Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
II. EPIDEMIOLOGIE
L'épidémiologie de l'insuffisance cardiaque est mal connue . La
prévalence de cetteaffection devrait néanmoins augmenter du fait du
vieillissement de la population et del'amélioration de la survie après
infarctus du myocarde.
Prévalence
- 1 à 3 % de la population générale,
- plus de 5 % après 75 ans,
- en France, toucherait près de 1 million de personnes...
Incidence
- de 2 à 60 °/o par an selon la tranche d'âge,
- plus d'hommes touchés avant 75 ans.
III. PRONOSTIC
L’insuffisance cardiaque est une maladie grave ; Dans une
étude de référence, l’étude deFramingham ayant suivi pendant une
durée médiane de 15 ans, des patients en insuffisancecardiaque
clinique, le taux de survie à 5 ans était de 25% chez l’homme et de
38% chez lafemme. Son pronostic est étroitement lié à la sévérité de
la maladie. La mortalité à 1 an despatients en stade IV est élevée
(40%).
IV. ETIOLOGIES Ŕ FACTEURS FAVORISANTS
TABLEAU 1
LES CAUSES DE L'INSUFFISANCE CARDIAQUE
Insuffisance coronaire +++
Infarctus / anévrysme ventriculaire
Cardiomyopathie ischémique
Hypertension artérielle
Myocardiopathies dilatées
- primitives
- familiales
2
- éthyliques
- carentielles
- post-chimiothérapie
- fibrose sous-endocardique
- amylose
Myocardiopathies hypertrophiques
Valvulopathies
Pathologies neuro-musculaires et métaboliques
Tumeurs (myxome de l’oreillette gauche)
Myocardites
Troubles du rythme supraventriculaires ou ventriculaire
TABLEAU 2
PRINCIPALES CAUSES DES INSUFFISANCES CARDIAQUES
DROITES
Hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP)
-HTAP primitive
-HTAP secondaire à l'insuffisance cardiaque gauche
-Cardiopathies congénitales
-HTAP secondaire à une maladie respiratoire (coeur
pulmonaire chronique)
-HTAP secondaire à une embolie pulmonaire (coeur pulmonaire
aigu ou chronique)
Atteintes du cœur droit
-Maladies de la valve tricuspide
-Myocardiopathies (Dysplasie Ventriculaire Droite
Arythmogène)
-Infarctus
-Tumeur
-Constriction péricardique
TABLEAU 3
LES FACTEURS DE DECOMPENSATION CARDIAQUE
A RECHERCHER SYSTEMATIQUEMENT
- Ecart de régime ou de traitement
- Infection systémique, infection pulmonaire
- Poussée hypertensive
- Cause iatrogène [antiarythmique, inotrope (-)]
3
- Anémie
- Grossesse
- Troubles du rythme ou de conduction
- Embolie pulmonaire
- Abus d'alcool
- Insuffisance rénale
LES SURCHARGES
-Surcharge barométrique
-Surcharge volumétrique
-Surcharge relative
V. PHYSIOPATHOLOGIE
A-Des mécanismes compensateurs ou d'adaptation
A côté des changements de structure et de géométrie du
ventricule gauche, d'autresmécanismes participent au maintien du
débit cardiaque en cas de dysfonction de la pompe cardiaque. Ces
phénomènes, en grande partie gouvernés par l'activation neuro-
hormonale,ont des effets bénéfiques indiscutables à court terme.
Leurs effets à long terme peuventcependant s'avérer délétères.
1. Les poumons
L'augmentation de la pression capillaire au-delà de la pression
oncotique des protéinespeut entraîner une inondation alvéolaire
responsable d'un oedème pulmonaire.
L'hypertension artérielle pulmonaire permanente et importante peut
entraîner des lésionsartériolaires irréversibles.
2. Les reins
L'angiotensine II, par son pouvoir vasoconstricteur sur l'artériole
efférente permet demaintenir le débit de filtration glomérulaire face à
la baisse du débit sanguin rénal. Néanmoins,peuvent se développer
une insuffisance rénale fonctionnelle associée à une hyponatrémie.
3. Le foie
L'élévation de la pression veineuse centrale entraîne une
augmentation de pression desveines sus-hépatiques et des
capillaires sinusoïdes, et par conséquent une congestionpassive du
7
foie. Une cytolyse, une cholestase ou des signes d'insuffisance
hépatocellulairepeuvent s'observer dans les formes avancées.
Autres symptômes
* La toux :
Parfois en dehors de toute dyspnée, à l'effort ou la nuit,
témoignant d'un suboedème.
* Hémoptysie :
La cause en est variable : oedème pulmonaire, infarctus
pulmonaire, congestion de lamuqueuse bronchique.
11
* Altération de l'état général avec asthénie, amaigrissement et
anorexie.
