RÉGION EST

CADRE DE VIE ET MARASME

CULTUREL À EL EULMA (SÉTIF)

Les maux d’une cité

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 19 mai 2015
commerciale...
N°7486 - Vingt-cinquième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $.
ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ÉDITION DE L’EST LIRE L’ARTICLE L. BOURDIM EN PAGE 12

CHANGEMENT DANS LES ATTRIBUTIONS MINISTÉRIELLES

Ramtane Lamamra
remis en selle
● Le président Bouteflika a procédé, hier, à quelques ● Ramtane Lamamra se réapproprie les pleines
changements dans les attributions ministérielles liés prérogatives du ministère des Affaires étrangères et de
aux questions internationales quatre jours après la Coopération internationale. Abdelkader Messahel
un remaniement partiel du gouvernement. Ce est en charge, quant à lui, du ministère de Affaires
PHOTO : D. R.

revirement inattendu a étonné l’opinion publique. maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe.
LIRE L’ARTICLE DE HACEN OUALI EN PAGE 3 ET LES COMMENTAIRES DE ALI BAHMANE ET OMAR BERBICHE

HISTOIRE
PROCÈS EL KHALIFA BANK
19 MAI 1956
DJELLAB ET
LAKSACI PARMI LES LES ÉTUDIANTS
PREMIERS TÉMOINS
■ Le planning des auditions de témoins
AU RENDEZ-VOUS
établi pour les prochains jours par le juge
du tribunal criminel de Blida ne comporte
aucun nom d’anciens ministres, mais
d’employés de l’ex-El Khalifa Bank et de
DE L’HISTOIRE
hauts fonctionnaires de l’Etat.
LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI
EN PAGE 2

FLN
L’OPPOSITON
ANTI-SAADANI
RESTE ACTIVE
LIRE L’ARTICLE DE SALIM MESBAH EN PAGE 3

MINISTÈRE DE L’ÉNERGIE

UNE NOUVELLE
PHOTO : D. R.

FEUILLE DE ROUTE
■ Salah Khebri vient de succéder à Youcef Yousfi à la tête
du ministère de l’Energie. Apprécié des cadres du sec-
teur, le nouveau ministre a déjà annoncé la couleur de
son programme de travail, qui rompt complètement avec
le style de ses prédécesseurs en donnant les grandes
lignes de sa feuille de route.
19 mai 1956-19 mai 2015. L’Algérie, notamment la commu-
nauté universitaire, fêtera, aujourd’hui, une date historique :
le 59e anniversaire de la grève illimitée lancée par l’Union
générale des étudiants musulmans algériens (Ugéma) en
réponse à un appel du Front de libération nationale (FLN)
pour lutter contre l’ordre colonial. Des étudiants et des
lycéens, engagés politiquement, ont répondu massivement à
l’appel de l’Ugéma à déserter les bancs des universités et à
rejoindre les rangs de l’ALN et sa structure politique, le FLN.
(Suite en page 5) Madjid Makedhi

LIRE L’ARTICLE DE ALI TITOUCHE EN PAGE 9 LIRE ÉGALEMENT NOTRE DOSSIER EN PAGES 5, 6 ET 7

REPORTAGE
LA TUNISIE POST-BARDO

DE LA RÉVOLUTION
À LA RÉSISTANCE
PHOTO : D. R.

■ Par la force des choses, la révolution du Jasmin en Tunisie s’est transformée en résistance au terrorisme et à
l’obscurantisme. Aujourd’hui, notre voisin fait face à plusieurs dangers, particulièrement à une situation économique difficile.
LIRE LE REPORTAGE DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À TUNIS MUSTAPHA BENFODIL EN PAGES 14 ET 15

PROCÈS EL KHALIFA BANK
Djellab et Laksaci parmi les témoins
Le premier planning de l’audition
des témoins ne comporte aucun
nom d’ancien ministre. Le
président du tribunal criminel de
Blida a décidé d’entendre, jeudi
prochain, le caissier de la caisse
principale d’El Khalifa Bank et des
directeurs d’agence ayant purgé
leur peine. Samedi prochain, il
entendra l’administrateur
Mohamed Djellab, les inspecteurs
d’El Khalifa Bank, le frère de
Abdelmoumen et son ancienne
secrétaire. Dimanche, ce sera le
tour du gouverneur de la Banque
d’Algérie, Mohamed Laksaci, de
son ancien vice-gouverneur
Mohamed Touati, des membres
de la commission bancaire et de
l’expert Foufa qui a expertisé les
comptes d’El Khalifa Bank.
L
e président du tribunal criminel de
Blida a révélé, hier, la première liste
des témoins devant être entendus,
durant le week-end et le début de
la semaine prochaine. Ainsi jeudi
prochain, le tribunal entendra Akli
Youcef (caissier de la caisse principale) et
8 autres cadres de cette banque, dont les direc-
teurs d’agence qui ont purgé leur peine. Samedi,
le magistrat auditionnera 13 autres témoins dont
Mohamed Djellab (administrateur d’El Kha-
lifa Bank), les inspecteurs de la même banque,
le représentant du Trésor public de la wilaya de
Tipasa, le frère de Abdelmoumen Khalifa et
sa secrétaire. En début de semaine prochaine,
le tribunal entendra 6 témoins, à commen-
cer par Mohamed Laksaci (gouverneur de la
Banque d’Algérie), son ex-vice-gouverneur Ali
Touati, l’ancien chef de l’inspection générale
Amghar, les membres de la commission ban-
caire ainsi que l’expert Foufa, qui avait exper-
tisé les comptes des agences d’El Khalifa Bank.
Le président du tribunal a indiqué qu’il s’agit
là du premier planning des auditions, précisant
que d’autres témoins seront convoqués au fur et
à mesure.
Le premier accusé entendu hier a été Salah
Arifi, ex-directeur directeur général de la Caisse
nationale des retraites (CNR). Il a expliqué que
les dépôts à El Khalifa Bank ont été décidés lors
de la réunion du 16 septembre 2001 du conseil
d’administration. La résolution qui en a découlé
a fait état du placement de l’excédent de trésore-
rie de la CNR à El Khalifa Bank. Il ne se rappelle
pas qui a signé la convention de placement d’un
montant de 11 milliards de dinars, mais explique
que ce dernier s’est fait par étapes, «avec un pre-
mier dépôt de 2 milliards de dinars. Nous avons
pu récupérer 750 millions de dinars». Le juge
lui rappelle qu’il avait déclaré, lors de l’instruc-
tion, que les dépôts ont atteint 11 milliards de
dinars. L’accusé persiste à affirmer que durant
son mandat, il n’y a eu que 2 milliards de dinars.
Acculé, Salah Arifi finit par révéler que c’est lui
qui a signé la convention mais, précise-t-il, pour
exécuter la résolution du conseil d’administra-
tion. «C’est le secrétariat du bureau du conseil
El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 2
L’ACTUALITÉ
d’administration qui a informé le ministère du
Travail et de la Sécurité sociale», ajoute-t-il. Le
président du tribunal déclare que des témoins
affirment le contraire, et l’interroge sur le mon-
tant de 11 milliards de dinars déposé.
Sa carte de voyage gratuite, Arifi indique l’avoir
reçue de la main de Toufik Jedidi, directeur de la
CNR Oum Bouaghi, qu’il a utilisée, dit-il, une
seule fois sur les lignes intérieures. A propos de
son fils qui a bénéficié d’une formation de pilote
alors qu’il n’avait que le niveau de troisième
année secondaire, il explique que son dossier a
été accepté sans qu’il intervienne. Selon lui, son
fils a réussi le concours sans aucun problème. Il
reconnaît que c’est après le placement de l’argent
de la CNR à El Khalifa Bank que son fils a
été retenu, mais il n’y voit «aucun lien». Pour
preuve, il a terminé ses études et, aujourd’hui, il
est à Air Algérie.
Maître Feddag, avocat de la CNR, présente
comme partie civile, lui demande pourquoi,
devant le juge d’instruction, il a déclaré que le
président du conseil d’administration n’a pas le
droit de déposer les fonds de la CNR. L’accusé
répond : «Le conseil a le droit de déléguer ses
pouvoirs au bureau du conseil d’administra-
tion.» Une réponse qui pousse le juge à prendre
le règlement intérieur de la CNR : «Ce n’est pas
ce que dit ce texte», lui lance-t-il. Mais l’accusé
cite l’article 23, qui évoque les commissions et
non pas le bureau ; il tient à sa lecture de ce texte.
Le procureur général intervient et lui demande
d’expliquer comment l’agence d’Oum El Boua-
ghi a déposé ses fonds en juin et la direction
générale en septembre. Arifi explique que «la
Caisse a la qualité de personne morale et l’auto-
nomie de gestion financière, mais cela n’est pas
le cas pour ses structures au niveau des wilayas,
lesquelles n’ont pas la qualité pour déposer leur
argent». Il dit n’avoir pas été mis au courant de
la décision de l’agence d’Oum El Bouaghi. La
signature de la convention, ajoute-t-il, a eu lieu
dans son bureau, en présence de deux personnes
qu’il ne connaît pas et non pas avec Abdelmou-
men Khalifa. Le procureur général : «Vous aviez
déclaré avoir signé avec Abdelmoumen Khalifa
au siège de la banque.» L’accusé ne revient pas
sur ses propos et jure que ce qu’il avance est la
vérité.
Le procureur général lui rappelle les propos d’un
membre du conseil d’administration, décédé
récemment, selon lesquels le point relatif aux
placements n’était pas prévu et a été ajouté.
L’accusé est formel : «Je jure devant Dieu que
ce point était prévu. S’il a été ajouté, c’est en
raison des luttes entre les membres du conseil. Le
ministre, Mohamed Larbi Abdelmoumène, a été
informé de la décision de placement.» Il termine
en disant qu’il est possible que des gens qui lui en
veulent aient pu détruire les traces de ces corres-
pondances.
Rabah Bousebaine, PDG de l’EPLF Blida,
affirme que l’entreprise avait fait des dépôts au
CPA et à la CNEP, avant d’aller vers l’agence
d’El Khalifa Bank de Blida, où ils ont ouvert un
compte d’exploitation de 5 millions de dinars et
effectué deux dépôts à terme d’un montant de
70 millions de dinars à un taux d’intérêt de 10%.
Il explique que les dépôts à El Khalifa Bank
servaient pour l’achat de terrains, raison pour
laquelle, dit-il, «le délai de placement était com-
pris entre 3 et 6 mois». Il affirme que le conseil
de direction a décidé de ce placement en raison
des taux préférentiels accordés par El Kha-
lifa Bank. De 1998 à 2002, il y a eu à peu près
18 opérations totalisant 150 millions de dinars,
souligne l’accusé, qui ajoute avoir tout fait pour
récupérer l’argent : «Nous avons tout fait pour
reprendre notre placement, mais nous avons
perdu 118 millions de dinars.» Il reconnaît que
21 cadres de l’EPLF, dont lui, ont bénéficié d’un
crédit sans intérêt auprès d’El Khalifa Bank, sans
aucune convention ; il précise que son crédit à lui
était à 3% réduit à 2% pour un délai de trois ans.
Selon lui, il n’y a aucun lien entre les placements
et ces crédits.
Le président : «Puisque vous avez corrigé
les avantages, pourquoi ne pas avoir exigé
une convention de Belaïd Kechad, directeur
d’El Khalifa Blida ?» L’accusé : «Je ne l’ai su
qu’après la remise du chèque, libellé à la CNEP
de Boufarik, Et c’est le directeur financier qui
s’est chargé de cette opération. Ils ont arrêté un
taux de 3% parce que c’était un crédit construc-
tion de 800 000 DA. Pour les autres cadres, il
s’agissait d’un achat de logement, c’est pour
cela qu’ils ont bénéficié de 0% d’intérêt. Ce
qui n’était pas le cas pour les autres, dont le
directeur financier, qui ont bénéficié de 500 000
DA jusqu’à 2 millions de dinars.» Le juge :
«La convention vous a été envoyée déjà signée.
Pourquoi avoir procédé à des corrections ?»
L’accusé : «Il me l’a donnée et il est parti. J’ai
dû apporter les correctifs avant de la signer. J’ai
restitué cinq copies et j’en ai gardé une.»
LES 80 MILLIONS DE DINARS
PERDUS DE LA MUTUELLE
DES POSTES
Mohamed Tchoulak, président de la Mutuelle
des postes et télécommunications et secrétaire
général de la Fédération des postes et télécom-
munications, explique comment est née l’idée
de placer des fonds de la mutuelle à El Khalifa
Bank : «Les fonds étaient au CPA qui offrait des
taux de 15,5% à 22%. Puis ils ont été placés à
la CNEP. Ils doivent être placés pour générer
d’autres ressources nécessaires à la mutuelle.
L’idée d’aller vers El Khalifa Bank est venue
du commissaire aux comptes, qui était celui de
la DGSN aussi, qui a dit à mon prédécesseur
‘ ‘pourquoi ne pas aller chez El Khalifa Bank
comme la DGSN ?’’ Le défunt Barbar était
directeur de la Mutuelle de caisse et le directeur
général était le défunt Aider. M. Barbar est allé
négocier avec El Khalifa Bank et nous a ramené
11%. A l’époque, nous n’étions plus au CPA mais
à la CNEP où nous avions placé 100 millions de
centimes. Nous étions dans le besoin parce que
les taux d’intérêt de la CNEP étaient trop bas. Ce
fonds appartient aux 17 000 adhérents, qui ont
droit à des prises en charge sociales et sanitaires.
Les placements se ont été effectués début 2002,
pour un montant de 80 millions de dinars sur
une période de 10 ans, avec des intérêts perçus
chaque fin d’année. Le défunt Barbar avait
bien expliqué à El Khalifa Bank que cet argent
appartenait aux mutualistes et, de ce fait, en cas
de nécessité il devait être retiré. Lorsqu’il y a eu
le séisme de Boumerdès, je sais que Barbar a
tenté de le retirer, mais je ne sais pas pourquoi il
n’a pas pu.»
«Vous n’aviez pas reçu des billets…» L’accusé :
«Siiiiii.» Eclats de rire dans la salle. Tchoulak
déclare que ces billets ont été accordés comme
mesures d’accompagnement au profit de quatre
cadres de la mutuelle, comme cela se fait
depuis longtemps en citant des cas où celle-ci
recevait des dons. «N’avez-vous pas compris
que ces billets étaient liés à vos placements ?»
lui demande le juge. L’accusé : «M. Barbar les
a ramenés et c’est le conseil d’administration
qui a décidé de les donner à quatre cadres, dont
moi. Ce n’est pas une contrepartie. Nous avions
bien reçu un véhicule au nom de la mutuelle.» Le
juge : «Comment expliquer que ces billets soient
donnés aux quatre cadres qui ont le pouvoir de
décision ?» L’accusé persiste à dire que c’est le
conseil d’administration qui en a décidé.
Le procureur général lui demande s’il avait le
droit, en tant qu’association à but non lucratif,
d’hypothéquer l’argent des mutualistes pendant
dix ans. L’accusé : «Les revenus des prestations
et les revenus des fonds placés nous permettent
de participer à renforcer nos ressources qui
proviennent des cotisations. Même à la CNEP,
cet argent était placé pour une durée de 10 ans.
El Khalifa Bank nous a accordé un taux d’intérêt
de 12% sur dix ans. Soit un revenu annuel de 120
millions de dinars.»
Le procureur général réplique : «Ce placement
n’a pas été la décision du conseil d’administra-
tion, mais plutôt celle de ceux qui ont bénéficié
de billets de voyage. Un des membres du conseil
était absent.» L’accusé : «Jamais, le seul qui était
absent est un membre décédé.» Le procureur
général veut savoir dans quel cadre la voiture
offerte par Khalifa à la mutuelle a été affectée
à l’accusé, mais ce dernier ne donne pas de
réponse.
Le président appelle Zineddine Zaamoum,
président de la commission de contrôle de la
Mutuelle des postes et télécommunications. Sa
mission consistait à contrôler les CMS (centres
de médecine) et la caisse principale du siège.
Il nie tout lien avec la négociation autour des
placements, mais affirme avoir bénéficié d’un
ticket de voyage gratuit remis par le défunt Bar-
bar, qu’il a utilisé une seule fois sur les lignes
internationales.
Yahia Yesli, membre du conseil d’administration
de la Mutuelle des postes, confirme les propos de
son président Mohamed Tchoulak, tout comme
il confirme avoir bénéficié d’un billet pour plu-
sieurs voyages gratuits sans pour autant, dit-il,
l’utiliser parce qu’il a une «préférence» pour les
voitures.
Bouamar, directeur des finances et de la comp-
tabilité, de l’Entreprise nationale de navigation
aérienne (ENNA), affirme avoir «une dérogation
de signature pour les chèques mais pas pour la
convention de placement qui, elle, a été signée
par le directeur général avec Omar Mir, le direc-
teur de l’agence de Chéraga d’El Khalifa Bank,
qui avait proposé 12% d’intérêt alors que le CPA
et la BNA, où était déposé l’argent, n’offraient
que 7%. Le montant placé en mars 2002 était de
50 millions de dinars, alors que dans les deux
autres banques nous avions 300 millions de
dinars». Pour la récupération, il dit ne pas être
au courant puisqu’il avait quitté l’entreprise en
novembre 2012, avant l’expiration du délai de
placement. Sur les billets d’avion qu’il aurait
eus, il dit n’avoir utilisé qu’un seul, pour Béjaïa.
Mais le juge lui précise qu’il avait déclaré lors de
l’instruction être allé en Afrique du Sud. L’accusé
dément et explique que ces billets entraient
dans le cadre d’une convention signée en avril
2001 entre Khalifa Airways et l’ENNA pour la
réduction des prix au profit du personnel, une
réduction pouvant aller jusqu’à 90%. «Je n’ai
pas signé la convention de placement parce que
je ne suis pas ordonateur», répète-t-il.
Salima Tlemçani
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 3

L’ACTUALITÉ

LES ATTRIBUTIONS MINISTÉRIELLES REVUES BALISE

Ramtane Lamamra Bouteflika

et ses errements
remis en selle Par Ali Bahmane

R
amtane Lamamra a-t-il rué dans les

S
pectaculaire retournement de situation brancards ? A-t-il menacé de démissionner
à la tête du ministère des Affaires au vu de ses nouvelles prérogatives ?
étrangères. Quatre jours seulement On peut spéculer sur les raisons ayant conduit le
après le remaniement gouvernemental qui a président Bouteflika à revoir sa copie en seulement
donné lieu à une réorganisation aussi curieuse cinq jours sur les prérogatives des deux ministres
qu’étrange de ce département en consacrant chargés des questions internationales, Ramtane
une bicéphalité, Abdelaziz Bouteflika fait Lamamra et Abdelkader Messahel. Mais quelles
machine arrière. Il se déjuge. Une première. qu’elles soient, elles portent un rude coup au
Ainsi, la présidence de la République a chef de l’Etat qui, manifestement, a commis une
décidé hier, à la surprise générale, de mettre impardonnable erreur d’appréciation d’un domaine
un terme à cette aberration et d’appor- qu’il est pourtant censé connaître à merveille puisque
ter de nouveaux réaménagements sensibles lui-même est issu du corps des Affaires étrangères.
dans les attributions des deux ministres. Et qu’en tant que président de la République depuis
Ramtane Lamamra, qui a vu son champ d’ac-
1999, il est le premier responsable de la définition et
tion réduit à la faveur du remaniement de jeudi
de la conduite de la politique internationale, le ou les
dernier, est remis en selle en reprenant la main
ministres n’étant chargés que de son exécution sur
sur son département avec, en prime, le rang
de ministre d’Etat. Il est désormais ministre le terrain. Lamamra est incontournable aujourd’hui

d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de
la Coopération internationale. Il ressort victo-
rieux d’un bras de fer larvé. Quant à Abdelka-
der Messahel, qui était nommé ministre des
Affaires étrangères bis, il se voit rétrogradé et
devient ministre des Affaires maghrébines, de
l’Union africaine et de la Ligue arabe, s’occu-
pant ainsi des organisations régionales.
Que s’est-il passé entre-temps ? Pourquoi
avoir commis un tel remaniement en sachant
d’avance qu’il s’agissait d’un mouvement qui
fait fi des règles et usages en vigueur et, sur-
tout, qu’il allait nuire sérieusement à l’action
diplomatique ? La «décapitation» de ce minis-
tère stratégique a provoqué incompréhension
et désarroi chez les fonctionnaires et les
diplomates. La Présidence a-t-elle fait preuve
d’improvisation ou a-t-elle manœuvré dans
l’objectif de mettre en coupe réglée un minis-
tère qui a pourtant retrouvé toute sa vigueur
depuis la nomination de Ramtane Lamamra ?
Dans les milieux diplomatiques l’on penche
surtout pour la seconde hypothèse. L’enver-
gure prise par ce dernier, doublée d’une popu-
larité, a visiblement «déplu» et commence à
«gêner» certains cercles du pouvoir, alors que
Messahel, soutenu par le clan présidentiel,
convoitait le ministère.
Ramtane Lamamra aurait exprimé sa désap-
BOUTEFLIKA DE NOUVEAU INTERPELLÉ SUR LA CRISE AU FLN
probation du changement opéré lors du rema-
niement ministériel, à en croire des sources au
ministère. D’autant qu’il n’a été ni associé ni
informé au préalable de cette réorganisation.
D’évidence, cette tentative d’isolement d’un
homme qui commence à faire de l’ombre a
fait long feu. Des cadres de ce département
évoquent régulièrement le «climat tendu»
qui y règne. Derrière les performances de
Lamamra se tramaient des manœuvres visant
à saper le travail effectué. Visiblement, dans
certains milieux, l’on cherchait «à faire partir
l’actuel ministre qui a pourtant redonné à
notre diplomatie toute sa vigueur», témoigne
un fonctionnaire. Les observateurs locaux
et extérieurs n’ont pas manqué d’expliquer
la bicéphalité du ministère par une volonté
d’affaiblir l’actuel ministre. Des ambassa-
deurs en poste à l’étranger ont été inondés de
demandes d’éclaircissement sur ce change-
ment injustifié qui a semé la confusion et le
flou dans certaines capitales. Une manœuvre
qui obéit à des calculs politiciens internes et
de repositionnement des fidèles du clan pré-
sidentiel. En filigrane apparaît une opposition
PHOTO : H. LYÈS
entre les pôles du pouvoir sur l’approche et la
marche à suivre en matière de politique étran-
gère. En coulisses, certains «adversaires» de
Lamamra sont allés jusqu’à exprimer leur dé-
saccord sur la conduite d’une certain nombre
de dossiers, notamment celui du Mali.
«Il est dangereux d’agir de la sorte à ce
niveau de responsabilité. En affaiblissant la
position d’un ministre qui effectue un tra-
vail remarquable, on affaiblit la position de
l’Algérie vis-à-vis de ses partenaires étran-
gers. C’est faire preuve d’irresponsabilité»,
commente avec colère un ancien ministre
des Affaires étrangères. «La Présidence s’est
rendu compte de l’incohérence et de l’aberra-
tion d’un tel changement. Elle corrige dans la
précipitation sans tenir compte des usages»,
estime un ancien haut fonctionnaire des
Affaires étrangères. Plusieurs responsables
du palais de Kouba étaient soulagés, hier,
en apprenant la «remise en ordre de la mai-
son». En tout état de cause, ce quiproquo peu
diplomatique aura révélé le peu de sérieux qui
préside à la conduite des affaires publiques.
Hacen Ouali
pour une Algérie qui reprend quelque peu de la
vivacité diplomatique perdue depuis des lustres.
On peut supposer que c’est par jalousie ou mépris
que le président Bouteflika l’a «diminué» lors de
l’élaboration de la liste du nouveau gouvernement.
Mais là où le bât blesse, c’est qu’il le réhabilite
grandement quelques jours après. Et ce n’est pas du
caractère du chef de l’Etat, connu pour être constant
dans sa hargne. Bouteflika ne pardonne jamais à ceux
qu’il n’aime pas.
Manifestement, dans cette histoire, quelque chose
ne tourne pas rond et cela ne peut qu’être lié à son
état de santé en constante détérioration : il pourrait
avoir signé sans réfléchir la première liste, celle de
la «confusion» des rôles entre les deux ministres
Lamamra et Messahel. Ou qu’il ait cédé à des
interférences politiques qui l’ont poussé, là aussi sans
réfléchir, à rétrograder Lamamra. Le communiqué
de «rectification» publié hier ne donne évidemment
aucune explication.
Au demeurant, ce n’est pas le premier faux pas
présidentiel. Le 19 février dernier, un discours d’une
extrême virulence, porteur de menaces à l’égard de
l’opposition et d’une «certaine presse», avait été
rendu public. Une grave irresponsabilité politique
venant d’une institution censée être au dessus de tous
et devant, à tout moment, tendre des passerelles avec
tous les acteurs de la politique et de la société civile.
Un discours «corrigé» quelque temps après…
La maladie du chef de l’Etat reste toujours au cœur
du débat et, dans la lancée, l’absence totale de
communication entre l’institution présidentielle et
l’opinion publique. La coupure, voire la fracture,

L’opposition anti-Saadani reste active s’aggrave au moment où le pays amorce sa descente

L ’opposition tire ses dernières
cartouches à trois jours d’une
décision de justice qui risque
d’avoir de graves conséquences
pour l’avenir du parti. Le tribunal
de Bir Mourad Raïs devra se
prononcer, demain, sur la légalité
secrétaire général de présenter,
pour la première fois, un front
uni. Ainsi, Salah Goudjil côtoyait
Abdelkrim Abada, celui-là même
qui l’avait dépossédé du mou-
vement des redresseurs, et Ab-
derrahmane Belayat, un ancien
concentre sur ce qui nous unis.»
Et l’opposition de désapprouver
à demi-mot le silence de Bou-
teflika, président d’honneur du
parti. Pour Abdelkrim Abada,
le Président devra à un moment
donné prendre position sur la
aux enfers du fait de la crise économique à laquelle
le dernier remaniement gouvernemental n’apporte
aucune solution solide et durable. Un simple
approuvent leur démarche «pour
couper court aux mensonges de
l’équipe de Amar Saadani», a fait
replâtrage chargé de faire gagner du temps à un
président de la République gravement malade, qui
s’est piégé en se reconduisant pour un quatrième
savoir Abdelkrim Abada.
mandat et a piégé l’Algérie avec lui.
Salim Mesbah

de l’autorisation délivrée par les
services de la wilaya d’Alger
pour la tenue du 10e congrès. En
résumé, une décision en faveur
de l’opposition et le congrès est
reportée à une date ultérieure
«pour trouver une solution à la
crise et préparer le congrès dans
les meilleures conditions et non
pas en trois semaines comme est
en train de le faire la direction
actuelle», indique le sénateur
Goudjil, qui se dit confiant quant
à leur bon droit.
Pour cela, il rappel que le
8e congrès avait été annulé par la
justice. Une jurisprudence qu’il
estime applicable pour ce cas
de figure. Mais si certains sont
persuadés que les «jeux sont
faits» en faveur de Amar Saa-
dani, le rendez-vous d’hier a au
moins permis aux adversaires du
membre du bureau politique du
temps de Abdelaziz Belkhadem.
Comme le reconnaissait Ab-
delkrim Abada, coordinateur du
mouvement des redresseurs : «Si
avant, on avait le même objectif
mais des méthodes différentes
pour y parvenir, aujourd’hui
toute l’opposition parle d’une
même voix.»
Reste que l’ombre de Abdelaziz
Belkhadem a plané sur la ren-
contre d’hier, tant la perspective
de son retour à la tête du parti est
facteur de division. Les respon-
sables ont donc décidé de ne pas
aborder la question pour l’heure.
«On préfère ne pas précipiter
les choses et ne pas ajouter de
la division à la division, affirme
un membre du comité central.
Pour le moment, on évite les
questions qui fâchent et on se
SOPRIM
question. «Il devra se prononcer
sur le sujet», a-t-il déclaré.
D’ailleurs, dans une déclaration
remise à la presse, Salah Goudjil
va plus loin et rappelle à Boutefli-
ka ses obligations envers un parti
auquel «il a toujours appartenu
depuis sa prime jeunesse» et par
met en vente
conséquent «il ne peut accepter
que de son vivant le FLN subisse
F3, F4, F5 entre
un sort aussi lamentable que 100m² et 170 m²
celui qui l’attend si les choses
restent en l’état». Chéraga - Dar Diaf-
Si les adversaires à Amar Saadani
ont tenu à montrer un front uni, Staouéli
ils ont par contre refusé de révéler
leurs forces. (habitables)
Objet d’un vif débat avec la Haut standing avec parking
direction qui les accuse de gon- dans résidence clôturée.
fler les chiffres de leurs soutiens,
ils ont promis de révéler avant
demain la liste des membres du Tél. : 023 37 10 28/023 37 10 69 /0770 99 41 04
comité central et députés qui
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 4

L’ACTUALITÉ
SIT-IN DES MÉDECINS RÉSIDENTS PROMOTION DE LA SANTÉ
Lancement
Une refonte du système d’une clinique
ophtalmologique
pédagogique réclamée mobile
D
ans un mouvement de

