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PATHOLOGIES CARDIOVASCULAIRES
GRAVIDIQUES
Pr N. BELAHSENE
La stratification individuelle du risque avant la conception est donc essentielle pour conseiller
et prendre en charge les patientes pendant leurs années de procréation.
La grossesse doit être planifiée et parfois être déconseillée pour certaines cardiopathies.
Plan
Remodelage cardiaque
La grossesse s’accompagne d’un remodelage VG transitoire caractérisé par une augmentation de
25% à 30% de la masse VG, la fonction systolique reste néanmoins préservée.
Modifications de l’hémostase
La grossesse s’accompagne de modifications de l’hémostase avec une augmentation des facteurs
de coagulation et du complexe thrombine-antithrombine III, une diminution de la protéine S et une
altération de la fibrinolyse avec une augmentation du fibrinogène. Cet ensemble de modifications
concoure au risque de thrombose veineuse et artérielle notamment dans les cardiopathies
congénitales cyanogènes ou en présence de prothèses intra-cardiaques.
Syndrome aorto-cave
L’augmentation de la taille de l’utérus gravide induit une compression de la VCI et de l’aorte
abdominale maximale en décubitus dorsal, qui peut entrainer une diminution importante du débit
cardiaque de 25 à 30 % par le biais de la diminution de la précharge. Ce syndrome de compression
cave est symptomatique chez 10 % des patientes à terme mais peut être ressenti dès le 2ème
trimestre. Le simple fait de se mettre en DLG augmente le volume d’éjection de 25 à 30% et le débit
cardiaque.
Circulation utéro-placentaire
Le développement progressif de la circulation utéro-placentaire influence considérablement la
physiologie cardiovasculaire de la femme enceinte. Le débit sanguin utérin représente 3% du débit
sanguin maternel au cours du 1er trimestre et 10 à 15% au cours du 3ème trimestre. Il est caractérisé
par une absence d’auto-régulation, et est directement proportionnel à la pression moyenne de
perfusion utérine et inversement proportionnel aux résistances vasculaires utérines. La circulation utéro
placentaire est influencée par la fraction d’éjection du ventricule gauche et la fonction valvulaire.
2. Durant le travail
De plus, les modifications de précharge et de postcharge sont importantes au cours des efforts de
poussées avec des variations importantes des pressions intrathoraciques et la remise en circulation, à
chaque contraction utérine puis lors de la rétraction, de 300 à 500 mL de sang contenu dans l’utérus.
L’augmentation de la consommation myocardique en oxygène et les modifications rapides des
conditions de charge sont en faveur d’une limitation des efforts expulsifs et de la durée de la
seconde phase de travail pour les patientes aux capacités cardiaques limitées.
3. Dans le post-partum
ECG
ECHOGRAPHIE DOPPLER CARDIAQUE voir ETO
EPREUVE D’EFFORT (EE), EXAMENS DE STRESS (surtout pour évaluer la réserve
cardiopulmonaire)
Radiographie thoracique et tomodensitométrie (examens irradiants; pas recommandés
voir CI),
L’IRM est préférée aux examens irradiants.
Cathétérisme cardiaque par voie radiale+++: le problème majeur est l’exposition fœtale
aux radiations ionisantes. S’il doit être réalisé (défaillance hémodynamique maternelle,
intervention urgente nécessaire ou question diagnostique non résolue), l’exposition aux
radiations doit être limitée grâce à un temps de fluoroscopie court avec une protection du
ventre maternel par un tablier de plomb ce qui permet 3% de diminution d’absorption fœtale
des radiations).
Estimation du risque
Il est recommandé de procéder à une évaluation des risques chez toutes les
femmes atteintes de maladies cardio-vasculaires, en âge de procréer et avant la
conception, en utilisant la classification du risque maternel de l’OMS ;la classification
modifiée de l’Organisation mondiale de la santé (modified WHO classification).
cardiopathies préexistantes à la grossesse
Les patientes atteintes de cardiopathie préexistante sont à plus haut risque de
complications durant la grossesse, qu’elles soient cardiaques, obstétricales ou
néonatales.
Pour estimer le risque de complications cardiaques maternelles, plusieurs approches
sont possibles (exp: en tenant compte de la cardiopathie de base,,,,).
