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PLAN
1 – Définitions
5 – La maturation postnatale
OBJECTIFS
1
1 – DEFINITIONS
Le terme de développement désigne l’ensemble des processus irréversibles qui évoluent dans le
temps et qui aboutissent à l’organisation morphologique et fonctionnelle des organismes vivants.
Toutes les structures de ces organismes très complexes se constituent à partir des deux premières
cellules : les blastomères qui s’individualisent à partir du zygote issu de la fécondation entre le
spermatozoïde et l’ovule.
Dans l’espèce humaine, le dépôt des spermatozoïdes au fond du vagin marque le terme du rapport
sexuel dont le déroulement correspond à un ensemble de phénomènes appelés réactions
sexuelles : érection, orgasme et éjaculation chez l’homme ; lubrification, dilatation vaginales et
orgasme chez la femme. Le déclenchement des réactions sexuelles est provoqué par le désir sexuel
et leur enchaînement s’accompagne de sensations de plaisir qui culminent avec l’orgasme. La
sexualité humaine est une fonction biologique dont gamétogenèse et fécondation ne sont que des
composantes. Cette fonction assure la pérennité de l’espèce mais aussi celle des individus. Elle
met en jeu des appareils génitaux masculin et féminin dont l’anatomie et la physiologie sont, dans
leurs différences et leur interaction, adaptées à la réalisation d’un nouvel individu.
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2 – MECANISMES GENERAUX DU DEVELOPPEMENT
Au cours de la phase fœtale, les structures endocrines embryonnaires puis fœtales contribuent à
régler la différenciation des ébauches des organes. La structure endocrine de l’ébauche de la
gonade mâle contrôle la différenciation des voies génitales dès la fin de l’embryogenèse.
L’hypophyse fœtale règle le développement des glandes endocrines qu’elle commence à contrôler.
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Le milieu maternel influe sur le développement de l’embryon et du foetus. Ainsi le diabète maternel
et l’hypertension artérielle maternels troublent le développement embryonnaire et fœtal.
L’administration à la mère de substances diverses possédant des propriétés antimitotiques
provoque des malformations de nature variable suivant le moment du traitement. Des infections
diverses contractées par la mère peuvent provoquer la mort de l’embryon ou des malformations
diverses variables.
Le mécanisme général
Trois processus fondamentaux apparaissent dès l’embryogenèse et se poursuivent de façon plus
limitée tout au long du développement. Ce sont les processus :
a. de croissance différentielle (une zone de l’embryon se développe plus rapidement que les autres)
souvent accompagnés de migrations cellulaires
b. d’accolement et de fusion d’ébauches qui permettent la constitution d’organes uniques à partir de 2
ébauches distinctes
c. de régression élective qui font disparaître des structures ou des organes transitoires.
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Le 2ème mois du développement est la période de l’organogenèse et de la morphogenèse. A l’exception
des organes génitaux externes, tous les organes se mettent en place et s’organisent en système ou
appareil.
La croissance fœtale
L’évolution de la longueur vertex-coccyx et d’autres paramètres (poids, taille du pied etc.) témoigne
de la croissance du fœtus. L’inégalité de vitesse de croissance des différents segments du corps
modifie les proportions entre la tête, le tronc et les membres.
L’âge de la grossesse est important à déterminer avec précision pour apprécier la croissance fœtale.
L’âge gestationnel est estimé par les embryologistes en semaines de développement, à partir de la
date présumée de la fécondation (âge réel ou post-conceptuel), mais en dehors des FIV, le moment
de la fécondation est difficile à établir avec précision.
En pratique, le terme de la grossesse est évalué par les obstétriciens en semaines d’aménorrhée
SA), avec comme repère le premier jour des dernières règles. Cette évaluation conduit à inclure
dans l’âge gestationnel, les 15 premiers jours du cycle où la femme n’est pas enceinte.
La durée de la grossesse peut être comptée en jours, en semaines, en mois civils ou en mois
lunaires. Pour les embryologistes elle est en moyenne de 266 jours, 38 SD, 8 mois ¾ ou 9 « lunes »
et demi. Pour les obstétriciens, elle est de 280 jours, 40 SA, 9 mois ¼ ou 10 « lunes ».
La viabilité théorique est fixée légalement à 22SA. Une naissance avant 37SA est dite prématurée.
La postmaturité correspond à une naissance après le terme de 41SA.
5 – LA MATURATION POSTNATALE
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CHAPITRE 2 : APPAREIL GENITAL FEMININ
PLAN
Introduction
1.1. Ovaires
1.2. Trompes utérines
1.3. Utérus
1.4. Vagin
3 – La pathologie
Conclusion
OBJECTIFS
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INTRODUCTION
L’appareil génital ou appareil de reproduction féminin est l’ensemble des organes impliqués dans
la sexualité et la reproduction. Il comprend :
- des organes génitaux internes, situés dans la cavité pelvienne, composés de : deux ovaires,
deux trompes, l’utérus et du vagin,
- et des organes génitaux externes ou la vulve, formée par le mont de Vénus, le clitoris, le
vestibule et ses glandes, les grandes lèvres et petites lèvres.
L’appareil génital est impliqué dans la sexualité et la reproduction. La femme joue un rôle
beaucoup plus complexe que l’homme dans la reproduction. Non seulement son appareil génital
doit-il produire des gamètes, mais il doit se préparer à soutenir un embryon en voie de
développement pendant une période d’environ neuf mois.
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1.1.2. Les variations structurales selon le cycle menstruel en période d’activité génitale
La structure de l’ovaire varie selon le cycle menstruel. Cette variation est liée essentiellement aux
follicules ovariens du cortex et à un moindre degré aux autres constituants de l’ovaire.
Un follicule ovarien est formé d’un ovocyte, formé très tôt au cours de la vie embryonnaire,
entouré par une ou plusieurs couches de cellules folliculaires.
On peut en distinguer trois types en fonction de leur taille et du degré de développement :
les follicules primordiaux,
les follicules en croissance
et les follicules mûres ou follicules de De Graaf qui donneront naissance à l’ovocyte au
cours de l’ovulation.
A la naissance, l’ovaire de la petite fille, contient 1 million à 2 millions de follicules primordiaux qui
constituent la réserve folliculaire.
A la puberté, chez la jeune femme normale, la réserve folliculaire est 400.000 à 500.000 follicules
primordiaux. Parmi eux, 400 à 500 seulement deviendront des follicules mûrs qui donneront
naissance à l’ovocyte II. Les autres dégénéreront à un moment variable de leur évolution.
On décrit donc les follicules évolutifs au sein desquels les ovocytes achèvent leur maturation,
follicules qui, après la ponte ovulaire, se transforme en corps jaune progestatif, et les follicules
involutifs, les plus nombreux, qui subissent des modifications variables mais dont les ovocytes
seront en définitive lysés.
Les follicules ovariens sont responsables de la sécrétion des œstrogènes et de la progestérone
au cours du cycle menstruel. Ces hormones sont responsables de la préparation de l’utérus pour
la réception d’une éventuelle grossesse. Les follicules involutifs ont purement un rôle hormonal
alors les follicules évolutifs sont responsables de l’ovulation en dehors de leur fonction
hormonale.
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des effets des oestrogènes sur l’hypophyse, le rétrocontrôle positif. Il s’ensuit une stimulation
hypophysaire entraînant un pic de sécrétion de la LH et de la FSH
- La phase lutéale : La durée de vie et la capacité sécrétoire du corps jaune semblent dépendre
de la persistance de la sécrétion tonique de LH. Les grandes quantités d’oestradiol de
progestérone et d’inhibine élaborées par le corps jaune, par rétrocontrôle négatif, empêchent la
folliculogenèse en inhibant la FSH.
A la ménopause
L’activité fonctionnelle de l’ovaire cesse quand le nombre de follicules primordiaux est devenu
trop faible ou nulle. Ceci caractérise la ménopause. L’ovaire devient atrophique et son cortex
s’appauvrit rapidement en follicules évolutifs. Seul persiste le stroma dans lequel s’incorporent
les cellules thécales en provenance des follicules atrétiques. Progressivement, le stroma et les
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vaisseaux du hile évoluent vers la sclérose, alors que les cellules interstitielles du hile se
développent. Après la ménopause, l’ovaire élabore essentiellement des androgènes et très peu
d’oestrogènes.
1.2. Les trompes utérines
La trompe utérine ou trompe de Fallope est un conduit musculo-membraneux mesurant environ
10 – 12 cm de long et s’étend de son extrémité ouverte et dilatée près de l’ovaire à une portion
rétrécie qui traverse la paroi myométriale avant de s’ouvrir dans la cavité utérine. Elle est
constituée de quatre portions histologiquement différents qui se font suite depuis la paroi utérine
jusqu’à l’ovaire : le segment intramural, l’isthme, l’ampoule et le pavillon. L’ampoule possède des
franges.
La paroi de la trompe utérine comprend trois tuniques : une muqueuse, une musculeuse et une
séreuse représentée par le péritoine.
Le transport des gamètes masculins et du zygote et le siège de la fécondation sont les fonctions
essentielles de la trompe utérine. La fécondation a lieu habituellement au niveau de la jonction
isthmo-ampullaire (1/3 externe de la trompe).
1.3. L’utérus
1.3.1. Structure générale
L’utérus est un organe musculaire creux, impair et médian, en forme de poire, qui reçoit les
trompes de Fallope. Il est formé d’une portion dilatée, le corps et d’une portion cylindrique, le col,
et entre les deux portions se trouve une zone de transition, l’isthme. Le corps contient la cavité
utérine et sa portion supérieure porte le nom de fond utérin. Le col est centré par le canal cervical
La paroi utérine, relativement épaisse, est constituée de trois tuniques : une muqueuse appelée
endomètre, une musculeuse portant le nom de myomètre et une séreuse au niveau du corps et
une adventice au niveau du col.
L’endomètre peut être divisée en deux zone : la zone fonctionnelle qui desquame à chaque
menstruation et se renouvelle à chaque cycle et la zone basale ou résiduelle ou profonde dont la
structure ne change pas au cours du cycle et qui prolifère pour redonner un nouvel épithélium et
un nouveau chorion cytogène.
Le myomètre est la tunique la plus épaisse de la paroi. Pendant la gestation, le myomètre
présente une croissance importante due, à la fois à une hyperplasie et une hypertrophie.
L’adventice est un tissu conjonctif dense et revêtue sur une grande partie de son étendue par la
séreuse péritonéale.
Avant la puberté : l’endomètre est simple, composé d’un épithélium cubique bas, reposant
sur un chorion cellulaire peu abondant. Les glandes utérines sont à peine ébauchées.
Période d’activité génitale : les hormones ovariennes, sous l’action des hormones adéno-
hypophysaires, provoquent des modifications morphologiques cycliques de l’endomètre qui
constituent le cycle menstruel. Le cycle menstruel est l’ensemble des manifestations
génitales et hormonales périodiques, se produisant chez la femme de la puberté à la
ménopause et interrompues par la grossesse et l’allaitement. La durée du cycle menstruel est
variable, mais elle est en moyenne de 28 jours.
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Les cycles menstruels apparaissent, chez la femme à partir de 12 – 15 ans (puberté) et
persistent jusqu’à l’âge de 45 – 50 ans (ménopause). Ils sont en rapport avec la
folliculogenèse et ne sont observés que pendant la période d’activité génitale. Quand les
cycles disparaissent cela ne signifie pas que l’activité sexuelle de la femme soit arrêtée avec
la ménopause, c’est uniquement la fertilité qui cesse.
A la ménopause : la femme n’a plus de cycle menstruel. Elle n’est plus féconde mais
conserve son activité sexuelle. Avec l’arrêt de la stimulation hormonale, l’endomètre reprend
l’aspect simple prépubertaire. Il s’amincit, son chorion devient fibreux, et l’occlusion de la
lumière des glandes utérines peut entraîner la formation de kystes.
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Les glandes cervicales élaborent des sécrétions cycliques sous l’effet des oestrogènes : glaire ou
mucus cervical permettant l’ascension des spermatozoïdes.
1.4. Le vagin
C’est un conduit fibro-musculaire impair et médian qui s’étend de l’utérus à la vulve. Il relie les
organes génitaux internes aux organes génitaux externes. A son extrémité interne, le vagin forme
un dôme autour du col utérin saillant. Ce dôme est divisé en culs-de-sac antérieur, postérieur et
latéraux appelés fornix.
La paroi vaginale, dépourvue de glandes, est constituée de trois tuniques : une muqueuse, une
musculeuse et une adventice. Le mucus retrouvé dans la cavité vaginale provient des glandes
cervicales.
Les organes génitaux externes sont très riches en terminaisons nerveuses libres et en
corpuscules sensoriels qui participent à la physiologie de l’excitation sexuelle.
3 – LA PATHOLOGIE
Les maladies sexuellement transmissibles : gonococcie, candidose, syphilis, chlamydiose
Endométriose : Il s’agit de la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus
Fibrome ou myome, adenomyome sont des tumeurs bénignes développées au dépend des
tuniques de l’utérus
Endométrite est une inflammation de l’endomètre de causes diverses
Toutes les structures de l’appareil génital féminin peuvent être victimes des cancers.
La stérilité féminine peut relever de l’obstruction des trompes utérines, d’une rétroversion utérine,
d’une endométriose etc.
Les dysménorrhées sont des menstruations douloureuses.
CONCLUSION
17
L’appareil génital féminin produit les gamètes féminins grâce aux ovaires, accueille les gamètes
masculins en vue de la fécondation, par ses voies génitales et fournit un environnement
hormonal et physique propice à l’implantation de l’embryon dans l’utérus, héberge et nourrit
l’embryon puis le fœtus au cours de la grossesse et expulse le fœtus à terme à la fin de la
grossesse.
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Modalités d’évolutions des gonadotrophines, des stéroïdes ovariens et la population des
follicules au cours d’un cycle menstruel (M : menstruations)
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20
CHAPITRE 3 : APPAREIL GENITAL MASCULIN
PLAN
Introduction
1 – Testicules
1 – 1 – Structure générale des testicules
1 – 2 – Régulation de la spermatogenèse
2 – Voies génitales excrétrices
3 – Glandes annexes
3 – 1 – Vésicules séminales
3 – 2 – Prostate
3 – 3 – Glandes de Cooper
4 – Pénis
5 – Sperme
6 – Pathologies
Conclusion
OBJECTIFS
21
INTRODUCTION
L’appareil génital ou appareil de reproduction masculin est composé par l’ensemble de structures
anatomiques qui participent aux fonctions de la reproduction. Schématiquement il comporte :
- des gonades, les testicules,
- des voies génitales excrétrices, l’épididyme et le canal déférent,
- des glandes annexes, les vésicules séminales, la prostate et les glandes bulbo-urétrales,
- et du pénis
Les testicules possèdent une double fonction : l’une, la gamétogenèse, se traduisant par la
production de spermatozoïdes et l’autre, endocrine, consistant à l’élaboration de diverses
hormones testiculaires.
Les voies génitales et les glandes annexes élaborent des sécrétions qui ont pour fonctions
d’assurer la nutrition des spermatozoïdes et de les propulser hors de l’organisme
Le sperme constitué par les spermatozoïdes et les sécrétions des voies génitales et des glandes
annexes sera introduit dans les voies génitales féminines par le pénis.
Les testicules, l’épididyme et le canal déférent sont situés dans le scrotum.