U
protestation générale, les ne présentation d’une clinique ophtalmologique mobile
médecins résidents sur le a eu lieu dimanche dernier à l’ambassade d’Italie. Un
territoire national se sont enten- projet rendu possible grâce à l’activité de la Fondation
dus, hier, pour hausser le ton et nationale pour la promotion de la santé et le développement de
dénoncer plusieurs points péna- la recherche (Forem) et à l’engagement de certaines entreprises
lisant leur cursus. Brandissant italiennes et algériennes. L’ambassadeur d’Italie en Algérie a
déclaré : «C’est réjouissant de voir les entreprises algériennes
des banderoles où sont écrits des
et italiennes s’engager ensembles dans une initiative humani-
slogans tels que «Métier formi-
taire pour faire bénéficier d’un projet médical des collectivités
dable, formation fort minable», éloignées du territoire algérien et faciliter les soins des jeunes
ou encore «Loi bâclée, avenir en et des enfants. C’est l’expression d’une responsabilité et d’un
danger», une centaine de protes- engagement, d’un partage qui mérite d’être loué.»
tataires adhérents du Syndicat Pour Mustapha Khiati, président de Forem, «l’objectif est
national des médecins résidents d’aider les plus nécessiteux, aller vers les habitants les plus

algériens, se sont regroupés à
l’hôpital Mustapha d’Alger.
«Si nous avons appelé à tenir ce
sit-in, c’est pour attirer l’atten-
tion des hautes autorités de
l’Etat quant au malaise dans
lequel nous poursuivons notre
formation médicale», déclare
un des protestataires. D’après
ce jeune médecin, les raisons
majeures de ce mouvement de
colère sont en premier lieu la
formation pédagogique en mé-
decine qui s’avère incomplète
et carrément obsolète. «Nous
demandons une mise à jour des
données pédagogiques durant
les années de résidanat. En plus
de la refonte de tout le système
pédagogique, nous demandons
l’abrogation de l’arrêté n°709
gelé après les protestations de
2011. Cet arrêté revient cette
année en force pour nous sou-
mettre à des examens sanction-
Des médecins résidents lors d’une marche de protestation, hier, à l’intérieur de l’hôpital Mustapha
nant la fin de chaque année»,
continue-t-il.
Sur la lancée, une autre jeune
résidente en chirurgie générale
explique que le véritable pro-
blème ne réside pas dans le fait
de passer des examens, mais
plutôt dans l’absence de support
pédagogique, ce qui plonge ces
jeunes médecins dans le flou
total. «En plus, tout notre travail
au sein de nos services ainsi que
nos participations aux congrès
et à la recherche scientifique ne
sont pas comptabilisés, s’em-
porte-t-elle. Nous avons l’im-
pression de revenir des années
en arrière, au temps de notre
externat, mais en l’absence de
support et d’orientation pédago-
giques».
Les résidents en colère veulent
être évalués avec justesse selon
des objectifs pédagogiques qui
devraient être définis au début
de l’année par les comités péda-
gogiques nationaux de chaque
spécialité dans le cadre d’une
stratégie d’enseignement prédé-
finie. D’après ces jeunes protes-
tataires, cette stratégie n’a jamais
été élaborée et les résidents ja-
mais mis au courant des objectifs
qu’ils doivent atteindre pour
passer cet examen à la fin de
l’année. «Nos responsables ont
omis d’appliquer une bonne par-
tie de ce fameux arrêté, de nous
PHOTO : M. SALIM
assurer une véritable formation
médicale actualisée et reconnue
dans le monde et ne pensent
qu’aux sanctions». Par la même
occasion, ils demandent la réac-
tualisation des carnets de rési-
danat et leur adaptation à chaque
spécialité. Le Syndicat national
des médecins résidents algériens
ne compte pas tenir des sit-in,
mais prévoit de boycotter le
fameux examen le sanctionnant.
«C’est de notre formation que
dépend la santé dans le pays.
Tant que nos revendications ne
sont pas prises en considération,
nous ne brandirons pas le dra-
peau blanc», ont-ils conclu.
Asma Bersali
lointains et surtout établir des liens de solidarité entre les Algé-
riens. Le camion est équipé de façon à ce que n’importe quel
type de diagnostic puisse se faire et répondre à l’ensemble des
besoins».
Dans une brève intervention, il a souligné qu’il y a 100 000
nouveaux cas de cataracte par an en Algérie et que le glaucome
est la première cause de cécité. C’est une pathologie qui se
développe doucement et en silence, souvent lorsqu’on prend
conscience de la maladie, c’est déjà trop tard, en plus des com-
plications des maladies chroniques (diabète) et des strabismes.
«Nous avons opérés jusque-là par des campagnes et consulta-
tions permanentes à El Oued et El Goléa», dira-t-il.
Mohamed Bairi (Ival Algérie) a déclaré que «c’est une initia-
tive à laquelle j’ai répondu sans la moindre hésitation, surtout
qu’elle vise à soulager la souffrance humaine par des actions
de solidarité. Nous sommes convaincus que quels que soient
les moyens mis en place par les pouvoirs publics pour venir en
aide aux Algériens qui en ont besoin, l’action des associations
est plus que nécessaire. Ival souhaitait participer aux côtés de
la Forem à ce projet. Un état d’esprit partagé également par le
Forum des chefs d’entreprises (FCE)». Hassan Khelifati, PDG
d’Alliance Assurances, prendra en charge les aspects liés à l’as-
surance. La première sortie de cette clinique ophtalmologique
mobile se fera le 28 mai à la commune de Charouine, wilaya
d’Adrar. Kamel Benelkadi

NOUVELLE NUIT D’AFFRONTEMENTS À GHARDAÏA Remerciements

Une vingtaine de blessés parmi les habitants
L es habitants de la cité El Korti, située
entre le tronçon de Chaâbet Ettelli et les
quartiers de Belghenem et Bein Djeblin,
ont vécu pour la deuxième fois consécutive
une nuit blanche empreinte de violences
et destructions. Des affrontements entre
jeunes appartenant aux deux communautés
malékite et ibadite ont repris pour durer
toute la nuit. Des assaillants, juchés sur les
collines et les crêtes qui enserrent ce quar-
tier ont commencé à lancer des projectiles,
des cocktails Molotov et des pierres sur des
pâtés de maisons. Les forces antiémeute
de la Gendarmerie nationale, fortement
déployées suite aux émeutes de la veille,
ont vite riposté à coups de grenades lacry-
mogènes.
Les affrontements, qui ont duré toute la
nuit, se sont soldés par une vingtaine de
blessés parmi les habitants et la destruction
de biens publics et privés. Trois maisons
ont été incendiées et deux véhicules brûlés.
Aucune arrestation n’a été opérée, a-t-on
appris de sources sécuritaires. D’autres
échauffourées ont eu lieu entre des élé-
ments antiémeute et des jeunes en furie
notamment au niveau des quartiers de Hadj
Messaoud, Aïn Lebeau et Mermed. On a
appris également qu’à Aïn Lebeau, des
jeunes ont attaqué un bus de transport
d’étudiants, fort heureusement sans provo-
quer d’importants dégâts.
A Mermed, un autre incident a éclaté durant
la même nuit entre des jeunes et des forces
du maintien de l’ordre. Ces affrontements
ont plongé Ghardaïa dans la peur et l’incer-
titude. Le spectre des violences de l’année
dernière plane à nouveau sur la vallée du
M’zab. K. Nazim
Très touchés par les nombreuses marques
de sympathie et de compassion qui leur ont
été témoignées suite à la disparition tragique
de leur regrettée épouse et mère, Monsieur
Hamid Grine, ministre de la Communication
et ses enfants Walid et Lina, remercient très
sincèrement toutes les personnes qui se sont
associées à leur deuil et les prient d’accepter
leur reconnaissance pour le soutien qui leu a
été d’un très grand réconfort dans ces moments
douloureux.
«A Dieu nous appartenons et à Lui nous
retournons».
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 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 5

HISTOIRE

GRÈVE DU 19 MAI 1956

Les étudiants algériens

au rendez-vous de l’histoire
● 59 ans après la grève des étudiants du 19 mai 1956, du mythe révolutionnaire
à la démission collective de la communauté universitaire d’aujourd’hui.
Suite de la page 1 ma : «Effectivement, avec un di- l’université a été un vivier du sa- par le parti unique, les étudiants le déclin de l’université commence
plôme en plus, nous ne ferons pas voir et un lieu où s’affrontaient imposaient, à partir des franchises à partir des années 1990. Plusieurs
onscients de la justesse de meilleurs cadavres ! A quoi donc les idées et les projets de société. universitaires, des revendications facteurs, dont la mauvaise qua-

C de la guerre de Libéra-
tion nationale et refu-
sant d’être «complices
des accusations ignobles dont
était l’objet l’ALN», les jeunes étu-
diants de l’époque ont démontré
qu’ils avaient un degré élevé de
conscience politique et d’engage-
ment nationaliste. Ils savaient que
les diplômes ne valent rien sans
la liberté. Ils étaient conscients
aussi qu’abandonner les leurs en
se soumettant à l’ordre colonial
serait une lâcheté. Une prise de
conscience bien résumée dans
l’appel à la grève lancé par l’Ugé-
serviraient-ils ces diplômes qu’on
continue à nous offrir, pendant
que notre peuple lutte héroïque-
ment... Pour le monde qui nous
observe, pour la nation qui nous
appelle, pour le destin historique de
notre pays, serions-nous des rené-
gats ?» Ils ont choisi la bravoure
aux diplômes que l’administration
coloniale distribuait au compte-
gouttes aux «indigènes». Avec ce
geste, les étudiants de l’époque ont
donné l’exemple à la génération
post-indépendance. Cet héritage
a longtemps été entretenu par la
communauté universitaire algé-
rienne. Au temps du parti unique,
Les universitaires étaient, de lon-
gues années après l’indépendance,
des guides et des meneurs de la
société.
HIER BERCEAU DES IDÉES
PROGRESSISTES
Engagés dans l’édification du pays,
les étudiants étaient toujours à
l’avant-garde pour mener «les
différentes révolutions» lancées
durant les années 1960 et 1970 par
le pouvoir. Mais pas seulement.
L’université a été aussi le ber-
ceau des idées progressistes, gau-
chistes et même islamistes. Malgré
la répression et la censure imposée
de liberté, de droits de l’homme et
d’identité. C’est d’ailleurs depuis
l’université qu’a commencé, en
avril 1980, le premier «printemps
algérien» : le printemps berbère en
l’occurrence, qui a été violemment
réprimé. Mais il fut le premier sil-
lon de la lutte démocratique tracé
par l’université. D’autres mouve-
ments ont également éclaté durant
les années 1980. L’université for-
mait aussi des élites politiques et
des intellectuels qui encadraient la
société et ont contribué aux chan-
gements du système après les évé-
nements d’Octobre 1988. Mais la
décennie noire est passée par là. Et
lité des réformes engagées, ont
accompagné cette chute libre qui
se termine, aujourd’hui, par sa
dévitalisation totale.
Le constat est amer. Actuellement,
l’étudiant, à quelques exceptions
près, n’est plus engagé politique-
ment et ne reconnaît même plus
l’héritage que lui ont légué ses
aînés. Occupé par autre chose,
dont le souci du chômage qui le
guette à la sortie de l’université,
l’étudiant n’occupe plus aucun rôle
dans son environnement immé-
diat. Et l’université n’influence
guère la société, mais subit ses
mutations… M. M.

AÏSSA KADRI. SOCIOLOGUE ET CHERCHEUR EN HISTOIRE D’ALGÉRIE

«Faute d’autonomie, le mouvement étudiant
et intellectuel a anticipé la soumission des élites»
Par Samir Ghezlaoui
Le rôle des intellectuels et du mouve-
ment étudiant dans la guerre de Libé-
ration et pendant la période post-indé-
pendance. Comment situez-vous leur
responsabilité historique dans l’état ac-
tuel du pays ?
Je pense que même à ce niveau, le plu-
ralisme et l’autonomie des institutions ont
cédé à la mainmise de la direction politique
de la Révolution puis à celle du parti unique
après l’indépendance. Par exemple, dans
l’affaire du «M» (pour musulman) dans le
sigle de l’Ugema, on observe aujourd’hui
que la question n’était pas seulement tac-
tique comme le revendiquait Rédha Malek.
Elle est, je dirais, structurelle et décisive
en tant qu’elle caractérise un processus de
fond irréversible d’un double point de vue :
celui de la soumission des élites au mouve-
ment plébéien, de leur suivisme, et celui de
l’exclusion de l’autre, fut-il Européen indé-
pendantiste. J’en veux pour preuve la fin de
non-recevoir opposée à la participation de
deux étudiantes au IVe congrès de l’Ugema
en 1960, l’une Européenne, Line Poinsi-
gnot, envoyée par la Fédération de France
à Tunis et désignée comme déléguée de la
section de Tunis, l’autre «indigène», Alice
Géronimi Cherki, désignée par la sec-
tion Ugema de Berlin. Ces exclusions ont
relancé le débat escamoté sur le «M». J’ai
pu consulter à cet égard, dans les archives
de l’Ugema, une lettre signée par des mili-
tants – dont Pierre et Claudine Chaulet –
qui s’interrogent sur ce refus en relevant
que «la participation de deux minoritaires
élues par leurs condisciples aurait été
une preuve absolument convaincante que
musulman ne veut pas dire ‘musulman’». Et
de poursuivre : «Dire que le problème n’est
pas mûr est faux…. Dire à Madame Alice
Géronimi Cherki qu’elle est d’origine euro-
péenne, alors qu’il s’agit d’une indigène
algérienne authentique, est une grossièreté
gratuite qu’il est difficile de croire involon-
taire.» Alice Cherki n’aura son passeport
algérien qu’en 2011. On a là la preuve que
le «M» était un moyen d’exclusion fon-
dée sur des présupposés «idéologiques»
dont l’emprise va se conforter durant la
guerre. Dans ce sens, le cas Jean Sénac est
aussi parlant de cette vision exclusiviste de
l’appartenance nationale. Sénac, sollicitant
ses amis – des intellectuels reconnus – pour
obtenir sa nationalité algérienne, se verra
répondre par lettre qu’il devra faire preuve
de patience et se soumettre aux procédures
nécessaires en dépit de blocages réitérés. Il
n’y a pas de petites questions ou de petites
décisions qui ne prêteraient pas à lourdes
conséquences comme le pouvoir actuel
continue à en juger à travers l’épisode de
la jupe d’une impétrante à un concours de
l’université !
Donc pour vous, l’Ugéma, souvent citée
comme un exemple d’autonomie et de
diversité, n’était en fait qu’un organisme
satellite du FLN comme l’était l’UGTA,
entres autres ?
C’est plus compliqué. Il y a eu des pré-
mices autonomistes en dépit d’interfé-
rences politiques. Il faut, à mon sens, que
l’on précise d’abord ce que l’appartenance
au FLN voulait dire au début de la lutte. La
question de l’autonomie des institutions
représentatives du corps social s’est jouée,
en effet, à travers l’évolution de l’Ugema,
de sa création à sa progressive inféodation.
Pour évidentes qu’elles aient pu avoir lieu,
les interférences du FLN ne semblent pas
avoir été directement déterminantes dans
le fonctionnement initial de l’Ugema. Mais
cela n’a guère duré. Par exemple, la déci-
sion de la grève du 19 mai 1956 – que nous
commémorons – lancée à Alger a été rapi-
dement avalisée par le comité directeur ré-
uni à Paris, non sans des questionnements
de certaines sections. Cette grève a été une
étape-clé dans la mobilisation sous l’égide
du FLN. Dès lors, en dépit d’un arrêt de la
grève décidé par le CCE à l’automne 1957, la
participation à celle-ci devenait le principe
clivant de légitimation de l’engagement des
étudiants et intellectuels dans la lutte, par
opposition à celles et ceux qui n’y avaient
pas adhéré…
Vous faites allusion aux reproches
qu’on a fait à Mohamed Arkoun ?
Entre autres, et à Ali Merad, qui ont
été les plus stigmatisés. L’étiquetage des
non-grévistes a fonctionné et fonctionne
jusqu’à aujourd’hui comme stigmate. Si
l’on se fonde sur les archives de l’Ugema,
on observe que le suivi de la grève, pour im-
portant qu’il ait été, a été variable selon les
universités en métropole. A titre d’exemple,
sur 18 inscrits à Strasbourg, il est noté 6
grévistes dans les listes des archives de
l’Ugema. Sur 15 étudiants inscrits à Caen,
15 sont grévistes. À Tours, 5 grévistes sur
19 inscrits, etc. La grève a été généralement
plus le fait des lycéens. La non-participa-
tion n’a pas été que celle de ces deux-là. Il
y a eu certains anonymes et d’autres très
connus qui n’ont pas participé. On relève
ainsi dans les archives que la direction de
l’Ugema à Tunis avait refusé une bourse
d’études, pour raison de non-participation,
à Assia Djebar, qui suivait alors ses études à
l’Ecole normale et souhaitait les continuer
en URSS.
En outre, la diversification des desti-
nations des formations offertes par la
direction de la Révolution va approfon-
dir les clivages idéologiques et susciter
quelques conflits, notamment avec certains
étudiants en RDA, que le contrôle sur les
bourses arrivera à contenir. La reprise en
main par le IVe congrès, en 1960, éroda le
peu d’autonomie que le mouvement avait
gagné dans les luttes et l’Ugema ne résista
pas longtemps aux pressions des diffé-
rents groupes et aux luttes de pouvoir que
connaissaient les directions de la lutte de
libération nationale. Faute d’autonomie, le
mouvement étudiant et intellectuel a anti-
cipé la soumission des élites et de la société
au mouvement plébéien et à sa direction
prétorienne.
Au vu de tout ce que nous avons dit,
quelles sont les leçons à en tirer ?
Plus que jamais, le mot d’ordre d’une
Constituante souveraine est d’actualité.
L’histoire des luttes contre le colonialisme,
notamment dans les dernières décennies,
révèle l’importance du développement
d’un mouvement associatif réellement au-
tonome, du poids des intelligentsias dans
l’affirmation des idées d’émancipation,
mais aussi dans l’accompagnement d’un
mouvement social structuré et clair dans
ses objectifs. C’est dans la construction d’un
tel mouvement, où les élites doivent gagner
leur autonomie, que doivent converger
les actions et les luttes sur le terrain pour
modifier le rapport de forces qui est en
faveur d’un pouvoir qui se reproduit dans
l’exclusivisme, la verticalité et l’univocité
des décisions. S. G.
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 6

HISTOIRE

LES ÉTUDIANTS ALGÉRIENS Grève et implications

AUJOURD’HUI Par Tahar Gaïd (*)

I
l convient de restituer cette date dans la conjoncture révolu-

L’esprit du 19 Mai
tionnaire de l’époque. Cette date est devenue naturellement la
Journée nationale de l’étudiant.
Quelle était la situation politique à la veille du 19 Mai 1956 ?
- Le cabinet du président Edgar Faure est renversé.
- Il est suivi par la dissolution de l’Assemblée nationale française
et des élections ont eu lieu le 2 janvier 1956. Le Front Républicain

s’est perdu
remporte la victoire. Le socialiste Guy Mollet a été chargé de former
le gouvernement.
Les événements prennent une tournure dans une ambiance d’hys-
térie générale. C’est ainsi que le 6 février, Guy Mollet est conspué à
Alger. «Il est reçu à coup de tomates par les pieds-noirs.
vec un diplôme en une autre. La date renvoie rouillage que subissent les diants», S. Kheireddine, un Robert Lacoste est nommé à Alger en qualité de ministre résident.

A plus, nous ne fe-

rons pas de meil-
leurs cadavres !»
La phrase mémorable de
l’appel rédigé par les mili-
tants de l’Union générale
des étudiants musulmans
algériens (Ugema) le 19 mai
1956 n’inspire plus rien aux
étudiants de l’université. La
Journée nationale de l’étu-
diant commémore chaque
année le combat des jeunes
qui ont répondu à la grève
lancée par le FLN. Mais que
reste-t-il vraiment de cette
date et de ses initiateurs
? Est-elle convenablement
célébrée sur nos campus
et dans les cités U ? Des
étudiants interrogés n’en
ont jamais entendu parlé ;
d’autres, guère nombreux,
n’y voient que du folklore.
«Euh, je n’en ai pas entendu
parler. Je ne sais même pas
si elle existe.
A l’USTHB (université de
Bab Ezzouar, Alger), je
pense que rien n’est organi-
sé pour commémorer l’évé-
nement», dit une étudiante
quelque peu confuse. Plus
engagé, Mehdi estime
que la date n’est pas suffi-
samment connue et rien
n’est fait pour la fixer dans
l’esprit de ses camarades.
«C’est une journée comme
à l’engagement. Nos étu-
diants ne le sont pas suf-
fisamment à cause de la
mondialisation», déclare
Mohamed Mahdi Rebiai,
étudiant, qui s’efforce avec
ses amis d’initier des acti-
vités à travers le très actif
Club d’activités polyva-
lentes (CAP) de l’Ecole po-
lytechnique d’El Harrach
(Alger). Que pensent les en-
seignants, qui étaient eux-
mêmes étudiants et donc
concernés par l’événe-
ment ?Ancien étudiant de
l’université Mouloud Mam-
meri, Belkacem Boukhrouf
a été un militant estudian-
tin actif avant d’occuper la
chaire d’économie dans le
même campus. Selon lui,
la date du 19 mai est juste
«une mention folklorique
du calendrier universitaire,
où souvent les célébrations
tournent autour d’activités
festives». «Il reste heureu-
sement des énergies estu-
diantines qui la revisitent et
la ramènent au présent, en
cherchant, à travers cette
date, à se projeter dans
l’avenir tout en s’inspirant
du passé glorieux qu’elle
incarne. Quand on voit
dans quelle crise patauge
l’université, la violence qui
s’y est installée et le ver-
libertés académiques, l’on
est sûr qu’il ne reste pas
grand-chose de cette date»,
regrette M. Boukhrouf.
ENTRETENIR LA FLAMME
DES «AÎNÉS»
Coordinateur du CNES,
Abdelmalek Rahmani s’in-
digne contre la «surpoli-
tisation» de l’université,
qui n’a plus de repères.
«A l’époque, on avait une
cause. Maintenant, il n’y
a plus de cause. On la
cherche. Le problème de
l’université est sa surpoli-
tisation. Notre université
actuelle est touchée par les
convulsions qui agitent la
société.
Mais je pense que l’esprit
du 19 Mai est toujours là
et qu’il est de notre devoir
de l’entretenir. L’univer-
sité a besoin de stabilité
et le dernier remaniement
n’y contribue pas. Cela
dit, nous sommes prêts à
travailler avec le nouveau
ministre (Tahar Hadjar,
ndlr), à qui nous souhai-
tons plein succès dans sa
mission», signale Rahmani.
Dénonçant lui aussi le folk-
lore qui caractérise cette
date, marquée par le mes-
sage adressé par le chef
de l’Etat à ses «chers étu-
«ancien» de la faculté de
droit d’Alger, souhaite que
les étudiants s’approprient
«la dimension historique»
de l’événement. «Les res-
ponsables, qui avaient en
charge la gestion des activi-
tés récréatives au profit des
étudiants, s’occupaient des
réjouissances. La dimen-
sion historique a été tota-
lement occultée, or c’est de
cela qu’il est question en
premier. Il faut revenir à
cet esprit premier de cette
date», suggère-t-il.
Que faut-il faire pour entre-
tenir la mémoire des initia-
teurs de l’appel à la grève
lancé par l’Ugema ? «Il faut
réinventer l’université al-
gérienne, la réformer en
profondeur en redéfinis-
sant son rôle dans le déve-
loppement du pays et la
place de l’intelligentsia uni-
versitaire dans l’orientation
du débat et de la décision
nationale. L’investissement
dans l’enseignement et la
recherche doit être placé
au rang d’une urgence na-
tionale», estime Belkacem
Boukhrouf, un «ancien» de
la cité U de Oued Aïssi,
fabuleux terreau de l’enga-
gement estudiantin à l’uni-
versité Mouloud Mammeri.
Nadir Iddir
Des pouvoirs spéciaux sont votés par l’Assemblée nationale. La
situation est tendue. Le 24 mai eut lieu l’arrestation et l’expulsion
du professeur Mandouze. Pourtant, en contrepartie, il y a eu une
nouvelle réjouissante, c’est le ralliement officiel de Ferhat Abbas au
FLN le 31 mai.
Pour la France de cette époque, la guerre d’indépendance algérienne
fut d’un type nouveau, que les officiers français revenus d’Indochine
qualifièrent de «révolutionnaire» car aux révoltes tribales, sans
coordination, succédèrent des actions planifiées, coordonnées à
l’échelle nationale et maghrébine, voire internationale, et organisées
pour durer jusqu’au succès final.
QUEL ÉTAIT L’ÉTAT DES ÉTUDIANTS ALGÉRIENS ?
Il faut rappeler que les associations d’étudiants nord-africains dé-
passaient le cadre national, puisqu’elles rassemblaient les trois pays
du Maghreb. Mais paradoxalement, en France, dans chaque ville
universitaire, les étudiants musulmans formaient une association
indépendante (ou filiale de celle de Paris). En Algérie, nous avons
tenté, en 1953, de constituer une organisation maghrébine unifiée,
rassemblant les trois organisations nationales autonomes. Elle devait
rassembler les étudiants et les élèves de première et de terminale
des lycées et collèges. A cet effet, un appel avait été lancé. Il avait été
signé par Abdessalem pour les étudiants et par moi-même au nom
des lycéens. La tentation a échoué du fait de la création d’une Union
générale des étudiants tunisiens. Dès lors, la formation d’une union
estudiantine algérienne était à l’ordre du jour. Sur l’initiative de
l’AEMAN d’Alger, une conférence préparatoire réunit à Paris du 4 au
7 avril 1955 des délégués algériens de toutes les universités françaises
et décide de constituer une union des étudiants. Ce sera alors en juil-
let 1955 que l’Ugéma sera créée par des étudiants.
Le «M» a son importance, car il marque l’identité de l’association
et, de ce fait, il se démarque de toutes les autres associations. Il a été
imposé après de longs débats houleux en dépit de l’opposition des
étudiants marxistes qui voulaient ouvrir cette association à tous
les Algériens sans distinction de religion et de croyances philoso-
phiques. Cependant, ce M n’avait pas une connotation confession-
nelle mais nationale.
l’Ugéma veut rester en communion avec son peuple qui refuse réso-
lument d’abdiquer sa personnalité, de renier son passé et de trahir sa
vocation historique.
L’Université d’Alger, la seule de toute l’Algérie, comptait 525 étu-
diants algériens pour une population de 9 millions contre 4500
Européens ou pieds-noirs pour une population d’un million. Cette

Zoulikha Bekaddour et Hafsa Bisker information a été donnée par le gouverneur général de l’époque
Robert Lacoste. Il est à signaler que le FLN a formé des centaines
d’étudiants. Ferhat Abbas a dit à ce sujet : «En six ans, la Révolution

se souviennent algérienne a formé plus d’étudiants que le régime colonial n’en a

oulikha Bekaddour et Hafsa Bis-
Z ker. Deux noms historiques, deux
femmes connues pour leur engage-
ment au sein du mouvement estu-
diantin. Elles ont joué un rôle pré-
pondérant dans le déclenchement
de la grève du 19 Mai 1956. Ces deux
anciennes étudiantes au regard vif et
à la mémoire intacte sont revenues, le
temps d’une rencontre organisée hier
par l’Etablissement arts et culture, sur
la Journée de l’étudiant.
La moudjahida Zoulikha Bekaddour
a décroché son baccalauréat avec une
dizaine de jeunes musulmans. Elle
débarque à l’université d’Alger en
octobre 1955 pour suivre des études de
philosophie et de lettres. Notre inter-
locutrice indique qu’à l’époque, ils
étaient 300 à 400 étudiants algériens
dont une vingtaine de filles.
Le bureau de l’Ugéma a été créé
en 1955 à Paris. Avant la disloca-
tion de l’Association des étudiants
musulmans d’Afrique du Nord avec
l’indépendance de la Tunisie et du
Maroc, l’Ugéma a créé des sections
dans toutes les universités. Zoulikha
Bekaddour se souvient : «C’est Amara
Rachid qui s’est approché de moi pour
me demander de me présenter aux
élections. J’ai décroché la majorité des
voix. C’est là que mon engagement a
commencé, en faisant partie du bureau
de l’Ugéma. Ce dernier devait s’occuper
des problèmes des étudiants, mais en
fait c’était une couverture pour nous,
les militants.» La moudjahida révèle
que c’est dans un bureau exigu, au
dernier étage de l’actuelle maison
des étudiants Amirouche, que les
importantes réunions de l’Ugéma se
déroulaient. Les événements ont pris
un essor considérable. «Nous avons
été, dit-elle, obligés de prendre des
positions quand nous avons eu vent des
premières disparitions de militants, en
janvier 1956. Nous avons décidé alors
d’organiser une grève de 15 jours qui
s’ouvrait par une journée de grève de
la faim. En mars 1956, un congrès de
l’Ugéma réunissant toutes les sections
s’est tenu à Paris. L’Ugéma a décidé
d’une réunion le 17 mai dans un local
près de la mosquée Ketchaoua. La grève
qui aura lieu le 19 mai n’a pourtant pas
été décidée ce jour-là. Il faut savoir que
la plupart des étudiants étaient soit
mariés, soit soutiens de famille.» La
grève a été décidée le 18 mai à 20h,
suite à une réunion tenue rue Robert-
sau. Zoulikha Bekaddour a regagné
le lendemain la Wilaya V, chez le
docteur Nekache, pour recevoir une
formation de trois semaines dans les
premiers soins. Pour sa part, la mili-
tante et pharmacienne Hafsa Bisker
précise d’emblée que les étudiants
sont la locomotive d’un pays et l’avenir
de demain. Les dessous de la guerre
de Libération, elle les connaît bien.
L’Ugéma était une couverture pour
ses activités politiques. Elle a assisté
à deux réunions. La première fois,
c’était pour la rédaction du tract.
«On a essayé, explique-t-elle, d’ajuster
un peu les phrases. Après, il y a eu les
débats houleux sur la grève, rue Robert-
sau. Je comprends car à l’époque, pour
les étudiants qui terminaient, c’était un
drame. C’était leur dernière année et ils
avaient des moyens limités. Beaucoup
étaient mariés, d’autres étaient soutien
de famille. La dernière année était un
gros sacrifice pour tous ces étudiants.
La majorité l’a emporté car les lycéens
étaient venus massivement. Ils avaient
un enthousiasme incroyable. C’est ainsi
que la grève a été décidée et que le tract
a été signé par le secrétaire général de
l’Ugéma et Abane Ramdane. J’ai dû, le
lendemain, quitter Alger pour des rai-
sons sécuritaires. Amara Rachid m’a
envoyée dans une famille française où
je suis restée une quinzaine de jours.»
Nacima Chabani
formé en 130 ans d’occupation.» Certains de ceux qui ont fait la grève
du 19 Mai ont représenté le peuple algérien lors des négociations
qui ont abouti au cessez-le-feu du 19 Mars 1962. La grève avait été
décidée par la section d’Alger de l’Ugéma qui demanda aux étudiants
de rejoindre leurs frères dans les rangs de l’ALN. L’ordre de grève a
été suivi par la grande majorité des étudiants algériens qui cessèrent
les cours le 19 Mai 1956. Les étudiants de la section de l’Ugéma
d’Alger lance l’Appel de ne plus assister aux cours et boycottèrent les
examens de juin 1956. Nous relevons ce passage dans l’appel des étu-
diants : «Avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs
cadavres ! A quoi serviraient ces diplômes qu’on continue à nous
offrir pendant que notre peuple lutte héroïquement.»
Le vendredi 25 mai, le comité directeur de l’Ugéma à Paris reprend
l’Appel d’Alger et étend le mot d’ordre de grève générale des cours
et des examens à tous les étudiants algériens de France, de Tunisie
et du Maroc. Il est à signaler ce message du 8 mars 1956 du colonel
Amirouche adressé aux étudiants qui les appelle à s’engager dans
la Révolution. Il leur dit notamment : «Servir la patrie est la seule
devise de tous les Algériens. Vous qui êtes dans les villes, dans
les universités, dans les lycées, chaque chose autour de vous sent
la Révolution qui vous incite à penser, à tous les instants, à votre
devoir.»
Dans ce contexte, l’Ugéma conduit les étudiants vers la guerre
révolutionnaire. Son deuxième congrès réunit à Paris vote une
motion à l’unanimité :
• Considérant que le colonialisme, source de misère et d’analpha-
bétisme, est la négation même de la dignité d’un peuple (...), le
congrès demande :
• La proclamation de l’indépendance de l’Algérie,
• la libération de tous les patriotes,
• des négociations avec le Front de libération nationale.
L’Ugéma n’a jamais cessé de jouer un rôle important pendant la
guerre de Libération nationale en mobilisant tous les étudiants et
lycéens et en leur inculquant les grands idéaux de la Révolution.
T. G.
(*) Ancien membre de l’Ugéma
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 7

HISTOIRE
TÉMOIGNAGE

Dans un climat de violence extrême...

