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Revue française des sciences

de l'information et de la
communication
2 (2013)
Communication et diversité culturelle

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Michel Mathien
Diversité culturelle, minorités et
médias. Réalité et perspectives
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Référence électronique
Michel Mathien, « Diversité culturelle, minorités et médias. Réalité et perspectives », Revue française des sciences
de l'information et de la communication [En ligne], 2 | 2013, mis en ligne le 01 janvier 2013, consulté le 06 octobre
2014. URL : http://rfsic.revues.org/310

Éditeur : Société Française de Sciences de l’Information et de la Communication


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© SFSIC
Diversité culturelle, minorités et médias. Réalité et perspectives 2

Michel Mathien

Diversité culturelle, minorités et médias.


Réalité et perspectives
1 Si la Convention de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions
culturelles de 2005 fait désormais référence pour reconnaître un cadre international spécifique
aux industries culturelles, elle ne concerne qu’un aspect d’une problématique complexe.
Mais elle est devenue une étape majeure dans le renforcement d’une dynamique ancienne
de reconnaissance des spécificités sociales, linguistiques et culturelles. Dans sa démarche,
l’agence des Nations Unies est fidèle à sa vocation première. À savoir : promouvoir « la
féconde diversité des cultures » et « faciliter la libre circulation des idées, par le mot et par
l’image » comme stipulé dans son Acte constitutif de 1946. Faisant suite à la Déclaration
universelle de 2001 sur le même objet, la Convention ne prend en compte que le domaine
relevant de l’article 8 de celle-ci : « les biens et services culturels, des marchandises pas comme
les autres ».
2 En tant qu’« instrument juridique international contraignant », ce texte est un encouragement
pour tous ceux qui, dans la décennie précédente, à la direction des États ou au sein dans
la « société civile », avaient défendu le principe de « l’exception culturelle » devant
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). À savoir que les activités culturelles ne
pouvaient être régies par les seules lois du marché. L’Unesco a ainsi pondéré un débat de
longue haleine face à l’opposition constante des États-Unis.
3 Ce débat ne lui était pas spécifique. Il était déjà porté par une autre organisation internationale,
le Conseil de l’Europe, dans une perspective à la fois plus élargie et plus concrète si l’on se
réfère à la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires de 1992 et à la Convention
qui en a résulté en 1998, ou à la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales,
toutes deux entrées en vigueur cette même année. Mais, dès 1954, l’instance de Strasbourg
avait mis en place une Convention dans le but de protéger et promouvoir la diversité culturelle
ainsi que de valoriser la variété des identités nationales formant un patrimoine commun.

Une réalité complexe en action


Agir ou définir ?
4 Bien que la question des définitions des termes, avec les représentations qu’ils induisent,
reste toujours posée, les instances internationales n’ont pas pour autant la culture du blocage
terminologique. Ce n’est pas parce que leurs acteurs décisionnels ne se sont pas entendus sur
les termes avancés, notamment sur le registre le plus précis ou le plus scientifique possible, que
les orientations prises sont sans effets, sur le plan de l’action comme sur ceux de l’observation
et de la réflexion.
5 Ainsi, en rapport avec l’expression de « minorité nationale », le Comité Directeur pour les
Droits de l’Homme a reconnu que « le terme de nation a un sens différent selon les contextes ».
Se fondant sur les avis des experts consultés, il admet : « qu’il n’est pas possible dans ces
circonstances d’arriver à une définition commune. Cela n’est d’ailleurs pas indispensable
à la mise en œuvre effective des normes du Conseil de l’Europe concernant les minorités
nationales, notamment la Convention cadre pour la protection des minorités nationales » 1. De
même pour la Charte des langues régionales ou minoritaires.
6 À propos des « minorités », faute de définitions scientifiques et juridiques convergentes, les
États gardent la liberté d’interprétation quitte à s’engager dans le cadre d’une Convention
internationale. La Recommandation 1201 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de
l’Europe du 1er février 1993, en faveur d’un protocole additionnel à la Convention européenne
des Droits de l’Homme portant sur les droits des minorités, sert de référence en raison de son
ouverture comme en témoigne son article 1er.

