Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
GDOURA Ayman
Table de matières
Introduction générale……………………………………..…………………………1
1- L’erreur…………………………………….……………………………16
2- L’irrégularité ......…………………………….………………………….16
3- L’inexactitude……………………………….…………………………..16
2009/2010 1
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
1- Typologie des risques d’audit dans le modèle d’audit par les risques….24
Sous section 2 : L’approche d’audit basé sur les risques : le « business risk
approches »……………………………………………………………………………..26
Conclusion :…………………………………………………………………………….30
2009/2010 2
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Sous section 2 : connaissance des objectifs, des stratégies et des risques liés à
l’activité………………………………………………………………………………...32
Sous section 1 : Examen des circonstances pouvant indiquer l’existence de fraude :....37
Sous section 3 : L’examen analytique : Nature et objet des procédures analytiques : ..39
2009/2010 3
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Conclusion :……………………………………………………………………………43
Bibliographie : ….……………………………………………………….…………….51
2009/2010 4
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
INTRODUCTION GENERALE :
Dans le monde actuel des affaires, la fraude est un risque de plus en plus présent au sein
des entreprises. Et pourtant, tant qu’on n’y a pas été confronté, on s’imagine que cela
n’arrive qu’aux autres et on préfère ne pas y penser. Certains observateurs pensent aussi
que les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ayant une motivation sociale ne sont pas
ou peu concernées par les problèmes de fraude. Malheureusement, la réalité a montré
que ceci n'est pas nécessairement vrai puisque de nombreuses entreprises rencontrent
des problèmes de fraude dès leurs premières années. La fraude peut se présenter sous la
forme d'un seul gros problème ou d'une série de petits problèmes.
Néanmoins, la fraude peut engendrer des conséquences énormes pour l’entreprise, voire
menacer son existence et mettre en jeu sa réputation.
En effet, la fraude peut entraîner un manque de confiance dans l’entreprise pour ses
clients, ses actionnaires et ses autres partenaires et compromettre définitivement sa
réputation. La majorité des fraudes sont perpétrées par les employés mais également par
la direction voire par d’autres personnes chargées de la supervision, et impliquent
souvent pour les plus graves une collusion entre plusieurs « acteurs » ou partenaires de
l’entreprise. Il existe, toujours, un petit nombre d'individus qui sont toujours honnêtes,
quelles que soient les opportunités de fraude ou l'absence ou non de sanctions. Il existe
un nombre également restreint de personnes qui agissent toujours de façon malhonnête,
même lorsqu'elles s'exposent à de lourdes sanctions. La plupart des gens se situent entre
les deux : ils éviteront généralement de se comporter de manière frauduleuse si des
sanctions et des contrôles adéquats viennent renforcer leur propre sens moral.
Au cours des dernières années, certains scandales financiers ont remis en évidence la
sensibilité du grand public à l’égard du rôle que doit, à ses yeux, jouer l’auditeur en cas
de fraude. Les réviseurs sont conscients de cette situation et diverses initiatives ont été
1
prises dont la révision de la norme internationale d’audit relative à la fraude (ISA 240 ).
1
Les normes internationales d’audit ISA (International standards on Auditing) sont développés par l'IAASB
(International Auditing and Assurance Standards Board) de l’IFAC (International Federation of
Accountants). Les ISA sont la référence adoptée par la plupart des institutions internationales (ONU,
Commission européenne...) et aussi par les auditeurs tunisiens pour la certification des comptes.
2009/2010 5
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Au cours de la période de stage je me trouve face à des missions d’audit plus ou moins
importantes. Ces missions sont établies principalement par le patron mais il m’a
expliqué les notions de base d’audit et de temps en temps il m’a confié de différentes
tâches de ces missions quelque soit en tant qu’audit contractuel d’une entreprise
quelconque ou en tant qu’audit lié à la mission d’expertise judiciaire qui s’appuie
essentiellement sur l’audit par les risques et par conséquent la notion de fraude acquit
une grande importance dans la démarche d’audit. C’est pourquoi j’ai choisi le thème
« l’audit financier face aux risques de fraudes ».
Les questions clés de ce thème de travaille concernent donc :
Enjeu de la fraude pour l’auditeur financier :
- Comment peut-on définir la fraude ? quels sont ses types et ses
mécanismes ?
- Quelle est la responsabilité professionnelle de l’auditeur en matière de
fraude ?
Comportement de l’auditeur face à la fraude :
- Quels sont les outils d’appréciation du risque de fraude ?
- Quels est l’impact de la notion de fraude dans la démarche d’audit
financier ?
- Quels sont les outils d’audit spécifiques à la détection de la fraude ? et
quels sont les procédures mises en œuvre en présence de fraude ?
En vue de répondre à ces questions, ce projet respectera la démarche suivante :
Une première partie qui comporte la présentation du cabinet dans lequel j’ai
effectué mon stage, la structure de son organisation et les différentes tâches d’exécution
que j’ai réalisées.
Une deuxième partie intitulée «la fraude comme objet d’analyse de l’auditeur
financier» aura comme objectif de définir l’univers de fraude et d’établir l’état de
2009/2010 6
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Ces trois parties sont clôturées par une étude de cas entièrement pratique qui
étudiera la considération et la détection de fraude dans une mission d’audit financier.
2009/2010 7
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Première partie :
J’ai effectué mon stage du 01/02/2010 jusqu’au 15/05/2010, au sein d’un cabinet de
comptabilité nommé BCGF dirigé par Mr ALLOUCH Mohamed. Ce cabinet est situé
en boulevard Victor Hugo à Sfax.
