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CAS DU SENEGAL :

La riposte de l’Etat du Sénégal dans la lutte contre la congestion se présente comme suit :
❖ Au plan institutionnel :
L’Etat du Sénégal a mis en place des structures techniques, dont entre autres : la Direction
Générale des Impôts et des Domaines, les Directions du Cadastre, de l’Urbanisme, de
l’Habitat, de l’Environnement et des Établissements Classés, des Routes, des Transports
Routiers, l’Agence de Gestion des Routes, l’Agence de la Promotion de l’Investissement
et des grands travaux, la Direction Générale de la Police Nationale, le Haut Commandant de
la Gendarmerie, le Conseil Exécutif des Transports Urbains de Dakar, dont les missions et
les attributions visent à apporter des solutions à l’aménagement du territoire, à l’occupation
des sols, à la congestion et à la pollution.
1) L’AGENCE NATIONALE DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
(ANAT) :
Créée par décret no 2009-1302 du 30 novembre 2009, l’Agence nationale de l’Aménagement
du Territoire se substitue à l’ancienne Direction de l’Aménagement du Territoire ( DAT) et
dans une mise en cohérence et d’efficacité, les attributions précédemment dévolues à la
Direction des Travaux géographiques et cartographiques et à l’Agence nationale du Cadre de
Vie et de la Qualité de la Consommation sont transférées à l’ANAT.
L’ANAT qui a pour missions de promouvoir et de mettre en œuvre la politique du
Gouvernement en matière d’aménagement du territoire et de travaux géographiques et
cartographiques, apporte une réponse originale à la nécessité de mieux coordonner les
politiques d’organisation et de développement territorial dans les espaces urbains et ruraux.
Elle cherche à transformer les contraintes en atouts en offrant notamment à tous les acteurs du
territoire national un outil de mise en cohérence de leurs projets.
L’aménagement du territoire, politique cohérente, transversale et très habile d’organisation de
l’espace constitue un ensemble de dispositifs, de techniques, d’actions et d’interventions qui
visent à assurer une répartition adéquate de la population, des constructions, des activités
économiques et des équipements et infrastructures, tout en tenant compte des contraintes
naturelles et anthropiques à leur établissement.
L’ANAT c’est le Plan National d’Aménagement et de Développement Territorial
( PNADT), l’Observatoire National du Territoire (ONT), le Visa de Localisation (VL), le
Schéma Régional d’Aménagement du Territoire ( SRAT).
2) LE CONSEIL EXECUTIF DES TRANSPORTS URBAINS DE DAKAR
(CETUD) :
Le Conseil Exécutif des Transports Urbains de Dakar (CETUD) a été créé par la loi 97-01 du
10 mars 1997 et le Décret du 19 Juillet 2001 fixe les attributions, l'organisation et le
fonctionnement du CETUD.
Le CETUD, Etablissement Public à caractère professionnel, est chargé de la mise en œuvre et
du suivi de l'application de la politique sectorielle des transports publics définie par l'Etat pour
la région de Dakar.
Il a pour mission d'organiser et de réguler l'offre et la demande de transport en commun afin
de créer un environnement économique sécurisant pour les promoteurs et favoriser
l'émergence d'une concurrence saine et durables.
Le CETUD, conformément au Décret du 19 juillet 2001, exerce au nom de l'Etat, des
Collectivités Locales et des professionnels, les attributions suivantes :
➢ la détermination des lignes à desservir, des quotas d'autorisation de transport
correspondants et de leurs modalités techniques d'exploitation ;
➢ la rédaction des cahiers des charges, termes de référence et dossiers d'appels d'offres, la
passation des conventions avec les transporteurs agréés et le contrôle de l'exécution des
contrats ;
➢ la proposition de politiques tarifaires aux autorités compétentes ;
➢ l'identification des contrats de service public et la détermination des compensations
financières éventuelles y afférentes ;
➢ l'élaboration des critères d'accès à la profession de transporteurs publics de personnes;
➢ les études et actions de formations, d'information ou de promotion des transports publics
urbains de la région de Dakar ;
➢ la coordination entre les différents modes de transport public, notamment l'arbitrage du
partage de recettes, en cas d'intégration tarifaire ;
➢ l'élaboration et l'appui à la réalisation de programmes d'actions et d'investissements pour
l'amélioration du niveau de service des infrastructures, de la circulation et de la sécurité
routière;
➢ l'amélioration de l'état et de la qualité du parc automobile pour contribuer à la lutte contre
la pollution sonore et la pollution atmosphérique générées par les transports motorisés.
Le CETUD occupe une place prépondérante dans la gestion des transports publics urbains de
personnes et joue le rôle d'autorité organisatrice et signe des conventions de concession et des
cahiers de charges avec certains exploitants et représente l’Etat en tant q’Autorité concédante.
Aussi, le CETUD entretient-il des relations avec tous les acteurs de la mobilité dont
notamment la Direction des Transports Routiers (DTR), la Direction des Routes (DR),
l’Agence de Gestion des Routes (AGEROUTE), l’Agence nationale de la Promotion de
l’Investissement et des grands travaux ( APIX).

