Vous êtes sur la page 1sur 37

Institut d’Economie Douanière et Fiscale

Créé par convention Algéro-Tunisienne du 03 Septembre 1981

Thème :

Rapport de stage
d’échange

Lieux et périodes du stage

Du 30/05/32016 AU 03/06/2016 : Université d’Aix en Provence-Marseille-

Du 12/06/2016 AU 23/06/2016 : Inspection divisionnaire des douanes de Bejaia.

Elaboré par : Encadré par :


M. MERSEL Brahim M. AIT ABDELLAH Mohand

Chef de bureau des relations publiques et


systèmes d’information

33eme Promotion
2015-2016
SOMMAIRE
Introduction générale ........................................................................................ 01

Premier chapitre : Eléments des finances publiques en France ...................... 02

Introduction .......................................................................................................... 02
Conférence n° I: Le contrôle fiscal en France ....................................................... 02
Conférence n° II: Harmonisation de la fiscalité dans l’union européenne ............. 06
Conférence n° III: Gestion budgétaire .................................................................. 08
Conférence n° IV: La cour des comptes ............................................................... 12
Conférence n° V: La fiscalité du patrimoine ......................................................... 14
Conclusion ........................................................................................................... 16

Deuxième chapitre : L’évaluation des marchandises en douane : cas de


l’Algérie .............................................................................................................. 17
Introduction ......................................................................................................... 17
I. Les systèmes appliqués en Algérie en matière d’évaluation en douane ............. 18
II. Vers une évaluation en douane répondant aux exigences du commerce
extérieur ............................................................................................................... 22
Conclusion ........................................................................................................... 32

Conclusion générale ........................................................................................... 33


Bibliographie ...................................................................................................... 35
Introduction générale

Introduction générale.

La notion des finances publiques est devenueces dernières années un sujet préoccupant
dans la mesure où la nouvelle gestion publique se heurte de plus en plus aux conditions
d’efficacité et d’efficience de l’action publique.de ce fait, la France est l’un des pays qui
figure sur la liste de ceux qui ont connu des réformes importante en matière fiscale et
budgétaire

C’est dans ce sens que ce pays était astreint à mettre en place de nouveaux dispositifs
ayant pour but de renforcer le contrôle de régularité et d’exactitude du budget de l’Etat en
terme de dépense et de recette.
Effet l’administration des douanes joue un rôle prépondérant en termes de collecte des
ressources qui demeure sa première mission. Par conséquent, l’optimisation de ses ressources
est tributaire de la valeur en douane à l’instar des autres aspects du commerce international.
La tendance depuis des décennies est l’uniformisation des règles et des concepts. Le
tout consiste à avoir la même démarche et la même attribution dans l’évaluation des
marchandises.
Le travail a pour objectif de synthétiser les différentes conférences qui ont fait
l’objet de ce stage d’échange, ainsi qu’une thématique jugée importante, pourtant sur
l’évaluation des marchandises en douanes.
Pour cela, nous avons structuré notre travail en deux chapitres. Le premier
chapitre porte sur les différentes techniques de détermination de la valeur des marchandises et
son importance dans le budget de l’Etat. Tandis que le second chapitre traite les différentes
conférences relatives aux finances publiques en France.

1
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France.


Dans le cadre de notre stage d’échange effectué à l’Université Aix Marseille allant de
30 mai 2016 au 03 juin 2016, la chance nous a été donnée pour assister à cinq séminaires de
qualité, portant sur :
 Le contrôle fiscal en France.
 Harmonisation de la fiscalité dans l’union européenne.
 Gestion budgétaire.
 La cour des comptes.
 La fiscalité du patrimoine.
Pour cela, nous avons consacré ce chapitre à l’étude des finances publiques en France dans
leur ensemble.

Conférence I : contrôle fiscal en France « professeur Thierry LAMBERT ».

Dans le but de lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, les services fiscaux font de la
recherche de la matière imposable à travers des contrôles fiscaux ou vérifications. Ils
procèdent également à la mise en œuvre des sanctions.

I.1. contrôle interne.

C’est le contrôle sur pièce. En France, il se fait sur la base des documents
dématérialisés. On va voir s’afficher la déclaration du contribuable et les documents produits
par les tiers .A titre d’exemple, la déclaration de l’employeur et la déclaration de la banque.
En France, il se fait une fois tous les trois ans parce que la prescription est triennale.
Plusieurs remarques peuvent se faire sur le contrôle interne :
 Il est très productif sur le plan budgétaire.
 Il ne génère pas de contentieux, parce qu’il ne s’agit pas de grand problèmes,
ce n’est pas des abus de droit.
 Il alimente le contrôle externe.

I.1.1. Les pouvoirs d’investigation ou les outils juridiques avant le contrôle.


La recherche des infractions à la législation fiscale commise soit d’une manière volontaire ou
involontaire par le contribuable, amène les services fiscaux à faire appel à des instruments
juridiques de recherche et d’investigation qui permettent d’obtenir des informations jugées à
la fois utiles et nécessaires pour relever les irrégularités.

2
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

I.1.1.1. Le droit de communication.

Le droit de communication est un relevé passif qui tient à la disposition de


l’administration fiscale le fichier client. Ce dernier ne doit en aucun cas faire de commentaire,
d’où son nom relevé passif. Il est exercéauprès des clients, des fournisseurs, les services de
police et les services des douanes car la valeur en douane est trèsintéressante.
En France, le droit de communication s’élargit d’année en année grâce au
développement du commerce électronique à titre d’exemple.
Qu’est ce qui peut se passer si jamais le contribuable s’oppose ?
Selon l’article 76 de la loi des procédures fiscales, l’administration fiscale demande au
juge de le sanctionner, application d’une amende ainsi qu’une astreinte c’est-à-dire 1000 euro
par jour de retard.
Le professeur LAMBERT disait, pour que le droit de communication soit efficace, il
faut analyser les documents avant et il faut réfléchir bien avant.

I.1.1.2. Le droit d’enquête.

Le droit d’enquête est un complément de droit de communication. Il concerne le


contrôle de facturation.
Dans le droit commercial, il y’a des mentions obligatoires que l’on retrouve dans la
facture. L’administration fiscale peut opérer un contrôle formel c’est-à-dire est ce qu’il y’a
des factures. Si ces factures n'existent pas, elle doit faire un procès-verbal de constatation
d’infraction. Le droit d’enquête permet de vérifier les bon taux de TVA.

I.1.1.3. Le droit de visite et de saisi.

Le droit de visite et de saisi est appelé aussi la perquisition. En France, le juge est le
gardien des libertés individuelles.

Entre 1945 et 1984, ils ont donné à l’administration fiscale le droit de perquisitionner.
C’est un droit qui a été donné par ordonnance.

L’administration fiscale doit avoir des préemptions de fraude. Ce dossier doit


êtreprésenté au juge qui délivre une ordonnance afin que l’administration fiscale puisse
procéder à la perquisition.

3
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

I.1.1.4. La flagrance fiscale.

La flagrance fiscale est une mesure de sureté pour le recouvrement, ce n’est pas une
procédure autonome.

La flagrance fiscale permet de bloquer le compte bancaire du contribuable .En France


la flagrance fiscale n’est pas assez appliqué parce qu’il y’a énormément d’outils juridiques.

I.2. Les pouvoirs de l’administration fiscale pendant le contrôle.


Le contrôle externe regroupe la vérification de la comptabilité et la vérification
approfondie de la situation fiscale d’ensemble.

I.2.1. La vérification de la comptabilité.


La vérification de la comptabilité se fait dans le cadre d’une procédure contradictoire
c’est-à-dire on peut écarter une comptabilité à condition de la reconstituer.
Il y’a un grand problème avec la comptabilité informatisée à cause des groupes de
taille moyenne qui opte pour l’utilisation de ce type de comptabilité, pour que le contrôle de la
comptabilité se passe dans les meilleures conditions il faut continuer à avoir des vérificateurs
et avoir des informations. L’utilisation d’une telle comptabilité ouvre le champ à deux volets :

 Par rapport à la forme, ce sont les recettes qui font l’objet d’un éxamen.il n y’a
pas de techniques mais il y’a des pistes. Dans tout cas de figure il faut motiver.
 Par rapport au fonds, il y’a lieu d’examiner les dépenses. Deux points à
surveiller :
 L’acte anormal de gestion : c’est pour les chefs d’entreprises qui font
supporter des charges à l’entreprise, alors que ce sont des charges
personnelles comme les cadeaux de fin d’année et tous les frais de
représentation.
 L’abus de droit fiscal : selon l’article 64 du guide des procédures
fiscales françaises, ce sont des montages juridiques dans le but
d’échapper à l’impôt. C’est à l’administration de faire la preuve de
montage.