Deux agents titulaires d’un diplôme en comptabilité, chargés des travaux de tenue de la
comptabilité, de la centralisation, de la régularisation de fin d’exercice, de l’arrêt des
états financiers et de la justification des comptes.
2009/2010 8
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
2009/2010 9
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Journal achat :
On enregistre les factures d’achat et les frais à crédit en débitant le compte de charge
approprié (achat matières premières, matières consommables) ainsi que le compte de TVA
récupérable par le crédit du compte fournisseur et enfin la mention du libellé de l’opération.
Facture n°……
Remarque :
Pour le compte fournisseur d’exploitation, nous avons autant de numéros de comptes
subdivisés que de nombre de fournisseurs.
Exemple : 4011001 pour le fournisseur X.
4011002 pour le fournisseur Y.
Journal banque :
Journal banque dépenses : Dans ce journal, on enregistre tout décaissement justifié par
souches de chéquiers, traites ou toutes autres décaissements.
Journal banque recettes : Dans ce journal, on enregistre les avis de crédit, les bordereaux
de versement et toutes les pièces qui ont servi à l’alimentation du compte bancaire.
Journal caisse :
2009/2010 10
10
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Journal caisse dépenses : Dans ce journal, on enregistre les facteurs d’achat et les frais
réglés en espèces en débitant un compte de charges ou un compte de liaison et en créditant le
compte caisse.
Journal caisse recettes : Dans ce journal, on enregistre les reçus bancaires pour
l’alimentation de la caisse et des encaissements clients en débitant le compte caisse et en
créditant un compte du bilan.
Journal de paie :
64 Charges de personnels
45311 CNSS
retenus à la source
dues
Ecritures de paie
Ecriture d’inventaire.
Le journal général :
Le journal général est tenu dans les conditions prescrites par la loi (coté et paraphé sans
blanc ni altération d’aucune sorte).Ce journal contient des opérations qui sont enregistrées soit
2009/2010 11
11
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Le grand-livre :
Le grand livre contient l’ensemble des comptes individuels et collectifs. Il permet de suivre
ces comptes. Ces comptes font apparaître distinctement le solde au début de l’exercice, le
cumul des mouvements « débit » et celui des mouvements « crédit » depuis le début de
l’exercice, ainsi que son solde en fin de période.
La balance :
Le livre d’inventaire :
Le livre d’inventaire est tenu d’une manière, conforme aux normes comptables, permettant
la justification de tous les éléments des états financiers. Les données provenant des
inventaires (stocks, immobilisations,..) et les états financiers des sociétés sont retranscrits sur
le livre d’inventaire.
L’opération d’inventaire doit être réalisée, au moins une fois par exercice, à l’effet de vérifier
l’existence des éléments d’actifs et de passifs et de s’assurer de leur valeur. Ce livre est tenu
dans les conditions prescrites par la loi (coté et paraphé sans blanc ni altération d’aucune
sorte).
2009/2010 12
12
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Pour s’assurer de la conformité entre le relevé bancaire mensuel et les montants enregistrés
par l’entreprise dans le journal banque, on doit établir un état de rapprochement bancaire
chaque mois afin de :
Détecter les différences qui peuvent exister à savoir les erreurs dans la
comptabilisation, des opérations qui sont connues par l’une partie et ne le sont pas chez
l’autre (exemple : un chèque émis par l’entreprise au profit d’un fournisseur qui ne l’a pas
encore encaissé.)
Vérifier les agios et la commission calculée par la banque et que l’entreprise doit les
comptabiliser chez elle.
L’amortissement :
Le bilan :
Le bilan se fait après l’achèvement des travaux d’inventaire (les amortissements, les
provisions, les écritures de régularisation…). Il inclut les actifs, les passifs et les capitaux
propres. Il fournit des informations sur la situation financière de l’entreprise et
particulièrement sur les ressources économiques qu’elle contrôle ainsi que sur les obligations
et les effets des transactions, événements et circonstances susceptibles de modifier les
ressources et les obligations.
L’état de résultat :
L’état de résultat retrace les revenus, les gains, les charges et les pertes découlant d’un
exercice comptable complet engendrant le résultat net de l’exercice. Il est présenté soit selon
2009/2010 13
13
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
la méthode de référence soit selon la méthode autorisée. L’état de résultat présenté en liste
permet de regrouper les charges et les produits afin de calculer quatre résultats :
- résultat d’exploitation
L’état de résultat est utile pour évaluer l’efficacité avec laquelle l’entreprise a utilisé ces
ressources et sa capacité d’employer des ressources supplémentaires. Ce dernier fournit aussi
des renseignements sur la performance de l’entreprise qui sont utiles pour évaluer sa
rentabilité et sa capacité à générer des flux de trésorerie à partir des ressources qu’elle
contrôle.
2009/2010 14
14
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
1- Déclarations mensuelles :
L’obligation de déposer une déclaration mensuelle de TVA pèse sur tous les assujettis
qu’ils soient redevables ou non. La liquidation de la TVA peut faire ressortir deux situations
soit :
Les personnes imposables sont les personnes physiques ou morales exerçant une activité
industrielle, commerciale ou agricole.
La TFP est due sur les salaires, appointements et rétributions quelconques y compris les
avantages en nature avant toute déduction de retenues opérées au profit de CNSS, CNRPS, ou
autres caisses, assurances et impôts.
Le taux de la TFP est de 1% du salaire brut pour les activités industrielles et de 2% pour les
autres activités.
