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REPUBLIQUE DU CAMEROUN

Paix-Travail-Patrie
*******
MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE
*******
SECRETARIAT GENERAL
*******
DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES
*******
SERVICE DE LA FORMATION ET DES STAGES

Intitulé du Cours

Médecine traditionnelle et alternative

Cible
Infirmier Diplômé d’Etat

Niveau
3

Enseignant
CHUITCHOUA NGAKO Elias
Infirmier principal spécialisé en Santé Mentale

1
Objectif général :
A la fin de cet enseignement, je dois être capable de maitriser le bien fondé et les limites
de la médecine alternative et traditionnelle en vue d’une meilleure prise en charge des patients

Objectifs spécifiques

Plus spécifiquement, je dois être capable de :

- Définir les notions de médecines alternative, traditionnelle, et les termes y afférents


- Donner l’importance de la médecine alternative et traditionnelle
- Connaitre les phénomènes culturels, sociologiques et anthropologiques au sein d’une
communauté en spécifiant les concepts cosmogonie, valeurs traditionnelles,
ethnomédecine, ethno pharmacie, ethnopsychiatrie
- Identifier les pratiques les plus courantes en milieu traditionnel
- Énumérer les types de thérapies alternatives
- Comprendre l’aspect du partenariat avec la médecine moderne.

Généralités
L’expression médecine non conventionnelle désigne en occident une grande variété de
méthodes de traitement issue de traditions parfois séculaires ou de pratiques ayant émergé aux
environs du XIXe siècle, en général avant l’avènement de la méthode scientifique. Les
médecines non conventionnelles sont pour cette raison globalement considérées comme
pseudo-scientifique par une partie de la communauté médicale, mais un nombre croissant de
médecins les étudient et les ajoutent à leur pratique médicale.

Elles sont également connues sous les noms de « médecines alternatives », « médecines
parallèles », « médecines holistiques », « médecines traditionnelles », « médecines
naturelles », « médecines douces » et certaines font l’objet d’une reconnaissance progressive
en Europe depuis les années 1990. Elles proviennent des savoirs Africains, asiatiques, indiens.

Selon les pays, et leurs traditions et législations, elles peuvent être répandues
(Danemark, Allemagne, Suisse, Angleterre…), tolérées (comme en France et certains pays de
tradition latine) ou bien interdites. Elles ont souvent une vocation préventive dans un cadre de
soin hors des références de la médecine moderne. Elles se développent en complément ou en
alternative à la médecine classique et sont utilisées par 20 à 50% des populations de la
communauté européenne selon une statistique de la fin du XXe siècle.

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L’OMS inclut les médecines complémentaire et alternative dans les médecines
traditionnelles. Elle précise que le terme médecine alternative ou complémentaire est utilisée
de manière interchangeable avec médecine traditionnelle dans certains pays. Elles concernent
une large gamme de pratiques de soins qui ne font pas partie des traditions du pays et qui ne
sont pas intégrées dans le système de santé dominant.

Pour la médecine scientifique, parler de « médecine parallèle » semble signifier qu’il y


aurait deux conceptions de la médecine impliquant deux systèmes de soins fonctionnant
indépendamment l’un de l’autre, avec le même degré d’efficience et de scientificité : les
patients auraient donc le choix entre deux thérapeutiques qu’ils peuvent envisager comme
alternatives et concurrentes ou comme complémentaires l’une de l’autre. D’autre part,
l’appellation « médecine douce » semble considérer comme agressives les pratiques de la
médecine conventionnelle. En disant « médecine alternative », on envisage ces pratiques de
soins comme substitutives, donc susceptibles de remplacer une démarche thérapeutique
classique et conventionnelle. Les sceptiques préfèreront parler de pseudo-médecines ou
pseudosciences afin d’éviter cet effet rhétorique.

Le terme « holistique » constitue un reproche fait à la médecine conventionnelle de


s’attacher à traiter un organe, un symptôme ou une fonction précise et non le patient dans sa
globalité, ce qui s’applique aux spécialités médicales mais pas systématiquement à la médecine
en général.

Le terme « médecine complémentaire » privilégie l’idée d’associer des traitements


impliquant des « philosophies thérapeutiques » différentes mais capables de coopérer dans
l’intérêt du malade.

En Chine, 40 % environ de l’ensemble des soins de santé relèvent de la médecine


traditionnelle. Au Chili et en Colombie, 71 % et 40 % de la population, respectivement, ont
recours à la médecine traditionnelle et, en Inde, 65 % de la population rurale utilisent l’ayurvéda
et les plantes médicinales au niveau des soins de santé primaires.

Dans les pays développés, les médecines traditionnelle, complémentaire et parallèle


connaissent un succès croissant. Ainsi, le pourcentage de la population ayant eu recours à ces
médecines au moins une fois est de 48 % en Australie, 31 % en Belgique, 70 % au Canada, 49
% en France et 42 % aux États-Unis d’Amérique.

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De manière générale, cette médecine est plus accessible, moins couteuse et mieux
perçue par les populations locales. Lorsqu’elle est de qualité, elle permet de favoriser les
traitements de santé dans les zones rurales reculées où les systèmes de soins conventionnels
sont moins présents. Si on peut en garantir la qualité, elle pourrait être bénéfique à une grande
partie de la population, elle constitue la principale voire l’unique source de soins. Chiffres à
l’appui, la proportion de guérisseurs par habitants est bien plus élevée que celle de médecins
conventionnels. Dans certains pays comme le Ghana ou la Zambie, plus des deux tiers de la
population fait appel à des guérisseurs traditionnels et utilise des remèdes à base de plantes.

En Allemagne et au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, on a


recours à l’acupuncture dans 70 % et 90 % des services de traitement de la douleur,
respectivement. La médecine traditionnelle a également été appliquée au traitement de maladies
très graves comme le paludisme ou le SIDA. Au Ghana, au Mali, au Nigéria et en Zambie, les
plantes médicinales sont le traitement de première intention pour plus de 60 % des enfants
atteints de forte fièvre. Des études menées en Afrique et en Amérique du Nord ont montré que
75 % des personnes vivant avec le VIH/SIDA ont recours à la médecine traditionnelle,
exclusivement ou en complément d’autres médecines, pour plusieurs symptômes ou maladies.

Les plantes constituent un élément essentiel fondamental de la richesse biologique de


notre planète et une ressource essentielle irremplaçable pour l’homme et les animaux. En dehors
des plantes cultivées qui constituent la base de notre alimentation, des milliers de plantes
sauvages ont une importance culturelle, économique, et fournissent médicaments, fibres et
énergie.

