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FORMATION À L’ENNÉAGRAMME
MODULE 2
Module 2:
ORIGINES DE L’ENNÉAGRAMME, LE TRIANGLE
INTERNE, REVENIR À L’ENFANCE, ET LE TYPE 2
 Activité
Le module précédent vous a montré l’importance de l’observation pour résoudre des conflits
intérieurs. Nous vous proposons ici un premier exercice de méditation que vous pourrez
commencer à pratiquer quelques minutes par jour avant de le proposer aux personnes sollicitant
vos conseils.
Dans un espace calme et sans bruit, asseyez-vous en tailleur sur un coussin ou une chaise, dans une
position confortable dans laquelle vous n’aurez pas à bouger. Gardez le dos bien droit et fermez
doucement les yeux. Prenez une profonde inspiration ; en expirant, chassez les notions de passé et
de futur de votre corps et de votre esprit, de manière à ne vivre que l’instant présent.
Portez ensuite votre attention sur votre respiration, uniquement sur les va-et-vient de votre souffle
au niveau des narines. Si des pensées viennent vous interrompre dans cette observation, acceptez-
les et regardez-les de manière détachée. Revenez toujours à l’observation du souffle au niveau des
narines. Faites d’abord cet exercice pendant cinq minutes. Puis, si vous le pouvez, augmentez le
temps de méditation tous les jours pour arriver à 30 minutes ou davantage si vous le pouvez.
Notez vos remarques et observations sur votre comportement dans cette méditation. Cet exercice
pourra constituer la base de la seconde étape du travail de l’ennéagramme, la première étant
l’identification du type. Vous pourrez proposer cet exercice d’observation pour commencer avant
d’inviter vos clients à faire de même avec leur type, leur compulsion, leur rage... L’observation est la
clé du changement, car elle permet d’arriver à une prise de conscience profonde.
Les origines de l’ennéagramme

 L’Odyssée d’Homère et les neuf étapes du voyage initiatique
Pour revenir aux origines de l’ennéagramme dans les textes et traditions les plus anciens dont nous
disposons, nous partirons du tout premier texte écrit de la civilisation occidentale, et par
conséquent fondateur à plus d’un titre : L’Odyssée d’Homère.
En revenant au tout premier texte littéraire écrit au VIIIe siècle avant Jésus-Christ à partir d’un récit
oral, celui des aèdes qui narraient les histoires en chantant, il s’agit de vous montrer comment
l’organisation des neuf personnalités de l’ennéagramme se dissimule derrière des sources
nombreuses et très diverses.
Dans L’Odyssée d’Homère, Ulysse, vainqueur de la Guerre de Troie, prend un bateau pour revenir
chez lui, sur l’île d’Ithaque. Seulement, il va errer pendant sept années et rencontrer toutes sortes
d’incidents et d’obstacles qui vont faire de son voyage un parcours initiatique.
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Dans son livre Travel with Odysseus, Michael J. Goldberg fait le parallèle entre la construction des
deux livres d’Homère, L’Iliade, qui relate la Guerre de Troie, et L’Odyssée et les neufs points de
l’ennéagramme. En effet, les neuf étapes symboliques du voyage d’Ulysse correspondent aux neuf
types de l’ennéagramme et aux neuf personnages qu’il rencontre :
Les Phéaciens représentent un peuple qui va avoir à cœur de ramener Ulysse chez lui, car tel
devrait être l’ordre des choses, ce qui correspond à l’exigence de perfection du type 1.
Calypso est la déesse ou plutôt la nymphe qui va aider Ulysse et lui proposer l’immoralité. On
parlera alors d’une personne au service de l’Autre comme dans le type 2.
Charybde et Scylla représentent un passage délicat dans le voyage nécessitant une aptitude de
héros, digne du type 3 qui cherche la victoire.
La descente dans l’Hadès (ou les Enfers) est l’épisode du récit qui va faire ressurgir toute la
mélancolie et les regrets de la vie qui pourraient être exprimés par un type 4.
Circée est la sorcière qui va proposer à Ulysse la connaissance qui lui manque pour poursuivre
son voyage, pareille au type 5.
Les Lestrygons accueillent Ulysse par une attaque de flèches par crainte du danger ainsi que le
ferait un type 6.
Éole est le maître d’une île où l’on célèbre les plaisirs avec la nourriture et la musique comme
aime le faire le type 7.
Les Cyclopes sont tels des géants puissants n’éprouvant aucune culpabilité ou honte comme le
ferait un type 8.
Les Lotophages (mangeurs de lotus) éprouvent des difficultés avec les changements, préférant
suivre les courants chauds, ce qui fait penser au type 9 et sa quête d’harmonie.
 Pythagore
L’appréhension et toute la compréhension de l’ennéagramme vous parviendront grâce à
l’exploration historique et philosophique de ses origines et de ses traces.
Si l’ennéagramme n’arrive dans la culture occidentale qu’à la fin du XXe siècle, au moment où paraît
le premier livre sur le sujet, il est pourtant présent depuis des milliers d’années.
