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La crise économique et sanitaire liée à la Covid- 19, que le monde entier a connu ces deux
dernières années, a considérablement accéléré la volonté et le besoin d’une digitalisation
rapide de la justice2.
C’est dans ce cadre sanitaire particulier que le Maroc a dû faire face à la nécessité d’octroyer
aux citoyens un procès équitable dans un délai raisonnable ainsi que de rapprocher la justice
du citoyen, en lançant dans un premier temps le dispositif des audiences à distance en avril
2020, puis en juillet 2020 le grand chantier du « Schéma Directeur de transformation
numérique du système judiciaire 3», censé inclure activement l’ensemble des acteurs du Droit.
Il sera ainsi nécessaire à tous les professionnels du droit de s’adapter convenablement à cette
transformation, et parmi eux, les avocats. En effet, la digitalisation du métier d’avocat, qui est
un métier éprouvant et mobile par nature, est parfaitement adapté et prêt aux changements
auxquels les mondes professionnels doivent faire face
1
« La justice numérique : de la théorie à l’application, Khamis Fadili, Juris.ma parution du 4 janvier 2020.
2
« Nouvelles mesures pour accélérer la numérisation des systèmes judiciaires et stimuler la formation des
professionnels de la justice, Village de la Justice, Parution du 28 décembre 2020.
3
Le Desk.ma
4
Mohamed Abdennabaoui, Président Délégué du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire
L’institution des tribunaux numériques offrira à l’ensemble des acteurs judiciaires un cadre
transparent, accessible, incorruptible et certainement moins coûteux.
Ensuite, la mise en place desdits tribunaux numériques permettra une revalorisation du temps
de travail de l’avocat en réduisant notamment ses déplacements aux tribunaux au sein du
même ressort ou encore aux tribunaux des autres villes. Ce dernier, pourra donc éviter d’avoir
à se déplacer, parfois pour plus de 24 heures, dans le seul but d’assister à une audience ou de
déposer une requête ; et pourra surtout réinvestir ce temps dans l’instruction de ses dossiers et
dans la recherche juridique et la formation professionnelle continue. En sus d’un gain de
temps considérable, il n’est pas indéniable d’évoquer la diminution des frais qui résultera de
cette digitalisation. Effectivement, les avocats pourront économiser les coûts liés à leurs
déplacements et à l’achat de leur matériel bureautique, et parallèlement le Ministère de la
Justice diminuera ses dépenses liées à l’acheminement des détenus de leurs lieux de détention
aux lieux de leurs procès.
Enfin, les tribunaux numériques seront un véritable outil de prévention et de lutte contre la
corruption au sein du pays.
Le métier d’avocat est un métier éprouvant qui demande une certaine mobilité entre les
rendez-vous clients, les audiences, les formalités judiciaires, l’étude et la rédaction des
dossiers, etc… autant de situations quotidiennes dans lesquelles la technologie pourrait
faciliter la tâche aux avocats et leur permettre un gain de temps considérable.
Le métier d’avocat est un métier mobile par définition : rendez-vous clients, audiences,
télétravail pour pouvoir terminer un dossier… Autant de situations courantes dans lesquelles
il est confortable de pouvoir se connecter à ses outils sans se soucier de l’endroit où on se
trouve !
LegalTech
Gain de temps : possibilité pour l’avocat de faire autre chose conseil et contrat
Le digital permet un gain de temps, une communication plus fluide, un accès facilité à
l’information juridique, la gestion électronique et la dématérialisation des documents,
l’optimisation des services rendus aux « clients internes ».
a) Défis :
Renforcement des dispositifs légaux : cybercriminalité / protection des données / mise à jour
des codes de procédures / formation des différents corps de métier : juge, parquet, avocat,
fonctionnaire… / création des instances de contrôle du respect des procedures et des
conditions du procés équitable pour assurer une justice pour tous
La mise en place d’une justice numérique entraine nécessairement une modification et une
adaptation de certaines normes qui encadrent les pratiques juridiques. En effet, l’intégration
de ces systèmes d’information dans le secteur de la justice est très complexe en raison du
grand nombre de procédures et la diversité des tribunaux traditionnels.
Il est également envisagé d’utiliser des mots de passe et des systèmes de sécurité de
l’information afin de protéger données, droits et secrets des parties.
Ensuite, la justice numérique est caractérisée par ce que l’on appelle les archives
électroniques. Les dossiers judiciaires sont classés dans une banque de données électroniques
qui conserve les archives à long terme. La loi relative à l’échange des données électroniques
05-537 définit le cadre général des règles juridiques applicables.
Ca reste couteux de se mettre en conformité et avoir sa propre plateforme numérique.
b) Horizons :
L’avocat pourra prendre des clients à distance avec le marché africain par exemple