Certains éléments sont prédictifs d’évènements cardiovasculaires maternels
-Événement cardiaque antérieur (insuffisance cardiaque, accident ischémique transitoire,
accident vasculaire cérébral, arythmie)
-Classe III / IV (NYHA)
-Obstruction cardiaque gauche (modérée à sévère)
-Fonction systolique ventriculaire réduite (fraction d'éjection < 40%)
-Fonction ventriculaire sous-pulmonaire réduite (TAPSE < 16 mm, TAPSE=excursion systolique de
l’anneau tricuspide)
-Régurgitation valvulaire atrio-ventriculaire systémique (modérée à sévère)
- Régurgitation valvulaire atrio-ventriculaire pulmonaire (modérée à sévère)
-HTAP (Hypertension artérielle pulmonaire)
-Prothèse valvulaire mécanique
-Médicaments cardiaques avant la grossesse
-Cardiopathie cyanotique réparée ou non réparée
-Taux de peptide natriurétique (NT-proBNP > 128 pg / ml à 20 semaines prédictif d'événement
plus tard dans la grossesse)
-Médicaments cardiaques avant la grossesse
Tableau 1. Classification du risque de complications cardiaques maternelles selon WHO modifié : principes généraux WHO=World Health
Organization.
IV Très haut risque de mortalité maternelle ou morbidité maternelle sévère. Grossesse contre-
indiquée. Une interruption thérapeutique de grossesse est à proposer
si une grossesse est survenue. Si la grossesse est poursuivie, surveillance identique à la classe WHO
III
Tableau 2. Classification du risque de complications
cardiaques maternelles selon WHO modifié : application
WHO = World Health Organization ; NYHA = New York Heart Association.
Conditions dans lesquelles le risque de grossesse est considéré WHO I Tableau 2. Classification du risque de complications
• Non compliqués, petits ou modérés : cardiaques maternelles selon WHO modifié : application
– sténose pulmonaire WHO = World Health Organization ; NYHA = New York Heart Association.
– canal artériel persistant
– prolapsus mitral Conditions dans lesquelles le risque de grossesse est considéré WHO II-III
• Lésions simples opérées avec succès (communication interauriculaire ou
interventriculaire, canal artériel persistant, anomalies du retour veineux WHO II (sans autre complication)
pulmonaire) • Communication interauriculaire ou interventriculaire non opérée
• Extrasystoles auriculaires ou ventriculaires, isolées • Tétralogie de Fallot opérée
• La plupart des arythmies
il est recommandé de consulter le tableau électronique des médicaments (www.safefetus.com) pour des données de sécurité précliniques.
http://lecrat.fr/
Grossesse et Médicaments
Avant de commencer un traitement pharmacologique pendant la grossesse, il est recommandé de vérifier les données
de sécurité des médicaments. Ce ci implique la mise en balance du bénéfice maternel par rapport au potentiel risque
fœtal, le risque de tératogénicité étant prépondérant de 4 à 12 SA.
1- LES Anticoagulants: Toutes les classes d’anticoagulants augmentent le risque de FCS (fausse couche spontanée),
d’hématome rétroplacentaire, de MFIU, de mortalité périnatale et plus généralement d’hémorragies maternelles. Ces
molécules passe la barrière placentaire et peut être responsable d’embryofoetopathies (risque malformatifs) notamment
entre 8 et 14 SA (agénésie de membre, hypoplasie des os propres du nez dans 0.6 à 10% des cas). Par ailleurs, les
AVK anticoagulent aussi le fœtus avec un risque hémorragique, essentiellement intracranien. Pour s’affranchir du risque
au 1er trimestre, un changement d’anticoagulation précoce est nécessaire au profit des HBPM 02 injections
quotidiennes ou des HNF, qui ne passent pas la barrière placentaire.
NB:
*Pendant le 2ème et le 3ème trimestre jusqu'à la 36ème semaine, les AVK sont recommandés chez les femmes
nécessitant une faible dose d’anticoagulant
*Les anticoagulants oraux directs, notamment le Rivaroxaban, sont connus pour traverser la barrière placentaire et ne doivent pas
être utilisés durant la grossesse.
2- Béta-bloquants
Aucun risque tératogène n’a été rapporté avec l’utilisation des béta-bloquants durant la grossesse.
Ils sont cependant associés à une plus forte prévalence de petit poids pour l’âge gestationnel, de bradycardies
et surtout d’hypoglycémies néonatales qu’il conviendra de surveiller.
Les béta-bloquants préférentiellement utilisés sont le Labétolol, le Propranolol, le Métoprolol et l’Aténolol selon
les indications.
Seuls l’Aténolol et le Labetolol peuvent être utilisés en cas d’allaitement.
3- Les Diurétiques
Les diurétiques ne sont utilisés qu’en cas de signe de surcharge.
Il s’agit seulement des diurétiques de l’anse. Ils induisent une réduction du volume plasmatique pouvant être
préjudiciable pour le fœtus notamment en début de grossesse.