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Diversité culturelle, minorités et médias. Réalité et perspectives 3

« L'expression minorité nationale désigne un groupe de personnes dans un État qui :


a. résident sur le territoire de cet État et en sont citoyens ;
b. entretiennent des liens anciens, solides et durables avec cet État ;
c. présentent des caractéristiques ethniques, culturelles, religieuses ou linguistiques spécifiques ;
d. sont suffisamment représentatives, tout en étant moins nombreuses que le reste de la population
de cet État ou d'une région de cet État ;
e. sont animées de la volonté de préserver ensemble ce qui fait leur identité commune, notamment
leur culture, leurs traditions, leur religion ou leur langue. »
7 On y retrouve l’essentiel des définitions sur les minorités données par la sociologie2, à savoir :
la qualité de citoyen reconnue au sein de l’État, la différence identifiée par rapport à une
majorité, la démographie inférieure à celle de la majorité (même si la minorité peut être
majoritaire sur une partie du territoire national), la conscience ou le sentiment d’appartenance
à une collectivité minoritaire. Malgré les insuffisances et les aspects plus ou moins imprécis
relatifs à la problématique, spécialistes et chercheurs actifs du domaine de la « diversité
culturelle », ou en lien avec celui des « minorités nationales », ne sont pas demeurés inactifs
pour autant. Et quel que soit l’angle d’approche de chacune de celles-ci !
8 En effet, la problématique est pluridisciplinaire en raison de sa complexité de fait et,
surtout, de l’exercice de l’intelligence devant en résulter pour être dans l’esprit de la
réflexion-action de Morin et de Le Moigne3. Linguistes, sociologues, historiens, géographes,
politistes, juristes, spécialistes des religions, mais aussi des sciences de l’information et
de la communication ou autres encore, sont sollicités selon les cas et les conjonctures
examinées. Les bases théoriques de ces divers points d’observation sont certes utiles à bien
des éclaircissements, mais ne suffisent pas en soi pour saisir tous les aspects d’un cas, in situ
et dans son environnement global avec les données disponibles, démographiques ou autres.
Autrement dit, la transdisciplinarité est une voie pour la meilleure intelligence d’un sujet du
domaine, notamment dans une visée téléologique ou d’une écologie de l’action à partager à
l’international4. Sur ces aspects portant sur « les sciences à l’épreuve de la complexité », nous
renvoyons au numéro d’Hermès consacré précisément à L’épreuve de la diversité culturelle5.
9 Cette complexité est d’ailleurs prise en compte par l’Unesco si l’on se réfère à la Déclaration
universelle de 2001, adoptée à l’unanimité, et qui a clairement placé les droits culturels parmi
les Droits de l’Homme (articles 4 et 5). L’ensemble à prendre en considération est défini dans
son préambule.
10 «… Réaffirmant que la culture doit être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs
spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe
social et qu’elle englobe, outre les arts et lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble,
6

les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances » . L’article 1 reconnaissant la diversité
culturelle, comme « patrimoine commun de l’humanité » est suivi de l’article 2 portant sur le
« pluralisme culturel » comme cadre propice « aux échanges culturels et à l’épanouissement
des capacités créatrices qui nourrissent la vie publique ».

Les industries culturelles en priorité


11 L’esprit de l’Unesco est donc loin de la perspective d’un repli identitaire. La diversité culturelle
est à comprendre comme « facteur de développement » (article 3), développement « entendu
non seulement en termes de croissance économique, mais aussi comme moyen d’accéder à
une existence intellectuelle, affective, morale et spirituelle satisfaisante ». Et, en raison de la
mention faite à l’OMC, citons l’article 8 qui précise : « la spécificité des biens et services
culturels qui, parce qu’ils sont porteurs d’identité, de valeurs et de sens, ne doivent pas être
considérés comme des marchandises ou des biens de consommation comme les autres ». Nous
ne poursuivons pas davantage après ce rappel de la philosophie de la démarche reprise dans
la Convention appliquée depuis 2007.
12 Ce texte était attendu — États, créateurs, artistes et groupes de la société civile —
pour pondérer la logique marchande des industries culturelles, avec leurs stéréotypes et
représentations considérés comme plus ou moins uniformisants, et l’ardeur des agents

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Diversité culturelle, minorités et médias. Réalité et perspectives 4

économiques dominants favorables à la libéralisation totale des échanges culturels sous


l’autorité exclusive de l’OMC aux dépens des politiques spécifiques des États. Dans le
nouveau contexte, l’intervention publique est reconnue en droit international. Et, en soi,
malgré les actuelles limites budgétaires du Fonds International pour la Diversité Culturelle,
des perspectives d’observation et de recherches sont ouvertes pour en apprécier les résultats
auprès des populations, dans le temps et dans l’espace.
13 L’avenir ainsi projeté n’est donc pas celui des États culturels mais du dialogue interculturel
entre les peuples. Indépendamment des textes, dont le Traité sur l’Union Européenne
reconnaissant « le droit des personnes appartenant à des minorités » ou « la richesse de
la diversité culturelle et linguistique », l’Union Européenne s’était déjà engagée dans cette
direction. Ne serait-ce qu’avec la directive Télévision sans frontières de 1989 contraignant
les chaînes audiovisuelles, notamment privées, à diffuser des œuvres originales européennes
et nationales en plus de celles relevant du marché international7, ou de ses Plans MEDIA
successifs8 ! Même modestes, ils ont été des incitations tout comme le fonds EURIMAGES du
Conseil de l’Europe pour le soutien des coproductions au sein des États-membres. Ces deux
dispositifs, dont on peut toujours discuter de l’efficacité, ont permis l’émergence de nouveaux
créateurs avec mise en valeur d’œuvres témoignant de la diversité culturelle européenne.