1 – TESTICULES
Ce sont des organes pairs situés dans le scrotum. Au terme de leur développement dans la
cavité abdominale, les testicules migrent vers le canal inguinal qu’ils franchissent entre le 5ème et
le 6ème mois de la vie intra-utérine. Ils sont alors suspendus dans le scrotum, hors de la cavité
abdominale, par le cordon spermatique au pôle supérieur et par le gubernaculum testis au pôle
inférieur. Chaque testicule est revêtu par une enveloppe dérivant du péritoine, la vaginale.
Chez l’homme adulte, chacun des testicules est ovoïde et mesure environ 4 cm de long, 3 cm
d’épaisseur et 2,5 cm de largeur et pèse 10 à 15g. Le bord postéro-supérieur est coiffé sur toute
sa longueur par l’épididyme.
Les tuniques qui enserrent les testicules sont recouvertes par la peau du scrotum pigmentée et
riche en follicules pileux, glandes sébacées et glandes sudoripares. Le scrotum joue un rôle
important car permet de maintenir les testicules à une température inférieure (environ de 2-3°) à
celle de la cavité abdominale, ce qui est essentiel au déroulement normal de la spermatogenèse.
Les cellules de la lignée germinale représentent les divers stades du processus de division et de
différenciation des cellules germinales masculines. Ce processus continu, mise en place à la
puberté, constitue la spermatogenèse. La spermatogenèse peut être divisée en deux phases : la
spermacytogenèse et la spermiogenèse. Lors de la spermacytogenèse, les spermatogonies se
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divisent et donnent naissance à des générations successives de cellules qui aboutissent
finalement aux spermatocytes puis aux spermatides par le processus de la méiose. Lors de la
spermiogenèse les spermatides vont se différencier en spermatozoïdes.
Le temps nécessaire à la transformation des spermatogonies en spermatozoïdes est de 74 +/- 4
jours. Outre la lenteur, la spermatogenèse ne se réalise jamais de façon simultanée ou
synchrone dans tous les tubes séminifères, mais au contraire sous forme ondulatoire.
Les cellules de Leydig élaborent les androgènes testiculaires qui induisent la différenciation et le
développement du tractus génital et le développement et le maintien des caractères sexuels
secondaires.
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La traversée de l’épididyme permet l’acquisition de la mobilité, l’aptitude de se fixer à la zone
pellucide et la répression du pouvoir fécondant (décapacitation) des spermatozoïdes.
3 – GLANDES ANNEXES
Ce sont les vésicules séminales, la prostate et les glandes bulbo-urétrales
3.1. Vésicules séminales
Ce sont des organes pairs, sacculaires, bosselées, qui participent à l’élaboration du sperme.
Les sécrétions des vésicules séminales, jaunâtres et visqueuses, comportent des substances
destinées à la nutrition des spermatozoïdes. On y trouve du fructose, de l’acide ascorbique, du
citrate de l’inositol, des prostaglandines et de nombreuses protéines. 70% de l’éjaculat humain a
pour origine les vésicules séminales. Les vésicules séminales sont androgéno-dépendantes et le
fructose est leur marqueur.
3.2. Prostate
C’est une glande exocrine pesant 20g. Contenue dans la loge prostatique, elle est située sur le
col et la portion initiale de l’urètre.
Les sécrétions prostatiques entrent dans la composition du sperme. Elles contiennent de l’acide
citrique, de l’albumine, des enzymes protéolytiques, des phosphatases acides et des ions et
pauvre en protéines. L’acide citrique, les phosphatases acides et le zinc sont les marqueurs de la
fonction prostatique. La prostate est androgéno-dépendante.
4 – PENIS
Le dernier segment des voies génitales excrétrices du sperme est représenté par l’urètre ou
canal uro-génital qui comprend trois portions : l’urètre prostatique, membraneux et l’urètre
spongieux. Seul l’urètre spongieux entre dans la composition du pénis.
Le pénis ou verge est constitué de l’urètre spongieux et de trois cylindres de tissu érectiles, le
tout revêtu par la peau
Les formations érectiles sont constituées par le corps spongieux et par deux corps caverneux,
entourés, chacun d’une enveloppe fibro-élastique nommée tunique albuginée. Le corps
spongieux est médian et situé ventralement. Long de 12 à 16cm, il entoure l’urètre. Il présente un
renflement antérieur, le gland, et un renflement postérieur, le bulbe. Les corps caverneux ont la
forme de demi-cylindres accolés de 15 à 20cm de long.
L’érection est due à un double phénomène vasculaire et musculaire.
L’éjaculation consiste en l’émission du sperme hors des voies génitales. Elle s’effectue en deux
temps. Le premier est l’excrétion du sperme dans l’urètre prostatique où il reste bloqué en amont
du sphincter strié. Le second temps est l’expulsion du sperme par des contractions saccadées et
synchrones des muscles du périnée antérieur.
La détumescence de la verge, c’est-à-dire le retour à l’état flaccide, est produit par la
vasoconstriction des blocs artériels, la vasodilatation des blocs veineux et le relâchement des
cellules musculaires lisses.
5 – SPERME
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Le sperme est constitué par les spermatozoïdes et les sécrétions de différentes origines qui se
mélangent, au cours de l’éjaculation, sous forme de plasma séminal. La fraction pré-spermatique,
produite durant la phase pré-éjaculatoire, renferme les sécrétions des glandes de Cooper.
La fraction spermatique de l’éjaculat, riche en spermatozoïdes, est surtout composée des
sécrétions d’origine prostatique et épididymo-testiculaire. La fraction post-spermatique de
l’éjaculat correspond aux sécrétions des vésicules séminales.
Le sperme a l’aspect d’un liquide plus ou moins visqueux, blanc grisâtre, opaque, d’aspect
floconneux et d’odeur caractéristique. Le volume moyen chez un homme fécond varie entre 1,5 à
6 ml. L’étude du sperme à l’état frais montre la concentration des spermatozoïdes se situe entre
20 et 200 millions par ml. 50% d’entre eux, au moins, ont une mobilité unidirectionnelle. L’étude
des anomalies se fait par le spermocytogramme et le spermocytogramme.
La composition biochimique du plasma séminal est très riche et complexe. Il contient l’eau, des
ions, des glucides libres (fructose, glucose, sorbitol), et lié, des acides organiques (acide
citrique…), des substances azotées non protéiques (carnitine, spermine, spermidine …), des
lipides (phospholipides, prostaglandines) et des enzymes (protéases, glycosidases, transférases,
phosphatases). On y trouve également des gonadotrophines (FSH, LH), de la prolactine et des
stéroïdes sexuels (androgène, progestérone, oestradiol). Le plasma séminal constitue un micro-
environnement indispensable au métabolisme et à la mobilité des spermatozoïdes. Il renferme
des facteurs immunodépresseurs qui préviennent le déclenchement d’une réaction immunitaire
dirigée contre les spermatozoïdes dans les voies génitales masculines (auto-immunité).
6 – PATHOLOGIES
1. Le défaut de migration des testicules dans le scrotum au cours du développement est appelé
cryptorchidie. La production des spermatozoïdes est défectueuse. Cependant il n’y a pas
d’altération des cellules de Leydig se sorte que les patients cryptorchides peuvent être stériles,
mais puissant avec présence des caractères sexuels secondaires
2. Une hydrocèle est la production et l’accumulation excessives de liquide dans le scrotum
3. Les maladies sexuellement transmissibles : gonococcie, chlamydiose, trichomonose,
candidose, syphilis, VIH
4. La stérilité masculine peut être due à des troubles endocriniens, l’obstruction des voies
spermatiques, un défaut d’érection ou d’éjaculation pendant les rapports sexuels ou la
suppression de la spermatogenèse par les radiations ionisantes, la chimiothérapie
anticancéreuse, ou d’autres médicaments
5. Les différentes parties de l’appareil génital peuvent être victimes de cancer.
CONCLUSION
L’appareil génital masculin est impliqué dans la sexualité et la reproduction. Les différents
organes de l’appareil génital victimes de nombreuses pathologies parmi lesquelles les maladies
sexuellement transmissibles, les tumeurs. L’appareil génital masculin peut être cause de stérilité
du couple.
25
26
27
CHAPITRE 4 : GENERALITES SUR LE DEVELOPPEMENT DE L’OEUF
FECONDE ET LE DEROULEMENT DE LA GROSSESSE
CONCLUSION
OBJECTIFS
28
1 – LE DEVELOPPEMENT NORMAL DE L’ŒUF FECONDE
Le développement de l’œuf fécondé s’effectue de façon continue et progressive au cours de 38
semaines qui séparent la fécondation de la naissance
Le volume relatif de la tête augmente ; le cou commence à se former ; la face, les oreilles,
le nez et les yeux se mettent en place.
L’ébauche caudale disparaît presque complètement ; la membrane cloacale se divise en
membrane uro-génitale en avant et en membrane anale en arrière ; les organes génitaux
externes sont à un stade indifférencié.
Les membres apparaissent d’abord sous forme d’une simple palette qui s’allonge et se
segmente en trois articles. Sur le dernier article, aplati, apparaissent quatre sillons qui
séparent les ébauches des doigts. Puis une orientation de 90° oriente vers l’arrière
l’articulation du coude et vers l’avant celle du genou. Le membre inférieur se développe
plus tardivement que le membre supérieur
La face ventrale est soulevée par le cœur et le foie qui bombent fortement et est marquée
par l’insertion large et très postérieure du cordon ombilical. A la fin du 2ème mois,
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l’embryon prend le nom de fœtus (et l’on passe de la période embryonnaire à la période
fœtale du développement)
1.3. Du début du 3ème mois à la fin du 6ème mois
Toutes les ébauches des organes sont déjà en place et les organes subissent les phénomènes
de croissance, de différenciation et de maturation. A la fin du 6ème mois, le fœtus est devenu
viable.
2.1.2. Cliniquement
Jusqu’au 4ème mois, il n’existe que des signes de probabilité de la grossesse :
- L’aménorrhée
30
- La sensation de gonflement persistant des seins avec des aréoles saillantes et tubercules de
Montgomery
- L’augmentation du volume de l’utérus, en rapport avec la durée de l’aménorrhée, associée à un
ramollissement du corps utérin (à 2 mois l’utérus a la taille d’une grosse orange ; à la fin du 3ème
mois le fond utérin est à 9cm au-dessus du pubis)
- Au spéculum, le col est violacé et la glaire cervicale coagulée, signe témoignant de
l’imprégnation progestéronique.
2.1.3. Biologiquement
La certitude de grossesse est apportée par certains dosages hormonaux et les examens aux
ultrasons.
- Le dosage des stéroïdes hormonaux, recherchés dans les urines ou dans le plasma renseigne
sur la réalité de la grossesse (un taux d’oestrogènes urinaires supérieur à 100µg par 24h affirme
la grossesse)
- La mise en évidence dans les urines ou dans le plasma de l’HCG est la base des réactions
immunologiques de grossesse et permet le diagnostic précoce
- L’échographie permet de voir la cavité utérine et la cavité ovulaire, de les mesurer l’une et
l’autre pour cerner de plus près l’âge de la grossesse, de voir une activité spontanée du produit
de conception et de détecter l’activité cardiaque très précocement (3ème – 4ème SD)
- L’auscultation des bruits du cœur fœtal est possible à partir de la 10ème – 12ème semaines
d’aménorrhée.
2.2.2. Cliniquement
Le fait fondamental est l’apparition des signes fœtaux, aisément perceptibles par l’examen
clinique traditionnel : ce sont les classiques signes fœtaux de certitude (qui ont beaucoup perdu
de leur intérêt du fait de la technologie obstétricale utilisant les ultrasons)
- Les mouvements passifs : le fœtus est gros et ballotte à la mobilisation dans le liquide
amniotique, donnant le signe de glaçon (à éviter de rechercher)
- Les mouvements actifs sont perçus par la femme (vers 3 ½ chez la multipare, vers 4 ½ mois
chez la primipare)
- Les bruits du cœur fœtal sont audibles à l’aide d’un simple stéthoscope
- L’utérus augmente de volume : il atteint 16cm au-dessus de la symphyse pubienne à 4 mois ; il
est à l’ombilic à 4 ½ mois. Le fond utérin est à 20cm au-dessus du pubis à 5 mois, à 24cm à
6mois)
2.2.3. Biologiquement
Le dosage des hormones stéroïdes dans les urines ou dans le plasma renseigne sur la vitalité
fœtale (dosage de l’oestriol) et sur la vitalité placentaire (dosage de la progestérone plasmatique
ou du pregnandiol urinaire).
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L’échographie permet d’affirmer ou de rejeter le diagnostic de grossesse multiple, localise le
placenta et mesure le diamètre bipariétal du ou des fœtus vérifiant ainsi leur croissance
harmonieuse.
2.3.2. Cliniquement
L’examen clinique se propose de vérifier la vitalité du fœtus, sa croissance régulière et d’évaluer
le pronostic de l’accouchement. On appréciera donc :
- La présence des mouvements actifs du fœtus affirmant ainsi sa vitalité
- La hauteur utérine : mesurée du bord supérieur de la symphyse pubienne au fond utérin, elle
est de 26 à 28cm à 7 mois, 30cm à 8 mois, 32cm à 34cm à terme ;
- La position du fœtus devient fixe dans le courant du 8ème mois : position longitudinale (tête ou
siège en bas) ou oblique ; position du dos du fœtus à gauche ou à droite
- Les bruits du cœur fœtal peuvent être entendus au stéthoscope ultrasonore. Si l’on craint une
souffrance fœtale, on peut faire un enregistrement des bruits du cœur foetal d’une durée d’une
heure ou deux permettant de retrouver des variations de courte durée méconnues à l’auscultation
instantanée.
2.3.3. Biologiquement
Le dosage des stéroïdes hormonaux donne les mêmes résultats qu’au 2ème trimestre. Mais en fin
de grossesse importe surtout le dosage d’estriol, reflétant directement le bien-être du fœtus. Le
dosage de l’HCS (hormone chorionique somato-mammotrophique) fait appel à des méthodes
radio-immunologiques et ne sera demandé qu’en cas de menace de souffrance fœtale chronique.
Il est enfin possible d’étudier le liquide amniotique par amnioscopie et les dosages biochimiques.
L’amnioscopie renseigne sur la couleur du liquide, la présence ou l’absence de flocons de vernix
caseosa. Par amniocentèse, après localisation placentaire échographique, on peut doser en
particulier les alpha-fœto-protéines (donnant une probabilité de malformation fœtale), le rapport
lécithine / sphingomyéline appréciant la maturité pulmonaire du fœtus.
Enfin les échotomographies régulières évaluent la croissance régulière du fœtus et permettent
les mesures du diamètre bipariétal de la tête fœtale.
Le placenta demeure dans l’utérus quelques minutes. Puis des contractions utérines
réapparaissent entraînant le décollement du placenta et son expulsion. Il se produit alors une
hémorragie physiologique qui ne doit dépasser 350 à 500ml de sang. L’utérus une fois vidé se
rétracte fortement, assurant ainsi son hémostase : il donne au palper l’impression d’une boule
dure, le globe de sécurité.