I- Définition des concepts

Médecine traditionnelle :

L'expression médecine traditionnelle se rapporte aux pratiques, méthodes, savoirs et


croyances en matière de santé qui impliquent l'usage à des fins médicales de plantes, de parties
d'animaux et de minéraux, de thérapies spirituelles, de techniques et d'exercices manuels -
séparément ou en association - pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou préserver
la santé.

La pharmacopée : c’est un ouvrage encyclopédique recensant principalement des


plantes à usage thérapeutique, mais également des substances d'origine animale ou minérale et,
plus récemment, des substances chimiques.

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L’ethnopharmacologie : c’est l’étude scientifique interdisciplinaire de l’ensemble des
matières d’origine végétale, animale ou minérale, et des savoirs ou des pratiques s’y rattachant,
que les cultures vernaculaires mettent en œuvre pour modifier les états des organismes vivants
à des fins thérapeutiques, curatives, préventives ou diagnostiques.

Plantes médicinales : encore appelée plante pharmaceutique, c’est toute plante qui a
été séchée ou traitée selon des méthodes, et employée dans la préparation des médicaments.

Médecine alternative : pratiques thérapeutiques qui sont choisies aux dépens de la


médecine conventionnelle.

Médecine complémentaire : pratiques thérapeutiques qui sont choisies en plus de la


médecine conventionnelle.

Médecine conventionnelle : ensemble des connaissances modernes concernant les


maladies, les traumatismes et les moyens de les traiter.

Médecines parallèles : pratiques thérapeutiques qui ne sont pas considérées comme


partie intégrante de la médecine conventionnelle allopathique.

1) Médecine traditionnelle

L'Organisation mondiale de la santé définit la médecine traditionnelle comme « les


pratiques, méthodes, savoirs et croyances en matière de santé qui impliquent l'usage à des fins
médicales de plantes, de parties d'animaux et de minéraux, de thérapies spirituelles, de
techniques et d'exercices manuels pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou
préserver la santé » (...) « Dans les pays industrialisés, ces médecines sont utilisées sous
l'appellation médecine complémentaire ou parallèle ».

Une première stratégie 2002-2005 de l'Organisation mondiale de la santé pour la


médecine traditionnelle, indiquait qu'il s'agit du « système de soins de santé le plus facilement
accessible et le plus abordable pour la plupart des Africains ruraux ». L'Union africaine
avait institué la période 2001-2010 « Décennie de la médecine traditionnelle en Afrique »,
visant à la concertation des acteurs afin de « mettre à la disposition de la vaste majorité du
peuple africain des pratiques médicales et des plantes médicinales traditionnelles sûres,
efficaces, abordables et de grande qualité ». Ainsi au Mali, une dizaine de médicaments
traditionnels améliorés (MTA), préparations à base de plantes que des pharmaciens peuvent
préparer sous des formes plus modernes, comme des sirops antitussifs, sont officiellement
commercialisés. Ces produits sont beaucoup moins chers que les médicaments chimiques. Dans

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certains cas, des multinationales du médicament ont tenté de freiner la commercialisation de
MTA, craignant la concurrence...

La médecine traditionnelle en Afrique se transmet par voie orale, ou par écrits


ésotériques, de générations en générations. Il s’agit d’une science initiatique n’étant pas ouverte
à tous. Elle divise le corps en trois parties :

- le corps physique : équilibre dans le fonctionnement du corps ;

- le corps mental : dialogue avec soi-même, pour soi-même là où l’on pense situer le rapport
avec les autres. Selon la tradition africaine, chacun possède une clé en lui qui est garante de son
unicité et qui ouvre une porte derrière laquelle se trouve un trésor pour l’humanité ; cela veut
dire que chacun de nous est un trésor pour l’humanité, dans son unicité et personne ne peut
prétendre être ce qu’un autre est.

- le corps spirituel : celui qui communique avec l’être supérieur qui est représenté par la
« Femme Noire » car elle procrée et continue la création.

Dans la médecine traditionnelle, le message occupe une place importante ; dans l’ethnie peuls,
touareg, le message est appelé Daamp, et il est très souvent pratiqué chez le nouveau-né, comme
le font chez les occidentaux les prêtres catholiques.

Il existe plusieurs types de guérisseurs fonction des ethnies :

- Groupe homogène qui exerce une médecine dénuée de pratiques magico-religieuses et qui
utilisent des traités de la médecine arabe classique (herboriste, poseur de cautères, barbier,
arracheur de dents, rebouteux).

- Groupe hétérogène composé de praticiens qui allient médecine et les pratiques magico-
religieuses (sagefemme).

- Groupe utilisant essentiellement des procédés magico-religieux (Taleb, voyantes).

N.B. Tous ces tradi-praticiens ne sont pas reconnus par la loi, ils n’ont pas de statut
officiel et relèvent, du point de vue juridique, d'un secteur dit « de tolérance ».

2) Médecine alternative

La médecine alternative ou médecine traditionnelle chinoise désigne dans les pays


développés, des grandes variabilités de méthodes de traitement qui ne sont pas basés sur les
méthodes expérimentales.

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Vieille de quelques milliers d’années, elle est un système c’est-à-dire un ensemble de
théories « explication » et de pratiques « technique » concernant l’humain et sa santé. Sa
relative complexité pour les occidentaux tiens surtout aux faits suivants :

- Elle possède sa propre base philosophique et symbolique ;


- Elle voit le corps, le cœur, et l’esprit comme un tout ;
- Elle s’est élaborée non pas en disséquant les morts mais en observant les vivants ; par
conséquent rien n’est vue comme statique ;
- Elle considère les phénomènes non pas en soi mais apporter des reliques entre eux. Par
conséquent la santé d’un organe ou d’une personne dépend des multiples facteurs tous
reliés entre eux.
- Elle utilise plusieurs termes usuels dans un sens diffèrent de ce qu’on attend
habituellement en occident.
Principe générale : l’harmonie
La médecine chinoise vise à maintenir l’harmonie de l’énergie à l’intérieur du corps
ainsi qu’entre le corps et les autres éléments extérieurs. La santé est liée à la capacité de
l’organisme pour maintenir les mécanismes de défense, affronter ses agressions extérieures
en contrepartie la maladie se manifeste lorsque l’organisme a perdu sa capacité
d’adaptation ; Chaque individu possédant une constitution particulière où les différents
éléments interagissent selon un équilibre qui lui ait propre.

