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La spectrométrie de masse (SM) est une méthode de caractérisation de la matière qui permet de
mesurer les rapports masse/charge (m/z) des molécules individuelles ou ionisées et de leurs
produits de fragmentations.
Remarque :
I. Principe de base :
Le principe est basé sur la transformation de l’échantillon à en ions par une source d’ions avec
des électrons (bombardement avec les électrons, des atomes, des photons...). Ces ions sont alors
soumis, sous vide très poussé, par un accélérateur de particules (un champ électrique et /ou
magnétique). Les forces qui s’exercent sur ces ions permettent de déterminer leur rapport masse
/charge au moyen d’un analyseur puis détecter et transmis à un outil informatique.
II. Appareillage :
Pour produire un spectre de masse, il faut que les substances soient ionisées. Une fois que
l’échantillon est mis dans l’appareille, le Spectromètre de masse doit assurer les opérations
suivantes :
1- Volatiliser : séparer les molécules les unes des autres ; on passe de l’état de la matière
condensée à un état gazeux,
2- Ioniser : transformer les molécules en ions, car un spectromètre de masse fonctionne
grâce à des champs électriques.
3- Mesurer le rapport masse/charge ; la masse moléculaire est calculer à partir d’un rapport
masse (m)/nbre de charge (z).
Le spectromètre se présente comme ci-dessous :
1. Sources :
La source a pour but de volatiliser et d’ioniser les analytes. Ces opérations peuvent se faire
simultanément ou successivement selon le type de source d’ions. Leur mécanisme intime est
souvent mal connu.
Le principe qui permet de volatilise et d’ioniser un type de composé est choisi par l’opérateur
en fonction de la nature de la molécule.
Les critères de choix principaux sont :
- La volatilité et la stabilité thermique du composé à analyser.
- Sa labilité chimique.
- Les fonctions chimiques présentes et leur aptitude à induire une ionisation.
- La taille des molécules.
- Les quantités de produits disponibles
- Le type d’introduction souhaité (directe ou en couplage chromatographique).
a) Les sources dures génèrent des ions moléculaires, à nombre impaire d’électrons, qui se
fragmentent beaucoup et parfois même totalement.
b) Les sources douces génèrent des ions moléculaires à nombre paire d’électrons
relativement stable.
Les sources les plus utilisée sont représentées dans le tableau ci-dessous :
3. Analyseur :
C’est une partie de l’appareil où règne un vide absolu pour que le libre parcours moyen des ions
soit supérieur à la distance à parcourir dans le système pour atteindre le détecteur. Les
caractéristiques principales d’un analyseur sont :
La résolution R
La gamme m/z qu’il peut analyser,
La sensiblité,
La vitesse avec laquelle les ions le traversent.
4. Détecteurs :
Comme les analyseurs et les sources, il existe différents types de détecteurs. Ils sont tous basés
sur des principes physiques différents, mais leur rôle reste le même, compter les ions. C’est une
partie de l’appareil sous vide (10-5 – 10-7 Torr).
On distingue :
Plaques photographiques (détecteur historique) : Les ions accélérés par une différence
de potentiel de quelques kilovolts possèdent une énergie suffisante pour impressionner
une émulsion photographique déposée en couche mince sur une plaque de verre. Le
noircissement est proportionnel au nombre d’ions collectés et la résolution est fonction
de la taille du grain de l’émulsion. L’exploitation densitométrique de ces plaques est
lourde et peu précise, de plus le domaine d’intensités est assez limité. À l’heure actuelle,
la détection par plaques photographiques est remplacée par l’utilisation de galettes
microcanaux.
Cylindre de Faraday : C’est une boîte longue et étroite dans laquelle les pénètrent par
l’une des extrémités, l’autre étant fermée et reliée au système amplificateur par une
résistance (R = 1011Ω). Lorsqu’un ion frappe le collecteur, une différence de potentiel
apparait aux bornes de la résistance ion/s = 1,6.10-19 A d’où une différence de potentiel
aux bornes de la
Multiplicateur d’électrons (détecteur le plus courant) : Le principe est repose sur le
dopage du signal par la formation d’électron secondaire à l’aide de tubes en verres dopés
aux plombs (dynode). Il offre une bonne sensibilité et un bon balayage rapide. En
revanche, il est moins précis, que le cylindre de Faraday, avec une durée de vie limité.
Dans un second temps, il faut expliquer la présence des autres pics par les règles de
fragmentation.
1. Règles de fragmentation :
Elles consistent à « casser » une molécule à l’intérieur d’un spectromètre de masse, afin de
déterminer ses propriétés structurales.
