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[Reprenez au début de votre introduction les éléments biographiques que nous avons vus ensemble, ainsi
que la présentation de l’œuvre du philosophe.]
La pensée philosophique de Platon, incarnée par Socrate, repose sur une démarche pédagogique qui se
caractérise par la forme dialoguée, et par un raisonnement évoluant sur des oppositions : le thème de la mort qui est
abordé ici permet de mettre en valeur la croyance platonicienne en un monde des Idées.
I/ Le dualisme platonicien
La pensée platonicienne repose sur des antithèses qui permettent à l’interlocuteur de simplifier la
compréhension des concepts philosophiques.
2/ L’humain et le divin
Opposition de deux mondes :
― L’un, idéalisé et montré sous un jour mélioratif = le monde de l’âme = un monde semblable à elle (to omoion
auth, l. 45) = to aidev / qeion / aqanaton / fronimon, l. 46-47 (invisible / divin / immortel / sage) ≠
― L’autre, montré de manière péjorative = le monde du corps, monde des passions, des maux de l’humanité (kakwn
twn anqrwpeiwn, l. 49) : une autre énumération la dépeint : planhv / anoiav / agriw erwtwn, l. 48-49 (erreur /
folie / craintes / amours sauvages).
Socrate pratique la maïeutique : on le dit « accoucheur des esprits » car il cherche la vérité avec son
interlocuteur, en le questionnant dans un dialogue permanent.
1/ Les interrogatives
Socrate, face à Kebès l’interroge : par des interrogatives qui appellent une approbation, ou bien des interro-
négatives qui appellent une réponse positive.
Exomen ti para tauta legein ; ― ouk ecomen. , l. 8-10
H ou ; ― Nai. , l. 26-27
H ou (…) an eih ; ― pantapasi ge. , l. 42-44
Outw fwmen (…) h allwv ; ― outw nh Dia. , l. 52-53
La pensée du maître de philosophie se ponctue des interventions du disciple : le questionnement socratique
permet à la pensée de prendre le temps de la compréhension et d’évoluer simultanément dans les esprits de tous.
2/Le paradoxe
Socrate pousse parfois le raisonnement à son extrême, afin de faire apparaître des évidences. Il cherche à
démontrer que l’âme survit à la mort et se sert pour cela de l’exemple du corps. Sa démarche est paradoxale : si
même le corps peut survivre d’une certaine manière à la mort (cf. momifications égyptiennes), comment pourrait-on
envisager que l’âme ait disparu !
Par nature le corps est destiné à: nekron (…) w proshkei dialuesqai (se dissoudre) / diapiptein (se
désagréger) / diapneisqai (s’évaporer), l. 17-18
Paradoxe : en fait : epimenei / oligou olon menei amhxanon, l. 23 (il demeure prodigieusement
presqu’entier) ; paradoxe poussé à son comble quand il déclare que le corps est presqu’immortel (wv epov eipein
aqanata), l. 26.
Fin du raisonnement : donc, si le corps survit, l’âme ne peut disparaître : diapefushtai kai apolwlen, l.
33-34 (mon âme doit se dissiper à tous vents et périr ?), elle qui par nature n’est pas matérielle contrairement au
corps. (Corps = kai neura kai osta, nerfs et os, l. 25 // âme = gennaion, kaqaron, aidh, l. 29 noble, pure, invisible)
Des intensifs permettent de souligner la nature exceptionnelle de l’âme : h toiauth kai outw pefukuia, l.
32 (pourvue de telles qualités et d’une telle nature)
Pour Platon il existe un monde des Idées, qui est dit idéal. Notre monde n’en serait qu’une pâle copie (cf.
allégorie de la caverne). Dans la conception de la mort, notre corps, mortel, relèverait de ce monde-là, tandis que
l’âme appartiendrait au monde des Idées et serait destinée à y retourner une fois la mort survenue.
Conclusion : après avoir fait le bilan de votre étude vous pourrez évoquer la lecture chrétienne qui a été faite de
Platon. Cette religion monothéiste a repris à son compte le dualisme opposant le corps et l’âme pour bâtir un dogme
faisant du corps le lieu du péché, et de l’âme la partie immortelle de l’humain : incitant par là l’homme à adopter
une conduite morale afin que l’âme survive parmi les élus de Dieu, au Paradis, une fois le Jugement Dernier
intervenu. La citation l. 31 (« lieu où mon âme doit se rendre » an qeos qelh : si un dieu le veut, si dieu le veut) vient
corroborer cette lecture.