II- But de la médecine alternative et traditionnelle


Les médecines traditionnelle, complémentaire et parallèle « médecine alternative » sont
couramment utilisées pour traiter ou prévenir les maladies chroniques et pour améliorer la
qualité de la vie. Certains éléments indiquent que la médecine traditionnelle est prometteuse.
L’efficacité de l’acupuncture dans le soulagement de la douleur et des nausées, par exemple, a
été démontrée de façon irréfutable et est aujourd’hui reconnue dans le monde entier. Selon un
groupe national d’experts réuni en 1997 par la National Institutes of Health aux Etats-Unis, il y
a des preuves évidentes que, pour certains symptômes, un traitement par l’acupuncture est plus
efficace et a moins d’effets secondaires que les traitements conventionnels.

III- Conceptions cosmogoniques et valeurs traditionnelles

Une cosmogonie est un récit mythologique qui décrit ou explique la formation du


Monde. Le mot vient du grec cosmo- « monde » et gon « engendrer ». En cela, la cosmogonie

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se distingue de la cosmologie, qui est l'étude scientifique relative à l'origine du monde et de
l'univers et surtout aux lois qui les gouvernent.

La cosmogonie est également rattachée à la branche des sciences que constitue la


physique, pour participer aux élaborations des théories concernant la formation de l'Univers.

C’est la science de la formation des objets célestes (planètes, étoiles, galaxies, etc.) ;
c’est la partie des mythologies qui racontent la naissance du monde et des hommes.

Des récits oraux de cosmogonie fondent presque toutes les religions et sociétés
traditionnelles, mais de nombreux traités sur les origines possibles de l'univers ont aussi été
écrits par des philosophes ou des penseurs scientifiques, comme la cosmogonie d'Hésiode, et
celle de Buffon.

Des milliers de légendes de création du monde et de récits cosmogoniques traditionnels


relatifs aux origines du monde, des dieux ou des institutions, appartiennent à la catégorie des
mythes fondateurs. Les figures idéales et les modèles intemporels y ont donc une place
importante.

La variété des récits de création du monde, à travers leurs théories des origines, semble
aussi exprimer le besoin immuable de décrire et peut-être justifier les transformations radicales
du monde observable, de la Terre et de la société humaine. Mircea Eliade voit dans la
cosmogonie « le modèle exemplaire de toute manière de faire » ; une sorte de modèle archétypal
de la création, l'univers étant le « chef d'œuvre » d'un ou plusieurs créateurs offerts comme
modèle aux hommes.

Les mythes offrent diverses versions de la création de l’univers actuel ; certains le


décrivent comme né du néant, d’autres pensent qu’il a toujours existé et d’autres disent que ce
serait un être intemporel qui aurait rêvé ou crée notre monde sans témoins humains, en un
instant, en six jours selon la bible, ou une longue suite d’évènements.

La naissance d’un monde (parfois harmonieux voir paradisiaque) est souvent la


résultante de conflits entre forces antagonistes, l’ordre et le désordre, lumière et ténèbres, etc.
cependant comme dans cosmogonie d’Hésiode, le chaos originel préexistant à l’univers est
parfois présent non comme néant ou un ensemble en conflit avec l’ordre, mais plutôt comme
entité renfermant l’ensemble des éléments à venir, mais mélangés.

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Dans la majorité des cosmogonies traditionnelles, les créateurs sont un ou deux
anthropomorphes qui génèrent l’univers et l’Homme par la volonté d’un esprit, par la parole, le
geste, le geste, un membre, des secrétions…

De nombreux animaux (poisson, serpent, oiseaux, lion…) jouent un rôle majeur dans
les mythes des continents où ils sont présents.

IV- Notions d’Ethnomédecine, ethno-pharmacie, ethnopsychiatrie

1) Ethnomédecine

Le terme ethnomédecine a été forgé dans les années 1960 par des chercheurs en
ethnosciences par analogie avec d’autres termes et disciplines alors émergentes comme
l’ethnobotanique ou l’ethnozoologie (Walter 1981). L’ethnomédecine est, selon les chercheurs,
définie de deux manières. En sciences humaines, elle est souvent considérée comme une
branche de l’anthropologie médicale. Elle se définit comme l’étude des médecines
traditionnelles et de leurs logiques internes en termes de conduites thérapeutiques, de discours
produits et de représentations du corps, de la santé, de la maladie, de la naissance, de la mort et
du malheur, incluant le rapport entre santé et sacré ou santé et magie. Serge Genest définit
l’ethnomédecine comme « l’ensemble des croyances et des pratiques relatives à la maladie dans
chaque société » (1978 : 24). En médecine, elle est fréquemment définie comme la synthèse qui
peut être effectuée entre médecine occidentale et médecines traditionnelles des pays non
occidentaux. L’approche ethno médicale est dans ce dernier cas une approche holistique,
pluridisciplinaire, qui intègre à la fois ethnobotanique, ethnologie et ethnopharmacologie.

W.H. Rivers fut l’un des premiers chercheurs à s’intéresser à la manière dont on pouvait
se soigner dans d’autres cultures que la culture occidentale. Dans son article intitulé « Medicine,
Magic and Religion » (1917), il a montré que la médecine s’insère au cœur de l’organisation
sociale et qu’elle est indissociable d’autres aspects de la culture ; qu’il y a une logique interne
à chaque système médical et que les pratiques des sociétés que l’on appelait à l’époque «
sociétés primitives » prennent un sens par rapport au contexte dans lequel elles émergent et par
rapport au système de croyance présent dans la société. Rivers nous apprend donc que la
médecine traditionnelle fait partie de la culture d’un peuple, au même titre que la langue, les
techniques, les rites… mais aussi que des conceptions médicales qui peuvent nous sembler
lointaines, voire incohérentes, n’en sont pas moins basées sur un système de pensée qui prend
son sens par rapport à la culture au sein de laquelle il émerge.

