues Niger-Congo se référer au tableau de Guillaume
Segerer du LLACAN (en page jointe).

-Nombre de locuteurs :

Près de 360 millions d’Africains parlent des langues de la famille Niger-Congo (Grimes,
1996). D’autres parlent de près de 400 millions de locuteurs (Heine and Nurse, 2000).

-Nombre de sous-familles et langues par famille :

Le Niger-Congo se subdivise en une dizaine de sous familles dont les plus importantes sont :
 La famille Kordofanien
 La famille Atlantique
 La famille Mandé
 La famille Dogon
 La famille Gur
 La famille Kwa
 La famille Kru
 La famille Ijoide
 La famille Benue-Congo
 La famille Adamawa-Oubanguien surtout localisée en République Centrafricaine ;
 La famille Bantoïde :
o Le phylum Bantu, fait partie des sous groupes Bantoïde et est résolument le plus
important et le plus connu de cette famille et même du Niger-Congo. Il compte
entre 400 et 600 langues pour environ 200 millions de locuteurs. Il s’étend depuis
la frontière Camerouno-Nigériane jusqu’en Afrique du Sud excepté le désert du
Kalahari où l’on trouve plutôt une autre famille de langues (Khoïsan). La famille
des langues Bantu constituent aussi l’une des familles de langues les mieux
étudiées et les mieux documentées au monde à l’instar des langues
Indoeuropéennes et Austronésiennes.

-Caractéristiques des langues Niger-Congo :


a- Nombre de locuteurs

- La famille Kordofanien :???


- La famille Atlantique compte près de 30 millions (estimation) de locuteurs
- La famille Mandé compte près de 600 000 (estimation) de locuteurs
- La famille Dogon compte près de 20 millions (estimation) de locuteurs
- La famille Gur compte près de 20 millions (estimation) de locuteurs
- La famille Kwa compte près de 20 millions (estimation) de locuteurs
- La famille Kru :???
- La famille Ijoide compte près de 1,6 millions (estimation) de locuteurs
- La famille Benue-Congo :???
- La famille Adamawa-Oubanguien compte près de 12 millions (estimation) de locuteurs
- La famille Bantoïde : le phylum Bantu compte près de 220 millions (estimation) de
locuteurs.

b- Caractéristiques linguistiques

- Existence de systèmes de classes nominales (notamment dans les langues Bantu)


- Existence d’extensions verbales
- Existence d’un lexique de Base

c- Degré de vitalité des langues et transmission

- Plus d’une trentaine de langues d’Afrique de l’ouest sont classées langues en danger :
- Nigéria : Bade, Bakpinka, Gera, Kudu-Camo, Kona, Jilbe…
- Côte d’Ivoire : Ega, Eotile, Jeri Kuo…
- Mali : Nemadi, Banka…
- Sierra Leone : Bom, Mmani, Krim…
- Mauritanie : Imeraguen…

- Plus d’une soixantaine de langues d’Afrique centrale sont en danger :


- Cameroun : Akum, Bakole, Baldamu, Bati, Beezen, Bikya, Bishuo, Bubia, Bung,
Busuu, Cambap, Dimbong, Eman, Fungom, Hijuk, Isubu, Iyive, Kendem, Langa, Mono…
- République Centrafricaine : Birri, Bodo, Ganzi, Geme, Ngombe, Ukhwejo
- Tchad : Boor, Buso, Fongoro, Goundo…
- Congo : Bonjo
- Guinée Equatoriale : Gyele
- République Démocratique du Congo : Beeke, Boguru, Kari, Ngbinda…
- Gabon : Kande, Sake, Mahongwe, Sighu, Vumbu, Benga…

d- Existence de documents écrits et type d’écriture

La particularité des langues de la famille Niger-Congo est que ce sont des langues non écrites.
La transmission est essentiellement orale. Pour les transcrire de nos jours, les linguistes
utilisent des alphabets phonétiques, dont le plus usité reste l’alphabet phonétique international
(API).
III Le phylum Nilo-Saharien

- Localisation géographique :

La famille nilo-saharienne se localise dans les pays suivants : l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya,
la Tanzanie, la République démocratique du Congo (RDC), l’Ouganda, le Soudan, l’Egypte,
le Tchad, la République de Centre Afrique (RCA), le Nigéria, le Niger, le Bénin, le Burkina
Faso, le Mali et dans des petits îlots en Algérie, en Lybie et au Cameroun.

- Nombre de locuteurs :

Environ 31 millions de locuteurs.

- Nombre de sous-familles et langues par famille :


 La famille Songhaï (environ 4 millions de locuteurs). Localisée principalement au
Niger et au Mali, le long du fleuve Niger. Elle compte à peu près une dizaine (10) de
variété parmi lesquelles :
o le songhaï,
o le zerma,
o le dendi,
o le tadaksahak,
o le korandje,
o le tagdal, etc.