L’expression via les médias comme enjeu


Les médias dans le prolongement de la Convention de 2005
14 La Convention de l’Unesco n’a certes pas pris en compte le problème général des médias
de masse dans le cadre de leurs activités courantes. Celles-ci participent, pour le moins, aux
représentations culturelles et à l’expression des minorités au sein des États quand elles ne
sont pas non plus conditionnantes. Cela n’était pas l’ambition de ce texte par rapport à la
Déclaration de 2001. En effet, si l’on veut être cohérent par rapport à un constat général
relevant de l’évolution culturelle globale en lien avec le respect de la diversité, ne serait-ce
que celle représentée par les constats et discours sur les langues menacées de disparition9, la
question de l’expression médiatique des minorités se pose.
15 Constitutives de la diversité culturelle, les minorités disposent-elles toujours, et toutes, d’un
minimum de supports d’information et de communication favorisant leur vie au sein des États
comme le dialogue avec la majorité et les autres minorités ? Par rapport à la perspective
du dialogue interculturel, la question est d’évidence. Nous l’avons posée à l’Unesco après
l’adoption de la Convention de 2005. La réponse s’est concrétisée par la création d’une Chaire
dans le cadre du réseau des Chaires Unesco en communication ORBICOM.
16 C’est dans ce contexte de coopération interuniversitaire que trois rencontres internationales
ont été réalisées pour prendre l’ampleur de la question dans trois « régions » du monde, à
savoir l’Europe du Sud ou latine (Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3, 1er - 2 juin
2010), l’Afrique sub-saharienne (Université de Ouagadougou, 24-26 janvier 2011) et l’Europe
centrale et orientale (Université Comenius de Bratislava, Université Saints Cyrille et Méthode
de Trnava, 20-22 juin 2011).

Les pays d’Europe latine à Bordeaux


17 À Bordeaux, les statuts des minorités ou nationalités ont été comparés dans huit pays dont
l’Espagne, l’Italie, la Suisse, soit trois États décentralisés10. Chacun a ses spécificités dans la
reconnaissance effective du plurilinguisme et des minorités historiques au sein d’un État avec
les possibilités d’expression qui en résultent. La situation de pays officiellement francophones
(France, Belgique…) et de leurs politiques en matière de médias a permis de saisir les
difficultés de survie de certaines minorités sur leur territoire, ne serait-ce qu’en rapport avec
les obligations relevant des Conventions citées du Conseil de l’Europe11. Dans ce contexte, la
France est apparue comme une « exception politique et culturelle ». Par rapport à la « crise »
en Belgique, ou des tensions en Espagne à propos des Basques ou des Catalans, la Suisse
est apparue ‑ sur les divers plans de la problématique, dont l’expression via des médias en
allemand, français, italien et romanche ‑ comme un État quasi modèle. Serait-ce dû à son

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Diversité culturelle, minorités et médias. Réalité et perspectives 5

histoire, à l’ancienneté de sa Constitution et à sa culture fédérale ? À titre d’exemple, on y


compte une centaine de quotidiens contre une soixantaine en France.
18 Dans ce contexte, nous avions conclu à la nécessaire quête de cohérence des États quant à leurs
politiques vis-à-vis des minorités, dont leurs possibilités d’expression et de dialogue interne
grâce à l’accès aux médias, généralistes communs et appropriés, sans oublier l’éducation de
base à toute reconnaissance d’autrui.

