SESSION 2013

UE 120 – COMPTABILITÉ APPROFONDIE

Durée de l’épreuve : 3 heures

Le corrigé comporte : 8 pages

Corrigé et barème sur 100 points

CORRIGÉ

Dossier n° 1 – La profession comptable (10 points)

1. La mission d’audit d’acquisition est-elle légale ou contractuelle ?

La mission d’audit d’acquisition est une mission contractuelle (elle n’est pas prévue par la loi). (1 point)

2. La profession d’expert-comptable peut-elle être exercée librement ? Vous argumentez.

La profession d’expert-comptable ne peut pas être exercée librement car c’est une profession règlementée.
Pour l’exercer, il faut, notamment, être titulaire du diplôme d’expertise comptable et s’inscrire à l’ordre des
experts-comptables. (1 point)

3. Dans le cadre de sa mission de révision des comptes annuels de la société HCR SA, quelle doit-être
l’attitude de M. Alex TERIEUR s’il découvre des faits de nature délictueuse ?

Seul le commissaire aux comptes peut révéler au procureur de la république les faits de nature délictueuse.
L’expert-comptable ne peut rien révéler car il est tenu au secret professionnel. Il devra, à terme, donner sa
démission. (1 point)

4. M. Alex TERIEUR doit-il rédiger un contrat pour réaliser l’audit d’acquisition dans la mesure où
il est déjà expert-comptable de la société HCR SA ?

La mission d’audit d’acquisition doit faire l’objet d’une lettre de mission spécifique car elle n’est pas prévue
dans le cadre de la mission de révision annuelle des comptes. (1 point)

5. Pour conduire sa mission d’audit, l’expert-comptable doit-il appliquer des normes ? Dans
l’affirmative, vous citez les types de normes à respecter.

Pour conduite sa mission d’audit, l’expert-comptable doit appliquer des normes professionnelles (NP). Il
devra respecter : (3 points)
 Des normes de comportement par respect du code de déontologie ;
 La norme de maîtrise de la qualité ;
1
  La norme anti blanchiment ;
 Et des normes professionnelles spécifiques à la mission.

6. La responsabilité de l’expert-comptable pourrait-elle être engagée suite au redressement fiscal ?

Dans l’affirmative, vous citez les responsabilités et les sanctions correspondantes.

L’expert-comptable pourrait voir engager sa responsabilité : (3 points)

 Civile : le client pourrait réclamer des dommages et intérêts ;
 Pénale si l’expert-comptable est complice, par exemple, d’un délit de publication de bilan inexacts
commis par le dirigeant de la société auditée. La sanction peut-être une amende et/ou une peine
d’emprisonnement ;
 Disciplinaire : l’ordre des experts-comptables pourrait infliger un avertissement, un blâme… si
l’expert-comptable n’a pas appliqué les diligences de l’ordre dans l’accomplissement de sa mission.

Dossier n° 2 – Contrats de longue durée (30 points)

1. Citer les différents changements comptables et donner un exemple pour illustrer chaque type de
changement comptable.

 Changement de méthode comptable : comptabilisation des engagements de retraite au passif,

activation des coûts de développement, passage de la méthode de l’achèvement à la méthode de
l’avancement… (1 point)
 Changement d’estimation et de modalités d’application : modification d’un plan d’amortissement car
l’utilisation est plus intensive…(1 point)
 Correction d’erreur : les indemnités de fin de carrière n’étaient pas comptabilisées pour une catégorie
de personnel, par erreur…(1 point)
 Changement d’options fiscales : l’entreprise comptabilise une provision règlementée pour la première
fois… (1 point)

2. Concernant le changement comptable intervenu au 1er janvier 2013 pour la société ALTEN :

a. Nature et justification.
Il s’agit d’un changement de méthode comptable justifié par l’adoption d’une méthode
préférentielle : la méthode de comptabilisation des contrats à long terme à l’avancement. (1
point)
b. Global et irréversible.
 Le changement est irréversible car il s’agit d’une méthode préférentielle. (0,5 point)
 Le changement est global par application du principe de permanence des méthodes.
(0,5 point)
c. Trois principes comptables remis en cause
 Le principe de permanence des méthodes car l’entité change de méthode comptable de
présentation et d’évaluation. (0,5 point)
 Le principe d’intangibilité du bilan car l’incidence du changement de méthode
comptable est comptabilisée dans les capitaux propres au 1er janvier de l’exercice de
changement de méthode. (1 point)
 Le principe de prudence car un bénéfice est constaté au fur et à mesure de
l’avancement. (0,5 point)

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 3. Présenter la ou les écritures enregistrées sur le contrat «Amadeus» en 2012 et en 2013.