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Ackerknecht est également considéré comme un précurseur. Il a ceci de particulier que,
comme Rivers (qui était également psychiatre), il était médecin et qu’il est ensuite venu à
l’anthropologie. Une série d’articles publiés dans les années 1940 font paraître Ackerknecht
comme l’un des pionniers en matière de réflexion générale sur les systèmes médicaux non
occidentaux. Par exemple, dans un article publié en 1945, il montre (avec une approche qui
pourrait être qualifiée avant l’heure d’ethno pharmacologique) que divers remèdes présents
dans les médecines traditionnelles contiennent des composants chimiques similaires à ceux
utilisés dans la médecine occidentale. Outre-Atlantique, les recherches en ethnomédecine sont
également marquées, dans les années 1950, par les travaux de Benjamin Paul (1955). Celui-ci
va au-delà de la tentation de comparer les médecines non occidentales aux médecines
occidentales et considère que, pour comprendre les logiques propres à un système médical, il
convient de penser la médecine comme le font les membres des communautés concernées.

Serge Genest définit différents axes de l’ethnomédecine :

Le premier porte d’une certaine façon sur une vision globale des composantes
généralement reconnues dans les systèmes médicaux non occidentaux : biologique,
psychologique et sociale. Ces trois aspects apparaissent autant en rapport avec la conception de
la maladie qu’avec le traitement qui lui est rattaché. Le second axe découpe la réalité médicale
selon l’orientation première des disciplines qui en font leur objet : empirique (la pharmacie),
symbolique (l’anthropologie), ethno scientifique (la botanique). Enfin, on reconnaît à
l’ethnomédecine un contenu qui peut se diviser de la manière suivante : les croyances
médicales, les traitements, les thérapeutes, les descriptions des maladies et les contextes dans
lesquels elles apparaissent.

Serge Genest ajoute que ce terme recoupe, de manière plus large, « tout comportement
relatif à la maladie et à son traitement », et que chaque médecine comporte tant un volet «
populaire » (volk medicin) qu’un volet « savant », ce qui implique que toute recherche en
ethnomédecine doit envisager l’analyse de l’un et de l’autre (1978).

Il est donc nécessaire, en ethnomédecine, d’étudier, selon les critères propres aux
médecines investiguées, les savoirs locaux en matière de représentations du corps, les
traitements (incluant la pharmacopée), les thérapeutes, les descriptions de maladies et les
contextes médicaux, ce qui implique également de se pencher sur d’autres aspects du lien entre
les logiques corporelles et les logiques sociales, comme, par exemple, la manière dont les
savoirs sont gérés dans les médecines traditionnelles (Pourchez 2011). De plus,

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l’ethnomédecine qui, jadis, ne se penchait que sur les médecines non occidentales, tend de nos
jours à étudier toutes les médecines (y compris la biomédecine), dans tous les lieux de la planète
et à toutes les époques.

L’ethnomédecine a influencé d’autres branches de l’anthropologie médicale, comme par


exemple l’ethnopsychiatrie, dont Georges Devereux est considéré comme le fondateur (1970).
Il est en effet le premier à considérer le patient comme un être inséré dans un milieu à la fois
familial mais surtout culturel, marqué par les représentations locales de la médecine ou des
médecines traditionnelles. À sa suite, Tobie Nathan (Nathan et Stengers 1995) s’inspire, dans
ses consultations d’ethnopsychiatrie, des thérapies mises en place par les guérisseurs dans les
médecines non occidentales.

L’ethnomédecine est actuellement en pleine expansion. Plusieurs cursus ont été ouverts
par exemple à l’île de la Réunion ou à Paris et renouvellent l’approche en faisant le lien avec
d’autres ethnosciences comme l’ethnobotanique ou l’ethnopharmacologie. Enfin, depuis la fin
de l’année 2019, diverses médecines traditionnelles suscitent l’intérêt des laboratoires dans la
lutte contre le Covid 19 avec plusieurs essais cliniques en cours, notamment en médecine
chinoise ou dans le domaine de la phytothérapie (avec par exemple les essais en cours à partir
d’Artemisia annua).

2) Ethno-pharmacie

L’ethnopharmacologie est comme déjà définie plus haut, l’étude scientifique


interdisciplinaire de l’ensemble des matières d’origine végétale, animale ou minérale, et des
savoirs ou des pratiques s’y rattachant, que les cultures vernaculaires mettent en œuvre pour
modifier les états des organismes vivants à des fins thérapeutiques, curatives, préventives ou
diagnostiques.

L’ethnopharmacologie s’intéresse aux médecines traditionnelles et aux remèdes


constituant les pharmacopées traditionnelles qui a pour objectifs :

✓ Le recensement et la compréhension des pratiques et représentation relatives à la santé


et à la maladie ;

✓ L’évaluation de l’efficacité thérapeutique des remèdes traditionnels ;

✓ Les programmes de développement favorisant l’utilisation des ressources locales pour


la préparation de médicaments à base de plantes.

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Très schématiquement un programme d’ethnopharmacologie mis en œuvre dans une
région particulière se déroule en trois temps

- un travail de terrain destiné à recenser les savoirs thérapeutiques,

- un travail en laboratoire visant à évaluer l’efficacité thérapeutique des remèdes


traditionnels,

- un programme de développement de médicaments traditionnels préparés avec des


plantes cultivées ou récoltées localement.

La pharmacologie traditionnelle est plus globale que la pharmacopée occidentale dans


la mesure où elle est :

- Physique
- Métaphysique
- Sacrée
- Spirituelle
- Généralisée et spécialisée.

Si l’OMS affirme que plusieurs pays font appel à la médecine traditionnelle, alors il est
important de s’interroger sur le sort de l’ethnophamarcie tout au moins à partir de ses
composantes dans le choix thérapeutique des Africains ; des organismes internationaux en
charge de la santé des populations. Ici et là, fascinés par les atouts et les exploits de la médecine
conventionnelle, nombreux sont ceux qui pensent en leur avenir qu’en voyant cette forme de
médecine.

Elle est préventive et normative parce que globale et holistique intégrant l’organe dans le corps
total ; le patient dans sa famille, dans la société et la société dans la nature. Ses nosologies
débordantes de la définition de la société et de la maladie liée, opposée par l’OMS, pour inclure
le physique et extra-physique, l’individuel et le groupe ; conséquemment ces thérapies
apparaissent en une logique rationnelle liant le physique au métaphysique, l’humain à l’extra-
physique au cosmos.

3) Ethnopsychiatrie

L’ethnopsychiatrie (ou psychiatrie transculturelle, de l'anglais transcultural psychiatry)


est un domaine de recherche partageant objets et méthodes tant avec la psychologie clinique
qu'avec l'anthropologie culturelle. L’ethnopsychiatrie s'est intéressée aux désordres

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psychologiques en rapport à leur contexte culturel d'une part, aux systèmes culturels
d'interprétation et de traitement du mal, du malheur et de la maladie d'autre part. Cette démarche
clinique a connu une extension, engendrant des dispositifs originaux de prise en charge des
souffrances psychologiques des populations migrantes. L’anthropologie politique critique le
lien de l'ethnopsychiatrie avec la psychiatrie coloniale ainsi que son culturalisme.