I.2.2. L’examen de la situation fiscale personnelle.

La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble porte sur une année, elle
concerne tous les membres du foyer fiscal et l’administration fiscale s’intéresse aux revenus et

4
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

aux dépenses. Pour les revenus, le vérificateur demande le relevé de compte bancaire. En
France, il s’appelle FICOBA (fichier des comptes bancaires), c’est un véritable outil.il
s’intéresse aussi au débit pour voir comment le contribuable paye sa taxe d’habitation,
comment il paye son téléphone et comment il finance ses vacances.
Au final, le vérificateur aura deux résultats :
 Premièrehypothèse : si l’écart est faible entre les montants déclarés par le contribuable
et ceux détenus par l’administration fiscale, le vérificateur arrête.
 Deuxième hypothèse : si les montants que détient l’administration fiscale sont
supérieurs aux montants déclarés par le contribuable, le vérificateur lui demande
comment il fait pour vivre c’est-à-dire il y’a un revenu dissimulé. Autrement dit, non
déclaré.

I.3. Les garanties du contribuable.

Le législateur prévoit des garanties au profit du contribuable pour le protéger contre


l’action de l’administration fiscale qui a le pouvoir de contrôler sa déclaration et sa
comptabilité.

 Avis de vérification dans lequel on doit indiquer les années vérifiées, cela permet au
contribuable de vérifier les prescriptions.
 Charte du contribuable : juridiquement, c’est un document opposable à
l’administration fiscale. Cette charte explique au contribuable ce qui va se passer. En
France, elle est faite au temps de Giscard DESTAIN.
 Assistance de conseillers de son choix : ce n’est pas une obligation, il n’y a aucune
qualité particulière. Le nombre de conseillers n’est pas limité. Mais en France au-delà
de cinq (05) c‘est une opposition au contrôle fiscal.
 En matière de recours, le contribuable peut saisir le supérieur hiérarchique du
contribuable et il peut avoir un interlocuteur départemental.

5
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

Conférence II : harmonisation de la fiscalité dans l’union


européenne « professeur Olivier NEGRIN ».

Le système de l’harmonisation de l’impôtest un régime optionnel qui concerne les


sociétés soumise à l’impôt français. Il a été mis en place afin de consolider les résultats c’est-
à-dire le déficit subi par une société de groupe s’impute immédiatement sans limitation
particulière sur le résultat dit d’ensemble.

Pour se faire, l’union européenne a mis en place ce qu’on appelle l’ACCIS (assiette
commune et consolidées des impôts sur les sociétés).

II. Mise en place de l’ACCIS.


Afin de réussir la relance du régime dit ACCIS, l’union européenne a mis en lumière
un certain nombre d’éléments sur lesquels le se base le système en question.

II.1. Les éléments constituant la proposition de la directive ACCIS du 16 mars 2011.


Cinq éléments sont à discuter pour que le champ d’intervention de l’ACCIS soit
délimité :

 Les filiales concernées par la consolidation sont celles dont leurs sociétés mères
détiennent plus de 50 % des droits de vote et plus de 75 % du capital de la société.
 Le groupe que doit former la société résidentes porte sur des établissements stables
situés dans les pays membres.
 Si l’assiette imposable consolidée est négative, le déficit sera reporté. Dans le droit
français, il y a au moins dix ans, le report des déficits est illimité c’est-à-dire, le report
est perpétuel mais il est plafonné. Depuis l’affaire de Jérôme KERVIEL, ce trader qui a
fait perdre à la société générale des milliards d’euro, l’union européenne a décidé ce
plafonnement à 1 million + 50 % de ce qui excède 1 million. Bien que lorsque l’assiette
imposable est excédentaire, elle fera ‘objet d’une répartition.
 A chaque exercice final, les membres du groupe procèdent à la répartition de l’assiette
imposable consolidée. Autrement dit, la part du bénéfice taxé en France est la
suivante : 1/3(chiffre d’affaire) +1/6(masse salariale)+1/6(effective
salariale)+1/3(valeur des immobilisations)
 Le montant de l’imposition de chaque membre en multipliant le taux d’impôt national
par la quote part du résultat

6
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

II.2. Directive du conseil chargé de la lutte contre l’évasion fiscale du 28 janvier 2016.

Le phénomène de l‘évasion fiscal est l’un des sujet préoccupants dans la mesure où
l’application des faibles taux d’imposition et les doubles déductions ont pris de l’ampleur ces
dernières années.de ce fait, quatre règles sont à respecter.

II.2.1. La déductibilité des intérêts.


Les charges d’intérêts sont déductibles mais plafonné en fonction du bénéfice réalisé.

II.2.2. Imposition à la sortie.


En France, ils utilisent le mot vaporisation de la base imposable c’est-à-dire les plus-
values importantes qui échappe à ce type d’imposition. Pour cela, l’imposition à la sortie est
prise comme mesure pour lutter contre ce type de fuite.

II.2.3. La lutte contre les souscriptions.


Il existe trois types de souscriptions.
 Les emprunts sont supérieurs de 1,5 % de son capital.
 Les intérêts excèdent 25 % de son résultat courant.
 L’intérêt payé est supérieur à l’intérêt reçu.

II.2.4. Règles relatives aux sociétés étrangères contrôlées.


Cette règle concerne directement les contribuables qui détiennent des filiales
contrôlées dans des juridictions à faible imposition, peuvent se permettre de transférer une
grande partie du bénéfice de la société mère vers ses filiales.

Conclusion.
Au terme de notre passage à l’UNIVESITE AIX MARSEILLE, nous pouvons
conclure que le volet des finances publiques françaises dans sa globalité a connu une
évolution remarquable ces dernières années, particulièrement l’aspect fiscal qui a subi des
réformes axées sur un système moderne et consolidé, objectifs de la majeure partie des pays
membres de l’union européenne.
Néanmoins, la performance d’un tel système ne revient pas à l’administration fiscale à
elle seule. À cet effet, l’administration des douanes constitue une institution avec laquelle
leurs relations demeurent complémentaires.
Dans ce qui suit, nous allons présenter dans le deuxième chapitre l’évaluation des
marchandises en douane. Autrement dit, l’importance de la part de l’administration des
douanes dans les recettes de l’Etat.

7
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

Conférence III : gestion budgétaire « professeur Eric OLIVA ».

Le décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et


comptable publique en France est mis en place pour substituer au décret de 1962 considéré
comme obsolète et n’est plus adapté aux nouvelles règles budgétaires et comptables issus de
la LOLF (loi organique relatives aux lois de finances).

III.1.Evolution de la gestion budgétaire


C’est une étape supplémentaire pour la comptabilité publique dans le prolongement de
la LOLF. Cela se justifie par trois raisons.

III.1.1.L’obsolescence du décret de 1962.

Le décret du 29 décembre 1962 portant règlement général sur la comptabilité publique,


considérait jusqu’à la preuve du contraire comme un texte de référence en la matière, n’est
plus adapté aux nouvelles dispositions de la LOLF qui se base sur la gestion budgétaire par
objectif. De ce fait, le budget de l’Etat se présente comme suit :
Objectif

Programme programme annuel

Programme de performance

A cause des dépenses qui Action

ne peuvent pas faire l’objet des indicateurs sous action

de performance.il n y a des dotations des pouvoirs publics. Sous action.

III.1.2. Harmonisation européenne.

L’harmonisation européenne est l’application des règles communes par tous les Etats
membres, telles que l’application des normes IPSAS.

8
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

III.1.3. La réorganisation du rôle de l’ordonnateur et du comptable public.

