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I.1. Introduction
La distillation est une des méthodes de séparation les plus importantes dont dispose le
génie chimique. Cette opération permet la séparation de un ou plusieurs constituants d’un
mélange homogène liquide, en mettant à profit la différence de volatilité des constituants.
La distillation est une opération double; après chauffage jusqu’à l’ébullition, la phase
vapeur surmontant le liquide bouillant et en équilibre avec celui-ci n’a pas la même
composition. Par condensation de la phase vapeur, on obtient un liquide nommé distillat
ou extrait (dit aussi produit de tête) dont la composition diffère de celle du mélange
initial. La phase liquide non évaporée constitue le résidu ou le raffinat (appelée également
produit de pied ou de fond). À très peu d’exceptions, le distillat est enrichi en constituants
légers de température d’ébullition moins élevée, tandis que le résidu est formé par les
constituants lourds dont la température d’ébullition est plus élevée. Pour réaliser des
séparations poussées (obtention des constituants à des degrés de pureté élevée, en
particulier lorsque ceux-ci ont des volatilités voisines), on a souvent recours à la
rectification.
Le contact entre les phases est favorisé par l'utilisation de plateaux (perforés, à calottes ou
à clapets) ou de garnissages (anneaux Raschig par exemple).
yi = K i (T,P, x, y) ∗ xi (I.1)
A l'équilibre, la concentration de tout composant présent dans la phase liquide peut être reliée à sa
concentration dans la phase vapeur par le facteur d'équilibre, aussi appelé « coefficient de partage
» ou « volatilité absolue»
Yi
Ki = (I.2)
xi
I.5.2 Volatilité
La détermination des valeurs des Ki, peut se faire soit expérimentalement soit
analytiquement en utilisant les modèles thermodynamiques appropriés. Lorsque Ki=1, la
distillation ne permet aucun enrichissement par rapport au composé i. Pour deux
composés i et j, on définit la volatilité relative, 𝛼ij par le rapport
𝐾𝑖
𝛼𝑖𝑗 = 𝐾𝑗
(I.3)
La séparation entre i et j est d'autant plus difficile que 𝛼ij est voisin de 1. On trouvera ci-
après le diagramme de DePriester permettant la détermination des volatilités
d'hydrocarbures légers, sous différentes conditions de pressions
Pour le calcul des pressions de saturation, on rappelle par exemple l’équation d’Antoine:
𝐵
𝐿𝑜𝑔10 𝑃 𝑠𝑎𝑡 = 𝐴 − (I.5)
𝐶+𝑇
𝑃𝑖 = 𝑃𝑖 0 ∗ 𝑥𝑖 (I.7)
Avec P° la tension de vapeur saturante qui est obtenue par l'équation de FRIEDEL:
𝑏
𝑃0 = 𝑒𝑥𝑝 (𝑎 + + 𝑐 ∗ 𝑙𝑛 𝑇 + 𝑑 ∗ 𝑇 𝑒 ) (I.7)
𝑇
Où a, b, c, et e sont des constantes [11].
