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2022/2023

Techniques de Facilitation
Introduction

La qualité peut être définit comme étant le fait de satisfaire le client. Mais dans le domaine
industriel, la qualité se base sur le respect des différents critères fixés par le cahier de charges
dans tous les niveaux de production ce qui permet à l’entreprise de se différencier et de garder
toujours une longueur d’avance sur la concurrence.

La gestion de qualité se résume dans l’ensemble des processus mis en place afin de garantir la
satisfaction de toutes les normes et exigences soit implicites ou explicites de tous les
intervenants externes ou internes. Elle permet également de s’assurer de l’efficacité des
méthodes de production et de réalisations de projet dans un cadre d’amélioration continue.

Assurer une bonne gestion de qualité va de soi de réussir une bonne résolution de problème.
De ce fait, plusieurs entreprises de nos jours adoptent une approche collective se basant sur les
réunions d’équipe. A partir de ce besoin est nait « les techniques de facilitation ».

La facilitation consiste à susciter le partage entre tous les membres du groupe et faciliter le
travail collaboratif afin d’aboutir aux objectifs de la réunion dans une durée minime. Il existe
plusieurs techniques de facilitation mais cela n’empêche pas qu’elles ont des points en
communs. Elles se basent en principe sur un échange des idées concernant une problématique
donnée au sein des groupes à nombre restreint de membres ce qui renforce leur efficacité,
inclusion et engagement.
Consensus
I. Définition :
Le consensus est une méthode de prise de décision dont cette dernière est acceptée par
tous les membres du groupe. Contrairement au vote qui se base simplement sur
l’opinion de la majorité en négligeant la voie de la minorité, le consensus prend toutes
les idées en considération. De ce fait, le consensus ne s’intéresse pas aux satisfactions
individuelles mais aux acceptations collectives. D’où les membres du groupe doivent
avoir un esprit d’écoute et de tolérance afin de trouver une solution satisfaisante pour
tout le monde et que chacun soutient le groupe dans la décision prise. Il faut préciser
que ce n’est pas obligatoire que chaque participant soit convaincu à 100% de la
décision, il suffit de la considérer la meilleure vu les circonstances.

Donc le consensus est une méthode qui accentue l’élaboration collective des idées et
non pas la compétition favorisant ainsi les principes d’échange, d’inclusion et de
démocratie.

II. Etapes du consensus :


Le processus du Consensus se déroule en six étapes principales :

1. Formuler le problème ou l’objectif :


Au début de la réunion, il est primordial de poser clairement la problématique. Une
question précise cadre le champ de discussions et propositions.

2. Recueillir les idées :


A ce stade, tous les participants s’expriment librement et donnent leurs propositions et
suggestions. C’est la phase de collecte d’idées qui peut se faire à travers un
brainstorming et un listing d’idée.

3. Explorer les idées :


Après la collecte on procède par identifier les avantages, les inconvénients d’une
proposition et mettre en perspective les points de similitudes et différences ce qui
favorise l’amélioration des idées à travers les débats.
4. Formuler la solution :
Enoncer la solution issue des différentes propositions avancées par l’ensemble des
membres du groupe et qui semble et qui semble rapportée plus d’accord. Une fois
soumise, il faut laisser un temps de réflexion avant de finaliser le choix.

5. Collecter les feedbacks :


A ce niveau on s’intéresse surtout sur les désaccords :
o le doute ou réserve : le participant n’est pas convaincu par la solution mais il lui
donne une chance et s’engage à sa réalisation.
o la désapprobation passive : le participant ne soutient pas la décision mais ne
l’objecte pas totalement. Il se retire de l’implémentation de la solution d’une
part, et d’autre partie ne bloque pas sa réalisation.
o le refus ou blocage : le participant exprime un désaccord catégorique de la
décision et empêchant ainsi le déploiement d’aucune action. Dans ce cas, le
groupe sera amené soit à annuler la décision et rechercher une nouvelle soit
garder la même mais en essayant d’améliorer les aspects causant des problèmes.

6. Implémenter les actions :


En se mettant d’accord sur la décision, on procède par la mise en place d’un plan
d’action définissant quoi faire et quand le faire.

III. Importance du consensus :


Le consensus sollicite l’ensemble des membres à dépasser leurs différences afin de
trouver une décision mutuellement acceptable renforçant ainsi l’esprit du groupe. Il est
l’un des méthodes donnant des bonnes décisions, vu qu’il favorise en continu la
recherche de nouvelles idées et leur amélioration en évitant de rapidement figer les
résolutions.
Orid
I. Définition :
ORID l’acronyme de : Objectif, Réflexion, Interprétation, Décision est une méthode de
facilitation se basant principalement sur les discussions et les interactions des
collaborateurs. Cette communication se fait à travers des questions posées
correspondant à chaque niveau de la méthode ORID.