 La famille Saharienne (plus de 4 millions de locuteurs). Cette sous-famille s’étend de


l’Est du Lac Tchad au Nord du Soudan. Les principales variétés de langues de cette
famille sont :
o les variétés kanuri-kanembu,
o le daza,
o les variétés Teda-debu,
o les variétés zagawa-bideyat-Berti (langues en danger).

 La famille Maba (environ 600 000 locuteurs). Du centre du Tchad à la frontière


soudanaise. Elle se subdivise en variétés :
o Bora-Mabang,
o massalit,
o aiki,
o kendeje,
o surbakhal,
o mimi.

 La famille Fur (plus de 500 000 locuteurs). Au Dar Fur et au Soudan. Elle se compose
des langues :
o Fur
o amdang

 La famille Soudanaise de l’est (plus de 16 millions de locuteurs). Cette famille se


subdivise en langues en deux grandes familles : la famille des langues Ek (les variétés
nubiennes, le nera, le nyiama, le tama, etc.), et la famille des langues En (les variétés
surmic, les variétés Jebel, etc.). La famille des langues nilotiques qui comptabilise à
elle seule environ 14 404 500 locuteurs, est en fait un sous groupe des langues En.
Les langues de la sous famille nilotique se focalisent dans trois grandes régions ; du
sud Soudan au nord ouest du Kenya, du sud Soudan, l’Ouganda et la Tanzanie, enfin,
de l’ouest du Kenya au nord ouest de la Tanzanie. Parmi ces langues on peut citer :
o le luo du Kenya,
o le jieng (dinka),
o le naadh (nuer),
o le teso,
o le kalenjin cluster, etc.

 La famille Soudanaise du centre (environ 6 millions de locuteurs). Elle s’étend


depuis la frontière du Camerouno-Tchadienne et République de Centre Afrique au sud
Soudan. Elle se localise aussi en Ouganda et au nord est de la RDC. Cette famille qui
compte environ une soixantaine (60) de variétés se subdivise en langues :
o sara,
o bongo,
o Modo,
o moru,
o mangbutu,
o mangbetu,
o kresh,
o lendu, etc.

 Berta (environ 100 000 locuteurs). Le berta est un cluster dialectal se localisant au
centre du Soudan et de la frontière Éthiopienne.

 Kunama (environ 140 000 locuteurs). Le Kunama est un cluster dialectal localisé au
su sud-ouest de l’ Érythrée.

 Koma (environ 50 000 locuteurs).

 Gumuz (environ 90 000 locuteurs).

 La famille Kuliak (environ 6500 locuteurs). Elle se localise au Nord-Est de


l’Ouganda. Elle se compose de trois variétés de langues dont une est en voie
d’extinction ; le Nyangui. Les deux autres langues de cette famille sont : l’ik (teuso)
qui compte environ 6000 locuteurs et le soo (tepes) qui est parlée par plus ou moins
500 personnes.

- Caractéristiques des langues Nilo-Sahariennes :

a- Caractéristiques linguistiques

- Le berta est une langue tonale. Les tons sont marqués par les accents. Elle suit la syntaxe
classique SVO.

b- Degré de vitalité des langues et transmission


- Manque d’informations sur le degré de vitalité de ces langues.
- L'utilisation et le développement de chacune des langues érythréennes (tigrina, tigré, afar,
saho, kunama, bedawi, bilen, nara et arabe hijazi) sont encouragés au niveau local, et les
enfants reçoivent en principe leur instruction à l'école primaire dans leur langue maternelle.

c- Existence de documents écrits et type d’écriture

- La particularité des langues de la famille Nilo-Saharienne est que ce sont des langues non
écrites. La transmission est essentiellement orale. Pour les transcrire de nos jours, les
linguistes utilisent des alphabets phonétiques, dont le plus usité reste l’alphabet phonétique
international (API).
- Les locuteurs de certaines langues comme le kunama (parlée en Erythrée) compose avec
l’alphabet latin.
IV Le phylum Khoïsan :

Langues parlées à l’origine par les peuples Khoï (Hottentot) et San (Bushmen).

- Localisation géographique :

En Afrique australe, notamment dans les pays traversés par le désert du Kalahari. Cette
famille linguistique est plus importante au Botswana et en Namibie. Par ailleurs, il existe des
langues Khoïsan dans la province du Cap du Nord en Afrique du Sud et au sud de l’Angola,
mais également dans deux îlots en Tanzanie.

- Nombre de langues :

Environ une trentaine (30) de langues.