Par M. Djennas (*) l’information et nous n’avions écou- mencer à songer aux cadres dont il m’échut la mission d’expliquer en faisant valoir son intention de
té que notre émotion. Nous décidons l’Algérie aura grandement besoin les tenants et les aboutissants de nous nommer chefs de clinique,
’est dans un climat de de nous réunir au foyer estudiantin demain. Peut-être avais-je tort de la grève, malgré ma position de en particulier Laliam et moi, dès

C violence extrême et de
répression sauvage que
la grève illimitée des
cours et des examens est déclen-
chée le 19 mai 1956. En Algérie
même, en cette année 1956, toutes
les forces politiques du pays, y
compris celles des «pseudo-élus»
administratifs, se rallièrent au
combat du FLN-ALN et du peuple.
Rappelons qu’au lendemain de
l’insurrection du Constantinois du
20 août 1955, les masses populaires
ont totalement basculé du côté des
révolutionnaires, à l’exception des
messalistes. Et c’est tout naturel-
lement qu’en mai 1956 une déci-
sion d’une extrême importance
a été prise par la section d’Alger
de l’Ugéma : la «grève illimitée»
des cours et des examens par les
étudiants à partir du 19 mai, qui
sera rapidement suivie par celle
des lycéens. Ainsi était signifié le
refus de la politique de répression
outrancière. «Effectivement, avec
un diplôme en plus, nous ne ferons
pas de meilleurs cadavres», pou-
vait-on lire dans le tract annonçant
la grève qui enjoignait également
le ralliement massif aux forces
combattantes que dirigeait le FLN.
Dans son livre très fortement do-
cumenté, Les Blouses blanches de
la Révolution, Mustapha Khiati
rapporte le témoignage d’un per-
sonnage-clé de cette période, l’étu-
diant en médecine d’Alger, Lamine
Khène : «Pratiquement un mois
et demi après le congrès (le deu-
xième de l’Ugéma), il y a eu des
événements à Alger. Des heurts ont
opposé au niveau de la section des
étudiants musulmans à leurs collè-
gues européens. De graves menaces
ont été proférées et des armes à
feu exhibées. De plus, nous venions
d’apprendre qu’un de nos cama-
rades, pion à Ben Aknoun, venait
d’être tué. Nous n’avions pas vérifié
de la Robertsau (Télemly), où se
trouvait le bureau de la section d’Al-
ger de l’Ugéma, où il n’y avait prati-
quement que des étudiants musul-
mans, pour examiner la situation.
Il y avait peu d’étudiants et nous
n’avons pas conclu. Aussi avons-
nous décidé de nous revoir le lende-
main, après avoir pris soin d’avertir
le plus grand nombre possible de nos
camarades. Nous avons eu vent que
des étudiants européens projetaient
de perturber notre rencontre. Nous
avons décidé de transférer notre
lieu de rendez-vous et la réunion
eut lieu au cercle des oulémas (Nadi
Ettaraki) qui se trouvait à proximité
de la mosquée Ketchaoua (...). J’al
pris aussitôt la parole et j’ai eu le
privilège de présider la réunion.
J’étais depuis longtemps militant
au FLN, comme l’étaient d’ailleurs
beaucoup de camarades. Mais au
cours des débats qui se sont dérou-
lés, personne n’a excipé de l’autorité
du FLN. A aucun moment, le mot
FLN n’a été prononcé (…). C’étaient
des étudiants entre eux, qui ont
discuté pour, finalement, décider de
la grève des cours et des examens.
Comme je présidais la séance, j’ai
procédé au vote de la dernière pro-
position. La grande majorité était
pour, quelques-uns étaient contre,
peut-être une dizaine, un peu moins
s’étaient abstenus.»
A Montpellier, cette décision n’a
pas été accueillie unanimement,
du moins au début. Pour ma part,
j’avais recommandé à Khemisti,
qui devait se rendre à une réunion
des responsables de l’Ugéma à Pa-
ris, de défendre très fermement et
sans ambiguïté le principe du oui à
la grève, non à une grève illimitée.
Etait-ce là la position de notre sec-
tion ? Je ne m’en souviens pas, mais
je pensais alors que la situation
en Algérie avait atteint un point
de non-retour et qu’il fallait com-
penser ainsi car, pour certains, la
guerre n’était pas encore gagnée et,
avant de penser à l’après-guerre,
encore convenait-il de réussir
d’abord le présent. Possible, mais
j’ai toujours pensé – et je le pense
encore aujourd’hui – que ce qui
est excessif peut être dangereux.
On le verra avec la grève des huit
jours de janvier 1957. A ce propos,
dans l’émission du 6 février 2015
de la Chaîne III consacrée à la ZAA
et à son chef, Yacef Saâdi, celui-ci
affirme avoir dit à Ben M’hidi, peu
de temps avant l’historique grève :
«Pourquoi huit jours et non deux
seulement ?» A ce propos, j’al déjà
rapporté dans mon livre Vivre,
c’est croire, le témoignage direct
de Saâd Dahlab : «Ben M’hidi était
pour une grève de 30 jours, Abane
de 15 et moi de 4.» Quoi qu’il en soit,
de retour à Montpellier, Khemisti
convoqua aussitôt le bureau de
la section pour un compte-rendu
de la réunion de Paris : «Impos-
sible de faire marche arrière, nous
rapporta-t-il. A Alger, la situation
était devenue invivable. Le climat
de terreur, d’abord limité aux cam-
pagnes, gagnait de plus en plus les
villes, en particulier Alger, avec
l’assassinat d’étudiants, l’agression
par des étudiants pieds-noirs du
professeur André Mandouze, qui ne
dut son salut qu’à sa protection par
des étudiants algériens.» Khemisti
termina son rapport en affirmant
qu’«il était désormais impossible
de ne pas faire grève, une grève illi-
mitée». «Alors, avais-je dit, puisque
c’est ainsi, allons-y pour la grève et
faisons ce qu’il faut pour sa pleine
réussite.»Une assemblée générale
fut aussitôt convoquée et les dé-
bats s’engagèrent non plus sur le
principe de la grève ni de sa durée,
mais sur ses modalités. Si Khemisti
se chargea de répondre aux ques-
tions relatives à la réunion de Paris,
départ. Un étudiant en médecine
souleva le problème d’éventuels
remplacements pendant la grève.
Je lui répondis que «si la grève a
été décidée, ce n’était pas pour
rester travailler en France, mais
bien pour participer à la lutte,
quelles qu’en soient les modali-
tés», A une écrasante majorité, les
étudiants de Montpellier venaient
de rejoindre cette grande grève
patriotique du 19 Mai 1956, qui
fera date dans l’histoire de l’Algérie
combattante et du mouvement
estudiantin algérien. Dans le sil-
lage de la grève des étudiants, les
lycéens lancèrent la leur et c’est
ainsi que, dans un «sublime élan
de mobilisation unitaire», l’Algé-
rie allait affronter son destin, re-
prendre et poursuivre le combat
de la dignité et de l’honneur. Mais
rien de commun, cette fois, avec les
révoltes paysannes du siècle passé.
Une guerre de Libération natio-
nale – c’est-à-dire entraînant tout
un peuple dans un mouvement or-
ganisé et unitaire et non plus spon-
tané et régional – était en cours de
consolidation et de structuration
en vue de la longue mais inévitable
confrontation libératrice. Les étu-
diants algériens de Montpellier
allaient s’éparpiller, rejoignant qui
le maquis, qui l’organisation politi-
co-militaire de France et d’Europe
qui, enfin, l’Algérie, la Tunisie ou
le Maroc. Benhafid, Laliam et moi
avions décidé d’informer notre
maître de la nouvelle situation et
de notre décision de quitter son
service. Mes camarades me char-
gèrent de cette pénible mission.
Je m’en acquittai en lisant, avec
une intense émotion, une courte
déclaration à laquelle notre pa-
tron ne s’attendait nullement, bien
évidemment. Il s’assit sous l’effet
de la surprise et tenta de nous
faire revenir sur notre décision,
la fin de nos études. Peine perdue.
Nous avons quitté notre maître,
remués jusqu’au plus profond de
nous-mêmes mais déterminés,
néanmoins, à aller jusqu’au bout
de notre engagement. Je ne me
rappelle pas qu’une ultime assem-
blée générale se fut réunie avant de
nous séparer. Nous sommes partis
vers de nouveaux destins lesquels,
s’ils devaient diverger sur le plan
individuel, n’en convergeront pas
moins vers un seul objectif, contri-
buer à la libération de l’Algérie.
Nous nous séparâmes, Laliam et
moi, tard dans la nuit, près de
l’Œuf, mon ami devant se rendre
en Tunisie, en nous souhaitant
bonne chance. Qui sait si nous
nous reverrions un jour?
Une page venait d’être tournée
dans la vie des étudiants algériens
de l’époque.
A la phase de la prise de conscience
collective et d’une sensibilisation
progressive de l’opinion française
succéda celle d’un engagement
plus grand, plus profond, qui n’ex-
clura pas les sacrifices les plus
lourds, y compris le sacrifice su-
prême, celui de la vie.
Les survivants de la grande épopée
du peuple algérien savent, en effet,
que des dizaines, voire des cen-
taines d’étudiants et de lycéens ont
payé au prix fort leur patriotisme
intransigeant par le sacrifice du
bien le plus précieux, la vie. Pour
ne citer que de jeunes étudiants de
Montpellier que j’ai bien connus,
je rappelle que sont tombés au
champ d’honneur Rachid Belho-
cine, Bakir Gueddi, Yahia Farès,
Hassani Issâd.
Que tous nos chouhada reposent
en paix dans la terre de Jugurtha
et de Abdelkader, et prions tous
pour que leur sacrifice n’ait pas été
vain... M. D.
(*) Professeur d’ophtalmologie

ALICE CHERKI. PSYCHIATRE ET ANCIENNE MEMBRE DE L’UGEMA

«Nous désirions tous participer à la construction du pays»
Par Samir Ghezlaoui
Vous étiez parmi les étudiants qui ont
fait la grève du 19 mai 1956. Comment
avez-vous vécu personnellement cet évé-
nement ?
J’étais déjà interne à l’hôpital de Blida,
Joinville comme on appelait alors l’hôpital
psychiatrique. Dans le contexte de l’époque,
suivre cet appel à la grève s’imposait surtout
après les reculades de Guy Mollet devant les
tenants de l’Algérie française parmi lequel
se trouvaient les étudiants de l’Association
générale des étudiants algériens (AGEA) qui
était à ce moment-là aux mains des ultras
pro-Algérie française. En effet, en décembre
1955, la direction de l’AGEA qui regroupait
pourtant des étudiants progressistes, clan-
destinement communistes ou nationalistes
algériens, avait été contrainte à la démission
sous la pression des professeurs et des étu-
diants ultras. C’est au sein de l’Ugema que
se retrouvaient les militants pour l’indé-
pendance, dont la plupart des membres du
FLN, et d’autres communistes. Donc suivre
le mot d’ordre de grève était indiscutable
pour nous, militants indépendantistes et
anticoloniaux.
Justement, au-delà de l’unanimité der-
rière la décision de faire grève, qu’en
est-il des différends entre les membres de
l’Ugema autour de la pertinence de cette
action ?
Certains d’entre nous ont estimé que cette
action ne devait pas concerner les jeunes
lycéens. Et pensaient que la grève ne devait
pas être illimitée car il était important de for-
mer des cadres pour l’Algérie indépendante.
Et effectivement, la fin de la grève a été votée
dès 1957 et nous étions tous d’accord avec
cette décision.
Les étudiantes ont participé en force à
la grève. A partir de là, quel a été leur rôle
dans la Révolution ?
Elles ont joué un rôle très important. D’ail-
leurs, elles n’ont pas attendu cette grève pour
contribuer à la Révolution. De nombreuses
étudiantes ont rejoint – certaines l’ont fait
avant la grève – les maquis ou sont devenues
agents de liaison. Beaucoup d’entre elles
sont restées dans l’anonymat jusqu’à ce
jour et ont été amenées à se taire… En plus
de leur misogynie, certains membres de la
direction de la Révolution ont imposé très
tôt une orientation idéologique et identitaire
pour l’Algérie. C’est ainsi que vous étiez, avec
d’autres étudiants algériens dits européens,
empêchés de participer au congrès de l’Ugé-
ma de 1960. Que s’est-il passé réellement?
Dans ce congrès, il était entre autres à
l’ordre du jour de supprimer le «M» d’Ugé-
ma. Il me semble que pour les étudiants algé-
riens boursiers en Allemagne, me désigner
comme leur représentante, au moment où il
était question à ce fameux congrès d’enlever
le «M» de musulman, était tout naturel.
Nous étions dans l’incompréhension car
nous étions plusieurs étudiants, en RDA
notamment, à mettre toute notre énergie à
la construction de l’Algérie indépendante
et étions loin des dissensions du pouvoir
central. Je savais déjà, pour ma part, dans
quelles conditions avait été assassiné Abane
Ramdane et j’avais déjà assisté, à Tunis
avant mon arrivée en RDA, à des querelles
au sein du FLN et de L’ALN qui n’étaient pas
réellement idéologiques. Toutefois, pour
les étudiants boursiers à l’étranger, c’était
primordial d’œuvrer pour l’indépendance de
l’Algérie et lui offrir nos compétences. Nous
désirions tous participer à la construction du
pays d’autant plus que cette guerre intermi-
nable avait décimé beaucoup d’élites parmi
nos aînés.
Concrètement, comment et qui vous a
empêché d’y participer ?
Cela s’est fait dans la plus grande confu-
sion. Probablement une directive des diri-
geants de l’Ugéma de l’époque. J’ai été
rappelée peu de temps après à Tunis sous
prétexte que l’on avait besoin de mes ser-
vices de psychiatre.
Le GPRA a-t-il réagi ?
Je sais seulement, pour l’avoir appris après
mon retour à Tunis, que des amis que je peux
citer parmi d’autres, Ben Yahia, Harbi, Chau-
let ont protesté auprès de la direction de
l’époque. Cependant, nous n’avons eu aucun
écho officiel de la part du GPRA.
Militante pour l’indépendance de l’Al-
gérie et compagne de lutte de Frantz
Fanon, vous n’avez eu votre nationalité
que depuis quelques années. A quoi cela
est-il dû ?
Parce que je n’étais pas musulmane, on a
exigé, en 1963, de demander la nationalité
algérienne au nom des services rendus à la
Révolution, alors que mes ancêtres étaient
dans ce pays depuis 2000 ans. Je n’ai pas
voulu me soumettre à de telles conditions
qui ne correspondaient pas à la lutte que
nous avions menée. Je n’avais pourtant au-
cun papier valide, sauf un passeport algérien
d’un Etat fantôme entre août et octobre 1962.
Bien qu’allant en Algérie très régulièrement,
je n’avais jamais demandé la nationalité
jusqu’en 2011. Ce n’est que grâce à des amis,
indignés de savoir que je n’avais pas ma
nationalité algérienne, que je l’ai eue.
S. G.
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 8

PUBLICITÉ

APPEL D’OFFRES NATIONAL OUVERT

Lettre ouverte à Son POUR LES SERVICES MEDIA
Excellence M. le ministre AXA ASSURANCES ALGÉRIE DOMMAGE
ET AXA ASSURANCES ALGÉRIE VIE
de l’Energie et des Mines N°01/MKG/AXA/2015
Excellence Les sociétés AXA Assurances Algérie Dommage Spa et AXA Assurances
Nous, 32 agents distributeurs de lubrifiants, venons par la présente Algérie vie SPA, société par actions de droit algérien, ayant leur siège social
solliciter de votre humble autorité et pouvoir l’intervention au niveau de au 1 rue Mahasri Amar Hydra, Alger, Algérie, lancent un appel d’offres
la société Sonatrach afin que cette dernière nous aligne au même rang que national ouvert pour les services MEDIA, selon les spécificités décrites dans
les 87 autres distributeurs. le cahier des charges.
En effet, nous sommes contractuels avec Naftal, laquelle nous a accordé
L’appel d’offres est ouvert à toutes les sociétés de droit algérien (personnes
un avenant relatif aux produits Sonatrach à l’époque où cette dernière morales) ayant de l’expérience et de la compétence dans le domaine MEDIA.
approvisionnait Naftal.
Malheureusement, depuis presque un mois, nous subissons des pertes Les candidats intéressés par le présent appel d’offres peuvent retirer le cahier
sèches ; aucun approvisionnement pour les produits sus-cités au niveau des charges dans les 03 jours qui suivent la première parution du présent avis
de Naftal, car celle-ci n’a pas été approvisionnée par Sonatrach. Or les 87 dans la presse national à l’adresse suivante :
autres agents sont régulièrement approvisionnés par Sonatrach.
Nous ne comprenons pas ce blocage et nous ne comprenons pas AXA Assurances Algérie Dommage Spa
pourquoi elle ne nous a pas repris comme les 87 autres distributeurs ? Lot 1, rue Mahasri Amar, Hydra, Algérie
Faut-il vous informer qu’il y a des familles dont la seule ressource est
cette activité commerciale, sans pour autant signaler les charges fiscales contre le paiement d'un montant de cinq mille dinars algériens
et parafiscales ! (5 000,00 DZD).
Au demeurant, si Sonatrach est apte à nous approvisionner régulièrement La personne désignée par le soumissionnaire pour le retrait du cahier des
en marge de Naftal avec un contrat conforme avec le réseau opérationnel, charges doit présenter à AXA un mandat dûment établi.
nous sommes prêts à signer avec elle des contrats d’approvisionnement.
Excellence Les offres doivent comporter une enveloppe contenant le dossier de pré-
A titre d’information, certains de nos confrères ayant le même statut que qualification. L’offre est insérée dans une enveloppe fermée et cachetée,
nous (32), ont pu bénéficier d’un avantage d’approvisionnement auprès de comportant la mention :
Sonatrach, c’est pourquoi nous nous étonnons de ce traitement sélectif
qui ne repose sur aucune base commerciale mais qui prône le favoritisme À ne pas ouvrir
flagrant. APPEL D’OFFRES NATIONAL OUVERT
Notre demande se justifie en un approvisionnement régulier en produits POUR LES SERVICES MEDIA
AXA ASSURANCES ALGÉRIE DOMMAGE
Sonatrach, selon les règles commerciales reconnues par l’Etat. N°01/MKG /AXA /2015
Nous sommes convaincus que vous ne ménagerez aucun effort pour
l’étude de notre doléance et l’intervention auprès de cet organisme sous Les offres doivent contenir les documents mentionnés le cahier des charges
votre tutelle.
Recevez, Excellence, notre plus haute considération. La date limite de dépôt des plis des offres est fixée pour le 08 juin 2015
16h00.
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surmonter la crise par rapport
● Le nouveau ministre est réputé pour ses idées sur l’exploitation des ressources renouvelables.
aux prévisions
L
e programme de développement de l’amont pétrolier se

D
ans l’histoire pétrolière algérienne,
une page vient d’être tournée. Salah
Khebri vient de succéder à Youcef
Yousfi à la tête du ministère de l’Energie.
Les cadres s’en réjouissent ! Non parce
que l’actuel ministre de l’Energie avait
formé la plupart d’entre eux, alors res-
ponsable de l’Institut algérien du pétrole
(IAP), mais parce que c’est un chevronné
qui a blanchi sous le harnais dans le
domaine du pétrole. Il a vraiment la cote
auprès des cadres du secteur. Pour ceux
qui avaient des relations assez fréquentes
avec lui, Salah Khebri, ingénieur, ex-pro-
fesseur et docteur en économie pétrolière,
saura au moins user de la rationalité éco-
nomique, mariée aux exigences sociales et
au paysage nécessairement stochastique.
Autrement dit, la marchandise pétrolière
ne sera qu’un «vulgaire» moyen et l’expor-
tation ne sera plus l’ultime option mais
un élément dans le mix économique, dont
la création de valeur ajoutée, d’emplois,
d’équilibres macro-économiques, territo-
riaux et de géostratégie. En termes encore
plus simples, l’économie et la stratégie
prendront le pas sur les vils raisonnements
d’épiciers. Pour bon nombre de cadres,
le rêve est encore permis, bien que la
situation chavire et les efforts qui restent
à fournir soient titanesques afin que le
paquebot évite l’iceberg. Les maux qui
rongent le secteur ont été d’ores et déjà
diagnostiqués, mais des priorités ont été
établies à l’administration de la cure.
En stratège et économiste, le nouveau
ministre de l’Energie saura, de l’avis de
certains cadres, contrairement à la pré-
cédente équipe, faire le distinguo entre
des actions conjoncturelles, celles immé-
PHOTO : APS
Salah Khebri
diates et des actions structurelles à faire
précéder par une approche stratégique, et
nécessairement des modèles et des calculs
économiques. A la question de savoir si
le nouveau ministre aura bien les coudées
franches pour qu’il puisse agir tous azi-
muts, un de ses proches collaborateurs
disposait d’une réponse toute simple : «La
situation est tellement difficile qu’ils n’ont
de choix que de le laisser travailler.» A
son actif, plusieurs diplômes en économie,
en économie pétrolière et en engineering,
Salah Khebri a occupé plusieurs postes de
responsabilité dans le secteur de l’énergie,
dont celui de directeur de l’IAP de 2007
à 2011 et de conseiller auprès du PDG de
Sonatrach. Pour les cadres de son départe-
ment, qui ont eu à échanger avec lui, il est
attendu surtout sur deux fronts essentiels
: les actions conjoncturelles et les opéra-
tions à échelle structurelle. Au chapitre
des actions conjoncturelles, le ministre
devrait aller au charbon d’In Salah, où
RENAULT ALGÉRIE
tout le monde mise sur un moratoire au
sujet du gaz de schiste, voire, ensuite, un
recadrage du projet du gaz de schiste dans
la rubrique «Etudes/recherche/développe-
ment». D’autres questions, tout aussi brû-
lantes, sont au menu de l’actuel ministre
de l’Energie, dont les perturbations dans la
distribution d’électricité et de carburants.
L’idée retenue étant de minimiser les effets
en attendant des solutions structurelles
après 2015 au travers d’une transparence
budgétaire, de l’adéquation des coûts et
des prix. Au chapitre des actions structu-
relles, le ministre semble avoir conscience
des défis auxquels est confronté le pays,
sur fond d’inquiétudes quant à la volatilité
des cours du pétrole et de morosité per-
sistante dans laquelle se sont empêtrés les
marchés.
Le nouveau ministre est réputé pour ses
idées sur l’exploitation des ressources re-
nouvelables, sur les équilibres financiers et
le souci d’efficacité. L’objectif final étant
de mettre en œuvre une politique énergé-
tique endogène calée sur un modèle éner-
gétique domestique optimal. Son attention
porte également sur le projet de valoriser
industriellement les hydrocarbures, plutôt
que de s’enliser davantage dans la poli-
tique extravertie d’exportations. Cepen-
dant, pour rompre avec les politiques
destructrices du passé, des rééquilibrages
institutionnels et autres s’imposent. La
situation actuelle suppose que l’on fixe le
cap sur une politique énergétique claire
avec, à la carte, des programmes de mise
en œuvre. Les dégâts de l’ère Chakib Khe-
lil ont mis à genoux un pays dont l’écono-
mie dépend presque exclusivement de la
rente pétrolière. Ali Titouche
poursuit et permettra si ce n’est d’améliorer la production
pétrolière, au moins de la stabiliser. Selon le PDG par intérim
de Sonatrach, la production des 4 premiers mois de l’année 2014
dépasse de 2% les prévisions. Cela ne s’est pourtant pas traduit par
une hausse effective de la production enregistrée pour les premiers
mois de l’année, laquelle se stabilise du coup.
Cela n’entame en rien l’optimisme de M. Sahnoun, qui table sur la
réception provisoire et la mise en service de deux gisements pétro-
liers avant la mi-juillet 2015, à savoir le gisement de Bir Sebaâ
d’une capacité de production variant de 20 000 à 25 000 barils/
jour, ainsi que celui de Bir El M’sana, d’une capacité de 12 000
à 15 000 barils/jour. Pour ce qui est de l’aval, M. Sahnoun, qui
évoque le lancement d’un train GPL à Rhourde Ennous, indique
que dans le secteur de la pétrochimie deux accords avec des parte-
naires étrangers devraient bientôt aboutir. Il explique ainsi que les
choix technologiques ont déjà été clairement définis, reste à s’ac-
corder sur la «définition technique, les conditions économiques et
surtout les conditions de stabilité économique». M. R.
ASSURANCES
AXA augmente
son capital
L
a filiale d’assurance dommages du groupe AXA Algé-
rie vient de procéder à une augmentation de son capital
social en le portant à 3,15 milliards de dinars, apprend-on
à travers un communiqué officiel de l’entreprise, parvenu hier
à notre rédaction. «L’assemblée générale extraordinaire d’AXA
Assurances Algérie dommages, réunie le 23 avril dernier, a
approuvé l’augmentation de son capital social, qui passe de
2 milliards de dinars à 3,15 milliards de dinars par l’émission de
11500 nouvelles actions ordinaires, d’une valeur nominale de
100 000 DA chacune», indique ainsi le communiqué. A l’issue
de cette opération, est-il précisé, les nouvelles actions ordinaires
ont été souscrites respectivement par le groupe AXA, à raison
de 5635 nouvelles actions, le Fonds national d’investissement
(FNI) pour 4140 actions et enfin, la Banque extérieure d’Algérie
(BEA) pour 1725 actions. Telle que structurée lors de la création
du groupe en 2011, suivant la règle dite des 51/49% qui régit
l’investissement étranger en Algérie, la répartition du capital

5000 véhicules Renault Symbol

social d’AXA Algérie reste inchangée après cette opération
d’augmentation, le groupe AXA en détenant toujours 49% des
parts, tandis que le FNI et la BEA se partagent les 51% restants,
respectivement à hauteur de 36 et 15%. Cette opération d’aug-

livrés depuis novembre mentation de capital pour un montant global de 1,15 milliard
de dinars, souligne enfin le même communiqué, est destinée à
permettre, à AXA Assurances Algérie dommages, «une meil-

I naugurée au mois de no-

vembre dernier, l’usine
Renault d’Oran a pu livrer
à ce jour plus de 5000 véhi-
cules Renault Symbol. Des
résultats qui incitent le prin-
cipal responsable du groupe
Renault Algérie, Guillaume
Josselin, à l’optimisme. Ce
dernier s’est dit, hier à Alger,
confiant quant aux perspec-
tives qui s’ouvrent à la voiture
made in Algeria. M. Josselin
s’exprimait en marge d’une
cérémonie, à l’occasion de la
réception de 70 Renault Sym-
bol tout droit sorties de l’uni-
té de Oued Tlelat, acquises
par la compagnie nationale
des hydrocarbures, Sona-
trach. Des véhicules haut de
gamme, destinés aux équipes
de Sonatrach, dotés de tous
les équipements de sécurité,
du GPS, de la motorisation
1.6 essence et d’enjoliveurs
16 pouces. S’agit-il d’un coup
de pouce à une industrie auto-
mobile naissante en Algé-
rie ? Pour le PDG par intérim
de Sonatrach, Saïd Sahnoun,
l’acquisition de ce lot de véhi-
cules reflète non seulement
l’engagement citoyen de la
compagnie pétrolière natio-
nale mais entre également
dans le cadre de la campagne
«Consommons national», qui
ne devrait pas demeurer au
stade de slogan, mais s’appuie
aussi sur «les normes et les
standards de qualité présen-
tés par les véhicules fabri-
qués par Renault Algérie»,
d’autant plus que cette acqui-
sition s’est faite à l’appui
d’un cahier des charges. Il va
sans dire que la logique de
Sonatrach, qui s’appuie sur
ce concept d’engagement ci-
toyen, pousse les responsables
de la compagnie pétrolière à
aller au-delà de l’acquisition
de véhicules pour proposer de
nouveaux équipements pour
la Symbol algérienne, qui,
osons le mauvais jeu de mots,
sera tout un symbole. C’est
dans ce sens que le PDG de
Naftal, filiale de Sonatrach a
soumis l’idée de doter les vé-
hicules Renault fabriqués en
Algérie d’équipements GPLC
(Sirghaz) et GNC, carburant
produit en Algérie à bas coûts
et présentant un net avantage
pour l’environnement. Projet
qui entre d’ailleurs dans le
plan de promotion des GPLC
de répondre à une demande,
qui, espère-t-il, augmentera,
grâce à l’entrée en vigueur
leure assise financière pour renforcer sa dynamique de dévelop-
pement et de croissance, tout confirmant la volonté du groupe
de s’implanter de façon durable en Algérie, en proposant des
et GNC, au détriment des car- du décret relatif au crédit à la produits et services innovants». A rappeler que le groupe AXA,
burants classiques, plus coû- consommation. Il s’est néan- géant mondial de l’assurance, est installé sur le marché algérien
teux et alimentant l’inflation moins refusé à avancer toute depuis décembre 2011, en créant deux filiales en partenariat, à
de la facture à l’importation. prévision de clôture pour savoir une filiale d’assurance dommages et une autre spécialisée
Pour sa part, le directeur gé- l’année 2015. Melissa R. dans l’assurance des personnes. Akli R.
néral de Renault Algérie, qui
s’est montré très attentif à
l’idée, s’est dit confiant dans
les perspectives de Renault
Algérie, qui passe de conces-
sionnaire à constructeur auto-
mobile, contribuant ainsi à la
création de valeur ajoutée et
au transfert de savoir-faire,
à l’orée de l’ouverture du
centre de formation Renault
à Alger.
M. Josselin, qui a d’ail-
leurs annoncé la signature
de diverses conventions avec
plusieurs institutions pour
l’acquisition de la Renault
Symbol algérienne, dont la
Fédération nationale des tra-
vailleurs des industries éner-
gétiques et gazières, rappelle
l’installation d’une seconde
équipe dans l’usine d’Oran.
L’objectif étant d’augmenter
la cadence de production afin
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 10

L’AUTOMOBILE

ESSAIS DE LA NOUVELLE 208

La Peugeot 208 sous de nouveaux habits

PHOTO : D. R.
La nouvelle 208 à l’essai à Graz (Autriche)

Graz (Autriche) prix», reconnaît Edouard Bergevin qui intègre une calandre qui a la forme d’un phone sur l’interface de l’écran tactile que cette dernière adopte un comporte-
De notre envoyé spécial ne cache pas moins de grandes ambi- equalizer et un regard agressif avec son de la 208. Sur les routes empruntées, et ment plus sportif avec ses nouvelles
tions pour la nouvelle Lionne qui sera nouveau bloc optique intégrant des dès les premiers tours de roue au volant jantes de 17 pouces noires laquées

A
pparue pour la première fois
en 2012, la Peugeot 208 fait
peau neuve. Produite à près
d’un million d’exemplaires dans le
monde, la nouvelle génération de la
marque au lion présentée à la presse
le 13 mai dernier à Graz, en Autriche,
n’a épargné aucun détail : elle s’offre
un restylage intégral. «C’est un tra-
vail complet que les ingénieurs et les
stylistes ont accompli dans le but de
renforcer l’attractivité et la robustesse
de la 208», résume Edouard Bergevin,
le responsable presse chez automobiles
Peugeot.
Au menu, de nouvelles motorisations
Euro 6 et de nouveaux équipements
inédits (un style plus sportif, grâce
notamment à son équipement 3D LED
et à des teintes inédites, comme le
pétillant Orange Power). En dépit de
ses nombreuses qualités, la 208 reste
figée à la 5e place en Europe, même
si elle est le best-seller de la gamme
Peugeot en Algérie. «En Europe, on a
des concurrents très agressifs sur les
commercialisée en France à partir du feux LED à la forme 3 D. A l’arrière, de la 208 1.2 PureTech de 110 ch que habillées de nouveux pneumatiques
mois prochain. on ne distingue certes pas beaucoup de nous avons testée au départ de l’aéro- Michelin. Le moteur également ne
Et pour permettre à cette dernière de différences par rapport à l’ancienne, port de Graz en prenant l’ascension de manque pas de dynamisme et de ner-
reprendre du poil de la bête, Peugeot mais le grand changement se situe au la belle région de la Styrie, on apprécie vosité. La tenue de route à bord de ce
lui offre une cure de rajeunissement niveau des feux LED qui portent les et on est séduit par l’impeccable tenue véhicule est également remarquable
qui se traduit par des transformations trois griffes du lion. A bord, un nouvel de route. Après 175 km de conduite en sur des routes généralement très dan-
esthétiques pour lui donner un nouveau habillage de la planche de bord plus traversant un relief varié entre massifs gereuses dans la région de Styrie. A
souffle. Sous nos yeux, une fois décou- gratifiant fait son apparition. Cepen- montagneux, des forêts verdoyantes et noter que la gamme essence PureTech
verte le 13 mai dernier à l’aéroport dant, la grande nouveauté reste cette douces collines, sur des routes étroites est composée de 3 motorisations : 2
de Graz (Autriche), la nouvelle 208 touche technologique apportée par et tortueuses et bordées de belles villas existantes avec les 1.0L PureTech 68 et
nous est apparue plus sportive que l’ajout de caméras de recul, de l’aide colorées et de vignobles, aucune sen- 1.2L PureTech 82 et la nouveauté avec
l’ancienne. Celle-ci adopte en effet des au stationnement automatisé, et de sation de fatigue, sinon toujours cette le 1.2L PureTech 110 S&S aux émis-
gènes sportifs qu’on peut remarquer, à l’application mirrorlink qui permet de envie de foncer encore plus loin. sions remarquablement contenues de
première vue, sur le bouclier avant qui basculer les applications de son smart- Sur ces routes, nous avons pu remarquer 103g/km de CO2. Présente sous trois
motorisations, diesel 1.6L BlueHDi 75,
RÉDUCTION D’ÉMISSIONS DE GAZ RECORD ! 100 et 120, la nouvelle gamme 208 se
pare aussi de la nouvelle finition GT
Line. Nous avons pu tester le nouveau
La technologie BlueHDi se confirme comme étant la gamme du 75 ch. Le 1.6L BlueHDi est désormais disponible système d’aide au freinage «Active city
solution de dépollution diesel la plus efficace du marché. en trois niveaux de puissance : Les 1.6L BlueHDi 75 S&S et Brake».
Ces nouvelles motorisations, associant le meilleur du 1.6L BlueHDi 100 S&S, associées à une boîte mécanique à
diesel à des émissions de CO2 et de consommation de 5 rapports, dont les versions standard (sans S&S sur 75ch)
Ce système est destiné aux conducteurs
carburant en rupture, sont toutes en-dessous de 95 g de s’affichent respectivement à 90g et 87g de CO2/km, et distraits qui ne font pas attention aux
CO2/km et font de la famille du 1.6L BlueHDi la gamme dont les versions à très basse consommation n’émettent obstacles qui se présentent à eux. Il se
de moteurs diesel la plus performante du marché. Elles que 79 g de CO2/km pour une consommation de carburant déclenche en ville à moins de 30 km/h
se présentent toutes avec un système Stop and Start à de seulement 3,0 litres aux 100 km. Un record sur le afin d’éviter une quelconque collision.
démarreur renforcé, à l’exception de la version entrée de segment et sur le marché ! R. B. Rabah Beldjenna

VÉHICULES UTILITAIRES
ET PARTICULIERS
Les Partner
de Peugeot restylés
L es nouveautés chez Peugeot, c’est aussi le Lu-
dospace Partner «Tepee et VU». Outre la nou-
velle 208 dont on a pris le volant à Graz, Peugeot
à tous les usages, tout en affichant des consom-
mations et des émissions de CO2 diminuées en
moyenne de 15% par rapport aux motorisations
Algérie nous a convié également à tester ces deux remplacées. En version BlueHDi 100 S&S, ils
modèles dans la région d’Ehrenhausen, en Au- s’annoncent tous deux comme l’offre record,
triche. Ce sont des modèles de Partner avec plus dans leur segment respectif, avec des émissions
de style et de technologies que nous avons pu tes- de CO2 de seulement 106 et 109 g/km. «Avec les
ter dans cette région autrichienne. Les nouveaux nouveaux Peugeot Partner et Partner Tepee, notre
PHOTO : D. R.