Avant 2012, le rôle du contrôleur financier a été sauté. L’objectif est de fusionner le de
ce dernier avec celui du comptable public

C’est le décret du 7 novembre 2012 qui stipule les nouvelles règles de la comptabilité
publique en matière de processus et surtout d’organisation. C’est-à-dire, ils apparaissent des
nouveaux gestionnaires qui interviennent dans le service de l’ordonnateur sachant que la
séparation classique des ordonnateurs et des comptables a été dépassée.

III.1.3.1. Les ordonnateurs.

L’apport de décret de 2012 se situe au niveau des fonctions de l’ordonnateur, c’est


dans son article 11 qu’il précise que ces derniers doivent assurer la fonction de
programmation, de répartition et la mise à disposition des crédits.

III.1.3.2. Les comptables publics.

La principale évolution qu’a connue l’organisation comptable en France est la création


des départements comptables ministériels ainsi que la fusion impôts-trésor.

Anciennement le rôle du comptable public se limite à un certain nombre de contrôles


avant d’effectuer le paiement, mais avec le décret de 2012, son intervention se voit élargie en
termes de contrôle hiérarchisée de la dépense et le contrôle de partenariat.

III.1.3.3. Les nouveaux gestionnaires

La nouvelle décomposition budgétaire par rapport à ses missions, programmes et


actions a mis en place de nouvelles personnes chargée de la gestion.

III.1.3.3.1 Un responsable du budget organisationnel de programme : il propose la


programmation des crédits et des emplois du budget organisationnel de programme.

III.1.3.3.2. Un responsable d’unité opérationnel : il ordonne l’exécution des dépenses et


des recettes.

III.1.3.3.3. Un responsable de la gestion financière :il est désigné par le ministre chargé du
budget pour préparer, présenter et exécuter le budget.

9
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

III.2.Les différentes formes de budgétisation.

Quatre formes de budgétisation sont mises en place pour assurer un cadre de gestion
budgétaire et comptable publique plus performant. A savoir la budgétisation par objectif
comme on l’a vu précédemment, la budgétisation par service, la budgétisation en nature et la
budgétisation par fonction.

III.2.1.La budgétisation par service.

En France, la réorganisation des rôles des ordonnateurs et des comptables publics avait
sauté le rôle du contrôleur financier. Le directeur du budget étant un comptable ministériel
exerce à la fois la fonction du contrôle du budget et du contrôle comptable. Autrement dit
c’est la suppression de la séparation classique des ordonnateurs et des comptables publics.

III.2.2.La budgétisation en nature.


Les budgets des collectivités locales sont divisés en section de fonctionnement et en
section d’équipement.
Au niveau local, l’emprunt ne peut être qu’une ressource d’investissement, c’est un
impôt différé dans le temps. C’est un budget qui permet d’optimiser nos dépenses en fonction
de nos choix.
La faiblesse de la budgétisation en nature est les dépenses de fonctionnement. Ce sont
des dépenses qui n’apportent pas richesses, elles doivent faire l’objet d’une partie du budget
unique.

III.2.3.La budgétisation par fonction.


En France, la budgétisation par fonction est la moins utilisée. Ils ont fait dix (10)
fonctions des administrations publiques. Classer les dépenses par fonction est pratiquement
impossible.
En France, cette budgétisation est possible pour les collectivités territoriales.

III.3.L’apport du décret de 2012 par rapport au décret de 1962.

 Il a élargi le champ d’application aux groupements des collectivités


territoriales, aux établissements publics nationaux ou locaux, aux
établissements publics de santé, à toutes les autres administrations publiques.

10
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

 Le décret de 2012 a mis en lumière la différence entre les établissements


publics à caractère administratif et les établissements àcaractère industriel et
commercial.
 La prise en compte de la pluri annualitébudgétaire, elle est prévue par l’article
66 du décret à travers le budget opérationnel de programme qui retrace les
programmes intégrésdes systèmes.
 Redéfinition des rôles des agents d’exécution avec apparition de nouveaux
agents.
 La mise en place de contrôle hiérarchisé de la dépense, c’est-à-dire il définit le
degré de risque de la dépense. Les risques élevés restent à la compétence des
services comptables.
 Redéfinition du contrôle budgétaire insistant sur la surveillance de la qualité
dela comptabilité budgétaire et le caractère soutenable de la comptabilité
budgétaire.C’est le contrôle hiérarchisé de la dépense qui organise cette petite
révolution.

11
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

Conférence IV : la Cour des comptes « professeur Jean-Luc ALBERT ».

Il existe dans le monde entier des institutions supérieures de contrôle des


finances publiques, qui sont depuis 1950, regroupées en organisations internationales qu’on
appelle INTOSAI (international organisation of suprême audit institution).parmi ces entités,
on retrouve les entités indépendantes et les juridictions financières à l’intérieur de laquelle
figure la cour des comptes, objet de notre sujet.

IV.1. présentation de la cour des comptes.

C’est une juridiction financière qui a pour but de contrôler la régularité des comptes
publics principalement ceux de l’Etat, des établissements publics y compris les comptes des
organismes privés qui ont bénéficié d’une aide publique.

IV.1.2. compétences.
L’idée de base de la cour des comptes est de développer avec la complicité du
législateur un espace de compétence administratif et juridictionnel qui n’a cessé de s’étendre
avec le temps. Pour cela deux rangs de compétences sont réservés à la cour des comptes. À
savoir, les compétences historiques et les compétences contemporaines.

IV.1.2.1. Compétences historiques.


Dès l’origine, la cour des comptes française a eu deux domaines de compétences. À
savoir le domaine classique et le domaine administratif.

IV.1.2.1.1. Domaine classique.

Au préalable, la cour des comptes s’intéresse aux comptes publics et le jugement des
comptes des comptables, par la constatation qu’une dépense irrégulière a été payée ou qu’une
recette n’a pas été recouvrée. C’est la fameuse expression célèbre « la cour des comptes juge
les comptes et non les comptables », donc le jugement d’un compte consiste à vérifier que les
opérations effectuées ont été correctement retracées.

IV.1.2.1.2. Domaine administratif.

C’est le domaine administratif qui a conduit très tôt la cour des comptes à faire un
rapport annuel qui a été rendu public au 19éme siècle sur les dysfonctionnements dans la
gestion des deniers publics qui relèvent de sa compétence. Elle examine aussi l'efficacité des

12
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

activités de l'administration ou de l'organisme contrôlé, dans un souci de bon emploi des


fonds publics.

IV.1.2.2. Compétences contemporaines.


Aujourd’hui, la cour des comptes établis des rapports spéciaux sur la sécurité sociale.
à chacun de ses rapports, il y a des recommandations.
En termes de certification des comptes, une collectivité pourra certifier ses comptes
par des organismes privés, en application aux dispositions de l'article 58-5 de la LOLF.C’est
un vrai marché. Pour cela l’année 2006 constitue un événement majeur pour la cour des
comptes française, car pour la première fois un exercice comptable lui est soumis pour la
certification. En outre, un espace de satellite ou d’organismes satellitaires lui sont rattachés tel
que le haut conseil des finances publiques.

IV.2. Une lecture contrainte des finances publiques.


Deux choses essentielles peuvent renforcer la cour des comptes. Savoir :
 L’internationalisation des finances publiques.
 Une crise des finances publiques conduit à un renouveau des thèses libérales dans des
conceptions économiques et financières.
Beaucoup de chercheurs en la matière s’entendent aujourd’hui sur ce qu’il appelle
l’argumentation financière et l’efficience des marchés.
 Un discours technique peut dissimuler un discours idéologique.

IV.3. la démarche de contrainte.


La cour des comptes a fait voter par le parlement un texte en introduisant une
disposition conduisant à institutionnaliser les interventions de la cour en imposant les
destinataires des observations définitives de la cour, tenu de lui fournir des comptes rendus
des suites qu’ils auront donné.
La méthode de base est qu’elle utilise des recommandations qui seront publiées dans
tous les rapports.

13
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

Conférence V : Fiscalité du patrimoine « professeur Céline VIESSANT ».