6611 TFP
437 Autres impôts, taxes et
versements assimilés
2009/2010 15
15
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
La déclaration FOPROLOS :
Tout employeur public ou privé exerçant en Tunisie, à l'exclusion des exploitants agricoles
privés, est imposé au FOPROLOS.
C'est une déclaration mensuelle qui comprend la retenue à la source sur salaires, la retenue
sur honoraires, les commissions, courtages, vacations et loyers, la retenue sur les redevances
payées à des non-résidents et la retenue sur les revenus des obligations aux porteurs. Ces
retenues seront payées à l'Etat tout en délivrant une attestation de retenue indiquant le montant
de la retenue à la source et la somme des retenues opérées.
La TCL est obligatoire pour les personnes physiques ou morales soumises à l'impôt sur les
sociétés (IS), à l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou l'impôt sur les
bénéfices des professions non commerciales. La TCL est égale à 0.2% sur le chiffre d’affaire
brut local.
⇒ Toutes ces taxes mensuelles sont établies dans une seule déclaration, dont le modèle est
établi par l’administration, qui doit être déposée dans les délais suivants :
Pour les personnes physiques : les quinze premiers jours du mois qui suit le mois au titre
du quel l’imposition est due.
Pour les personnes morales : les vingt huit premiers jours du mois qui suit le mois au titre
du quel l’imposition est due.
2009/2010 16
16
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Les personnes morales et physiques soumises à l'impôt sont tenues de payer des avances
sur cet impôt à payer au titre des bénéfices globaux de l'année en cours. Ces avances sont
appelées « acomptes provisionnels ».
Ces acomptes provisionnels payables à compter de la deuxième année d'activité sont perçus
par échéances égales chacune à 30% de l'impôt dû au titre des revenus ou bénéfices de l'année
précédente.
Les vingt cinq premiers jours du sixième, neuvième et douzième mois qui suivent la date
de clôture de l’exercice pour les personnes physiques.
Les vingt huit premiers jours du sixième, neuvième et douzième mois qui suivent la date
de clôture de l’exercice pour les personnes morales.
Les travaux sociaux comprennent la préparation mensuelle des bulletins de paies des
journaux de paies et l’établissement trimestriel des déclarations CNSS.
1- Le bulletin de paie :
2009/2010 17
17
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
1- L’audit contractuel :
2- L’expertise judiciaire :
Un expert judiciaire au sein des tribunaux signifie qu’à la suite d’un litige entre deux ou
plusieurs sociétés et même au sein de la même société (entre les dirigeants et les associés par
exemple), le juge désigne un expert judiciaire pour la vérification tout ce qui rattache à la
profession comptable (audit des comptes, examen des statuts des sociétés…). Le juge attend
de l’expert un rapport. L’expert établit ce rapport répondant, selon lui, dans le respect du
code et des contraintes de sa spécialité, aux questions posées par le juge.
Comme toute entité le cabinet « BCGF » a des points forts et des points faibles.
Quant aux points forts, j’ai constaté un bon climat de travail au sein du cabinet qui est
caractérisé par le travail en collaboration, tout en respectant les uns les autres, et ceci est clair
surtout au niveau de l’information qui est de nature décentralisée et chaque personne n’hésite
plus à aider l’autre par le conseil ou l’information nécessaire.
2009/2010 18
18
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Personnellement, la chose la plus importante que j’ai constaté et qui peut être une source de
différentiation au sein du «BCGF » c’est l’esprit tolérant et compréhensif du son directeur,
que ce soit avec ses collaborateurs et même avec moi en tant que stagiaire, aussi son
encouragement à ses collaborateurs d’être informés de toutes les nouveautés au niveau de la
réglementation législative.
Quant aux points faibles, pratiquement il n’existe pas d’importantes faiblesses, mais j’ai
remarqué le manque de personnels spécialisés dans l’audit ou la fiscalité par exemple.
2009/2010 19
19
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Deuxième partie :
l’auditeur financier
CHAPITRE 1 : L’UNIVERS DE LA FRAUDE
La fraude se définit comme étant un acte de mauvaise foi pour tromper. Le mot
« fraude » peut couvrir plusieurs actes illégaux, crimes et délits. Cependant, ce terme est
souvent utilisé quand la tromperie a une conséquence financière pour le fraudeur et sa
victime.
La norme ISA 240 définie la fraude comme étant : « un acte intentionnel commis
par un ou plusieurs membres de la direction, les employés ou par des tiers, qui
comporte l’emploi de manœuvres trompeuses dans le but d’obtenir un avantage indu ou
illégal »
La définition donnée par l’ISA 240 énumère les personnes susceptibles de commettre
une fraude, à savoir :
Les employés : il s’agit des personnes travaillant dans la société et qui n’ont
pas la responsabilité de direction ;
2009/2010 20
20
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
1. L’erreur
Selon la norme ISA240 le terme « erreur » désigne une anomalie dans les états
financiers résultant d’un acte involontaire ou non intentionnelle, y compris l’omission
d’un chiffre ou d’une information à fournir dans les états financiers.
2. L’irrégularité
Une irrégularité, même volontaire, peut ne pas constituer une fraude : par exemple le
non respect de formalités juridiques
3. L’inexactitude
L’inexactitude est la présentation d’un fait non conforme à la réalité. Elle peut
résulter d’un acte volontaire ou involontaire. Par exemple :
- Suppression de renseignements…
2009/2010 21
21
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Les inexactitudes se divisent ont deux formes : il peut s’agir d’erreurs c'est-à-dire de
fautes involontaires (erreurs de calcul, omission d’enregistrement…) comme il peut
s’agir de fraudes c'est-à-dire de fautes volontaires (falsification de documents,
comptabilisation d’opérations fictives…).