33
CHAPITRE 5 : LA FECONDATION
INTRODUCTION
5. RESULTATS DE LA FÉCONDATION
6. PATHOLOGIE DE LA FÉCONDATION
6.1. L’un des gamètes est porteur de l’anomalie et le transmet au zygote : translocation, duplication,
inversion, monosomie et trisomie
6.2. Au moment de la rencontre des gamètes
6.3. Au moment de l’amphimixie,
6.4. Lors de la formation des deux premiers blastomères
CONCLUSION
OBJECTIFS
1 – Définir la fécondation
2 – Enumérer les principaux événements ou phénomènes préalables de la fécondation
3 – Enumérer les conditions indispensables à la fécondation et leurs applications pratiques
4 – Décrire le déroulement de la fécondation dans l’espèce humaine
5 – Décrire les conséquences de la fécondation
6 – Enumérer quelques pathologies de la fécondation et leurs conséquences
34
INTRODUCTION
La fécondation proprement dite est l’ensemble des phénomènes qui résultent de la rencontre
du gamète mâle (spermatozoïde) avec le gamète femelle (ovocyte). Cette rencontre est
précédée de transformations cellulaires des cellules de la lignée germinale (Gamétogenèse)
et d’un long cheminement des gamètes dans les voies génitales. Ces évènements, qui
conditionnent la fécondation, sont décrits avant ceux de la fusion cellulaire à l’origine de la
formation de l’œuf ou zygote.
Pendant toutes ces étapes les cellules germinales sont entourées par les prolongements des
cellules de Sertoli. Les cellules souches se situent initialement en périphérie des tubes
séminifères. Par un trajet en spirale, elles gagnent la lumière du tube séminifère en même
temps qu’interviennent les divisions et les transformations cellulaires. Ce cycle spermatique
dure environ 74 jours.
1.1.2. La spermiogénèse
Dernière étape de la spermatogénèse, est un processus de différenciation au cours duquel
la cellule germinale acquiert, par des transformations cellulaires successives, ses
spécificités. Ces transformations portent sur l’ensemble des constituants cellulaires, durent
environ 24 jours et aboutissent à la libération du spermatozoïde à la surface des cellules de
Sertoli, dans la lumière du tube séminifère.
La spermatide, initialement, est une cellule ronde à noyau central de 6 à 7 μ de diamètre, à
chromatine granulaire irrégulière.
35
1.1.2.1. Le noyau
Il se condense et sa membrane présente un épaississement au niveau de deux pôles
diamètralement opposés : l'un au-dessous de la région où se développe l'acrosome, l'autre
en regard du système centriolaire.
1.1.2.2. L'acrosome
Il se développe à partir de vésicules dites pro-acrosomiques qui se détachent de l'appareil
de Golgi, fusionnent pour donner une vésicule unique, le capuchon acrosomique, qui s'étale
au contact du noyau.
Le contenu vésiculaire forme un granule dense qui progressivement grossit et remplit toute
la cavité du capuchon. C'est alors le stade d'acrosome qui persiste sous cette forme dans le
spermatozoïde.
1.1.2.5. Le flagelle
Le flagelle se constitue par allongement progressif du complexe axonémal et des fibres
denses entourés par un mince film cytoplasmique et la membrane plasmique.
Au stade terminal, des expansions des cellules de Sertoli pénètrent dans la zone
périphérique du cytoplasme, progressivement éliminé par un double processus de
fragmentation et de phagocytose.
Ces ponts cytoplasmiques retiennent les cellules germinales matures à la surface des
cellules de Sertoli; à la fin de la spermiogénèse, la destruction de ces ponts cytoplasmiques
permet la libération des spermatozoïdes dans la lumière du tube séminifère.
36
Son flagelle (la queue) est constitué du cou et des trois dernières pièces.
12.2. Pendant la période fœtale, du 5ème au 7ème mois, les ovogonies se différencient en
ovocytes de premier ordre du fait du déclenchement de la méiose qui s’entourent de cellules
folliculaires pour donner les follicules primordiaux. Les premières croissances folliculaires
interviennent au cours des derniers mois de la vie intra-utérine, mais la plupart de ces
follicules dégénèrent de même que les ovocytes qu’ils contiennent (atrésie folliculaire)
1.2.4. Chez la petite fille, la maturation des follicules primordiaux reprend mais aboutit, là
encore, à des follicules atrétiques sans évolution ovocytaire
37
2. PHÉNOMÈNES PRÉCÉDANT LA FÉCONDATION (Transit des
spermatozoïdes)
Avant la rencontre des gamètes, indispensable à la survenue de la fécondation, les
spermatozoïdes ont un long trajet à parcourir depuis la lumière des tubes séminifères.
Pendant ce transit des mécanismes essentiels interviennent qui conditionnent la fécondation.
Une partie d’entre eux (quelques milliers) atteignent l’orifice interne des trompes où ils
remontent à contre courant car la sécrétion des trompes, activée par les mouvements des
cils de certaines cellules de l'épithélium, a tendance à descendre dans la cavité utérine.
Certains atteindront ainsi la région du 1/3 externe de la trompe située du même côté que
celui de l’ovaire où s’est produit l’ovulation… c'est là qu'ils pourront rencontrer l'ovule capté
par le pavillon.
38
spermatozoïdes mobiles à l'émission et l’aspect cytologique, moins de 25 % de formes
anormales. En pratique, le sperme peut rester fécondant avec des résultats très éloignés
de ces normes.
Les spermatozoïdes
Les spermatozoïdes (quelques centaines) qui arrivent au contact de ces enveloppes et vont
tenter de pénétrer jusqu'à l'ovocyte. Ils s'accolent à la corona radiata par leur pôle
acrosomial.
39
Des 200 à 300 millions de spermatozoïdes déposés dans les voies génitales de la femme,
300 à 500 seulement atteignent le site de fécondation et un seul est nécessaire à la
fécondation,
Les autres spermatozoïdes perdent alors contact avec la zone pellucide puis
dégénéreront. Dans l'espèce humaine cette pénétration est totale : le spermatozoïde
complet (tête, pièce intermédiaire et flagelle) pénètre dans le cytoplasme de l'ovocyte de
2ème ordre tandis que sa membrane cytoplasmique fusionne avec celle de l'ovocyte.
40
4.2.5. L’amphimixie ou caryogamie
L’amphimixie résulte de la fusion des pronucléus. Elle marque l’achèvement de la
fécondation et ressemble à une division cellulaire. Il en résulte la formation d’un œuf fécondé
ou zygote à deux cellules appelées blastomères
5. RESULTATS DE LA FÉCONDATION
6. PATHOLOGIE DE LA FÉCONDATION
41
6.2. Au moment de la rencontre des gamètes, si la monospermie est mise à défaut, deux
spermatozoïdes peuvent entrés ensembles dans l’ovocyte et être à l’origine d’un œuf à 66 +
3 chromosomes sexuels
6.3. Au moment de l’amphimixie, une erreur au moment de la réplication de l’ADN dans les
pronucléus peut être également à l’origine de polyploïdie
6.4. Lors de la formation des deux premiers blastomères, la répartition inégale des
chromosomes peut être à l’origine des anomalies numériques de chromosomes.
Lorsque ces anomalies n’entraînent pas l’arrêt de développement, elles peuvent se
traduire à terme et au-delà par un syndrome de gravité variable.
7. LA FECONDATION IN VITRO : FIV
Elle consiste à ponctionner les ovocytes pré ovulatoires chez la femme, à les féconder in
vitro avec le sperme du conjoint ou d’un donneur, puis à cultiver le conceptus jusqu’au stade
8 ou 16 cellules et les transférer dans l’utérus.
CONCLUSION
Etape charnière marquant le début du développement, la fécondation est tributaire de la
maturation et du cheminement des gamètes et dépend de mécanismes cellulaires très
précis.
La perturbation de l’une de ces étapes peut être à l’origine d’une infertilité ou, a contrario,
être le support d’une méthode contraceptive.
42
43
Les étapes de la fécondation
1: cellule folliculaire de la corona radiata, 2:spermatozoïde, 3:1er globule polaire,4:espace péri-
ovocytaire, 5:matériel nucléaire bloqué en métaphase II, 6:zone pellucide, 7:granule cortical,
8:pronucléus femelle, 9:2ème globule polaire 10:pronucléus mâle, 11:noyau diploïde, 12:blastomère
(cellule embryonnaire)
B et C: Après une réaction acrosomiale qui consiste à la libération des enzymes hydrolytiques
contenues dans l'acrosome, un ou plusieurs spermatozoïdes peuvent franchir la zone pellucide. Un
seul spermatozoïde se fixe sur les récepteurs spécifiques localisés à la surface de la membrane
ovocytaire. Les membranes de deux gamètes fusionnent et le noyau du spermatozoïde est injecté
dans le cytoplasme de l'ovocyte II. La pénétration d'un spermatozoïde déclenche :
- La reprise de la division équationnelle qui se termine pour donner deux cellules inégales et
haploïdes à n chromosomes simples : un ovule et un deuxième globule polaire.
- La réaction corticale qui consiste à la libération des enzymes des granules corticaux dans l'espace
péri-ovocytaire et la zone pellucide pour empêcher la pénétration d'autres spermatozoïdes et assurer
la monospermie (empêcher la polyspermie)
D: Les deux pronucléi mâle et femelle se repprochent l'un de l'autre, Les chromosomes subissent une
duplication grâce à la synthèse d'ADN. Les deux pronucléi finissent par fusionner c'est la caryogamie
pour donner un zygote ou une cellule-oeuf diploïde.
E et F: Le zygote subit sa première mitose pour donner un embryon formé de deux blastomères
(stade 2 cellules)
44
CHAP. 6 : LA PREMIERE SEMAINE DE DEVELOPPEMENT
INTRODUCTION
CONCLUSION
OBJECTIFS
45
INTRODUCTION
La 1ère semaine de développement, ou période de « vie libre » ou phase préimplantatoire, va
de la fécondation au début de l’implantation dans la muqueuse utérine (nidation). Le volume
du zygote augmente à peine au cours de la 1ère SD qui évolue pour l’essentiel dans la
trompe de Fallope.
Une meilleure connaissance des mécanismes contrôlant la 1ère SD, est un préalable
indispensable pour l’analyse des causes de stérilité humaine et l’étude de la gémellité et ses
anomalies.
Le corps jaune : Tant que le trophoblaste ne sécrète pas de HCG, ce qui ne se produit pas
avant le tout début de la 2ème SD, les taux d’oestrogènes et progestérone produit par le corps
jaune ne sont pas différents de ceux observés au cours d’un cycle menstruel normal
46
2.1. La segmentation
Dans l’espèce humaine, la première division survient 24 à 36 heures après la fécondation et
donne les deux premiers blastomères le plus souvent inégaux (division asymétrique). Les
deux premiers blastomères ne divisent pas en même temps (division asynchrone). Au stade
de deux blastomères, le zygote subit une série de divisions mitotiques dont l’ensemble
constitue la segmentation. Ces divisions, qui ne s’accompagnent pas d’une croissance
cellulaire, ont donc pour effet de partager le volumineux zygote en de nombreuses cellules
filles, appelées blastomères, et l’embryon, dans son ensemble, ne change pas de volume et
reste inclus dans la zone pellucide. La persistance de la zone pellucide est indispensable à
ce stade pour la cohésion des premiers blastomères et empêche l’implantation ectopique
dans la trompe utérine. Les blastomères anormaux sont éliminés par apoptose.
Au stade de 64 cellules, le zygote prend l’aspect sphérique. Les cellules situées au centre,
relativement volumineuses, appelées macromères, gardent une forme sphérique tandis que
celles situées en périphérie deviennent petites et cubiques, appelées, micromères, et
constituent la paroi de la sphère. Le diamètre de la sphère est de l’ordre de 200µm avec un
volume peu différent de celui de l’ovocyte. La zone pellucide est toujours présente : c’est la
morula. Ce stade de morula est atteint 3 à 4 jours environ après la fécondation au moment
où l’embryon passe de la trompe à la cavité utérine.
47
2.2. La migration
La migration se fait dans la trompe utérine de façon progressive du fait de la contraction des
cellules musculaires lisses de la paroi tubaire. Elle est facilitée par les sécrétions de la
muqueuse et par les mouvements des cils en surface.
Ainsi lors de la migration
- La fécondation et le stade de deux blastomères (2ème jour) s’observent au niveau du tiers
externe de la trompe (ampoule)
- Le stade de morula (4ème jour) s’observe au niveau du segment interstitiel, c’est-à-dire dans
la zone où la trompe traverse la paroi utérine
- Au 5ème – 6ème jours, le blastocyste est libre dans la cavité utérine
- Au 7ème jour, le blastocyste s’accole à l’endomètre par son pôle embryonnaire
CONCLUSION
Pendant la première semaine, l’œuf ou le zygote, résultat de la fécondation, est l’objet de
deux ordres de modifications : migration et segmentation.
Dans les premières cellules embryonnaires, le cycle cellulaire n’est composé que de deux
phases : la phase S précède immédiatement la phase M qui se poursuit alors par une
nouvelle phase S. La segmentation de l’œuf est totale. On parle de segmentation
48
holoblastique. Cette caractéristique est commune à toutes les espèces dont les œufs sont
pauvres en réserves par opposition à la segmentation méroblastique, caractéristique des
œufs riches en réserves où la segmentation est partielle.
Au cours de cette période, le zygote, inclus dans la zone pellucide, a le même volume que
l’ovocyte et se divise par mitoses successives (segmentation) en cellules de plus en plus
petites (blastomères), qui forment la morula puis le blastocyste. Les cellules du blastocyste
sont réparties en deux groupes : les cellules du trophoblaste indispensables à la constitution
ultérieure du placenta et les cellules du bouton embryonnaire qui vont donner à l’embryon et
ses annexes.
Les modifications maternelles sont celles constatées au cours de la phase lutéale classique
du cycle menstruel habituel.
49
CHAP. 7 : LA DEUXIEME SEMAINE DE DEVELOPPEMENT
INTRODUCTION
2 – Le devenir de l’œuf
2.1. L’implantation ou la nidation
2.2. Les transformations du blastocyste en disque embryonnaire avec ses trois sphères
creuses annexes
2.3. Début de sécrétion des gonadotrophines chorionique par le trophoblaste
CONCLUSION
OBJECTIFS
50
INTRODUCTION
La 2ème SD se caractérise par la fixation de l’œuf dans la paroi utérine appelée nidation ou
implantation et la mise en place de l’embryon sous la forme d’un disque embryonnaire
didermique (endoblaste ou hypoblaste et ectoblaste primaire ou épiblaste).
Une meilleure connaissance des mécanismes contrôlant la 2ème SD, est un préalable
indispensable pour l’analyse des causes de stérilité humaine et l’étude de la gémellité et ses
anomalies.
1.1. L’adénohypophyse
Les taux de sécrétion de FSH et LH ne sont pas différents de ce qu’ils sont en 2ème phase
d’un cycle menstruel normal en l’absence de fécondation.
- un œdème du chorion (21ème – 28ème jours) qui précède une phase de sécrétion glandulaire
(22ème – 28ème jours).
En même temps la spiralisation des vaisseaux s’accentue ainsi que leur expansion vers la
couche superficielle de l’endomètre tandis que les cellules du stroma deviennent vacuolaires
et volumineuses (réaction pré déciduale).
Le début de la phase d’œdème du chorion (21ème – 22ème jours) est la plus propice à
l’implantation. En cas de nidation, cet état de l’endomètre sera maintenu grâce aux
sécrétions du corps jaune qui devient alors le corps jaune gestatif.
51
1.4. Les modifications de l’organisme maternel
2 – LE DEVENIR DE L’ŒUF
Les événements fondamentaux qui se déroulent au cours de la 2ème SD peuvent être
artificiellement séparés à des fins didactiques en trois chapitres : l’implantation de l’œuf dans
la muqueuse utérine ou nidation, la transformation concomitante du blastocyste en disque
embryonnaire didermique et ses annexes, et le début de la sécrétion des gonadotrophines
par le trophoblaste.
52
2.1.2. L’invasion de l’endomètre
Au début de la 2ème SD, le syncytiotrophoblaste continue à proliférer rapidement en
périphérie et sécrète des enzymes protéolytiques qui détruisent les tissus endométriaux et
permettent sa pénétration dans l’endomètre en entraînant avec lui l’ensemble de l’œuf.
