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Physiologie du jeûne
I. Généralités
La période prandiale est caractérisée par l’absorption digestive des nutriments (protides, lipides, glucides) qui vont
être utilisés en permanence par les cellules :
• Pour leur fonctionnement de repos = Dépense énergétique de repos (DER)
• Pour leur fonctionnement en activité = Dépense énergétique totale
Cette phase est cependant surtout caractérisée par le phénomène de stockage énergétique sous l’impulsion de
l’insuline dans le foie, le muscle et le tissu adipeux.
Lorsque ces aliments ne sont plus disponibles, l’organisme doit donc puiser dans ses réserves pour continuer à assurer
l’apport cellulaire en nutriments afin que les organes puissent assurer les grandes fonctions de l’organisme :
• La respiration,
• La thermorégulation,
• La croissance (pour les enfants), et le renouvellement cellulaire,
• La motricité,
• Le système immunitaire.
Le glycogène est une source d’énergie d’utilisation rapide en cas de nécessité brutale mais il a une faible contenance,
il va s’épuiser assez rapidement. Le relai doit être ensuite pris par des énergies qui viennent d’autre part notamment
du tissu adipeux (qui constitue la principale réserve énergétique) mais cette réserve est mobilisée un peu plus
lentement.
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En période d’utilisation de ces réserves comme par exemple en période d’activité, les nutriments circulants vont être
consommés, nécessitant :
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Les tissus comme les muscles, le foie et le cœur vont utiliser ce phénomène pour réduire leur consommation de glucose
et le laisser disponible pour le cerveau qui ne peut pas utiliser les AG. Passé 12h de jeûne c’est l’oxydation des AG qui
assure en majorité la dépense énergétique.
Enfin, après 12h de jeûne, la cétogenèse commence à entrer en action. Le foie produit des corps cétoniques à partir
des AG libres issus de la lipolyse du tissu adipeux. Ces corps cétoniques peuvent servir de substrat énergétique en cas
de manque de glucose surtout au niveau du cerveau.
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3. Jeûne prolongé
En cas de jeûne prolongé, on va observer ensuite une réduction de la néoglucogenèse afin de protéger les muscles et
limiter la protéolyse: c’est l’épargne protéique. (La lipolyse devient majeure et est toujours très importante expliquant
la perte de poids et la fonte du tissu adipeux). La cétogenèse et la lipolyse restent elles importantes.
Cette adaptation est observée entre le 4ème et le 10ème jour de jeûne et permet de protéger l’organisme qui va également
réduire ses besoins et sa dépense énergétique de 40%. Il va réduire des fonctions principales telles que la
thermorégulation, la fréquence cardiaque, les défenses immunitaires et l’activité.
Si on poursuit le jeûne, le décès survient après 60 jours souvent lié à des complications infectieuses (baisse des
immunités).
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→ L’hypométabolisme :
o Bradycardie
o Hypotension artérielle
o Hypoperfusion cutanée des extrémités : cyanose, froideur,
o Hypothermie
o Baisse des défenses immunitaires (avec des infections plus graves et plus fréquentes)
→ Les carences :
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il est dangereux de se réalimenter rapidement après un jeûne prolongé ou
une période de dénutrition importante.
En effet, pendant cette phase de réduction calorique sévère, l’insulinémie est effondrée alors que le glucagon essaye
de maintenir une glycémie constante pour éviter les hypoglycémies. Le métabolisme cellulaire repose surtout sur
l’oxydation des AG et les chaînes d’oxydation fonctionnent au ralenti afin d’épargner les ressources.
En cas d’arrivée brutale du glucose, le pancréas réagit très rapidement en libérant de l’insuline. La cellule, privée de
glucose pendant longtemps va alors en voir arriver en grande quantité. Elle va l’utiliser pour produire son ATP. Elle va
faire rentrer brutalement une grande quantité de substrat énergétique dans les chaînes mitochondriales aboutissant
à la saturation rapide de ces chaînes et libérant ainsi une grande quantité de radicaux libres. L’accumulation de ces
radicaux libres peut dans une situation extrême entraîner la mort de la cellule. Le Dr Borot compare ce phénomène à
une surchauffe cellulaire conduisant à un burn out.
De plus, l’oxydation du glucose consomme de grande quantité de phosphore, de magnésium, de potassium que la
cellule va puiser dans le secteur extracellulaire. Les carences déjà préexistantes s’aggravent rapidement : la kaliémie,
la phosphorémie, la magnésémie chutent brutalement.
Ces phénomènes expliquent le syndrome de renutrition = ensemble des signes cliniques en lien avec une alimentation
glucidique trop brutale après une période de carence sévère prolongée.
Il est caractérisé par des troubles ioniques et un risque de défaillance cardiaque et hépatique pouvant entrainer le
décès.
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⚠ La renutrition calorique n’est jamais une urgence, il faut déjà réhydrater, rééquilibrer sur le plan électrolytique
(s’occuper du phosphore, du magnésium…) et seulement après on réintroduit le glucose en très petite quantité.
IV. A RETENIR
Les tissus peuvent utiliser différents substrats énergétiques pour fonctionner (c’est-à-dire produire de l’oxygène et
de l’ATP) : en priorité le glucose (glycolyse anaérobie et aérobie), puis les acides gras (oxydation des AG) et les corps
cétoniques. ⚠ Cela est faux pour le cerveau qui ne peut pas oxyder les acides gras.
L’organisme humain est prévu pour faire face au jeûne par mobilisation de substrats énergétiques conservés dans le
tissu adipeux (triglycérides), les muscles (glycogènes et protéines) et le foie (glycogène) :
Une renutrition glucidique brutale après un jeûne important (ou une sous-alimentation sévère) expose à un risque
vital de syndrome de renutrition (la réalimentation peut tuer).
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