- D’une fausse présentation des faits dans les états financiers, ou d’une omission
intentionnelle de ceux-ci, de transactions ou d’autres informations importantes ;
2009/2010 22
22
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
- Faire payer par la l’entité des biens ou des services dont elle n’a pas bénéficié
Chaque processus dans l’entreprise peut être ciblé par une fraude : vente, achat,
caisse… Ainsi la fraude peut être manuelle, organisée ou informatisée
Lorsqu’un salarié fait appel à une tierce personne on parle de complicité externe.
C’est le cas par exemple lorsqu’un salarié comptable fait recours à un fournisseur fictif
2009/2010 23
23
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
2009/2010 24
24
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Une deuxième définition pourrait être la suivante : «Un examen indépendant des
relevés de comptes d’une entreprise et l’expression d’une opinion les concernant ».
(POWER.M, 2005)
Ces deux définitions peuvent être complétées par celle donnée par OBERT (1994)
pour lui l’audit financier est « l’examen critique auquel procède un professionnel
indépendant et externe à l’entreprise en vue d’exprimer une opinion motivée sur la
fidélité de l’image donnée par les documents financiers de l’entreprise ».
« Ces définitions ont en commun certains concepts de base de l’audit que nous
étudierons dans les notes suivantes :
Démarche ou processus d’audit : l’audit n’est pas mené d’une manière subjective
selon le « vouloir » et la disponibilité du professionnel, mais selon une démarche
précise conformément à des normes professionnelles (les normes d’audit).
Collecte et évaluation des éléments probants : les éléments probants sont constitués
par l’ensemble des éléments de preuve collectés et évalués par l’auditeur. Ces éléments
peuvent revêtir les formes les plus diverses, y compris celle du témoignage oral, de la
communication écrite, d’entretiens ou confirmations internes ou avec les tiers et les
observations physiques de l’auditeur.
On peut signaler en fin que la nomination d’un auditeur par une entreprise peut être
obligatoire et on parle dans ce cas de l’audit légal comme elle peut être volontaire et on
parle dans ce cas de l’audit contractuel.
2009/2010 25
25
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
D’une façon générale, tout audit est soumis au risque inévitable de non détection
d’anomalies significatives dans les états financiers, même si l’audit a été correctement
réalisé et en conformité avec les normes professionnelles. La mise en œuvre des
procédures d’audit est aussi affectée par les limitations inhérentes à la comptabilité et au
contrôle interne, et par l’utilisation de tests sélectifs. Ces risques sont toutefois plus
importants dans le cas de fraude. En effet, comme le note l’ISA 240 : «le risque de non
détection d’une anomalie significative résultant d’une fraude est plus grand que celui
résultant d’une erreur, car la fraude implique généralement des actes visant à dissimuler,
par exemple : la collusion, une omission délibérée d’enregistrer des opérations ou de
fausses déclarations faites intentionnellement à l’auditeur ».
En effet, les limites de l’audit pour la détection de la fraude sont inhérentes à deux
concepts : l’assurance raisonnable d’une part et l’importance relative d’autre part.
1- Assurance raisonnable
Un auditeur qui effectue un audit selon les normes ISA obtient une assurance
raisonnable que les états financiers, pris dans leurs ensemble, ne comporte pas
d’anomalies significatives provenant de fraudes ou d’erreurs. En plus, L’opinion
exprimée par l’auditeur n’apporte pas d’assurance sur la viabilité future de l’entité, pas
plus que sur l’efficience ou l’efficacité avec lesquelles la direction a conduit les affaires
de l’entité.
- Le fait que la plupart des éléments probants sont persuasifs plutôt que concluants.»
(MHIRI.M.Z 2009)
2009/2010 26
26
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
2- Importance relative
Le terme « importance relative » (ou seuil de signification) est défini dans le « Cadre
pour la préparation et la présentation des états financiers » approuvé par l’International
Accounting Standards Board (IASB) : «L’information est significative si son omission,
ou son inexactitude, peut influencer les décisions économiques que prennent les
utilisateurs sur la base des états financiers. L’importance relative dépend de la taille de
l’élément ou de l’erreur jugée dans les circonstances particulières de son omission ou de
son inexactitude. En conséquence, l’importance relative fournit un seuil ou un critère de
séparation plus qu’une caractéristique qualitative principale que l’information doit
posséder pour être utile ».
Les cas de faillites et de crise des entreprises ont été accompagnés d’un mouvement
de remise en cause de l’utilité de l’audit. En réaction à telles critiques les instances de
2
normalisation en matière d’audit en l’occurrence l’IFAC ont effectué une réforme de
leurs normes.
Dans le passé, l’auditeur financier commence directement par les comptes pour
vérifier toutes les pièces comptables et n’accordait pas ou peu d’importance à la
compréhension de l’activité de l’entité, à ses systèmes de traitement de l’information
comptable et à son contrôle interne.
2
The Internationale Fédération of Accounting appelé la Fédération Internationale des Expertes Comptables a été
crée en 1977. L’IFAC représente 900.000 experts comptables du monde entier. Il s’agit d’une organisation à
but non lucratif et non politique. Elle a pour objet le développement et le renforcement de la profession
comptable sur le plan mondial d’une manière coordonnée avec les normes harmonisées.
2009/2010 27
27
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
L’adoption de cette approche est devenue une nécessité pour faire face au besoin
aussi bien des utilisateurs, qui accordent de plus en plus d’importance à l’opinion et au
rapport d’audit, que des cabinets qui devenant de plus en plus nombreux sont soumis
aux règles de la concurrence et doivent ainsi être de plus en plus compétitifs.