La fiscalité dans son ensemble est caractérisée par quatre types d’impôts. A savoir,
impôt sur les personnes physiques, l’impôt sur les personnes morales, impôt sur les dépenses
et impôt sur le patrimoine qui touche à la fois les personnes physiques et morales.
Dans cet ordre d’idées, l’accent doit être mis sur le revenu du patrimoine et l’impôt sur le
patrimoine.
Dans le premier, on retrouve le revenu foncier, le revenu des valeurs mobilières et le
revenu de la plus-value, tandis que le seconde est réparti comme suit :

 Impôt en capital et impôt sur le capital.


 Impôt sur le patrimoine pour l’Etat, comme le droit de succession.
 Impôt sur le patrimoine pour les collectivités locales, tel que les droits
d’enregistrement.

V.1.Champ d’application.

Dans le souci de bien cerner le champ d’application de la fiscalité du patrimoine, nous


avons jugé utile de mettre l’accent sur les personnes imposables ainsi que les biens concernés
par ce type d’impôt.

V.1.1. Les personnes imposables.

La fiscalité du patrimoine s’applique d’abord, sur les personnes qui sont domiciliées en
France. Elles sont imposables pour tous les biens qu’elles détiennent aussi bien en France
qu’à l’extérieur. Ensuite, on retrouve les personnes non domiciliées en France, elles sont
imposables pour tout leur biens se trouvant en France.et enfin, les personnes qui font l’objet
d’un transfert de domicile vers la France, elles sont imposables à partir de la cinquième année
à compter de la date de leur installation en France.

Pour ce qui est du critère économique, ce sont ceux qui ont leur centre d’intérêt
économique en France qui sont concernées par ce type d’impôt.

14
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

V.1.2. Les biens concernés par l’impôt sur le patrimoine.


Le droit sur le patrimoine touche les biens meubles et immeubles.

V.1.2.1. Les biens meubles.


Il convient de distinguer entre ces biens car les bases d’évaluation ne sont pas les
même .on retrouve les meublants, les meubles corporels et lesbiens mobiliers.

1.2.2. Les biens immeubles.


Les immeubles considérés comme des biens professionnels et les monuments
historiques bénéficient d’une exonération en matière de droit d’enregistrement et d’impôts de
solidarité sur la fortune.

V.2. Éléments d’évaluation et méthode d’réévaluation du patrimoine.

V.2.1. Élément d’évaluation.


Pour l’évaluation d’un patrimoine, il est tenu compte des éléments suivant :
 La valeur vénale.
 La valeur locative cadastrale
 La valeur de l’immeuble.
Dans la réalité des choses, c’est la méthode comparative des biens similaires qui est
utilisé, en prenant en considération la méthode d’évaluation par le revenu.

A cela s’ajoute l’état d’un bien qui joue un rôle déterminant pour la détermination de
la valeur de l’immeuble. Par conséquent, à prendre en considération :

 L’état de fait, c’est-à-dire l’occupation de l’immeuble. d’ailleurs un abattement


de 20% est appliqué si le défunt occupe le défunt occupe l’immeuble comme
résidence principale, et cette occupation doit être maintenue par son conjoint
ou ses enfants majeurs.
 L’état de droit, c’est la cas pour de démembrement de propriété.

V.2.2. Méthodes de réévaluation.


C’est la nature des biens qui déterminent la méthode de réévaluation appropriée.de ce
fait, trois types de biens sont à distinguer.

V.2.2.1. Les biens meublants.


On procède à l’application de ce qui suit par ordre de référence.
 Le prix de vente d’adjudication dans les deux ans suivant la date du décès.

15
Chapitre 01 : Eléments des finances publiques en France

 L’estimation continue dans l’inventaire notarié pendant les cinq années suivant
la date du décès.
 Une déclaration détaillée et estimative des héritiers.
Exception faite pour les bijoux, dont un contrat d’assurance lui est exigé et sa valeur
n’excède pas la valeur retenue.

V.2.2.2. Les autres biens corporels.


C’est le même traitement que celui appliqué aux bijoux mais cette fois ci le contrat
d’assurance ne constitue pas une condition.

V.2.2.3. Lesvaleurs mobilières.

Trois types de valeurs immobilières sont à examiner.


 Valeur immobilière cotée : elle fait l’objet d’une évaluation selon le cours moyen au
niveau de la bourse. C’est à dire la moyenne entre le cours le plus élevé et le plus bas.
 Valeur mobilière non cotée : l’évaluation se fait selon la valeur estimative des parties
contractantes.
 Droit indivis : dans ce cas, la valeur d’un bien est la valeur vénale réelle, c’est-à-dire
elle est déterminée selon le droit de l’usufruit et de la nulle propriété.

V.3. Recouvrement de l’impôt sur le patrimoine.


Le recouvrement de l’impôt sur le patrimoine prend en considération deux types de
droits, À savoir, les droits fixes et les droits proportionnels.
 Les droits fixes prennent en considération les actes de constitution d’une
société.
 Tandis que les droits proportionnels englobent les ventes d’immeubles à
hauteur de 5,09%, les donations varient entre 55% à 60%, et enfin les ventes de
de fonds de commerce qui sont indexées à un barème progressif.
Au final, le contribuable s’acquitte de cet impôt auprès d’un notaire qui dit les verser à
son tour pour le trésor public

16
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

Chapitre 02: L’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie.


La libéralisation du commerce extérieur entreprise à partir de 1994, coïncidait avec le
programme d’ajustement structurel dicté par le fonds monétaire international. Cette
libéralisation s’est accomplie dans un contexte caractérisé par une préparation incomplète de
l’économie nationale pour affronter la concurrence étrangère.
Ceci explique pourquoi le démantèlement du monopole de l’Etat sur le commerce
extérieur a provoqué la vulnérabilité de notre tissu productif national déjà soumis aux
conséquences de réformes successives de restructurations et de réorganisations, dont l’effet a
été ressenti en matière de faiblesse des taux de croissance, baisse de l’emploi et dissolution
des entreprises nationales.
Les prétentions qu’impose actuellement l’économie de marché impliquent l’adaptation
de nos administrations entre autres l’administration des douanes. Pour ce faire, son action doit
s’inscrire dans une approche beaucoup plus économique. Dans ce cadre, l’évaluation des
marchandises constitue sa préoccupation majeure puisqu’il s’agit de l’un des éléments
primordiaux du contrôle douanier pour s’assurer de la correcte détermination de l’assiette.
Autrement dit, le montant retenu pour calculer les droits de douanes dus à l’importation.
Dans ce chapitre nous allons traiter les grands axes se rapportant directement ou
indirectement à la valeur rn douane.

17
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

I. Les systèmes appliqués en Algérie en matière d’évaluation en douane.


L’Algérie est en cours de négociation pour figurer sur la liste des pays membre de
l’organisation mondiale de commerce, mais elle a déjà introduit dans son droit national des
textes permettant de déterminer la valeur en douane tout en prenant en considération les textes
de l’Accord relatif à la mise en œuvre de l’article IIV du GATT, devenu à partir du 01 janvier
1995 l’OMC.

I.1. L’adoption de la définition de la valeur de Bruxelles.


C’est en décembre 1950 que fut signé à Bruxelles une convention portant sur la valeur
en douane des marchandises importées, et entrée en vigueur en juillet 1953.elle constitue une
seule norme internationale d’évaluation, elle réunit 33 parties contractantes.
L’Algérie fait partie du système d’évaluation de la définition de la valeur de Bruxelles
(DVB) par l’ordonnance n° 76-14 du 22 février 1976.

I.1.1. Définition de la valeur de Bruxelles.


La valeur en douane est une partie prenante de ces concepts à codifier et à définir, la
DVB avait dès le départ accordé une place importante à l’évaluation de marchandises puisque
toute manœuvre visant à manipuler le système d’évaluation aura de lourdes conséquences,
cela peut même constituer une barrière déguisé dressée aux marchandises étrangères1.

I.1.1.1. La notion fondamentale de la définition de la valeur de Bruxelles.