L’Afrique dans sa pluralité


19 À Ouagadougou, la pertinence de la problématique a été amplifiée par les observations et
réflexions de nos collègues africains12.
20 En Afrique, la mondialisation, perçue comme uniformisante, est source d’interrogations sur
les registres économiques, sociaux, culturels et linguistiques. Si les infrastructures demeurent
insuffisantes pour une expression médiatique fondée sur le modèle « occidental », la plupart
des langues historiques ont pu sauvegarder leur légitimité au sein de quasi tous les États.
Mais ce constat n’exclut pas les problèmes quotidiens. Au sein comme à l’extérieur de
leurs communautés d’appartenance, les locuteurs sont confrontés aux pratiques des médias
internationaux, à leurs valeurs ou références qui, tout comme les produits des industries
culturelles, ne prennent pas souvent en compte les spécificités humaines du continent.
21 Parmi celles-ci, les fruits de l’histoire importés par les anciens colonisateurs, dont le concept
d’État-nation, posent toujours problème. Notamment par rapport aux 2 500 langues, soit plus
du tiers des langues recensées dans le monde par l’Unesco ! Les locuteurs, relevant d’ethnies
et de tribus historiques, ont été plus ou moins séparés par des frontières artificielles réalisées
à la suite du partage de l’Afrique par les puissances européennes lors des traités successifs
ayant fait suite à la Conférence de Berlin (1885). Les limites de ces territoires ont été faites sur
le modèle de Thomas Jefferson traçant à la règle les lignes droites des frontières intérieures
des États-Unis.
22 En cette occasion, les contributions ont révélé une complexité culturelle spécifique dans
le cadre de la mondialisation, notamment sous ses aspects économiques. Beaucoup
d’interrogations demeurent concernant les médias et leurs langues, dont celles héritées des ex-
colonisateurs (l’anglais, le français, le portugais…), les traditions, les identités nationales, la
citoyenneté… Si la plupart des États ont reconnu les langues autochtones comme « langues
nationales » à côté de leur « langue officielle » et, par conséquent, les communautés historico-
culturelles, des conflits interethniques existent dans certaines régions. Mais ces États sont aussi
confrontés à un multiculturalisme, à la fois interne et externe, à partir duquel ils ont à construire
leur cohésion « nationale » avec les médias dont ils disposent et qu’ils peuvent plus ou moins
développer selon leurs moyens. Dans ce contexte, il est clair que les médias sont des vecteurs
de propagation de modèles culturels et la prolifération des radios locales est un indicateur
caractéristique en faveur des cultures orales.
23 Et Serge Théophile Balima de s’interroger13 : « En Afrique, la question se pose de savoir s’il
y a une citoyenneté à géométrie variable située à mi-chemin entre les classes dirigeantes et
le reste de la population ? Faut-il militer pour une citoyenneté différenciée pour prendre en
compte les intérêts des groupes ethniques quand ceux-ci sont victimes de l’analphabétisme
et du fossé numérique qui les séparent des autres composantes de la société ? Y a-t-il risque
à figer une identité alors que chaque Africain est porteur de plusieurs identités mouvantes et
contradictoires ? »
24 Et de rappeler le contexte propre à un passé récent. « Tout comme en Europe centrale et
orientale, il y a une incidence de l’histoire et de la géographie qui caractérise bien la situation
culturelle de l’Afrique : les migrations inter-États et intra-États, la problématique des minorités
ethniques ou des minorités nationales selon les concepts politiques. Au-delà de ces questions
ethniques, émerge le facteur économique devenu le plus déterminant parmi tous les autres.
Exprimé différemment, le développement de la langue va de pair avec l’économie. C’est
pourquoi, en dépit des richesses linguistiques du continent, l’économie et les intérêts portent
les langues de la colonisation, faisant d’elles des langues de promotion sociale. Il n’y a donc
pas de langue supérieure mais un usage de classe de la langue dans un contexte sociohistorique

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donné. Alors quel avenir pour les langues africaines à l’heure de la mondialisation ? Si
beaucoup d’entre elles sont à l’article de la mort, beaucoup d’autres sont à l’agonie alors
que le français et l’anglais acquièrent chaque jour le statut de langue de communication
internationale ».
25 Mais aussi de préciser : « Si les radios locales communautaires, avec la libéralisation des ondes,
s’efforcent d’animer le pluralisme culturel à l’égard des langues, leur effort reste informel
parce que ce sont les populations à la base qui régulent l’utilisation des langues selon leurs
intérêts et leurs zones géographiques. Or, cette pratique sociale est dictée par la recherche de
la paix interethnique, réel facteur de développement économique et social sur le continent ».