*A la fin du 9ème jour, tout l’œuf a pénétré dans l’endomètre. La brèche utérine secondaire à
sa pénétration est obturée par un bouchon de fibrine. Le syncytiotrophoblaste continue à
proliférer et il apparaît en son sein des lacunes qui contiennent des débris cellulaires et des
hématies provenant des vaisseaux de l’endomètre qui ont été érodés au cours de
l’envahissement par le tissu syncytial.
* Au 11ème – 12ème jours, les lacunes s’agrandissent et communiquent entre elles, certaines
sont en communication ouverte avec les vaisseaux de l’endomètre : c’est le début de la
circulation utéro-lacunaire.
* A partir du 13ème jour, le syncytiotrophoblaste prolifère sous forme de travées radiaires qui
entraînent les cellules sous-jacentes du cytotrophoblaste. Ces travées trophoblastiques vont
constituer ce qu’on appelle les villosités primaires.
- La caduque basilaire entre l’œuf et la paroi utérine qui formera ultérieurement la partie
maternelle du placenta.
53
2.2. Les transformations du blastocyste en disque embryonnaire avec ses trois
sphères creuses annexes
En même temps qu’intervient la nidation du fait de l’évolution rapide du trophoblaste, le reste
du blastocyste, en dedans du cytotrophoblaste, va progressivement se modifier au cours de
la 2ème SD. Cette transformation du blastocyste comporte plusieurs étapes :
- transformation du bouton embryonnaire en disque embryonnaire
- formation de la cavité amniotique
- formation du mésenchyme extra embryonnaire et du lécithocèle primaire
- évolution du mésenchyme extra embryonnaire (apparition du coelome externe) et
constitution du lécithocèle secondaire
* Au 11ème jour, l’endoblaste exerce une prolifération à chacune de ses extrémités et va venir
dédoubler en dedans la membrane de Heuser qui disparaît
* Au 12ème jour, le lécithocèle devient alors le lécithocèle secondaire entièrement bordé par
les cellules endoblastiques.
54
2.2.3. Evolution du mésenchyme extra-embryonnaire (MEE)
La transformation du MEE s’effectue du 10ème au 14ème jours. Le MEE continue à proliférer et
gagne l’espace compris entre la cavité amniotique et le trophoblaste. En même temps il se
creuse des lacunes rapidement confluentes pour donner à leur tour une cavité unique : le
coelome externe, entièrement entourée par le MEE.
2 – A l’intérieur de cette sphère choriale et séparées d’elle par la cavité du coelome extra-
embryonnaire, deux demi sphères creuses accolées, la cavité amniotique et le lécithocèle
secondaire entourées en dehors par le MEE somatopleural et splanchnopleural. La zone
d’accolement des deux demi sphères forme le disque embryonnaire qui sera à l’origine de
l’embryon ; il est constitué à ce stade par deux feuillets (disque didermique) : l’endoblaste ou
hypoblaste qui forme le plafond du lécithocèle secondaire et l’ectoblaste primaire qui forme
le plancher de la cavité amniotique.
3 – L’ensemble des éléments contenus dans la sphère choriale est relié à cette dernière par
le pédicule embryonnaire, qui deviendra avec le développement ultérieur d’un axe
vasculaire, le cordon cellulaire.
La 2ème SD est marquée par le chiffre 2 : le trophoblaste se différencie en deux couches : le
syncytiotrophoblaste et le cytotrophoblaste ; le bouton embryonnaire est en deux couches :
l’endoblaste et l’ectoblaste primaire, le mésenchyme extra-embryonnaire se clive en deux
couches, la somatopleure et la splanchnopleure et il s’est formé deux cavités : la cavité
amniotique et le lécithocèle secondaire.
On appelle annexes embryonnaires toutes les parties de l’œuf qui n’entrent pas dans la
constitution du disque embryonnaire, c’est-à-dire :
- le trophoblaste
- l’amnios
- le lécithocèle secondaire
- et l’ensemble du mésenchyme extra-embryonnaire
55
2.3. Début de sécrétion des gonadotrophines chorionique par le trophoblaste
Quand l’implantation commence, le trophoblaste se met à sécréter des gonadotrophines
chorioniques (hCG) dont l’action, proche de celle de LH, stimule la sécrétion du corps jaune
et assure la pérennisation du corps jaune périodique sous forme de corps jaune gravidique
ou gestatif.
56
Le génome de l’œuf implanté étant pour moitié d’origine paternel, il pourrait se comporter
comme un corps étranger vis-à-vis des systèmes immunitaires et entraîner une réaction de
rejet. Des observations récentes ont montré l’existence d’une série de facteurs de protection
de l’embryon : production de cytokines et de protéines immunosuppressives et apparition
d’un complexe moléculaire d’histocompatibilité empêchant la reconnaissance du produit de
conception comme un corps étranger. Si la mère est atteinte d’une maladie autoimmune,
comme le lupus érythémateux disséminé, le rejet se produit par des anticorps générés par la
maladie, qui attaquent secondairement le produit de conception.
CONCLUSION
La 2ème SD est la semaine de la nidation ou implantation et la mise en place de l’embryon
sous la forme d’un disque embryonnaire didermique. Cependant aucun signe, tant clinique
que biologique, ne permet de faire le diagnostic de grossesse ni même de le suspecter.
A partir du 7ème jour suivant la fécondation, les deux constituants du blastocyste évoluent
conjointement mais différemment. Les macromères du bouton embryonnaire sont à l’origine
de l’embryon et d’une partie de ses annexes. Le trophoblaste, issu des micromères, va
contribuer à former le chorion de l’oeuf, structure indispensable à l’organisation du placenta,
organe transitoire, zone d’échanges fœto-maternels, doté de propriétés endocrines
Du 7ème au 14ème jours évolue la nidation de l’œuf. L’œuf fécondé a hérité de peu de réserve
et de ce fait jouit d’une autonomie restreinte. Ainsi, la nidation est un temps essentiel puis
qu’elle va permettre à l’embryon de contacter l’organisme maternel et de pouvoir recevoir
des apports nutritionnels.
57
La nidation
Blastocyste libre
Cavité utérine
Pôle embryonnaire
e
n
d
o
m
è
t
r
e
8èmejour
Prolifération du syncytiotrophoblaste
Cytotrophoblaste
Pénétration
de l ’œuf
Pl 15
58
10èmejour
Endomètre Syncytiotrophoblaste
Cytotrophoblaste
Amnioblastes
Lacunes
Cavité
Epiblaste amniotique
Membrane
Hypoblaste
de Heuser
=
V. vitelline
disque
primaire
didermique
Bouchon
fibreux
Pl 15
15èmejour Cavité Pl 17
Lacunes sanguines
amniotique
Syncytio-
trophoblaste
Cyto
trophoblaste
Somatopleure Pédicule
embryonnaire
Epiblaste
Hypoblaste
V. vitelline
secondaire
Splanchno- Més.extra-
pleure embryonnaire
Coelome Plaque choriale
externe Epithélium
utérin
59
CHAP. 8 : LA TROISIEME SEMAINE DE DEVELOPPEMENT
INTRODUCTION
1 – Chez la mère
1.1. Les signes cliniques
1.2. Les signes biologiques
4 – A la fin de la 3ème SD
5 – Anomalies de la 3ème SD
5.1. Les perturbations de la gastrulation
5.2. Les perturbations de la constitution de la chorde dorsale
5.3. L’apparition de deux lignes primitives
CONCLUSION
OBJECTIFS
60
INTRODUCTION
Le principal événement de la 3ème SD est la gastrulation, processus au cours duquel se
mettent en place les trois couches de l’embryon tridermique : l’ectoblaste secondaire, le
chordo-mésoblaste et l’endoblaste. C’est également la semaine du début de la neurulation,
de l’apparition du gradient céphalocaudal et de la symétrie de l’embryon, alors que chez la
mère apparaissent les signes cliniques et biologiques de grossesse. La 3ème SD est
caractérisée aussi par l’évolution de la sphère choriale et la formation des ébauches vasculo-
sanguines et sexuelles dans le mésenchyme extra-embryonnaire.
1– CHEZ LA MERE
2.1. Le lécithocèle secondaire émet vers le 16ème jour un diverticule qui s’enfonce dans le
pédicule embryonnaire : le diverticule allantoïdien.
61
2.3. Evolution progressive de la sphère choriale
A la fin de la 2ème SD, le syncytiotrophoblaste a émis des travées radiaires entraînant avec lui
des cellules du cytotrophoblaste. Ces travées trophoblastiques constituent les villosités
primaires ou villosités primitives. Entre les villosités, les lacunes vasculaires remplies de
sang maternel deviennent confluentes et se transforment en chambre intervillositaire.
62
3.1. Mise en place de l’endoblaste définitif et du mésoblaste intra-embryonnaire
Au 15ème – 16ème jour, la gastrulation commence avec l’apparition de la ligne primitive à la
surface de l’ectoblaste primaire. C’est un épaississement axial de l’ectoblaste primaire
apparaissant à la partie caudale de l’embryon. Cet épaississement situé sur l’axe médian
crânio-caudal est appelé ligne primitive et respecte à son extrémité caudale une zone
d’accolement de l’ectoblaste primaire avec l’endoblaste, la membrane cloacale. Dans la
partie craniale, la ligne primitive n’atteint pas les bords de disque embryonnaire ; elle arrive à
un point particulier, le nœud de Hensen, qui est une légère surélévation entourant une
dépression.
Ainsi au 19ème jour après la gastrulation et la mise en place de la chorde dorsale, l’embryon
se présente sous la forme d’un disque embryonnaire à 3 feuillets :
63
- un feuillet dorsal ectoblastique qui devient l’ectoblaste secondaire
- un feuillet moyen, le chordo-mésoblaste avec dans son axe cranio-caudal, la chorde et
latéralement le mésoblaste
- un feuillet ventral, l’endoblaste
Entre ces feuillets, quelques cellules détachées du mésoblaste constituent un tissu conjonctif
de remplissage très lâche : le mésenchyme intra-embryonnaire.
* Vers le 20ème jour, les bords latéraux de la plaque neurale se relèvent, transformant la
plaque en gouttière neurale qui fait saillie dans la cavité amniotique. La zone de jonction
entre les bords de la gouttière neurale et l’épiblaste constitue alors les deux crêtes
longitudinales : les crêtes neurales.
a) Dans le mésoblaste para axial, les cellules se groupent en amas déterminant une
segmentation : on appelle somite chaque amas cellulaire. Cette segmentation commence
dans la région craniale et progresse vers la région caudale.
On distingue ainsi au 21ème jour, 4 à 7 paires de somites disposés de façon symétrique qui
soulèvent l’épiblaste de part et d’autre de la zone de fermeture du tube neural
64
du mésenchyme intermédiaire constitue le cordon néphrogène qui donnera naissance à
l’appareil urinaire.
c) Au niveau du mésoblaste latéral et de la zone cardiogène, apparaissent
progressivement des lacunes qui vont confluer et former une cavité : le coelome intra-
embryonnaire. Cette cavité, en forme de fer à cheval à concavité caudale, communique
latéralement très largement avec le coelome extra-embryonnaire.
Cette lame latérale est alors clivée en deux lames de tissus mésoblastiques :
- L’une dorsale, en continuité avec le mésenchyme extra-embryonnaire qui entoure
l’amnios : le mésoblaste somatique
- L’autre ventral, en continuité avec le mésenchyme extra-embryonnaire qui entoure le
lécithocèle secondaire : le mésoblaste splanchnique
(Le mésoblaste somatique et l’épiblaste constitueront ensemble la paroi du corps :
somatopleure, le mésoblaste splanchnique et l’endoblaste constitueront ensemble la paroi
du tube digestif : splanchnopleure)
4 – A LA FIN DE LA 3EME SD
On est passé d’un disque embryonnaire didermique à un disque embryonnaire tridermique
où sont apparus les principaux tissus :
- L’ectoblaste a fait place à l’épiblaste et au neuroectoblaste : gouttière neurale et crêtes
neurales
- La chorde s’est individualisée ainsi que le mésoblaste qui se segmente déjà en somites,
cordon néphrogène, mésoblaste splanchnopleural et somatopleural
- L’endoblaste n’a pas subi de transformation
- Le mésenchyme intra-embryonnaire se développe et occupe tout l’espace laissé libre par
les autres feuillets
- Le mésenchyme extra-embryonnaire est le siège de différenciation des vaisseaux extra-
embryonnaires et de gonocytes primordiaux
Le disque embryonnaire devenu tridermique présente un axe de latéralité gauche droite
centrée par la chorde et une polarité céphalo-caudale et dorso- ventrale.
5 – ANOMALIES DE LA 3EME SD
65
(anomalies Vertébrales, une atrésie Anale, une fistule Trachéo-oesophagienne, et
malformation Rénales) ou VACTRM (VATER + malformations cardiovasculaires et des
membres inférieurs) : hypoplasie et fusion des membres inférieurs, anomalies vertébrales,
agénésie rénale, imperforation anale, anomalie du tractus génital. Dans l’espèce humaine,
ces malformations sont fréquemment associées au diabète maternel
Le situs inversus est caractérisé par une transposition des viscères droits et gauches
thoraciques et abdominaux. La fréquence des malformations structurales associées n’est
que faiblement accrue chez les sujets porteurs de cette anomalie. Environ 20% des porteurs
de situs inversus complet présentent des bronchectasies et des sinusites chroniques dues à
une anomalie des cils vibratiles (syndrome de Kartagener). Il est intéressant de remarquer
que les cils vibratiles sont normalement présents à la surface ventrale de la ligne primitive et
qu’ils peuvent être impliqués dans les modalités de la gastrulation. Il existe des formes
incomplètes de situs inversus, n’intéressant qu’un petit nombre d’organes. La bilatéralisation
d’organes normalement unilatéraux, de même que l’absence d’un organe unilatéral, comme
les polysplénies et les asplénies, entrent dans ce cadre de malformation (anomalies de la
latéralisation). C’est dans les formes partielles de situs inversus que l’on retrouve le plus de
malformations associées, malformations cardiaques en particulier.
Le chordome est une tumeur qui se développe à partir de reliquats de la notochorde, peut se
localiser dans la tête ou dans la région sacrée. Il est plus fréquent chez les hommes en fin
de vie adulte (à partir de 50 ans) et peut être bénin ou malin
5.3. L’apparition de deux lignes primitives peut être à l’origine de jumeaux par séparation
en deux disques embryonnaires ou de montres doubles si les zones de jonction persistent
entre les deux moitiés du disque initial.
Ces malformations pourront être décelées par la surveillance échographique de la grossesse
au cours des premiers mois de développement.
CONCLUSION
La 3ème SD est la semaine de la gastrulation, du début de la neurulation, de l’apparition du
gradient céphalocaudal et de la symétrie de l’embryon. C’est la semaine de la formation des
ébauches vasculo-sanguines et sexuelles dans le mésenchyme extra-embryonnaire et
l’apparition des signes cliniques et biologiques de grossesse chez la mère.
