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2023 11:30
Études littéraires
URI : https://id.erudit.org/iderudit/500538ar
DOI : https://doi.org/10.7202/500538ar
Éditeur(s)
Département des littératures de l'Université Laval
ISSN
0014-214X (imprimé)
1708-9069 (numérique)
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Tous droits réservés © Département des littératures de l'Université Laval, 1981 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des
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Jacques michon
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T t
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Université de Sherbrooke
FORMES ROMANESQUES 75
Notes
1
Ce programme que traçaient les formalistes russes dans les années vingt a
été formulé par G. Genette en ces termes :
« [...] suivre la littérature dans son évolution globale en pratiquant des
coupes synchroniques à diverses étapes, et en comparant les tableaux
entre eux. L'évolution littéraire apparaît alors dans toute sa richesse,
qui tient à ce que le système subsiste en se modifiant sans cesse. [...]
L'histoire littéraire ainsi comprise devient l'histoire d'un système : c'est
révolution des fonctions qui est significative, et non celle des éléments,
et la connaissance des relations synchroniques précède nécessai
rement celle des procès».
Figure I, Paris, Seuil, 1966, p. 167-168. Voir à ce propos les textes de
B. EIKHENBAUM et J. TYNIANOV dans Théorie de la littérature, Paris, Seuil,
1965, p. 65-73, 102-136.
2
Le point de vue structural strict n'est pas suffisant pour déterminer la
littérarité d'un texte, c'est plutôt l'institution, ou le contrat ou le pacte de
lecture sanctionné par elle, qui en détermine la fonction. Voir à ce sujet la
critique du formalisme de T. TODOROV, «La notion de littérature», dans Les
Genres du discours, Paris, Seuil, 1978, p. 13-26, et de H.-R. JAUSS,
« Littérature médiévale et théorie des genres», Poétique, 1 (1970), p. 97. On
pourra aussi lire notre «Sémiotique du texte poétique et histoire littéraire»
à paraître dans Actes du colloque Crémazie-Nelligan, Montréal, Fides.
3
R. BARTHES, Le Degré zéro de l'écriture, «Points», Paris, Seuil, 1972, p. 14.
4
Thèse présentée à l'École des gradués de l'Université Laval pour obtenir le
grade de docteur de l'Université, 1958, 369 pages.
s Pour désigner ces figures discursives nous utiliserons la terminologie de
G. Genette, Figures III, Paris, Seuil, 1972.
6
P. 149-150. Cette structure des instances narratives multiples a été bien
exploitée dans la série des romans du cas de conscience, comme nous le
verrons plus loin. Au sujet de l'horizon d'attente de cette série et de la
fonction qu'y joue cette forme voir notre «Esthétique et réception du
roman conforme: 1940-1957», à paraître dans Le Québécois et sa litté-
rature, édité par René Dionne, Sherbrooke, Naaman.
7
Voir par exemple dans Bonheur d'occasion de Gabrielle ROY (Montréal,
Beauchemin, 1973) les chapitres 15 (la visite des Laçasse à Saint-Denis) et
16 (la séduction de Florentine par Jean Lévesque) qui racontent succes
sivement deux événements qui se sont produits simultanément.
8 Par exemple ce parti pris esthétique pour le roman qui montre ce qui se
passe dans l'histoire (showing) par la focalisation interne, au lieu de le dire
(telling) par la focalisation zéro, traduit une préoccupation des milieux de
la critique des années cinquante. À ce sujet rappelons la querelle entre
Sartre et Mauriac sur le rôle du narrateur. Les études de R. ROBIDOUX et
A. RENAUD, Le Roman canadien-français du vingtième siècle, Ottawa,
Éditions de l'Université d'Ottawa, 1966, et de G. BESSETTE, Une littérature
en ébullition, Montréal, Jour, 1968, adoptent le même point de vue. À ce
propos on lira en particulier les analyses sur Bonheur d'occasion par les
premiers (p. 75-91), le second (p. 219-255) et celle de Guy LAFLÈCHE, «Les
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38
Chicago, University of Chicago Press, 1961. Pour un résumé des positions
de Booth, lire F. VAN ROSSUM-GUYON, «Point de vue ou perspective
narrative. Théorie et concepts critiques», Poétique, 4 (1970), p. 482-484.