L’approche, en matière d’audit par les risques, apporte une solution. Elle comporte
une suite d’étapes au cours de laquelle l’auditeur aborde l’audit en allant du général au
particulier. L’utilisation de l’examen analytique et de sondages statistiques occupent
une place importante, puisqu’elles permettent de détecter les erreurs au moindre coût
(sans être obligé d’examiner la totalité de la population).
1. Typologie des risques d’audit dans le modèle d’audit par les risques
2009/2010 28
28
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
exprime une opinion inappropriée sur des états financiers erronés de façon
significative ».
D’après l’ISA 200, le risque inhérent est «la possibilité qu’une erreur se produise».
A ce niveau, l’auditeur ne considère pas l’existence de procédures de contrôle interne
permettant de détecter l’erreur. Le risque inhérent prend en compte à la fois les éléments
ayant un effet sur l’ensemble de l’entreprise et ceux ayant un effet sur des comptes
spécifiques. Le risque inhérent est plus important dans certaines activités que d’autres,
pour certains comptes que d’autres et pour certaines transactions ou informations que
d’autres. Ces risques existent indépendamment de l’audit des états financiers. L’auditeur
n’a aucun pouvoir pour changer le niveau de risques inhérents : il doit donc organiser
son travail en tenant compte de ces risques.
Le risque de contrôle est « le risque qu’une erreur puisse survenir sans avoir été
détectée et corrigée en temps voulu par une procédure de contrôle interne de
l’entreprise » (ISA 200). Le risque de contrôle dépend de l’efficacité de la conception et
de la mise en œuvre du contrôle interne lié à l’information financière. Un contrôle
interne efficace réduit le risque de contrôle mais il n’est jamais nul car les procédures ne
peuvent jamais fournir la certitude que toutes les erreurs sont évitées ou détectés.
L’auditeur ne peut changer le niveau de ce risque mais il peut avoir une influence sur le
système de contrôle interne en faisant des recommandations.
Il s’agit du « risque que les travaux mis en œuvre par l’auditeur ne détecte pas une
erreur dans un solde de compte ou une catégorie de transactions alors que cette erreur
isolée ou cumulée avec d’autres erreurs serait significative ». (VALIN Gérard, 2006).
Dans ce cas, le risque est totalement contrôlable par l’auditeur à travers les travaux
d’audit mis en œuvre. Toutefois, les auditeurs ne peuvent pas pratiquer des tests sur la
totalité des transactions. Il leur faut donc minimiser le risque de non-détection tout en
conservant un coût raisonnable.
2009/2010 29
29
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Le lien entre les divers risques peut être exprimé d’une manière quantitative
sous forme de pourcentage par exemple. En outre, les variables précédemment définies
sont liées par la formule : RA = RI x RC x RND avec : RA désigne le Risque
d’Audit ; RI signifie le risque inhérent ; RC désigne le risque liée au contrôle ; et RND
désigne le risque de non détection.
Le RA est fixé par les termes de la mission (généralement constant 5%), il est fixé
d’avance selon le degré de certitude souhaité. Pour les besoins de la planification le
risque d’audit est appelé Risque d’Audit Acceptable.
Sous section 2 : L’approche d’audit basé sur les risques : le « business risk
approch»
La réforme profonde des normes d’audit émises par l’IFAC a placé l’audit par les
risques au centre des diligences des auditeurs. L’approche par les risques est utilisée
pour identifier, mesurer et donner la priorité au traitement des « risques significatifs ».
La démarche prévue par ce modèle consiste, d’une façon générale, à :
Comprendre et identifier les secteurs nécessitant une attention particulière, tels que
la gestion des risques d’entreprise par l’entité, le respect des lois, du règlement et les
risques de fraudes
2009/2010 30
30
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
3
inhérents et de ceux liés au contrôle, mais à utiliser les assertions détaillées pour former
une base d’évaluation des risques d’anomalies significatives et pour concevoir et
exécuter d’autres procédures d’audit.
Bien que l’on trouve dans le modèle par les risques les notions de risque inhérent et
de risque lié au contrôle, le nouveau modèle repose sur une appréciation « combinée »
de ces risques par l’auditeur. Cette approche diffère sensiblement de celle de l’ancien
modèle qui exigeait, lors de la mise en œuvre des notions de caractère significatif et de
risque d’audit, que l’auditeur procède séparément à l’appréciation de risque inhérent et
de risque lié au contrôle.
Evènements, Système
Et pièces Et financiers
justificatives Contrôle
interne
Approche Traditionnelles
3
Les assertions : ensemble des critères, explicites ou non, retenus par la direction, sur la base desquels les états
financiers sont établis.
2009/2010 31
31
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Les normes professionnelles ont instauré deux procédures clé pour la recherche des
facteurs de risque de fraude : le scepticisme professionnel ou l’esprit critique et la
discussion avec les membres d’équipe d’audit.
Les normes ISAs accordent une importance particulière au rôle de l’équipe dans
l’efficacité des contrôles. En effet, le paragraphe 14 de la norme ISA 315 exige que
« les membres de l’équipe d’audit discutent entre eux du degré auquel les états
financiers de l’entité sont susceptibles de présenter des anomalies significatives ».
Conformément à la norme ISA 240, l’accent doit être mis particulièrement sur la
possibilité d’anomalies significatives des états financiers dues à la fraude ».