Par référence à l’article 16 du code des douanes algérien, inspiré de l’article 01 de la
convention en question, la valeur en douane de marchandises importées est le prix normal.
Autrement dit, le prix réputé pouvoir être appliqué sur ces marchandises au moment où les
droits deviennent exigibles lors d’une vente réalisée dans des conditions de plein concurrence
entre un acheteur et un vendeur indépendant l’un de l’autre.
Cette définition tient compte du prix intrinsèque de marchandises, ce prix diffère du
prix commercial qui reflète mieux la réalité des transactions commerciales. La définition de la
valeur de Bruxelles donne à l’administration des douanes le droit d’imposer des valeurs autres
que les valeurs figurant sur les factures. Cela vaudra dire en d’autres termes que sous l’égide
de la DVB, il a été admis que l’administration des douanes avait la possibilité d’écouter, sous
certaines conditions, le prix de vente stipulé par les parties, pour lui substituer sa propre
évaluation fondée sur un ensemble de méthodes propres à chaque Etat 2.

1
M.MOUSTAGHANEMI : problématique de l’évaluation des marchandises en douane, séminaire, aurassi, 1997.
2
Claude j BERR et TREMEAU : le droit douanier, édition économique 145.
18
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

I.1.2. Paradoxe : une valeur libérale à l’épreuve d’une économie d’Etat.

Comme on l’a signalé précédemment, la DVB a vu le jour à partir des années 50 grâce à
la volonté des pays du marché commun qui souhaitaient se doter d’un système d’évaluation
basé sur les recommandations du GATT. Vingt-sept ans après, cette définition fut observée
par les pays développés y compris les pays de la CEE devenu par la suite UE sous un autre
angle, jugée en faveur de l’arbitrage et de la non transparence, un obstacle majeure au
commerce international dont lequel les administrations douanières sont confronté bien
qu’elles constituent ses principaux acteurs.

I.1.2.1. Monopole de l’Etat sur le commerce extérieur.


La DVB dispose dans ses fondements un système commercial de type libéral c’est-à-
dire elle prévoit des règles recommandées par les pays optant pour des économies de marchés
lesquelles font du commerce international de marchandises un axe primordial pour la
croissance économique.
Dans cette optique, l’adhésion de l’Algérie à la convention en douane (DVB) en 1976
est l’exemple le plus édifiant. Le monopole de l’Etat sur le commerce extérieurse traduit par
l’intermédiaire d’entreprises publiques, détentrices du monopole et qui sont confondues avec
l’Etat lui-même. Ceci a rendu difficile voire impossible tous type de contrôle qui peut se faire
sur la valeur en douane.
En outre, les distorsions flagrantes entre les règles régissant le commerce national
notamment la politique de soutiens des prix de certains produits et lesrègles régentant le
commerce international est l’un des éléments permettant de compromettre les soubassements
sur lesquels est assise la DVB.
A chaque fois que le monopole sur le commerce extérieur prend de l’ampleur,
l’administration des douanes se trouve lésée de ses droits et délestée de ses pouvoirs pour être
confiné à un rôle purement théorique et passif d’où l’appellation « la douane valse ».

I.2. Application du système de la valeur administrée.


L’une des questions capitales à laquelle était confrontée l’administration des douanes est
de dégager un prix unitaire à l’importation pour l’évaluation en douane, puisque « le prix
normal réputé être fait » qui est l’objet de la DVB, repris à l’ancien article 16 du code des
douanes, apparait comme un élément difficile à maitriser surtout en l’absence d’une banque
de données qui permet de s’assurer de l’exactitude des valeurs réelles des marchandises par
rapport aux valeurs qui ont été déclarées.

19
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

C’est dans cet ordre d’idée que l’administration des douanes a pensé à la notion de
valeur administrée.
La valeur administrée est définie comme un système d’évaluation qui accorde à
l’administration des douanes le pouvoir absolu de procéder d’une manière unilatérale à
l’indexation des valeurs minimales et uniformes des marchandises.
Elle est déterminée par le comité permanent de suivi de la protection de la production
nationale qui a été créée par la décision n° 227 du chef de gouvernement le 19 octobre 1996.

I.2.1. Les produits concernés.


La valeur administrée ne s’applique pas sur tous les produits, elle ne concerne que ceux
réputés plus sensibles aux manœuvres frauduleuses. Si on se réfère à l’année 1997, période
pendant laquelle les socialistes étaient au pouvoir, la valeur en question n’a concerné que 350
produits soit environ 6 % de la totalité des produits.

I.2.2.Méthodes de détermination.
Concernant les produits cotés en bourse à l’instar des céréales et du café, le problème de
l’évaluation ne se pose pas, la valeur administrée est la valeur fixée au niveau de la bourse.
Pour les autres produits, leurs valeurs sont déterminées par le comité national d’évaluation
(CNE) qui fait appel aux services des statistiques tel que le CNIS afin de mettre à sa
disposition toutes les informations nécessaires relatives à chaque produit dans le but de lui
fixer un barème. Pour cela trois organisations sont chargée de la détermination de la valeur
administrée.

I.2.3.Les organisations prenant en charge le système des valeurs administrées.


I.2.3.1.Comité national d’évaluation.
Le comité national d’évaluation a vu le jour le 24 janvier 1995 par décision n°
06/DGD/CAB/D400 pour procéder à la détermination de la valeur de certains produits qui
servent d’assiette pour calculer les droits et taxes. Ce comité est chargé :
 D’arrêter la liste des produits assujettis à la valeur administrée.
 De fixer la valeur de ses produits.
 De procéder d’une manière périodique à la révision et à l’actualisationdes listes
en question.

I.2.3.2. Les commissions locales.


A côté du comité national d’évaluation, on retrouve au niveau de chaque bureau des
douanes, des commissions locales chargées d’indexer des valeurs pour une partie des produits

20
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

importés, bien que leurs décisions soient soumises au CNE. Mais ce qui se pose comme
problème est que l’existence de plusieurs structures que chapotent la direction de la fiscalité et
du recouvrement joue en défaveur de l’uniformisation et de la transparence recherchée.

I.2.3.3. Le sous-comité technique chargé d l’administration de la valeur en douane.


Le sous-comité technique chargé de l’administration de la valeur en douane est présidé
par le directeur du marché intérieur du ministère du commerce.
La concertation se déroule au niveau de la chambre algérienne de commerce et d’industrie en
collaboration avec des organisations professionnelles concernées de l’entreprise qui demande
la protection. Les dossiers à étudier feront l’objet d’un rapport élaboré par la CACI et
transmis au président du sous-comité
En plus des représentants des différentes structures concernées (ministère des finance
notamment la direction générale des douanes, ministère du commerce), le président de ce
sous-comité ouvre le droit d’inviter toute personne jugée utile à l’examen du dossier. Ce qui
nous laisse supposer que le rôle prépondérant de l’administration des douanes se limite à
l’aspect technique, c’est-à-dire, en cas d’erreur, elle procède à la rectification des positions
tarifaires des produits soumis à cette mesure (valeur administrée).

I.2.4.Les finalités du système de la valeur administrée.


Au préalable le système de la valeur administré avait comme objectif la lutte contre la
fraude fiscale due à des pratiques de majorations de valeur (fuite des capitaux) et de
minoration de valeur (échapper aux droits et taxes compromis ou éludés).

I.2.4.1.L’uniformisation du système d’évaluation.


L’administration des douanes a indexé certaines valeurs à l’importation, en
uniformisant leurs applications à l’échelle nationale dans le souci d’éviter toute différence en
termes d’évaluation des mêmes marchandises, ce qui provoque la dissolution des
commissions locales qui sont responsables d’une bonne partie de ces disparités d’évaluation.

I.2.4.2.Le redressement des prix.


Etant donné que le dédouanement s’opère sur la base des prix affichés sur la facture,
l’administration des douanes procède au redressement des montants déclarés afin de les
ajuster et les rendre plus compatibles avec la réalité commerciale du pays. Ceci concerne
beaucoup plus les cas de majoration de valeur car c’est le consommateur qui est appelé à
payer dix fois le prix facturé lors de l’importation du bien, voire plus.

21
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

I.2.4.3.Découragement des importations de produits de seconde nécessité.


Afin de préserver ses ressources en devises, les autorités algériennes ont mis en place
un dispositif de protection tel que la domiciliation bancaire des importations qui constitue un
instrument efficace permettant d’orienter les flux des importations ainsi que l’utilisation des
réserves de change de notre pays.

I.2.4.4.La protection de la production.