39
Formes simples, traduit de l'allemand par A.-M. Buguet, Paris, Seuil, 1972,
p. 137-157.
40
Voir R. CHARBONNEAU, Ils posséderont la terre, R. ÉLIE, La Fin des songes,
E. CLOUTIER, Les Témoins, Montréal, C.L.F., 1953, J. FILIATRAULT, Chaînes,
Montréal, C.L.F., 1955; le récit à focalisation multiple peut représenter
aussi une variante de ce type de récit fondé sur la dispersion des normes.
C. HAMEL dans Solitude de la chair, Montréal, CL.F., 1951, en donne un
exemple et propose la description suivante de la formule par la bouche
de l'un de ses personnages : « Dans la tête d'André s'échafaucle un roman
où ils seraient tous les trois, Fernand, Michelle et lui-même; où chacun, à
tour de rôle, se verrait soi-même par ses propres yeux et verrait les autres à
sa manière à soi ; pour être, à son tour, vu par ces deux autres comme ils
peuvent le voir... Avec une telle construction, un personnage risquerait de
sembler inconsistant. Il apparaîtrait sous trois angles de vision tellement
différents que le lecteur pourrait croire qu'il ne s'agit plus du même
personnage!» (p. 200)
41
JOLLES, Formes simples, p. 143.
42
Dans cette thèse on reconnaîtra le discours libéral chrétien de l'intel
ligentsia québécoise de l'époque, qui trouvait à s'exprimer, entre autres,
dans La Nouvelle Relève, Le Devoir et Cité libre : « [...] la substance même
du roman doit être l'homme dans sa complexité congénitale», Guy
SYLVESTRE, «Réflexion sur le roman», Culture, 12 (1951), p. 232.
43
Montréal, C.L.F., 1968.
44
Le Romancier fictif, essai sur la représentation de l'écrivain dans le roman
québécois, Montréal, Presses de l'Université du Québec, 1980, p. 61.
4
* Point de fuite, Montréal, C.L.F., 1971, p. 19.
46
Un livre, Montréal, Jour, 1970; Sold-out, étreinte/illustration, Montréal,
Jour, 1973; French Kiss, étreinte/exploration, Montréal, Jour, 1974.
47
La Ville inhumaine, Montréal, Parti pris, 1964.
48
J. BENOIT, Patience et Firlipon, Montréal, Jour, 1970, p. 153.
49
J.-M. POUPART, Chère Touffe, c'est plein plein de fautes dans ta lettre
d'amour, Montréal, Jour, 1973, p. 21.
so Ibid., p. 43.
51
Voir H. AQUIN, Trou de mémoire et J. BENOIT, Patience et Firlipon.
52
Voir J. GODBOUT, Salut Galarneau!, Paris, Seuil, 1967, et R. DUCHARME,
L'Hiver de force, Paris, Gallimard, 1973.
53
Voir N. BROSSARD, Sold-out, et V.-L. BEAULIEU, N'évoque plus que le
désenchantement de ta ténèbre, mon si pauvre Abel, Montréal, VLB
éditeur, 1976.
54
Le Romancier fictif, p. 93-94.
55
Chez J.-M. POUPART, C'est pas donné à tout le monde d'avoir une belle
mort, Montréal, Jour, 1974, ce sont les conditions de production de
l'auteur lui-même qui sont représentées :« Dites-vous que ce passage
aurait pu toucher, cela me suffira sans doute... Fiche deux cent onze.
Absolument pas disponible sous une autre forme. Non» (p. 96). À propos
de ce travail sur fiches dans le processus de sa production, voir les
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