Analyse du contrat au 31/12/2012

Degré d’avancement : (500 000 / 1 500 000) x 100 = 1/3
Chiffre d’affaires à l’avancement : 1.590.000 x 1/3 = 530 000.
Bénéfice au 31/12/2012 : CA à l’avancement + 530.000
Coût - 500.000
= 30.000

Au 31/12/2012, la société applique la méthode de l’achèvement et constate donc des en cours. (2 points)
31/12/2012
345 Prestations de services en cours 500.000
7135 Variation des en-cours de production de services 500.000

Le changement de méthode comptable au 01/01/2013 a une incidence sur le résultat.

Résultat au 31/12/2012 :
 selon la méthode de l’achèvement 0
 selon la méthode de l’avancement 30.000
incidence sur le résultat 30.000
incidence sur les capitaux propres 30.000

(8 points : 2 points par ligne x 4)

01/01/2013
706 Prestations de services 530.000
345 Prestations de services en-cours 500.000
110 Report à nouveau 30.000

Analyse du contrat au 31/12/2013

Degré d’avancement : (500 000 + 400.000) / 1 800 000 x 100 = 50 %
Chiffre d’affaires à l’avancement : 1.600 000 x 50 % = 800 000.
Perte au 31/12/2013 : CA à l’avancement + 800.000
Coût - 900.000
= - 100.000
Perte future = perte totale prévisionnelle – perte réalisée au 31/12/2012
= 200.000 – 100.000 = 100.000
(3 points)
31/12/2013
4181 Client, FAE 760.000
44581 TVA sur FAE 160.000
706 Prestations de services 800.000

(4 points)
31/12/2013
681 Dotations aux provisions 100.000
158 Provision pour risques 100.000

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 4. Déterminer le résultat de chaque exercice en justifiant vos calculs. Contrôler la cohérence
d’ensemble du résultat.

Résultat de chaque exercice

Résultat 2012
Coût des prestations -500 000
Variation des en-cours 500 000
Résultat (1,5 point) 0

Résultat 2013
Coût des prestations -400 000
Variation des prestations de services
(800.000 – 530.000) 270 000
Provisions -100 000
Résultat (1,5 point) -230 000

Incidence sur les capitaux propres du

changement de méthode 30.000

Résultat global sur le contrat

Prix de vente prévisionnel au
31/12/2013 1 600 000
Coût total prévisionnel au 31/12/2013 -1 800 000
(1 point) -200 000

Le cumul du résultat de chaque exercice donne bien le résultat d’ensemble du contrat. (1 point)

Dossier n° 3 – Passif – évènements postérieurs à la clôture de l’exercice - engagements financiers

(25 points)

1. Donnez la définition d’un passif.

Un passif est : (2 points)

 une obligation de l’entité à l’égard d’un tiers à la clôture de l’exercice,
 qui se traduira par une sortie de ressource probable sans contrepartie au moins équivalente attendue de
ce tiers sur les exercices suivants,
 dont l’évaluation est fiable,
 et qui a une valeur économique négative pour l’entité.

2. Donnez la définition d’un passif éventuel.

Un passif éventuel est une obligation de l’entité à l’égard d’un tiers : (2 points)
 dont il n’est pas probable qu’elle provoquera une sortie de ressources ;
 OU dont la sortie de ressources est liée à des évènements futurs incertains qui ne sont pas totalement
sous le contrôle de l’entreprise

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 3. Dressez la typologie des passifs.

On distingue quatre types de passif : (1 point)

 Les provisions pour risques et charges,
 Les charges à payer,
 Les dettes,
 Les passifs éventuels.

4. Donner la définition d’un évènement postérieur à la clôture de l’exercice.

Un évènement postérieur à la clôture de l’exercice est un évènement dont l’entreprise a pris connaissance entre
la date de clôture des comptes et la date d’arrêté des comptes, et qui a pris naissance durant l’exercice clos, ou
un exercice antérieur. (2 points)

5. Préciser les conditions pour qu’un évènement postérieur à la clôture de l’exercice entraine une
modification des comptes annuels.