Dans les prochains modules nous verrons comment Gurdjieff faisait remonter l’ennéagramme aux
pratiques de la secte Sarmouni et de son école ésotérique, apparemment fondée vers 2500 avant
Jésus-Christ à Babylone, selon ce qu’il aurait lu dans un ancien livre en arménien. Cette source
n’ayant jamais été vérifiée, nous attribuerons l’origine de l’ennéagramme à celui que nous
considérons comme le père de la psychologie dans notre culture occidentale : Pythagore.
Philosophe, mathématicien et réformateur religieux de l’Antiquité grecque, Pythagore serait né
vers 580 avant J.-C. et mort vers 495 avant J.-C. À cette époque, et contrairement à la nôtre, les
sphères des sciences, de la religion et de la psychologie humaine étaient étroitement liées.
En étudiant les différentes religions de son époque, Pythagore décide de créer une école à Crotone,
l’école pythagoricienne, qui entraîne la fondation de nombreuses autres communautés dans toute
la région, où il est question de développement psychologique et spirituel. On ne trouve avec
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Pythagore aucune trace écrite non plus de son enseignement, seulement des témoignages dans les
écrits des autres et des historiens. L’éducation proposée dans son école devait mener à
l’accomplissement de l’être grâce aux facultés d’écoute intérieure.
À l’école de Pythagore, les élèves devaient maîtriser toutes les sphères de l’être, le corps, le mental
et les émotions, grâce à un enseignement à la fois des mathématiques, de la musique, de
l’astronomie, de la philosophie... Dans cette optique, le principal but de l’enseignement était de
« vaincre les passions », point commun de toutes les variantes de l’ennéagramme.
L’école de Pythagore insistait alors sur les travaux d’écoute, de méditation et d’attention en même
temps qu’elle mêlait et reliait les différentes matières pour que la logique et la raison soient
empruntes de conscience. Ainsi, la finalité était d’arriver à une harmonie de l’être avec l’univers.
Comme tout enseignement de tradition orale avait coutume de se faire pendant des milliers
d’années, la démarche pédagogique de l’école de Pythagore passe par des énigmes et des symboles
tout comme étaient formulés les oracles de Delphes. L’enseignement de Pythagore part de figures
géométriques qui permettent de figurer un parcours non seulement d’apprentissage, mais aussi
initiatique de sagesse.
Pythagore est ainsi connu pour les 10 figures géométriques dont il se servait et que l’on appelle les
10 sceaux de Pythagore. Dans cette symbolique des chiffres, 10 serait le nombre des dieux. Les
chiffres 1 à 9 vont ainsi correspondre, selon Pythagore, aux neuf muses qui symbolisent les 9
énergies, mais aussi les 9 facettes de l’être humain. Les 10 sceaux de Pythagore semblent
appartenir à ce type de langage codé particulier et accessible aux initiés qui permettra de préserver
la dimension sacrée de cette Vérité de l’univers et de l’être.
Ainsi en est-il des premières traces de l’ennéagramme dans notre culture occidentale : il sert d’outil
pédagogique en même temps qu’il permet un parcours de l’individu à partir du chiffre 9,
rapprochant les grandes lois de l’univers de celles de l’être.
Une fois Pythagore disparu, son enseignement va se perpétuer grâce à ses disciples, les
pythagoriciens, qui influenceront beaucoup la vie religieuse de la région et notamment les premiers
moines chrétiens qui développeront aussi ce système à neuf points.
Notons au passage que Jean-Philippe Vidal, dans son livre sur l’ennéagramme, signale également un
rapprochement avec un passage de De la brièveté de la vie où Sénèque, auteur du Ier siècle après
Jésus-Christ, décrit neuf personnalités qui annoncent déjà l’idée des péchés capitaux, mais qui
correspondent surtout parfaitement aux types de l’ennéagramme. Même si le schéma n’est encore
inscrit nulle part, il semble donc bien que la tradition orale comprenne, dès cette époque, cette
répartition en neuf personnalités.
 Activité
Vous trouverez ci-après le texte original de Sénèque dont parle Jean-Philippe Vidal. Essayez de faire
correspondre chaque phrase, et le point faible qu’il énonce, à un des neuf points de l’ennéagramme
(et donc à un des types) :
« Mais l’un est dominé par une insatiable avarice ;
l’autre s’applique laborieusement à des travaux frivoles ;
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un autre se plonge dans le vin ;
un autre s’endort dans l’inertie ;
un autre nourrit une ambition toujours soumise aux jugements d’autrui ;
un autre témérairement passionné pour le négoce est poussé par l’espoir du
gain sur toutes les terres, par toutes les mers ;
quelques-uns, tourmentés de l’ardeur des combats, ne sont jamais sans être occupés ou du
soin de mettre les autres en péril, ou de la crainte d’y tomber eux-mêmes.
On en voit qui, dévoués à d’illustres ingrats, se consument dans une servitude volontaire.
Plusieurs convoitent la fortune d’autrui ou maudissent leur destinée. »
(Proposition de réponses : a) type 5, b) type 1, c) type 7 ; d) type 9 ; e) type 6 ; f) type 3 ; g) type 8 ;
h) type 2 ; i) type 4.)