Peugeot Partner et Partner Tepee bénéficient en
effet d’une évolution stylistique et technologique
remarquable. Sur le plan de style, le design réaf-
firmé de la proue adopte une nouvelle calandre
qui intègre en son centre le lion Peugeot, en cohé-
rence avec les autres modèles de la marque. Les
ingénieurs et les stylistes de Peugeot ont mis en
place plus d’équipements modernes dans le nou-
veau Partner qui devient plus robuste et connecté.
Côté motorisations, on note l’arrivée de moteurs
Euro 6 plus sobres et performants qui renforcent
l’attractivité des nouveaux Peugeot Partner et Par-
tner Tepee. Ce dernier, doté d’une gamme de sept
motorisations essence VTi et Diesel BlueHDi,
délivrant de 75 ch à 120 ch et qui sont disponibles
dès le lancement. Elles permettent de répondre
objectif est clairement de conforter la position de
leader du Groupe PSA Peugeot Citroën sur les
segments des fourgonnettes et des ludospaces en
Europe, et de poursuivre leur développement à
l’international», soutient Maxime Picat, directeur
général de Peugeot. En option, le nouveau Peu-
geot Partner bénéficie désormais d’une double
offre de personnalisation extérieure disponible
sur tous les niveaux de finition au travers des Pack
Look et Pack Look Intégral. Quant au nouveau
Partner Tepee, qui chausse désormais de nouvelles
jantes alliage 16’’ Managua à 8 branches, celui-ci
arbore un style à la fois plus riche avec un bouclier
avant peint dès le niveau 2, et plus robuste avec un
bouclier avant noir teinté masse plus résistant aux
agressions quotidiennes sur la finition Outdoor.
Outre la face avant redessinée, le nouveau Partner
Tepee se pare de 2 nouvelles teintes : le gris moka
et le gris artense sont disponibles aux côtés du
blanc banquise, rouge ardent, bleu kyanos, gris
aluminium, gris shark et nocciola.
On note par ailleurs la mise en place de nouveaux
équipements d’aide à la conduite avec une camera
de recul — disponible en option — et l’aide au
stationnement. L’habitacle du nouveau Partner
Tepee dispose en effet d’un nouvel équipement
télématique doté d’un grand écran tactile couleur
de 7’’ parfaitement intégré au centre de la planche
Le nouveau Partner Tepee à l’essai en Autriche
de bord, et toujours à portée de main et de regard.
Le concept ludospace a été créé par Peugeot en
1996 avec le lancement de la version M49 suivie
de la version M59 en 2002. C’est en 2008 que
l’appellation Partner arrive avec les versions utili-
taire et «B9». Depuis, le Partner Tepee conserve sa
place sur le podium dans le segment avec 15,3%
des ventes en Europe en 2014. Les ventes hors
Europe représentent près de 27% du volume glo-
bal de Partner Tepee, avec une progression de 8%
par rapport à sa première année pleine commer-
cialisation. R. B.
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 11

ALGER INFO
COMMUNE D’ALGER-CENTRE BOLOGHINE
DES HABITANTS
Une dizaine d’escaliers DES CAVES
PROTESTENT
dégradés seront consolidés DEVANT LE SIÈGE
DE LA WILAYA
● Les travaux permettront de renforcer des escaliers qui ont plus de cent ans d’âge. D es habitants de caves dans la com-
mune de Bologhine ont observé hier
un sit-in devant le siège de la wilaya.

E
n vue d’améliorer les dé-
placements des habitants
et d’assurer la sécurité
et une meilleure fluidité des
piétons, l’APC d’Alger-centre
a programmé plusieurs travaux
d’aménagement et de remise
en état d’escaliers se trouvant
dans le territoire de la com-
mune. Ces travaux s’inscrivent
dans le cadre du programme
d’action de l’APC pour l’année
en cours et dans le but de
consolider les escaliers qui ont
plus d’un siècle d’âge pour la
plupart. La première opération
sera lancée au niveau du talus
des Quatre Canons, du côté du
jardin Moulin. «Un montant
de 4 millions de dinars est
prévu pour le lancement des
travaux», précise notre source.
Il est question également,
dans le cadre du même pro-
gramme, de lancer des tra-
vaux de réfection des esca-
liers se trouvant au chemin
Laperlier. «Pour l’accomplis-
sement des travaux, l’APC a
prévu un montant de 1,8 mil-
lion de dinars», assure-t-il.
Les mêmes travaux de réfec-
tion seront lancés également
au niveau du boulevard Krim
Belkacem et au 107 boulevard
Mohamed V, pour un montant
de 1,5 million de dinars, «l’en-
treprise chargée de la réalisa-
tion des travaux a été installée
au mois d’avril», soutient-il.
Par ailleurs, la municipalité a
prévu, toujours pour cette an-
PHOTO : D. R.
nars», affirme notre source. Les
escaliers menant du boule-
vard Frantz Fanon à la rue
des Frères Bellili seront aussi
retapés pour un montant qui
avoisine les 2 millions de dinars,
«l’entreprise a d’ores et déjà
été installée», confie-t-il.Outre
ces travaux, l’APC d’Alger-
centre a programmé le lan-
cement des travaux de réfec-
tion des escaliers sis à la rue
Mouzaoui Abdelaziz, vers la rue
Mahmoud Bouhamidi au niveau
du numéro 33, «l’entreprise
a été également installée au
mois d’avril», soutient-il. Il est
prévu par ailleurs la réhabilita-
tion des escaliers sis à la rue des
Frères Benaceur menant à la rue
Abdelaziz Mouzaoui, «les tra-
vaux nécessitent une enveloppe
de plus de 6 millions de dinars»,
dit-il. D’autres travaux portant
sur la réfection et la réhabilita-
tion des escaliers seront mis en
œuvre, notamment au boulevard
Ben Boulaïd vers Asselah Ho-
cine. Les escaliers du boulevard
Khemisti, au niveau de l’hôtel
Albert 1er, la salle Ibn Khal-
doun, ainsi que les escaliers
se trouvant à El Idrissi néces-
sitent d’être consolidés selon les
habitants, d’autant plus que la
plupart présentent une vétusté
qui est à même de compromettre
le déplacement des piétons. «En
plus des marches qui sont ponc-
tuées d’excavations et de trous,
les escaliers sont dépourvus
de rampes, ce qui constitue
Des représentants d’une trentaine de fa-
milles ont pris part à cette action de
protestation, dénonçant leur exclusion de
l’opération de relogement entamée dans
la nuit d’hier. Ne voulant pas quitter les
lieux avant que leur voix ne soit entendue
par les services de M. Zoukh, le secrétaire
général de la wilaya a accepté de recevoir
des représentants des protestataires. «Il
nous a expliqué qu’une enquête sera faite
sur nos cas et une réponse définitive sera
décidée demain», nous dira un représentant
des familles. Selon lui, «personne ne peut
remettre en cause» leur droit au reloge-
ment dans le cadre des projets de l’Etat et
rien ne justifie ce retard inexpliqué. «Ils
ont commencé par Bab El Oued, puis ils
ont sauté à Raïs Hamidou. Pourquoi nous
ont-ils ignorés, pourtant nos conditions de
vie sont insupportables et des promesses
de relogement nous ont été faites par de
nombreux responsables», s’est indigné
un autre protestataire. Selon les habitants,
les responsables de la commune et ceux
de la daïra s’en sont lavé les mains et ont
imputé toute la responsabilité à la wilaya.
D’où la décision des habitants d’aller
exprimer leur colère sous la fenêtre
du premier magistrat de la wilaya.
Des photos à la main et les nerfs à fleur de
peau, un jeune protestataire montrait l’état
de la demeure qu’il occupe avec sa famille.
«Notre semblant de maison est tout le temps
inondée. En hiver, elle se transforme en
une véritable piscine» raconte-t-il, ajoutant
que cette situation concerne bien d’autres
foyers. Il y a environ 80 familles qui vivent
dans les mêmes conditions, sans compter
les habitations précaires qui risquent l’ef-
fondrement. «Lors du dernier séisme ayant
vu le déplacement du ministre de l’Intérieur,

des instructions ont été données pour le

née, le lancement des travaux
de réfection des escaliers sis
au numéro 6 Tayen Ikraouene,
«l’APC dégagera une enve-
Les plupart des escaliers à Alger nécessitent d’être consolidés loppe de plus de 3 millions de di-
un danger pour les personnes
âgées. D’ailleurs, on déplore
plusieurs chutes à ces endroits-
là», témoigne un habitant du
centre-ville. K. Saci
relogement des habitants vivant dans des
constructions présentant un danger. Hélas,
seulement quelques-uns ont été relogés, la
plupart vivent toujours sous la menace»,
indique notre interlocuteur. Djamel G.

SUR LE VIF 24 HEURES

GABEGIE RÉALISATION DE JETS D’EAU
À ALGER-CENTRE
Il est question, dans le cadre de
du programme
d’embellissement de la
capitale, de lancer les travaux
d’aménagement d’un jet d’eau
au niveau de l’entrée principale
de l’école du parc de la Liberté.
«Le marché est en cours
d’élaboration. S’agissant du
montant alloué à cette
opération, il a été arrêté à 800
millions de centimes», affirme
la même source. Outre ce projet,
la municipalité va lancer dans le
cadre de la même démarche les
travaux d’aménagement d’un
deuxième jet d’eau à la place
Geay, qui se trouve au
boulevard Krim Belkacem.
«L’APC a consacré deux millions
de centimes pour cette
opération», soutient-il. Par
PHOTO : D. R.
effet . Nous avons installer
l’entreprise de réalisation et les
travaux seront lancés
incessamment», dit-il. Ces
projets auront certainement le
mérite d’améliorer le cadre de
vie des habitants du centre-ville
et de donner un aspect plus
attrayant à l’agglomération.
TRANSPORT MARITIME :
UN PROJET TOMBÉ À L’EAU
Les habitants des communes
côtières, ceux de la partie est en
particulier, subissent au
quotidien un trafic routier
démentiel. Les trois principaux
axes routiers que sont la RN 24,
les CW 149 et 119, sont
complètement saturés et ne
peuvent désormais plus
contenir le flux grandissant de
véhicules. Cette situation de
congestion a été accentuée avec
la construction de nouvelles
les modes de transport. Il a été
décidé alors de doter les
communes du littoral de
transport maritime. Hormis une
navette qui relie le port d’Alger
à la Madrague, aucune autre
desserte n’a été réalisée.
Signalons qu’il a été prévu
initialement la mise en service
de plusieurs lignes à partir du
port. Ces lignes relieront les
localités du littoral Est telles
que Bordj El Kiffan et
Tamentfoust au port. Les
habitants de cette partie de la
capitale attendent toujours la
mise en service de ces lignes,
«cela fait déjà deux ans qu’on
nous annoncé la création de ces
lignes. Nous attendons
toujours», déplorent-ils.
HORAIRES DES PRIÈRES
Alger et ses environs

ailleurs, des travaux MARDI 19 MAI 2015

d’aménagement d’un jet d’eau cités d’habitation dans le cadre Fadjr…………...………
de l’AADL et du LPP. Rien qu’à
03:47
au niveau de la place Pasteur, à Chorouk ...…………… 05:39
l’entrée du tunnel des facultés, Bordj El Bahri, la population est
passée de quelques milliers Dohr …………………… 12:45
seront, d’après notre source,
Asser…………………… 16:33
Ces bacs à ordures sont laissés hors d’usage à Sidi M’hamed, cela bientôt lancés, «une enveloppe d’âmes durant les années 1990
Maghreb….……………
avoisinant les 800 millions de à plus de 80 000 habitants, 19:50
renseigne sur l’insalubrité saisissante dans nos rues. centimes a été dégagée à cet d’où la nécessité de diversifier Îcha ……………………… 21:29
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 11

RÉGION EST

SEMAINE CULTURELLE DE L’ÉGYPTE À CONSTANTINE MISE À NIVEAU DES

PME À GUELMA

La grande déception Le programme peine

à décoller

L
’adhésion des petites et moyennes entreprises de la wilaya
de Guelma au programme de mise à niveau, menée depuis
● Un mois à peine après son lancement, l’évènement culturel commence à perdre 2011, par l’agence nationale de développement des moyen-
de son attrait. nes entreprises (ANDPME), relevant du ministère de l’Industrie,
est faible. Le bilan rendu lors d’une journée de sensibilisation et
d’adhésion, organisée hier, à la maison de la culture Abdelmadjid

L
e public constantinois qui
a pris la destination du Echaffii de la ville de Guelma, est jugé plutôt médiocre par les
Zénith, dimanche soir, observateurs du secteur.
pour assister à l’ouverture de la C’est le délégué régional de l’ANDPME, Badredine Masmoudi,
semaine culturelle de l’Egypte chapeautant les wilayas de Constantine, Souk Ahras, Tébessa, An-
est revenu bredouille, et surtout naba, Guelma, Oum el Bouaghi, Khenchela, Tarf et Skikda, dont le
déçu, au vu de la maigre parti- siège se trouve à Annaba, qui a exposé la situation. Ainsi, la wilaya
cipation de la délégation repré- de Guelma occupe le milieu du tableau avec 72 dossiers déposés
sentant le pays des Pharaons. depuis le lancement dudit programme, dont seulement 37 ont été
Alors que l’on s’attendait à une acceptés et 24 rejetés par la commission.
présence en force de la culture Des chiffres qui n’ont de prime à bord aucun repère, puisque ni le
et du patrimoine de ce pays, nombre d’entreprises dans cette wilaya, ni dans les autres d’ailleurs
l’un des membres fondateurs n’ont été révélées par l’exposé. «Ce programme s’adresse à l’en-
de la ligue arabe, à l’histoire treprise algérienne à 100 %, dont l’effectif est de 5 employés au
millénaire et aux traditions minium et de 250 travailleurs au maximum. L’entreprise éligible
culturelles reconnues, l’on n’a doit être en activité depuis deux ans et ayant une structure finan-
eu finalement droit qu’à deux cière équilibrée», nous déclare le directeur du secteur des PME à
expositions «insignifiantes», Guelma.
Les chiffres exposés par le délégué régional de L’ANDPME ne

DESSIN : SOUHAYLA
ayant occupé à peine une petite
partie du pavillon situé à l’inté- semblent pas en adéquation avec ceux du directeur du secteur à
rieur du Zénith. Guelma, qui avance : «Pour le cas de la wilaya de Guelma, nous
Il s’agit d’une exposition de avons recensé 680 petites, moyennes et micro entreprises. Depuis
bijoux de Rehab Dessouki, le lancement du programme en 2011 et jusqu’au 31 mars 2015, 67
et une autre d’arts plastiques dossiers ont été déposés, dont 40 ont été acceptés». Une différence
intitulée «Mémoire d’une pa- la troupe Abdelhalim Noueira, finalement dans l’anonymat fert la délégation palestinienne de chiffres qui sera très vite réglée, mais au final, le taux d’adhé-
trie» de Riham El Shamy. La dirigée par Mahmoud Kamel. total. Que faut-il attendre enfin comme animation et activités sion à Guelma ne dépasse pas les 10 %. Une situation que personne
déception était aussi grande Une prestation du reste mitigée de cette semaine culturelle de au mois d’avril, en dépit de tou- n’a abordée ne serait-ce que pour apporter des explications som-
que les Constantinois s’atten- et peu convaincante, face à une l’Egypte, dont le programme tes les difficultés rencontrées maires. Et pourtant, au titre des actions de mise à niveau en faveur
daient vraiment à mieux. La salle aux trois quarts vides. Il est des plus pauvres depuis pour rassembler les artistes et des PME un pré-diagnostic et un diagnostic suivi d’un soutien à
seule note positive de cette faut dire surtout que l’annonce l’entame de l’année de la cultu- hommes de culture éparpillés l’investissement immatériel et matériel est proposé de facto. Nous
soirée d’ouverture a été le à la presse et au public de cette re arabe. Qu’on en juge : Deux entre Gaza, la Cisjordanie, les saurons, par ailleurs que 27 entreprises seulement de la wilaya de
spectacle offert aux présents en manifestation, programmée expositions, deux soirées, et camps de réfugiés, en plus de Guelma ont déposé leurs dossiers de mise à niveau durant la jour-
hommage à la défunte Warda pourtant par l’ONCI dans le des projections de films qui se l’intelligentsia exilée. Mais il née d’adhésion organisée hier. Karim Dadci
El Djazaïria. Une sorte de menu de l’évènement culturel vendent en DVD sur le mar- parait qu’à peine un mois après
cocktails des meilleurs chan-
sons de son riche répertoire,
de 2015, a eu lieu dans la jour-
née même de dimanche. Ce qui
ché. Il n’y aura ni théâtre, ni
rencontres littéraires, ni même
son lancement, l’évènement
culturel de 2015 commence à
BATNA
interprétées par Dalia Abde-
louahab, Issam Mohamed, Ihab
illustre encore les défaillances
criantes en matière de commu-
des troupes culturelles et folk-
loriques d’un pays, pourtant au
perdre de son attrait. Pourtant,
l’on nous a promis des mer-
Les enseignants du
Abbes, Tamer Abdennabi et
Maroua Hamdi, en présence de
nication dans cet évènement de
la culture arabe qui se déroule
patrimoine très riche. On est
même très loin de ce qu’a of-
veilles. C’est vraiment dom-
mage. S. Arslan
secondaire boycottent
le bac blanc
MARCHÉ BETTOU
LA RÉOUVERTURE ANNONCÉE POUR DEMAIN A l’appel du Cnapeste, les enseignants du secondaire de Batna
ont boycotté, hier, la séance de l’après-midi du bac blanc. Cette
décision fait suite à une mésentente entre ledit syndicat et le direc-
Après plusieurs jours de tergiversations, se trouvent à l’extérieur. «Tout cela a été teur de l’éducation. Le secrétaire de wilaya du CNAPESTE déclare
le P/APC de Constantine a finalement inspecté par une commission composée «qu’il s’agit d’une duperie de la part du directeur de l’éducation».
donné son accord pour la réouverture du des représentants de l’APC, la direction Il nous précise : «le syndicat a tenu plusieurs réunions avec le DE,
marché Bettou, du boulevard Boudjeriou. du commerce, la sûreté de wilaya, la dans lesquelles nous nous sommes convenus et dûment mentionné
Cette réouverture annoncée pour demain Protection civile et la SAU», indique une sur un P.-V. que la note relative à la prime de rendement soit main-
mercredi, survient aussi après un long source de l’UGCAA. Cette dernière a tenue à 32/40», seulement, a-t-il ajouté : «une fois cette prime
PHOTO : EL WATAN

bras de fer avec les commerçants, qui
attendaient cette mesure depuis
l’incendie qui a ravagé une partie des
lieux le 26 février dernier, surtout que le
mois de Ramadhan approche. Mais le
marché sera rouvert provisoirement en
attendant l’appel d’offres qui sera lancé
par la commune. Entre-temps, des travaux
de réhabilitation ont touché la toiture du
marché, ainsi que 10 magasins, dont trois
affirmé que les commerçants ont voulu virée dans nos comptes, nous avons remarqué qu’il n’a pas tenu sa
mener ces travaux de réhabilitation qui promesse, et les notes variaient entre 20 et 22/40». Voilà ce qui a
ont coûté environ un milliard de centimes, poussé ce syndicat à appeler au boycott des épreuves du bac blanc.
en attendant le projet de la commune. La plupart des établissements de Batna ont subi ce mouvement
«Pour qu’ils ne soient pas pénalisés, les à l’exception du lycée Khadidja, qui a fait appel aux adjoints de
commerçants ont pris la décision de l’éducation et aux enseignants contractuels pour assurer la pour-
réparer les dégâts provisoirement, mais suite des épreuves. Le syndicat tiendra aujourd’hui un conseil de
toujours selon les mesures de sécurité wilaya pour décider des suites à donner à son mouvement.
imposées», a expliqué la même source. Lounes Gribissa
Yousra Salem

OUM EL BOUAGHI
UNIVERSITÉ MENTOURI Grand déficit en pharmacies
Débats sur l’œuvre d’Ahmed Benzelikha L es nouvelles mesures prises pour élaborer un planning pour
les gardes des officines pharmaceutiques, même si elles sont

L a salle 116 du bloc des lettres, de

l’université des Frères Mentouri de
Constantine, a accueilli une journée d’étu-
de littéraire intitulée «histoire et produc-
tion romanesque dans l’œuvre de Ahmed
Benzlikha», dimanche dernier.
La journée animée par l’auteur lui-même,
face à une assistance composée de pro-
fesseurs et d’étudiants, qui ont eu en pre-
mier lieu, l’occasion d’être informés du
passage de l’écrivain dans leur université,
car aucune affiche n’était présente. Et en
second lieu, la chance de trouver place, car
la salle s’est avérée petite face au nombre
important d’étudiants présents. Une bonne
partie d’entre eux est restée dans le couloir.
Ahmed Benzelikha, est auteur, essayiste
et romancier, journaliste et enseignant
universitaire. Il a été plusieurs fois chef de
cabinet ministériel et occupe actuellement
le poste d’inspecteur général ministériel et
vice-président du programme international
de développement de la communication
PIDC de l’UNESCO.
Natif de la ville de Constantine, l’auteur a
présenté son dernier roman «La fontaine
de Sidi Hassan» paru en 2014, croisant
ainsi le style romanesque et le récit d’his-
toire, le tout baignant dans une certaine
mélancolie. Les étudiants présents, «as-
soiffés» de se genre de rencontres, ont pu
faire part de leur interrogations concernant
ce style qui brasse fiction et histoire, et qui
reste peu connu. L’invité de la rencontre a
répondu à toutes les questions, en précisant
que le point de départ pour lui était de vou-
loir trouver des réponses aux violences que
connaît actuellement le monde tout en revi-
sitant l’histoire. Benzlikha est l’auteur de
«Travail de dignité» paru en 2008 et «L’air
du temps» (2013). Actuellement, il travaille
sur un nouveau roman sous le titre «un
homme qui voulait apprendre l’espagnol».
Une information qui a réjouit l’assistance.
Ilhem Chenafi
l’expression d’une réorganisation du secteur, n’en contiennent pas
moins des contraintes que nombre de citoyens nous ont signalées.
Juste après l’application de la loi concernant les pharmacies de
garde, les citoyens en quête de médicaments ne savent plus où don-
ner de la tête. Où se situe donc le problème ?
Les habitants des grandes villes de la wilaya, comme Aïn M’lila,
Oum El Bouaghi, Aïn Beida et à un degré moindre Aïn Fakroun et
Meskiana, estiment qu’une seule pharmacie de garde reste insuf-
fisante, quand on sait que pour être servi en médicaments, la nuit,
c’est le parcours du combattant dans le cas où l’officine est située
à l’autre bout de la ville. «On aurait pu élaborer un planning de
pharmacies de garde qui soient proches des quartiers populeux»,
suggèrent des citoyens. Ceci dit, tout le monde est d’accord pour
qu’il y ait plus d’une pharmacie de garde dans les grandes villes de
la wilaya. L. Baâziz
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 11

RÉGION OUEST
AÏN TÉMOUCHENT TIARET
Une enseignante
Béni-Saf se prépare agressée par son élève
U
ne enseignante de français a été agressée par un de ses élè-
ves de 4ème année moyenne. Cela s’est passé à la veille

pour la saison estivale des compositions de fin d’année au collège Bouchikhi

Madani de la commune d’Aïn Dheb, 55 km au sud de Tiaret,. Le
jeune effronté a asséné une gifle qui a mis à terre l’enseignante
non sans l’abreuver d’injures. Un acte qui a valu une totale ré-
probation du corps enseignant. Dépités par cet énième affront,
de surcroit d’un élève rejeté par un autre établissement du fait de
● C’est plus qu’un lifting que Béni-Saf s’accorde actuellement en prévision de la saison estivale. son comportement scandaleux, les collègues de la victime ont
observé un arrêt de cours et n’ont repris qu’après intervention

E
lle en avait d’ailleurs plus des responsables qui avaient promis de sévères sanctions. Cela
que grand besoin pour intervient à un moment où le secteur est en proie à un scandale
ses habitants d’abord que lié à la tentative d’inscription de deux élèves exclus du système
pour ses visiteurs. Ces jours-ci, scolaire au niveau de l’office des examens basé à Saida pour leur
elle a perdu copieusement de la permettre de passer les examens de fin d’année. La direction de
saleté avec les décharges sau- l’Education a ouvert une enquête. A. F.
vages qui l’enlaidissent même
s’il reste encore beaucoup à
faire dans le détail. A titre in- CHLEF
dicatif, la commune débourse
annuellement 17 millions de
DA au centre d’enfouissement
L’agresseur
de daïra pour ses 21 600 tonnes
d’ordures.
d’un médecin arrêté
Autre bonne nouvelle, l’agence
nationale des déchets va effec-
tuer à titre gracieux une étude
E n fuite depuis quinze jours, l’agresseur du médecin psychia-
tre, au centre de Chlef, vient d’être arrêté par les éléments de
la 5ème sureté urbaine du chef-lieu de wilaya. L’auteur, âgé de 27
pour améliorer la collecte des ans, a été présenté au juge près le tribunal de Chlef qui l’a placé
ordures avec récupération de ce sous mandat de dépôt. On ignore les causes qui l’ont poussé à
qui peut être recyclable. Quant commettre cet acte criminel mais on sait, en revanche, que l’as-
au point noir que constituent les

immondices jetées par des ha-
bitants de Sagla sur les rochers
qui surplombent le port et qui
défigurent abjectement la cité
de Sidi Boucif, les autorités mu-
nicipales projettent de mettre en
œuvre un mode de ramassage
traditionnel des déchets mé-
nagers.
Ce choix s’est fait en raison
de la topographie des lieux,
des ruelles étroites du quartier.
Si cela se réalise, d’aucuns
sauront gré aux élus pour avoir
fait preuve d’un acte de bons
sens. Dans ce sens, l’idée est de
recourir à une micro-entreprise
qui accepterait de remettre au
gout du jour l’usage de baudets
et de «chouari» pour le ramas-
sage des ordures. Un cahier de
charges est en cours d’élabora-
Vue sur Béni-Saf
tion. Pour ce qui est de l’autre
volet du lifting en cours, la ville
s’est offerte des travaux d’amé-
lioration urbaine pris en charge
par le biais d’un reliquat de 300
millions de DA, un fonds non
consommé les années précé-
dentes sur le budget communal.
D’autres ont été ou vont être
réalisés sur le compte du pro-
gramme communal de déve-
loppement. Et à tout seigneur,
tout honneur, c’est la rue de
la République qui en premier
a connu des travaux pour lui
rendre son lustre d’antan. Elle
RELIZANE
a constitué les Champs Elysées
de Béni-Saf. Les travaux exé-
cutés ont fait l’objet de réserves
que l’entreprise réalisatrice est
tenue de lever pour être payée.
Le carrelage est refait et l’éclai-
rage public repris.
A propos d’éclairage d’ailleurs,
selon ses élus, Béni-Saf a l’am-
bition d’éliminer l’obscurité qui
la couvre dès la nuit tombée,
cela afin de favoriser une vie
nocturne dans une cité où se
déversent par milliers les es-
tivants. Sur la rue Sidi Boucif
jusqu’à l’hôpital, les travaux,
PHOTO: EL WATAN
avec plantation d’arbres en sus,
sont en cours alors que sur Aïs-
sat Idir, ils viennent de débuter.
Sur le front de mer de Boukour-
dan dont les hautes falaises
surplombent la plage des puits,
des travaux sont programmés
comme au sud de la ville, sur
les deux axes menant respecti-
vement à Béni Khaled et Ghar
el Baroud. D’autres travaux
vont rattraper l’environnement
d’autres cités avec bitumage des
chaussées: les 92 logements,
Ouled Boudjemaa, la ZHUN,
Gharibou, etc. M. Kali
saillant s’était fait soigner à plusieurs reprises par la victime. Il
s’était introduit dans le cabinet médical privé vers midi et a porté
plusieurs coups de couteau au praticien ainsi qu’au malade qui se
trouvait devant lui pour consultation. Le psychiatre a été évacué
vers la clinique El Ihssene de Chlef où il a reçu les premiers soins.
Il a été ensuite transféré à l’hôpital de Douéra, à Alger, pour une
blessure grave au bras. Quant au patient touché, il a été admis à
l’EHP Les Frères Khatib de Chlef. Aussitôt, les enquêteurs de
la 5ème sureté urbaine ont lancé des recherches qui ont abouti à
l’arrestation du mis en cause au grand soulagement des proches
des victimes et de la population locale. A. Yechkour
SOUAHLIA (TLEMCEN)
Appui psychologique pour
les candidats au BAC
L ’association culturelle El firdaous a organisé, au niveau de la
bibliothèque communale, une journée au profit des candidats
au BAC 2015 pour une séance d’aide psychologique. Cette ren-
contre, animée par le Dr Attar Abdelmadjid, a pour objectif de
préparer psychologiquement les candidats à l’échéance du BAC
pour leur permettre d’aborder cet examen crucial, sereinement
et dans de meilleures conditions. Le nombre impressionnant de
candidats ayant pris part à cette journée démontre l’intérêt que