De ce fait, ORID est une forme de management flexible associant le management et le


coaching qui permet de rendre les réunions plus interactives et efficaces.

II. Démarche ORID :

1. Objectif :
A cette étape, chaque participant contribue par ses connaissances sur le sujet
permettant ainsi que toutes les interventions seront liées et complémentaire. C’est la
phase de la collecte des informations réelles et objectives sur la problématique
Parmi les questions posées :
o « Quels retours clients avez-vous sur le (produit, service) ? »
o « Quels sont les obstacles qui influencent ta productivité ? »
o « Qu'est-ce que nous réalisons de bien ensemble et qui te motive ? »

2. Réflexion :
Le membre du groupe en cette étape exprime ces propres sentiments sur la
problématique en partageant son ressenti, ses craintes et son jugement (sensations
internes).
Les questions suggérées :
o « Quels sentiments provoquent les feedbacks du client chez toi ? »
o « Comment sentez-vous par rapport à [problématique, sujet] ? »

3. Interprétation :
Après avoir collecté les différentes informations et ressentis, on passe au niveau
analytique. A travers les discussions entre les participants, on s’approfondi dans la
signification du sujet, les implications, les alternatives et l’impact de la nouvelle vision de
l’entreprise.
Les questions suggérées :
o « Comment cela impactera votre travail ? »
o « Que signifie pour toi la nouvelle orientation prise par l’entreprise ? »
o « Que penses-tu que nous devons faire pour améliorer le bien-être au
sein de l’entreprise ? »

4. Décision :
A ce niveau-là, on se concentre sur la résolution du problème et le déploiement de
nouvelles directions en prenant en compte les limites de chaque membre, ses
compétences et son implication.
Les questions suggérées :
o « Quel serait le meilleur plan d’action a adopté ? »
o « Quels efforts collectifs pouvons-nous faire pour améliorer la
performance et l’efficacité de l’équipe ? »
o « Qu’est ce qui peut améliorer la satisfaction des clients ? »

III. Importance d’ORID :


Cette méthode se focalise sur les collaborateurs, leurs interventions et réflexions, ce qui
fortifie leur implication et leur engagement envers la vision de l’entreprise. De plus, les
décisions et les actions implémentées seraient plus efficaces vu qu’elles proviennent des
personnes ayant un contact permanent avec les clients (meilleur compréhension du
problème).
Technique groupe nominal
I. Définition :
La technique du groupe nominal (TGN) est un processus de groupe se basant
principalement sur les interventions des membres. Cet outil donne l’opportunité aux
différents participants de s’exprimer librement et partager leurs idées, opinions et
points de vu envers une problématique précise contribuant ainsi à la prise de décision.
Cette méthode se déroule débute par une production individuelle suivie par un
processus décisionnel collectif.
La TGN est une démarche structurée du brainstorming qui va au-delà à procéder par un
vote priorisant certaines suggestions, faisant ainsi des choix pertinents.

II. Procédure de la TGN :


La technique du groupe nominal se déroule en principe en cinq étapes :
1. Formulation de la problématique :
Exprimer une question précise et claire de manière qu’elle aura une unique
interprétation générant ainsi des suggestions pertinentes. Mais le facilitateur en
expliquant la problématique, il est amené à éviter les exemples pour ne pas leur
réflexion

2. Génération silencieuse d’idée :


Durant cette phase, chaque participant est invité à noter toutes ses idées dans une
feuille. C’est une tâche qui est faite individuellement ainsi que toute discussion ou
communication sont strictement interdite. Généralement cette étape dure entre 15 à 20
min.

3. Partage des idées :


A ce niveau, le facilitateur prend le soin de noter les idées sur un tableau. Chaque
membre donne une seule suggestion à la fois qui sera notée et après que chacun ait
partagé son idée, on refait le tour jusqu’à la fin. Les participants ont l’opportunité de
développer de nouvelles idées durant le partage des propositions. Encore une fois, cette
étape se fait sans discussions ou justifications.

4. Discussion et clarification :
Comme le nom l’indique, les membres à cette phase peuvent discuter les idées,
demander des explications à propos des énoncés partagés. Le facilitateur doit veiller à
ce que ce débat reste neutre évitant toute critique.

5. Vote et classement :
Finalement, chaque membre procède par un classement des idées d’une manière
hiérarchique en attribuant à chacune un score. Pour assurer la neutralité, le facilitateur
distribue des fiches contenant les idées afin de les classer au profit des participants puis
les collecte pour calculer les scores. La proposition ayant le score le plus élevé est celle
dont tout le groupe pense réalisable et efficace.
NB : Dans des situations, il peut y avoir une répétition de cette étape si plusieurs
suggestions aient le même score.
o Exemple :

Figure 1-Exemple de classement des idées par un groupe


Dans cet exemple purement fictif, on peut remarquer le score attribué aux idées
par chaque personne. La somme de tous les scores nous a permis dans ce cas
d’adopter la deuxième solution, dans d’autres cas on peut avoir un autre vote
concernant les trois idées ayant un score proche entre elles.