 Les Pères du désert, Évagre le Pontique et les sept péchés capitaux
Les Pères du désert représentent des membres du clergé régulier, ou séculier, au IIIe et IVe siècle
après Jésus-Christ. Hommes et femmes, la plupart moines, vivent en Égypte en ermites ou en
communautés. Similaire aux attitudes des pythagoriciens, les Pères du désert vont pratiquer
l’ascèse pour trouver la Vérité au fond d’eux-mêmes. Ils sont à l’origine de la distinction des sept
péchés capitaux qui constitueront la base du système de l’ennéagramme grâce à ce que va en écrire
l’un d’entre eux : Évagre le Pointique (345-399).
Ce théologien grec va devenir une figure dominante et exemplaire des Pères du désert, surtout
parce qu’il sera le premier à écrire cette expérience, notamment dans les textes intitulés Praktikos
et les Chapitres sur la Prière. Dans ces écrits, on trouve un symbole similaire à celui de
l’ennéagramme contenant un cercle, un triangle interne et un hexagone.
On trouve aussi la liste de ce que les pères appellent « les huit pensées diaboliques » qui
deviendront, avec Grégoire le Grand, les sept péchés capitaux de la religion chrétienne. Pour lui, ce
sont les huit « logismoï », c’est-à-dire des attitudes nous empêchant d’être nous-mêmes, qui vont
expliquer les différents comportements :
La colère qui correspond au type 1
L’orgueil qui correspond au type 2
La vanité qui correspond au type 3
La mélancolie (appelée alors « acédie » et l’envie) qui correspond au type 4
L’avarice qui correspond au type 5
La peur qui correspond au type 6
La gourmandise qui correspond au type 7
La luxure qui correspond au type 8
La paresse qui correspond au type 9
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Module 2:
La mélancolie et l’orgueil sont les deux « péchés » ajoutés par le système de l’ennéagramme à la
liste actuelle des sept péchés capitaux. Cette liste sera aussi appelée la liste des neuf passions de
l’ennéagramme qui le relie à une notion spirituelle : ces passions sont en effet celles qui
contribuent à la « chute » de l’homme passant du monde spirituel, du paradis, au monde matériel.
Nous pourrions aussi faire le parallèle avec la constitution de l’ego. Ces passions marqueront ainsi
par exemple « une habitude névrotique qui s’est développée pendant l’enfance », en même temps
qu’elles pourront rappeler notre véritable essence.
Avant qu’il ne soit relié au soufisme et à Gurdjieff, l’ennéagramme se retrouve donc déjà dans ces
exemples anciens de méditation et de psychologie contemplative et aura donc toujours un lien
essentiel avec la religion, les mathématiques et la connaissance de soi-même.
 Activité
Pour vous aider à retenir les liens entre les sept (devenus neufs) péchés capitaux et les points de
l’ennéagramme, reproduisez le dessin du cercle sur une feuille ou une fiche en y apposant chacune
des passions selon le type auquel elle correspond. Commencez à relier chaque point à la passion et
la vertu qui lui sont associées.
Le triangle interne de l’ennéagramme

Nous avons évoqué les trois formes géométriques et le fait qu’un triangle interne se trouve dans le
cercle de l’ennéagramme. Ce cercle va permettre de comprendre ce que les théoriciens du système
qualifient de « centres ». Chaque individu possède ces trois centres, mais chacun va aussi avoir une
préférence pour l’un d’entre eux.
Ces trois centres désignés par les pointes du triangle interne sont :
Le centre instinctif (actif)
Le centre émotionnel (ressenti)
Le centre mental (pensée)
Cette distinction se retrouve dans ce qu’il nous reste de l’enseignement de Gurdjieff. Dans ses cours
sur un « christianisme ésotérique » d’inspirations soufie, il va, dès 1924, communiquer que chaque
personne dispose de trois centres : le physique situé dans le ventre (kath), l’émotionnel situé dans
le cœur (oth) et le mental situé dans la tête (chemin).
Il expliquera que l’endormissement « spirituel » des gens viendra principalement du déséquilibre
entre ces trois centres et proposera des remèdes à partir de danse et d’exercices pour ramener
l’équilibre entre les trois centres.
Lors de l’évaluation initiale (le terme « diagnostic » est réservé aux professionnels), il est déjà
possible d’envisager chaque personne selon sa première réaction dans une situation. L’un ira
directement dans l’action, l’autre dans les sensations et le ressenti de la situation et la dernière
aura le réflexe premier de penser et de réfléchir.
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Ces trois centres vont gérer chacun trois types du cercle. Le centre instinctif va concerner les types
8, 9 et 1 ; le centre émotionnel les types 2, 4 et 3 ; le centre mental les types 5, 7 et 6. Il sera ensuite
possible de faire des distinctions à l’intérieur de chacun des centres.
Des 3 types qui aiment l’instinct : le 8 va utiliser le centre instinctif dans le monde extérieur
(impact de son action sur le monde extérieur) ; le 1 au contraire veut un impact sur le monde
intérieur ; le 9 rêve d’avoir un impact dans les mondes extérieurs et intérieurs.
Des 3 types qui aiment l’émotionnel : le 2 utilise son centre émotionnel pour comprendre le
monde extérieur ; pour le 4 il se vit à l’intérieur de lui-même ; le 3 veut faire les deux en même
temps avec succès.
