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Rappel sur le métabolisme des glucides

Les glucides représentent le substrat énergétique le plus rapidement assimilable par


comparaison aux lipides et protéines. Les glucides simples sont plus rapidement assimilés du
fait de leur faible complexité structurelle. Lors de la digestion , les glucides simples et
complexes seront hydrolysés afin d’être absorbés par les entérocytes de l’intestin Le
caractère d’action rapide ou lente des sucres est traduit en partie par l’utilisation de l’indice
glycémique.

Les sucres simples ont une tendance à posséder un indice glycémique plus élevé. Dans
certains cas de figure, ces aliments peuvent générer un pic hyperglycémique dont l’insuline
ne reçoit le message que tardivement du fait de leur rapide et forte assimilation. S’en suit
une course contre la montre afin de dégorger le sang de tout ce sucre. De forts taux
d’insuline seront sécrétés à leur tour, mais en quantité excessive là aussi, générant a
posteriori un phénomène d’hypoglycémie réactionnel lié à un dégorgement surdimensionné
de ces sucres.

Une fois les sucres absorbés par les entérocytes, ces derniers seront transportés par voie
sanguine afin d’alimenter l’ensemble de nos cellules qui en ont besoin. L’excédent
poursuivra son chemin et sera utilisé; pour la synthèse du glycogène constituant notre
réserve glucidique au niveau hépatique et musculaire, ou bien transformé en triglycérides et
stocké au sein des adipocytes en cas de forte consommation.

PATHOLOGIES LIEES AU METABOLISME DU SUCRE

Le syndrome métabolique constitue un ensemble de symptômes qui lorsque réunis


ensemble favorisent l’apparition de maladies chroniques, comme le diabète, les maladies
cardiovasculaires, les accidents cérébraux, ou les maladies hépatiques.

Les symptômes favorisant l’apparition de ces maladies sont l’augmentation des tissus
adipeux, principalement dans le tronc, au travers d’une physionomie androïde,
l’hypertension, l’augmentation du LDL associé à une diminution du HDL, et les taux de
glycémie élevée

l’ensemble des ces symptômes étant étroitement liés les uns les autres, l’augmentation du
tissu adipeux favorisera l’augmentation du cholestérol, et l’augmentation de la tension
artérielle, les taux de « mauvais » cholestérol, la survenue de diabète de type 2, ainsi qu’à
l’augmentation de la sédentarité par l’augmentation de l’essoufflement, de la fatigue, et du
mal-être général. De plus, l’augmentation du tissu adipeux

Le diabète

Les causes du diabète sont multifactorielles. La consommation excessive de sucres entraîne


principalement une augmentation des risques liés au diabète de type 2, la forte sécrétion
d’insuline en réponse à de nombreuses prises répétées de sucres simples peut provoquer
une résistance à cette hormone. Les organes comme les muscles y sont moins sensibles,
limitant le phénomène hypoglycémiant, et donc le stockage. Une augmentation des taux
d’insuline s’en suit afin de contrer le manque de sensibilité des organes renforçant ce
caractère résistant dans le temps…
Obésité

L’obésité possède un caractère multifactoriel qu’il ne faut pas négliger, mais associé à un
mode de vie sédentaire, l’augmentation de la synthèse de triglycéride mènera dans majeure
partie des cas à un phénomène de prise masse pouvant aller jusqu’à l’obésité. Un cercle
vicieux qui mènera dans la durée à l’épuisement pancréatique, particulièrement des cellules
bêta pancréatiques au niveau des glandes Langerhans, et donc au diabète de type 2.

L’apparition de diabète favorise l’augmentation de symptômes métaboliques comme


l’augmentation de la pression artérielle, le taux de LDL au détriment du HDL, et expose donc
aux maladies cardiovasculaires. Les sucres mis en cause sont les sucres ajoutés.

Maladies cardiovasculaires

Tout comme le diabète, les maladies cardiovasculaires sont multifactorielles. Parmi ces
facteurs, bons nombres représentent des symptômes caractéristiques du syndrome
métabolique, on retrouve l’augmentation de la pression artérielle, les taux élevés du LDL et
faibles en HDL, ainsi que l’augmentation du tissu adipeux. Le rôle du foie n’est pas en reste
puisque le sucre n’agit pas directement sur ces paramètres physiologiques. Il s’agirait
davantage de leur transformation en triglycérides qui sont en cause

Tout comme le diabète, et au vu de la genèse de ce type de pathologie, il semblerait que


l’ensemble des glucides peuvent constituer un risque d’apparition de ces facteurs. En
revanche, on comprend bien que les sucres possédant une assimilation rapide seront
davantage insulinosécréteur menant à un stockage excessif de ces derniers, d’abord sous
forme de glycogène puis de triglycérides.

Foie

Nous avons déjà évoqué le rôle du foie dans la métabolisation des sucres. Le foie étant au
cœur de nombreuse réaction métabolique et jouant un rôle d’assimilation primordiale, de
fortes doses de sucre peuvent avoir des conséquences néfastes sur son fonctionnement à
l’image des dégâts que provoque l’alcool. Parmi ces maladies, on retrouve : la maladie du
foie gras non alcoolique (NAFLD) liée à une augmentation excessive de lipide dans le foie, et
la stéatohépatite non alcoolique (NASH) qui se caractérise par une inflammation et une
stéatose, pouvant évoluer vers une cirrhose.