Tension sur la vignette automobile
V enus de Sidi M’hamed Benali, de Djidiouia, de Zemmora ou
d’El Matemar, pour acheter leurs vignettes au niveau de la re-
cette de Relizane, les automobilistes ont été étonnés par le niet caté-
gorique des employés. «Vous êtes de Zemmora, vous devez l’acheter
chez vous», a sèchement répondu la caissière à un jeune qui lui
affirmera que le quota accordé à la recette de sa ville a été épuisé.
«Allez voir avec le directeur de wilaya, c’est lui qui a décidé ainsi»,
a répondu la caissière aux quelques automobilistes sidérés par
l’attitude des employés qui se sont tous réunis derrière la caissière
comme pour lui signifier leur soutien. «C’est incroyable ce que j’en-
tends là», a affirmé un homme en ajoutant : «Faut-il alors présenter
TÉNÈS
nos attestations de résidence pour espérer avoir notre vignette?»
Devant le nombre important des employés qui se déambulent entre
les bureaux, un jeune venu de Yellel a piqué une colère noire devant
cet incivisme. «J’ai fait Yellel, El Matemar pour me procurer cette
tranche et me voilà ahuri par cette histoire de résidence», a-t-il
lancé en ajoutant : «Quand allons-nous nous débarrasser de cette
bureaucratie?» Devant ce brouhaha, aucun responsable n’a osé se
manifester pour apaiser les esprits au moment où tous les agents
se sont rangés avec la caissière. «La direction a réservé à chaque
recette un quota, allez chercher vos vignettes ailleurs et laissez Reli-
zane pour les Relizanais», a dit un agent. Issac B.
portent ces derniers à la préparation psychologique. Le docteur,
dans son intervention illustrée par des exemples concrets, a évo-
qué notamment le stress avant l’examen qui peut détruire les am-
bitions des candidats et les éloigner du succès. Pour cela et afin
d‘éviter cette pression qui monte au fur et mesure que l’examen
approche, le communiquant a prodigué aux candidats une pano-
plie de conseils pour bien réviser et être prêt pour le jour J sans
trop de stress. Choisir le lieu, la durée et le temps de la révision,
élaborer un emploi du temps où figure des moments de détente,
faire des nuits de sommeil de 7 heures sont autant de conseils
transmis par M. Attar aux futurs candidats. O. El Bachir
MOSTAGANEM
UNE MÈRE ET SES ENFANTS BRULÉS
SUITE À UN COURT-CIRCUIT

L’hôpital psychiatrique inexploité
I nauguré en 2012, le nouvel hôpital psy-
chiatrique de Ténès reste désespérément
vide alors que des dizaines de malades men-
taux errent dans les villes et les villages. La
cause principale réside dans le manque cruel
de moyens humains et matériels, ce qui rend
presque impossible l’accueil des patients
en quête de soins psychiatriques. Selon
une source très au fait du problème, l’éta-
blissement n’était pas adapté aux besoins
spécifiques et il a fallu lancer des travaux de
réaménagement de certains services. Elle
précise toutefois que les contraintes rencon-
trées ont pu être levées par la direction de la
Santé qui vient de lancer un avis d’acquisi-
tion d’équipements médicaux et collectifs.
Le marché en question prévoit l’achat, entre
autres, de matériel de consultation et de
soins destiné à cette catégorie de patients
dont les toxicomanes devant être transférés
du centre intermédiaire de soins de Chlef.
Il faut signaler que l’absence d’une unité
des urgences psychiatriques plonge dans le
désarroi les proches des personnes atteintes,
en raison de l’aggravation des problèmes de
santé mentale dans la région. De même que
les sept hôpitaux que compte la wilaya ne
disposent ni de lits d’hospitalisation ni d’un
service spécialisé pour ces cas.
A.Yechkour
Un incendie a eu lieu dans une maison, dans la commune
de Kheir Eddine, distante d’une trentaine de km de
Mostaganem, ayant causé d’importants dégâts matériels.
L’incident a eu lieu lorsqu’un bruit assourdissant
a été entendu au niveau d’une cité suite à
un court-circuit électrique ayant semé la panique au
sein des résidents. Cet incident a causé à une mère
et ses deux enfants en bas âge de graves blessures.
L’alerte a été donnée par les citoyens qui ont maitrisé
l’incident. La mère et ses deux enfants ont été évacués
vers les urgences médicales de l’établissement
hospitalier public de proximité de Aïn Tedèles pour des
soins intensifs vu la gravité de leurs brulures. A. Taoui
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 12

RÉGION EST

CADRE DE VIE ET MARASME CULTUREL À EL EULMA (SÉTIF) COMPLEXE DE BELLARA

(JIJEL)

Les maux d’une cité Des milliers de demandes

d’emploi

commerciale… P
endant que les premiers travaux de terrassement pour la
réalisation du complexe sidérurgique de Bellara ont été en-
tamés, il y a tout juste quelques jours, les jeunes chômeurs
se sont, à leur tour, lancés dans une course au trésor pour tenter de
décrocher un poste d’emploi dans cette usine. Site d’illusion ou
● Les chaussées sont défoncées au centre ville comme en périphérie. terre promise des chômeurs, cette usine est en train de nourrir les
espoirs les plus improbables des chômeurs dans toute la wilaya
Le pire est que les tranchées issues des travaux d’AEP et d’assainissement entrepris de Jijel, notamment dans la commune d’El Milia, où la priorité
sur la voie publique ne sont pas remises en l’état. de recrutement est donnée aux sans emplois de cette région. Les
ouïes-dires sont également au rendez-vous pour affirmer que telle

L
a seconde ville de la wi- ou telle personne a déjà été recrutée. Au bâtiment multiservice de
laya de Sétif offre aux la rue du 20 août, dans la ville d’El Milia, où se trouve le siège
nombreux visiteurs une local des bureaux de l’ANEM, les «sans qualification profession-
image pitoyable en raison de nelle» représente la part la plus importante des postulants actuels.
la situation d’abandon dans «Ils veulent tous être recrutés comme chauffeurs ou agents de
laquelle elle se trouve. Les sécurité», déplore-t-on.
routes sont totalement dévas- Chaque matin, ils sont des dizaines de personnes, filles et gar-
tées et constituent un véritable çons, diplômés ou pas, à venir encombrer la porte d’entrée des
casse tête pour les usagers. bureaux de l’ANEM.Tous partagent le même espoir. Celui de
Les trottoirs s’ils ne sont pas triompher d’un poste d’emploi dans cette usine. A l’intérieur des
occupés par des vendeurs d’un bureaux, les agents s’affairent à mettre au point les dossiers qui se
commerce rampant, ils sont dé- comptent par milliers. Le responsable de l’agence est sollicité de
tériorés. Une telle situation se toute part. Il semble être dépassé par l’ampleur des sollicitations
répercute d’une manière néga- dont il fait l’objet. Et pourtant, les postes tant désirés s’octroient
tive sur la circulation. Un autre au compte-gouttes. Le complexe de Bellara sera-t-il la solution
point noir auquel est confrontée miracle au désarroi de ces chômeurs ? Si les diplômés dans cer-
la ville et qui ne cesse d’em- taines spécialités ont plus de chance d’être recrutés, les autres ca-
poisonner la vie des citoyens tégories de chômeurs risquent bien de déchanter. Selon des sour-
dont le ras-le bol est on ne peut ces au fait de ces recrutements, la main d’ouvre locale est loin de
plus manifeste. Il est devenu répondre aux critères requis pour des postes de spécialité. «Il est

PHOTO: D.R.
quasiment impossible de cir- impossible de trouver des postes pour tout ce beau monde qui n’a
culer sans tomber dans un trou ni diplôme, ni qualification professionnelle», indique-t-on d’une
ou une crevasse. Les chaussées manière catégorique. Adam S.
sont défoncées au centre ville
Certains quartiers ne sont pas encore aménagés
comme en périphérie. Le pire
est que les tranchées issues
des travaux d’AEP et d’assai-
principaux pourvoyeurs de
fonds de la commune, après la
De nombreux quartiers sont
très mal éclairés et même le
bilisme dans lequel végète ce
secteur et comment peut-il en
Le semi-marathon de la
nissement entrepris sur la voie
publique à travers une grande
fiscalité sont livrés à l’abandon
et risquent de disparaitre si rien
centre ville n’échappe pas à
cette carence. A El- Eulma, on
être autrement lorsque le théâ-
tre, berceau du 4éme art est fermé
Corniche prévu le 5 juin
partie de la ville transformée en
chantier ne sont pas remises en
l’état. En l’absence d’un plan
n’est entrepris pour leur réha-
bilitation.
a encore soif, c’est carrément
l’envers du décor pour une ville
dont le nom évoque l’eau.
depuis maintenant des années
pour une énième opération de
rafistolage.
L a 17ème édition du semi-marathon de la Corniche jijelienne
sera organisée le 5 juin prochain, a-t-on appris, à l’issue d’une
réunion de coordination des membres de la commission de pré-
de circulation, les usagers sont L’ÉCLAIRAGE PUBLIC, UNE En ces lieux, ce problème n’est La réaction des férus de la paration, tenue récemment au siège de la wilaya. Les différents
désemparés devant les sempi- AUTRE TARE pas une réminiscence du passé culture est légitime d’autant volets relatifs à l’organisation de cet évènement sportif en termes
ternels embouteillages. A cela, Le cadre de vie des citoyens est ou une vue de l’esprit, c’est plus qu’ils s’expliquent mal de moyens humains et matériels ont été abordés et des sous-com-
il faut ajouter les agressions en nette dégradation, l’hygiène une réalité vécue par la popula- comment ce théâtre, une pe- missions ont été chargées de chapeaûter les modules relatifs à
répétées de l’environnement publique est préoccupante au tion à chaque période estivale. tite merveille architecturale, l’accueil et l’hébergement, la restauration, le transport, la santé,
notamment l’empiètement sur vue de l’amoncellement des im- Les gens sont alimentés par est toujours fermé et sans ap- l’information, le pavoisement et bien sûr l’organisation technique
les espaces verts qui se rétré- mondices et ordures ménagères camions citernes à des prix pellation alors que des voix de la compétition. La participation à cette course à pied sur une
cissent comme une peau de à tous les coins et recoins alors qui frisent l’entendement. La n’ont de cesse de demander sa distance de 21 km entre El Aouana et Jijel, est ouverte aux per-
chagrin. Le commerce infor- que ce ne sont pas les moyens problématique culturelle d’une baptisation au nom du défunt sonnes âgées de 18 ans et plus. Lors de la précédente édition, 700
mel s’est installé à la longue qui font défaut à la commune. ville au passé florissant ne Mohamed Benlemouffok, pè- athlètes issus de 32 wilayas y ont pris part. Fodil S.
alors que les marchés à bestiaux L’éclairage public est aussi cesse de susciter le méconten- re-fondateur du 4ème art à El
et celui des fruits et légumes, l’autre tare de l’agglomération. tement, en raison de l’immo- Eulma… L. Bourdim
MILA
ENTRETIEN La détresse des diplômés
SALIM LELHAL . P/Apc d’El Eulma universitaires
« On fait tout pour redorer le blason de la ville » A l’instar des autres régions du pays, des centaines de diplômés
universitaires de la wilaya de Mila, atterrissent, chaque an-
née, sur les bancs du chômage. Une finalité somme toute logique.
Entretien réalisé par: L. Bourdim C’est vrai, la circulation est de- Dès lors que les perspectives d’emploi et d’insertion sont insigni-
venue très difficile à El-Eulma fiantes. La nouvelle donne économique a eu pour effet de mettre
en raison de l’afflux considéra- sur le carreau plusieurs dizaines d’entreprises pouvant diminuer
Le premier magistrat de l’une des ble de visiteurs notamment au l’ampleur du chômage. Selon une version toute officielle, la wi-
plus importantes cités commerciales du pays quartier commercial Dubai. La laya de Mila qui figure au hit parade des régions où le chômage
a bien voulu nous parler des innombrables situation nous préoccupe évi- bat son plein, enregistre, chaque année, la mise sur le marché
demment. Pour alléger un tant de l’emploi de prés de 4000 étudiants porteurs de diplômes. Or,
problèmes et maux empoisonnant la vie de ses soit peu la situation nous avons force est de constater que ces derniers viennent allonger les rangs
administrés… ouvert de nombreux lieux de des désœuvrés. Les opportunités d’embauche étant très rares,
passage et accès de la ville, en seulement 12% à 15% des cadres universitaires, selon des infor-
La dégradation du cadre de vie et l’état déplorable des rou- attendant un véritable plan de mations en notre possession, sont intégrées dans les différents
tes suscitent le mécontentement des citoyens … circulation. secteurs d’activités lorsqu’«ils ne sont pas carrément injectés
C’est une de nos premières préoccupations. Nous sommes déjà L’éclairage public est aléatoire dans de nombreux quartiers ? dans les réseaux nébuleux et informels de l’emploi pour être
en pleine œuvre puisque plus de 65 km sont réalisés et d’autres L’ensemble du réseau est en pleine rénovation. Certains quartiers chichement rémunérés». A en croire certaines indiscrétions, ces
en cours de l’être et ce, malgré les impondérables liés au mauvais ont été déjà dotés d’un nouveau système d’éclairage mieux adapté méthodes de recrutement au rabais sont une forme d’exploitation
temps et à l’insuffisance d’entreprises spécialisées dans le do- à l’environnement de part son esthétique et son rendement. L’opé- de la main d’œuvre, qui se pratique souvent au détriment de la
maine. Nous espérons que l’ensemble des routes seront réhabilitées ration à laquelle un important crédit a été alloué devra toucher législation du travail. Dans les meilleurs des cas, les plus chan-
d’ici la fin de l’année en cours. Il faut noter aussi que les travaux l’ensemble de la cité. ceux arrivent à décrocher un contrat de pré-emploi au niveau de
sont le plus souvent perturbés par le réseau souterrain défectueux Qu’en est-il de l’alimentation en eau potable notamment du- quelques entreprises rescapées contre un salaire qui oscille entre
L’environnement n’est pas en reste … rant la période estivale ? 15.000 et 20.000 DA. L’autre maigre possibilité consiste à lorgner
Nous sommes très sensibles à la préoccupation des citoyens et Avec les derniers apports hydriques, la situation va s’améliorer du côté de l’emploi «socialement» précaire au niveau des sociétés
à leur bien être. Dans ce contexte plus de 65 opérations ont été d’autant plus que notre quota d’alimentation provenant du barrage privées moyennant des rémunérations aléatoires et, dans la majo-
lancées pour l’amélioration de la situation dont la plupart ont été d’Ain Zada va atténuer la pression. La réalisation de cinq nouveaux rité des cas, sans aucune couverture sociale. N’arrivant pas à join-
réalisées. On fait tout pour redorer le blason de la ville forages seront d’un grand apport pour l’alimentation de la popula- dre les deux bouts, la plupart de ces universitaires, sont versés, la
Le problème de circulation est aussi un autre point noir qui tion, en attendant la livraison du barrage de Draa-Eddis qui réglera mort dans l’âme, dans de petits métiers qui ne reflètent nullement
empoisonne la vie des citoyens. définitivement le problème. L. B. leurs capacités intellectuelles. M. B.
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 12

KABYLIE INFO
MAISON DE LA CULTURE DE BÉJAÏA IMOULA (M’CISNA)
POLYCLINIQUE
Les fonctionnaires OU SALLE DE SOINS ?
É rigée par arrêté au rang de

débrayent
● Un piquet de grève a été organisé hier pour dénoncer la gestion de la directrice
polyclinique en 2012, l’in-
frastructure de santé d’Imoula,
dans la commune de M’cisna,
daïra de Seddouk, fonctionne au
rythme d’une salle de soins. En
et demander une commission d’enquête ministérielle. vertu de cette promotion, le per-
sonnel de l’établissement devait
être renforcé et un équipement
médical devait être acquis pour
le besoin d’ouvrir plusieurs spé-
cialités, dont la radiologie et la
maternité. Mais ironie du sort,
il s’avère que la structure n’a de
polyclinique que le nom. Selon
le représentant de l’association
des notables d’Imoula, Hakim
Aït Lhadj, qui s’est rendu à notre rédaction, «la polyclinique,
notamment la salle qui devait accueillir le service maternité, est
transformée en dépotoir pour des déchets de construction». Cen-
sée assurer une prestation permanente et multidisciplinaire à la
population de la région, la polyclinique ne dispose ni de moyens ni
de personnel d’après notre interlocuteur. Il a précisé : «Le centre a
été élevé au rang de polyclinique que sur papier. Car en réalité, il
n’y a eu aucun changement. Le service fonctionne 3 journées sur
7 avec un seul médecin généraliste, un stagiaire et 3 infirmières
qui sont très souvent sollicitées par les autres centres de santé de

PHOTO : EL WATAN
la région». Ainsi, les habitants de Imoula, environ 3000 âmes,
demandent la concrétisation de l’arrêté du ministre afin d’équiper
et de doter la polyclinique en personnel. «Pour le moment, ajoute
M. Aït Lhadj, nous nous déplaçons vers les structures de santé de
Sidi Aïch, et Akbou puisque ce sont ces communes qui sont les
plus proches de nos villages». Par ailleurs, les membres de l’asso-
Piquet de grève des fonctionnaires, hier lundi, devant la maison de la Culture ciation des notables d’Imoula estiment que le laisser-aller des

N
’ayant trouvé aucun terrain d’entente avec la directrice de
la maison de la Culture de Béjaïa quant à leurs revendica-
tions qui consistent en l’amélioration des conditions de
travail et de la méthode de gestion de l’institution, une trentaine
de fonctionnaires ont organisé, hier, un piquet de grève entre 9h
et 11h, devant leur établissement pour demander une commis-
sion d’enquête ministérielle.
La manifestation est soutenue par le Comité de soutien aux
travailleurs de la wilaya de Béjaïa, le Mouvement démocratique
et social (MDS) et les membres du Café littéraire de Béjaïa. Sur
l’une des pancartes, accrochées à l’entrée de la Maison de la
Culture, on pouvait lire des slogans tels que «Non à la médiocrité
culturelle», «Non au harcèlement des syndicalistes», «Non à la
discrimination entre les fonctionnaires».
Le conflit est né depuis quelques semaines et s’est aggravé
lorsque les travailleurs ont décidé de se syndiquer. L’installation
d’une section syndicale affiliée au syndicat national des per-
sonnels de l’administration publique (Snapap) a bousculé les
«mœurs» à la Maison de la Culture. Les fonctionnaires qui se sont
syndiqués ne veulent plus subir ni cautionner ce qu’ils appellent
«la gestion chaotique, unilatérale et clientéliste» de l’établis-
sement dirigé par Mme Gaoua Salima, la directrice. D’emblée,
les grévistes estiment qu’«en 5 ans de gestion aléatoire, elle a
réussi à tuer l’âme de notre institution culturelle, à telle enseigne
qu’elle a perdu toute la noblesse de sa mission auprès du monde
culturel et artistique en particulier et du public en général». Ils
reprochent également à la directrice de ne plus faire participer
le service animation à l’élaboration des programmes culturels.
«Tout ce que le service animation culturelle a produit au prix
d’un véritable effort de réflexion et d’action est sapé systémati-
quement par la directrice. Elle rejette tout ce qui ne correspond
pas à ses choix et vision», écrivent-il dans un rapport adressé au
ministère de la Culture. C’est ainsi, ajoutent les travailleurs, que
plusieurs activités ont disparu comme le Café cinéma, les débats
littéraires, les journées du théâtre scolaire, les journées court-
métrage…. Dans le même rapport, les fonctionnaires affirment
que «la gestion de la maison de la culture se caractérise par le
manque de respect des textes réglementaires en vigueur, notam-
ment, dans l’engagement des travaux et dans les prestations de
services et fournitures, les deux commissions d’ouverture des plis
et de jugement des prix n’ayant jamais siégé». Les protestataires
évoquent aussi le manque de personnel, notamment les postes
de chefs de sections des moyens généraux et de chef de section
du personnel, qui ne sont toujours pas dotés d’après les grévistes
qui soupçonnent que dans sa logique de «gestion clanique de
l’institution», la directrice cherche «du personnel faisant partie
de son cercle pendant que des travailleurs compétents sont mar-
ginalisés». Selon nos interlocuteurs, la directrice mobilise très
souvent les deux femmes de ménage pour les besoins des tâches
ménagères dans son logement d’astreinte en dehors des heures de
travail et sans aucune contrepartie. Chose que les femmes de mé-
nage ont confirmé. «Nous l’acceptons, parce que nous sommes
des contractuelles et que nous avons des bouches à nourrir», dit
l’une d’elle. Nordine Douici
autorités locales, notamment la DSP (direction de la santé et de
la population de la wilaya) les met en droit de s’interroger s’il n’y
aurait pas une volonté de fermer carrément cet établissement ?
N. D.
GAZ
LES ODS REMIS
À 55 ENTREPRISES
Len gazesplisentreprises retenues en mars dernier après l’ouverture des
pour des projets de réalisation de réseau d’alimentation
de ville ont reçu ce lundi 18 mai leurs ordres de service
(ODS). 55 entreprises peuvent donc entamer leurs chantiers
qui entrent dans le cadre de la troisième tranche du plan quin-
quennal. Il s’agit de la mise en place de 2785 km de conduite
répartis sur 127 lots. Au bout, ce sont un peu plus de 64 000
branchements à réaliser entre programme DP et QLS. Selon
la liste accompagnant le communiqué de presse de la direction
de distribution de Béjaïa, relevant de la SDE (Société de distri-
bution de l’Est), les localités concernées sont Taourirt Larbaa,
Toudja, Chemini-Souk Ou Fella, Akfadou, Tibane, Darguina,
Tifra, Taourirt Ighil, Beni Ksila, Ait Mendil, Fenaia, Adekar,
Bordj-Mira,Boulimat,Saket,Tamrijt,PériphériedeBéjaïa,Mcisna,
Ait Smail, Boukhelifa, Beni Ksila. Au chapitre des QLS, 21
quartiers sont concernés par cette tranche. G. K.

Mme GAOUA SALIMA. Directrice de la maison de la Culture PUBLICITÉ

«Je suis comptable seulement REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE WILAYA DE BÉJAIA
AGENCE DE GESTION ET DE REGULATION FONCIERES URBAINES

devant ma tutelle» AVIS D’ATTRIBUTION

R encontrée dans son bureau, Mme Gaoua Salima,
directrice de la Maison de la Culture de Béjaïa
a rejeté en bloc tous les reproches qui lui sont faits
avant de crier à la manipulation. Car, insiste-t-elle,
«nous avons discuté les points qu’ils ont soulevé dans
la plateforme de revendication un par un. Puis, j’ai
émis des réserves sur certains aspects que je juge
comme une ingérence de la part des fonctionnaires et
du syndicat dans mes prérogatives». Dans le même
contexte, la directrice dit n’avoir jamais fermé les
portes de son bureau lorsqu’il s’agit de parler des
problèmes liés à la carrière d’un fonctionnaire
comme les salaires et les primes.
Interrogée sur la gestion de la Maison de la Culture
que les syndicalistes décrivent comme «chaotique,
unilatérale et clientéliste», elle dira : «Je suis comp-
table seulement devant ma tutelle et devant la justice,
s’il le faut. Je peux répondre à toutes ces accusa-
tions». Quant à l’exclusion du service animation
culturelle, Mme Gaoua a indiqué que «le programme
est élaboré par ce même service, mais effective-
ment, j’ai un regard sur la consistance du
dossier que le service me remet. Pas plus
! Je n’ai jamais rejeté quoi que ce soit».
PROVISOIRE DE MARCHÉ
Pour le reste, elle a qualifié ses fonction- Conformément aux dispositions des articles 44, 49, 114 et 125 du décret présidentiel n° 10-236 du 07/10/2010 portant
naires «d’éternels absents» pour justifier réglementation des marchés publics, modifié et complété, la Directrice de l’Agence de gestion et de régulation foncière
son recours à travailler, parfois, sans les urbaine de la wilaya de BEJAIA , informe les soumissionnaires ayant participé à l’avis d’appel d’offres national restreint
n° 01/AFOWB/2015 paru dans les quotidiens nationaux EL WATAN et EL KHABAR le 18 janvier 2015 relatif à la réa-
consulter. Accusée d’avoir détourner la
lisation des travaux de terrassement des voies et réalisation des réseaux A.E.U et D.E.P au lotissement Akal-Aberkane,
Maison de la Culture de sa vocation, elle
commune d’El Kseur , est attribué provisoirement à :
rétorque : «les activités qu’ils considèrent
comme commerciales, à l’image de la pro- Note
motion de la figue de Beni Maouche, je leur Montant de l’offre
Attributaire provisoire de l’offre Délai proposé Critère de choix
dirai que cette culture est un patrimoine après correction
technique
national. Mais en même temps, nous avons
toujours organisé, pour accompagner telle ETPBH LASMI Louanas
6 179 143,00 DA
Pré-qualifiée
ou telle activité culturelle, des stands ou des NIF : 197619300006829 41.55
en TTC
03 mois techniquement
ventes d’articles artisanaux». Quant aux et moins disant
reproches des femmes de ménage qu’elle
fait travailler dans son logement d’astreinte, Un délai de 10 jours est accordé aux entreprises soumissionnaires pour adresser leurs recours à Madame la présidente
la directrice ne le nie pas. Elle dira juste de la commission des marchés de l’agence foncière de la wilaya de Béjaïa AFOWB, le délai court à partir de la date de
qu’elle le fait très rarement avec le consen- publication du présent avis dans la presse.
tement des concernées. Nordine D. LA DIRECTRICE

NOUVELLES D’ORAN
LE TRAMWAY REPREND
DU SERVICE
«Au cours de l’assemblée générale qui s’est
tenue, avant hier, au siège de la SETRAM en
présence de la direction, les représentants
des grévistes ainsi que les membres de
l’union locale de l’UGTA, il a été décidé de la
reprise du travail ce lundi 18 mai», a
indiqué le responsable commercial et
marketing de la SETRAM. La plateforme des
revendications sera traitée pour sa part
directement par la direction centrale de
l’UGTA. Les grévistes ont mené une grève
sans relâche durant 17 jours pour réclamer
de meilleures conditions de travail, et
d’autres revendications d’ordre salariale.
Hadj Sahraoui
11e ÉDITION DU SALON
DE L’EAU
Quelque 250 exposants, Algériens et
étrangers, participeront à la 11ème édition du
Salon international des équipements, des
technologies et des services de l’eau
POLLUTEC qui se tiendra, du 25 au 28 mai,
au centre des conventions d’Oran.
Selon la fiche de présentation de cette
manifestation: «Devenu le plus grand salon
de l’eau en Afrique et le rendez-vous
incontournable des professionnels de l’eau
en Algérie, POLLUTEC célèbrera ses 10 ans
à Oran, puisque la première édition été
lancée en 2005. Le salon sera l’occasion
de faire le bilan des gigantesques travaux et
investissements réalisés dans le pays
depuis le début des années 2000.
Il donnera surtout le coup d’envoi du
nouveau plan quinquennal (2015-2019)
mis en œuvre par le ministère des
Ressources en eau : 18 milliards de dollars
US investis (1.500 milliards de dinars)».
Un événement majeur qui réunira tous les
grands acteurs algériens et les principaux
opérateurs internationaux, fournisseurs
d’équipements et de prestation de
services. Nayla Hammoud
DEUX HECTARES
DE VÉGÉTATION
RAVAGÉS PAR LE FEU
Cinq feux de forêts ont été enregistrés
durant les dernières 24 heures à Oran,
selon la protection civile. Les sinistres se
sont produits entre Arzew et Sidi Ben Yebka
où les flammes ont ravagé 1000 m2 de
maquis et de pins d’Alep. Une autre
superficie a été aussi détruite au niveau du
lieu-dit Hechaichi dans la commune de
Misserghine. Prés de 140 agents ont été
mobilisés pour lutter contre ces deux feux.
Trois autres départs de feu ont été signalés
au niveau de la forêt de Kristel, de Granine
à Bethioua et de la foret El Hachem à
Boutlelis. Ces trois feux ont causé une perte
d’un peu plus de 2 hectares. Les flammes
ont été maitrisées grâce à la mobilisation
de dizaines de sapeurs pompiers des
unités de Boutlelis, Misserghine, Gdyel, Bir
El Djir, Akid Lotfi, Bethioua et Arzew. Durant
le week-end 16 feux ont été signalés.
Zekri S.
El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 12
RÉGION OUEST
TIARET
La filière lait peut mieux faire
● D’importantes aides publiques ont été accordées à la filière lait pour des résultats mitigés.
Par rapport à son potentiel, la production reste faible.
P
rès de 88% de lait de vache ne sont pas
collectés chez les nombreux producteurs de
la région», assure, dans une déclaration de
presse, un responsable au niveau de la direction
des Services Agricoles alors que «la production
annuelle est estimée à 71 millions de litres», ajou-
te-t-il. Les deux seules unités existantes (l’unité
publique Sidi Khaled qui relève du groupe Giplait
et El Bahdja privée établie à Sougueur) transfor-
ment 9 millions de litres/an.
La première assure une moyenne de 65.000 litres
de lait jour et atteint des pics de plus de 100.000/
jour surtout durant le mois sacré et El Bahdja s’en
tient à 5.000 litres. Cette dernière, selon son pa-
tron, reste «dépendante du quota en poudre qui lui
est attribué bien qu’un investissement est prévu
pour développer et varier la production». Un dé-
ficit pour le moins inexpliqué alors que la région
reste un bassin laitier important que certains im-
putent à «la vente du produit par les producteurs
directement aux consommateurs d’une part et de
l’inefficience de la mise en place de collecteurs de
lait». La situation reste préjudiciable d’autant que
l’Etat à travers la DSA avait, pour rappel, accordé
en 2014 plus de 100 millions de DA aux éleveurs
ayant souscrit à différents programmes de déve-
loppements de la filière bovine.
PHOTO: D.R.
L’effort ne s’arrête pas là pour booster l’entrain
puisque des subventions sont consenties aux
collecteurs ainsi qu’aux unités de productions.
Les premiers avaient reçu 43 millions de DA et Tiaret ne produit que 71 millions de litres de lait cru par an
les deux unités avaient bénéficié de 29 millions
éleveurs bénéficient d’une aide de 60.000 DA importées alors que le nombre de collecteurs de
de DA. Un cadre de la DSA a assuré que «l’aide
pour chaque génisse née par insémination arti- lait varie de 30 à 40. En dépit de cette production
de l’Etat à la filière lait a également concerné une
ficielle et 6000 DA par hectare cultivé par des et surtout des efforts consentis, le consommateur
prise en charge de 30% des prix d’acquisition des
fourrages en plus de 30% du coût de réalisation continue d’éprouver des difficultés, par moments,
équipements d’élevage bovin, de traite et de froid
des étables». pour acquérir un sachet de lait du fait d’un dys-
en plus de primes attribuées aux vétérinaires qui
La wilaya compte actuellement un cheptel compo- fonctionnement dans la distribution entre autres
pratiquent l’insémination artificielle, soit 1800
sé de près de 43.000 vaches laitières dont 12.000 facteurs. A. F.
DA pour chaque vache inséminée alors que les
130 EXPOSANTS ATTENDUS EL BAYADH
AUX FLORALIES
Le prix de la laine
de mouton en chute libre
L a toison de laine du bélier qui avait la
cote et valait, autrefois, son pesant d’or
ne trouve plus preneur en dépit des prix
futés et mieux avertis, certains acquéreurs
attendent la fin de la saison, soit le début de
l’automne pour rafler toute la production
très attractifs proposés par les éleveurs sur de laine à des prix presque dérisoires. Le
le marchés locaux. Avec une production manque de manufactures ou d’ateliers de
annuelle de plus de 5.000 tonnes de laine fabrication de tapis et couvertures et, plus
Oran accueillera la 8ème édition des floralies à l’état brut, les éleveurs ne savent plus à particulièrement, de tisserands qui étaient
Quelque 130 exposants prendront part à la 8ème édition
quel saint se vouer pour écouler un produit
proposé, cette saison, à 1.000 DA le quintal.
les seuls à s’approvisionner en laine traitée
et filée, ne fait qu’aggraver la situation très
des floralies d’Oran qui se tiendront du 21 au 28 mai
courant au jardin municipal. Six associations, des élèves
Autrefois, ce produit était très prisé, ce qui
leur assurait un apport financier très confor-
inquiétante que vivent les éleveurs cette
année. Reste cependant l’usage individuel
de l’école régionale des beaux-arts et autres acteurs sont
attendus à cet évènement annuel, un véritable espace où
table. Avec ses hauts et ses bas, la saison de de la laine répondant à des besoins do-
la tonte du mouton bat quand même son mestiques, le rembourrage des matelas qui
les défenseurs de l’environnement seront également plein tout en engendrant dans son sillage, composent le trousseau des futures mariées,
présents. Ainsi et en prévision de cette manifestation qui cette fois-ci, des dépenses incalculables. seul créneau qui puisse enfin consoler ces
drainera vraisemblablement de nombreux visiteurs, un «Soit nous dit-on, pour la main d’œuvre éleveurs dont la plupart, échaudés par une
appel a été lancé, hier, en direction des commerçants pour locale, 100 DA pour la tonte d’un seul année de disette, sont presque au bout du
l’embellissement de leurs vitrines et pour s’inscrire dans individu avec en prime le gite et le couvert rouleau. Dire que les jeunes candidats à
cette démarche citadine. Le but, selon la déléguée à la pour l’ouvrier qualifié qui n’a qu’une paire l’ANSEJ puissent s’investir dans ce cré-
commission de l’environnement de l’APC d’Oran, de ciseaux entre les mains». Rares sont les neau encore vierge serait un leurre et l’on
est de participer aux efforts d’embellissement de clients qui viennent de l’Est du pays s’ap- n’a vu aucun d’eux franchir le seuil pour se
l’environnement par des initiatives visant à préserver provisionner en laine épaisse de mouton, el- lancer dans le conditionnement de laine ou
et à entretenir les espaces fleuris. Des fresques seront le-même, une fois lavée de toutes ses impu- la création d’une manufacture de laine. Par-
donc installées à l’entrée de la ville en plus de spectacles retés, soigneusement tissée et conditionnée ler d’investisseurs sérieux dans cette bran-
d’animation et de jeux ludiques qui seront organisés au par bottes d’un quintal chacune, s’envole che, c’est aller vite en besogne. A l’inverse
profit des enfants. L’APC a mobilisé d’importants moyens pour d’autres cieux comme la Tunisie ou de celle du chameau qui connait ses heures
humains et matériels pour préparer cet évènement, l’Italie où elle est réservée à la literie, les de gloire par la confection de djellabas et
apprend-on. En plus de cinq apiculteurs, il y a lieu de citer couvertures et autres vêtements haut de de bournous en «Oubar» proposés à plus
la participation de 40 artisans potiers et de quincailleries gamme pour une clientèle aux portes-mon- de 10.000 DA l’unité, la laine de mouton
spécialisés dans la commercialisation de l’outil de naies bien garnis. Le prix de laine périclite et moins encore celle de caprins, est vouée
jardinage. Parmi les participants à cette édition, l’on et chute dangereusement et rien ne permet à un triste destin pourtant elle ne cesse de
signale Oran-vert, les secteurs de l’Education et de la de dire que ce produit qui s’arrachait à prix faire le bonheur des grandes unités indus-
Jeunesse et des Sports, l’entreprise ERMESO et les d’or autrefois, à plus de 2000 DA le quin- trielles du textile dans le vieux continent.
divisions communales. F. A. tal, puisse un jour remonter la pente. Plus Rafik M.
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 13