Les diurétiques thiazidiques sont associés à un sur-risque de thrombopénie maternelle et foetale.
4- Les inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone
Les IEC et les sartans sont tératogènes et strictement contre-indiqués pendant la
grossesse, ainsi que tous les traitements en comportant en association.
Des complications foetales sévères à type d’anomalies rénales (dysplasie rénale,
insuffisance rénale), oligo/hydramnios, RCIU, anomalies de l’ossification crânienne,
hypoplasie pulmonaire, élargissement articulaire, anémie et MFIU ont été rapportées
chez les femmes enceintes traitées.
Il convient de suspendre ces traitements chez les femmes concernées (idéalement
avant la grossesse) et de contrôler la fonction cardiaque maternelle de façon
rapprochée après arrêt.
L’utilisation de la spironolactone (spécifiquement associée à un risque de féminisation
des petits garçons par action anti-androgénique) et de l’éplérénone (spécifiquement
associée à un sur-risque de FCS) est également déconseillée durant la grossesse.
5- Les Inhibiteurs calciques
La plupart des inhibiteurs calciques ne semble pas associée à un sur-risque
tératogène. Il est à noter que l’emploi spécifique du Diltiazem doit être évité,
car il est tératogène chez l’animal et peu de données existent chez l’Homme.
Le Verapamil, en revanche, est considéré comme sans danger et peut être
utilisé notamment dans le traitement en seconde intention dans une stratégie
de contrôle de la fréquence dans la FA de la femme enceinte.
6- Anti-arythmiques
L’amiodarone est l’un des traitements les plus utilisés dans les troubles du rythme. Il est
associé à une hypothyroïdie fœtale dans 9% des cas, et il a été constaté jusqu’à 21%
de RCIU sous ce traitement durant la grossesse.
Réservé aux troubles du rythme réfractaires si nécessité l’oblige.
HTA et grossesse
Fréquente: 10 à 15 % des grossesses sont compliquées d'HTA
10 à 20 % des cas : SD de prééclampsie (protéinurie associée).
Grave: Le risque maternel et fœtal important si la prise en charge est insuffisante .
1-Définition-Physiopathologie :
• HTA si TAS≥140mmHg et/ou TAD≥90 mmHg
o 2 prises séparées d'au moins 4 heures.
o Repos assise ou DLG
• Point de départ : hypoperfusion placentaire
• Facteurs étiologiques prédisposant à l'ischémie placentaire
o Facteurs mécaniques par compression utérine (grossesses gémellaires, hydramnios).
o Pathologie vasculaire préexistante (HTA chronique, diabète affections autoimmunes avec
anticoagulants circulants, syndrome des antiphospholipides déficits en protéine C ou S, la
résistance à la protéine C activée, hyperhomocystéinémie)
o Conflit immunitaire : immunisation contre les antigènes paternels
o Hypothèse génétique
2.Classifications :
HTA chronique
HTA constatée avant la 20e semaine d'aménorrhée
HTA découverte au cours de la grossesse et ne disparaissant pas dans les 12
semaines du post-partum est également une HTA chronique.
HTA gravidique :
HTA s'installant après la 20e SA
Les chiffres tensionnels ne se normalisent le plus souvent que dans les 6 semaines
qui suivent la délivrance.
►Eclampsie :
Forme gravissime de prééclampsie compliquée de convulsions maternelles.
L'aspirine à faible dose (100 à 150 mg par jour) est recommandée chez les femmes
présentant un risque élevé ou modéré de pré-éclampsie dès la 12 SA à la 36 -37 SA.
Chez les femmes présentant une HTA gravidique ou une HTA préexistante avec HTA
gravidique surajoutée, ou présentant une HTA avec atteinte d’organe cible ou des
symptômes, l'instauration d'un traitement médicamenteux (La méthyldopa, le labétalol et les
inhibiteurs calciques sont les médicaments de choix pour le traitement de l’HTA pendant la
grossesse) est recommandée lorsque la PAS est > 140 mm Hg ou PAD > 90 mm Hg. Dans tous
les autres cas, l'instauration d'un traitement médicamenteux est recommandée pour une
PAS > 150 mm Hg ou une PAD > 95 mm Hg.
Une HTA sévère: PAS > 170 mm Hg ou PAD > 110 mm Hg chez une femme enceinte est une
urgence et une hospitalisation est recommandée. Un traitement médicamenteux par voie
intraveineuse de labétalol, par voie orale de méthyldopa ou de nifédipine est
recommandé.