3) LA DIRECTION DES TRANSPORTS ROUTIERS (DTR)


La DTR est une direction nationale qui est, entre autres, chargée d'étudier, de planifier, de
contrôler et de coordonner toutes les activités liées aux transports routiers.
Elle initie toute action de nature à permettre l'optimisation de l'exploitation des différents
modes, tant au point de vue de la sécurité que du transport proprement dit.
Elle est aussi chargée de la gestion, de la délivrance, du suivi et du contrôle de divers titres,
dont entre autres, le Permis de conduire, le Certificat d’Immatriculation et d’Aptitude
Technique « Carte Grise » des véhicules automobiles, l’Agrément pour l’exercice de la
profession de transporteur routier, les autorisations de transport « Licence »...

4) LA DIRECTION DES ROUTES ET L’AGEROUTE


Le Sénégal avec l'appui de Partenaires Techniques et Financiers a fait du développement des
infrastructures un enjeu de développement économique et social.
A cet effet, d'importants programmes d'entretien, de réhabilitation et de construction ont été
réalisés.
L'Etat du Sénégal continue d'investir d'importants moyens financiers pour l'entretien, la
réhabilitation, la construction et la reconstruction de notre patrimoine routier. Lesdits travaux
sont combinés à d'importants programmes de signalisation routière composée de panneaux
(signalisation verticale), de marquage au sol (signalisation horizontale), de feux (signalisation
lumineuse).
La signalisation routière permet d'informer l'usager des règles en vigueur et de l'orienter dans
ses déplacements; ladite signalisation bien conçue et réalisée contribue à réduire les causes
d'accident et à faciliter la circulation.
Aussi, faut-il noter que l'Etat veille, conformément au Règlement 14/2005/CM/UEMOA
relatif à l’harmonisation des normes et des procédures, du contrôle du gabarit, du poids et de
la charge à l’essieu des véhicules lourds de transports de marchandises dans les Etats
membres de l’UEMOA , à la préservation du réseau routier par le contrôle de la charge à
l'essieu.
A cet effet, l’Etat du Sénégal, par le biais de la Direction des Routes, a signé avec Afrique
Pesage Sénégal un contrat de concession pour effectuer sur le réseau routier national un
contrôle sur les véhicules de transports de marchandises la charge à l’essieu admissible de
11,5 tonnes. L’Etat a annoncé la construction de seize (16) stations de pesage, à ce jour,
Afrique Pesage Sénégal est en train de faire un maillage du territoire avec la construction des
postes ci-après :
Thiès Route de Mbour 1, Mbour 1, Kaffrine 1,Tambacounda 1, Kidira 1, Bignona
1, Tivaouane 1, Saint-Louis 1, Rosso Sénégal 1,Dahra 1...) et les 2 postes de pesage construits
à Diamniadio par l’UEMOA Diamniadio 1 et Diamniadio 2
( 1 Entrée Diamniadio et 1 Sortie Diamniadio).
Au niveau institutionnel, jusqu’en 2000 les missions d’orientation, de planification routière,
d’entretien routier, de réhabilitation et de construction étaient dévolues à la Direction des
Travaux Publics (DTP).
La DTP exécutait certains travaux en régie et confiait d’autres à des Entreprises privées «
travaux à l’entreprise ». En 2000, le décret no du 3 avril 2000, a été pris puis remplacé par le
décret du 6 février relatif à la création, à l’organisation et au fonctionnement de l’Agence
Autonome des Travaux Routiers (AATR) et du Conseil des Routes (CR).
L’AATR a été remplacée par décret no du 1er avril 2010, portant création de l’Agence des
travaux et de Gestion des Routes (AGEROUTE) et fixant ses règles d’organisation et de
fonctionnement.
Ensuite, la DTP est devenue la Direction des Routes (DR) par le décret no 2009-1305 du 20
novembre 2009.
A cet effet, les missions étaient réparties entre la DR et l’AGEROUTE comme suit :
• Pour la DR : orientation et planification routière ;
• Pour l’AGEROUTE : entretien routier, réhabilitation et construction.