L’Europe centrale et orientale face à l’Occident


26 Cette autre « région » de l’Europe ne saurait non plus être comprise sans considérer les
réalités des territoires investis par les peuples successifs au fil des millénaires et souvent
confrontés les uns aux autres. Mais, en Europe centrale et orientale, que de bouleversements
depuis les processus tardifs de démocratisation ! En particulier dans le domaine des industries
culturelles et des médias, notamment dans l’audiovisuel ! Le rôle des médias, alors placés sous
l’autorité du gouvernement ou du Parti communiste, est un sujet encore peu analysé lors de
ces transitions14.
27 Si des décalages ou des oublis existent chez les historiens, même quand ils se sont démarqués
de l’histoire officielle, échanger sur ce passé est devenu une nécessité15. Ceci d’autant plus en
raison de l’importance prise par l’activité médiatique avec ses représentations des peuples et
des États ne tenant pas toujours compte des réalités locales et des fondements culturels des uns
et des autres ! Quid des royautés multiples confrontées à l’Empire ottoman au fil du temps ?
Et des représentations en résultant encore de nos jours, ne serait-ce que dans le débat récurrent
sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne ?
28 Certes, en tant que symbole, l’année 1989 a engagé des retrouvailles. Mais était-ce toujours
dans la clarté par rapport aux espérances ? À lire la presse ou à regarder la télévision
sur certains événements ou prises de position politiques, on constate des incompréhensions
concernant cette région. Bien des problèmes contemporains relatifs à la séparation ou à
la cohabitation de populations devenues des minorités remontent aux traités de Paix de
Versailles, Saint-Germain, Trianon, Sèvres avec leurs conséquences humaines16. Ces sujets
sont peu connus à l’Ouest, à l’instar de la Transylvanie rattachée à la Roumanie, ou des
problèmes récurrents entre la Bessarabie, l’Ukraine et la Russie, la Moldavie et ses voisins.
Mais les identités, régionales ou locales, demeurent aussi une réalité au Nord, comme en
Finlande avec des rattachements successifs à ses voisins dont la Carélie demeure un exemple.
Nous pourrions poursuivre longuement. Il y a des Allemands hors d’Allemagne, des Magyars
au-delà de la Hongrie actuelle, des Polonais dans les Pays Baltes, en Biélorussie, Ukraine,
République Tchèque, Slovaquie… La Fédération de Russie comprend, elle, plus de 180
groupes ethniques utilisant plus de 200 langues ou dialectes légalement reconnus. Dans
tous ces États, l’expression médiatique est une réalité plus ou moins vivement soutenue, à
commencer par les minorités elles-mêmes.
29 Ailleurs, la situation est plus délicate. Il y a quasiment autant d’Albanais vivant dans les
États voisins de l’Albanie, soit quatre millions de personnes. Aborder les médias comme
objet d’observation dans les Balkans n’est pas simple, surtout dans l’esprit du respect de
la diversité culturelle. Ainsi, la Bulgarie pourrait passer pour modèle avec les médias des
minorités reconnues par le gouvernement qui, au fil de l’histoire, a réussi à préserver la « paix
ethnique » contrairement au voisin que fut la Yougoslavie. La Grèce et la Turquie ne pourraient
être qualifiées de la sorte suite au Traité de Lausanne (1923). La première ne reconnaît pas la
minorité « turque » sur son territoire, mais seulement les « musulmans ». Quant à la seconde, en
raison du nationalisme imposé par Mustafa Kemal Atatürk ‑ le vainqueur du Sultan qui réussit
à faire réviser le Traité de Sèvres de l920 ‑ elle a longtemps nié ses minorités. La Turquie
nouvelle, avec Ankara comme capitale centrale, avait imposé des mutations relatives à la
toponymie, la patronymie, des déports de populations non turques, avec une langue officielle et

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nationale pour tous. Cette histoire est à l’origine de problèmes actuels concernant notamment
Arméniens et Kurdes17. Etc.

Les médias comme enjeux culturels


30 Ayant plusieurs fois fait référence au passé, il nous semble évident de rappeler que la
problématique rapidement esquissée, avec ses multiples aspects et conséquences, avait déjà été
amorcée par l’Unesco. En 1977, l’agence des Nations unies avait mis en place la Commission
Internationale d’Etudes des problèmes de la Communication dont la présidence fut confiée à
Sean MACBRIDE (1904-1988). Le 27 février 1980, elle remettait son rapport Voix multiples.
Un seul Monde. Vers un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication plus
juste et plus efficace, traduit sous le sigle de NOMIC18. Suggérant un meilleur équilibre dans
l’information mondiale, celui-ci n’a cependant pas abouti à une résolution en raison des débats
houleux suscités surtout par les États-Unis et le Royaume Uni qui se retirèrent de l’Unesco
en 1984.
31 Mais, de nos jours, on oublie trop souvent que le débat d’arrière fond portait sur le « nouvel
ordre économique international » ou NOEI. La 4e Conférence des Pays non alignés et des
Pays en voie de développement (PVD), en septembre 1973 à Alger, s’interrogeant sur leur
dépendance à l’égard des ex-colonisateurs, avait mis en cause l’Accord Général sur les Tarifs
douaniers et le Commerce (General Agreement on Tariffs and Trade ou GATT, l’ancêtre de
l’OMC) du 1er janvier 1948. Or, une telle perspective ne pouvait s’envisager sans acceptation
des droits des peuples du Tiers-monde (pour garder l’expression d’alors). Le principe du NOEI
fut adopté le 1er mai 1974 par l’Assemblée générale des Nations unies grâce au Groupe des
77 formé par les PVD à l’origine de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement (CNUCED, 1964)19.
32 La problématique transculturelle des médias avait donc déjà émergé à l’international avec
pour arrière fond la critique de la domination de l’offre informationnelle occidentale avec ses
propres représentations et valeurs. Mondialisation et diversité culturelle ont donc été dans une
dialectique de plus en plus portée par l’intérêt général, surtout dans le contexte des nouvelles
technologies ayant conduit à une accélération du temps et des échanges ainsi qu’à la réduction
de l’espace. Eu égard à la référence faite au NOMIC20, force est de reconnaître que le débat
d’alors n’a fait que s’élargir.