Parmi les éléments de la discussion prévus par la norme ISA 240, on cite :
2009/2010 32
32
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Un échange d’idées entre les membres de l’équipe d’audit au sujet de la façon dont
les états financiers de l’entité sont susceptibles de comporter des anomalies
significatives dues à la fraude.
2009/2010 33
33
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Conclusion
Nous avons essayé tout au long de cette deuxième partie de présenter l’univers de la
fraude qui caractérise le nouvel environnement des affaires de nos jours. Nous avons
également procédé à la présentation de l’évolution des approches d’audit vers le
« Business Risk Audit ».
Face à cette évolution l’auditeur doit, tout d’abord, avoir une bonne compréhension
du phénomène de la fraude et ses mécanismes. Bien que la notion de la fraude soit très
large, l’auditeur n’est concerné, que par les fraudes entraînant des anomalies
significatives dans les états financiers. En effet, l’auditeur s’intéresse à deux catégories
d’anomalies intentionnelles : celle liées à la présentation d’états financiers mensongers
et celle résultant du détournement d’actifs.
Un audit effectué selon les normes ISA vise à fournir une assurance raisonnable que
les états financiers prise dans son ensemble ne comportent pas d’anomalies
significatives que celle-ci proviennent d’erreurs ou de fraudes. Toutefois, l’auditeur
n’est pas tenu de la prévention des fraudes et des erreurs pouvant survenir.
Pour obtenir une assurance raisonnable, l’auditeur fait preuve d’esprit critique tout au
long de la mission d’audit pour détecter des anomalies significatives dans un contexte
de risques de fraudes.
Tous ces éléments devraient se traduire avant tout par une réelle prise de conscience
de la part des professionnels de l’importance du problème de la fraude. D’où la
nécessité d’apporter des éclaircissements concernant les attitudes à adopter et les
diligences à mettre en œuvre face au risque de fraude.
2009/2010 34
34
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Troisième partie :
2009/2010 35
35
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
« La nature d’une entité se réfère aux opérations menées par cette dernière, à la
détection du capital et à son gouvernement d’entreprise, aux investissements réalisés et
prévus, à sa structure, à son mode de financement. » (ISA 315 §24 et 25). Chacun de
ses éléments peut générer des risques d’anomalies significatives résultant de fraude. La
connaissance de la nature d’une entité permet à l’auditeur de comprendre les flux
d’opérations, les soldes des comptes et les informations que l’on s’attend à trouver dans
les états financiers.
Sous section 2 : connaissance des objectifs, des stratégies et des risques liés à
l’activité :
Tout comme l’environnement externe change, la conduite des affaires de l’entité est
également dynamique et ses stratégies et objectifs évoluent dans le temps. Dans ce
2009/2010 36
36
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Généralement, la direction identifie les risques liés à l’activité et définit une approche
pour y faire face. Une telle procédure d’évaluation des risques fait partie du contrôle
interne.
Les risques liés à l’activité résultent soit des conditions, des évènements, des
circonstances, des actions ou de l’absence d’actions qui pourraient compromettre de
façon significative la capacité de l’entité à atteindre ses objectifs et de mettre en œuvre
ses stratégies, soit de la mise en place d’objectifs et de stratégies inappropriés.
Dans telles entités, l’auditeur acquiert la connaissance de ces questions par des
demandes d’informations auprès de la direction et par l’observation de la façon dont
l’entité y répond.
2009/2010 37
37
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Il en résulte que le contrôle interne est conçu et mis en œuvre pou répondre aux
risques identifiés liés à l’activité qui menacent la réalisation de l’un des objectifs de
l’entité.
4
Le COSO découpe les éléments du contrôle interne en 5 parties :
Environnement de contrôle
Activités de contrôle
Information et communication
Pilotage
4
Le COSO (comitee of Sponsoring of the Treaddway Commission) est le résultat des travaux de
recherche d’une commission dirigé par le sénateur américain Treadway dans les années 1990. Son objectif
était d’améliorer la qualité de l’information financière par l’éthique, l’efficacité du contrôle interne et le
gouvernement de l’entreprise.
2009/2010 38
38
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
soldes de comptes ou dans les informations fournies dans les états financiers, plutôt que
de s’intéresser à sa classification dans l’une de ces composantes.
Une entité dispose généralement de contrôles relatifs à des objectifs qui ne sont pas
pertinent pour l’audit et ne sont donc pas à prendre en considération.
L’établissement d’états financiers donnant, à tous les égards significatifs, une image
fidèle selon le référentiel applicable ;
Les contrôles qui s’avèrent pertinents pour l’audit sont par exemple :
Des contrôles relatifs à des données non financières que l’auditeur utilise dans ses
procédures analytiques, telles que des statistiques de production.
Il existe des limites inhérentes à tout système de contrôle interne. Ces limites
résultent de nombreux facteurs, notamment des incertitudes du monde extérieur, de
l’exercice de la faculté de jugement ou de dysfonctionnement pouvant survenir en
2009/2010 39
39
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
raison d’une défaillance humaine ou d’une simple erreur. En effet, dans la mesure où le
contrôle interne repose sur le facteur humain, il est susceptible de pâtir d’erreurs de
conception, de jugement ou d’interprétation, de malentendus, de négligence, de la
fatigue et enfin de manœuvres telles que fraude et collusion.