Georges Devereux (1908-1985) est considéré comme le père fondateur de la discipline.


Si l'anthropologue et psychanalyste hongrois Géza Róheim (1891-1953) a été successivement
anthropologue et psychanalyste, s'il a souvent appliqué des grilles psychanalytiques aux
phénomènes anthropologiques et quelquefois des interprétations anthropologiques à certaines
problématiques psychiatriques, il n'a jamais fait d'ethnopsychanalyse.

Devereux appelait ethnopsychiatrie le domaine de recherche et ethnopsychanalyse la


méthode afférente. Il a affirmé, à la suite de Ralph Linton, que la culture prescrivait à ses
membres « la bonne façon d'être fou ». C'est comme si la société énonçait : « Vous ne devez
pas être fou, mais si toutefois vous le devenez, voici la bonne manière de l'être ».

V- Les pratiques en milieu traditionnel

Les consommateurs ont recours à la médecine traditionnelle pour différentes raisons.


Les croyances culturelles en sont peut-être encore la raison majeure. Cependant, les personnes
résidant dans les zones rurales et reculées dans les pays en développement recherchent souvent
les systèmes traditionnels de médecine comme service de santé de première intention, parce
que ce sont les seules formes de soins de santé disponibles et abordables. Certains patients
peuvent avoir recours à la médecine traditionnelle parce qu'ils ont été déçus par la médecine
moderne. Dans tous ces cas, l'efficacité de la médecine traditionnelle et la satisfaction du
consommateur sont importantes pour que l'intérêt du consommateur à l'égard de la médecine
traditionnelle se maintienne ou augmente.

La médecine traditionnelle et l'éducation sanitaire traditionnelle, notamment les


exercices traditionnels, contribuent de façon significative à promouvoir la santé et à améliorer
la qualité de vie d'un grand nombre de communautés.

Bien que la médecine traditionnelle joue un rôle important en tant que service de santé
de première intention, elle peut dans certains cas être cause de retards dans l'obtention d'un
traitement auprès d'un professionnel de santé. De plus, certains cas se situent au-delà de la
connaissance et de la capacité des médecins traditionnels.

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Les types de pratiques varient. Dans certains pays, notamment en Chine, au Japon, en
République démocratique populaire lao, en Mongolie, en Nouvelle-Zélande, en République de
Corée, aux Philippines, à Singapour et au Viet Nam, la médecine traditionnelle est pratiquée
non seulement dans les soins de santé primaires mais également dans les hôpitaux assurant les
soins secondaires et tertiaires. Dans d'autres pays, la médecine traditionnelle est utilisée
essentiellement dans un contexte familial et communautaire.

Il faut souligner que, dans la période prémoderne, les médecins traditionnels ne


dispensaient les soins qu'aux patients appartenant à leur communauté ou résidant dans des
communautés auxquelles ils pouvaient se rendre à pied ou par un moyen de transport simple.
Grâce à l'évolution des modes de transport et de communication modernes, le champ d'action
des médecins s'est considérablement élargi dans la plupart des pays. Les dernières modifications
apportées à la pratique de la médecine traditionnelle soulèvent de nouveaux défis que les
médecins traditionnels doivent relever. Ils peuvent dispenser des soins à des patients se trouvant
en dehors de leurs propres communautés et pour eux, assurer la prise en charge de leurs patients
peut ne pas être aussi facile qu'avant. Le fait que les médecins puissent pratiquer en dehors de
leurs propres communautés renforce la nécessité, pour le public, de pouvoir se renseigner sur
les qualifications du médecin.

 Croyance et santé

Ce qui fait l’autorité des croyances religieuses est le partage ; elles mobilisent des
ressources affectives importantes et servent à donner du sens à la maladie et à la guérison.

Toutes les religions et spiritualités entretiennent des liens avec la fragilité existentielle,
la souffrance et la maladie. Pour certaines religions, la maladie désigne un individu isolé, dans
une conception individualiste de la santé (christianisme, judaïsme, maladie comme preuve
individuelle de foi).

Pour d’autres religions ou cultures religieuses, le malade est celui qui, par ses
symptômes, révèle la maladie du groupe auquel il appartient (Afrique, sociétés traditionnelles,
de type animiste ou chamaniques).

 Le Rite

Pour Claude Lévi-Strauss, le rite c’est la vie sérieuse et tangible.

C’est l’ensemble de conduites répétitives et conditions destinées à entrer en relation


avec les puissances sacrées.

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Il n’est formellement important que du moment où il est fait dans l’ordre.

Ces différentes fonctions sont :

- Répondre au besoin d’agir : le rite est une structuration anthropologique qui permet de
mettre de l’action là où la vacuité serait insupportable car non structurante de la vie
individuelle et collective ;
- Sécurisante : atténuer l’angoisse de l’homme face à diverses situations incertaines ;
- Cathartique : permet la liquidation collective des affects (émotions) ;
- Intégrative : permet à un groupe de réaffirmer périodiquement ses valeurs.

 Le Sacré

Il permet de créer une séparation morale entre ce qui relève du monde humain et le
monde divin. Il est mis en visibilité par des objets (symboles) ;

Une chose est sacrée tant qu’elle renvoie à une autre chose (domaine divin) ;

Le contact avec le sacré exige un minimum de précautions rituelles.

 Le Dogme

C’est une affirmation incontestable et fondamentale, la ligne de conduite à respecter en


matière d’interprétation des écritures sacrées (religion d’autorité).

 La Foi

Dans la religion, c’est surtout l’affaire du rapport du croyant à sa foi


(confiance/conviction intime). Le croyant muni de sa foi n’est pas celui qui croit que Dieu
existe, mais qui croit en Dieu.

Par rapport à la santé :

- Le judaïsme pense que la maladie est un devoir de guérison et épreuve de la foi


- Le christianisme pense que la maladie est l’épreuve de la foi ;
- L’islam stipule que la maladie est un manquement aux commandements (ou un
déséquilibre dans l’ordre voulu par Dieu) mais n’est pas envoyé par Dieu.
- La religion traditionnelle Africaine pense que la maladie est un malheur causé par un
tiers (sorcellerie, pouvoir ancestrale).