66
Ectoblaste + Mésoblaste + Entoblaste = Embryon Pl 18
Amnios
Septum transversum
Tube cardiaque
Splanchnopleure Mésenchyme
Extra-
Coelome embryonnaire
extra-
embryonnaire
Pl 18
Syncytiotrophoblaste
+
Cytotrophoblaste
+
Mésenchyme
extraembryonnaire
vascularisé
=
Villosité tertiaire
Tube cardiaque
Ilots de
Wolff et Pander
67
Migration crâniale et latérale des cellules épiblastiques
Crâniale :
mésoblaste axial:
plaque préchordale
processus notochordal
Latérale :
mésoblate para axial
mésoblaste intermédiaire
lame latérale
68
Pl 23
Crêtes
Gouttière neurale
neurales
Cavité
amniotique
Lames Chorde
latérales dorsale
Endoblaste
Mésoblaste para-axial
Mésoblaste intermédiaire
Pl 23 Ectoblaste
Bandelettes
Somite Epiderme ganglionnaires
Neurectoblaste
Tube neural
Chorde
dorsale
Intestin
primitif
69
Epiderme Pl 23
Bandelette
ganglionnaire
Cavité
Tube
neural
Dermatome
Chorde
dorsale
Myotome
Sclérotome
Pl 23
La neurulation
70
La neurulation
71
Sirénomélie
72
CHAP. 9 : LA QUATRIEME SEMAINE DE DEVELOPPEMENT
INTRODUCTION
1 – La délimitation de l’embryon
CONCLUSION
OBJECTIFS
1 – Décrire les principaux phénomènes de la 4ème SD chez l’œuf fécondé
2 – Décrire les principaux phénomènes de la 4ème SD chez la mère
3 – Décrire les principales anomalies de la 4ème SD
73
INTRODUCTION
C’est au cours de la 4ème SD que s’achève l’embryogenèse (formation de l’embryon) que
commence l’organogenèse (formation des organes et appareils à partir des dérivés des
feuillets embryonnaires initiaux)
1 – LA DELIMITATION DE L’EMBRYON
Elle intervient dans les deux directions de l’espace et transforme le disque embryonnaire en
un embryon.
74
Cette augmentation repousse vers la sphère choriale le mésenchyme extra-embryonnaire
somatopleural et tend à effacer le coelome extra-embryonnaire. Elle provoque le
rapprochement des deux extrémités de la paroi de l’amnios et détermine la formation du
cordon ombilical entièrement cerné par la paroi amniotique et qui réunit les constituants du
pédicule vitellin et du pédicule embryonnaire (mésenchyme et vaisseaux ombilicaux). Ce
cordon relie la face ventrale de l’embryon (zone ombilicale) à la sphère choriale.
Le SN prend alors la forme d’un tube creux de calibre réduit dans sa partie caudale (future
moelle épinière) avec une extrémité craniale plus large (futur encéphale) replié sur la face
ventrale de l’embryon au moment de la délimitation.
A la fin de la 4ème SD, l’extrémité céphalique présente trois zones dilatées : le proencéphale,
le mésencéphale et le rhombencéphale
Très rapidement, les cellules crestales s’enfoncent dans le mésenchyme sous-jacent et, en
même temps que se produit la segmentation du mésoblaste para axial, les crêtes neurales
se fragmentent en petits amas cellulaires qui constituent les ébauches des ganglions
rachidiens. Ces amas sont disposés sur le même plan transversal que les somites
2.1.3. L’épiblaste
Il se modifie peu au cours de la 4ème SD sauf au niveau de l’extrémité céphalique où il
apparaît des zones de différenciations à destinée sensorielle : les placodes (auditives,
olfactives et optiques ou cristalliniennes).
2.2. Le chordo-mésoblaste
2.2.1. La chorde
Formée à la 3ème SD, elle constitue l’ébauche du squelette axial de l’embryon. Pendant la
4ème SD, elle pénètre dans l’extrémité caudale de l’embryon ; au niveau de l’extrémité
craniale, elle reste à distance de la membrane pharyngienne. Elle est constituée de cellules
vacuolaires entourées d’une gaine.
75
2.2.2. Le mésoblaste
Il est constitué, depuis la 3ème SD, de chaque côté de l’axe caudal par trois bandes
tissulaires longitudinales (mésoblaste para axial, mésoblaste intermédiaire et mésoblaste
latéral)
b) Le mésoblaste intermédiaire
Il se segmente à son tour depuis le niveau de la deuxième paire de somites occipitaux
jusqu’à celui de la quatrième paire de somites lombaires pour constituer en dehors des
somites de petits amas cellulaires, les néphrotomes, ébauches des portions sécrétrices de
l’appareil urinaire
- Au niveau de la 2ème paire occipitale à celui de la 5ème paire cervicale ces néphrotomes
seront à l’origine du pronéphros
- Au niveau de la 6ème paire cervicale jusqu’à celui de la 4ème paire lombaire il peut se former
un à deux néphrotomes par métamère, cet ensemble constituera le mésonéphros
- La partie la plus caudale du cordon néphrogène ne se métamérise pas, elle donne
ultérieurement le blastème à l’origine du métanéphros
c) Le mésoblaste latéral
Il ne se segmente pas mais se clive dès la fin de la 3ème SD en deux lames, ventrale et
dorsale (splanchnopleurale et somatopleurale) qui bordent, au moment de la délimitation de
l’embryon le cœlome interne ou intra-embryonnaire. Dans la partie moyenne et caudale de
l’embryon, le cœlome interne donnera la cavité pleuro-péritonéale et autour de l’ébauche
cardiaque, la cavité péricardique.
2.3. L’endoblaste
La délimitation de l’embryon isole le plafond du lécithocèle secondaire qui prend alors la
forme d’une gouttière à ouverture ventrale, la gouttière digestive. A la fin de la délimitation,
cette gouttière se ferme progressivement et devient le tube digestif primitif au niveau duquel,
à la fin de la 4ème SD, on distingue trois zones :
- L’intestin primitif antérieur qui s’ouvre dans la cavité amniotique à son extrémité craniale
par résorption de la membrane pharyngienne au 27ème jour.
76
- L’intestin primitif moyen relié à la vésicule ombilicale ou vitelline par le canal vitellin qui
passe dans la zone ombilicale
- L’intestin primitif postérieur dont la partie terminale, ou cloaque, est fermée par la
membrane cloacale qui se résorbera ultérieurement. La partie ventrale du cloaque reste en
communication avec le canal allantoïdien résultant de l’allongement du diverticule
allantoïdien enfermé dans le cordon ombilical
A partir de la 4ème SD, de chaque côté, des sillons apparaissent sur les parois latérales de
l’intestin pharyngien, les poches endoblastiques. En même temps, en regard des
précédents, apparaissent sur la face externe, recouverte de l’épiblaste, des sillons qui
s’invaginent : les poches ectoblastiques ou branchiales. Ces replis endoblastiques et
ectoblastiques délimitent des massifs cellulaires de mésoblaste et de mésenchyme, les arcs
branchiaux, disposés de chaque côté de l’intestin pharyngé
Chaque arc branchial contient une ébauche vasculaire, le futur arc aortique.
Ultérieurement,
- les dérivés du mésoblaste participeront à la formation du squelette de la face et du larynx et
seront à l’origine des muscles de tête et de cou,
- les poches endoblastiques seront à l’origine des formations lymphoïdes
- tandis que les poches ectoblastiques donneront le conduit auditif externe et le sinus
cervical
2.5.2. Autour de la vésicule vitelline se forment deux réseaux qui se drainent par deux
gros troncs : les vaisseaux vitellins qui passent également par le cordon ombilical
77
- Les veines primitives dites cardinales antérieure et postérieure qui constituent ensemble de
chaque côté un segment commun, le canal de Cuvier, lequel s’abouche à l’extrémité caudal
du tube cardiaque.
Ces vaisseaux constituent avec l’ébauche cardiaque les voies de la circulation intra-
embryonnaire.
CONCLUSION
Au total, la 4ème SD marque la fin de l’embryogenèse. L’embryon est désormais délimité et
prend sa forme définitive tandis que toutes les ébauches des organes sont constituées. Les
migrations cellulaires et les processus morphogénétiques impliquent l’intervention de
nombreux gènes et de mécanisme très complexes et précis. La 4ème SD est donc une phase
très critique du point de vue tératologique.
Cavité amniotique
Epiderme
Tube Mésoblaste
neural Para-axial
Corde
dorsale
Lame
latérale
78
Evolution du mésoblaste (4ème semaine)
79
Coupe transversale
Coupe longitudinale
80
Vésicule ombilicale Cavité amniotique
Coelome externe Allantoïde
Embryon
Cavité amniotique
Allantoïde
Vésicule ombilicale Coelome externe
Embryon
Placenta polarisé
Cavité amniotique
Allantoïde
Embryon de 1 mois
Vertex
Placode otique
Placode optique
Arcs branchiaux
Bourgeon
céphalique
Maxillaire sup. Eb. membre sup.
Maxillaire inf
Saillie cardiaque
Somites
Cordon ombilical
Bourgeon
caudal Eb. membre inf.
Pl 19
81
CHAPITRE 12 : LA GEMELLITE
INTRODUCTION
CONCLUSION
OBJECTIFS
94
INTRODUCTION
La survenue d’une grossesse gémellaire concerne environ 1% de naissances et se traduit
par la naissance de deux enfants à l’issue d’une grossesse.
95
1.2. – Les vrais jumeaux
Ils résultent de l’évolution particulière d’un seul ovocyte fécondé : Ce sont des jumeaux
monozygotes dont le patrimoine génétique est identique. Selon le stade de développement
où intervient le dédoublement des structures, ils peuvent ainsi avoir en commun une partie
des annexes embryonnaires
Le début de la segmentation
Si chacun des deux premiers blastomères évolue de façon indépendante, il apparaîtra deux
morulas, deux blastocystes (et deux boutons embryonnaires) capables de s’implanter et de
constituer une sphère choriale.
Après implantation, chaque bouton embryonnaire pour se développer et permettre la
formation d’un disque embryonnaire et de la cavité amniotique : la grossesse est dite
dichoriale et diamniotique.
2 – LES
96
Les deux facteurs étiologiques les plus évidents sont le facteur génétique et le facteur
hormonal
CONCLUSION
Les grossesses gémellaires sont plus volontiers pathologiques que les grossesses simples
et la prématurité y est fréquente. Le diagnostic de vrais ou faux jumeaux est de difficultés
variable selon les cas. Le diagnostic précoce de grossesse gémellaire est une nécessité
absolue pour prévenir l’apparition de complication au 1er rang desquels se place la
prématurité.
97
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA GENETIQUE
PLAN
4 – Le conseil génétique
6 – Le dépistage néonatal
OBJECTIFS
1
1– Rôle de la génétique en médecine : les disciplines de la génétique humaine et médicale
La Génétique s’intéresse à la transmission et la variation des caractères observées dans tous les
organismes vivants. A l’intérieur de ce champ très vaste, la génétique humaine est la science de
l’étude de la variation, de la transmission des caractères chez les êtres humains, et la génétique
médicale s’intéresse à la transmission des caractères chez les êtres humains ayant un impact
médical. Les deux champs d’intérêt se superposent de façon très importante et en fait, pour de
nombreux généticiens, ne forment qu’un.
La génétique médicale connaît depuis quelques années un intérêt croissant pour plusieurs raisons :
1 – La quasi disparition dans les sociétés industrielles de la mortalité d’origine infectieuse et
nutritionnelle, a fait apparaître l’importance résiduelle de la pathologie congénitale et héréditaire
chez l’enfant, d’où le développement des recherches dans ce domaine. Aujourd’hui, au moins un
tiers des enfants dans les hôpitaux pédiatriques des pays développés souffrent de maladies
génétiques. Certains enfants infectés le sont en raison d’un défaut ou d’un déficit génétique
compromettant leur résistance. La plupart des cas de rachitisme dans ces pays sont dus, non pas
à des défauts de nutrition, mais à des défauts génétiques. Aussi les progrès dans le domaine de la
chirurgie et de la médecine ont augmenté la probabilité de survie et, par conséquent, la prévalence
des maladies génétiques augmente.
2 – L’existence d’une composante génétique dans les maladies de l’adulte, voire du vieillard, est
soit démontrée, soit suspectée.
3 – L’homme est de mieux en mieux connu sur le plan biologique. Ce qui explique le grand nombre
d’étude génétique le concernant. La carte du génome humain est en voie d’établissement.
4 – Le développement quasi « exponentiel » des connaissances en biologie moléculaire a ou aura
des applications nombreuses dans le domaine médical. On commence à entrevoir les thérapies
géniques.
2
5 – La prévention des maladies génétiques pose parfois des problèmes d’éthique qui méritent d’être
discutés
Diploïde et haploïde
Le noyau des cellules humaines non sexuelles ou cellules somatiques comporte 46 chromosomes
(23 paires). Les autosomes sont les 22 paires de chromosomes qui sont identiques dans les deux
sexes. Les gonosomes, ou chromosomes sexuels, sont les chromosomes X et Y. Les cellules
somatiques sont dites diploïdes. Le noyau des cellules sexuelles comporte 22 autosomes et un
gonosome, les cellules sexuelles sont dite haploïdes.
Gènes
- Le gène est l’unité d’information génétique.
- Le site physique d’un gène est situé sur le chromosome et est dénommé locus.
- Les allèles sont les différentes formes que peut prendre un même gène, à un locus donné ; Des
gènes allèles gouvernent une même fonction, mais celle-ci peut s’exprimer d’une façon différente
3
suivant l’allèle considéré. Les allèles d’un gène diffèrent entre eux par variation de séquence. Le
terme variation de séquence ou mutation n’est cependant pas synonyme de pathologie ; une
variation de séquence peut n’avoir, en effet, aucune conséquence sur le phénotype (« mutation
silencieuse » ou « polymorphisme ») ; quand la mutation du gène entraîne une maladie, on parle
d’allèle morbide.
- Un individu qui possède deux allèles identiques à un même locus est dit homozygote. Un individu
qui possède deux allèles différents à un locus est dit hétérozygote.
- Plusieurs gènes portés par un même chromosome sont dits liés ; les gènes portés par les
chromosomes sexuels X ou Y sont dits liés au sexe ; les gènes portés par les autosomes sont dits
gènes autosomiques
Génotype et phénotype
Le génotype désigne, au sens strict, la constitution génétique de la cellule ou de l’individu. C’est
l’ensemble de l’information génétique transmise d’une génération à l’autre. Par simplification, ce
terme désigne la configuration des allèles à un locus donné.
Le phénotype désigne les caractères observés permettant de reconnaître un individu ; il peut s’agir
aussi bien d’un caractère non pathologique (par exemple, les groupes sanguins ou les groupes
tissulaires HLA) que d’une maladie.
Caractères
On appelle caractère l’expression ou la manifestation visible d’un gène ou d’un groupe de gènes.
- Lorsqu’un même caractère est sous le contrôle de plusieurs couples de gènes, on parle de
polymérie
- Lorsque plusieurs caractères dépendent d’un même couple d’allèles on parle de pléïotropie
- Lorsque deux allèles d’un même couple sont différents (hétérozygotie), il peut arriver qu’un seul
d’entre eux exprime son caractère, il est dit dominant ; l’autre est dit récessif. Si les deux allèles
différents d’un même couple conjuguent leurs effets pour exprimer un caractère « mixte » ou
« intermédiaire », on parle de codominance ou semi – dominance. Un caractère récessif ne
s’exprime que si les deux allèles récessifs sont présents.
Croisement
L’étude de la transmission des caractères est réalisée par des croisements entre des sujets
différents entre eux par certains de leurs caractères. On appelle hybrides les descendants de tels
croisements. L’ensemble des hybrides de première génération constitue la F1. Le croisement de
sujets F1 permet d’obtenir une deuxième génération : F2. Le croisement de sujets de type F1 avec
des individus des types parentaux constitue un rétrocroisement, ou back – cross.
4
3.2. L’arbre généalogique
La constitution de l’arbre généalogique utilise des symboles internationaux représentés ci-dessous.