La libéralisationprématurée de l’économie nationale a fait de l’Algérie un pays


importateur concurrençant ainsi la production locale. Pour cela, la marge de manœuvre des
fabricants nationaux (entreprise publiques et privés) se voit réduite alors qu’ils avaient
considérés le marché national comme leur terrain exclusif. C’est pourquoi le système des
valeurs administrées a été mis en place pour répondre à l’insuffisance de la protection tarifaire
(le pic tarifaire a baissé de 120% en 1995 pour atteindre 30% aujourd’hui)afin d’assurer la
protection de certains produits fabriqués localement car le volume des importations constitue
une menace pour le produit algérien.

II. Vers une évaluation en douane répondant aux exigences de commerce extérieur.
II.1. Application des règles générales de l’article 16 du code des douanes algérien.
Après avoir exprimésolennellement son intention d’accéder à la nouvelle organisation
mondiale de commerce (OMC), l’Algérie a adopté le système d’évaluation du GATT dans le
nouveau code des douanes qui date du 22 aout 1998, ceci implique l’abandon de la notion
rattachée à la définition de la valeur de Bruxelles.
L’adoption du texte portant le code d’évaluation du GATT (General agreement on
tarifs and Trade), énonce que l’Accord est destiné à favoriser un système uniforme, équitable
et neutre d’évaluation des marchandises en douane, afin de faciliter les échanges
internationaux tout en évitant toute application préjudiciable à la libéralisation comme on
l’avait vu avec le système des valeurs administrées.

II.1.1Méthodes prévues par l’article 16 du GATT.


Afin de mieux présenter les mécanismes de fonctionnement de ce système, il est
souhaitable d’aborder les principes généraux sur lesquels il est basé.
Le système d’évaluation du GATT a été adopté lors des négociations de Tokyo round
(19731979), mais entré en vigueur le 01 janvier 1981.
La formulation de l’article 16 du code des douanes algérien les dispositions de l’article
7 du GATT, reposant sur un ensemble de principes dont les plus importants sont :

22
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

II.1.1.1. L’évaluation sur la base de la méthode transactionnelle.


La définition de la méthode de la valeur transactionnelle fait appelle à deux article
(article premier et article huit) de l’Accord de l’OMC.
Pour l’article premier, la valeur en douane est la valeur transactionnelle c’est-à-dire le
prix effectivement payé ou à payer pour les marchandises lorsqu’elles sont vendues pour
l’exportation à destination du pays d’importation, après ajustement conformément à l’article
huit de l’Accord. Trois notions clés découlent de cette définition :

A. La vente :
L’existence de la valeur transactionnelle est subordonnée à l’existence d’une vente.
Dans la note interprétative de l’Accord de l’OMC, il n’existe pas une définition uniforme de
la notion de vente. C’est le code civil qui définit la vente comme étant un contrat par lequel un
vendeur s’engage à transférer la propriété d’une chose à un acheteur qui est tenu de lui payer
le prix.
Puisqu’il n y a pas de précision sur cet aspect dans l’Accord de l’OMC, c’est le
comité technique qui a pris le soin d’étudier pour ce soin est de l’application de la méthode de
la valeur transactionnelle afin de combler ce vide juridique. Ce comité a abouti à ce qui suit :

 Le comité recommande aux administrations des douanes de considérer cette


notion dans son sens le plus large.
 Donner une liste des situations d’échange de produits qui ne constituent pas
une vente. Les dons, les envois gratuits et les marchandises importées en
consignation à titre d’exemple.

B. Vente pour l’exportation :

La vente pour l’exportation constitue la deuxième exigence pour l’applicabilité de la


méthode de la valeur transactionnelle. C’est à dire une vente qui implique un transfert de
propriété et un transfert physique de marchandises à l’échelle internationale.

C. Le prix effectivement payé ou à payer.

Il est défini par l’article 16 du code des douanes algérien comme étant le paiement
total effectué par l’acheteur au vendeur directement ou indirectement, qui se rapporte à la
marchandise importée et constitue la condition de la vente. Ces caractéristiques essentielles
sont les suivantes :

23
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

 Le paiement s’effectue par l’acheteur au vendeur.


 Le paiement doit se rapporter à la marchandise importée.
 Le paiement doit constituer la condition de la vente.

II.1.1.1.1.Les ajustements.
Après avoir terminé avec l’article premier de l’Accord qui traite le prix effectivement
payé ou à payer, on va aborder le contenu de l’article huit qui met l’accent sur les ajustements.

A. Les conditions pour opérer un ajustement.


 Le paiement relatif à l’élément relevant de l’ajustement doit être supporté par
l’acheteur.
 On doit s’assurer sur lequel le paiement a été effectué, relève d’un élément
répertorié dans la liste de l’article huit.
 On doit s’assurer que le montant correspondant à l’ajustement n’est pas déjà
inclus dans le prix.

B. Le contenu de la liste de l’article huit ou les éléments qui peuvent être rajoutés.
 Les commissions et frais de courtage à l’exception des commissions d’achat.
 Le cout des contenants et des emballages.
 La valeur imputée de façon appropriée de certains produits ou services qui sont
fournis par l’acheteur au vendeur et utilisée dans la fabrication des
marchandises importées comme les apports.
 Les redevances et droits de licences.
 Les frais de transport.
 Les frais d’assurance.
 Chargement, déchargement et manutention connexe au transport.

II.1.1.2. Méthodes de substitution.

Lorsqu’il y a rejet de la méthode de la valeur transactionnelle, on opte pour les


méthodes de substitution qui sont au nombre de quatre, à savoir :
1. Les méthodes comparatives fondées sur la valeur des marchandises identiques ou
similaires.
2. La méthode déductive, pratiqué à partir de prix de vente de la marchandise
importée.

24
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

3. La méthode dite « valeur calculée », appliquée sur le prix de revente de la


marchandise importée.
4. Enfin la méthode du « dernier recours » qui peut être tout autre système. A
condition qu’il soit raisonnableet compatible avec les principes généraux du
GATT.
L’utilisation de ces méthodes s’impose à l’administration des douanes dans l’ordre
indiqué ci-dessus. C’est-à-dire qu’on ne peut pas utiliser la méthode qu’après avoir épuisé les
méthodes comparatives. Par contre, l’opérateur économique peut avoir le choix entre la
méthode déductive et la méthode de la valeur calculée.

II.1.1.2.1. Méthode dite comparative.


La méthode comparative consiste à comparer les valeurs des marchandises identiques
ou similaires à celles de marchandises à évaluer. Les marchandises identiques sont celle qui
sont produites dans le même pays et qui sont les même a tout égard, c’est-à-dire en terme de
caractéristiques physiques, leurs qualité et leurs réputation. Tandis que les marchandises
similaires toutes les marchandises qui sont produites dans le même pays, qui sans être
pareilles à tout égard, présentent des caractéristiques semblables, ce qui leurs permet de
remplir les même fonctions et d’être interchangeables commercialement.

II.1.1.2.2. Méthode déductive.


Si les marchandises importées n’ont pas pu être évaluées selon la méthode de la valeur
transactionnelle des marchandises importées, ni par la méthode comparative, on doit recourir
aux dispositions de l’article cinq (5) du GATT qui préconise la méthode déductive. Mais
l’administration des douanes peut procéder à l’application de l’article six (6) relatifs à la
méthode de la valeur calculée. On l’a précisé précédemment qu’une permutation entre les
deux méthodes est possible suite à la demande de l’opérateur économique.
Comme son nom l’indique, la méthode déductive suppose la déduction d’un certain
nombre d’éléments qui sont :
 Descommissions ou des marges usuelles pour bénéfice et frais généraux
relatifs aux ventes considérées dans le pays d’imposition.
 Les frais inclus entre l’importation et la commercialisation du produit.
Notamment, le déchargement, l’emmagasinage et les manutentions.
 Des droits de douane et autres taxes nationales à payer dans le pays
d’importation.

25
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

II.1.1.2.3. Méthode de la valeur calculée.