I N T E R N AT I O N A L E
LE PAYS EST PARALYSÉ DEPUIS PLUSIEURS JOURS PAR DES GRÈVES BRÈVES

La Tunisie face à une crise SAHARA

OCCIDENTAL

sociale et financière
● Les 100 premiers jours du gouvernement Habib Essid se sont soldés par l’affermissement de la crise sociale
K L’ARTISTE MAURITANIENNE
Garmi Mint Abba a été
récemment expulsée de la
ville d’El Ayoun, capitale sahraouie
occupée, par les services de sécurité
marocains pour son soutien à la
et l’annonce de difficultés financières pour boucler le budget 2015 ● Le tourisme peine à relever la tête. cause sahraouie, selon des sites
Tunis d’information mauritaniens. L’artiste
De notre correspondant Garmi, qui milite pour la cause du
peuple sahraoui, est connue pour ses

L
a grève sauvage des employés chansons soutenant le Front Polisario
de la Société des chemins de et contre la colonisation marocaine
fer (SNCFT), qui se poursuit du Sahara occidental. A signaler
depuis jeudi 14 mai, traduit le ma- qu’un rapport établi par Amnesty
laise régnant en Tunisie. Pourtant, le International dénonçant la pratique de
gouvernement a décrété, vendredi la torture par les autorités marocaines
dernier, un ordre de réquisition à au Maroc et au Sahara occidental
l’encontre de ces employés, les ren- occupé sera présenté aujourd’hui.
dant passibles de poursuites pénales
s’ils maintiennent cette grève non
reconnue par la puissante centrale AFRIQUE
syndicale UGTT. «La poursuite de
la grève, malgré la réquisition des DU SUD
employés et la non-reconnaissance
LE MANQUE D’ÉLECTRICITÉ
du mouvement par l’UGTT, reflète
les difficultés rencontrées par l’Etat
K est le principal frein à l’activité

à imposer son autorité», souligne le
secrétaire général du parti Al Massar,
Samir Taïeb.
Le même flottement de l’Etat est
observé au niveau du bassin minier
de Gafsa, qui entame sa troisième
semaine de fermeture globale de
toutes les mines de phosphate et des
usines d’acides phosphoriques de la
région, qui constituent la principale
richesse minière du pays.
Le chef du gouvernement, Habib
Essid, a effectivement annoncé,
vendredi dernier, de nombreuses
mesures sociales et économiques en
faveur des localités du bassin minier
pour palier au chômage, à la pauvreté
et la marginalisation qui frappent
cette région.
Le problème, selon Samir Taïeb, c’est
que des promesses ont été données
par les trois gouvernements installés
après Ben Ali (Jebali, Laârayedh, Jo-
maâ), sans être réalisées. «Certes, il
est vrai que la nomination de Kamel
Jendoubi à la tête d’une commission
chargée de veiller à la réalisation de
ces promesses pourrait leur donner
plus de crédibilité», poursuit l’uni-
versitaire qui trouve néanmoins que
«c’est le sentiment de désillusion qui
s’est emparé de la population, qui
explique de tels doutes par rapport
aux gouvernants».
Mais, il n’y a pas que la désillusion
populaire, plusieurs corporations
font de la surenchère, exploitant la
faiblesse de l’Etat. Les augmen-
tations salariales consenties aux
enseignants du secondaire et à la
Fonction publique vont obliger l’Etat
à s’endetter davantage pour les hono-
PHOTO : DR
économique en Afrique
du Sud, a estimé hier le ministre
des Finances, Nhlanhla Nene, qui
Le chef du gouvernement Habib Essid en compagnie du président Béji Caïd Essebsi prévoit un modeste rebond de
croissance cette année à 2%. «Le
rer, selon le ministre des Finances, l’en a déjà obtenu auprès de la France dire que tout est rentré dans l’ordre. risque le plus important auquel nous
Slim Chaker. D’autres corporations et de l’Allemagne, en attendant les Loin de là, le pays est plongé dans la sommes confrontés en ce moment
comme les employés de la SNCFT, Etats-Unis que le président tunisien crise et a besoin d’assistance. Le Tré- est la production d’électricité», a
de la STEG ou de la santé ont égale- visitera cette semaine. La Tunisie sor de l’Etat nécessite plus de neuf déclaré M. Nene devant le club de la
ment emprunté cette voie des grèves mise également beaucoup sur son milliards de dinars (4,2 milliards presse étrangère à Johannesburg.
qui n’en finissent pas. invitation au sommet de juin pro- d’euros) pour boucler le budget en Depuis novembre, les délestages
chain du G7 en Allemagne. Mais si cours, alors qu’une instabilité chro- font partie de la vie quotidienne de
LIMITES FINANCIÈRES le lobbying de BCE est en train de nique frappe le climat social, comme beaucoup d’entreprises et de foyers
Cette situation ne se caractérise pas marcher, les bailleurs de fonds ne le laissent entendre les contestations sud-africains, en raison notamment
uniquement par le fait que l’Etat placent leurs sous qu’une fois le pays populaires et les grèves. Ce n’est d’opérations de maintenance de la
est incapable d’imposer sa loi, les stabilisé. Ce n’est pas parce que le pas l’environnement recherché par compagnie publique Eskom qui livre
conséquences s’étendent à l’image laïc Béji Caïd Essebsi et l’islamiste les investisseurs pour leurs projets. 95% du courant.
de la Tunisie sur la scène internatio- Rached Ghannouchi sont parvenus à Avec un tourisme qui bat de l’aile,
nale. En effet, alors que Béji Caïd former un gouvernement doté d’une surtout après l’opération terroriste du
Essebsi multiplie les manœuvres forte majorité au Parlement ou que la Bardo, le 18 mars dernier, la Tunisie
pour obtenir des soutiens à la tran- lutte contre le terrorisme a enregistré a encore du chemin à parcourir. YÉMEN
sition démocratique en Tunisie et il quelques coups d’éclat, que l’on peut Mourad Sellami
LA COALITION ARABE conduite
172 TUNISIENS DÉTENUS PAR FAJR LIBYA EN LIBYE K par l’Arabie Saoudite a repris
ses raids aériens au Yémen,
car les rebelles chiites houthis ont
La Tunisie tente de négocier la libération de plaintes de ressortissants tunisiens nous informant violé la trêve humanitaire de cinq
172 compatriotes détenus en Libye par un groupe des arrestations et de la détention d’un nombre jours, a annoncé hier à l’AFP son
de la coalition de milices islamistes Fajr Libya en important de citoyens tunisiens par une phalange porte-parole. «Ils n’ont pas respecté
représailles à l’arrestation à Tunis de l’un de ses alliée aux forces de Fajr Libya et aux forces de Misrata la trêve humanitaire. C’est pourquoi
chefs, a annoncé hier la diplomatie tunisienne. qui s’appelle katibat El Madfayia wel sawarikh», nous faisons ce qu’il faut faire», a
«On va tenter et faire les efforts pour résoudre ce a-t-il dit. «Ils sont environ 172, ce nombre pourrait déclaré le général de brigade Ahmed
problème au niveau politique. Je suis optimiste. Au être revu à la hausse. Ils sont retenus dans le local Al Assiri. Des avions de la coalition
ministère des Affaires étrangères, il y a un suivi de de la katibat à Salaheddine (dans la région de ont lancé, dans la nuit de dimanche à
près, matin et soir. Je serai chargé de ce dossier», Tripoli). Nous sommes en contact continu avec les hier, des raids sur des positions des
a déclaré à la radio Shems-Fm le secrétaire d’Etat autorités libyennes», a ajouté le consul. Selon lui, les rebelles à Aden, peu après l’expiration
tunisien chargé des Affaires arabes et africaines, Tunisiens ont été pris par la milice «en représailles à 20h GMT de la trêve, initiée mardi
Touhami Abdouli après l’arrestation d’au moins à l’arrestation à Tunis, jeudi, d’un de leurs chefs, dernier par l’Arabie Saoudite pour
172 Tunisiens. Le consul tunisien à Tripoli, Ibrahim Walid El Klibi. Les autorités tunisiennes mènent permettre l’acheminement de l’aide
Rezgui, a indiqué, dimanche soir, sur une autre une enquête sur ce monsieur, la justice va dire son humanitaire dans le pays. Cette trêve
radio, Jawahra FM, que des ressortissants tunisiens mot et si elle voit qu’il n’a rien à se reprocher, elle a été entachée par des combats au sol
avaient été arrêtés. «Samedi, nous avons reçu des ordonnera sa libération». R. I. entre rebelles et forces pro-Hadi.

IL ÉTAIT INVITÉ AU QATAR POUR UNE VISITE GUIDÉE SYRIE

Doha arrête un journaliste de la BBC K UN HAUT DIRIGEANT

iranien s’est félicité, hier
à Beyrouth, des victoires

U n journaliste de la BBC, invité au Qatar pour

une visite guidée sur les conditions des expa-
triés travaillant sur des chantiers du Mondial-2022,
a été arrêté et détenu pendant 24 heures, a rapporté
hier la chaîne britannique. Mark Lobel, reporter éco-
nomique de la BBC basé à Dubaï, a indiqué avoir été
arrêté dans la capitale Doha, avec trois membres de
son équipe, alors qu’ils filmaient un groupe de tra-
vailleurs népalais. Ils ont été détenus pendant plus de
24 heures et ont passé deux nuits en prison. Aucune
accusation n’a été retenue contre l’équipe de la
BBC, dont le matériel confisqué n’a cependant pas
été restitué. Ces arrestations surviennent au moment
où le Qatar, vivement critiqué pour les mauvaises
conditions des expatriés, mène campagne à l’échelle
internationale pour prouver que ces conditions
s’amélioraient. Dans un communiqué, le chef du
bureau de presse du gouvernement, Seif Al Thani, a
accusé Mark Lobel d’avoir violé la loi, en affirmant
que sans attendre la visite organisée par le gouver-
nement, l’équipe de la BBC a tenté de pénétrer de
nuit dans un camp de travailleurs. «Le fait de faire
intrusion dans une propriété privée est une violation
de la loi au Qatar, comme c’est le cas dans la plupart
des pays», a-t-il ajouté.
C’est la deuxième fois en quelques semaines que
les autorités qataries arrêtent des journalistes cher-
chant à couvrir les conditions de vie des travailleurs
migrants dans des chantiers liés à la Coupe du
monde 2022. En mars, un reporter d’une télévision
allemande et un de ses collègues avaient été inter-
pellés au moment où ils filmaient dans une zone
habitée par des expatriés. Le gouvernement du Qatar
que le mouvement chiite libanais
Hezbollah a remportées contre les
rebelles à Qalamoun, une région
a affirmé ces dernières semaines qu’il améliorait montagneuse à la lisière entre la
les conditions de vie et de travail des centaines de Syrie et le Liban. «Nous sommes
milliers d’expatriés, employés dans le riche émirat fiers et reconnaissants en voyant, ces
gazier. Doha a introduit un système assurant la paie derniers jours, les grands progrès et
des salaires à temps et il construit des «cités» pour de les excellentes victoires réalisés par la
meilleures conditions d’hébergement. Il a annoncé résistance libanaise (Hezbollah) avec
aussi qu’il entendait mettre fin rapidement au sys- la valeureuse armée syrienne pour
tème de parrainage, ou kafala, qui met l’employé à la bloquer les groupes armés takfiri», a
merci de son employeur. déclaré Ali Akbar Velayati, conseiller
A en juger par l’arrestation du journaliste de la BBC, pour les affaires internationales du
les mesures dont parle le Qatar n’ont pas encore été guide suprême iranien, l’ayatollah
appliquées sur le terrain. R. I. et agences Ali Khamenei.
 Tunis
El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 14

R E P O R TA G E
Algérie
LE PROCESSUS DÉMOCRATIQUE
Tunisie

TUNISIE
DE LA RÉVOLUTION

«Les médias ont toujours tendance à exagérer. La Tunisie va bien. comme un goût de désillusion chez une partie de
l’opinion. Pour certains, la révolution du 14
Vous avez vu les attaques terroristes de Paris ? Il y a eu ce qu’il y a eu, janvier apparaît ainsi ballottée, quatre ans après
après les Français ont repris une vie normale et personne n’y trouve à la chute de Ben Ali, entre le spectre de l’isla-
misme radical et le retour de la vieille garde,
redire. Et les touristes continuent à se rendre à Paris. Mais à Tunis, il drapée des oripeaux du salut républicain.
faut toujours qu’on en fasse un plat !» s’agace ce chauffeur de taxi
«LA RÉVOLUTION EST EN CRISE»
qui nous conduit de l’avenue de Paris, vers la banlieue nord de Tu- «Il faut dire que cette révolution est en crise, il
nis. Et d’ajouter : «Certes, il y a plus de barrages de police, plus de ne faut pas le nier», analyse Maher Hanin,
contrôles d’identité, mais c’est rassurant. Ce matin, je me suis fait philosophe de formation et membre dirigeant du
parti de gauche Al-Massar. Intervenant lors d’un
contrôler inopinément dans un café mais c’est dans notre intérêt.» débat organisé pendant le Forum social mondial,
Maher Hanin brossait un tableau assez sombre
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À TUNIS (TUNISIE) de la situation actuelle en Tunisie : «Il y a des
MUSTAPHA BENFODIL glissements, voire même des dérapages, des
mbenfodil@elwatan.com détournements», constate-t-il. «On est partis
d’une plateforme de changement démocratique,
avec des aspirations et des valeurs
universelles : liberté, dignité, égalité, refus de
tions. Donc nous avons fait un grand progrès.»
(El Watan du 4 février 2015).
«TERRORISME DÉGAGE !»
Le vieux «Bajbouj» — comme on le surnomme
affectueusement en Tunisie — ne devait pas
bouder son plaisir en recevant une brochette de
chefs d’Etat et de gouvernement pour ce qui
ressemblait à un remake de la «marche républi-
caine» du 11 janvier, à Paris. D’ailleurs, François
Hollande était au premier rang des Présidents
solidaires, ce 29 mars, au Bardo. Sellal était
également du voyage. Une imposante marche
populaire s’était ébranlée, ce jour-là, depuis la
place de Bab-Saâdoune en direction du musée
du Bardo aux cris de «Terrorisme dégage!».
L’avenue du 20-Mars s’était transformée en
marée rouge comme la couleur de l’emblème
tunisien décliné sous toutes les coutures. La
société tunisienne montrait, une nouvelle fois,

D
e fait, la présence policière est loin de
se faire discrète dans les rues de Tunis
depuis l’attentat terroriste du 18 mars
dernier qui avait ciblé le musée national
du Bardo, et qui avait fait 23 morts et 47 blessés,
selon le ministère tunisien de la Santé. Sur l’ave-
nue Habib Bourguiba, artère emblématique du
centre-ville de Tunis, le dispositif de sécurité est
assez impressionnant, notamment autour du
siège du ministère de l’Intérieur, entouré en
permanence d’une ceinture de barbelés. Cela
dit, même si l’attaque terroriste a laissé des
traces, son impact psychologique semble, peu à
peu, s’estomper. L’ambiance générale est plus
proche de la résilience que de la psychose. Les
terrasses de l’avenue Bourguiba sont toujours
animées, y compris le soir. Les bars sont tout
aussi bondés, et le «Masrah el baldi», le somp-
tueux théâtre municipal de Tunis attire toujours
autant les passionnés du 4e art.
Si la tuerie du Bardo n’a pas empêché les
Tunisois de reprendre une vie normale, entrete-
nant vaillamment cette image d’un peuple «taâ
jaw», bon vivant et résolument pacifique, il n’en
demeure pas moins que cela constitue une dure
épreuve pour la nouvelle équipe au pouvoir.
L’attaque survenait, faut-il le signaler, moins de
trois mois après l’élection de Béji Caïd Essebsi
(BCE) au terme d’une présidentielle haletante
qui marquait, pour ainsi dire, l’aboutissement de
la transition démocratique en Tunisie, du moins
son cycle institutionnel.
Derrière ce tableau idyllique d’une Tunisie qui
aura parfaitement réussi sa transition politique,
de profondes inquiétudes surgissent. A une éco-
nomie encore en berne et un front social en
pleine ébullition vient s’ajouter l’irruption bru-
tale de la violence politique dans un espace
public fraîchement libéré et encore en phase de
reconstruction.
DE CHOKRI BÉLAÏD AU BARDO
Premier choc : l’assassinat de l’opposant Chokri
Bélaïd, leader du Front populaire, le 6 février
2013 en bas de chez lui, à El Menzah. Le 25
juillet 2013, le député de gauche Mohamed
El-Brahmi, fondateur du Courant populaire, est
assassiné à son tour, près de son domicile, à la
cité El Ghazala, du côté de l’Ariana. Quatre
jours plus tard, huit militaires sont massacrés le
29 juillet dans une embuscade terroriste, en
plein Ramadhan, à Djebel Chaâmbi. Et quasi-
ment une année jour pour jour après ce carnage,
précisément le 16 juillet 2014, toujours au mont
Chaâmbi, quatorze soldats sont décimés à
l’heure de la rupture du jeûne.
Ces attaques terroristes, pour ne nous en tenir
qu’aux opérations les plus saillantes, auront
rudement bousculé le champ politico-média-
tique en Tunisie, si bien que la violence politique
occupe, désormais, l’essentiel du débat public,
et l’actualité sécuritaire fait les choux gras des
journaux.
Certes, on est loin du scénario égyptien où la
flambée des actes terroristes a permis un retour
en force de l’armée aux affaires avec, à la clé,
une répression féroce des mouvements citoyens
qui ont fait tomber Moubarak. Toujours est-il
que ces violentes secousses qui portent l’es-
tampe de l’islamisme djihadiste ont laissé
corruption, bonne gouvernance. (...) Et nous
voilà passés à des tiraillements identitaires voire
même des fractures qui nous ont coûté cher. On
est passés aussi d’une lutte pacifique, populaire,
à l’assassinat politique, à la violence, à la haine
et au terrorisme», énumère le philosophe. Et de
poursuivre : «Des jeunes Tunisiens se trouvent
emballés d’aller se battre ailleurs en laissant
une démocratie en pleine construction. Quelles
en sont les raisons ? Elles sont nécessairement
multiples : identitaires, sociales, économiques,
peut-être aussi dues à des manipulations diabo-
liques de la part de certains pouvoirs et de cer-
taines forces internationales dominantes qui
sèment le chaos dans la région».
Maher Hanin, qui avait soutenu Hamma
Hammami, candidat malheureux à la dernière
présidentielle, note un retour de la vieille classe
politique incarnée par BCE. Et il n’est pas le
seul à regretter que le processus démocratique
ait «accouché» d’un Président de 88 ans au lieu
d’opérer une rupture radicale avec l’ancien sys-
tème. L’intéressé, lui, préfère plutôt mettre l’ac-
cent sur l’intégrité du processus qui l’a porté au
pouvoir. Dans une interview accordée à El
Watan la veille de sa visite d’Etat en Algérie, le
Président tunisien fraîchement élu déclarait : «Il
y a un début de printemps tunisien. (…) Nous
avons tenu des élections législatives très cor-
rectes. Nous avons tenu des élections présiden-
tielles tout à fait démocratiques puisqu’on a été
obligés de faire deux tours. Au premier tour, il y
avait 27 candidats à la Présidence. Du jamais
vu. (…) Tout le monde s’est félicité de ces élec-
qu’elle avait du répondant. «C’est la révolution
qui nous donne cette force de continuer à résis-
ter. Nous n’avons pas peur et nous ne plierons
pas !» lâche Houda, esthéticienne, pendant
qu’en arrière-fond fuse le «Idha achaâbou yaw-
man arada el hayat», l’hymne national tunisien
scandé en chœur. Il faut dire que depuis le 18
mars, les marches succèdent aux marches,
convergeant toutes vers le Bardo, nouveau lieu
de culte pour tous les résistants. Et comme en
témoignent les slogans brandis, l’heure est à
l’union sacrée : «Tous unis contre le terro-
risme», «Avec notre unité nous vaincrons le
terrorisme», «Tous debout main dans la main
contre le terrorisme»…
Mais en regardant de plus près, derrière cette
belle unité de façade, des fissures apparaissent.
Des voix se sont élevées pour dire qu’il n’y avait
pas d’union possible avec les «parrains du terro-
risme» en visant particulièrement Ennahdha.
Ainsi, le charismatique Hamma Hammami avait
préféré marcher pour la Palestine (le 28 mars) et
a ouvertement boycotté la grande marche du 29
mars. Même position exprimée par Basma
Khalfaoui, veuve de l’opposant Chokri Bélaïd,
qui trouvait indécent de marcher main dans la
main aux côtés des nahdhaouis. Anissa, elle, a
choisi de venir à la marche précisément pour
dénoncer haut et fort Ghannouchi et consorts.
Le docteur Anissa Bouasker — de son nom
complet — est psychiatre hospitalo-universitaire
exerçant à l’hôpital Razi de La Manouba. Elle
est également membre du bureau exécutif de
l’Association tunisienne pour l’intégrité et la

À L’EPREUVE DU TERRORISME
POST-BARDO
À LA RÉSISTANCE
PHOTOS : ELWATAN
démocratie des élections (ATIDE). Anissa était
parmi les premières à se mobiliser peu après
l’attaque du Bardo. Elle faisait partie de la cel-
lule d’assistance psychologique aux victimes de
l’attaque terroriste. «On avait une équipe sur
place. On était également à l’hôpital Charles
Nicolle où nous nous sommes occupés des
familles qui sont venues reconnaître leurs
proches», témoigne-t-elle.
«LES ENFANTS DE GHANNOUCHI»
Anissa Bouasker souligne d’emblée que la
boucherie du Bardo, premier attentat urbain
d’envergure, perpétré, qui plus est, en pleine
capitale, marque un tournant dans la cartogra-
phie du terrorisme en Tunisie. «Nous sommes
passés à la deuxième phase du terrorisme. Les
gens réalisent, désormais, que le terrorisme est
parmi nous, dans les villes. Il n’est plus can-
tonné dans les montagnes».
Anissa arbore une pancarte avec ce slogan
assorti d’un hashtag : «#Les enfants2Ghan-
nouchi». Allusion aux djihadistes qui seraient
nourris idéologiquement par le patriarche d’En-
nahdha, et dont Rached Ghannouchi «anecdo-
tise» l’impact, selon elle. D’ailleurs, elle n’hé-
site pas à reproduire une déclaration du même
Ghannouchi sur sa pancarte : «Les salafistes
augurent d’une nouvelle culture et ils ne repré-
sentent pas une menace pour notre sécurité». «Il
y a eu beaucoup de divisions au sein de la
société tunisienne», indique Anissa Bouasker.
«Beaucoup de gens ont appelé à boycotter cette
marche, mais moi, je dis, au contraire, il faut
être présent. Il ne faut pas laisser le terrain à
ceux qui ont fait le lit du terrorisme. On ne veut
pas qu’on nous montre les Ghannouchi et
Laârayedh et dire : voilà les islamistes modérés
marchant main dans la main contre le terro-
risme. Ce n’est pas
possible ! On ne va pas oublier. Il faut qu’ils
assument leurs responsabilités dans le cadre de
la loi».
«ON EST DEVENUS CHAMPIONS DANS
L’EXPORTATION DES DJIHADISTES»
De fait, Ghannouchi ne rate pas une occasion
pour s’afficher ostensiblement aux côtés des
«modernistes» en appelant à la réconciliation
nationale. Dans un interview à El Watan Week-
end, il assurait : «La position de notre parti a
toujours été très claire vis-à-vis des groupes
terroristes. Quiconque aurait recours à la vio-
lence, au discours de la haine et au terrorisme
El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 15
R E P O R TA G E
devra être sanctionné par la loi. Lorsque nous
étions à la tête du gouvernement, nous avons
désigné Ansar Al Charia comme organisation
terroriste et avons renforcé le contrôle de l’Etat
sur les mosquées afin d’éviter que ces lieux
soient utilisés par ceux qui aimeraient diffuser
un message de violence en instrumentalisant la
religion» (El Watan Week-end du 10 avril 2014).
Anissa Bouasker n’en démord pas : «Il faut en
finir avec cette mascarade, cette hypocrisie.
C’est purement théâtral. Ils veulent se refaire
une virginité sur le dos des martyrs», assène-t-
elle en accablant «les agissements de certains
dirigeants de ce parti qui font la promotion (du
terrorisme), et qui ont fait preuve de laxisme».
Et de citer l’attitude des responsables d’Enna-
hdha, du temps du gouvernement de la Troïka,
vis-à-vis des groupes islamistes paramilitaires :
«Ils disent qu’ils font du sport alors qu’ils s’en-
traînent dans des camps, avec des armes, et lui
(Ghannouchi), il dit ce n’est rien, et que cela lui
rappelle sa jeunesse. Les Tunisiens sont devenus
champions dans l’exportation des djihadistes en
Syrie. On parle de 3000 éléments». «A partir de
là, ils (les dirigeants d’Ennahdha, ndlr) sont
responsables. Et ils doivent répondre de leur
responsabilité !» estime la jeune psychiatre.
«PAS D’UNITÉ DANS L’IMPUNITÉ !»
Sarah Mahouachi, cadre syndicale au sein de
l’Union générale des Travailleurs tunisiens
(UGTT), a choisi, elle aussi, de sortir dans la rue
pour affronter les «faucons» d’Ennahdha. «Je ne
voulais pas rester chez moi à bouder dans mon
coin en me tortillant derrière mon PC», confie-
t-elle. «Je voulais leur dire en face ce que je
pense».
La voici, justement, prenant à partie un respon-
sable d’Ennahdha, secrétaire de la section de
Halq El Oued (La Goulette). L’homme se défend
comme il peut : «Mais Madame, je suis un diri-
geant d’Ennahdha et je suis ici pour manifester
contre le terrorisme. Il n’a jamais été dans la
ligne de notre parti de soutenir le terrorisme !»
Sarah ne le lâche pas : «Je ne parle pas des
militants de base, mais des hauts dignitaires
comme Habib Ellouz qui est un extrémiste
avéré». Pour la syndicaliste de l’UGTT, l’état-
major d’Ennahdha assume pleinement la res-
ponsabilité politique de la violence qui frappe la
Tunisie. Brandissant elle aussi une pancarte à
charge contre les islamistes sur laquelle on peut
lire, entre autres : «Pas d’unité dans l’impunité»,
elle explique : «Il faut d’abord exiger des
comptes à ces gens avant toute réconciliation. Il
faut demander des comptes aux gens qui sou-
tiennent le terrorisme dans les mosquées, qui
ont poussé des personnes à faire le djihad en
Syrie, qui ont fait en sorte que les armes rentrent
massivement sur le sol tunisien, et qui ont pré-
paré le terrain aux assassinats politiques. Il faut
d’abord qu’ils soient jugés, après on parlera
d’unité nationale. On est avec l’unité nationale,
mais jamais dans le cadre de l’impunité !» Sarah
Mahouachi précise : «Je n’ai pas de preuves
tangibles sur l’implication directe d’Ennahdha
dans des actes de terrorisme. Néanmoins, ce que
je peux dire à haute voix, c’est qu’ils endossent
toute la responsabilité politique de ces actes».
Elle rappelle, au passage, qu’ils ont été «durant
trois ans au pouvoir, et à ce titre ils assument
pleinement cette responsabilité politique !» «Ils
commettent le crime et marchent dans les funé-
railles de la victime», renchérit-elle. «Après
l’assassinat de Hadj Brahmi, on avait réussi à
dissoudre le gouvernement d’Ennahdha de
l’époque et on va continuer», prévient Sarah
avec conviction. Et la militante UGTT de marte-
ler : «On paie peut-être aujourd’hui le prix
parce que nous avons réussi notre processus
transitionnel. Mais on ne lâchera rien. Ils
veulent nous mettre à terre, mais ils n’y arrive-
ront jamais !» M. B.
UNE SITUATION ÉCONOMIQUE DIFFICILE
La précarité croissante des
«sous-classes moyennes»
C
’est un fait : la situation socioécono-
mique en Tunisie demeure extrême-
ment délicate, et ce n’est pas Habib
Essid qui dira le contraire. Lors de
ses dernières sorties médiatiques, le nouveau
chef du gouvernement tunisien révélait, dans
ce registre, des indicateurs pour le moins
alarmants. Le chômage des diplômés, a-t-il
indiqué, est de 32%. L’investissement a recu-
lé de 21% en 2014 comparativement à 2013,
et il a chuté de 46% dans les régions. Les
finances publiques ont accusé un déficit
budgétaire de l’ordre de 7400 millions DT (1
DT = 70 DA). Le déficit de la sécurité sociale
est, quant à lui, estimé à 1100 millions DT.
La dette publique de la Tunisie a atteint les
53% du PIB. L’inflation oscille entre 5,5 et
6% pour un taux de croissance de 2,3%. A
cela s’ajoute le poids grandissant de l’écono-
mie informelle qui représente 40% du PIB.
Et l’attentat du Bardo risque de porter un
coup dur au si fragile secteur touristique. Le
tourisme, faut-il le souligner, contribue à
hauteur de 7% du PIB en Tunisie, et crée plus
de 400 000 emplois directs et indirects (soit
12% de la population active). Selon les
chiffres du ministère tunisien du Tourisme, le
secteur connaît à nouveau une tendance à la
baisse après les frémissements de 2012-
2013. Le nombre de visiteurs qui se sont
rendus en Tunisie en 2014 a baissé de 3,2%
par rapport à 2013. Et malgré les efforts de la
nouvelle ministre du Tourisme, Selma
Elloumi Rekik, pour promouvoir la destina-
tion Tunisie, les tours opérateurs et les
croisiéristes occidentaux se montent désor-
Les tours opérateurs et les
croisiéristes occidentaux
se montent désormais
frileux, surtout quand
on sait que 20 touristes
étrangers ont péri dans
l’attentat du Bardo.
mais frileux, surtout quand on sait que 20
touristes étrangers ont péri dans l’attentat du
Bardo. Selon le président du Syndicat natio-
nal des agences de voyages (SNAV) en
France, Jean-Pierre Mas, cité par l’AFP, les
réservations pour la Tunisie ont chuté de 60%
après l’attentat du 18 mars.
Néji a précisément perdu son emploi du fait
du déclin de l’activité touristique dans sa
région. Et c’était avant l’affaire du Bardo. La
soixantaine consommée, coiffé d’un bonnet
en laine et arborant une barbe de plusieurs
jours, Néji erre tous les soirs, comme une
âme en peine, le long de l’avenue Habib
Bourguiba. Un tantinet gêné, il essaie d’en-
gager la conversation avec nous avant de
nous demander une petite contribution, de
quoi s’offrir un sandwich. «Je travaillais
dans le secteur du tourisme. Je suis de
Bizerte. J’étais employé dans un hôtel de 20
chambres, mais avec tous ces événements,
l’activité a chuté et l’hôtel a mis la clé sous
le paillasson. Et je me suis retrouvé sans
travail», confie-t-il. Houda, 29 ans, esthéti-
cienne, s’est, elle aussi, retrouvée au chô-
mage pour les mêmes raisons :
«Habituellement, on travaille correctement.
Les soins esthétiques sont très demandés en
Tunisie. Mais c’est une activité très liée au
tourisme. Notre première clientèle ce sont les
touristes étrangers. Ces problèmes ont fait
que le tourisme a reculé et le travail a baissé.
Et pour travailler comme saisonnière, ce
n’est pas rentable», témoigne-t-elle.
«IL N’Y A PLUS DE CLASSES
MOYENNES»
Selim, chauffeur de taxi, arrive difficilement,
lui aussi, à rentabiliser sa journée. Officiant à
l’aéroport de Tunis-Carthage, il regrette les
temps où les voyageurs et les voyagistes
s’arrachaient ses services. Selim peste contre
la cherté du carburant dont il peine à com-
penser la note : «Je laisse quotidiennement
50 DT (environ 3500 DA) dans le plein
d’essence, et en fin de journée il arrive sou-
vent que mes frais dépassent mes recettes. Et
les taxes ne font qu’augmenter !» fulmine-t-
il. «Tous les trois mois, on paie, nous les taxis
de l’aéroport, 180 DT de taxe. Et je casque
3120 DT d’impôts annuels. C’est au-dessus
de mes moyens. Avant, au moins, il y avait les
visiteurs étrangers. Aujourd’hui, il n’y a
presque plus de touristes. La plupart de mes
clients sont des Tunisiens. Et comment tu vas
demander à un compatriote un tarif de
30 DT ? Yetefdjaâ ! Tu vas l’effrayer. Pour un
étranger, 15 euros n’est pas un problème.
Mais pour un Tunisien, ce n’est pas donné.
J’ai honte d’appliquer le tarif réel tellement
la vie est devenue chère à Tunis.»
Mohamed-Amine, 23 ans, est technicien
supérieur en maintenance industrielle. Et il
vient de grossir les rangs des diplômés-chô-
meurs. Issu du quartier d’El Mouroudj, com-
mune populaire du Grand Tunis, Mohamed-
Amine est membre d’une fratrie de cinq
personnes. «Il n’y a que mon père qui tra-
vaille», raconte-t-il. «Nous sommes tous au
chômage. Moi, mon père a un salaire de 470
DT. C’est un simple employé dans une admi-
nistration publique. Comment tu vas vivre
avec un tel salaire ? Le loyer est à 250-300
DT. Les factures d’électricité et de gaz sont
carrément rédhibitoires. C’est 100 DT mini-
mum. Qu’est-ce qui te restes pour manger ?»
Et de faire remarquer : «Le problème,
aujourd’hui, en Tunisie, est que le fossé se
creuse de plus en plus entre les classes
sociales. C’est beau toutes ces manifesta-
tions au nom de l’unité. Mais si vous vous
rapprochez de ces gens, vous allez voir que la
majorité d’entre eux vivent dans la précarité
la plus totale. Nous traversons un contexte
économique extrêmement difficile et les
zawalis en paient terriblement la facture. Les
‘‘sous-classes-moyennes’’ souffrent le mar-
tyre. Aujourd’hui, même le salarié moyen est
devenu zawali, surtout dans la capitale où la
vie est très chère. Il n’y a plus de classes
moyennes en Tunisie.» M. B.
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 16