Des 3 types qui aiment le mental : le 5 s’oriente vers l’extérieur pour comprendre le monde du
dehors ; le 7 utilise le mental pour comprendre son monde intérieur ; le 6 voudrait faire les deux
en même temps avec succès ou échec.
Une conscience approfondie de l’équilibre entre les centres permettra à l’individu de se concentrer
sur un centre ou un autre pour entamer un processus de transformation.
Conseiller avec l’ennéagramme

Homme vient vous voir car il souffre de ne pas pouvoir réagir sans étudier toutes les solutions
possibles. Son épouse, et ses enfants, lui disent souvent qu’il est froid et qu’il n’a pas de cœur. Il
réplique qu’il n’a pas envie que tout le monde se mêle de ses affaires. Il avoue qu’il sent bien que,
même s’il a des défauts, il est imbattable pour analyser les situations et régler les problèmes. Il ne
parvient pas à changer de comportement et se demande comment faire pour ne pas avoir à subir
toutes ces difficultés avec sa famille et se faire comprendre. Qu’allez-vous lui dire et lui conseiller ?
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 Éléments de réponse
Il semble ici qu’un des centres soit trop développé par rapport aux autres, et c’est celui du mental
de toute évidence. Vous allez donc travailler pour rééquilibrer les trois centres en vous appuyant
sur le type de la personne. Son attitude semble avoir un lien avec le type 5 qui observe le monde
extérieur pour garder son intériorité intacte, et surtout ne pas risquer de mettre en péril son espace
vital qu’il pense toujours menacé. Vous pourrez lui proposer de choisir à quel profil il se sent
appartenir en lui définissant sommairement les 9 types. Il faudra l’amener à voir qu’il est sans
doute de type 5. Ensuite, vous pourrez lui proposer d’observer ses réactions. Pour ce type lié au
centre du mental, il s’agira aussi de suggérer des exercices de méditation par exemple pour revenir
au moment présent, comme celui proposé au début de ce module. Il s’agira de revenir aux
sensations corporelles pour éviter d’avoir toujours recours à la pensée et la réflexion qui
l’empêchent de vivre ses émotions et sans doute d’agir comme bon lui semble en harmonie avec
son entourage.)
L’ennéagramme et le retour à l’enfance

Nous avons évoqué à propos du type 1 l’importance du retour à l’enfance, ou tout du moins la
manière dont des évènements, abus ou contextes de l’enfance, expliqueront le développement
d’un type dominant plutôt qu’un autre. Si l’on suit les raisonnements d’Helen Palmer, et même de
Sandra Maítri, on part de l’idée qu’au moment de la naissance, l’être possède toutes les facettes en
équilibre.
C’est peu à peu dans la formation de l’individu, et par conséquent de l’ego, que vont se détacher les
neuf parties de l’être et que l’une va prendre le dessus sur les autres. Le moment de la
confrontation au monde est décisif pour chacun, amenant à développer une stratégie de réponse à
l’environnement propre à l’individu, avec ses difficultés et ses talents. Cette stratégie récurrente va
structurer ce que nous appelons notre personnalité.
On remarque ainsi qu’à l’âge adulte, l’attitude est souvent figée, définie et veille à bien garder les
méthodes de protection pour rassurer l’ego face aux inconvénients et obstacles qui pourraient se
présenter. Cette surprotection empêche ainsi chaque être de développer tout le potentiel dont il
est capable. Certaines théories parlent même, et c’était l’avis des pythagoriciens, d’un très faible
pourcentage de nos talents exploités.
Prenons l’exemple d’un enfant qui a eu l’impression, d’une manière ou d’une autre, que les autres
envahissaient son monde. La réaction à ce sentiment d’invasion dans l’espace intérieur va être celle
d’une protection, et parfois d’une fermeture. Ainsi cet enfant à l’âge adulte mettra de la distance
avec les autres, cherchera à développer son monde intérieur plutôt que le contact avec l’extérieur,
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à devenir autonome le plus rapidement possible et à apprendre à bien comprendre le monde
autour de lui afin d’éviter tous ses dangers.
Il s’agit d’une description de certains traits du type 5 qui se montre indépendant, autonome, qui
veille à bien garder son espace vital, qui peut analyser l’extérieur et avoir une compréhension large
plutôt que de participer à la vie en société. Nous verrons que ce type est justement appelé
« L’Observateur » pour mettre en évidence sa mise à distance par rapport aux autres qu’il vit
comme une distance de sécurité héritée de l’enfance.
Ainsi le type est à lire et à comprendre comme une stratégie de survie et le travail de
l’ennéagramme consistera donc à revenir à ce qui a contribué à instaurer ces mécanismes. Ce
seront autant de clés pour aider à sortir des automatismes potentiellement problématiques. Mais
avant d’y revenir en détail, voyons à quel enfant correspond chacun des 9 types.
 Le type 1
L’enfant a été critiqué ou s’est retrouvé en situations d’humiliation, ce qui va générer un manque
de confiance et des doutes quant à sa propre valeur. Il y aura eu aussi certainement une absence de
récompense et de valorisation dans les situations où « il a bien fait ». En réponse à cela, il va
développer des principes, des normes et des règles ainsi qu’un sens de la responsabilité très
précoce.