5) L’AGENCE NATIONALE DE LA PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT


ET DES GRANDS TRAVAUX
L’Agence nationale de la Promotion de l’Investissement et des grands travaux (APIX) a
été mise en place par décret no 2003-683 du 5 septembre 2003, abrogeant et remplaçant le
décret no 2000-562 du 10 juillet 2000, portant création et fixant les règles d’organisation et
de son fonctionnement.
• Mission générale : L’Agence a pour objet d’assister le Président de la République dans la
conception et la mise en œuvre de la politique définie dans les domaines de la promotion de
l’investissement et des grands travaux.
• Missions spécifiques :
a) Promotion de l’investissement ;
b) Assistance au partenariat ;
c) Grands travaux (conduite et suivi pour le compte de l’Etat des Grands Travaux)
*autoroute à péage Dakar-Thiès.
*nouvel aéroport international Blaise Diagne.
*cité des Affaires de l’Afrique de l’Ouest.
*chemin de fer à écartement standard.
En outre, l’APIX peut appuyer la mise en œuvre d’autres grands projets confiés à d’autres
structures ( Exemple : le projet de Ville nouvelle, Capitale politique et administrative du
Sénégal).

6) LA DIRECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DES ÉTABLISSEMENTS


CLASSÉS(DEEC) :
La DEEC est chargée de la muse en œuvre de la politique du Gouvernement en matière
d’environnement, notamment de la protection de la nature, et des hommes contre les
pollutions et les nuisances.
Elle a pour mission :
• La prévention et le contrôle des pollutions et des nuisances.
• Le suivi des actions des divers services et organismes intervenants dans le domaine de
l’environnement.
• L’élaboration des textes juridiques concernant l’environnement.

7) LA CELLULE DE CONTRÔLE TECHNIQUE DES VEHICULES


AUTOMOBILES :
Pour gérer le contrôle technique des véhicules automobiles, il est créé au sein du Ministère en
charge des Transports routiers une Cellule de Contrôle Technique des Véhicules Automobiles
(CCTVA) rattachée au Cabinet du Ministre.
Elle a pour mission d'assurer le suivi de la mise en œuvre de l'activité de contrôle technique
des véhicules automobiles et des ouvrages y relatifs sur l'étendue du territoire national, en
cohérence avec les conventions signées en la matière.
Elle est chargée, entre autres, en relation avec les services compétents, notamment la DTR:
-d'assurer la planification, la programmation, le développement et la coordination de
l'activité de contrôle technique des véhicules automobiles sur l'étendue du territoire national;
-de proposer à l'Autorité compétente l'élaboration de textes et normes relatifs à
l'activité de contrôle technique au Sénégal;
-de veiller au respect des engagements souscrits par les concessionnaires notamment
les dispositions législatives et réglementaires relatives à la protection de l'environnement;
-de veiller à l'atteinte des performances attachées à l'activité de contrôle technique.
L'Etat du Sénégal a concédé les activités du Centre de contrôle technique de Dakar à
VERITAS. Le Centre de Contrôle Technique des Véhicules Automobiles (CCTVA) a ouvert
ses portes officiellement aux usagers le 15 juin 2012.
Actuellement la CCTVA, la DTR et le CETUD sont en train de prendre les dispositions
idoines pour un développement des centres dans toute l'étendue du territoire national ( un
Appel d’Offres International a été lancé pour Dakar 2 à Diamniadio).