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 Islam et santé

Dieu n’est pas représenté comme la directe de l’épreuve de la maladie ; par contre la
santé est un bienfait de Dieu et le devoir du musulman est de préserver ce bienfait notamment
par l’hygiène. Il distingue la maladie organique et celle psychique où l’origine est naturelle ou
surnaturelle (sorcellerie, djinns). Il a pour principe de base la quête du savoir et de la science.

 Santé et culture maghrébine


Elle distingue la médecine occidentale scientifique et la médecine populaire (tradition
orale) où tomber malade n’est pas un phénomène naturel.

L’une des principales éthologie traditionnelle repose sur le pouvoir de l’Ain (mauvais
œil) qui désigne l’activité maléfique de l’œil qui agit directement sur la victime (capacité de
faire du mal rien qu’avec le regard). Contrairement à la sorcellerie, l’Ain ne nécessite aucun
support, aucune manipulation, aucun rituel pour nuire ; manifestement d’un sentiment
d’admiration qui se transforme en sentiment de malveillance (retournement de la pulsion en son
contraire, tout le monde est capable du mauvais œil).

 Santé et religion traditionnelle


La religion traditionnelle Africaine attribue une âme aux phénomènes naturels visibles
et invisibles et au règne animal et végétal.

 Conception de la maladie en milieu traditionnel négro-africain

A l’origine de cette conception se trouve le fondement même de la médecine


traditionnelle ; la maladie est considérée comme signe matériel d’un défaut d’harmonisation
entre un être vivant et son corps social, entre une personne et son environnement visible ou
invisible. Ce signe est lui-même l’expression d’un châtiment que la nature impose à celui qui
transgresse une loi de la société, l’environnement matériel ou immatériel qui par ce fait cause
la rupture de l’équilibre normal dans des phénomènes naturels ; mais la maladie peut être vécue
comme le résultat d’une agression provoquée par un sorcier, cet homme aux connaissances
occultes capable de mobiliser les éléments invisibles pour attenter à la vie d’un autre. Enfin la
maladie peut être vécue comme un message d’élection ; dans ce cas, les manifestations de
l’affection prennent la forme d’une affection psychique. En effet, le génie se rend fou celui qui
l’a choisi comme son porte-parole, son prêtre et qui refuse de se plier à sa volonté. Ainsi dont
la maladie n’a pas d’existence en soi dans la mesure où son origine est surnaturelle tout au
moins.

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 Sorcellerie en Afrique

Terme emprunté à des cultures étrangères, la sorcellerie recouvre en Afrique deux


réalités très distinctes qui visent cependant un but identique : nuire à l’autre, nuire au double de
l’autre (sorcellerie anthrophagique), nuire à l’autre dans son corps (magie noire).

VI- Différents types de médecine alternative

Les médecines alternatives et complémentaires perçoivent le corps, la santé et la


maladie différemment. Les médecines alternatives et complémentaires :

• S’intéressent à la personne malade et évaluent la maladie d’une façon globale en tenant


compte des aspects physique et psychique, des prédispositions, de l’environnement, etc. Cette
approche leur vaut l’appellation courante de “médecine holistique” ;

• S’intéressent aux causes de la maladie ;

• Utilisent des moyens naturels comme l’alimentation, les exercices, les plantes
médicinales et les remèdes homéopathiques pour aider le corps à se guérir par lui-même ;

• Accordent une grande importance à la relation entre le ou la médecin (e) et le patient


ou la patiente, ce qui implique que les consultations soient plus longues ;

• Visent au travers des consultations l’éducation, la prévention, l’auto santé et l’“auto


guérison” dans sa globalité ;

• S’appuient souvent dans le choix des traitements et des médicaments sur des savoirs
traditionnels millénaires ou centenaires qui n’ont pas nécessairement fait l’objet de recherches
scientifiques. Toutefois, un nombre toujours croissant d’études sont effectuées sur des
traitements et “médicaments” pratiqués par ces médecines.

Les patients utilisant les médecines parallèles lorsqu’ils tombent malade déclarent le
faire car ce type de thérapies n’implique pas de traitement avec des médicaments ou des
produits chimiques et parce que les effets secondaires sont moindres. De plus ils y ont recours
lorsque la médecine allopathique n’a pas réussi à les soigner. Alors que les patients en bonne
santé utilisant les médecines parallèles disent s’en servir afin d’améliorer leur bien-être et éviter
de tomber malade.

On distingue entre autre :

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- ACUPUNCTURE : Thérapie naturelle appartenant à la médecine traditionnelle chinoise
et qui consiste en l’insertion d’aiguilles fines à des points précis sur le corps afin
d’assurer le bon fonctionnement des organes.
- AYURVEDA : Médecine indienne holistique. Science de la longévité et de la santé
proposant un bien-être durable dans la vie individuelle, familiale et sociale. Elle remet
l'homme dans sa dimension physique et spirituelle. Elle consiste en une approche
diététique, un traitement à base d’herbes et la méditation pour la prévention des maladies
et la guérison des douleurs, le rétablissement de l’équilibre physiologique et le
renforcement des organes et des systèmes fonctionnels.
- BIOÉNERGÉTIQUE : Étude physiologique de la transformation de l’énergie à travers
un corps vivant en vue de relâcher les tensions et débloquer les émotions.
- CHIROPRATIQUE : Approche manuelle holistique promouvant un maintien de la santé
humaine par le diagnostic, le traitement et la prévention de déficiences fonctionnelles.
Elle concentre son intervention sur l'intégrité du système nerveux en relation avec tous
les autres systèmes du corps humain, sains ou malades, tout en portant une attention
particulière à la colonne vertébrale qui l'abrite.
- CHROMOPUNCTURE : Thérapie dérivant de l’acupuncture utilisant un laser au lieu
des aiguilles dans le but de débloquer la circulation du Qi.
- DO-IN : Ensemble de pratiques énergétiques basées sur le massage ou l'auto massage
de points le long de méridiens, les étirements, les postures et le mouvement afin de
rétablir le flux énergétique pour un corps en harmonie.
- FLEURS DE BACH : Florithérapie à base d’essences de fleurs. Cette méthode doit
permettre de traiter les états émotionnels responsables des maladies physiques et
favoriser ainsi l’auto-guérison. Les remèdes qui en découlent, visent à traiter l'humeur
du patient et non ses symptômes physiques.
- FOCUSING : Type de psychothérapie qui permet d'évoluer à partir de ce qui se passe
en soi (du senti).
- HELLERWORK : Éducation somatique et exercices physiques basés sur le caractère
inséparable du corps et de l’esprit. Le but étant de rétablir l’équilibre naturel du corps.
- HOMÉOPATHIE : Médecine naturelle qui traite les patients avec des agents (à petites
doses très diluées) pouvant reproduire des symptômes semblables à la maladie traitée
sur une personne saine.