C U LT U R E

PROJECTION DU DOCUMENTAIRE ÉVÉNEMENT 24 ANS APRÈS

DE NAZIM SOUISSI À CONSTANTINE SA PREMIÈRE
PUBLICATION
Merci pour la civilisation ! Saïd Sadi réédite
● Le public constantinois venu découvrir le film documentaire de Nazim Souissi, Merci pour la
civilisation !, a été estomaqué par les images fortes et les précieux documents révélés pendant les
Algérie, l’échec
69 minutes du film.
recommencé ?*
A
près la réussite commerciale et médiatique de
son dernier livre sur le Colonel Amirouche,
l’ancien président du Rassemblement pour la
Culture et la Démocratie (RCD) Saïd Sadi s’apprête à
rééditer, dans les jours qui viennent, un de ses anciens
ouvrages. Algérie, l’échec recommencé ? va en
effet être réédité par la jeune maison d’Edition Frantz
Fanon. Dans cette nouvelle édition qui comprend le
récit original édité en 1991, le Dr Sadi a ajouté une
nouvelle préface et intégré, surtout, des documents
qui attestent une bonne partie de ce qu’il raconte. Car,
dans Algérie, l’échec recommencé ?, c’est d’un récit
qu’il s’agit.
Le témoignage de Saïd Sadi est original, surtout que
le texte qui nous est proposé a été rédigé dans une
prison algérienne. Un livre témoin de son temps, où
l’auteur raconte à partir d’une cellule de la prison de
Lambèse, à Batna, non seulement les conditions de
détention, mais surtout les raisons qui ont conduit le
pouvoir algérien à mettre en prison les fondateurs de
la Ligue al-
gérienne de

PHOTO : DR
la défense
des droits
de l’homme
(LADDH).

L
a projection,
samedi, au
centre culturel
M’hamed Yazid
du Khroub, du do-
cumentaire Merci
pour la cicilisation ! a révélé un
réalisateur talentueux et un be-
soin pressant de fournir au grand
public ces vérités historiques ca-
pables de changer notre regard sur
nous-mêmes et sur notre passé de
colonisés. Sans tomber dans les
clichés habituels, Merci pour la
civilisation ! surprend par le choix
inédit de l’objet de recherche et la
démarche méthodique employée
par les deux auteurs : Nazim
Souissi et Zineb Merzouk. Il
s’agit d’un récit des premières
années de la colonisation fran-
çaise en Algérie (1830 – 1834).
«J’ai été déçu de voir que l’essen-
tiel des documentaires réalisés
dans le cadre du Cinquantenaire
de l’indépendance ne parlaient
que de la Révolution. Pourtant,
la présence française en Algérie
et la lutte des Algériens contre
le colonisateur a duré 132 ans»,
explique Nazim Souissi lors du
débat ayant suivi la projection, or-
ganisée par l’association Numidi-
Arts avec le concours de la ville
du Khroub et El Watan. Le déficit
en termes de travaux d’histo-
riens sur les différentes périodes
coloniales est établi. D’ailleurs,
des événements majeurs dans
l’histoire coloniale de notre pays
demeurent dominés par le dis-
cours et les positions affectives,
en l’absence de données histo-
riques. C’est le cas des massacres
du 8 Mai 1945 qui font, certes,
l’objet de colloques universi-
taires annuels, alors qu’aucune
étude sérieuse n’a été faite pour
livrer le nombre et les noms
des victimes. Pour beaucoup, le
documentaire de Souissi apporte
un cinglant démenti, preuves à
l’appui, aux prétentions civili-
satrices de l’empire français en
Algérie. Le Miroir, de Hamdane
Khodja, et les Annales algé-
riennes, d’Eugene Pellissier de
Reynaud constituent les sources
principales de l’œuvre. Les deux
historiens, contemporains des
premières années de l’occupa-
tion, rapportent dans leurs écrits
les faits et les principales déci-
sions de l’armée française.
LE MASSACRE DES OUFFIA
Et d’abord, les Algériens étaient-
ils un peuple barbare comme
décrit dans la littérature du vain-
queur ? Absolument pas. Si la
révolution industrielle n’était pas
encore à l’œuvre de ce côté-là de
la Méditerranée, il n’empêche
que la population vivait dans
l’aisance. Exemple : un ouvrier
de l’Algérois touchait mensuel-
lement l’équivalent de 5 mou-
tons et plusieurs kilos de viande
de bœuf. Combien de Français
avaient cette richesse à la même
époque ? En outre, les établis-
sements cultuels fournissaient
l’enseignement nécessaire aux
enfants avec des programmes
qui n’avaient rien à envier à ceux
des autres capitales arabes. C’est
dans ce contexte que la France a
envahi l’Algérie, sauf que l’idée
est souvent occultée. «Nous
avons adopté les thèses du vain-
queur, et donc leurs mensonges».
Voici la première idée forte du
film. Alger s’était rendue sans
mener bataille, mais cela n’empê-
chera pas les généraux français
de commettre des faits d’épu-
ration ethnique qui aujourd’hui
seraient identifiés à ceux perpé-
trés par Daesh. Des documents
de l’administration coloniale
l’attestent sans ambages. Voici
quelques exemples cités par le
documentaire: le saccage et la
chasse aux trésors de la ville ont
été les premières activités de
l’armée française à Alger, mais
c’est surtout l’attaque de Blida en
novembre 1830 qui va marquer
par le sang le crime génocidaire.
Pour mater la rébellion de cheikh
Benzaâmoum et s’emparer des
terres fertiles de la Mitidja, le
général Clauzel marche sur Blida
avec derrière lui une colonne de
10 000 soldats. La ville sera mise
à sac, mais plus que ça, l’armée
a l’ordre de tuer sans pitié les
habitants. «Blida était encom-
brée de cadavres, dont plusieurs
étaient de vieillards, de femmes
et d’enfants», écrit Pellissier de
Reynaud. On ne trouva point
d’armes sur les vaincus. «Ce fut
un massacre épouvantable où
rien n’a été épargné», commente
Hamdane Khodja qui cite des
enfants à la mamelle coupée en
deux. Et pour rentabiliser davan-
tage l’expédition, l’armée a pro-
fané des cimetières musulmans
et exhumé des cadavres dont les
ossements seront envoyés dans
des usines françaises pour la pro-
duction du sucre. Un bel exemple
de civilisation ! «C’est dans la lo-
gique du système qui essaie de se
mettre en place de massacrer les
population. Ça commence effecti-
vement avec la population de Bli-
da, mais ensuite ça va se généra-
liser, et plus il y a de la résistance,
plus les massacres sont féroces»,
explique l’historien Foued Soufi.
Pourquoi ? Parce que dans la tête
de ceux qui ont ordonné et exécu-
té les massacres, les populations
ciblées sont des sous-humains,
indique Dahou Djerbal, lui aussi
interrogé dans le film.
ÉCRIRE L’HISTOIRE DU LION
Cette puissance de feu démesurée
est démontrée trois années plus
tard quand des émissaires char-
gés de cadeaux français et ren-
trant à Constantine où se trouve
un nouvel allié de la France
sont surpris par une attaque et
perdent leur cargaison à El Har-
rach. Pour se venger, l’armée
française massacre toute la tribu
des Ouffia d’El Harrach, sans la
moindre preuve de son implica-
tion. Des Ouffia, il n’en restera
aucun membre. La dispropor-
tion de l’acte suscite l’envoi par
l’hexagone d’une commission
d’enquête qui conclut dans son
rapport que : «Nous avons dé-
bordé de barbarie, les barbares
que nous avons occupés». Aucun
acte de justice ne suivra. Le
film est fort par les documents
authentiques qu’il exhume. En
plus des deux historiens cités
plus haut, l’universitaire Brahim
Senouci, l’ancien ambassadeur
en Syrie, Kamel Bouchama, et
l’architecte paysagiste Ghanem
Aribi donnent des éclairages pré-
cieux contre la version française.
Cette version qui est toujours à
l’œuvre aussi bien en France (ce
qui est normal) qu’en Algérie,
concluent les intervenants. Mais
alors faut-il décoloniser l’His-
toire ? s’interrogent les auteurs
du film. Non, ce sont plutôt les
esprits et les consciences de nos
gouvernants qu’il faut décolo-
niser, rétorque Dahou Djerba.
«L’enjeu pour l’Algérie est celui
d’entrer dans la modernité, et il y
a plusieurs versions de la moder-
nité. Celle que je préfère, c’est
la réappropriation critique du
patrimoine. Il faut que les Algé-
riens cessent de se vivre comme
une communauté de hasard. On
ne peut pas construire la moder-
nité avec l’oubli ; la mémoire
suppose un socle, une mémoire
partagée. Ce n’est pas de la
nostalgie, mais pour notre salut,
nous avons absolument besoin de
nous emparer de cette mémoire»,
conclut Senouci. Le débat a été à
la hauteur de la qualité du docu-
mentaire, comme d’ailleurs il a
été soulevé par les intervenants,
avec beaucoup de sincérité. La
présence a insisté pour que le
film soit traduit en arabe et dif-
fusé largement, notamment dans
les établissements scolaires pour
permettre aux nouvelles géné-
rations d’Algériens de réécrire
leur propre Histoire avec leur
propre regard, car «Tant que les
lions n’auront pas leurs propres
historiens, les histoires de chasse
continueront à glorifier le chas-
seur», dit un proverbe africain.
Nouri Nesrouche
Car, dans
cette prison
de Lambèse
(aujourd’hui
Ta z o u l t )
croupissaient
d’autres déte-
nus qui ont
pour noms les
frères Aït Lar-
bi, Abdennour
Ali Yahia, Fe-
rhat M’henni,
ou Ali-Fawzi
Rebaïne.
«Près de trente
ans après la
première ligne jetée sur un carnet confectionné
à partir de papier enveloppe, offert par un détenu
de droit commun, un jeune éditeur me propose de
republier le livre. Les arguments qu’il a avancés
pour justifier sa demande m’ont paru d’autant plus
convaincants que, pour partie au moins, je me suis
rendu compte qu’ils faisaient écho aux motivations
qui m’ont poussé à entreprendre, à chaud, la des-
cription d’une forme de militantisme inédite qui a
culminé en avril 1980. Cette lutte fut menée par une
génération peu préparée aux intrigues et aux affron-
tements claniques qui ont régenté la vie publique
algérienne», justifie, en effet, Saïd Sadi dans son
avant-propos. L’auteur y explique également les
nouveautés apportées à cette nouvelle édition. «Le
lecteur trouvera dans cette nouvelle édition la même
substance que celle offerte dans la version originelle.
Des notes précisant des propos ou contextualisant
des événements que le temps a pu voiler sont portées
en bas de page et des documents, dont certains sont
inédits, qui dévoilent des aspects essentiels de notre
vécu personnel ou renvoyant à des considérations
politiques subsidiaires à notre combat sont produits
en annexe», écrit-il. En plus de récits détaillés et
circonstanciés, écrits avec un style tranchant, Saïd
Sadi ajoute à cette nouvelle édition des annexes qui
comprennent notamment des documents inédits sur
des récits que comporte le livre. C’est le cas de la
démission du professeur Mahfoudh Boucebci qui
avait protesté contre l’administration qui avait refusé
de valider l’examen de passage de Saïd Sadi lorsqu’il
faisait ses études pour devenir médecin spécialiste en
psychiatrie, alors qu’il était encore détenu.
D’autres documents, devenus historiques, sont gref-
fés à cet ouvrage qui comprend plus de 400 pages. Le
livre sortira le 25 mai prochain.
Ali Boukhlef
*Saïd Sadi, Algérie, l’échec recommencé ?
Frantz Fanon Editions, Alger-2015. Prix : 1000 DA.
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 17

JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Avec une inclination très vive Quinze sur 15 N° 4127
Mots Croisés N°4127
2.Longue suite de personnes. Ville d'Allemagne 3.Fruit. Etat
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Par M. IRATNI
d'esprit 4.Peu fréquent. Fait des vers. Points opposés 5.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Allonge. Couvertes (mains) 6.Ville d'Allemagne. Fantastique. 1
I
Or du chimiste 7.Possessif. Lacertilien. Qui n'a pas encore été 2
utilisé 8.Anciens impôts. A recenser. Jour 9.Bordures de voies. II
Abstinence. Monarque 10.Patrie de Tell. Rivière d'Ethiopie. 3 III
Elite 11.Politique portugais. Prendra en bloc. Note 12.Avoir 4 IV
en main. Plante potagère 13.Suit à la trace. Abrasif. Figure de V
5
jeu de cartes 14.Elle fut changée en taure. Fabuliste grec.
VI
Ecoute 15.Héritier d'Anchise. Domiciliées. Crochet de bou- 6
VII
cherie. 7 VIII

VERTICALEMENT : 1.Qui tient d'une prédiction d'un évè- 8 IX

nement. Elle jacasse 2.Plante potagère. Encombrement maxi- 9 X
mal 3.Hommes de main. Point corrompues 4.Pantoufles. HORIZONTALEMENT
10
Greffée 5.Plateau malgache. Copies conformes 6.Cours de I- Voisin du sanglier. II- Couper à ras les cheveux de
Russie. Fin de verbe. Avant, c'est zéro. Un dur qui se casse 7. 11 quelqu’un. III- Commune de Belgique. IV- Infusion -
Chemin de halage. V- Fin de cérémonie - Laps de temps.
Clair. Couvre-pieds. Tif rétif 8.Phase lunaire. Deux, romain. 12 VI- Séné - Possessif. VII- Symbole chimique - Règle -
Arbres 9.Ecartement 10.Réfléchi. Homme d'affaires très Avant la matière. VIII- Fleur - Fête religieuse. IX- Article
-Travail de l’esprit. X- Peut - être transformé au rugby -
important. Traînasses 11.Programme. Rengaine 12.Ile 13 Saisons.
grecque. Etire. Palefrenier. Règle 13.Sans éclat. Pays d'Eu- 14
rope. Courroux 14.Narine de cheval. Petits ursidés 15. VERTICALEMENT
15 1- En gymnastique, carré pour les exercices au sol. 2- Parties
Durillon. Pouvoir satisfaire à. Poisson. d’avions. 3- Singes. 4- Il est parfois pris à témoin - Ancien
bouclier allemand. 5- Ruban froid - Guettée. 6 - Fait l’amour
SOL. QUINZE SUR 15 PRECEDENT : HORIZONTALEMENT : VERTICALEMENT : 1.RESTRICTION. RAS 2.ETIRERAIT. AMERE 3. - Pronom. 7- Début d’histoire - Dieu romain - Glisse chez
1.RESSOURCEMENT 2.ETOURNEAU. MUETS 3.SILO. LEVIER 4.TR. SOL. AAR. EON. IR 4.SUONS. TERRASSER 5.OR. DE. AI. TA 6. l’architecte. 8- Orient - Visite en éclair. 9- Note - Déterminant
NIQUE. ARENES 5.REAS. ULCUS. SET 6.IRA. DE. HUIT. SAS 7. UNIQUE. STOP. BAT 7.RE. UL. RAINURES 8.CALECHE. ION 9.EUE. - Poisson. 10- Langage gaélique - Epaules.
CARTE. RE. SES. LE 8.TI. SA. ETAPE 9.ITERATIF. AMARRE 10.ORION. UU. ASSENE 10.VASISTAS. STAR 11.EMIR. TEAM. IE. TA 12.NUEES.
AS. REIN 11.NANA. PUIS. ITS 12.SU. ROSSEE. ET 13.REIS. BENET. SPARTE. UN 13.TERNES. ERES. ART 14.ETAL. RI. ENEE 15.ISIS. SOLUTION N° 4126
ANE 14.ARRETAS. NATURE 15.SE. RAT. GERANTES. SERENITE.
HORIZONTALEMENT
I- MACHONNANT. II- ORDURIÈRE. III- UT - CI - AR.
Sudoku N° 427
8
5 4 3 6 2 7 9 8 1 IV- TERATOGENE. V- ORAN - TENTE. VI- NISIBIS -
IL. VII- NEES - OS. VIII- EL - EUES - ET. IX- ULVES -
1 8 7 3 4 9 6 5 2
OREE. X- XE - SERIE.
REGLE DU JEU 2 6 9 5 8 1 4 7 3
1 6 9 4 7 Solution
3 5 6 8 9 2 7 1 4 VERTICALEMENT
Une grille est composée Sudoku
de plusieurs
7 2 précédent
8 9 1 4 7 3 5 2 6 1- MOUTONNEUX. 2- ARTERIELLE. 3- CD - RASE. 4-
HUMANISEES. 5- OR - USE. 6- NICOTINE. 7- NEIGES
4 7 2 1 6 5 8 3 9 - SOI. 8- AR - EN - RE. 9- NEANTISEE. 10- REEL -
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
5 2 3 7 7 2 4 9 3 8 1 6 5 TET.
9 1 8 2 5 6 3 4 7
de 1 à 9. Chaque ligne 3 6 8 7 2 1
comme chaque colonne
6 3 5 7 1 4 2 9 8 Fléchés Express N° 4127
contient aussi tous les 2 6 3 5 révision- sans quoi transport examen
chiffres de 1 à 9. nisme attentif dispenser
Certains chiffres vous 6 9 indécise
chambre
haute
pot de
laboratoire
grain de
beauté
d’une charge
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour 7 2 5 8 1
cela, procédez par
déduction et élimination. 4
officiers
supérieurs
En vous aidant de la définition du mot encadré, com- embarcation
Tout Codé N° 4127
plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant non pontée
vieux
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5 7 10 2 5 7 5 2 1 9 7 10
rejeton pronom

4 9 4 10 7 1 2 5 12 7 casser
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9 7 13 12 14 12 13 1 12 11 10 conformes
à la loi
15 1 2 3 14 3 7 12 1 4 5 avant
apparu
pâtres
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L vieille bête
inédites
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homme de bête
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possessif
7 14 14 7 1 1 7 7 17 7 7 tamis
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14 2 10 12 1 7 7 4 14 11 7 1 de lieu
reptiles
16 4 1 2 9 10
bouleversés
15 7 12 10 14 5 6
donna le
jour à
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : LIVRER - STEPHANE DE GRRODT
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS : pour celui
qui a cessé attachées
HORIZONTALEMENT : HEGEMONIE / SATUREES / FAUTE / PLETHORE / OPE / TACO / d’être
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alliés remercient toutes celles et tous ceux
qui ont compati à leur douleur et les ont
soutenues suite au décès survenu le 14
mai 2015 de leur cher et regretté époux,
père, beau-frère et oncle
Mustapha Matoub
Sa famille demande à tous ceux qui l’ont
connu d’avoir une pieuse pensée pour lui.
"A Dieu nous appartenons et à Lui nous
retournons."
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En cette triste période anniversaire de
la disparition au mois de mai 1998 de
El Hadj Saïd Yahiaoui
sa veuve, ses enfants, ses petits-enfants
et ses proches demandent à tous ceux
qui l'ont connu et apprécié d'avoir une
pieuse pensée à sa mémoire.
Puisse Dieu le Tout-Puissant l'accueillir
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retournons."
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Dur et cruel fut le
28 avril 2015 jour
quand nous a quittés
à jamais notre papa,
baba sidou, papy
Saidani Rabah
Je demande à tous
ceux qui l'ont connu
d'avoir une pieuse pensée pour lui.
Que Dieu Tout-Puissant Lui accorde
Sa Sainte Miséricorde.
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Pensée
19 mai 2014 - 19 mai
2015
Que nous soyons
semblables ou différents,
cela importe peu, parce
que ce qui nous unit
c'est ce que tu m'as
appris et qui restera
pour moi un héritage
précieux toute ma vie.
Je t'aime papa
Houti Benadou
Ta fille Malika Chabane-Houti
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 20

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Condoléances
Le président-directeur général
et l'ensemble du personnel de
l'Entreprise de Gestion hôtelière
chaîne El-Djazaïr, très affectés
par le décès de Naissance
LesfamillesFeraounetBouchnakisonttrèsheureusesd'annoncerla
l'épouse de M. Hamid Grine naissance d'un beau bébé prénommé
ministre de la MOHAMED SKANDER
venuégayerle17mai2015lefoyerdeNabilFeraoun.Sagrand-mère
Communication Malika,sesonclesainsiquetoutelafamillesouhaitent
présentent à sa famille et à tous unpromptrétablissementàlamamanSara,félicitent
l'heureuxpapaetsouhaitentsantéetbonheurau
ses proches leurs sincères et bébé.
profondes condoléances.
Que Dieu le Tout-Puissant
accorde à la défunte Sa Sainte Anniversaire Naissance
Le2mai,notrejolieprincesse Les familles Lannak et
IOUALALENE LILI
Miséricorde et l'accueille en Son ROSE
a soufflé sa 5e bougie.
Benbellilontlajoied’annon-
cer la naissance, le 08 mai
2015,d’unejolieprincesse
Vaste Paradis. Acetteoccasion,sesparents
KameletSaïda,sesdeuxsœurs
Yasmine et Maya ainsi que
prénommée
LYCIA
aufoyerdeLyesetdeLamia.
"A Dieu nous appartenons et à toutesagrande
famille lui
souhaitentbeaucoupdebonheuretde
Nous
souhaitonsun

Lui nous retournons." réussite dans sa vie.

Bon anniversaire Lilouha.
promptrétablissementàlamamanet
une longue vie au bébé.

Pensée Pensée
A ma maman chérie Les êtres chers ne meurent que
lorsqu’on les oublie. Cela fait une
Agaoua Fettouma année que notre cher fils
A cette femme admirable, honnête et pieuse qui avait des
qualités que j'admirais. Elle est partie un 19 mai 2010, Dieu Hamadi
l'a voulait.