Il se pourrait qu’il remplace ainsi pour lui-même la figure du Père, qui ne lui aura pas apporté la
reconnaissance qu’il cherchait, en se positionnant en juge délimitant les règles à suivre, se
punissant et se jugeant. Il préfèrera ne rien faire plutôt que faire une erreur, de peur de la critique
dont il a le souvenir.
 Le type 2
Avec une capacité hors du commun pour ressentir les choses, l’enfant aura développé très tôt une
forte sensibilité émotionnelle. Il sera capable de ressentir quels sont les besoins des autres. Mais
cette qualité le mènera souvent à souffrir des abus inconscients des parents (dépression,
souffrance, stress...) jusqu’à ce qu’il ne s’occupe que des besoins des autres plutôt que des siens. En
outre, l’enfant pensera que la logique est de donner de soi pour recevoir, et l’amour se gagne dans
ce genre de service.
On trouvera des cas de personnes s’occupant de la fratrie, ou même de parents, dès le plus jeune
âge. Ce sera le cas par exemple d’une jeune fille qui prendra le rôle de l’épouse auprès d’un père
dépressif si sa mère n’est pas aussi sensible qu’elle. L’atmosphère familiale mènera l’enfant à voir
comme une priorité le fait de « faire plaisir aux autres ».
 Le type 3
L’enfant aura été fortement valorisé pour ses réussites, mais pas pour lui-même. L’accent étant mis
sur ses actes, il souffrira intérieurement qu’on ne reconnaisse pas ses sensations, mais qu’on vante
partout sa réussite. On aura affaire ici au cas de l’enfant qui est le « héros de la famille ». On
reconnaît aisément ce cas chez l’écrivain Romain Gary transformé très jeune en héros en devenir
dans son livre autobiographique La Promesse de l’aube.
Sa mère ne cessait en effet de crier haut et fort que son fils serait ambassadeur de France et un
grand écrivain, ce qu’il réalisa par la suite. Derrière tout cela, l’enfant qui développera le type 3 est
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investi de la mission de « sauver » le reste de la famille, et de résoudre d’anciennes blessures qui
auraient fait souffrir les membres de la famille.
 Le type 4
L’enfant a vécu une situation d’abandon après avoir été aimé. Ainsi, un véritable amour maternel et
paternel a pu avoir lieu pendant un temps avant de s’estomper, ce qui va laisser à l’enfant le
souvenir et le traumatisme d’une rupture ou d’une coupure à laquelle il n’y a pour lui aucun
remède. En réaction, il justifiera cet abandon en développant la croyance qu’il est fautif et
coupable.
Il aura l’impression que quelque chose lui manque. Il sera très sensible à la beauté, mais n’aura
jamais été reconnu pour ses qualités et pourra développer même le fantasme qu’il n’est pas
l’enfant de ses parents, mais un enfant adopté qui a quelque chose de mauvais en lui.
 Le type 5
La souffrance première de l’enfance de type 5 est celle de l’insécurité et d’un sentiment que le
monde extérieur envahit le monde intérieur. Ce pourra être le cas des familles nombreuses, ou bien
de toutes les intrusions possibles avec un entourage en forte demande d’attention et d’émotions.
L’enfant vit le danger d’être toujours envahi par les autres.
À cause de l’absence totale d’émotion qu’il aura connue, il aura l’idée d’un monde où il vaut mieux
ne rien avoir, rester dans l’intimité, se garder d’interagir avec les autres et surtout bien savoir tout
ce qui se passe au-dehors pour garder le contrôle.
 Le type 6
L’enfant a connu une peur très précoce, probablement au moment du sevrage avec sa mère avec
qui il était en fusion, et à défaut de trouver la sécurité rassurante auprès du père à la suite de cette
séparation. Dans le cas d’une mère trop protectrice, une fusion se sera produite avec les peurs de la
mère qui perçoit le monde comme dangereux pour son enfant.
Le type 6 développera ainsi une forme de vigilance accrue et permanente, une sorte de paranoïa
même dans les cas les plus extrêmes puisqu’il pense qu’il est impossible de faire confiance au père,
qui aura pu être absent, imprévisible... Sa méfiance permanente l’amènera à être très prévoyant,
voire un peu trop.
 Le type 7
L’enfant 7 aura sans doute vécu une coupure très tôt avec sa mère pour une raison ou une autre
(sevrage précoce, autre enfant...). Ce seront des enfants pour qui tous les objets propres à remplacer
la mère, comme le doudou ou une peluche, servira à combler la douleur de la frustration.
Il a le sentiment que les autres ne peuvent pas lui donner ce dont il a besoin et qu’il ne pourra
trouver du réconfort et de quoi se satisfaire que par lui-même et en étant justement déconnecté
des autres. Une fois adulte, il cherchera à se « materner » dans les plaisirs, à chercher toujours
ailleurs sa satisfaction sans être rassasié.
 Le type 8
La logique montrée à l’enfant qui développera le type 8 est souvent celle de la loi du plus fort. Il
pourra avoir connu des abus de pouvoir de la part de ses parents. L’enfant sentira qu’il a besoin
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d’être adulte très rapidement pour ne plus souffrir d’un entourage qui pourrait être dangereux. On
trouve une maturité précoce pouvant être due à une trahison (oublié à l’école...) et qui va pousser
l’enfant à ne plus jamais être faible ou vulnérable.