En combinant les équations (I.1),et (I.5), on obtient:
𝑝𝑖0
𝐾𝒊 = 𝑝
(I.8)
Dans le cas le plus général, l’étage j est représenté à la figureI.8.B Le bilan matière sur
l’étage j par rapport au composé i ( i varie de 1 à C) s’écrit:
Lj-1.xi,j-1 + Vj+1.yi,j+1+Fj .zi,j- Vj.yi,j - Lj.Xi,j =0 (I.11)
Pour alléger les expressions, nous allons ignorer l’indice dans l’écriture des équations :
Lj-1.xj-1 + Vj+1.yj+1+Fj .zj- Vj.yj - Lj.xj = 0 (I.12)
Les relations d’équilibres liquide-vapeur nous donnent :
Yj = kj.xj et yj+1 = kj+1 .xj+1 (I.13)
On appelle l j et v j les débits molaires du composé i sortantde l’ étage j. Par définition:
xj = lj/Lj et xj+1 = lj+1 / Lj+1 (I.14)
Et en remplaçant I.13 et I.14 dans I.12 On peut écrire :
Aj.lj + Bj.lj + cj. lj+1 = Fj .zj (I.15)
avec Aj = -1 Bj = 1 + (Vj . kj / Lj) et Cj=- ( Vj+1 . kj+1 / Lj+1)
Pour le condenseur total, le bilan matière s’écrit simplement :
L1 x1 + DxD − V2 y2 = F1z1 (I.16)
avec :
B1=1+ (D/L1) ; C1=((V2.k2) /L2) et D1 = F1 z1
AN lN −1 + BN lN = DN (I.19)
Pour chaque composé, les équations I.15, I.17 et I.19 peuvent s’écrire sous la forme
matricielle suivante :
(I.20)
La résolution de ce système d’équation linéaire se fait par inversion de matrice
tridiagonale. Si les coefficients A j B j C j et D j sont connus, alors l’équation I.20 permet
le calcul des débits molaires de chaque composé l j [15]
Pour résoudre ce problème certaines variables doivent être spécifiées. Il est pratique de se
fixer les variables suivantes F, Zi , Tf , N , NF , P, Treflux , L/D et D
Figure I.8 : Algorithme de résolution d’une distillation multicomposant
I.7. Rectification
Si l’on vaporise un mélange de deux constituants miscibles ou qu’on condense leurs
vapeurs, on obtient respectivement une vapeur plus riche et un liquide plus pauvre en
constituant le plus volatil. Bien que l’opération simple permette d’enrichir la vapeur en
constituant le plus volatil et le liquide en constituant le moins volatil, elle ne peut pas
conduire à un degré de séparation raisonnable. C’est par une vaporisation fractionnée
qu’on peut obtenir un liquide on une vapeur de composition voulue encore que la fraction
obtenue soit négligeable par rapport à la quantité de liquide de départ ; cette solution n’est
donc satisfaisante que d’un point de vue purement qualitatif. On ne peut pas obtenir une
separation complète des constituants puisqu’au cours de l’opération d’importantes
quantités de vapeur et de liquide de titres différents seront éliminées. [9]
I.7.1 Définition
La rectification est un procédé physique de séparation d’un mélange en constituants
pratiquement purs de compositions dérivées, et cela par des échanges de matière et
d’énergie entre deux phases circulant à contre-courant dans un appareil appelé « colonne
de rectification La rectification est une distillation fractionnée, autrement dit qualitative,
et cette augmentation de qualité par rapport à la distillation est due au placement soit des
plateaux, soit des garnissages à l’intérieur de la colonne, par conséquent il y’a
augmentation de la surface de contact qui implique l’augmentation du degré de pureté.
Tableau (I.1) : Les équations des isothermes pour les différentes parties de la colonne
Température Phase Equation d’isotherme
où
X´o,i : Concentration molaire du constituant i dans la phase liquide .
Y´o,i : Concentration molaire du constituant i dans la phase vapeur .
X´L,i : Concentration molaire du constituant i dans la charge .
Soit
yi Xi
=α (I.36)
1−yi 1−Xi
Soit
𝑌 (1−X )
ln[X𝐷 (1−𝑌W) ]
W 𝐷
n= (I.38)
Lnα
I.8.1 Détermination du nombre d'étages théoriques (NET) d'une colonne Principe de la méthode
On a admis que l'équilibre s'établit sur un plateau: on assimile ainsi un plateau à un étage
théorique. On va se proposer de déterminer le nombre de plateaux nécessaire pour
parvenir à séparer un mélange A-B à un instant donné de la rectification (au début par
exemple où on a les conditions d'obtention de B le plus pur possible). Ce calcul a un très
grand intérêt car il est utilisé en première approche pour la construction ou l'utilisation des
colonnes industrielles. Connaissant la fraction molaire en B du mélange liquide initial
dans le bouilleur xB (l'indice B réfère au bouilleur) , on va rechercher le nombre d'étages
théoriques nécessaire (nombre de plateaux théoriques) pour obtenir à cet instant en tête
des vapeurs donc un condensat puis un distillat de fraction molaire en B xD (l'indice D
réfère au distillat). Pour la démonstration on doit indicer les étages de 1 (le premier étage
est le bouilleur) à n (dernier plateau au sommet de la colonne). Sur un plateau i donné, on
a les significations suivantes des variables: [10]
xi+1 : fraction molaire en B du reflux descendant du plateau supérieur i+1
xi : fraction molaire en B du reflux descendant vers le plateau inférieur i-1
yi : fraction molaire en B des vapeurs montant au plateau supérieur i+1
yi-1 : fraction molaire en B des vapeurs montant du plateau inférieur i-1
On en déduit donc que x1 = xB et yn = xn+1 = xD L'indice n+1 est utilisé pour le liquide
descendant du condenseur. On cherche donc à déterminer n; on sait que si l'équilibre est
atteint sur chaque plateau, on peut relier yi et xi par la fonction f représentative de la
courbe d'équilibre isobare qui peut être tracée yi = f(xi). Par contre il manque une relation
pour "passer d'un étage à un étage supérieur" c'est à dire une relation entre xi et yi-1.