Pour suivre l'évolution de la maladie, il est habituel de classer la
gêne fonctionnelle en 4stades (NYHA) :
Stade I dyspnée à l’effort inhabituel
Stade II dyspnée à l’ efforthabituel(marche)
Stade II A : à la montée
Stade IIB : à plat
Stade III : dyspnée au moindre effort
Stade IV : dyspnée de repos.
Examens complémentaires
* La radiographie thoracique :
Les signes radiographiques sont souvent dominés par les
signes de l'affection causale.
* l'échocardiographie doppler :
Cet examen va permettre de préciser la dilatation des cavités
droites, une fuitetricuspidienne, la pression artérielle pulmonaire
estimée au doppler. Par ailleurs, il peut
mettre en évidence les signes en faveur d'une étiologie
COMPLICATIONS
Mort subite
Choc
Troubles thrombo-emboliques
VII. TRAITEMENT
15
Outre le traitement de l’insuffisance cardiaque, il associe le
traitement de l’affection causale etdu facteur déclenchant.
Les bêtabloquants
Mode d'action : ils s'opposent aux effets délétères de
l'hyperstimulationsympathique. Ils augmentent la fraction d'éjection
tout en réduisant les pressions deremplissage ventriculaire gauche.
Médicaments utilisés :
le premier médicament validé dans cette indication a été le
Carvédilol (Krédex®).
L'introduction de ce médicament se fait à doses très
progressives avec surveillance de latolérance, de la fréquence
cardiaque et de la pression artérielle.
L'utilisation d' autres bêtabloquants, le bisoprolol (Soprol), le
métoprolol, ont étéégalement validés dans cette indication.
NB : Les bêtabloquants ne doivent être introduits que chez
des patients enétat stable sous traitement associant IEC et
diurétiques.
Les digitaliques
Ce sont des inotropes positifs.
L'efficacité de la digoxine chez les patients en fibrillation
auriculaire est bien établie.
Chez les patients en rythme sinusal, elle améliore les
symptômes, accroit la tolérance àl'effort et la fraction d'éjection
ventriculaire gauche. Pas d'effet démontré sur lamortalité totale.
La Digoxine doit être maniée avec précautions dans les
cardiopathiesischémiques ou en cas de trouble du rythme
ventriculaire préexistant.
Enfin, attention au risque d'intoxication, en particulier chez le
sujet âgéou en cas d'insuffisance rénale.
II.2 Etiologie :
Signes genéraux :
Signes locaux
Le R.A.A. réalise une atteinte articulaire et extra articulaire
1. Atteinte articulaire
2. Atteinte cardiaque
3. Atteintes cutanées :
Erythème noueux circiné
Nodosités de Meynet
4. Atteintes meningo-encephaliques :
Chorée de Sydennam ou la danse de St guy
5. autres atteintes : pleuresie, nephrite, arterite….
Planches d'anatomie
II.4 DIAGNOSTIC
Paraclinique
La C.R.P., le fibrinogène :
Diagnostic différentiel
Le syndrome fièvre-arthralgies chez l'enfant peut relever de
nombreuses étiologies, plusieurs autres critères de Jones pouvant
être positivés sans pour autant que l'on soit devant un cas de RAA.
Cependant En Polynésie Française, le RAA doit être le premier
diagnostic à évoquer devant une atteinte articulaire de l'enfant, le
principal diagnostic différentiel à ne pas manquer étant l'arthrite
septique.
Devant une association de fièvre et d'arthrite ou d'arthralgies, on
peut évoquer en plus du RAA, et de façon non exhaustive :
Les causes bactériennes +++ et apparentées : Maladie de
Lyme, arthrites gonococciques, arthrites septiques,
ostéomyélite aiguë, arthrites à Yersinia Entérolytica.
Les arthrites virales (MNI, rubéole...), où les arthralgies
peuvent persister après la phase aiguë.
Chez l'adulte : la goutte
Les causes parasitaires : arthrites filariennes, toxocarosesƒ
Les causes immunologiques : arthrites "réactionnelles",
arthrites symptôme d'une maladie systémique auto-immune :
polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, Lupus
érythémateux disséminé, Maladie de Steel.
CONDUITES A TENIR
Pathologies du péricarde
A/PERICARDITE AIGUE
I DEFINITION
C’est une inflammation aiguë du péricarde s’accompagnant ou
non d’un épanchementpéricardique. Le tableau clinique des
péricardites dépend de l’abondance de l’épanchement et surtoutde
son étiologie. Le syndrome de péricardite aiguë, lorsqu’il est complet,
est facile à identifier, c’estsouvent le cas des péricardites dites
idiopathiques qui restent les plus fréquentes.
CAUSES
1. Péricardites idiopathiques
● Les plus fréquentes, elles restent toutefois un diagnostic
d’élimination.