 Le type 9
L’enfant va avoir très tôt l’impression qu’il ne faut pas déranger l’entourage familial, qu’il faut
choisir entre soi et les autres. Il éprouve un dilemme entre ses propres désirs et ceux de la famille. Il
n’a pas l’impression d’être digne d’être aimé et va développer une sorte de logique d’oubli de soi
pour ne pas déstabiliser l’harmonie familiale. Ce sont souvent des enfants qui connaissent une
enfance heureuse.
 Activité
Essayez de voir dans quelle situation d’enfance vous vous situez. Il est possible que plusieurs cas
vous parlent, notez-les avec des exemples d’épisodes ou de sentiment que vous avez connu ou
dont vous vous souvenez dans votre enfance. Vous verrez bientôt que si vous êtes d’un type, vous
avez aussi l’influence des autres types qui vont rendre votre profil de personnalité complet et
donner les pistes à travailler.
Exercices pratiques avec l’ennéagramme

Avant de reprendre en détail tout ce qui vous sera possible de faire avec l’ennéagramme et même
d’aller plus loin, revenons sur quelques idées générales que vous pourrez commencer à mettre en
pratique petit à petit.
 Récapitulatif des grands principes vus jusqu’ici
À ce moment de la formation, vous êtes capable d’expliquer à une autre personne ce qu’est
l’ennéagramme et quelles sont ses origines. Voici en résumé ce que vous pourrez lui dire :
L’ennéagramme est une méthode permettant de prendre conscience de sa personnalité (et des
structures de l’ego) pour résoudre toute sorte de problèmes par rapport à soi, mais aussi dans
son rapport aux autres.
L’origine de l’ennéagramme est très ancienne et cherche à relier toutes les parties de l’être
humain (physique, émotionnel, mental et spirituel) en présentant une méthode universelle
utilisée par tous et depuis toujours.
Chaque individu est constitué de plusieurs facettes pouvant être associées aux neuf points
distincts de l’ennéagramme qui désigneront les qualités, les défauts, les habitudes...
L’une des neuf facettes va dominer chez un individu, souvent teintée des autres (comme nous le
verrons bientôt).
Cette facette pourra se révéler être autant une passion qu’une vertu, mais surtout une clé
d’évolution et de prise de conscience.
Chaque personne choisira de garder cette personnalité fixe ou de la travailler pour se libérer
d’automatismes qui l’empêchent de vivre librement.
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Module 2:
La personnalité et tout le système de valeurs d’un individu dépendent des expériences de
l’enfance.
L’enfant développe un type comme stratégie de survie au fur et à mesure qu’il grandit et qu’il
connait des expériences en se confrontant aux autres et à lui-même.
Le triangle interne peut aider à comprendre les trois centres d’un individu (instinctif, émotionnel
et mental) en même temps qu’il permettra de revenir sur les étapes constitutives de l’ego.
Reconnaître à quel type on appartient et commencer les exercices d’observation pour amorcer
un processus de conversion, de transformation et de changement de l’ego pour aller vers sa
nature profonde.
 Activité
Pour vérifier que vous êtes capable d’expliquer à une tierce personne ce qu’est l’ennéagramme et
d’où il vient, entrainez-vous avec votre entourage lorsqu’il vous demande ce que vous faites en ce
moment. Notez avec vos propres mots, la phrase que vous diriez en premier, puis les 2 ou 3 autres
phrases suivantes pour présenter la méthode de manière succincte. Retenez les pour expliquer aux
personnes qui vous contactent ce qu’elles pourront tirer de votre pratique.
 Observation de soi
La pratique de l’ennéagramme permet une transformation grâce à une forme de méditation et
l’observation de soi-même. Rappelons que le but principal de l’ennéagramme est de pouvoir
revenir à une certaine liberté dans sa personnalité, grâce à trois étapes :
Une étape de reconnexion au corps qui va permettre de revenir au présent puisque c’est la
partie de l’être qui est toujours dans l’ici et maintenant, à l’inverse du mental et de
l’émotionnel.
Une étape d’exploration des différents aspects de la réalité, en revenant aux autres manières de
voir le réel, pour reprendre contact avec les aspects et les alternatives ignorées.
Une étape de lâcher prise face aux différentes attitudes possibles et aux automatismes utilisés
jusque-là.
Tous les exercices proposés dans la formation, à commencer par le premier de ce module, vont
chercher à vous guider dans ces étapes. La plus grande difficulté sera de revenir au moment
présent (et au corps) en développant la capacité permanente à s’observer soi-même. À vous de
pratiquer, puis de conseiller après en avoir fait l’expérience, toutes sortes de techniques pour
arriver à cette position d’observateur.