Hypothèses
la condensation des vapeurs en tête de colonne est totale.
les chaleurs latentes molaires de vaporisation de A et B sont identiques.
la colonne est adiabatique (pas de pertes thermiques).
les échanges de chaleurs entre les étages sont nuls: les seuls transferts de chaleur sont les
changements d'état.
On utilise les notations suivantes :
R: débit molaire total de reflux dans la colonne
V: débit molaire total de vapeur dans la colonne
D: débit molaire total de distillat
On admet que les débits R et V sont constants à chaque étage de la colonne.
On définit également le taux de reflux r: r = R/D
P. perfore
Figure I.14. : Les trois types de plateaux de colonne
Avantages
Charge liquid/vapeur variable.
Nombre important de plateaux.
Diamètres larges.
Durée de rétention du liquide longue.
Plus facile à nettoyer pour les services sales. Si des particules solides sont présentes dans le
liquide, il sera préférable de choisir des colonnes à plateaux et particulièrement les plateaux
perforés qui sont plus faciles à entretenir.
Elles offrent une assez grande efficacité d’absorption (la rétention du liquide est moyenne mais
la surface de contact entre les deux phases est importante).
Elles sont plus économiques par rapport aux colonnes à garnissage pour les processus
nécessitant un débit de liquide important. [8]
Inconvenient
Pour les systèmes corrosifs, la construction de plateaux fera appel à des métaux résistants à la
corrosion, généralement coûteux.
Moins utilisées pour les petits diamètres.
Colonnes à contre-courant
Les colonnes à contre-courant sont les plus utilisées.
1. Principe de fonctionnement: Le gaz à traiter entre par le bas de la colonne, traverse le garnissage
et sort en tête de colonne. La phase gaz passant par la colonne garnie est forcée, en raison de la
présence du garnissage, de changer souvent de direction d’écoulement. Ceci permet de bien
mélanger es deux phases. Ce type d’écoulement est celui qui présente l’efficacité théorique la
plus importante.
2. Avantages et inconvénients
Contrairement aux deux autres types de colonne à garnissage (co-courant et courants
croisés), la concentration de polluant dans l’absorbant ne peut pas devenir la même que
dans le gaz. Les colonnes à contre-courant ne sont pas adaptées aux procédés au cours
desquels les variations des débits de liquide et de gaz sont grandes. Il peut se produire un
engorgement si le débit du liquide ou celui du gaz est trop important1.
Colonnes à co-courant
1. Principe de fonctionnement
Les deux phases sont introduites en tête de colonne et descendent ensemble, en passant par le
garnissage, vers la base de l’absorbeur. Cet arrangement permet à la colonne de fonctionner avec des
débits plus grands, car dans cette configuration les problèmes liés à l’engorgement n’existent plus.
2. Domaine d’application
Pour les mêmes débits de gaz et de liquide, le diamètre d’une colonne à co-courant est plus
petit que celui d’une colonne à contre-courant. Ce type de colonne est souvent utilisé dans
les installations industrielles ayant peu d’espaces disponibles.
3. Avantages et inconvénients
Les pertes de charge sont plus petites car les deux phases s’écoulent dans la même direction.
4. L’inconvénient de ce type de colonne est que son efficacité est relativement faible. Elle est en effet
limitée par la diminution de la force motrice du gaz et du liquide au fur et à mesure que les deux
flux (liquide et gaz) descendent dans la colonne.