Il est recommandé d'accélérer l'accouchement en cas de pré-éclampsie et dans des
conditions défavorables telles que des troubles visuels ou des troubles hémostatiques.
Valvulopathies et grossesse
Les HBPM sont recommandées pour la prévention et le traitement de la MTEV chez les
femmes enceintes.
Pour les femmes à risque élevé, il est recommandé d'administrer une dose prophylactique
d'HBPM basée sur le poids (par exemple, enoxaparine 0,5 mg / kg une fois par jour).
Les thrombolytiques ne sont recommandés que chez les femmes présentant une embolie
pulmonaire massive et grave avec hypotension sévère ou un choc.
Chez les femmes à haut risque, il est recommandé de convertir l'HBPM en HNF au moins 36
heures avant l'accouchement et d'arrêter la perfusion de l'HNF 4 à 6 h avant le moment
prévu de l'accouchement. Le TCA devrait être normal avant l'anesthésie régionale.
RECOMMANDATIONS POUR LA PRISE EN
CHARGE DES MALADIES AORTIQUES PENDANT
LA GROSSESSE.
Il est recommandé de délivrer aux femmes atteintes de maladie aortique des conseils sur le risque de
dissection aortique.
L'imagerie de l'aorte complète (TDM/ IRM) est recommandée avant la grossesse chez les femmes
présentant un syndrome aortique congénital prouvé ou une maladie aortique connue
Chez les femmes présentant une bicuspidie valvulaire aortique, il est recommandé d’effectuer
l'imagerie de l'aorte ascendante avant la grossesse
Lorsqu'une femme présentant une dilatation aortique connue, des antécédents de dissection ou une
prédisposition génétique à la dissection, débute une grossesse, un contrôle strict de la tension
artérielle est recommandé.
Il est recommandé d’effectuer une échocardiographie toutes les 4 à 12 semaines pendant la
grossesse et dans les 6 mois du post-partum, chez les femmes présentant une dilatation de l'aorte
ascendante (selon le diagnostic et la gravité de la dilatation).
Il est recommandé d’accoucher toutes les femmes présentant une dilatation aortique ou une
dissection aortique (ou antécédent) dans un centre expérimenté disposant d’une équipe
cœur/grossesse et d’un plateau de chirurgie cardio-thoracique.
Chez les femmes ayant une aorte ascendante de diamètre < 40 mm, l'accouchement par
voie naturelle (basse) est recommandé.
Chez les femmes avec une aorte ascendante de diamètre > 45 mm, l’accouchement par
césarienne devrait être envisagé.
Chez les femmes présentant une dissection aortique (ou ayant des antécédents de),
l'accouchement par césarienne devrait être envisagé.
La chirurgie prophylactique devrait être envisagée pendant la grossesse si le diamètre de
l'aorte est > 45 mm et augmente rapidement.
Lorsque le fœtus est viable, l’accouchement doit être envisagé, avant la chirurgie
nécessaire.
Chez les femmes avec une aorte de diamètre 40–45 mm, l’accouchement par voie
naturelle (basse) avec anesthésie péridurale et une accélération de la seconde étape du
travail devraient être envisagés ( une césarienne peut être envisagée).
La grossesse n'est pas recommandée chez les femmes présentant (ou ayant des
antécédents de) une dissection aortique.
LES SYNDROMES SPECIFIQUES
La grossesse n'est pas recommandée chez les femmes présentant une dilatation sévère de
l'aorte (maladie aortique thoracique héréditaire telle que syndrome de Marfan > 45 mm, valve
aortique bicuspide > 50 mm ou > 27 mm / m² SC ou syndrome de Turner index de sténose
aortique > 25 mm / m² SC).
La grossesse n'est pas recommandée chez les femmes atteintes du syndrome vasculaire
d'Ehlers-Danlos
RECOMMANDATIONS POUR LA PRISE
EN CHARGE D’UNE CARDIOPATHIE
CONGENITALE PENDANT LA GROSSESSE
Les femmes présentant un cœur droit (transplantation atriale ou transposition
congénitale des grandes artères), classée III/IV NYHA, une dysfonction ventriculaire (FE
< 40%) ou une insuffisance tricuspide sévère, devraient être dissuadées de mener une
grossesse.
Un traitement anticoagulant devrait être considéré pendant la grossesse chez les
patientes (classe de risque III ou IV de l’OMS).
ILes femmes présentant une anomalie d’Ebstein symptomatique : saturation < 85 %
et/ou insuffisance cardiaque devraient être dissuadées de mener une grossesse.