● Les péricardites aiguës dites « bénignes » survenant dans un
contexte d’infection d’allure
virale de la sphère ORL sont responsables de la majorité de
ces péricardites dites idiopathiques.
2. Péricardites infectieuses
a) Bactériennes
Ŕ Pyogènes.
Ŕ Tuberculeuses.
b) Virales
Ŕ Coxsackie, virus influenza, HIV.
Ŕ Hépatites.
c) Parasitaires,
d) mycosiques
4. Péricardites « métaboliques »
● Myxoedème.
● Insuffisance rénale chronique terminale.
● Péricardite du patient hémodyalysé chronique.
5. Péricardites néoplasiques
● Métastatiques.
● Localisation d’un lymphome, d’une leucémie.
● Par atteinte contiguë (carcinome bronchique ou mammaire).
● Primitive (mésothéliome, sarcome).
7. Autres causes
● Traumatiques.
● Postradiothérapie.
● Par hémopéricarde lors d’une dissection aortique.
● Immunoallergique.
PHYSIOPATHOLOGIE
a) Signes fonctionnels
La douleur est le symptôme majeur de la péricardite. De siège
et d'intensitévariables, sa durée est souvent prolongée, de plusieurs
heures à plusieurs jours. Ellen'est pas influencée par la trinitrine mais
34
augmente en inspiration, à la toux et endécubitus dorsal, et diminue
dans la position assise penchée en avant, en expiration.
La dyspnée est à type de polypnée, conséquence de la douleur à
l'inspiration ou del'abondance de l'épanchement. Elle est également
améliorée par la position assisepenché en avant.
2) Atypiques
La fréquence réelle des péricardite est sous-estimée: de nombreuses
formespaucisymptomatiques et spontanément régressives ne sont
pas comptabilisées.
DIAGNOSTIC POSITIF
1) Clinique
Quand le tableau est au complet, le diagnostic est aisé.
L'absence de fièvre et defrottement péricardique font errer le
diagnostic. Les caractéristiques de la douleurdeviennent alors
essentielles.
2) Biologie
Les éléments du syndrome inflammatoire sont augmentés de
façon modérée et
Non-spécifique. A ce stade, les sérologies virales peuvent être
pratiquées, mais sontinutiles pour le diagnostic.
35
3) Radiographie pulmonaire
Elle peut être évocatrice si elle montre un élargissement
globuleux de lasilhouette cardiaque
4) électrocardiogramme
Les signes électrocardiogramme sont fréquents et parfois
retardés. Ce sont destroubles de la repolarisation concordants
(sans images en miroir) et diffus (¹ d'uneischémie). Ils se succèdent
dans le temps pour réaliser le cycle de Holzmann:
stade 1: sus-décalage de ST, arrondi et à concavité supérieure
stade 2: retour de ST à la normale et aplatissement de l'onde T
stade 3: inversion de l'onde T
stade 4: retour à la normale.
Cette évolution est rarement observée. Un sous-décalage du
segment PQ ou unmicrovoltageprennent alors toute leur importance.
+ Des extrasystoles auriculaires nombreuses peuvent se voir ainsi
qu'un passage enfibrillation auriculaire dans 10% des cas, bref et
résolutif.
5) Echocardiographie
L'examen essentiel du diagnostic de péricardite est
l'échocardiographie qui met enévidence un épanchement dans 50%
des cas. Le signe pathognomoniqued'épanchement est la présence
d'un espace vide d'écho décollant les 2 feuilletspéricardiques.
L'image est typique quand le décollement est systolo-
diastolique antérieur etpostérieur: les décollements postérieurs et
antérieurs isolés sont de diagnostic plusdifficile.
L'abondance et le retentissement hémodynamique sont
également appréciésLes épanchements abondants peuvent
donner lieu au phénomène de balancementdu coeur: nous
aurons l'occasion d'y revenir ultérieurement au cours de
latamponnade.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
36
La conjonction des signes cliniques, electro-cardiogramme
voire radiologiques etéchographiques positifs font le diagnostic.
En revanche, en l'absence de signes radiologiques et surtout
échographiquesd'épanchement, l'élimination d'une pathologie
coronarienne devient difficile si lecontexte est en faveur (âge,
facteurs de risque cardiovasculaire...).
De même il faut éliminer les autres causes de douleur
thoracique: cardiovasculaires,pleuropulmonaires ou pariétales.
DIAGNOSTIC DE GRAVITE
L'abondance de l'épanchement est déterminée par
l'échocardiographie mais n'estqu'approximative. C'est la rétrocession
ou l'augmentation de la quantité de liquide quiest importante.
La gravité de l'affection est dominée par le risque de tamponnade
qu'il conviendrad'estimer dès le diagnostic et ultérieurement par
l'évolution. L'évaluation duretentissement hémodynamique de
l'épanchement est primordiale.