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- HYDROTHÉRAPIE : Ensemble de pratiques de soin, de remise en forme reposant sur
l’utilisation thérapeutique des propriétés physiques ou chimiques de l’eau avec ou sans
produits tonifiants, vivifiants ou relaxants.
- HYPNOSE : État de conscience modifié provoqué par suggestion, permettant à
l’inconscient de se libérer des entraves et des blocages du conscient et de se manifester
de façon autonome.
- IRIDOLOGIE : Type de réflexologie diagnostique qui consiste à lire sur l’iris les signes
ou les signes précurseurs de certaines pathologies.
- JIN SHIN JYUTSU : Ancien art oriental d’harmonisation de l’énergie vitale dans le
corps. Il implique l’application des mains pour équilibrer le flux énergétique du corps.
- KINÉSIOLOGIE : Thérapie manuelle fondée sur l’étude du mouvement dont l’objectif
est d’apprendre comment son corps réagit au stress et aux tensions afin de pouvoir traiter
la perturbation et de rétablir la circulation de l’énergie.
- MAGNÉTISME : Application d'aimants sur le corps pour soulager la douleur et traiter
des problèmes de santé. Cette méthode thérapeutique se base sur le contrôle du champ
d’énergie (aura) dont le corps est entouré.
- MAHARISHI : Technique de méditation transcendantale pour diminuer le stress et
développer son potentiel mental et physique.
- MASSAGE CALIFORNIEN : Massage psychocorporel relaxant qui privilégie de
grands mouvements lents et enveloppants qui couvrent tout le corps favorisant ainsi la
prise de conscience du schéma corporel et l'établissement d'un nouvel équilibre.
- MASSAGE SUÉDOIS : Massage classique consistant en frottement, compression, ainsi
que frappes à des endroits ciblés. Il favorise une détente musculaire et ligamentaire
profonde tout en stimulant l’ensemble des systèmes qui permettent au corps de se
rééquilibrer naturellement.
- MÉDECINE HOLISTIQUE : Traitement de la personne en entier (esprit et émotion).
- MÉDECINE NATUROPATHIQUE : Ensemble des thérapies basées sur des remèdes
naturels tels que : nutrition, hygiène de vie, phytothérapie, massages etc.…Le but étant
de rééquilibrer le fonctionnement de l'organisme grâce à une bonne qualité de vie et un
environnement sain.
- MÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE : Science qui prétend que l’être humain
appartient à l’univers et qui vise la bonne circulation de l’énergie (le Qi).
- MÉSOTHÉRAPIE : Micro-injections simultanées dans le derme et l’hypoderme de
petites quantités de médicaments allopathiques avec un appareil à aiguilles. Elle

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diminue le pourcentage d’effets secondaires dus à l’absorption des médicaments par
voie orale.
- MÉTHODE FELDENKRAIS : Système d’éducation dynamique qui favorise
l’apprentissage du mouvement juste afin de prendre conscience de notre corps et
développer une meilleure intégration fonctionnelle des facultés mentales et physiques.
- MÉTHODE PILATES : Entraînement physique servant à améliorer le rendement
musculaire et réunissant la philosophie de l’exercice occidental (musculaire) avec
l’oriental (contrôle corporel et fluidité).
- MÉTHODE ROSEN : Approche manuelle basée sur la lecture du corps pour une
relaxation profonde passant par l’écoute avec les mains afin d’éveiller la conscience
physique et émotionnelle du patient.
- MÉTHODE TRAGER : Méthode basée sur la rééducation par le mouvement et ayant
comme but d'atteindre l'esprit par l'intermédiaire du corps. Elle consiste à transmettre, à
travers le toucher et certaines mobilisations, ce qu'offrent les tissus dans leur état idéal
et d'apprécier la détente.
- MUSICOTHÉRAPIE : Utilisation de la musique comme outil thérapeutique de base,
pour rétablir, maintenir ou améliorer la santé mentale, physique et émotionnelle d'une
personne.
- MYOTHÉRAPIE DE BONNIE PRUDEN : Méthode conçue pour alléger la douleur,
pour le relâchement musculaire et pour améliorer la circulation en pressant sur des
points musculaires précis.
- OHASHIATSU : Thérapie dérivée du Shiatsu dans laquelle le thérapeute, pour exercer
des pressions, doit travailler avec le poids de son corps et celui du receveur, d'une façon
contrôlée mais sans effort. Le travail énergétique passe par la détente et le bien-être du
thérapeute qui sera transmis au receveur.
- OSTÉOPATHIE : Approche manuelle regroupant un ensemble de pratiques qui se
proposent de diagnostiquer et de traiter les dérangements articulaires ainsi que leurs
conséquences locales et à distance. Tout l’art d’un bon ostéopathe consiste à voir si « ça
bouge », auquel cas tout va bien, à détecter d’où vient la panne et à rectifier le
positionnement de la pièce défaillante quand « c’est raide » et que « ça fait mal ». La
manipulation du corps par le praticien favorise l’auto-guérison par restauration des
rapports normaux dans les articulations lésées.
- PHOTOTHÉRAPIE : Traitement contre les troubles affectifs saisonniers basé sur
l’exposition plus ou moins longue à une forte luminosité.