Chez les femmes ayant une saturation < 85 %, déficit de la fonction ventriculaire, fuite
AV modérée / sévère, arythmie résistante, ou une entéropathie avec « fuite protéique
», la grossesse n’est pas recommandée
1. Les défects septaux
1-1:La communication inter-auriculaire (CIA):
o Représente 10% des cardiopathies congénitales chez l’enfant et 40% chez l’adulte.
o Existe plusieurs types de CIA selon le siège de l’orifice (Le sinus venosus est haut situé, proche
de l’abouchement des veines pulmonaires, l’ostium primun est plus bas situé et peut s’intégré
dans un CAV, l’ostium secundum situé entre les deux précédents).
o Réalise un shunt des cavités gauches vers les cavités droites,
o L’importance de ce shunt dépend: de la taille de l’orifice et de la compliance relative du VD
et du VG.
o Elles sont généralement bien tolérées pendant la grossesse et le travail du fait de la diminution
de la post-charge. Cependant la dilatation de l’oreillette droite peut entrainer la survenue de
troubles du rythme.
Prise en charge cardiologique ( CIA opérée dans l’enfance vers 3-4ans par suture ou mise
en place d’un patch )
Au cours de la grossesse, les arythmies surviennent dans 4,3% des cas favorisées par la
surcharge volumique qui majore encore la dilatation de l’OD.
On observe chez 3% des patientes une aggravation de leur capacité fonctionnelle.
Les embolies paradoxales peuvent survenir lorsqu’il existe une hypertension artérielle
pulmonaire ou toute autre élévation des pressions systoliques du ventricule droit facilitant le
passage du shunt atrial de la droite vers la gauche.
Le risque d’endocardite est augmenté 3,8% mais il n’y a pas d’indication à la prévention
d’Osler.
Les CIA ne présentent pas un sur-risque en termes de morbi-mortalité maternelle (WHO I) en
l’absence d’hypertension artérielle pulmonaire, et le suivi pourra se limiter à une ou deux
consultations durant la grossesse. (PAS DE CONTRE INDICATION à une grossesse)
Maladie coronarienne
Il s’agit d’une cardiomyopathie idiopathique associée à une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection
ventriculaire gauche diminuée (l 45%) durant le dernier mois de la grossesse ou durant les cinq premiers mois du post-
partum, sans cause identifiable et sans maladie cardiaque préexistante.
La physiopathologie n’est pas clairement comprise, mais l’infection, l’inflammation, les processus immunologiques et
le stress hémodynamique de la grossesse jouent probablement un rôle. Récemment, l’implication de la prolactine a
été suggérée.
Confirmée par échographie Doppler cardiaque
La prise en charge doit être multidisciplinaire associant obstétriciens, cardiologues et anesthésistes.
Le traitement initial est celui de l’insuffisance cardiaque aiguë, la ventilation non invasive, les dérivés nitrés et les
diurétiques pouvant être utilisés. A relever que les IEC et les bloqueurs du récepteur de l’angiotensine II sont contre-
indiqués et les antagonistes des récepteurs aux minéralocorticoïdes à éviter durant la grossesse.
L’accouchement par voie basse est recommandé si la situation hémodynamique le permet, mais il ne doit pas être
nécessairement provoqué si les conditions materno-foetales sont stables.
L’allaitement n’est pas recommandé en raison du rôle potentiel de la prolactine dans la physiopathologie de la
CMPP.
La mortalité maternelle est estimée entre 9 et 15% avec une récupération de la fonction systolique ventriculaire
gauche dans 20 à 40% des cas. Les risques de récidive lors d’une grossesse ultérieure sont élevés (30 à 50%). Une
nouvelle grossesse est contre-indiquée en cas de dysfonction ventriculaire gauche résiduelle.
Points forts
La grossesse des patientes atteintes d’une cardiopathie doit être planifiée et le risque
materno-foetal soigneusement évalué, notamment selon la classification de la World Health
Organization modifiée
La prise en charge des patientes enceintes atteintes de cardiopathies préexistantes doit
être multidisciplinaire, associant obstétriciens, cardiologues et anesthésistes, dans un centre
spécialisé en grossesses à haut risque
La césarienne n’est pas recommandée de routine chez les patientes qui présentent une
cardiopathie
L’antibioprophylaxie de l’endocardite lors d’un accouchement n’est plus recommandée
Les obstétriciens doivent pouvoir reconnaître les symptômes et signes de cardiopathies
survenant lors de la grossesse tels que l’infarctus du myocarde, la dissection aortique ou la
cardiomyopathie du péripartum puisqu’elles représentent
Conclusion