Un évènement postérieur à la clôture de l’exercice qui a un lien direct et prépondérant avec l’exercice clos et
qui a une incidence financière mesurable, entraine une modification des comptes annuels. (2 points)

6. Justifiez en utilisant la définition d’un passif et, le cas échéant, d’un évènement postérieur à la
clôture de l’exercice, l’incidence sur les comptes annuels de l’engagement de caution de la SAS
TARENTINO au 31/12/2012 et au 31/12/2013. Comptabilisez les éventuelles écritures
d’inventaire.

Au 31/12/2012

L’engagement de caution de la SAS TARENTINO est un passif éventuel, puisqu'il correspond à une obligation
potentielle de l'entreprise à l'égard d'un tiers, la banque, résultant d'un évènement futur incertain, le non-
paiement de l'emprunt, qui n'est pas totalement sous le contrôle de l'entreprise. (3 points)

Un passif éventuel n’est pas comptabilisé mais doit faire l’objet d’une information dans l’annexe car il peut
avoir une grande importance pour l'appréciation de la situation financière de l’entreprise. (2 points)

Ce passif éventuel est comptabilisé en hors-bilan dans les engagements financiers donnés car l’entreprise tient
une comptabilité d’engagements financiers. (3 points)

31/12/2012
8091 Contrepartie du 801 500 000
8011 Avals, cautions, garanties 500 000

Au 31/12/2013

Les graves difficultés financières de SAS CAPRIO, constituent un évènement postérieur à la clôture de
l’exercice car la SAS TARENTINO a pris connaissance des difficultés financières de sa filiale entre la date de
clôture des comptes (31/12/2013) et la date d’arrêté des comptes (15/04/2014). Ces difficultés financières ont
pris naissance durant l’exercice 2013 à cause des ventes réalisées en 2013 avec des marges trop faibles. Cet
évènement postérieur a un lien direct et prépondérant avec l’exercice clos et a une incidence financière
mesurable. Il faut donc modifier les comptes clos le 31/12/2013. (3 points)

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Un passif sous forme d’une provision pour risques doit être constitué. En effet : (3 points)
 l'entreprise a une obligation à l'égard d'un tiers, la banque, à la date de la clôture ;
 la sortie de ressource est probable, sans contrepartie au moins équivalente attendue de la banque
après la clôture : il est probable que la SAS TARENTINO ait à rembourser l'emprunt suite à la mise en
jeu de la caution ;
 la sortie de ressource peut être estimée de façon fiable : il s'agit des montants de l'emprunt à
rembourser en 2014 ;
 L’échéance et montant sont fixés de façon non précise

31/12/2013
687 DAP - charges exceptionnelles 500 000
158 Autres provisions pour charges 500 000
(1 point)

L’engagement donné s’est transformé en un passif comptabilisé dans le bilan. Il faut donc annuler l’engagement
hors bilan. (1 point)

31/12/2013
8011 Avals, cautions, garanties 500 000
8091 Contrepartie du 801 500 000

Dossier n° 4 – Augmentation de capital et emprunt obligataire (35 points)

A. Augmentation de capital

1. Préciser la raison pour laquelle le prix d’émission est souvent inférieur à la valeur économique de
l’action avant augmentation de capital ?

Le prix d’émission est souvent inférieur à la valeur économique de l’action avant augmentation de capital pour
attirer de nouveaux actionnaires apporteurs de fonds nécessaires au développement de l’entreprise. (2 points)

2. La méthode d'enregistrement des frais d'augmentation de capital retenue par la société

LINCOLN est-elle la méthode préférentielle ? Préciser ce qu’est une méthode préférentielle et son
statut vis-à-vis des normes IFRS.