Condoléances Cela fait maintenant cinq ans, jour pour jour, que je
ne cesse de la pleurer. Je ne pense qu'à toi et je ne serais
heureuse que le jour où je te rejoindrai.
Tout est amer, la vie n'a aucun sens pour moi. Tout est
Abdelhafid
a été rappelé auprès de Dieu,
laissant derrière lui un vide
incommensurable que nul ne
C'est avec tristesse que l'ensemble du collectif Touring Voyages Algérie a froid, la maison et même mon cœur. La vie n'a aucun sens peut combler. En ce douloureux
pour moi. J'avance mais durement. Je demande à tous ceux et triste souvenir, la famille
appris le décès de la qui l'ont connue et aimée d'avoir une pieuse pensée à sa Hamadi, les parents et alliés demandent à tous ceux
qui l’ont connu, apprécié et aimé pour sa bonté et sa
mère de leur collègue Mme Sellami Faïza mémoire.
Que Dieu l'accueille en Son Vaste Paradis. gentillesse d’avoir une pieuse pensée à sa mémoire et
"A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons." de prier Dieu Tout-Puissant de lui accorder Sa Sainte
de l'agence Touring Voyages Algérie M'sila Repose en paix maman chérie. Miséricorde et de l’accueillir en Son Vaste Paradis.
La famille Hamadi
En cette douloureuse circonstance, le président-directeur général et Ta fille Nacéra
l'ensemble des collègues : cadres et personnels, lui présentent ainsi qu'à
l'ensemble des membres de sa famille leurs condoléances les plus attristées et Pensée Remerciements
les assurent de leur soutien et de leur sympathie en ces moments de deuil. Cela fait une année, le M. Haddouche Salah (73 ans) d'Alger et
Que Dieu le Tout-Puissant accueille la défunte en Son Vaste Paradis et lui 17/05/2015, que nous a toute sa famille remercient vivement le
accorde Sa Sainte Miséricorde. quittés le mari, père et directeur de l'EPH de Sidi Ghiles, le chef de
grand-père service orthopédie, le Dr Riad Mohamed,
Boucherit tout le personnel médical et paramédical
de ce service, pour leur sérieux, leur
Slimane
Condoléances Remerciements En cette douloureuse compétence, leur solidarité avec les patients.
Nous souhaitons une bonne continuité
Le président-directeur général, les membres du Touchés par les nombreuses marques de circonstance, toute la
famille Boucherit de Aïn Taya demande dans le fonctionnement de ce service et
conseil d’administration ainsi que l’ensemble des sympathie et de compassion exprimées une fois de plus, nous les remercions pour
dirigeants et personnel des filiales du Groupe suite au décès survenu le vendredi 15 à ceux qui l'ont connu d avoir une pieuse
Hydrapharm, profondément attristés par le pensée à sa mémoire. Repose en paix père. leur disponibilité au service de la santé des
mai de notre très cher frère
décès de Ta femme, tes enfants et tes petits-enfants qui patients.
Kamel Rachef t'aiment et qui ne t'oublieront jamais. Haddouche Salah
Samih Darwazah toute la famille Rachef, les proches et
fondateur de Hikma Pharmaceuticals alliés présentent leurs vifs remerciements
présentent à la famille Darwazah et à la à tous ceux qui, de près ou de loin, ont
famille professionnelle Hikma leurs sincères compati à leur tristesse et à leur douleur. Pensée Condoléances
condoléances et les assurent en cette douloureuse Ils les prient de trouver ici l’expression de Triste fut le jour du 14 mai Profondément touchés par le décès de
circonstance de leur grande compassion et leur profonde gratitude. 2006, quand tu nous as
sympathie. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous l'épouse de leur ami Hamid Grine,
«A Dieu nous appartenons et à Lui nous
quittés à jamais, à l’âge de Ali Fergani et sa famille lui transmettent
retournons.» 42 ans, maman
retournerons.» leurs sincères condoléances et l'assurent
épouse Ouelhadj de leur immense compassion.
Carnet Ouzna. Que Dieu le Tout-Puissant accueille
CONDOLÉANCES DÉCÈS Ton époux et tes enfants El la défunte en Son Vaste Paradis et lui
Nous, citoyens de la ville d'Aokas, par la disparition tragique de La famille Rami, parents et alliés, a la douleur de faire part du Mabrouk, Aghiles, Tanina accorde Sa Sainte Miséricorde.
Mme Arlette tiab (Béjaïa) décès, hier, à l’âge de 76 ans, de et Ania demandent à tous ceux qui t’ont connue "A Dieu nous appartenons et à Lui nous
présentons à sa famille et proches nos sincères condoléances les Mohammed Rami, dit Mohand Amchetouh, ex-officier de l’ANP.
L'enterrement aura lieu demain mercredi 20 mai, à 13h00, au d’avoir une pieuse pensée à celle qui restera pour
plus attristées.
cimetière de son village natal Tabouda, commune de Zekri, daïra toujours dans nos cœurs.
rerournons".
Que Dieu l'accueille en Son Vaste Paradis. d’Azazga, wilaya de Tizi Ouzou.
Slimane Touati Repose en paix pour toujours.
"A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons."
 El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 21

L’ÉPOQUE

ON VOUS LE DIT AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE SERVICE TV

Des narcotrafiquants arrêtés et plus
de 500 kg de kif saisis à El Oued Condor s’associe à la Fédération 19.55 Série
FOREVER L’HOMME AU SMOKING
Un aristocrate britannique est tué à
Quatre narcotrafiquants ont été arrêtés par un détachement
relevant du secteur opérationnel d’El Oued, qui a saisi
également une quantité de 574 kg de kif traité, a indiqué hier
un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).
nationale des hôteliers (FNH) Central Park, peu de temps avant son
mariage avec la fille d’un riche
industriel. Jo convoque Henry sur les
lieux du crime. Celui-ci ne tarde pas à
«Dans le cadre de la sécurisation des frontières et de la lutte découvrir que le soi-disant lord est…
contre la contrebande et le crime organisé, un détachement
relevant du secteur opérationnel d’El Oued (4e Région militaire)
a appréhendé, hier matin, quatre narcotrafiquants et saisi deux
camions, deux véhicules touristiques et 574 kg de kif traité»,
a précisé la même source, ajoutant qu’à Ghardaïa «un autre 19.55 Magazine
détachement a intercepté treize immigrants clandestins». Dans SECRETS D’HISTOIRE : LOUIS XVI,
le même contexte, «des éléments de la Gendarmerie nationale L’INCONNU DE VERSAILLES
et des garde-frontières du secteur opérationnel de Tlemcen Du roi Louis XVI, les livres d’histoire
(2e Région militaire) ont saisi, hier, quinze quintaux de drogue ne retiennent souvent que son
chargés à bord d’un camion et un véhicule de tourisme, ainsi exécution, à la guillotine, le 21 janvier
qu’une quantité de 17 190 litres de carburant destinée à la 1793. Pourtant, derrière l’image du
contrebande». souverain déchu par la Révolution …

Quatre jeunes arrêtés pour

assassinat d’un mineur à Ténès 19.50 Série
PLUS BELLE LA VIE : DETTE
Les auteurs présumés d’un homicide volontaire commis sur un D’HONNEUR
mineur de 14 ans à Ténès viennent d’être arrêtés par les éléments

PHOTO ; D. R.
Nassim, docker et filleul de cœur
de la 1re sûreté urbaine de la ville, a-t-on appris auprès de la d’Esteban, est quasiment assassiné
cellule de communication de la sûreté de wilaya. sous ses yeux. Afin de le venger,
Les mis en cause, âgés entre 14 et 18 ans, ont été présentés Esteban décide de partir en Tunisie
récemment devant le juge près le tribunal de Ténès, qui a placé Abderrahmane Benhamadi lors de la signature du protocole de partenariat avec la FNH car il est convaincu qu’Aziz, un ancien
deux d’entre eux sous mandat de dépôt pour coups et blessures docker condamné …

C
volontaires ayant entraîné la mort, ajoute-t-on de même source. ondor s’est associé à la
Ce crime, dont le mobile reste inconnu, a jeté l’émoi au sein de la Fédération nationale
population locale. des hôteliers (FNH), en
signant un protocole de parte-
nariat, qui intervient suite au
Vol de câbles téléphoniques plan d’action 2015-2017 visant
à Ouled Yaïch à améliorer la qualité des ser-
vices rendus au sein des diffé-
Un vol de câbles téléphoniques, survenu dans la nuit du rents établissements hôteliers.
13 au 14 mai derniers à Ouled Yaïch, a privé des milliers Par son adhésion à la FNH,
d’abonnés de téléphone fixe et d’internet des cités des
1000 Logements et de l’AADL. L’opérateur téléphonique a
Condor compte apporter son
confirmé cet acte de vandalisme et compte intervenir dans expertise dans les solutions
les plus brefs délais pour la remise en état du service afin dédiées à l’hôtellerie, telles
de rétablir les communications et les connexions internet et que les systèmes de télésurveil-
s’excuse de «ce désagrément indépendant de sa volonté». lance, télédistribution, réseaux
sécurisés, salle de conférences
et murs d’image. Condor ap-
portera aussi son assistance
Suicide à El Omaria pour l’étude et la réalisation des
Les éléments de la Protection civile de la localité d’El Omaria ont programmes de réhabilitation
été alertés par la famille du jeune H. A., âgé de 38 ans, retrouvé lancés par la FNH. Sans comp-
pendu dans sa chambre, hier à 7h30 au lieudit El Merabitine. Le ter sur la mise à disposition
corps sans vie de la victime a été déposé à la morgue du centre d’un éventail de produits tels
de santé de la localité, en attendant l’autopsie pour déterminer que les téléviseurs, démodula-
les causes de la mort qui a plongé toute sa famille dans l’émoi et teurs et PC de bureau.
la douleur. Cette adhésion n’est pas for-
tuite, Condor s’est hissé ces
COIN GOURMAND AUX «JARDINS DE DELLYS»
dernières années aux premiers
rangs des sociétés qui inves-
tissent dans le développement
de l’économie nationale pour
mieux répondre aux besoins
des différents acteurs interve-
nant dans l’économie de notre
pays.
Condor compte s’inscrire dans
la nouvelle démarche d’encou-
ragement à la consommation
des produits algériens. Dans
ce contexte, la marque algé-
rienne espère que ce partenariat
répondra aux attentes des par-
tenaires à travers la mise à dis-
position de nouvelles technolo-
gies pour donner à nos hôtels la
possibilité de concurrencer les
grands hôtels déjà installés en
Algérie.
Les services sont d’une impor-
tance capitale, car ce ne sont
pas des produits qui se stockent,
et c’est la raison pour laquelle
les compagnies aériennes par
exemple introduisent des péna-
lités en cas d’annulation de
certains billets : un billet non
vendu est perdu à jamais. Une
chambre d’hôtel non louée est
aussi un produit périmé. La
notion de service réunit tous
les aspects liés aux décors de
l’entreprise, à l’ambiance qui
s’en dégage, aux uniformes du
personnel, à la musique, etc.
Les services reflètent la qualité
de l’établissement, son rôle ne
doit pas être sous-estimé.
Condor peut investir dans les
murs d’écran. Aujourd’hui, les
écrans géants fleurissent dans
les stades, salles de concert et
centres commerciaux avec un
impact émotionnel garanti !
Des études ont fait apparaître
après l’installation d’un écran
d’affichage une augmentation
de 20 à 30% du chiffre d’af-
faires et 75% des visiteurs
se souviennent du message
diffusé.
Kamel Benelkadi
19.55 Film
DEUX JOURS, UNE NUIT
Sortant de dépression, Sandra
s’apprête à reprendre son travail à
l’usine lorsqu’elle apprend que ses
collègues ont voté son licenciement
pour toucher une prime. Obtenant un
nouveau vote et soutenue par son
mari…
19.50 Documentaire
LES MILLIARDS DE MOSCOU
Des gazoducs aux chantiers navals en
passant par le foot et l’immobilier,
rien n’échappe à la voracité des
oligarques russes. D’autant que le
rêve de Poutine d’une grande Russie
lui impose de placer ses pions sur
l’échiquier européen. Sa stratégie ?
Diviser pour mieux régner…
19.55 Divertissement
THE ISLAND, SEULS AU MONDE
Ils sont agent immobilier, coiffeur,
ingénieur, retraité ou encore chef
d’entreprise. Ils ont entre 24 et 71
ans... 13 hommes ordinaires, qui ne se
connaissent pas, dépourvus de toute

Au plaisir des… papilles notion de survie, se sont inscrits pour

participer à une expérience inédite…

● En cuisine, au laboratoire des glaces ou en salle, le personnel ainsi que le gérant font preuve d’un dynamisme épatant.
L e nom de ce restaurant vient d’un état
d’esprit aussi bien que d’un bon mot,
d’une image, d’une promesse de pur plai-
sir. L’envie de donner du plaisir à travers
une cuisine simple mais terriblement
savoureuse et des produits frais et de
qualité. Ici, l’originalité et le souci d’être
unique ne sont pas de vains concepts. Les
tables sont équipées d’un bouton pour
passer tranquillement votre commande
sans avoir à vous tordre le cou pour cher-
cher un hypothétique serveur. Les ser-
veurs, justement, viennent à vous comme
par magie, et équipés d’une tablette pour
faciliter votre prise de commande, se
chargent de vos humeurs gustatives avec
le sourire. Chapeauté par le chef étoilé
qui connaît sa cuisine et ses produits sur
dr
19.50 Film
le bout de la spatule, le personnel est dis-
ponible et agréable.
Ce petit coin de paradis, niché en plein
centre du Clos Salembier, vous accueille
dans un cadre design et épuré. En guest-
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bonheur des petits et des grands.
Les glaces, de la plus simple à la plus
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à partie de fruits frais et de produits de
qualité. Vous pouvez les consommer sur
place ou les emporter à la maison dans la BAD COMPANY
perspective d’une soirée agréable. L’agent de la CIA Kevin Pope est
Sourire aux lèvres et le geste avenant, le parvenu à gagner la confiance des
gérant vous fera passer, à n’en pas douter, barons de la mafia russe. En se faisant
un moment hors du stress quotidien à passer pour un acheteur potentiel, il
partager et à consommer sans modéra- s’apprêtait à récupérer une
dangereuse arme nucléaire. Mais son
tion. M. R.

assassinat compromet …

El Watan - Le Quotidien Indépendant
Édité par la SPA El Watan Presse au capital social de 61 008
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El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 22

PUBLICITÉ

APRÈS
USMB-OM
Médéa dénonce
ce qui s’est
passé à Brakni
Des dirigeants et supporters de
l’O Médéa se sont déplacés hier
au siège de la FAF et de la Ligue
de football professionnel (LFP)
pour «dénoncer la mascarade de
match qui a débuté à 17 h et s’est
achevé à 20h et qui a été émaillé
de plusieurs arrêts de jeu et de
violences dont ont été victimes
nos joueurs sans que l’arbitre
de la rencontre, Zouaoui, décide
d’arrêter la partie», a indiqué sur
place un supporter médéen. Après
le rassemblement devant le siège
de la FAF, les dirigeants du club se
sont rendus au siège de la LFP pour
présenter leurs arguments devant
les membres de la commission
de discipline qui siégeait sur le
dossier de la rencontre. Médéa,
qui vient de rater pour la seconde
fois de suite l’accession en Ligue 1,
dénonce «le complot tramé contre
le club par de nombreuses parties
qui ne voulaient pas que Médéa
accède en division supérieure »,
selon les dires d’un supporter
venu de Médéa «pour soutenir nos
dirigeants dans leur requête contre
l’injustice». Il faut rappeler que
l’OM a longtemps mené au score
(1-0) avant que l’USMB n’égalise et
ouvre la voie de l’accession au RC
Relizane, vainqueur (5-4) de son
match contre la JSM Béjaïa.
Le derby Blida-Médéa a été
arrêté à 3 reprises et le gardien
de l’OM a été blessé à la tête par
un projectile lancé des tribunes
nécessitant la pose de plusieurs
points de suture. Il ne se passe
plus une journée de championnat,
toutes divisions confondues, sans
que des incidents soient signalés
un peu partout dans nos stades.
Y.O.
TENNIS
Ibbou 45e au
classement
mondial
Ines Ibbou, la jeune tenniswoman
algérienne de 16 ans, s’est
retrouvée aujourd’hui à la 45e
place mondiale du classement
junior de la Fédération
internationale de tennis (FIT).
Grâce aux résultats qu’elle a
arrachés le week-end passé en
Italie à l’occasion du tournoi
international juniors Citta Di
Santa Croce, elle a gagné 23
places. Il faut rappeler que
l’Algérienne était arrivée aux
demi-finales du tournoi, en
individuel, en se faisant éliminer,
à ce stade de la compétition,
vendredi dernier, par la Russe
Anna Blinkova, 12e mondiale.
Le même jour, elle avait atteint,
en double, la finale du tournoi.
Engagée avec la Française Lucie
Wargnier, elle s’est fait battre par
la paire russe, Olesya Pervushina-
Anna Blinkova. Ibbou avait
intégré le top 100, en se classant
93e, le mois dernier, quelques
jours après avoir remporté le
Championnat africain des moins
de 18 ans. En d’autres termes, en
l’espace d’un mois, Ibbou a gagné
une cinquantaine de places. La
tenniswoman est toujours en
Italie, où elle devrait prendre part
à un autre tournoi. Abdelghani A.
COMITÉ DE SAUVEGARDE DE LA JSK
«L’intérêt du club doit
primer»
Les anciens joueurs de la JSK lors d’un point de presse, hier, à Tizi Ouzou
L
e Comité de sauvegarde de
la JSK, composé d’anciens
joueurs et dirigeants du club,
s’est réuni, hier à Tizi Ouzou, pour
demander le «départ de tous les
dirigeants actuels, y compris le
président de la CSA». D’anciennes
figures de l’ex-club phare du Djur-
djura, comme Iboud, Meghrici,
Amara, Sadmi, Abdeslam, Izri,
Termoul, entre autres, ont pris part
à cette rencontre marquée par la
présence de nombreux supporters.
«Depuis plusieurs années, la JSK
est devenue la risée du football al-
gérien. De mémoire de supporters
et d’amoureux du club, l’équipe
n’a jamais connu une saison aussi
catastrophique. Cette situation, si
elle venait à durer, sonnera le glas
du plus prestigieux club d’Algérie»,
a déploré le Comité de sauvegarde
de la JSK, qui ajoute : «Au fil des
années, ce prestige a été entamé.
Les dirigeants actuels du club, à
leur tête le président, ont souillé
son blason, bafoué ses valeurs, tra-
hi son histoire et manqué de respect
à ses supporters. Nous ne pouvons
plus admettre cette gestion calami-
CS CONSTANTINE
Entre spéculations et chances
intactes
L e faux pas concédé par le CS
Constantine face au Mouloudia
d’Alger (1-1), samedi dernier au
stade Hamlaoui, n’en finit pas de
susciter des remous dans la maison
clubiste. Un match nul, qui suscite
même la polémique, qui semble
refaire surface à chaque fois que le
CSC et le MCA se rencontrent dans
des matchs décisifs et à fort enjeu.
La rumeur et la thèse de la tricherie
gagnent rapidement du terrain dans
l’esprit des supporters des deux
camps, poussant le président du
CSC, Omar Bentoubal, à rompre
4e CHALLENGE INTERNATIONAL
D’ATHLÉTISME
Rendez-vous le 30 mai à Constantine
L e 4e Challenge international d’athlétisme des
courses de demi-fond aura lieu, le 30 mai, au stade
Chahid Hamlaoui de Constantine. Outre le 800 m, le
1500 m et le 3000 m (messieurs et dames), la com-
pétition sera animée par d’autres épreuves, comme le
sprint (200 m), le lancer de poids, le saut en longueur,
El Watan - Mardi 19 mai 2015 - 23
SPORTS
teuse de notre club, qui dure depuis
tant d’années.» S’adressant au boss
kabyle, les membres du collectif
ont souligné : «M. Hannachi, vous
n’êtes plus l’homme de la situation.
Et ce n’est pas la situation peu
reluisante dans laquelle se trouve le
club (maintien en Ligue 1 menacé,
finances instables, 45 entraîneurs
consommés) qui nous contredira.
Pire, alors que l’image de la JSK
reposait essentiellement sur son
professionnalisme et sa stabilité,
vous avez réussi le prodigieux ex-
ploit de la clochardiser et d’en faire
un club au fonctionnement quasi
mafieux.» Le comité réclame, par
ailleurs, un vrai projet pour la JSK
: «Nous voulons que ce club reparte
sur un projet plus proche de l’his-
toire et des valeurs de la Kabylie.»
D’autre part, les anciens joueurs
et dirigeants des Jaune et Vert
appellent les supporters kabyles à
venir massivement tenir un sit-in
afin de soutenir la JSK lors du der-
nier match à domicile. «Le huis clos
imposé arbitrairement par la Ligue
de football nous empêchera, certes,
d’être à l’intérieur, mais non aux
le silence, à travers les ondes de la
radio locale : «Non ! On n’a pas fa-
cilité la tâche à l’adversaire, c’était
un match comme les autres et il n’y
a pas lieu de verser dans ce genre
de mauvaises réflexions et autres
spéculations. C’est cela le football
et ce n’est pas parce que le MCA a
égalisé dans les derniers instants
de la rencontre, que cela doit susci-
ter la polémique.» Et d’enchaîner :
«Ce faux pas est déjà oublié, on
pense à présent au prochain match
face l’ESS.» Enfin, le patron clu-
biste a annoncé qu’il quittera son
le triple saut et le lancer du javelot. Les responsables du
club Mawaheb athletic de Constantine (MAC), orga-
nisateurs de ce challenge, ont annoncé la participation
des athlètes de Tunisie, du Yémen et de la RASD. Pour
rappel, le MAC a été créé par la championne olympique
Hassiba Boulmerka.
PHOTO : EL WATAN
abords du stade, où nous manifeste-
rons notre mécontentement et notre
désapprobation de la gestion catas-
trophique du club par M. Hannachi
et son pseudo-conseil d’adminis-
tration. Nous y accueillerons les
joueurs et nous les soutiendrons
pour sauver le club des affres de la
relégation. Nous exigerons alors,
pacifiquement, que l’annonce de
sa démission faite devant l’opinion
publique soit réelle et effective et
non comme une de ses dérobades
auxquelles il nous a habitués».
Pour le Comité de sauvegarde de
la JSK, «la mobilisation de tous les
supporters est primordiale. Rien ne
peut être envisagé sans eux. Bien au
contraire. Ils doivent être les arti-
sans principaux et incontournables
de ce changement tant attendu». Et
de conclure : «L’intérêt de la Jeu-
nesse sportive de Kabylie, qui de
tout temps a été le porte-flambeau
de toute une région, doit primer sur
toutes autre considération quelle
que soit sa nature. La JSK appar-
tient à ses enfants et au peuple
kabyle.» A. Tahraoui
poste à la tête du Chabab après
le dernier match de championnat
face à la JSK, tout en promettant
de tenir une conférence de presse,
où il compte «faire des révélations
et dévoiler certaines vérités que
les Sanafir doivent connaître».
Sur le plan technique et malgré ce
faux pas qui cause des remous, il
reste un brin d’espoir pour le team
constantinois d’aller chercher une
place sur le podium. Pour cela, le
CSC doit récolter les 6 points qui
restent en jeu. Abderrahmane H.
C. B.
USM ALGER
Otto Pfister limogé
LPfister,
a direction de l’USMA a pris la décision
de limoger son entraîneur, l’Allemand Otto
pour résultats non satisfaisants. Un
limogeage attendu, au vu des résultats peu pro-
bants enregistrés par les Rouge et Noir depuis
la prise de fonction du technicien allemand en
février dernier et le nouveau faux pas enregistré,
samedi dernier à domicile, face au MOB, qui
met l’USMA en très mauvaise posture, puisque
les Algérois, champions d’Algérie en titre, qui,
en sus d’avoir raté leurs objectifs (coupe-cham-
pionnat), n’ont toujours pas assuré leur maintien
et restent menacés théoriquement de relégation.
Outre Pfister, le coach adjoint, Billel Dziri,
et le préparateur physique, Armand Séné, ont
décidé pour leur part de ne pas poursuivre leur
mission. L’intérim est assuré, depuis hier, par le
trio Meftah-Zeghdoud-Hadj Adlène, qui dirige-
ront l’équipe lors des deux dernières journées
du championnat. La direction avait par ailleurs
entamé, depuis quelques jours déjà, sa prospec-
tion, en quête d’un nouvel entraîneur étranger,
à l’approche de l’entame de la phase des poules
de la Ligue des champions d’Afrique. Certains
évoquent déjà la piste de techniciens étrangers
exerçant en Algérie. T.A.S.
ASO CHLEF
On y croit toujours
L ’ASO Chlef n’a pas perdu espoir et croit tou-
jours au maintien en Ligue 1, surtout après le
nul ramené, samedi dernier, de son déplacement
à Sidi Bel Abbès. Le club doit donc batailler dur
pour obtenir les résultats exigés, à commencer par
le prochain match à domicile, face au NAHD, un
autre menacé. La rencontre s’annonce décisive
pour l’avenir des deux clubs, mais les Chélifiens
ne jurent que par la victoire afin d’augmenter
leurs chances pour le maintien. Il faut dire que
les coéquipiers de Naâmani ont su négocier leurs
deux dernières rencontres à domicile contre le
MCO et le MCEE, parvenant même à inscrire
cinq buts. Il est vrai que depuis le dernier virage
de la phase retour, ils sont devenus intraitables à
domicile, appuyés par des milliers de supporters.
Ces derniers croient toujours, eux aussi, en les
chances de leurs protégés, en encourageant sans
cesse l’équipe jusqu’à la victoire. De son côté,
le staff technique de l’ASO s’attelle à préparer
le groupe qui doit affronter le NAHD, samedi
prochain, au stade Boumezrag, qui devrait faire
le plein pour la circonstance. Habitués à ce genre
de rendez-vous, les Lions du Cheliff ont repris
hier soir les entraînements avec encore plus de
détermination et d’engagement. Ils sont tous bien
conscients de l’enjeu de ce match décisif pour
l’avenir du club en Ligue 1. La direction de la
SSPA, de son côté, n’a ménagé aucun effort pour
mettre le collectif dans les meilleures conditions
possibles. Enfin, tout le monde ici espère que
l’ASO sortira victorieuse, même si la tâche ne
sera pas du tout aisée. Ahmed Yechkour
Condoléances
La rédaction sportive d’El Watan présente ses
condoléances à Aziz Derouaz, ancien ministre
de la Jeunesse et des Sports, suite au décès de
son frère
Abdelhafid Derouaz
ravi à l’affection des siens dimanche, à l’âge
de 62 ans. Puisse Dieu le Tout-Puissant et
Miséricordieux accueillir le défunt en Son Vaste
Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous
retournons.»
Décès
Les familles Hamici, Hadibi, Hablal, Hammad,
Denane, Morsli, Sayah, Chelalou, parents et
alliés, ont la douleur de faire part du décès de
leur père, beau-père
Hamici Amrane (retraité CPA)
à l'âge de 93 ans. La levée du corps se fera le 20
mai 2015 à partir de son domicile sis au 54, rue
Saïd Touati, BEO, Alger, à 12h.
L'enterrement aura lieu le même jour à Oued
Romane. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous
retournons.»
 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 19 mai 2015

COMMENTAIRE

Le repentir
Par Omar Berbiche

U
n pas en avant, deux en arrière : les reculades du
gouvernement de M. Sellal et de tous les
Exécutifs qui se sont succédé depuis le règne de
Bouteflika ne se comptent plus. Dernière en
date : la suppression de l’obligation faite aux concession-
naires automobiles de veiller à ce que les véhicules impor-
tés soient pourvus de certains équipements de sécurité
normalisés sur les marchés extérieurs. Des milliers de
véhicules non conformes au nouveau cahier des charges,
admis sur le territoire algérien et qui se trouvaient bloqués
du fait de la nouvelle réglementation, vont ainsi pouvoir, à
la faveur de cet état de grâce, être mis sur le marché, au
grand soulagement des concessionnaires.
Ce rétropédalage en a surpris plus d’un quand on se rap-
pelle comment le Premier ministre et le ministre de l’In-
dustrie et des Mines, M. Bouchouareb, ont mené, sabre au
clair, cette bataille qu’ils ont platement perdue. Faut-il
mettre ces ratés répétés de l’action de l’Exécutif sur la
ILS ÉTAIENT ACCUSÉS DU MEURTRE D’UN MIGRANT À TLEMCEN mauvaise gouvernance ? Sur la multiplication des centres
de décision se traduisant par la cacophonie à laquelle on

Peine capitale assiste, faisant que l’on en arrive ainsi à se déjuger presque
en s’excusant, donnant une piètre image de l’engagement
de l’Etat et de la cohérence de l’action gouvernementale ?

pour trois Subsahariens

Le gouvernement Sellal a-t-il cédé au diktat des lobbies
financiers dans cette affaire et dans d’autres dossiers où il
a été amené à adopter un profil bas après être monté bru-
yamment au créneau ?
L’échange de bons procédés qui avaient opposé le ministre
● La cour pénale de Tlemcen a condamné, hier, trois migrants subsahariens irréguliers, deux du Commerce, Amara Benyounès, au Premier ministre
Maliens et un Camerounais, à la peine capitale, pour «crime crapuleux avec préméditation» suite à la polémique soulevée par l’annulation de l’autori-
contre l’un des leurs, sur les berges de l’oued Jorgi à Maghnia. sation d’importation des boissons alcoolisées gelée avec la
même célérité par M. Sellal renseigne sur l’approximation

L
es faits remontent au 6 oc- selon la justice, sont dues au d’un mauvais œil cette tion de ces derniers a été de et l’improvisation avec lesquelles sont gérées les affaires
tobre 2014, lorsque Abou- fait que la victime s’était «concurrence déloyale» dans la brûler la victime parce qu’elle publiques. On ne gère pas un pays avec des humeurs, le
bar et Samir, les deux res- démarquée des occupants de la traite des humains, se sont réu- avait trahi les lois de la com- populisme et la démagogie. «On ne joue pas aux riches
sortissants maliens, et Roger communauté subsaharienne et nis pour prononcer la sentence: munauté.» quand on n’a pas le sou», chantait le poète. Quand la
le Camerounais ont échafaudé avait décidé de travailler à son «La mort pour le traître». A Maghnia, il existe un terri- souveraineté nationale part en vrille, que notre décision
un plan machiavélique : les compte. Un travail consistant à Lors de l’audience, hier, le pro- toire inaccessible au commun politique et que nos choix économiques nous sont dictés
deux coupables ont brûlé d’une faire passer des migrants au cureur général a interrogé les des mortels. A l’intérieur, des de l’extérieur pour des raisons évidentes liées à la vulné-
manière inhumaine la victime Maroc, puis vers l’enclave accusés sur leur acte. La milliers de Subsahariens de dif- rabilité de notre économie, à sa dépendance de l’étranger
dans du plastic. Une victime espagnole de Melilla et de réponse a été cinglante : «Nous férentes nationalités et confes- et à l’absence de légitimité du pouvoir, on ne peut qu’avoir
qui a souffert l’enfer avant de Ceuta. Une attitude, selon le sommes les soldats d’un gou- sions sont assujettis à des lois les pieds et mains liés. D’où les hésitations, les compro-
succomber dans une indiffé- tribunal, assimilée à un affront vernement et nous n’avons fait créées par des chefs mafieux. mis, voire les compromissions, l’absence de cap et de
rence totale. à toute une communauté. Les qu’exécuter les ordres des Nous y reviendrons… vision clairs dans la gestion du pays, les batailles virtuelles
Les causes de ce crime abject, chefs de l’oued, qui avaient vu chefs et du juge. La condamna- C. Berriah du changement qui ne sont jamais engagées.
Fragilisé à l’international, la marge de manœuvre de
SERVICE NATIONAL l’Exécutif, au plan interne, n’est guère mieux lotie. La
quête, à coup de programmes sociaux populistes, de la
paix sociale dont dépend la survie du système a dévoyé
180 000 RÉGULARISATIONS l’action de l’Exécutif qui prend ses décisions et contre-
décisions sous la pression de la rue, comme on l’a égale-
DEPUIS MARS 2011 ment vu avec la mise en veilleuse de la campagne de lutte
contre l’économie informelle. La rue devient un acteur
■ Plus de 180 000 citoyens âgés de situation vis-à-vis du service national début de cette opération en mars majeur de la décision, en l’absence d’institutions démo-
30 ans et plus ont bénéficié des des citoyens âgés de 30 ans et plus 2011 et jusqu’au 30 avril 2015, le cratiques élues représentatives et d’une militance politique
mesures de régularisation de leur au 31 décembre 2014, à savoir, ceux nombre de citoyens ayant bénéficié qui se cherche. Aussi longtemps que se posera le problème
situation vis-à-vis de service national nés en 1984 ou antérieurement, des mesures présidentielles s’élève à de la légitimité du pouvoir en place, les mêmes errements,
depuis le début de l’opération en décidée par le président de la 184 818, dont 2514 résidents à les mêmes calculs politiciens et les mêmes arbitrages
mars 2011, a indiqué hier le ministère République, chef suprême des forces l’étranger», précise la même source, politiques continueront à parasiter la vie des institutions
de la Défense nationale, précisant armées, ministre de la Défense ajoutant que «la situation de 503 751
du pays. Comme cette réhabilitation à la hussarde de
que l’opération se poursuit dans de nationale, se poursuit dans de citoyens retardataires jusqu’à la
M. Lamamra dans son poste de chef de la diplomatie.
«bonnes conditions». «Le MDN bonnes conditions», lit-on dans le classe 2010 a été régularisée,
informe que la régularisation de la communiqué. «A ce titre, et depuis le pendant cette même période.»

POINT ZÉRO
Histoire de poches Par Chawki Amari

A
vec un peu d’imagination et une vue en 3D, on
pourrait comparer l’Algérie à une poche. Plus ou
moins ronde, plus ou moins grande, une poche
complexe qui comporte elle-même plusieurs poches,
poches secrètes, poches privées, la poche des autres et
plusieurs types de poches, celles-ci étant toutes alimentées
par une poche géante trouvée dans le sous-sol du Sud,
emplie d’un combustible fossile tout noir qui comble les
caisses de l’Etat et permet, entre autres, à de grands
nationalistes de posséder des appartements et des agences
immobilières à Paris. D’où le terme «empocher» qui signifie
mettre en poche, ce qui libère les mains, vides et tendues
vers le haut en signe d’innocence. Car la poche est fermée et,
en théorie, personne ne peut y accéder ; elle possède même
une fermeture-éclair qui ne s’ouvre que sur décret
présidentiel. Bien sûr, de petits malins ont réussi à y placer
des pailles pour siphonner l’intérieur, pendant que d’autres
petits espiègles qui n’ont pas accès au pouvoir sont arrivés à
faire de petits trous dans cette poche, phénomène qu’on
appelle le marché parallèle. Ce qui explique que cette poche
n’est plus aussi grande qu’avant et diminue de volume,
inquiétant tous ceux qui s’alimentent directement de cette
poche. Heureusement, depuis quelque temps et dans sa
suprême intelligence, le gouvernement a décidé de mettre la
main à la poche et de créer une nouvelle poche pour
compenser le dégonflement de la première. Il a appelé ça le
décollage économique et l’a confiée à un homme, un privé
entrepreneur qui, selon ses opposants, s’est rempli les
poches avec des marchés publics de gré à gré, faisant des
routes qui ne tiennent pas la route. C’est un problème
topologique. Pourquoi confier cette mission de créer une
nouvelle poche à quelqu’un qui, paradoxalement, a toujours
fait le contraire, c’est-à-dire des trous dans les routes ? Le
trou, justement, est le contraire d’une poche.