La méthode de la valeur calculée peut être utilisée avant ou après la méthode
déductive à la demande de l’opérateuréconomique. Elle consiste à reconstituer le prix de la
marchandise importée à partir des éléments intervenus dans la fabrication d’un produit.
L’article 16 de l’Accord du GATT définit la méthode de la valeur calculée comme
étant la valeur en douane qui est égale à la somme :
 Du cout ou de la valeur des matières et des opérations de fabrication ou autre,
mises en place pour produire les marchandises importées.
 D’un montant pour les bénéfices et les frais généraux, égal à celui qui entre
dans les ventes de marchandises de la même nature ou de la même espèce que
les marchandises à évaluer.
 Du cout ou de la valeur de toute autre dépense dont il y a lieu de tenir compte
selon l’option choisie pour l’inclusion ou non des frais de livraison.

II.1.1.2.4. Méthode du dernier recours.


A défaut de pouvoir utiliser les méthodes évoquées ci-dessus, l’article VII du GATT
donne la possibilité de se référer à une autre méthode, déterminée par rapport à des moyens
raisonnables, compatibles avec l’esprit de l’Accord et basée sur des informations disponibles
dans le pays d’importation.
L’Accord de l’OMC interdit de se référer à ce qui suit :
 Aux prix de vente de marchandises produites dans le pays d’importation.
 Aux systèmes prévoyant l’acceptation de la valeur la plus élevée
 Aux prix de marchandises sur le marché intérieur du pays d’exportation.
 Aux valeurs en douane minimales
 Aux valeurs arbitraires et fictives.

II.2. Mesures d’accompagnement à la réalisation de l’évaluation à base de la valeur


GATT.
Les dispositions actuelles reprises dans l’article 16 du code des douanes
algérienrépondantaux principes et règles du GATT et leur mise en œuvre nécessite de
consolider les différentes structures de contrôle, afin d’engager un processus sélectif prenant
en compte l’élément « valeur des marchandises importées ».

26
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

II.2.1.Au niveau de l’adaptation de l’environnement d’application.


On entend par environnement d’application, les systèmes de contrôle mis en place,
l’arsenal juridique adéquat et surtout une formation sérieuse des agents en douane, appelés
à travailler dans le domaine de la valeur.

II.2.1.1 Système de contrôle de la valeur à mettre en place.


Ils existent trois systèmes de contrôle en matière d’évaluation qui sont classés en
fonction de leur degré d’utilisation. Le choix d’un système dépendra des traditions, des
procédures juridiques et du volume des échanges.

II.2.1.1.1. Modèle centralisé.


Dans ce modèle, le contrôle approfondi de la valeur est à la charge du service central
qui contrôle les bureaux locaux.Ces derniers doivent lui communiquer toutes les anomalies
constatées sur la valeur et qui va procéder ensuite à l’enquête.
L’inconvénient de ce modèle est que les documents concernant une affaire précise sont
détenus au niveau du fonctionnaire local. C’est à lui de sélectionner les déclarations à risques
c’est-à-dire celles qui doivent faire l’objet d’une vérification approfondie, alors que par
définition, ses connaissances sont relativement faibles.

II.2.1.1.2. Modèle régional.


Le rôle du bureau régional est très important dans la mesure où il est chargé de
l’évaluation définitive de toutes les importations importantes.
Il reçoit de la part des bureaux locaux toutes les déclarations suscitant des doutes.il
mène les enquêtes et prend les décisions.
Pour sa part, l’administration centrale conserve ses responsabilités générales et traite
les cas les plus difficiles ou les questions qui ne sont pas prévues par la règlementation.

II.2.1.1.3. Modèle local.


Dans ce système de contrôle, les vérificateurs connaissent bien les opérateurs
économiques et les marchandises. Pour cela ils ouvrent le droit de prendre des décisions avant
même la main levée de marchandises. Ce modèle présente une lacune dans la mesure où la
multiplicité des centres de décision avec tous les risques de divergence ne manquent de se
produire si l’administration centrale ne contrôle pas rigoureusement les bureaux locaux.
Pour la mise en œuvre du code d’évaluation du GATT, l’actuelle conception relative à
la nouvelle organisation administrative, tend à privilégier le modèle local afin d’éviter

27
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

l’accumulation des dossiers à traiter au niveau central ainsi que les retards indésirables pour
leurs liquidation.

II.2.1.2. Réglementation adéquate.


L’aspect juridique est un élément important dans la mesure où il consacre de nouvelles
méthodes d’évaluation et les rend opposables aux tiers.
L’accord du GATT sur l’évaluation stipule ce qui suit : « les lois, règlements,
décisions juridiques, administratives relatifs à la valeur en douane, doivent être publiés par les
autorités du pays d’importation ». Ce principe de transparence constitue une garantie pour les
opérateurs économiques et pour tous les signataires de l’accord.

II.2.1.3. Formation spécialisée en matière de valeur en douane.


Dans le processus de vérification physique et documentaire qu’il diligente,
l’inspecteur vérificateur procède à l’examen attentif des différents éléments constitutifs de la
déclaration en détail, et la valeur en douane constitue jusque-là un des points importants sur
lequel portait cet examen.
Dans la pratique quotidienne, l‘une des conséquences néfastes du système des valeurs
administrées est qu’il n’a pas placé les services de terrain à leurs tête les inspections
principales aux contrôles des opérations commerciales (IPCOC) dans les conditions optimales
pour préparer le passage à une nouvelle évaluation du GATT.

II.2.2. Au niveau des techniques d’adaptation.


Pour pouvoir mieux évaluer les marchandises, il est essentiel de mettre l’accent sur les
données issues du systèmed’informatique et de gestion automatisée des douanes, et d’apporter
à l’aide d’une documentation spécifique et de fichiers appropriés, l’assistance nécessaire aux
services de contrôle des bureaux. Elle doit assurer la diffusion de l’information qu’elle traite
et aider à la prévention de la fraude en matière d’évaluation. Donc l’adoption de l’article VII
du GATT sur l’évaluation en douane est subordonnée à la mise en place d’un certain nombre
de moyens.

II.2.2.1. Documentation spécifique.


Cela pourrait être réel à partir :
II.2.2.1.1. Constitution des fichiers valeur.
L’évaluation en douane, par le recours aux méthodes de substitution ne peut se faire
que grâce à l’établissement de fichier valeur. Ce dernier peut être établi à partir des
informations suivantes :

28
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

 La valeur des marchandises identiques ou similaires aux marchandises à


évaluer.
 La marge de commercialisation.
 Les frais de transport et d’assurance à l’intérieur du territoire douanier.
 Les droits de douanes et taxes ne faisant pas partis de la valeur en douane.

II.2.2.1.2. Fiches des importateurs.


Selon les propositions du fonds monétaire international, les renseignements qui
doivent être exigés concernant les importateurs sont : le nom, raison sociale, adresse et nature
d’activité, constitution et montant du capital, niveau commercial, chiffre d’affaire des trois
dernières années, montant des sommes domiciliés dans les banques nationales, régime
juridique fiscal, registre de commerce et numéro d’identifiant fiscal.

On remarque que l’intérêt de ce fichier ne se limite pas seulement aux intérêts de


l’administration des douanes, mais aussi à d’autres institutions telles que, les banques dans le
suivi des domiciliations accordées aux importateurs, et à la direction générale des impôts pour
l’établissement de la fiscalité interne. Ce type de fichier entre dans le cadre de la connexion de
l’administration des douanes avec d’autres institutions qui interviennent dans le commerce
extérieur

II.2.2.1.3. Création d’un organe centralisateur d’informations.


Les renseignements et les données nécessaires à l’évaluation des marchandises doivent
être mis à la disposition des agents chargés de l’évaluation en temps réel. En effet, les services
locaux ne peuvent s’acquitter convenablement de leur tâche sans une relation étroite aves un
organe centralisateur de renseignements, qui sera chargé de rendre disponible toute
information relative aux prix des produits mondialement commercialisés et aux pratiques
commerciales internationales telles que les incoterms, le contrat de vente et le dumping.

II.2.2.2. Conception d’une base de données.


Selon le rapport du FMI de 2015, la structure doit être conçue des bases de données
relationnelles et non plus constituée par un fichier de type séquentiel.Il s’agit d’offrir aux
utilisateurs un outil moderne capable de répondre aux demandes à paramètre multiples.
Cette base devrait êtreconçue selon le principe de deux univers, le premier concerne la
marchandise elle-même tandis que le seconde couvre les opérateurs concernés.