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Module 2:
 Activité
Pour vous initier au développement de cette capacité à s’observer, vous allez pratiquer la révision
quotidienne de vos journées. En vous asseyant avant d’aller au lit, ou dans votre lit, revoyez une à
une toutes les étapes de votre journée en commençant par la fin. À chaque étape, essayez de voir
quelles ont été vos réactions à telle ou telle situation. Évaluez si vous vous êtes senti libre ou sous
l’influence de quelqu’un ou d’un mécanisme que vous auriez identifié. Faites ce travail tous les
jours pendant au moins une semaine en prenant des notes. À la fin de la semaine, relisez vos notes
et commencez à voir ce qui pourrait se dégager de votre observation.

Une jeune femme vient vous voir pour vous parler de ses peurs et du fait qu’elle ne parvienne pas à
comprendre pourquoi certaines situations la plongent dans des crises qu’elle qualifierait presque de
paranoïa. Elle vous avoue avoir fait quelques expériences thérapeutiques, avec l’homéopathie,
l’aromathérapie et l’hypnose, qui n’ont pas réussi à identifier d’où venaient ces problèmes. Elle
aimerait savoir comment l’ennéagramme pourrait l’aider. Qu’allez-vous lui dire ?
Vous pourrez commencer par lui expliquer ce qu’est l’ennéagramme en reprenant la définition que
vous aurez formulée et en l’adaptant à la demande de la jeune fille. Puis, vous pourrez lui poser des
questions sur son enfance et le contexte dans lequel elle a grandi et vécu son rapport à sa mère et
son père. Il sera sans doute évident ici qu’elle n’a pas connu de figure rassurante autour d’elle, ce
qui l’aura poussée à imaginer toute sorte de choses, et même les pires. Elle aura eu peut-être une
mère ultra-protectrice, lui enseignant que le monde extérieur n’est que danger. Donnez-lui ensuite
une idée des différents types de l’ennéagramme et proposez-lui de deviner à quel type elle
appartiendrait à partir de vos descriptions. Le but est qu’elle arrive elle-même à trouver qu’elle
appartient au type 6. À partir de cette identification, proposez-lui les deux exercices d’observation,
celui de la méditation par la respiration donnée au début du module, puis celui du résumé
quotidien de la journée. Proposez-lui de se concentrer sur ses peurs, de les observer avec le plus de
recul possible en revenant à sa respiration et en notant tout ce qui survient comme si elle était un
observateur extérieur qui ne réagit pas. Au bout d’une semaine, reprenez un rendez-vous pour
travailler sur les solutions à apporter à la suite de ses observations.
12
Module 2:
Le type 2 est aussi appelé « L’Altruiste »
 Mots-clés de ce que le 2 apprécie et ses grandes qualités
Rendre service, écouter, protéger, voir les besoins des autres (mais pas les autres), chaleureux,
attentionné, est là quand les autres ont besoin de lui, réconforter, assister, faire primer le
relationnel, donner des conseils, plaire, faire des cadeaux, encourager, une intuition au-dessus de la
moyenne, s’oublier...
 En revanche, il n’aime pas
Avoir à dire « non », la solitude, sentir que les autres n’ont pas besoin de lui, attendre, ne pas
participer au groupe, déplaire, se sentir inutile, il ne sait pas exprimer ses envies...
 Sa problématique de l’enfance
L’enfant de type 2 n’a pas été aimé pour ce qu’il était. On l’a aimé parce qu’il faisait plaisir. Les
actions du type 2 sont souvent motivées par le besoin d’être aimé, ce qui pourra poser problème
dans certaines situations. Dans l’enfance, il aurait obtenu la sécurité et ce qu’il voulait à condition
de s’occuper des besoins des autres. Le type 2 dira qu’il agit ainsi ou donne ceci ou cela dans le but
d’être aimé, bref il donne pour recevoir.
La plupart du temps, il va s’occuper des besoins des autres plutôt que des siens, et ainsi consacrer
ou sacrifier toute son énergie au détriment de sa propose santé. S’il a l’impression d’être utilisé par
les autres, il aura du mal à voir que c’est lui qui a, inconsciemment, crée cette situation de
déséquilibre. Car le 2 a besoin de sentir qu’on a besoin de lui, il a besoin de sentir l’approbation des
autres et qu’il plait à tout le monde.
 Manifestations du déséquilibre
Le type 2 manifestera des déséquilibres en lien avec les questions de dépendance et
d’indépendance, mais aussi de séduction car ils ne supportent pas de ne pas être aimé. Il
rencontrera souvent des problèmes liés à l’orgueil qui ressortira dans des situations difficiles et
auquel il répondra par une humilité parfois exagérée.
Ayant développé une certaine sensibilité pour deviner les sentiments des autres, ils pourront
souffrir de leur trop grande émotivité ou sensibilité se caractérisant par des problèmes de
migraines, d’asthme et de toute sorte d’autres maux liés au refoulement de leurs besoins.
Dans la plupart des cas, le type 2 aura un problème avec son « moi » et se sera trop dévoué aux
autres pour être en mesure de se considérer lui-même. L’entourage pourra se plaindre d’avoir
affaire à une manipulation. Le type 2 ne cessera aussi de se soucier de la santé et des émotions,
sans prendre en compte les autres centres. On leur reprochera leur excès de protection (la mama
italienne), leur côté étouffant, etc.