Une autre limite tient au fait que « la conception d’un système de contrôle interne
doit tenir compte de contraintes financières. Les bénéfices tirés des contrôles doivent,
par conséquent, être évalués par rapport à leur coût. La volonté de faire fonctionner un
système de contrôle interne qui éliminerait tout risque de perte n’est pas réaliste et sa
mise en œuvre serait probablement plus coûteuse que ne le justifierait le bénéfice qui en
découlerait dans les faits » MASMOUDI.M.S, (2010)
Face à cette situation, l’auditeur doit d’abord exécuter des procédures pour évaluer le
risque que les états financiers comportent des anomalies résultant de fraudes. Ensuite, il
doit prévoir des mesures en réponse aux risques identifiés. Ces mesures se manifestent
par des réponses générales ou éventuellement, si les facteurs ou circonstances identifiés
font apparaître un risque particulier, des procédures d’audit spécifiques seront mises en
œuvre.
2009/2010 40
40
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Dans son annexe 3, l’ISA 240 fournit des exemples de situations qui peuvent
indiquer la possibilité que les états financiers contiennent des anomalies significatives
provenant de fraudes. Il s’agit des circonstances indiquant des déficiences dans la
comptabilité ou des justifications manquantes ou contradictoires.
- Des écarts importants dans les postes du bilan, ou des variations importantes dans
les ratios de bilan ou des comptes de résultat.
2009/2010 41
41
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
L’évaluation faite par la direction du risque que les états financiers contiennent des
anomalies significatives y compris celle résultant de fraudes ;
2009/2010 42
42
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
La norme ISA 520 prévoit que l’auditeur doit mettre en œuvre des procédures
analytiques lors de la planification de l’audit et de la revue de la cohérence d’ensemble
des états financiers.
- Les résultats attendus de l’entité, tels que des budgets ou des prévisions, ou des
anticipations de l’auditeur, par exemple l’estimation de la charge d’amortissement.
- Comme contrôle de substances lorsque son utilisation peut être plus efficace ou
efficiente
2009/2010 43
43
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Les investigations sur les écarts et les rapports inhabituels comportent en général en
premier lieu des demandes d’informations adressées à la direction, suivies de :
- Demandes de confirmation directe auprès des clients des mouvements dans leur
compte pour la période contrôlée.
- Revue des dossiers personnels des employés afin de détecter ceux qui contiennent
peu ou pas d’évidence de leur emploie réel.
- Analyse des ristournes accordées et des retours de marchandises pour détecter des
cas particuliers ou des tendances inhabituelles.
2009/2010 44
44
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
- Présence physique sur un ou plusieurs sites à la date de clôture pour observer les
expéditions en cours ou sur le point d’être faites et de mise en œuvre de contrôles des
procédures entre les exercices de ventes et de l’inventaire.
- Dans le cas où les opérations de ventes sont saisies électroniquement, ou traités par
des moyens informatiques, y compris leur enregistrement comptable, mise en œuvre de
contrôles par sondages, pour déterminer si les procédures en place permettent de
s’assurer que les ventes sont effectives et correctement enregistrées.
2009/2010 45
45
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
b- Quantités en stock
- Comparaison des quantités de la période avec celles des périodes précédentes par
type ou catégorie d’inventaire.
c- Estimations de la direction
La norme ISA 240 prévoit que, lorsque l’auditeur présume l’existence de fraude au
niveau des estimations comptables, il doit mettre en œuvre des procédures spécifiques
dont notamment :
2009/2010 46
46
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Conclusion :
La démarche proposée dans le cadre de la troisième partie du travail avait été construite
sur la base des nouvelles recommandations proposées par les ISAs en ce qui concerne la
prise en compte du risque de fraude dans l’audit des états financiers. Les principaux
éléments à considérer par les auditeurs se résument ainsi :
En effet l’obtention d’une connaissance de l’entité et de son environnement, y
compris de contrôle interne, est un processus nécessaire, continu et cumulatif de
collecte, de mise à jour et d’analyse de l’ensemble des informations aux différents
stades de la mission.
En outre, l’auditeur doit adopter une attitude de scepticisme professionnel à l’occasion
de l’accomplissement des examens de circonstances pouvant indiquer l’existence de
fraude. Il s’agit notamment des circonstances indiquant des déficiences dans la
comptabilité ou des justifications manquantes ou contradictoires.
L’auditeur doit œuvrer à multiplier les entretiens avec la direction, les employés et
même d’autres parties externes (fournisseurs, clients…) puisque ces entretiens joue un
rôle important dans la prévention de risques de fraudes possibles et la collecte des
éléments probants.
Des tests « spécifiques » d’audit doivent être mis en œuvre pour la détection
d’inexactitudes significatives provenant d’actes frauduleux. Ces tests sont en fait les
tests usuels d’audit : entretiens, confirmation de soldes, assistance aux inventaires.
Signalons enfin que tous les travaux faites par l’auditeur doit être documenter
puisqu’elle permettrait de justifier les diligences mises en œuvre et ainsi de dégager la
responsabilité de l’auditeur.
2009/2010 47
47
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Etude de cas :
-Le secteur est fortement concurrencé par l’importation auprès des pays asiatiques, qui se
différencient par la réduction des prix par rapport aux produits fabriqués en Tunisie :
secteur d’activité en situation de crise.
Risques possibles : la continuité d’exploitation est mise en cause. En plus la
possibilité d’établir des états financiers non probants pour camoufler cette situation.
-Le secteur est soumis à des variations cycliques et aux changements de gammes de
produits.
Risques possibles : difficulté de valorisation des stocks et insuffisance de
provisions correspondantes
-Compte tenu de la vétusté du matériel, le secteur connait des problèmes de qualités mis en
évidence par des niveaux élevés de déchets de productions.
Risque possible : la réduction importante de valeur des produits.