29
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

Selon le FMI, il ne peut s’agir que d’informations servant à l’élaboration d’une base
de référence par des résultats contentieux, des enquêtes sur les marchés et par des relevés des
prix mondiaux issus des publications spécialisées.

II.2.2.3. Introduction d’une déclaration des éléments relatifs à la valeur (FORVAL).


Avant de passer à l’étude du cas de l’Algérie, on a jugé utile de survoler l’expérience
française, marocaine et tunisienne.

II.2.2.3.1. L’expérience française.


En France la justification de la valeur déclarée en douane, oblige l’importateur à
présenter lors du dépôt de la déclaration, une facture commerciale accompagnée le plus
souvent d’une déclaration des éléments relatifs à la valeur en douane, ces documents sont
appelés par les dispositions du code des douanes communautaire DV1.

II.2.2.3.2. L’expérience marocaine et tunisienne.


Concernant ces deux pays qui sont déjà membres à l’OMC, la Tunisie a adopté une
déclaration des éléments constitutifs de la valeur connu sous l’acronyme (DECV) mis en
œuvre le 29 septembre 2001.Par contre le Maroc a adopté une déclaration spécifique des
éléments de la valeur qu’on appelle (DSEV), entrée en vigueur le 01 aout 2002.

II.2.2.3.3. L’expérience Algérienne.


C’est la décision n° 864 du 14 avril 1993 fixant la forme et le contenu du formulaire
valeur, dénommé « FORVAL » .c’est une partie intégrante de la déclaration en détail, établie
pour toutes les opérations discutées en douane et ce quel que soit le régime douanier assigné
aux marchandises en question.
Le FORVAL doit être déposé en même temps que la déclaration en détail, il est établi
en quatre exemplaires destinés aux fins suivantes :
 Le premier formulaire intitulé « exemplaire banque », il doit êtreconservé avec
le bureau d’émission.
 Le deuxième formulaire est remis après enregistrement au déclarant.
 Le troisième formulaire est transmis par le bureau des douanes d’émission au
bureau de la valeur de la direction générale des douanes.
 Enfin, le quatrième exemplaire est transmis au centre national de
documentation d’évaluation et d’expertise à la direction générale des douanes.
(actuellement, il n’existe pas ce centre donc il faut revoir et actualiser le
FORVAL avec l’organisation actuelle de l’administration des douanes).

30
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

II.2.2.4. Valeur fourchette comme nouvelle alternative.


En vue de répondre aux préoccupations de facilitation et de neutralité envers les
opérateurs économiques, il sera utile de recourir à une nouvelle méthodologie d’évaluation, et
ce, en attendant l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Et par conséquent une application effective
de l’article 16 du code des douanes algérien, relatif à la valeur transactionnelle.

II.2.2.4.1. Définition de la mesure.


La fourchette des prix est une approche ayant pour objectif l’encadrement de la valeur
en douane, en l’absence d’un organisme permettant de fournir à l’administration des douanes
de l’information relative aux prix réels des marchandises. Les produits boursiers ne doivent
pas être concernés car leur inclusion est synonyme de remise en cause de la crédibilité du
marché international desdits produits.

II.2.2.4.2. Objectifs de la valeur fourchette.


La valeur fourchette vise à pallier aux tentatives de majoration et de minoration de
valeur. Plusieurs objectifs peuvent être réalisés. Notamment,
 Faciliter les opérations de commerce extérieur et réduction des délais
d’enlèvement des marchandises.
 Uniformiser l’action douanière en matière de valeur.
 Pallier le problème juridique qui se pose dans la mesure où le prix à
l’importation des marchandises pourra glisser dedans.
 Améliorer la qualité de l’information.
 Rationaliser les contrôles.

II.2.2.4.3. Fonctionnement de la valeur fourchette.


Il s’agira à partir des déclarations des importateurs dans une première étape, de
procéder à la détermination d’un intervalle de valeur pour chaque produit, selon un code à
ajouter à sa sous position tarifaire. A ce titre, il a été mis en place une application informatisé,
qui reprend l’ensemble des éléments, relatifs à un produit donné. (Voir la figure suivante).

31
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

Figurereprésentative d’une fenêtre SIGAD des valeurs en douane.

Produit Mise à jour

Position tarifaire 0202.30.00/00115/06/2016


Provenance 202

Libellé

Viandes bovines congelées en Fourchette de valeur

Provenance de l’Argentine 110.94 206.03

Paramètre

Coefficient de fourchette 30 Intervalle de tolérance

Coefficient de tolérance 35 103.01 213.95

OK

Conclusion.

Au terme de ce deuxième chapitre, nous avons constaté que la notion de la


valeur a toujours été la préoccupation majeure en matière de commerce international.
L’évolution qu’a connue l’économie mondiale en termes de progrès technologique, la
disponibilité, la rapidité et surtout la précision de l’information permet à cette notion de valeur
d’être à l’ordre du jour de toute manifestation douanière.
Cependant, vu la la structure de nos échanges et le manque de cohérence
globale de la grille des droits de douane, l’instrument tarifaire s’est révélé très peu efficace
comme moyen de régulation ou d’orientation, au regard des impératifs de relance
économique, particulièrement l’insuffisance de suivi par l’administration des douanes en
matière des audits faits pour améliorer ses prestations de services et pour évoluer vers des
techniques plus adaptées aux pratiques internationales ainsi qu’avec la réalité et les
perspectives de l’économie tant au niveau national que mondiale.
Ces techniques peuvent revêtir la forme de mesures tarifaires ou non
tarifaires, sont par ailleurs très répandues au niveau international, admises et organisées par

32
Chapitre 02 : l’évaluation des marchandises en douane : cas de l’Algérie

les Accords de l’OMC à laquelle notre pays négocie au jour d’aujourd’hui son accession.

33
Conclusion générale

Conclusion générale.
En guise de conclusion, et après avoir achevé le stage d’échange, effectué dans un
premier moment à l’université d’Aix Marseille et complété à l’inspection divisionnaire des
douanes de Bejaia, la possibilité nous a été donnée pour dresser deux constats.
Le premier constat est qu’en France, l’adoption de la loi organique relative aux lois de
finances en 2001 dont son entrée en vigueur a fallu attendre 2006, lui a permis d’avoir un
système fiscal plus flexible à la réalité quotidienne mais plus rigoureux en terme de résultat.
En outre, de point de vu budgétaire, c’est une gestion qui a été revue en profondeur car avec
le décret de 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable constitue une étape
supplémentaire de la modernisation de la comptabilité publique dans le prolongement de la
LOLF.
Pour ce qui est dudeuxième constat relatif à d’évaluation en douane, les difficultés
rencontrées pour la détermination de la valeur des marchandises s’expliquent notamment par
une libéralisation prématurée de l’économie nationale, car avec le nouveau système
d’évaluation dicté par l’Accord de l’OMC, exige de la douane algérienne à travers des
dispositions juridiques d’opter pour le système d’harmonisation des procédures tout en étant
pas encore membre.
Toutefois, une étude statistique faite par la direction de la fiscalité et du recouvrement
de la direction générale des douanes révèle que plus de 30 % de la fiscalité ordinaire, ce qui
équivaut à 1/5 de la totalité de la fiscalité de l’Algérie provient des droits de douanes, sachant
que ce total a été revu à la baisse depuis la signature de l’Accord d’association avec l’union
européenne.

33
Références bibliographiques.
1. Ouvrages.
 Claude J BERR et TREMEAU, le droit douanier, édition économique, p145.

2. Documents officiels.
 Cour de monsieur BEN ARAB (D), la valeur en douane, IEDF, 2015/2016.
 Groupe de travail sur la promotion et la protection nationale : travaux issus de la
réunion de la tripartite, novembre 2000, page 2.
 Manuel de contrôle de la valeur en douane, direction générale des douanes
algériennes, 2012.
 Séminaire de monsieur MOUSTGHANEMI, problématique de l’évaluation des
marchandises en douane, Aurassi, 1997.

3. lois.
 Code des douanes algérien.

Vous aimerez peut-être aussi