 Solutions pour évoluer
Plusieurs pistes sont à explorer pour lui permettre d’évoluer :
Mettre en valeur les situations où il ne donne pas, ou en tout cas où il ne donne pas pour
recevoir
13
Module 2:
Parler au nom de ses besoins et pour lui-même (exprimer ses envies)
Faire la différence entre ses propres désirs et ceux des autres
Avoir conscience des techniques de séduction qu’il met en place, mais aussi à son intention
(inconsciente) de manipuler les autres pour qu’ils l’apprécient
En donnant à l’autre une vraie valeur, et non pas seulement celle de servir à conforter le « moi »
en souffrance
Observer que souvent les compliments ou les flatteries et toutes formes de séduction
s’accompagnent de montées d’angoisse
En rééquilibrant plutôt les centres instinctifs et mentaux plutôt que d’entretenir un centre
émotionnel trop développé
En acceptant d’envisager une « mauvaise » image de soi
En exprimant la colère qui aura le mérite de montrer la justesse des besoins non satisfaits
Reconnaître la blessure originelle de l’amour-propre
Apprendre à dire « non »
S’occuper seul, prendre soin de soi et trouver des satisfactions dans la solitude
Se faire plaisir sans avoir à plaire (activité artistique, etc.)
...
 Mises en garde
Pendant la période de prise de conscience et de changement du type 2, diverses réactions
pourraient survenir et il s’agit de le rassurer :
Devenir quelqu’un d’autre avec une image qui plaise davantage à l’ego
Arriver à une confusion entre tous les multiples « moi » qu’il pourrait voir à force de se diviser
pour les autres
Connaître la peur du rejet qui poussera à se rapprocher de certaines personnes (puissantes...)
S’inquiéter d’avoir utilisé les autres
Être angoissé à l’idée de vivre seul
Se libérer brutalement et exiger une indépendance radicale
Mélanger les désirs et les rejets, goûts et dégoûts
Avoir des difficultés pour reconnaître l’authenticité des sentiments
...
En présence de ces réactions, le sujet devra autant que possible les observer avec ses yeux neutres
d’observateur extérieur.
14
Module 2:
 Analogies et personnalités
On pourra comparer le type 2 à un Saint-Bernard qui vient vous sauver au moment opportun. Sa
faculté à deviner ce dont vous avez besoin est impressionnante (cadeaux d’anniversaire, etc.)
On pense aux personnalités comme Mère Teresa, Simone Veil, Lady Di...
 Activité
Pour vous aider à bien comprendre ce type 2, faites une fiche récapitulative qui comprendra autant
de dimensions possibles, et même d’exemples que vous trouverez et noterez dans vos observations
quotidiennes autour de vous.

Une femme de soixante ans vient vous voir. Elle explique qu’elle sent qu’elle a une mission envers
les autres, qu’elle se doit d’être à leur service d’une façon ou d’une autre, et qu’elle se sent comme
la mère de beaucoup de personnes autour d’elle. Ainsi grandit le nombre d’individus dont elle
s’occupe sans arrêt, que ce soit ses propres enfants, des neveux, des amis... Elle souffre depuis
toujours de violentes migraines et admet avoir de grandes baisses d’énergie avec lesquelles elle ne
sait pas quoi faire. Depuis quelques temps, elle a de plus en plus de migraines qu’elle assimile au
moment où son mari est tombé malade. Elle sacrifie tout son temps pour s’occuper de lui, et même
s’il va mieux aujourd’hui, elle explique préférer se consacrer à sa bonne santé plutôt qu’à autre
chose. Il reste qu’elle est très affaiblie et vous demande comment elle pourrait retrouver des
forces. Qu’allez-vous lui dire ?
Il vous faudra certainement lui expliquer ce que peut l’ennéagramme pour elle et la prévenir que la
découverte de son type pourrait la déranger si elle n’est pas prête à admettre ce qui l’empêche de
se sentir en bonne santé. Vous devrez l’amener à identifier son type par elle-même (ici on voit bien
le type 2) en lui exposant les autres types. Puis, vous commencerez à lui proposer d’observer le
temps qu’elle passe à s’occuper des autres au détriment d’elle-même. Demandez-lui une
observation objective comme un décompte, en heures et en minutes, du temps consacré aux
autres et du temps consacré à elle-même. Peut-être pourra-t-elle méditer sur les migraines et
observer à quels moments précis elles apparaissent et dans quel contexte. Vous lui poserez ensuite
des questions sur son enfance pour essayer de voir comment se sont installées les stratégies de
séduction et le « donner pour recevoir ». Proposez-lui de se détacher de son mari, ou plutôt de
développer des activités qui aideront à s’en séparer pour aller vers une certaine indépendance.
Parlez-lui de son réflexe de ne jamais dire non et mettez-le en rapport avec son décompte de
15
Module 2:
partage du temps pour elle et pour les autres. Reprenez les différentes options d’évolution
suggérées plus haut à propos du type 2, en l’adaptant ici à une personne qui devrait sans doute
revenir à une blessure originelle de son amour-propre. Dites-lui qu’elle pourrait écrire tous les jours
ce qu’elle observe dans son comportement de type 2 et avec quels outils elle peut tenter de
retrouver l’équilibre physique.
16

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FORMATION À L’ENNÉAGRAMME

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