- Nombre de locuteurs :

Le nombre de locuteurs estimé des langues de cette famille est compris entre 200 000 et
300 000.

- Nombre de sous-familles et langues par famille :

Elle se compose de trois principales familles toutes localisées en Afrique australe et deux
langues isolées en Afrique de l’est.
 La famille Khoïsan du nord. Certaines langues Non-Khoe composent cette famille.
Elles sont surtout localisées en Angola. Ce sont les langues Ju : (!’O)!Xũũ, X’au’e,
Ju|’hoan cluster.
 La famille Khoïsan du centre. Cette famille se compose environ d’une vingtaine (20)
de langues Khoekhoe, mais subdivisée en deux principaux groupes.
o Le groupe du nord est composé en autres des langues, Nama/Damara,
Hai’om, Aakhoe cluster, etc ;
o le groupe du sud qui comprend les langues,!Ora (langue éteinte ou en voie
d’extinction).
o Dans cette sous famille du centre, il faut également signaler les langues Khoe
du Kalahari :
 A l’ouest: Kxoe, Buga, Ani cluster, Naro cluster, Gana, G|ui, Haba
cluster.
 A l’est: Shua, Ts’ixa, Danisi, |Xaise, Deti (éteinte ou ne voie
d’extinction), Kua-Tsua cluter.

 La famille Khoïsan du sud. Dans cette famille on trouve comme au nord des langues
non Khoe ; ce sont les langues !Ui-Taa (!Ui et Taa).
o Dans les variétés !Ui on a : |Xam (langue présumée éteinte ou en voie
d’extinction), |’Auni (présumée éteinte ou ne voie d’extinction),  Khomani (en
voie d’extinction), Xegwi, etc.
o Dans les variétés Taa on a par exemple les langues :!X cluster, et Kakia (en
voie d’extinction).
o Les autres langues du sud sont les langues du cluster Khoekhoe du Cape (langues
présumées éteintes ou en voie d’extinction).
 Le Hadza. En Tanzanie. Langue khoïsan isolée.

 Le Sandawe. En Tanzanie. Langue khoïsan isolée.

 Il faut aussi signaler le Kwadi qui est une langue isolée au nord ouest (Angola) de la
zone d’influence de la famille Khoïsan.

- Caractéristiques des langues khoïsan :

a- Nombre de locuteurs

« Il n’est pas aisé de déterminer le nombre de locuteurs du Khoisan, aussi bien pour le passé
que pour le présent. La plupart des estimations chiffrées que l’on trouve dans la littérature
sont périmées, d’une part les récents recensements de population, d’autre part, ont tendance à
ne pas préciser les groupes ethniques ou les langues. En conséquence, on ne peut guère
fournir plus qu’une estimation grossière de 200 000 locuteurs. Ce total inclut, cependant, les
plus de 100 000 locuteurs du groupe Khoekhoe (les sources disponibles donnent des
évaluations qui varient entre 120 000 et 200 000), qui représente de loin la plus grande
communauté linguistique Khoisan et la seule qui soit officiellement reconnue. En deuxième
position, on peut mentionner le sandawe de Tanzanie, qui compte plusieurs dizaines de
milliers de locuteurs. Pour les autres communautés linguistiques, le nombre des locuteurs
s’échelonne de quelques centaines (par exemple le Ts’ixa, le hadza) à plusieurs milliers (!
xõõ, naro, kxoe) ».
(Bernd Heine, Derek Nurse, 2000, « African Languages, An Introduction », p. 127)

b- Caractéristiques linguistiques

- les langues khoisan possèdent des systèmes phonétiques uniques en Afrique qui figurent
parmi les plus complexes au monde
- Langues à (consonnes) clicks.
- Diversité inattendue de voyelles : voyelles glottalisées, dévoisées et pharyngalisées sont
assez communes.

c- Degré de vitalité des langues et transmission

Si l’on sait ou si l’on présume que de nombreuses langues khoisan sont mortes au cours des
siècles précédents, de nos jours, certains des plus petits groupes de locuteurs du Khoisan
semblent être sérieusement menacés d’extinction. Néanmoins, on ne peut déduire
immédiatement de la taille de la communauté linguistique le degré de menace qui pèse sur
elle, car dans certains secteurs, les conditions générales de survie des petites langues sont plus
favorables que dans d’autres. Généralement parlant, les chances de survie ne sont pas bonnes,
du fait des rapides changements sociaux, économiques et politiques en cours, qui
accompagnent le processus de construction nationale (cf. Barnard 1992, Batibo 1998) ».
(Bernd Heine, Derek Nurse, 2000, « African Languages, An Introduction », p. 127)

d- Existence de documents écrits et type d’écriture :

- Langue à tradition orale. Transcription à partir de l’API.

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