Les frais d’augmentation de capital sont imputés en priorité sur la prime d’émission. C’est la méthode
préférentielle. Sur décision de gestion, ils peuvent être maintenus en charges ou être comptabilisés à l’actif en
« 2013 - frais d’augmentation de capital». La méthode d'enregistrement des frais d'augmentation de capital
n’est donc pas la méthode préférentielle (2 points)

Une méthode préférentielle est une méthode comptable préconisée par le plan comptable général. Elle tend vers
les normes IFRS. (2 points)

3. Calculer la valeur théorique du droit préférentiel de souscription.

Pour souscrire aux 5.000 actions nouvelles qui ont une valeur économique unitaire de 300 € après augmentation
de capital, soit une valeur totale de 5.000 x 300 = 1.500.000 €, il faut :
 Décaisser : 5.000 actions x 200 € de prix d’émission, soit : 1.000.000 € ;
 Et posséder 10.000 DPS.
D’où l’équation : 10.000 DPS + 1.000.000 € = 1.500.000 €
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D’où : 1 DPS = 50 € (2 points)

4. Analyser l’augmentation de capital en reproduisant et remplissant le modèle en annexe sur votre

copie.

Capital Capital
Non Non
Pour 1 action Total Appelé appelé Pour 5,000 actions Total Appelé appelé
Nominal 100 € 25 € 75 € Nominal 500 000 € 125 000 € 375 000 €
Prime d'émission 100 € 100 € Prime d'émission 500 000 € 500 000 €
Prix d'émission 200 € 125 € 75 € Prix d'émission 1 000 000 € 625 000 € 375 000 €
(2 points)

5. Enregistrer les opérations dans les comptes de la société LINCOLN.

Enregistrement de l’augmentation de capital (3 points)

109 Actionnaires, capital non appelé 375.000
4563 Associés, capital appelé non versé 625.000
1011 Capital non appelé 375.000
1012 Capital appelé non versé 125.000
1041 Prime d’émission 500.000

Enregistrement de la libération du capital appelé (2 points)

512 Banque 625.000
4563 Associés, capital appelé non versé 625.000
1012 Capital appelé, non versé 125.000
1013 Capital appelé versé 125.000

6. Enregistrer les opérations dans les comptes de la société LEWIS

Pour acquérir 5.000 actions, LEWIS achète les 5.000 DPS qui lui manquent à leur valeur théorique, soit : 5.000
DPS x 50 € = 250.000 €. Le prix d’achat de ces DPS fait partie du coût d’acquisition des actions considérées
comme des titres de participation car le pourcentage de détention est supérieur à 10 % (présomption). (2 points)

261 Titres de participation 250.000

512 Banque 250. 000

LEWIS achète 5.000 actions au prix d’émission de 200 €, soit un coût d’acquisition de : 5.000 actions x 200 € =
1.000.000 €. LEWIS libère immédiatement : 5.000 x 125 € (3 points)

261 Titres de participation 1.000.000

512 Banque 625.000
269 Versements restant à effectuer 375.000

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 B. OBSA

7. Vous présentez les écritures de la société LINCOLN au 1er janvier 2013 et au 31 décembre 2013.

01/01/2013
512 Banque (5.000 OBSA x 1.000 €) 5 000 000
169 Prime de remboursement (5.000 x 50 €) 250 000
163 Emprunt obligataire (5.000 x 1.050 €) 5 250 000
(3 points)
31/12/2013
686 Dotation aux amortissements – financier (1 point) 62 500
169 Prime de remboursement [250.000 x (150 000 ÷ 600 000)] 62 500

661 Intérêts (5.000 x 1.000 x 3 %) (1 point) 150 000

512 Banque 150 000

8. Vous présentez les écritures de la société LINCOLN au 31 mars 2016 sachant que 4.000 bons sont
exercés.

31/03/2016
512 Banque (4.000 BSA x 2 actions x 300 €) 2 400 000
101 Capital social (4.000 BSA x 2 actions x
100 €) 800 000
1041 Prime d'émission (2 points) 1 600 000
4.000 BSA exercés

9. Vous présentez les écritures de la société LEWIS au 1er janvier 2013, au 31 décembre 2013 et au
31 mars 2016.

01/01/2013
506 Obligations (1,000 Obligations x 900 €) 900 000
508 BSA (1.000 BSA x 100 €) 100 000
512 Banque (1.000 OBSA x 1.000 €) 1 000 000
(2 points)
31/12/2013
512 Banque 30 000
764 Intérêts (1.000 x 1.000 x 3 %) 30 000
(2 points)
31/03/2016
503 Actions 70 000
512 Banque (100 BSA x 2 actions x 300 €) 60 000
508 BSA (100 BSA x 100 €) 10 000
(2 points)
668 Charges financières [ (1.000 - 100) x 100 € ] 90 000
508 BSA (2 points) 90 000