5
3.3. Les lois de Mendel
1 – Uniformité des hybrides de première génération : Si on considère un croisement entre deux
sujets qui diffèrent par un seul caractère (monohybridisme), il apparaît que les hybrides de F1 sont
semblables. Leur phénotype peut être celui de l’un des parents (dominance d’un des allèles) ou
peut réaliser un type mixte ou intermédiaire (codominance ou semi – dominance des allèles)
2 – Pureté des gamètes : Dans F2 on trouve des individus qui présentent le phénotype observé en
F1 et des individus qui présentent dans un pourcentage fixe les phénotypes des parents du
croisement initial.
3 – Loi de disjonction indépendante des caractères : Si on croise deux individus qui diffèrent par
plusieurs caractères (polyhybridisme), on constate que ces caractères sont dans les générations
suivantes hérités de façon indépendante les uns des autres, et se retrouvent associés en F2 comme
s’ils avaient été distribués au hasard. Il existe des exceptions à cette loi. C’est le cas des linkages
ou gènes liés.
4 – Le conseil génétique
Il a pour but d’évaluer le risque de survenue ou de récurrence d’une maladie ou d’une malformation
dans la descendance d’un couple, de proposer à celui-ci les différentes solutions qui s’offrent à lui
pour avoir des enfants normaux et de l’aider dans sa décision. C’est une démarche médicale
originale dans le sens où elle s’adresse le plus souvent à un couple et non à un individu, qu’elle
concerne une tierce personne, l’enfant à venir, qu’elle n’aboutit le plus souvent à aucune
thérapeutique et que la prévention repose sur l’interruption médicale de grossesse. Cette activité
requiert une formation spécifique, non seulement à la génétique et la médecine des maladies
chroniques, mais également à la dimension psychologique.
6 – Le dépistage néonatal
Il a pour principe de rechercher de façon systématique, chez les tous nouveaux nés de la population
générale ou d’une population à risque, une pathologie à révélation précoce, avant que celle-ci
n’entraîne des séquelles irréversibles. Plus simplement, l’enfant dépisté doit en tirer un bénéfice
personnel immédiat
6
CHAPITRE 2 : LE CARYOTYPE HUMAIN
INTRODUCTION
1. Définition
2. Méthodes d’étude
3. Description du caryotype humain
4. Indications du caryotype
CONCLUSION
OBJECTIFS
7
1. DEFINITION
Le caryotype est une technique qui permet l’étude des chromosomes d’un individu. Cette technique
permet d'obtenir une image, en microscopie optique, des chromosomes d’une cellule au cours de
la métaphase ou de la prométaphase de la mitose.
En génétique médicale, le caryotype contribue à la mise en évidence de remaniements
chromosomiques équilibrés ou déséquilibrés.
La résolution d’un caryotype standard est celle d’une bande chromosomique, soit environ 5 à 10
millions de paires de bases (mégabases).
2. METHODES D’ETUDE
Les méthodes utilisées sont maintenant, avec quelques modifications, universellement employées
dans les laboratoires de cytogénétique :
(1) 5 ml de sang veineux → (2) séparation des hématies (obtention des leucocytes) → (3) leucocytes
en culture pendant 3 jours à 37° → (4) colchicine dans le milieu de leucocyte → (5) séparation des
leucocytes → (6) solution saline hypotonique → (7) étalement sur lame → (8) coloration → (9)
photographie → (10) caryotype.
8
Les méthodes G et R sont des méthodes de marquage. Ils révèlent le long des chromosomes une
alternance de bandes transversales, faiblement ou fortement colorées dont la séquence est
spécifique à chaque paire de chromosomes. Les bandes G (GTG) sont obtenues par dénaturation
enzymatique et les bandes R, par dénaturation thermique. Ces deux marquages sont
complémentaires. Ils révèlent l’euchromatine. Ces deux techniques sont les techniques classiques
utilisées en routine. Les méthodes C et Q sont des techniques spécifiques.
9
4. INDICATIONS DU CARYOTYPE
4.1. En anténatal
Le caryotype est l’examen de référence lorsqu’une anomalie chromosomique est suspectée en
période anténatale.
Les indications sont variées :
10
CHAPITRE 3 : HEREDITE MONOGENIQUE OU MENDELIENNE
1 – Généralités
1.1. Définition
1.2. Notions fondamentales
1.3. La dominance et la récessivité des allèles
2 - Hérédité autosomique dominante
2.1. Définition
2.2. Caractéristiques généalogiques des maladies AD
2.3. Exemples de maladie AD
3 - Hérédité autosomique récessive
3.1. Définition
3.2. Caractéristiques généalogiques des maladies AR
3.3. Exemples de maladie AR
3.4. La consanguinité
4 - Hérédité liée au chromosome X
4.1. Hérédité récessive liée à l'X (RLX).
4.2. Hérédité dominante liée à l'X (DLX)
11
1. GÉNÉRALITÉS
1.1. Définition
Les termes d'hérédité monogénique, d'hérédité monofactorielle ou d'hérédité mendélienne
sont employés indifféremment pour caractériser la transmission des maladies génétiques
occasionnées par des mutations dans un seul gène.
Les autosomes gonosomes ont les 22 paires de chromosomes identiques dans les deux
sexes. Les chromosomes X et Y sont appelés gonosomes ou chromosomes sexuels.
Le gène est l'unité d'information génétique. Le site physique où se situe un gène sur le
chromosome est dénommé locus.
Les allèles sont les différentes formes que peut prendre un même gène, à un locus donné.
Les allèles diffèrent entre eux par variation de séquence. Certaines de ces variations entraînent
un dysfonctionnement du gène : ce sont des mutations.
D’autres variations n’ont pas de conséquence sur le fonctionnement du gène : ce sont des
polymorphismes.
Un allèle porteur d’une mutation est appelé Quand la mutation du gène entraîne une maladie,
on parle d'allèle morbide.
Un individu possédant deux allèles identiques à un locus donné est dit homozygote.
Le phénotype désigne les caractères observés en génétique humaine. Il peut s'agir aussi bien
d'un caractère non pathologique (ex : groupes sanguins, groupes tissulaires HLA) que d'une
maladie.
Une maladie congénitale est présente à la naissance ; elle peut être génétique ou non
(ex : le virus de la rubéole peut être à l’origine d’anomalies congénitales). A l'inverse, beaucoup
de maladies génétiques ne sont pas congénitales et ne s'expriment qu'au cours de la vie; on
estime, en effet, que 10% des maladies monogéniques ne sont découvertes qu'à l'âge adulte.
12
- L’allèle A est dit dominant sur l’allèle B si les phénotypes associés respectivement au génotype
homozygote AA et hétérozygote AB sont identiques ; l’allèle B est dit alors récessif.
- Si le phénotype d’un sujet AB est intermédiaire entre ceux résultant de AA et de BB, les allèles A
et B sont dits semi-dominants.
- Si le sujet AB exprime à la fois ce qui est observé pour le génotype AA et pour celui BB, les deux
allèles sont dits co-dominants (c’est le cas des groupes sanguins A et B)
2.1. Définition
Les gènes dont les mutations sont responsables des maladies transmises sur le mode autosomique
dominant (AD) sont localisés sur les autosomes. L’allèle muté responsable de la maladie est
dominant sur l’allèle « sauvage » : la maladie s’exprime chez l’hétérozygote.
- Les deux sexes sont atteints avec la même fréquence si le sujet atteint est viable et fécond.
- La transmission de la maladie peut se faire par les deux sexes ; on observe en particulier des
transmissions père-fils qui sont caractéristiques de l’hérédité AD.
- Tout sujet porteur d’un allèle morbide AD a un risque de 50% de le transmettre à ses enfants quel
que soit leur sexe.
- Des sujets atteints peuvent être observés sur plusieurs générations et leur répartition apparaît
verticale sur l’arbre généalogique.
Certaines prédispositions pour les cancers se transmettent comme les caractères dominants ; c’est
le cas, par exemple, de 5% des cancers du sein, de certains cancers du côlon, des formes familiales
de cancers médullaires de la thyroïde et des formes familiales de rétinoblastome (cancer de la rétine
de l’enfant)
13
Figure 1. Représentation schématique de la transmission d’une maladie autosomique
dominante (l’allèle morbide est en noir)
14
Figure 2. Représentation schématique de la transmission d’une maladie autosomique
récessive (l’allèle morbide est en noir)
- La mucoviscidose est la maladie AR la plus fréquente dans les pays développés. Elle est due à
des mutations dans le gène CFTR (7q31)
- La drépanocytose et les thalassémies sont les pathologies génétiques AR de l’hémoglobine.
- La plupart des maladies héréditaires du métabolisme, dues à des anomalies enzymatiques,
sont AR (phénylcétonurie (12q24), par exemple)
3.4. La consanguinité
On parle d’union entre sujet apparentés (et improprement d’union consanguine), quand les deux
membres du couple ont au moins un ancêtre commun. Dans cette situation, l’homme et la femme
ont un certain risque d’avoir reçu, de leur ancêtre commun, un allèle identique en un locus donné,
et, ainsi, de donner naissance à des enfants homozygotes. Le coefficient de consanguinité définit
la probabilité que les enfants de cette union reçoivent effectivement deux fois le même allèle.
15
4. HEREDITE LIEE AU CHROMOSOME X
Les maladies dont le gène est localisé sur le chromosome X se transmettent le plus souvent sur le
mode récessif lié à l’X (RLX), mais certaines (beaucoup plus rare) sont transmises sur le mode
dominant lié à l’X.
16
4.1.3. Exemples de génopathies récessives liées à l’X
- Dystrophie musculaire de Duchenne : maladie musculaire débutant vers deux ans et entraînant
une atteinte progressive de pratiquement tous les muscles (Xp21)
- Hémophilie A : maladie due à la diminution d’activité ou à l’absence du facteur VIII de la
coagulation (Xq27)
- Hémophilie B : maladie due à la diminution d’activité ou à l’absence du facteur IX de la coagulation
(Xq27)
- Daltonisme : anomalie de la vision des couleurs (Xq27)
- Déficit en G6PD : déficit enzymatique en glucose-6-phosphate déshydrogénase qui est une
enzyme du globule rouge (Xq27)
4.2.1. Définition
Dans la transmission dominante liée à l’X (DLX), l’allèle morbide occasionne un caractère dominant
et se manifeste aussi bien chez les garçons hémizygotes que les filles hétérozygotes (souvent à un
degré de gravité moindre pour celle-ci).
- Syndrome de l’X fragile : cause très fréquente de retard mental dont le gène (FMR1, Xq27.3)
peut être porteur d’un type particulier de mutation par expansion de trinucléotides (en fait, semi-
dominant)
- Déficit en ornithine transcarbamylase (OTC) : déficit enzymatique sur le cycle de l’urée (Xp11)
17
Figure 4. Représentation schématique de la transmission d’une maladie dominante liée à l’X
(Le chromosome X porteur de l’allèle morbide est en noir)
18
CHAPITRE 4 : EMPREINTE GENOMIQUE OU PARENTALE
1 – Définitions
1.1. Empreinte parentale
2 – Mise en évidence
2.1. Chez la souris
2.2. Chez l’homme
4 – Mécanismes moléculaires
OBJECTIFS
19
1 – DEFINITIONS
2– MISE EN EVIDENCE
4 - MECANISMES MOLECULAIRES
C’est une modification épigénétique qui se surajoute à la séquence moléculaire. Les gènes soumis
à empreinte parentale sont groupés en domaine ou clusters chromosomiques réalisant des régions
chromosomiques soumis à empreinte parentale
Il existe une différence de méthylation selon l’origine paternelle ou maternelle des gènes. L’allèle
maternel est toujours hyperméthylé et celui paternel est hypométhylé
Il existe un asynchronisme de réplication des gènes soumis à empreinte parentale. Il doit exister
des gènes marqueurs d’empreinte : boites d’empreinte modifiant la structure de la chromatine
dans ces régions.
21
CHAPITRE 5 : MODIFICATIONS DU MATERIEL GENETIQUE :
MUTATIONS ET RECOMBINAISONS
Introduction
3 – Les effets fonctionnels des mutations en fonction de leur position dans le gène
3 – 1 – Mutations dans les sites régulateurs / promoteurs
3 – 2 – Mutations exoniques
3 – 3 – Mutations des sites d’épissage et intronique
3 – 4 – Mutations des sites régulateurs en 3’
3 – 5 – Mutations extra géniques ou effet trans.
4 – Les recombinaisons
4 – 1 – Transformation bactérienne
4 – 2 – La conjugaison bactérienne
4 – 3 – La transduction
Conclusion
OBJECTIFS
22
INTRODUCTION
Une mutation, en terme fondamental strict est une modification du génome. En Médecine elle prend
une signification pathogénique et on doit la distinguer du polymorphisme. Ainsi au sens plus strict :
La mutation : c’est toute altération du génome conduisant à une pathologie ou à une maladie
Le polymorphisme : C’est une modification du génome n’entraînant pas de phénotype décelable et
constitue une variation naturelle du génome entre les individus d’une même espèce.
Les mutations ou anomalies du génome à l’origine des maladies génétiques humaines doivent être
considérées selon deux niveaux :
- Les mutations ou altérations cytogénétiques décelables par l’étude chromosomique par la
cytogénétique conventionnelle et la cytogénétique moléculaire.
- Les mutations ou altérations infracytogénétiques ou moléculaires détectables par la
Biologie moléculaire.
Ces deux types de mutations se rejoignent cependant par des mécanismes communs : l’altération
d’un ou de plusieurs gènes dans une région chromosomique donnée avec des anomalies de
l’expression ou la fonction.
Les mutations surviennent de façon spontanée ou induites par des facteurs exogènes
(rayonnements ionisants, agents chimiques etc.) soit :
- Dans la lignée germinale avec un risque de transmission
- Dans une cellule somatique donnant une mutation somatique sans risque de transmission
- Durant l’embryogenèse provoquant une mutation germinale ou post zygotique tardive donnant un
sujet atteint constitutionnel ou mosaïque
NB : Un sujet possédant un nombre anormal de chromosome est dit hétéroploïde. Un multiple exact
du nombre haploïde des chromosomes (n) est appelé euploïdie et toute autre anomalie du nombre
des chromosomes est appelée aneuploïdie.
24
d’un chromosome suivie d’un recollement avec perte des segments distaux. Les structures en
anneaux sont assimilables à une double délétion.
Le mécanisme pathogénique dans une délétion est le plus souvent un défaut d’expression d’une ou
de plusieurs protéines. La maladie s’exprime si les deux allèles sont mutés ou si le défaut
d’expression d’un des allèles n’est pas compensé par le second allèle conservé.
Exemples de pathologies humaines par délétion :
Le syndrome du cri de chat ou monosomie partielle 5p (5p-)
Le syndrome de Di Georges ou del 22 q 11
Myopathie de Duchenne ou del X p 21 (certains cas)
1 – 2 – 4 – L’isochromosome (i)
C’est un chromosome anormal formé de deux bras longs ou de deux bras courts d’un même
chromosome avec perte de l’autre bras. Il peut être monocentrique ou dicentrique selon le
mécanisme de formation. L’isochromosome le plus souvent rencontré est l’isochromosome pour le
bras long de l’X qui constitue une variante cytogénétique du syndrome de Turner.
1 – 2 – 5 – Les translocations
Elles portent sur deux chromosomes. La translocation se définit comme un échange de matériel
chromosomique entre deux chromosomes non homologues. On distingue les translocations
réciproques (t) dues à des échanges de segments chromosomiques entre deux chromosomes ; et
les translocations robertsoniennes (rob) dues à une fusion centromérique des chromosomes
acrocentriques. Ces translocations peuvent être équilibrées ou non équilibrées. Elles peuvent être
transmises ou survenir de novo.