N°1 : Au d’une série homologue, l’intensité du pic moléculaire décroît lorsque la masse
moléculaire augmente,
N° 2 : L’intensité relative du pic de l’ion moléculaire est plus forte pour les composés à chaîne
linéaire que pour les composés ramifiés,
N° 3 : Le clivage est favorisé au niveau d’atomes de carbone substitués par les groupes alkyles.
Le clivage est d’autant plus facile que le carbone est plus substitué,
.
Le substituant le plus lourd est généralement éliminé sous la forme de radicale (A ),
N° 4 : Les doubles liaisons, les structures cycliques et surtout les noyaux aromatiques stabilisent
l’ion moléculaire et donc augmentent sa probabilité d’apparition.
N° 5 : Les doubles liaisons (éthyléniques) favorisent le clivage de la liaison C-C située en β par
positive (+) tend à rester sur le cycle, la chaîne latérale étant éliminé sous la forme radical.
N° 7 : Les cycles non saturés subissent un clivage correspondant à une réaction dite retro
DIELS-ALDER. Le clivage a lieu au niveau des deux doubles liaisons C=C situées en β par
rapport à la liaison du cycle. Il y a élimination un carbure éthylénique sous la forme de molécule,
N° 8 : Les composés aromatiques substitués par les chaînes alkyles subissent un clivage de la
liaison C-C située en β par rapport au cycle. La charge positive (+) reste sur le cycle et donne
le cation tropylium C7H7+, m/z = 91.
2. Règle de l’azote :
La masse molaire d’une molécule organique qui contient C, H, O, Si, F, Cl, Br, est toujours
paire (ion moléculaire pair) sauf si elle contient un nombre impair d’atomes d’azote. Cette règle
.
s’applique aussi, aux ions fragments A+ , formés des isotopes les plus courants, de type pseudo-
3. Réarrangement de McLafferty :
Pour que ce type réarrangement puisse se produire, il faut une double liaison (C=O, C=C,...) et
un H en en position γ, pour un avoir un transfert d’hydrogène.
Après cassure, la charge peut être aussi portée sur l’autre fragment. Suivant l’électronégativité
des 2 fragments, ils peuvent être tous les 2 visibles sur le spectre avec des intensités relativement
similaires ou très différentes
Exercice 1 :
Le spectre suivant est celui d’une molécule contenant de l’azote.
1) Identifier de les fragments dont l’abondance relative est supérieur à 10% qui contiennent de l’azote
et ceux qui n’en contiennent pas.
2) Donner la formule de ces composés
3) Proposer une formule développée de ce composé.
Exercice 2 :
1) Parmi les molécules suivantes, quelles sont celles pour lesquelles on devrait voir un pic correspondant
au réarrangement de MacLafferty ?
2) Donner la structure du fragment chargé et la valeur de m/Z.
Exercice 4 :
Les 3 spectres ci-dessous correspondent à 3 isomères de formule brute C4H10O. Leur masse moléculaire
est de 74.
1) Dans chaque cas, reconnaître les pics dominants et les fragments perdus.
2) Attribuer à chaque formule développée le correspondant.
Exercice 5
Considérons un mélange de deux composés : le 1,2-éthanediol (C2H6O2) et l’éthanethiol
(C2H6S).
1. Est-il possible de détecter et d’identifier ces deux composés par spectrométrie de masse
(MS) ? Expliquer ?
2. Un couplage de la MS avec la chromatographie en phase gazeuse (CPG) est proposé. Dans
ce cas, sera-t-il possible de détecter et d’identifier ces deux composés ? Expliquer ?
Donnée isotopique :
M M+1 M+2
12 13
C 98,9% C 1,1%
16
O 99,8% 17
O ε 18
O 0,2%
32 33 34
S 95,02% S 0,75% S 4,21%
Exercice 6 :
Le spectre suivant est celui d’un composé inconnu contenant (C, H, O et Cl). Ce spectre a été
obtenu par spectrométrie de masse par bombardement d’électronique à 70eV. L’acquisition des
ions n’a été faite qu’à partir de m/z = 27.
1. Quel est le pic de base ?
2. Quel est le pic de l’ion moléculaire ?
3. Expliquez comment l’ion s’est formé (perte de fragment à partir de la molécule d’origine)
pour tous les pic dont l’abondance relative es supérieure ou égale à 15% et celui à m/z = 181 et
218.
4. Expliquez l’absence de pics à m/z = 91 et m/z = 65.
5. Proposez des formules semi-développées pour le composé inconnu.
6. Donnez l’explication de vos formules, en les justifiant éventuellement par l’application des
règles de fragmentation.
7. Parmi celles que vous avez proposées, quelles est la formule semi-développée qui vous
sembles la plus probable. Pourquoi retenez-vous une formule plutôt qu’une autre ?