III. Les avantages de TGN :


Cet outil assure la participation de tous les membres du groupe même ceux les plus
timides. Ainsi en donnant la parole à tout le monde en évite toute sorte de
discrimination permettant donc d’adopter une opinion collective. La TGN encourage les
participants davantage à la créativité et l’engagement.

IV. Les limites de TGN :


Ce processus semble restrictif et mécanique ne laissant pas place à la spontanéité, de
plus, la technique du groupe nominal consomme plus de temps ce qui parmi l’un des
majeurs inconvénients.
Remue-méninge
I. Définition :
Appelé également brainstorming, est une méthode de production d’idée en un taux
maximal et temps minimal. C’est une technique de créativité de groupe et de réflexion
collective visant la recherche soit des causes possibles ou des solutions susceptibles à
être réalisées. Principalement le remue-méninge est utilisé pour la collecte des
informations au niveau des phases primaires de la production ou de résolution de
problème.

II. Etapes du Remue-Méninge :


Le nombre d’étapes diffèrent d’une situation à l’autre mais cela n’empêche que des
phases restent les mêmes.
1. Choisir l’équipe :
Pour un travail collectif réussi, en général le nombre de participant doit être compris
entre 8 à 12 personnes ayant des profils différents afin d’assurer une diversité en
termes d’idées.

2. Définir la problématique :
Avant de commencer la réflexion, il est primordial de bien formuler la problématique
donnant ainsi une vision juste sur le problème à résoudre.

3. Ecrire les idées :


C’est la phase de la créativité et la spontanéité. Tous les participants partagent
librement leurs idées telles qu’elles leur viennent à l’esprit. Durant cette étape,
l’animateur doit prendre le soin de noter toutes les idées sans filtre dans un tableau
visible.

4. Exploiter les idées :


Après avoir noté toutes les idées, c’est le moment de les trier et rassembler celles qui
sont similaires et éliminer celles qui s’avèrent hors sujet.

5. Sélection de solution :
Une fois avoir une liste plus organisée et filtrée, il convient de définir les critères qui
permettent de choisir l’idée la plus intéressante et réalisable.

III. Règles du Remue-Méninge :


Pour réussir le remue-méninge, il existe certaines règles à suivre afin que ce dernier
porte ses fruits.
1. La quantité avant la qualité :
Le brainstorming consiste à rassembler autant d’idées que possible. Un grand nombre
de suggestions favorise la mise en lumière d’une solution efficace et encourage
davantage les membres du groupe à partager leurs idées peu importe leur qualité.

2. Pas de critique ou jugement :


Toute intervention ne doit donner que des idées afin que le groupe puisse s’exprimer
librement et éviter tout blocage possible du flux de suggestions.

3. Prise de note :
Pour mettre en perceptive les idées partagées il est nécessaire de les noter dans un
tableau visible pour tout le monde. Cette prise de note est faite pour toute sorte d’idées
même pour celles les plus ambitieuses encourageant ainsi une réflexion plus créative.

4. Exploitation des idées :


Si les critiques ne sont pas tolérables dans le remue-méninge, les participants sont les
bienvenus à discuter et exploiter les différentes suggestions afin de les améliorer.

IV. Les avantages :


Cette démarche favorise la réflexion créative, l’émergence de nouvelles idées ainsi qu’il
participe à la cohésion du groupe. Le brainstorming permet à chaque membre de
s’exprimer librement et fortifier son engagement.

V. Les limites :
Certes le remue-méninge est l’un des méthodes les plus utilisées, mais ce dernier pose
plusieurs problèmes. Des recherches ont conclu qu’il y a peu de preuves que le
brainstorming produit de meilleures suggestions variées et originales vu qu’il peut y
avoir une fixation de vision et d’idée. De plus, la concurrence pour le temps de parole
peut nuire à la cohérence des équipes.
Conclusion

Vis-à-vis de cette diversité de techniques de facilitation, l’animateur se trouve dans l’ambiguïté


du choix qui est relatif à plusieurs critères (nature de la problématique, nombre des
collaborateurs, leurs profils…). Mais quelque soit la méthode adoptée, sa réussite dépend de la
maitrise du facilitateur de cette dernière vu qu’il joue un rôle principal créant ainsi un
environnement sain et favorable à la créativité et la productivité pour l’ensemble de l’équipe

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