Définition et épidémiologie

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le diabète gestationnel comme


« un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable,
débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse, quels que soient le
traitement nécessaire et l’évolution dans le post-partum » [1]. Deux situations doivent ainsi
être considérées : le diabète latent qui est révélé par la grossesse et persiste après
l’accouchement, et une anomalie de la tolérance
Physiopathologie

La première moitié de la grossesse est associée à une augmentation du taux d’insuline et


de la sensibilité à cette hormone. Ensuite, la tolérance au glucose diminue : le placenta
sécrète plus d’hormones, ce qui favorise une résistance de l’organisme à l’insuline, produite
en plus grande quantité par le pancréas. Lorsque ce dernier n’arrive plus à synthétiser assez
d’insuline, une hyperglycémie apparaît, d’abord lors des repas, puis à jeun. Il est question de
diabète gestationnel.

Le principal

Facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque du diabète gestationnel sont :

la surcharge pondérale, c’est-à-dire un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à


25 kg/m2 avant la grossesse ;

l’âge supérieur ou égal à 35 ans ;

les antécédents familiaux au premier degré de diabète de type 2 (frères/sœurs et parents) ;

les antécédents personnels de diabète gestationnel ou de macrosomie.

Dépistage

Lors de la première consultation et à l’occasion du suivi mensuel de la femme enceinte,


une recherche de sucre dans les urines est réalisée à l’aide d’une bandelette. Si sa présence
est détectée, une glycémie est demandée, voire une hyperglycémie provoquée par voie
orale (HGPO).

Lorsque la femme présente au moins un facteur de risque de diabète gestationnel, un


dépistage est réalisé par glycémie à jeun lors du premier trimestre de la grossesse (il est
question de diabète gestationnel

Les complications maternelles associées au diabète gestationnel

Un risque accru de prééclampsie et de césarienne est associé au diabète gestationnel.


Les taux d’extraction instrumentale, de déchirure périnéale sévère et d’hémorragie du post-
partum ne sont cependant pas modifiés .

Le surpoids et l’obésité sont des facteurs favorisants indépendants et additionnels au


diabète gestationnel. C’est leur association qui augmente les risques.

Des troubles psychologiques (anxiété et altération de la perception de soi) peuvent


apparaître chez la femme enceinte après
Les complications fœtales associées au diabète gestationnel

Les complications périnatales liées au diabète gestationnel restent rares, mais sont
favorisées par un diabète de type 2 préexistant à la grossesse et méconnu.

La macrosomie représente la principale complication fœtale.

Le risque d’obésité et de surcharge pondérale chez l’enfant n’a pas été établi par manque
d’études disponibles sur le sujet

La prise en charge

La prise en charge du diabète gestationnel permet de réduire les complications associées


(macrosomie fœtale, prééclampsie, complications périnatales sévères) sans majorer le
risque de césarienne [1].

L’autosurveillance glycémique doit être réitérée quatre à six fois par jour (au moins une fois
à jeun et deux heures après les repas). Les objectifs sont les suivants : inférieur à 0,95 g/L à
jeun et inférieur à 1,20 g/L deux heures après un repas [2]. Il faut néanmoins être vigilant :

La surveillance de la grossesse

Lorsque le diabète gestationnel est bien équilibré, il n’existe aucune raison de proposer un
suivi clinique différent de celui des autres grossesses.

En revanche, en présence de facteurs de risque (obésité, hypertension artérielle [HTA]


chronique, mauvais équilibre glycémique), une surveillance rapprochée (plus que mensuelle)
peut être décidée afin de minorer le risque de prééclampsie (suivi de la pression artérielle et
mesure de la protéinurie) [2].

Le rythme des échographies demeure inchangé ;

L’accouchement

Il n’y a pas lieu de déclencher l’accouchement lorsque le diabète gestationnel est bien
équilibré par les règles hygiéno-diététiques ou le traitement par insuline, et qu’aucune
complication n’est observée chez le fœtus.

Quand l’équilibre n’est pas atteint et/ou qu’un retentissement fœtal est détecté, le travail
peut en revanche être induit [2].

Le post-partum

La surveillance des glycémies est instaurée dans le post-partum immédiat mais aussi à plus
long terme (encadré 1) [3].

Si la femme désire reprendre une contraception, les différents facteurs de risques


associés doivent être pris en compte : les problèmes de régulation de la glycémie ; une
éventuelle obésité ; d’autres facteurs de risque tels que l’HTA ou une anomalie du bilan
lipidique [3]. La mise en place d’un dispositif intra-utérin (DIU) peut être évoquée [3].
L’allaitement maternel est tout

Pronostic chez la mère et l’enfant

Les enfants dont la mère a eu un diabète gestationnel sont à risque modéré de développer
des complications à long terme [2]. Ils doivent cependant être surveillés régulièrement, à la
recherche d’un éventuel surpoids, via les courbes de corpulence [3]. Leur pression artérielle
doit elle aussi être contrôlée [2]. Les professionnels de santé insisteront sur l’importance,
pour eux, de respecter une bonne hygiène alimentaire.

Le pharmacien d’officine doit être en mesure de répondre aux interrogations

Conclusion

Le pharmacien d’officine doit retenir, que dans la prise en charge du diabète gestationnel, il
convient de surveiller et conseiller sans jamais inquiéter. Une très bonne connaissance de la
pathologie est nécessaire pour formuler des réponses précises aux questions de la future
maman qui est souvent angoissée face à la survenue de cette pathologie.

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