❖ Au plan législatif et réglementaire :


Dans le cadre de la mise en cohérence des projets et programmes et une mise en œuvre dans
les règles de l’art des textes législatifs et réglementaires sont pris, entre autres, dans les
domaines de l’occupation des sols, de la mise en circulation des véhicules automobiles et des
pollutions et nuisances.
A cet effet, eu égard aux missions et attributions dévolues à elles, les structures mises en place
veillent au respect des textes législatifs et réglementaires.

❖ Au plan des projets et programmes d’infrastructures :

A) Programme Triennal d’Investissements Publics 2016-2018 :


Le Programme Triennal d’Investissements Publics (PTIP) 2016-2018 d’un montant de 3 666
milliards, l’Etat va octroyer 710,188 milliards FCFA pour les transports routiers et pour les
Infrastructures et services de transports 42% des investissements programmés pour un
montant de 1077,731 milliards FCFA.
La période triennale 2016-2018 sera marquée par :
• Le Prolongement VDN section 2 CICES-GOLF CLUB (8,5 km) ;
• La poursuite de la mise en œuvre du prolongement de la VDN en sa section 3 entre Golf
Club et Tivaouane Peulh (17,2) ;
• L’Autoroute Thiès-Touba (113 km) ;
La réhabilitation des axes ci-après :
• Dinguiraye-Nioro-Keur Ayib (40 km) ;
• Passy-Sokone (25,5 km) ;
• Touba-Dahra-Linguére (110 km) ;
• Aménagement Route Joal-Samba Dia-Djiffer (42 km).
• Le Programme d’élargissement et d’aménagement de la Route des Niayes (23 km) y
compris les voiries urbaines de connexion (42 km) à Dakar et les voiries annexes (65 km) à
l’intérieur des Parcelles Assainies, Cambéréne, Pikine, Guédiawaye et Thiaroye.
Les prévisions au niveau du volet volet Infrastructures routières sont :
• Ndioum-Ourossogui-Bakel 335 km ;
• Hydrobase St-Louis 4,1 km ;
• Dialacoto-Mako 130 km .
• Construction des ponts de :
➢ Ganguel Souley, Weindou Bosséabé et Foundiougne.

Aussi, est-il prévu le renouvellement du parc automobile de transport urbain dans Dakar et les
capitales régionales et la mise à niveau de Dakar Dem Dikk (DDD) dans les trois (3)
prochaines années ( autocars de l’urbain et l’inter urbain ainsi que la desserte AIBD).

B) Programme Triennal d’Investissements Publics 2017-2019 :


Le PTIP 2017-2019 comprend 772 projets et programmes ficelés pour un montant de 4791
milliards de francs CFA. Les régions pour 416 projets recevront une allocation de 2121,027
milliards de francs CFA ( Dakar : 634 milliards, Saint-Louis : 288 milliards, Thiès : 272
milliards, Tambacounda : 222 milliards, Kaolack : 101 milliards, Matam : 107, Louga : 104,
Ziguinchor : 90 milliards...).
En matière d'infrastructures et transports, la politique de réalisation d'infrastructures routières,
aéroportuaires, maritimes et ferroviaires de qualité sera renforcée pour assurer
progressivement le désenclavement interne et externe du pays et faire de Dakar un hub
logistique régional.
L'accent sera ainsi mis sur :
- la réhabilitation des aérodromes régionaux;
-le prolongement de la Voie de dégagement Nord (Vdn);
- la construction des autoroutes Thiès-Touba et Aibd-Mbour-Thiès; et
- le démarrage des travaux du cargo village destiné aux opérateurs logistiques intervenant
dans les activités de l'Aibd dont l’ouverture a été effectué le jeudi 7 décembre 2017.
Dans la même lancée :
- la réalisation de l'axe ferroviaire Dakar-Bamako;
- la construction de la desserte Dakar-Aibd ( Train Express Régional );
- la réalisation des infrastructures portuaires au niveau de Dakar et de Ziguinchor ainsi que la
mise à l'exploitation du Port de Ndakhonga, contribueront à conforter la place du Sénégal
dans les échanges avec les pays voisins.
De plus, l'aménagement d'un Terminal à hydrocarbures à Ndakhonga favorisera le
développement des potentialités industrielles, économiques, commerciales, agricoles,
touristiques pour toute la zone Centre du Sénégal.
Les infrastructures et services de transports vont représenter 39% des investissements
programmés au cours de la période triennale 2017-2019 pour un montant de 1184,720
milliards de FCFA.

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