3 – Les effets fonctionnels des mutations en fonction de leur position dans le gène
3 – 2 – Mutations exoniques
Elles provoquent
- une modification de la signification d’un acide aminé avec induction d’effet dominant négatif et / ou
modification de substrat et / ou une déviation métabolique
- une truncation protéique (effet délétère)
- un effet de délocalisation intracellulaire de la protéine
- un effet de la maturation et / ou stabilité post transcriptionnelle et / ou post traductionnelle.
27
4 – Les recombinaisons
Des échanges de matériel héréditaire peuvent se produire chez les virus ou chez les bactéries, lors
des phénomènes que l’on décrit sous le vocable de parasexualité : transformation et conjugaison
bactérienne, transduction
4 – 1 – Transformation bactérienne
C’est la transformation d’une bactérie vivante par l’ADN d’une bactérie morte. Elle correspond à une
recombinaison génétique qui s’effectue en trois étapes :
- L’ADN donneur s’attache à la membrane plasmique de la bactérie receveuse. Le fragment
transformant proprement dit correspondant à un millier de paires de nucléotides pénètre
linéairement à travers la membrane. Au cours de ce passage l’un des brins est digéré par une
endonucléase, l’autre brin (ADN monocaténaire) pénètre donc seul dans le cytoplasme du receveur
- L’ADN du receveur est dénaturé localement et l’un de ses deux brins excisé, au niveau d’une
séquence structuralement proche de celle de l’ADN transformant. Le brin excisé est remplacé par
le brin d’ADN du donneur qui s’intègre ainsi au chromosome de la bactérie receveuse
- Au cours de la réplication de l’ADN de la bactérie receveuse, chaque brin sert de matrice pour la
formation à son contact d’un brin exactement complémentaire, il se forme deux homoduplex. Les
deux bactéries résultant de la division de la bactérie receveuse sont donc différentes, l’une est
identique à la bactérie receveuse initiale et l’autre identique à la bactérie donneuse initiale.
4 – 2 – La conjugaison bactérienne
Elle s’effectue entre deux bactéries vivantes dont la recombinaison donne une nouvelle bactérie
différente des deux bactéries initiales. Les bactéries manifestent une espèce de « différenciation
sexuelle ». Certaines souches bactériennes F- (fertilité négative) sont incapables de produire entre
elles des recombinants. D’autres souches F+ sont capables de donner des recombinants entre elles
(rarement), mais en forment toujours avec les bactéries F-. Les bactéries F+ peuvent être
considérées comme des « mâles » donneurs de matériel génétique, les bactéries F- sont des
« femelles » ou receveuses de matériel génétique. Le « sexe » bactérien est conditionné par un
facteur génétique particulier, l’épisome ou facteur F. L’épisome correspond à la notion de plasmide,
c’est une molécule d’ADN circulaire portant un petit nombre de gènes et qui est libre dans le
cytoplasme ; il effectue sa réplication de façon autonome plus rapidement que le chromosome
bactérien. L’épisome peut être transmis d’une bactérie à une autre, on a : F+ x F- → F+. Ainsi
l’introduction de quelques bactéries F+ dans une culture de F- peut conférer le « sexe mâle » à toute
la culture qui devient alors F+, par transmission de l’épisome. L’ensemble du phénomène est appelé
sexduction. De plus, on a observé que dans les souches F+ un petit nombre de bactéries sont
capables d’entrer en conjugaison avec les bactéries F-, et de se comporter comme des donneurs
de matériel génétique autre que l’épisome. Ces bactéries sont désignées par le sigle Hfr (bactéries
à haute fréquence de recombinaison).
4 – 3 – La transduction
Les bactériophages sont des virus parasites des bactéries. Ce sont des virus à ADN. Comme tous
les virus ils ne possèdent ni membrane plasmique, ni cytoplasme, ni noyau, et sont incapables de
se multiplier librement. Pour se reproduire ils doivent obligatoirement parasiter une bactérie hôte :
ils se fixent sur elle par leur plaque basale épineuse, puis injectent leur ADN dans la bactérie. Il a
été montré que les caractères génétiques peuvent être transmis d’une bactérie à une autre par
l’intermédiaire de bactériophage : c’est la transduction. Ces phages sont des phages transducteurs
28
CHAPITRE 6 : LES ANOMALIES CHROMOSOMIQUES
INTRODUCTION
1. Anomalies des autosomes
29
INTRODUCTION
Les anomalies chromosomiques regroupent des anomalies de nombre ou de structure des
chromosomes. La plupart de ces anomalies sont générées de novo dans les cellules germinales
des parents, mais il existe également des anomalies chromosomiques héréditaires.
Fréquence : 1 pour 800 naissances vivantes ; le risque augmente en fonction de l'âge maternel
Diagnostic chez le nouveau-né sur l'association Hypotonie + dysmorphie
Clinique
*Dysmorphie :
- Tête petite, arrondie, faciès rond, profil plat
- Fentes palpébrales obliques en haut et en dehors
- Oreilles petites, mal ourlées
- Bouche petite avec protrusion de la langue, voûte palatine ogivale
- Petites taches pigmentées en périphérie de l'iris (taches de Brushfield)
- Mains avec doigts courts et brachymésophalangie (brièveté de la 2ème phalange) et clinodactylie
(déviation latéro-dorsale) surtout du 5ème doigt.
- Pli palmaire transverse unique
30
Cytogénétique
Il s'agit dans 95% des cas d'une trisomie libre (Chromosome 21 surnuméraire avec formule
47,XX,+21 ou 47,XY,+21). Dans les autres cas, il s’agit d'une trisomie 21 par translocation, le
chromosome 21 surnuméraire étant transloqué sur un autre chromosome acrocentrique, 14 le plus
souvent : 46,XX,t(14;21) ou 46,XY,t(14;21), parfois aussi 21 ou 22. Ces anomalies chromosomiques
sont en mosaïque dans 2,5 % des cas, la gravité de l'atteinte clinique est indépendante de la
proportion observée de cellules trisomiques.
Diagnostic prénatal
Le diagnostic de certitude est possible par étude du caryotype foetal, mais les indications sont
parfois difficiles à poser dans des situations à risque faible.
Clinique
- Hypoplasie des bourgeons maxillaire et mandibulaire
- Dolichocéphalie,
- Microrétrognathie- Implantation basse des oreilles, mal ourlées, aspect aunesque
Attitude en suppliant des membres supérieurs
- Pouce, index et auriculaire recouvrant 3ème et 4ème doigts
- Pieds en piolet
- Cardiopathie fréquente (CIA, CIV)
- Malformation paroi abdominale (omphalocèle)
- Mort précoce
Diagnostic prénatal : possible sur signe d'appel échographique :
Malformations et retard de croissance (RCIU) débutant au 2° trimestre
31
1.3. Trisomie 13 (Syndrome de Patau)
Fréquence : 1/20 000 naissances
Clinique :
- Holoprosencéphalie et Hypoplasie du bourgeon frontal
Forme majeure : Cyclopie, Anophtalmie, Proboscis
Forme classique : Hypotélorisme, Microphtalmie
- Bec de lièvre, Gueule de loup (fente labiale et palatine)
- Front fuyant,
- Ulcérations du cuir chevelu
- Angiomes
- Malformations diverses : oculaires, cérébrales, cardiaques (CIA, CIV), génitales (cryptorchidie,
utérus bifide), hernie ombilicale, hexadactylie, pieds en piolet, spina bifida, mort précoce (quelques
mois)
32
1.4. Délétion partielle 5p (Maladie du cri du chat)
Fréquence : 1/50 000 à 1/100 000 naissances
Clinique :
- Rarement létal
- Débilité profonde
- Langage inexistant
- Hypotrophie
- Dysmorphie faciale
Chez le nourrisson : cri aigu et plaintif (rappelant le miaulement d'un chat), microcéphalie, visage
lunaire, hypertélorisme et épicanthus, micrognathie
Chez l'enfant : visage étroit, petite mandibule, malformation du larynx
Cytogénétique : del (5) (p14p15)
Clinique :
Signes principaux :
- Atrophie testiculaire
- Gynécomastie
- Stérilité
- Pas de dysmorphie importante
Diagnostic posé : à la puberté le plus souvent, parfois pour stérilité, rarement à la naissance,
rarement chez le jeune enfant (parfois pour malformation non spécifique des organes génitaux
externes).
Phénotype :
- Atrophie testiculaire : constante - testicules petits, mous contraste ; avec scrotum de taille et de
pigmentation normale.
- Verge le plus souvent normale, parfois hypoplasique
- Gynécomastie : n'est pas constante (1/3 à 1/4 des cas) ; apparaît vers 12-13 ans, volume modéré,
au début asymétrique.
- Autres anomalies des caractères sexuels secondaires : pilosité rare, répartition gynoïde des
graisses
- Stérilité : azoospermie pratiquement constante.
Morphologie du sujet : variable. Soit sujets longilignes, avec membres longs, soit sujets de
morphologie masculine normale (sujets parfois même de petite taille)
Développement intellectuel normal dans la majorité des cas ; cependant certains sujets peuvent
présenter des difficultés scolaires et d'inadaptation sociale ou des troubles psychotiques.
Dosages hormonaux
- Pas de modification des sécrétions hormonales avant la puberté
- FSH élevée à partir de la puberté
- Testostérone normalement secrétée, mais diminution spontanée autour de 30 ans.
34
Cytogénétique :
Dans 85 % des cas, l'anomalie est homogène : 47, XXY dans toutes les cellules.
Les autres cas sont des mosaïques 47, XXY/46, XY ou 47XXY/46XX
Clinique :
Phénotype peu caractéristique :
Taille le plus souvent supérieure à la normale
Fonction testiculaire normale, fécondité normale, descendance normale
Pas de conséquence sur la méiose : la régulation se ferait au cours des mitoses de multiplication
des spermatogonies, éliminant l'Y surnuméraire. Un seul chromosome Y est retrouvé dans la plupart
des spermatocytes I.
Développement psychique :
QI : normal
Excès d'affectivité ou agressivité ; intolérance à la frustration
Fréquence : 1/10 000 filles à la naissance (cependant, fréquence beaucoup plus élevée à la
conception). Pas de rôle de l'âge parental
Diagnostic posé :
Soit à la naissance ou chez le nourrisson : syndrome de Bonnevie-Ulrich
Petite taille (45-47 cm) ou même hypotrophie
Lymphoedème du dos, des mains et des pieds
Excès de peau sur la nuque
Soit chez la petite fille
Soit chez l'adolescente
Clinique
Signes principaux
Petite taille (1 m 50)
Impubérisme
Agénésie ovarienne
Malformations somatiques évocatrices :
Dysmorphie prononcée, généralement évocatrice, avec nombreux signes cependant
rarement tous présents chez un même sujet.
Dysmorphie craniofaciale :
Fentes palpébrales obliques en bas et en dehors,
Commissures labiales, ptosis, voûte palatine ogivale
Micro-rétrognathisme, oreilles bas implantées.
Cou, thorax, abdomen :
Pterigium coli, cou court, large, épais
Implantation basse des cheveux
Thorax large en bouclier, mamelons hypoplasiques, écartés.
35
Membres :
M.S : cubitus valgus, raccourcissement du 4è et du 5è métacarpien
M.I : écrasement du plateau tibial interne
Organes génitaux - Endocrinologie :
OGE : restent infantiles
OGI : utérus hypoplasique, gonades atrophiques
Aménorrhée Iaire
Pilosité pubienne réduite, axillaire absente.
Développement mammaire réduit ou absent.
FSH élevée ; 17 céto stéroïdes diminués
Peau, phanères :
Fréquence des naevi pigmentaires
Malformations viscérales
Cardiaque : coarctation de l'aorte (20 % des cas de la forme classique 45, X).
Rénale : rein en fer à cheval, défaut de rotation, hypoplasie ou agénésie
Squelettique : genou, poignet, main, retard de l'âge osseux, selle turcique petite
Organes des sens : myopie sévère, cataracte congénitale, surdité congénitale ou
troubles de l'audition
Développement psychomoteur : extrêmement variable
Soit débilité légère
Soit QI normal
Caractères et maladies liés au sexe :
Daltonisme, Hémophilie Myopathie...Se retrouvent avec la même fréquence que
dans le sexe masculin.
Formes génétiques :
55 % des cas formule 45 X.
Pas de corpuscule de Barr : test de Barr -
Le chromosome X présent est d'origine maternelle dans 76 % des cas.
45 % des cas restants sont des variantes de nombre ou de structure
Mosaïques : 46, XX/45, X
Anomalies de structure, homogènes ou en mosaïque :
Isochromosome X: 46, X,i(Xq)
Délétions : del Xp, del Xq
Anneau de l'X : 46,X,r(X)
Reproduction
Possibilité de grossesse qui reste cependant exceptionnelle:
Chez des femmes : 45, X homogène, ou en mosaïque,
Chez des femmes avec anomalies de structure de l'X.
Risque génétique élevé ~ 80 %
Avortements spontanés +++
Morts nés, malformations viscérales
Aberrations de type turnérien, autres aberrations chromosomiques
Seuls environ 1/3 des enfants nés vivants ont été considérés comme normaux.
36
2.4. Syndrome de Noonan
Défini par un phénotype turnérien et un caryotype normal (46,XX ou 46,XY)
Syndrome de cause génique - Transmission Dominante autosomique
Fonction gonadique variable (depuis agénésie gonadique jusqu'à développement gonadique normal
et fertilité)
Clinique :
Phénotype, puberté et fertilité habituellement normaux
QI : Normal ou légèrement diminué.
37
CHAPITRE 7 : LE SYSTEME DE GROUPE SANGUIN
INTRODUCTION
CONCLUSION
OBJECTIFS
38
INTRODUCTION
La surface des globules rouges est hérissée de complexes lipoprotéiques associés à des
polysaccharides. Les complexes sont des antigènes c’est à dire qu’ils sont susceptibles d’induire la
formation d’anticorps lorsqu’ils sont en compétition avec une structure différente de la leur.
On a dénombré plus de 100 antigènes. Ces antigènes sont regroupés en système de groupe.
Chaque système comporte soit différents allèles d’un même gène porté par un seul locus soit
plusieurs gènes très liés car ayant des locus très proches sur le même chromosome. On dénombre
19 systèmes de groupes différents.
Le groupe sanguin est l’ensemble de propriétés antigéniques du sang permettant de classer les
individus et d’assurer la compatibilité sanguine entre donneurs et receveurs. Ces propriétés
antigéniques caractérisent plusieurs cellules sanguines (globules rouges, plaquettes, granulocytes),
ce qui permet de distinguer différents types de groupes sanguins. Le groupe sanguin (ABO, HLA
etc.) est l’un des éléments qui déterminent l’identité de chaque individu
Ici nous allons étudier essentiellement les groupes sanguins érythrocytaires : groupes sanguin :
ABO (H), les systèmes Rhésus
1 – 1 – Le système ABO
C’est le plus important, et doit être respecté dans toutes les transfusions. Il est défini tout d’abord
par la présence d’antigènes A, B, ou AB pour les groupes A, B ou AB, ou par l’absence d’antigène
pour le groupe O, ensuite par la présence d’anticorps dans le sérum : respectivement anti-A, anti-B
et anti-A+B chez les sujets B, A et O. Les sujets O sont dits donneurs universels et les sujets
AB receveurs universels.