Une dynamique nouvelle des savoirs


33 La perspective d’une évolution universelle tendant à faire fi de la diversité culturelle peut être
envisagée, certes, mais elle est encore loin des réalités humaines concrètes et quotidiennes sous
de nombreux angles de vue. Mais la question de l’uniformisation des contenus, informatifs
ou culturels, comme de leurs normes de présentation ou de diffusion, avec les valeurs
culturelles qui les sous-tendent car n’étant jamais « neutres », n’est pas une nouveauté en
soi. Dans le contexte de l’évolution de l’humanité et en référence aux textes indiqués, les
hégémonies, qu’elles soient linguistiques, culturelles ou économiques, ne sont plus légitimes.
De nouvelles dynamiques de connaissances ou de savoirs sont ouvertes sur la base de
démarches comparatives sur les « faits sociaux » et les « faits culturels », avec leurs valeurs
propres ou transférées au cours de l’histoire par les différentes populations constitutives de
l’Humanité. Elles participeraient d’une démarche compréhensive des peuples, de leurs passés
comme de leurs perspectives pour un avenir commun ! Voire être un encouragement à de
nouvelles perspectives de création culturelle dans des domaines non valorisés !
34 Rappelons que le Conseil de l’Europe porte une telle orientation interculturelle. Il a élaboré,
en janvier 2007, un Livre blanc sur le dialogue interculturel faisant suite à ses propres
recommandations aux historiens pour croiser leurs regards sur le passé. Un des premiers
résultats en a été un manuel d’histoire franco-allemand. D’où l’expression développée de
« multiperspectivité dans l’histoire ». Expression dont nous nous sommes inspiré pour faire
évoluer le traitement de l’information, notamment dans sa dimension internationale afin d’en
pointer les enjeux. La « multiperspectivité dans l’actualité » n’est pas dissociable du passé et
de ses représentations. C’est dire que la recherche a une voie largement tracée pour que l’on

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puisse progresser dans les savoirs réciproques sur les peuples et leurs cultures. L’Unesco avait
une avance comme rappelé. En 1981, elle avait produit un document ouvrant des perspectives
intitulé Valeurs et principes dans la communication entre cultures différentes21. Le faible écho
de celui-ci traduisit un problème de réception dans l’univers des médias et des instances-relais
au niveau des États membres. Certes, le contexte d’alors ne lui était plus favorable !
35 Personnellement, nous sommes de plus en plus porté sur une approche évolutionniste, non
exclusive, intégrant comparaisons et corrélations pour une compréhension la plus réaliste et
la plus juste ou équitable possible des comportements humains. Ceux-ci ne participent guère
d’une vie solitaire mais, bien au contraire, d’une vie sociale incluant des relations et inter-
relations multiples au sein desquelles les acteurs culturels et médiatiques sont de plus en
plus les parties prenantes — et souvent dominantes — sans toujours apprécier les tenants et
aboutissants de leurs propres choix. Y compris via les nouvelles technologies et les « réseaux
sociaux », dont leurs usages au sein des diasporas des minorités autochtones ou historiques.
36 Les débats entre chercheurs de disciplines et de cultures initiales diverses, ayant l’expérience
de contextes vécus et observés différents, mais animés d’une volonté de compréhension et
de confrontation constructive, ne peuvent qu’être utiles à l’esprit de la Convention. Des
spécialistes des sciences de l’information et de la communication, du droit international et
de ses applications nationales, linguistes, sociologues, démographes, historiens, économistes
etc., gagneraient à travailler ensemble. Ce fut la principale conclusion du 4e colloque sur le
sujet tenu à Strasbourg (14-16 février 2012).
37 Les aspects non directement concernés par la Convention ne sauraient être absents des débats
car de plus en plus affirmés. C’est dire que des pans de recherches pluridisciplinaires sont
ouverts, voire ré-ouverts au regard du passé, pour envisager l’avenir.