2009/2010 48
48
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Dans cette tâche on fait un examen sommaire du système de contrôle interne et on précise
les risques liés au contrôle :
-Absence d’un organigramme et d’un manuel de procédures comptables :
Risque possible : possibilités de détournement sans pouvoir identifier la personne
responsable.
-les pièces justificatives ne sont pas compostées après comptabilisation :
Risques possibles : possibilité de : double comptabilisation, erreurs, détournements
et états financiers inexactes.
-les ventes à crédits sont effectuées sans aucune étude de la solvabilité des clients.
Risques possibles : risque d’avoir des créances irrécouvrables et des provisions
insuffisantes pour les clients douteux.
-La société est dirigée par Mr « Y » qui est désigné le 15 février 2009, suite à la démission
de l’ancien gérant.
-La rémunération de ce nouveau gérant est composée de deux parties : la première partie
est fixe et la deuxième est en rapport avec le résultat de l’exercice réalisé (20% du résultat
de l’exercice comptable avant impôt).
On a fait l’examen analytique a travers l’examen des états financiers condensés 2008 et
2009 de la société, mais on se limité à étudier seulement le bilan et l’état de résultat qui se
présent comme suite :
2009/2010 49
49
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
BILAN ACTIF
Actifs immobilisés
Immobilisations incorporelles
Moins: amortissements
Actifs courants
Moins : provisions
Moins : Provisions
2009/2010 50
50
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
BILAN PASSIF
Capitaux propres :
Réserves
Passifs
courants
2009/2010 51
51
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
ETAT DE RESULTAT
(Exprimés en Dinar Tunisien)
2009/2010 52
52
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
- Le poste « client et comptes rattachés » a doublé en 2009 par rapport à 2008. Par
contre, il n’existe pas des provisions pour clients douteux.
Toutes ces infractions dégagées à travers l’examen analytique sont commis pour un
seul but : la diminution des charges de l’exercice 2009 et augmenter par conséquent son
résultat.
On peut conclure que les risques inhérents et les risques liés au contrôle sont assez
élevés et que l’examen analytique a soulevé des doutes sérieux au niveau de plusieurs
rubriques des états financiers. Donc l’augmentation du résultat de la société « X » de
-4 978 en 2008 à 17 353 en 2009 n’était pas la conséquence de l’amélioration de la
situation de cette société. Mais nous sommes, plutôt, dans l’un de deux principaux types
de fraudes : La présentation d’états financiers mensongers commis par le nouveau
dirigeant, Mr « Y », envie d’augmenter la partie variable de son salaire à travers le
lissage des performances de la société d’une façon significative à la hausse.
2009/2010 53
53
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Conclusion générale :
Nous avons essayé tout au long de ce rapport de stage de fin d’études de présenter, tout
d’abord, l’environnement de stage et son déroulement. Ce dernier a été très intéressant et utile
pour moi puisqu’il m’a offert l’occasion de confronter la vie professionnelle tout en valorisant
mes connaissances théoriques. Il a constitué une véritable opportunité qui m’a permis d’avoir
des nouvelles connaissances, de savoir l’importance de la discipline du travail tel que le
respect des personnes avec lesquelles je travaille en groupe ainsi que le respect du secret
professionnel.
En outre, en nous basant sur les normes internationales d’audit ( ISAs ) élaborés par l’IFAC,
nous avons essayé de présenter comment un auditeur pouvait organiser sa mission afin de la
réaliser d’une manière efficiente et protéger, par conséquent, la société audité des risques de
fraudes. Notre sujet « l’auditeur face aux risques de fraudes » a été subdivisé en deux parties
complémentaires ;
Une partie théorique, a consisté à définir et à présenter l’univers de fraude et ses mécanismes
dans un premier chapitre. Et de présenter dans un deuxième chapitre, d’une façon générale,
l’audit financier et ses principes généraux et procédé à la présentation de l’évolution des
approches d’audit vers le « Business Risk Audit ».
Et une deuxième partie qui a l’aspect pratique, a présenté l’attitude de l’auditeur face à la
fraude. Cette attitude se réalise essentiellement à travers la connaissance de l’entité et de son
système de contrôle interne. Et présentons aussi l’attitude de l’auditeur lorsqu’il présume
l’existence de la fraude à travers l’explication du processus d’évaluation du risque de
fraude et des exemples de procédure d’audit spécifique possible en réponses aux risques
d’anomalies significatives provenant de fraudes.
Un cas pratique est utile puisqu’il permet de mieux expliquer la notion de fraude et les
moyens utilisés par l’auditeur financier pour sa détection. Mais il est a noté que dans la vie
pratique chaque cas est analysé d’une façon un peu différente par rapports aux autres. A ce
stade l’importance d’expérience et le professionnalisme de l’auditeur joue un rôle très
important.
Signalons enfin que l’établissement d’un rapport de stage de fin d’études m’a développé
l’esprit de recherche et la consolidation des approches théoriques et pratiques.
2009/2010 54
54
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
ARENS Alvin (2003) : « la vérification et les autres services de
certification », édition Gaêtan Morin
GALLET Olivier (2005): « halte aux fraudes: prévenir et détecter les fraudes en
entreprise », édition Dunod
ENNOURI Imed (2006) : « évolution des approches d’audit », Ordre des experts
Comptables de Tunisie, conseil régional de Sfax.
GALLET Olivier (2004) : «fraude : quels remèdes pour quels maux ?», Revue
Française de Comptabilité n°368.
2009/2010 55
55
ESC-Sfax
GDOURA Ayman
Sites web :
www.aicpa.org
www.ifac.org
www.oect.org.tn
www.coso.org
www.deloitte.com
2009/2010 56
56