Découvert en 1901 par Landteiner, ce système a une importance capitale dans le système de
groupe sanguin humain. Dans ce système on a 3 types d’antigènes : antigène A, B, et H. Les trois
antigènes ont une structure commune appelée structure P. Tous les individus possèdent au
préalable une substance P. La substance P est convertie en structure H ou antigène H par la L –
fucose transférase. La structure H est convertie en structure A ou antigène A par la N
acétylgalactosamine transférase ou en structure B ou antigène B par la D – galactose transférase.
Chaque Hématie possède nécessairement des antigènes H. Par contre les antigènes A et B chez
un individu peuvent être soit tous présents, soit présents isolement (A ou B) ou tous absents. C’est
pour cela que l’on observe 4 phénotypes de groupe sanguin :
(A) ou groupe A: antigènes A et H
(B) ou groupe B: antigènes B et H
(AB) ou groupe AB: antigènes A, B, et H
(O) ou groupe O: antigènes H
Très rarement en il existe des individus qui n’ont pas de structure H, c'est-à-dire qu’ils ne peuvent
pas transformer la structure P en H. Or sans H pas de A ou B. Ces sujets sont dits du groupe O
39
Bombay. Ils ont soit une anomalie ou un déficit de la structure P, soit une anomalie ou un déficit en
L – fucose transférase.
Génétiquement la production des antigènes A, B et H est régie par deux locus différents situé sur
le chromosome 9.
Tous les individus de phénotype A ont dans leur sérum des anticorps anti-B et ceux de phénotype
B possèdent des anticorps anti-A. Les sujets de groupe AB n’ont d’anticorps et ceux du groupe O
ont des anticorps anti-A et anti-B. C’est pourquoi les sujets du groupe AB peuvent le sang de tous
les groupes. Ils sont dits receveurs universels. Les sujets du groupe O peuvent à tous les groupes
et ils sont donneurs universels. Par contre ils ne peuvent recevoir que du sang du groupe O
Remarques :
Les antigènes A, B et H ne sont pas strictement humains. Ainsi à la naissance le bébé lorsque par
exemple il est de groupe A il n’a pas d’anticorps anti B. Mais 3 à 4 mois après la naissance, rentrant
en contact avec des êtres ayant des antigènes B, il va fabriquer des anticorps anti B.
L’antigène rhésus est strictement humain. Ainsi tant qu’il n’a pas de contact entre un sang rhésus
positif et un négatif, le négatif ne va jamais fabriquer d’anticorps anti rhésus.
Exemple : l’isoimmunisation rhésus ou incompatibilité foetomaternelle rhésus.
1 – 2 – Le système Rhésus
Il existe au moins 8 antigènes rhésus ou facteur rhésus. 3 à 5 d’entre eux sont les plus répandus:
D, C, c, E, et e. La présence de l’antigène D définit le groupe rhésus positif et son absence le groupe
rhésus négatif, les autres antigènes étant présents dans l’un ou l’autre cas. La dénomination rhésus
vient du fait qu’on a identifié un des facteurs du système rhésus chez le singe rhésus avant de le
découvrir chez l’être humain. Les anticorps correspondants à l’antigène n’existe pas de façon
naturelle mais peut apparaître après immunisation, lors de la transfusion ou d’une grossesse par
exemple.
Découvert par Landteiner et al en 1940 les sujets de rhésus positifs portent l’antigène RH. Les sujets
de rhésus négatifs n’ont pas d’antigène. On admet que le chromosome 1 a un locus occupé par un
seul gène à deux allèles dominant : RH ou Rh + et récessif : rh ou Rh –.
40
1 – 3 – Les autres systèmes
Les autres systèmes majeurs en matière de transfusion sont le système Kell, le système Duffy, le
système Kidd et le système MNS. Le plus important, le système Kell, fait l’objet d’une détermination
chez les femmes enceintes et chez les multitransfusés et comporte deux antigènes, dont le plus
fréquent, l’antigène K, stimule une forte production d’anticorps. Ils ont une importance sur le plan
judiciaire ou sur le plan de la recherche. Ils entraînent des réactions hémolytiques faible ou nulles.
Le système ABO est gouverné par un gène situé sur le chromosome 9. Trois versions de ce gène
existe, les allèles A, B et O. Les allèles A et B sont co-dominants alors que l’allèle O est récessif.
Le système Rhésus est gouverné par un gène situé sur le chromosome 1. Le gène Rhésus présente
deux allèles notés Rh+ et Rh-. Rh+ est dominant et Rh- récessif.
Le tableau suivant montre les POSSIBILITES de groupe des enfants selon le groupe sanguin des
parents
41
Exemple de transmission de groupes sanguins
4 – 2 – Pathogénie
Une femme Rh- et un homme Rh+ peuvent avoir un enfant Rh- : dans ce cas, il n’y a aucun
problème d’incompatibilité Rhésus. Mais ils ont également des chances d’avoir un enfant Rh+. Dans
ce cas, pendant la grossesse, tout passage de globules rouges de sang fœtal dans le sang maternel
entraînera chez la mère la formation d’anticorps anti-Rhésus. Normalement, il n’y a pas aucun
contact entre le sang de la mère et celui du fœtus. Toutefois, un contact peut avoir lieu à l’occasion
d’un épisode pathologique durant la gestation (saignement, grossesse extra-utérine, placenta
praevia, cerclage, avortement ou mort in utéro), d’un examen de dépistage anténatal (ponction de
sang fœtal, amniocentèse) ou encore pendant l’accouchement. La première grossesse d’une
femme Rh- est ainsi le plus souvent sans danger pour l’enfant. Toutefois, lorsqu’elle attend un
second enfant Rh+, il est possible que son sang contienne des anticorps anti-Rhésus. Ceux-ci vont
alors traverser le placenta et détruire les globules rouges du fœtus, exposant celui-ci à une anémie
grave, la maladie hémolytique du nouveau-né. Les premiers signes de la maladie apparaissent en
fin de grossesse et à la naissance. L’hémolyse s’accompagne d’un ictère. Dans lésions irréversibles
du cerveau peuvent survenir en l’absence de traitement.
4 – 3 – La prévention
La prévention consiste à surveiller la grossesse des femmes rhésus négatif enceinte par le dosage
répété des anticorps anti-rhésus maternels. Après l’accouchement, on injecte à la mère dans les 72
heures des gamma globulines anti-D, substances qui détruisent les globules rouges du fœtus dans
le sang maternel avant qu’ils aient déclenché la production d’anticorps anti-rhésus.
CONCLUSION
La connaissance et la compréhension du système de groupe sanguin permettent d’assurer la
compatibilité sanguine entre donneurs et receveurs et d’éviter la survenue de l’incompatibilité
rhésus.
42
CHAPITRE 8 : GENIE GENETIQUE : TRANSGENESE, MUTAGENESE,
THERAPIE GENIQUE
INTRODUCTION
2 – La thérapie génique
2 – 1 – Les différentes autorisations
2 – 2 – Les vecteurs
2 – 3 – Les techniques
3 – La mutagenèse
OBJECTIFS
42
INTRODUCTION
Le génie génétique représente l’application technologique des connaissances de la biologie
moléculaire
Les applications de la biologie moléculaire sont multiples et très prometteuses. Ces techniques
peuvent ainsi être utilisées dans les laboratoires de recherche pour étudier la structure et les
fonctions d’une protéine ou l’expression d’un gène, dans l’industrie pour faire fabriquer par les
cellules ou un animal des protéines utiles à l’homme, ou encore dans les laboratoires de biologie
clinique pour effectuer certains diagnostics. Enfin, on espère beaucoup des thérapies cellulaires et
géniques.
Le transfert et / ou les modifications de gènes peuvent être réalisés dans les cellules germinales ou
les cellules somatiques. Pour des raisons éthiques, ils ne sont autorisés chez l’homme.
2 – LA THERAPIE GENIQUE
Une technique porteuse d’espoir est la thérapie génique : introduire des gènes sains dans
des cellules malades.
Le gène sain n’est pas introduit juste à la place du gène déficient, ce l’on ne peut pas faire
chez l’homme (uniquement actuellement chez la souris, à l’aide des cellules ES), mais ajouté en
plus aux cellules. Il sera cependant transcrit et traduit, libérant ainsi, in situ, la protéine manquante
ou une autre protéine thérapeutique
Réussir techniquement à introduire un gène sain n’est pas suffisant. Il faut être certain que
ce gène n’est pas toxique pour la cellule (qu’il ne perturbera pas l’expression d’autres gènes
importants), et que la quantité de protéines produites ne sera ni faible, ni excessive. De plus, une
réflexion éthique est évidemment nécessaire et doit précéder ce type d’intervention.
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2 – 1 – Les différentes autorisations
Avant qu’une thérapie génique puisse être entreprise chez l’homme, de nombreuses étapes
doivent être franchies et plusieurs autorisations, dont celle du Comité d’éthique, doivent être
obtenues
2 – 2 – Les vecteurs
Les cellules, protégées par leur membrane lipidique, sont imperméables à l’ADN. Des vecteurs
doivent donc être utilisés pour introduire un gène dans une cellule. Ce sont principalement les virus.
On tire profit du fait qu’ils entrent naturellement dans les cellules. Ils doivent être modifiés pour que
n’existe aucun risque pathogène direct ou indirect, pour qu’ils ne puissent pas se reproduire dans
les cellules humaines. Ils vont donc être rendus défectifs : les gènes essentiels à leur réplication
sont supprimés. Ils ne pourront ainsi pas se disséminer dans les tissus du patient. Seul le gène
thérapeutique sera exprimé.
Les virus les plus utilisés sont les rétrovirus, les lentivirus, les adénovirus, les virus associés aux
adénovirus (AAV) et les virus simplex. Mais il existe aussi d’autres vecteurs non viraux.
2 – 3 – Les techniques
Deux sortes de techniques sont principalement utilisées. Le choix dépend essentiellement de la
nature de la cellule à modifier
1 – La technique ex vivo
Les cellules à traiter sont prélevées chez le patient et mises en culture. Le vecteur porteur
du gène thérapeutique est ajouté. Puis, les cellules où le nouveau gène est bien inséré sont
sélectionnées et réintroduites dans l’organisme du patient
3 – La mutagenèse
C’est une technique utilisée dans des laboratoires de recherche pour introduire dans un ADN des
mutations telles que délétion, insertion, substitution, qu’il s’agisse de simples bases ou groupements
de plusieurs nucléotides. M. Smith, initiateur de la mutagenèse dirigée a reçu le prix Nobel de chimie
en 1993.
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CHAPITRE 9 : BASES GENETIQUES DE LA PREDISPOSITION AUX
CANCERS
1 – Définition
OBJECTIFS
1 – Définir le cancer
2 – Décrire les éléments de la prédisposition familiale au cancer
3 – Décrire les gènes responsables de processus de cancer
4 – Décrire les voies de transduction des signaux extracellulaire mitogènes et anti-mitogènes
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1 – DEFINITION
Le cancer est une maladie génétique résultant des altérations génétiques :
- l’altération ou la mutation concerne toutes les cellules : mutation constitutionnelle
- l’altération ou la mutation porte sur les cellules d’un seul tissu : mutation génétique somatique non
héréditaire
Le cancer est un processus avec multi étapes : accumulation de mutations et instabilité.
1 à 5% des cancers sont transmis selon un mode AD
Fonctions et localisation des proto oncogènes : Ce sont des facteurs de croissance ou des
récepteurs de facteurs de croissance. Ils sont nombreux tels que le RET impliqué dans le cancer
médullaire de la thyroïde.
La conviction des chercheurs aujourd’hui est que la plupart des cancers résultent de
l’altération d’une seule cellule. Cette altération est le plus souvent la conséquence de la mutation
d’un gène, qui va produire une protéine anormale, qui joue un rôle essentiel dans le contrôle de la
division cellulaire, de l’apoptose, de la différenciation cellulaire ou de la stabilité du génome
(réplication et réparation de l’ADN. La progression de la tumeur se fera ensuite par l’accumulation
successive de mutations et d’altérations qui vont conduire à la mort de la plupart des cellules
anormales. Cependant, certaines de ces mutations vont conférer à la cellule un avantage sélectif
qui va conduire non seulement à la survie de ces cellules anormales, mais aussi à leur prolifération
rapide.
Le cancer chez l’homme peut être lié à de multiples causes. Il peut par exemple être en
relation avec des déséquilibres hormonaux (certains cancers du sein), être lié à l’environnement,
comme les radiations ionisantes émises par le soleil (certains cancers de la peau), les radiations
radioactives (dans les cancers du sang), le tabac (dans les cancers des poumons). Seuls quelques
cancers sont liés à des virus. Il s’agit de virus à ADN comme le virus de l’hépatite B dans le cancer
primitif du foie, le virus d’Epstein Barr dans le lymphome de Burkitt ou des papillomavirus dans
certains cancers cutanés et génitaux
Quel que soit l’événement causal initial (on parle d’initiation de la tumeur), sa progression
sera favorisée par de très nombreux facteurs et aboutira à une dérégulation de la division et de la
mort cellulaire. Une bonne compréhension des mécanismes et de facteurs impliqués dans la division
cellulaire et de la mort cellulaire programmée est indispensable, avant d’envisager quels sont les
gènes (oncogènes et gènes suppresseurs des tumeurs), dont l’altération conduit au cancer.
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4.1. Les signaux extracellulaires : les facteurs de croissance
La famille la plus importante de régulateurs de la division cellulaire est incontestablement celle des
facteurs de croissance, qui agissent par l’intermédiaire de récepteur – enzymes à la surface de la
cellule. En se fixant sur leurs récepteurs membranaires, ces médiateurs ou ligands sont capables
de déclencher une action dans la cellule, sans entrer eux-mêmes dans cette cellule. Ces ligands
transmettent donc un « signal » qui est traduit en langage intracellulaire : c’est ce qu’on appelle la
transduction. Ces signaux jouent un rôle important dans la croissance, la différenciation et la
transformation cellulaires
Les facteurs de croissance sont de petites glycoprotéines formées d’une ou de deux chaînes de
quelques acides aminés qui sont sécrétées par une cellule ou par un tissu. Ils sont désignés en
anglais par deux lettres GF (growth factor pour facteur de croissance) précédées de l’initiale du tissu
qui les produit. Ainsi les facteurs de croissance EGF, FGF, PDGF, NGF et HGF, sont
respectivement identifiés dans l’épiderme, les fibroblastes, les plaquettes sanguines, les neurones,
l’endothélium vasculaire et le foie. Il faut ajouter IGF 1 et 2, proches de l’insuline. Les leucocytes
sanguins produisent des protéines, qui sont très proches des facteurs de croissance et appelées
cytokines. Parmi elles, on distingue de très nombreuses interleukines, les interférons, le TNF (tumor
necrosis factor) et les CSF (colony stimulating factor). Tous ces facteurs vont pouvoir moduler les
fonctions cellulaires par des mécanismes autocrines, paracrines ou endocrines.
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Les oncogènes sont des gènes dont l’activation va favoriser la croissance tumorale. Le gène normal
de la cellule est appelé proto-oncogène et sa forme active « oncogène ». Classiquement l’activation
d’un seul allèle de ce gène est suffisante pour produire un effet sur la croissance. Il s’agit donc
d’effets dominants.
Les gènes suppresseurs de tumeurs codent des protéines qui inhibent la division cellulaire ou
favorisent l’apoptose. Cette fois-ci, c’est l’inactivation de ces gènes qui va favoriser la croissance
tumorale. Le plus souvent, une altération des deux allèles de ces gènes est nécessaire pour obtenir
un effet sur la croissance.
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