Bibliographie
Balima Serge et Mathien Michel (dir.), Médias de la diversité culturelle en Afrique. Entre traditions et
mondialisation (dir.), Bruxelles, Larcier-Bruylant, 2012.
Lenoble-Bart Annie et Mathien Michel (codir.), Les médias de la diversité culturelle dans les pays latins
d’Europe, Bruxelles, Bruylant, 2011.
Mathien Michel (dir.), Les médias de l’expression de la diversité culturelle. Un enjeu mondial (dir.),
Bruxelles, Larcier-Bruylant, 2013 (à paraître).
Morin Edgar et Le Moigne Jean-Louis, L’intelligence de la complexité, Paris, L’Harmattan, 1999.
Serafinova Danusa et Mathien Michel, L’expression médiatique de la diversité culturelle en Europe
centrale et orientale, Bruxelles, Larcier-Bruylant, 2013 (à paraître).
Théorêt Yves, David contre Goliath. La Convention sur la protection et la promotion de la diversité
culturelle de l’UNESCO, Montréal, Editions Hurtubise, 2008.

Notes
1 Commentaires du CDDH sur la Recommandation 1735 (2006) de l’Assemblée parlementaire du
Conseil de l’Europe sur le concept de « nation » adoptés à sa 65e réunion, 6-9 novembre 2007.
2 Dont celles faisant encore références de Francesco CAPOTORTI, Study on the Rights of Persons
Belonging to Ethnic, Religious and Linguistic Minorities, United Nations, New York, 1979, et reprises
dans L’Atlas des minorités, Hors-série, Le Monde-La Vie, Paris, 2011.
3 Edgar MORIN et Jean-Louis LE MOIGNE, L’intelligence de la complexité, L’Harmattan, Paris, 1999.
4 Le Premier Congrès mondial de la transdisciplinarité s’est tenu sous l’égide de l’Unesco à Arrabida, au
Portugal. Ouvert par le Président Mario Suarès lui-même. Il a produit, le 7 novembre 1994, une Charte
de la Transdisciplinarité encourageant la communication entre les savoirs. Nous avons été parmi ses
premiers signataires avec André Chouraqui, Olivier Costa de Beauregard, Gilbert Durand, Edgar Morin,
Basarab Nicolescu, Philippe Quéau etc. Cf. le site : http://nicol.club.fr/ciret/.
5 Joanna NOWICKI, Michaël OUSTINOFF et Serge PROULX, L’épreuve de la diversité culturelle,
Hermès n° 51. Ces appréciations épistémologiques sont développées et débattues tout en reconnaissant
la réalité de la diversité culturelle et de sa complexité face à l’avenir (cf. la première partie sur
« L’affrontement des théories »).