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- PHYTOTHÉRAPIE : Approche thérapeutique utilisant des plantes médicinales dans
leur intégralité pour leurs propriétés thérapeutiques.
- POLARITÉ : Art et science du balancement de l'énergie vitale dans le corps (par une
thérapie basée sur une forme de Yoga, un dialogue et une diététique) dont le but est de
permettre à cette énergie de circuler librement dans l'organisme.
- PRANAYAMA : Technique dérivant du Yoga et qui favorise le contrôle de l’énergie
de la vie par des exercices de respiration.
- QI GONG : Pratique basée sur la médecine traditionnelle chinoise qui favorise une
maîtrise de l’énergie (le Qi) par un ensemble d'exercices (mouvements, exercices
respiratoires, relaxation mentale), visant à aider le patient à se guérir lui-même.
- REBIRTH : Méthode de développement personnel permettant de revivre le traumatisme
émotionnel de la naissance afin de se libérer et de s’épanouir aussi bien affectivement
qu’intellectuellement.
- RÉFLEXOLOGIE : Thérapie manuelle agissant par pression de points sur le pied (carte
du corps) visant à libérer des canaux d’énergie reliés à des organes/muscles.
- REIKI : Méthode de relaxation et de guérison naturelle basée sur le magnétisme des
mains. Rétablissement du « Qi » par canalisation de l’énergie de l’univers à l’aide des
mains pour le renforcement des capacités naturelles du corps à s’auto-soigner.
- RÉTROACTION BIOLOGIQUE : Technique de relaxation utilisée dans le traitement
de plusieurs affections et qui permet à une personne de visualiser les tensions présentes
dans son corps à l’aide d'appareils électroniques auxquels elle est reliée.
- SCIENCE DE GUÉRISON BARBARA BRENNAN : Combine les techniques de
guérison par imposition des mains avec le spirituel et des techniques de psychothérapie
pour permettre au patient de vivre sa vraie nature. Elle agit sur quatre dimensions : le
physique, l’aura, la dimension de l’intention et l’essence pure.
- SHIATSU : Approche énergétique holistique qui repose sur la pratique de la médecine
traditionnelle chinoise. On utilise les pouces et les paumes des mains pour faire
pression en certains points du corps humain le long de méridiens afin de stimuler et
rééquilibrer la circulation énergétique du corps. Elle comprend également des
techniques d’étirement, d’oscillations et de mobilisations basées sur le pouvoir d’auto-
guérison du corps.
- SOPHROLOGIE : Science de l’harmonie et de la conscience dont le but est
l’épanouissement de l’être et la transformation positive de son existence à l’aide de
différentes techniques psychosomatique (suggestion, yoga, zen…).

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- YOGA : Discipline hindoue promouvant l’union de la conscience individuelle avec la
conscience universelle. Elle permet l’épanouissement physique et psychique d’une
personne à base d’exercices de respiration, de contrôle du souffle et de postures
caractéristiques.
- ZEN : Méditation et philosophie menant à la réalisation du soi.
- ZERO BALANCING : Système de travail manuel effectué sur le corps ayant pour but
d'aligner l’énergie corporelle sur la structure physique.

VII- Partenariat médecine moderne et médecine traditionnelle

La médecine officielle ou moderne, elle a connu un essor fulgurant au XXe siècle, est
soutenue par le discours biomédical dominant. La médecine officielle :

• S’intéresse surtout à la guérison des maladies ;

• Traite les symptômes à l’aide, entre autres, de médicaments et de la chirurgie ;

• Fonctionne selon la loi des contraires, c’est-à-dire que le traitement doit entraîner
l’effet inverse de la maladie ;

• Est une médecine spécifique, c’est-à-dire qu’elle traite des parties précises du corps,
plutôt que de s’orienter sur la globalité de la personne et sur les causes psychologiques ou
environnementales de la maladie ;

• Adopte une approche “mécanique” dans le sens où tout diagnostic de maladie


spécifique correspond à un traitement spécifique ; (Servan-Schreiber, 2003, p. 243).

• A recours à des médicaments qui doivent avoir été testés selon des règles scientifiques
précises. Par exemple lors d’essais cliniques dits en “double insu” (double blindou “double
aveugle”), les réactions de deux groupes d’individus choisis au hasard sont comparées. Sans
que personne dans les deux groupes connaisse le contenu de ce qu’il absorbe, un groupe prend
le médicament à l’étude et l’autre, un placebo.

La raison d’être de la médecine traditionnelle apparait à la fin des études menées dans
le monde dans le cadre de la collaboration médecine traditionnelle et médecine moderne. Il a
été dit que les activités prévues en médecine traditionnelle sont les suivantes et impliquent que
les soins de santé primaires soient menés dans une activité d’éducation sur les problèmes de
santé :

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- Apprendre aux gens à les éviter et à les résoudre ;
- Aider à améliorer la situation nutritionnelle en donnant des informations sur le régime
équilibré, allaitement au sein et la culture des légumes de fruits dans les potagers ;
- Promouvoir la distribution sure et la salubrité du milieu, et notamment construction et
utilisation des latrines, d’hygiène personnelle ainsi que la préparation et le stockage des
aliments dans les bonnes conditions ;
- Améliorer la santé maternelle et infantile par la planification familiale, la surveillance
de la grossesse et la détection des anomalies, soins prénatals, techniques de base de
l’accouchement anormale. La distribution des contraceptifs oraux et l’envoi des femmes
dans un centre pour l’application d’autres méthodes de régularisations e la fécondité ;
- Favoriser la vaccination contre les principales maladies infectieuses et notamment, faire
vacciner dans les dispensaires les enfants de moins de 5ans contre les maladies de
l’enfance ;
- Favoriser la prévention et l’endiguement des maladies locales telles que tuberculose,
lèpre, paludisme, malnutrition ;
- Assurer le traitement des maladies et des blessures courantes, premiers secours et la
prévention des accidents ;
- Fournir les médicaments essentiels notamment le paracétamol, et d’autres médicaments
de premier secours et gérer les officines de médecine de base.

Cependant plusieurs obstacles ont entaché cette relation :

- La non reconnaissance de la valeur des thérapeutes traditionnels


- La non reconnaissance des rôles qu’ils pourraient jouer dans les soins de santé primaire
si bien que le climat n’est pas favorable à la collaboration avec les personnels de santé
par certains gouvernements.

Tout cela contribue ainsi à renforcer le mystère entourant la pratique traditionnelle.

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Conclusion
L’importance de la médecine traditionnelle dans notre système de santé n’est plus à
démontrée ; loin d’être les soins de rabais, elle constitue le 1er recours de la majorité des
populations à partir des plantes médicinales. La médecine dite moderne a pu mettre sur pied
de très nombreux médicaments en laboratoire. L’objectif santé pour tous ayant pour but la
couverture sanitaire universelle dans tous les pays à l’horizon 2030 est le meilleur moyen
d’améliorer la santé pour tous. La mise en œuvre des mesures concrètes doit faire suite aux
engagements de principe et les progrès doivent passer par des actions au niveau des
systèmes nationaux de santé et des ressources propres dédiées à ces actions. La médecine
traditionnelle n’en est qu’une partie, même si elle en est une partie importante. N’oublions
pas que chaque personne, quelle qu’elle soit et où qu’elle vive, puisse bénéficier des services
de santé dont elle a besoin sans avoir à faire face à des difficultés financières.

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