Revue française des sciences de l'information et de la communication, 2 | 2013


Diversité culturelle, minorités et médias. Réalité et perspectives 9

6 Déclaration conforme aux conclusions de la Conférence mondiale sur les politiques culturelles
(MONDIACULT, Mexico, 1982), de la Commission mondiale de la culture et du développement (Notre
diversité créatrice, 1995) et de la Conférence intergouvernementale de Stockholm de 1998.
7 Devenue Directive Services Médias Audiovisuels, dite SMA, en 2007, complétée en 2010 en faisant
référence précisément à la Convention de l’Unesco de 2005.
8 Mesures pour Encourager le Développement de l’Industrie Audiovisuelle ou MEDIA. L’Union
européenne en est ainsi à sa quatrième étape après MEDIA I (1991-1995), MEDIA II (1996-2000),
MEDIA III (2001-2006), MEDIA 2007 (2007-2013). Ce dernier est doté de 755 millions d’euros sur
la période.
9 L’Atlas des langues du monde en danger. Unesco, accès sur site propre.
10 Cf. Annie LENOBLE-BART et Michel MATHIEN (codir.), Les médias de la diversité culturelle
dans les pays latins d’Europe, Bruylant, Bruxelles, 2011. En particulier, l’article d’Isabelle Rigoni, Lara
Navarro et Eugénie Saitta, « Les minorités culturelles et linguistiques en Espagne, en France et en Italie »,
pp. 55-69, rend compte du travail réalisé par le Laboratoire MIGRINTER et de l’Université de Poitiers
dans le cadre du projet européen MINORITYMEDIA.
11 Notamment l’article 9 de la Convention–cadre pour la protection des minorités nationales qui porte
sur la liberté de communication des minorités dans leurs langues, leur accès aux médias (presse, radio,
télévision) et la création de leurs propres médias.
12 Serge Théophile BALIMA et Michel MATHIEN (sous la dir. de), Médias de la diversité culturelle en
Afrique. Entre traditions et mondialisation (sous la dir. de), Larcier-Bruylant, Bruxelles, 2012.
13 Extraits de sa synthèse du colloque d’Ouagadougou présentée à Bratislava, in Danusa SERAFINOVA
et Michel MATHIEN, L’expression médiatique de la diversité culturelle en Europe centrale et orientale,
Larcier-Bruylant, Bruxelles, à paraître en 2012.
14 Sur ce sujet peu traité, cf. les actes du colloque tenu à Oradea (Roumanie) du 11 au 14 octobre 2001,
réalisé par Ioan HORGA et Renaud DE LA BROSSE (sous la dir. de), Le rôle des médias et des nouvelles
technologies de l’information et de la communication dans la démocratisation des sociétés de l’Europe
centrale et orientale, Bruxelles, 2002 (publié par l’Institut International des Sciences Administratives
IISA).
15 Constat exprimé notamment lors de la journée organisée par l'Association des Internationalistes
présidée par Georges-Henri Soutou, « Place de l'Europe du Centre-Est dans l'Union européenne :
spécificités, apports, perspectives (18 mai 2011) ».
16 Cf. l’ouvrage original récent d’Olivier LOWCZYK, La fabrique de la paix. Du Comité d’études
à la Conférence de la paix. L’élaboration par la France des traités de la première guerre mondiale,
Economica, Paris, 2010 ; il permet de revenir sur un sujet sous-traité en lien avec des problèmes actuels.
17 Le Traité de Lausanne prévoyait pourtant la création d’un État autonome kurde au sud de l’Anatolie !
18 Unesco, Documentation française, Nouvelles éditions africaines, Paris, Dakar, 1980, 367 pages.
19 Groupe réunissant les « Pays en voie de développement » ou « Pays du Sud ».
20 Sur ce passé et son actualité, Cf. Michel MATHIEN, « L’actualité du NOMIC ou la récurrence d’un
débat international discret », in Annuaire français de relations internationales, vol. XII, Bruylant, La
Documentation française, Bruxelles, Paris, juin 2011, pp. 967-987 ; mais aussi Fabrice LEQUEUX et Yves
THEPAUT, «Trente ans de construction d’une dominance informationnelle et économique mondiale :
l’influence des majors en communication », idem, pp. 989-1006.
21 Études et documents d’information n° 85, Unesco, Paris, 1981.

Pour citer cet article

Référence électronique

Michel Mathien, « Diversité culturelle, minorités et médias. Réalité et perspectives », Revue française
des sciences de l'information et de la communication [En ligne], 2 | 2013, mis en ligne le 01 janvier
2013, consulté le 06 octobre 2014. URL : http://rfsic.revues.org/310

À propos de l’auteur
Michel Mathien
Michel Mathien, professeur de SIC au Centre universitaire d’enseignement du journalisme et à
l’Institut des Hautes Études Européennes de l’Université de Strasbourg, est titulaire de la Chaire
Unesco Pratiques journalistiques et médiatiques. Entre mondialisation et diversité culturelle depuis
2007.

Revue française des sciences de l'information et de la communication, 2 | 2013


Diversité culturelle, minorités et médias. Réalité et perspectives 10

Droits d’auteur
© SFSIC

Résumés

Tout en s’appuyant sur la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des


expressions culturelles de l’Unesco (2005) dans le contexte de la mondialisation sous ses
aspects économiques notamment, la problématique se situe dans l’évolution d’une réflexion
générale sur la reconnaissance des identités culturelles. La diversité culturelle, via l’usage des
médias généralistes, spécialisés ou appropriés, a des fondements historiques, linguistiques,
philosophiques, éthiques, sociologiques, politiques et économiques. Elle relève de la politique
intérieure de chaque État, quand elle ne devient pas une affaire internationale lors de crises
passées, actuelles ou à venir, ou de conflits armés. D’où l’importance du dialogue interculturel
à développer par les médias mais aussi par des recherches interdisciplinaires.

Cultural diversity, minorities and mass media


Based on the Unesco Convention on the Protection and Promotion of the Diversity of Cultural
Expressions (2005), the problematical takes part in the global context of mundialization, with
its economical aspects among others, and the questions about the cultural expressions and
identities. The cultural diversity, through the expressions offered by the media (mass media,
specific or proper), has many foundations in history, linguistics, philosophy, ethics, sociology,
politics and economics. The question belongs to the domestic policy of each State but it can
become a “foreign affair” in case of crisis, passed, actual and coming, or armed conflicts. So
we conclude about the cultural interaction, which the media could develop in the World, and
the opportunity to develop an interdisciplinary research.

Entrées d’index

Mots-clés : expression, diversité, identités culturelles, langues, médias, minorités,


NOMIC, Unesco
Keywords : cultural identities, diversity, expression, languages, mass media,
minorities, NWICO, Unesco

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