Conduite à tenir:
1- L'interrogatoire doit débuter l'enquête étiologique, à la
recherche d'antécédentstuberculeux, d'une maladie inflammatoire
chronique, ou d'une néoplasie.
2- Le scanner et l'Imagerie par résonnance magnétique qui
n'avaient pas leurplace dans le diagnostic positif, ont par contre ici
une place prépondérante par leurfiabilité et leur caractère non-
invasif. La ponction et la biopsie péricardiques ne sediscutent que
si une évolution supérieure à 4 ou 6 semaines ou surtout
unecompression oblige à un geste thérapeutique. La ponction
liquidienne permetl'analyse macroscopique du liquide et les examens
cytologiques et bactériologiques.
37
.
B/LA PERICARDITE CHRONIQUE CONSTRICTIVE
I-Définitionet généralités
II-Physiopathologie
L’atteinte péricardique chronique est responsable de la
réalisation d’une “ cuirasse ”entourant le coeur et empêchant
l’expansion diastolique du ventricule lors du
remplissagephysiologique, cette gêne au remplissage est
responsable d’une adiastolie se traduisant àdroite par une dilatation
veineuse, à gauche par une diminution du volume
d’éjectionsystolique avec pour phénomène compensatoire une
tachycardie de repos.
A l’effort, il n’existe pas de phénomène compensatoire et
l’augmentation du volumed’éjection systolique insuffisante se traduit
par une aggravation de la symptomatologiefonctionnelle.
IV-Clinique
le syndrome de Pick. Il s’agit d’un tableau associant des signes
de cirrhose : ascite,
oedèmes des membres inférieurs, hépatomégalie. Tous ces
signes témoignent d’une staseveineuse au niveau cave
inférieur.
Les signes veineux supérieurs associent : la turgescence
jugulaire, quasi constante. Ce signe
Permet de faire le diagnostic différentiel avec la cirrhose
hépatique banale, mais sont absence
Ne permet pas d’éliminer le diagnostic. Il existe une
augmentation inspiratoire de la turgescencejugulaire (signe de
Kussmaul), ce signe est souvent présent, il est secondaire à
l’augmentation duretour veineux lors de l’inspiration qui du fait
de la constriction et du caractère inextensible dupéricarde
augmente brutalement la pression veineuse qui entraîne un
reflux dans les veinesjugulaires. Il existe de plus une circulation
collatérale thoracique et une élévation de la pressionveineuse
aux membres supérieurs.
Les autres signes cliniques : on retrouve un pouls paradoxal
dans près de 40 % desobservations (Cfr pouls paradoxalde la
tamponnade, la pression artérielle est basse et onnote un 3e
bruit diastolique appelé vibrance diastolique qui est présent
lorsque lepéricarde est calcifié. On l’entend dans la région
sternale basse, son intensité et sontimbre sont variables, il
prend son aspect le plus caractéristique, c’est à dire
timbremétallique, en l’absence d’assourdissement de celui-
ci.Ce bruit de remplissage diastolique est plus précoce que les
bruit de remplissagehabituels, sa précocité témoigne de la
gravité de l’adiastolie.
Le cathétérisme cardiaque
Il existe une égalisation des pressions de remplissage dans les
quatre cavités avec unemodification de la morphologie des courbes
et une diminution du débit cardiaque. Lacourbe de pression
ventriculaire droite montre une dépression protodiastolique
profonde(DIP) dont le point le plus bas peut atteindre le O. Cette
dépression est suivie d’uneremontée brutale et d’un plateau
horizontal dont la hauteur doit être supérieure au tiers dela pression
systolique pour affirmer l’existence d’une adiastolie au niveau des
41
cavitésdroites. Cet aspect caricatural est beaucoup plus difficilement
constaté en regard duventricule gauche. La courbe de pressions
auriculaires reproduit un aspect en M ou en Wchez les patients en
rythme sinusal et reste superposable à l’aspect décrit sur
lejugulogramme.
On constate une augmentation et une égalisation des pressions
dans les veines caves,l’oreillette droite, la pression diastolique de
l’artère pulmonaire et la pression capillaire.
VIII-Le traitement
A la phase débutante, le traitement médical repose sur les
diurétiques, le régime sans sel,le repos, les tonicardiaques ne sont
pas utiles et un traitement anti-tuberculeux nes’impose qu’en cas de
péricardite tuberculeuse prouvée. Il pourra être débuté
deuxsemaines à un mois avant l’intervention et poursuivi
ultérieurement.
A la phase évoluée, le traitement repose sur l’intervention
chirurgicale.
Il s’agit d’une intervention de décortication ou la péricardectomie
intéresse les deuxfeuillets, le pariétal et le viscéral. Cette intervention
respecte souvent le péricarde auniveau des oreillettes, le chirurgien
libèrera tous les orifices d’entrées intracardiaques, enparticulier les
veines caves.
Le traitement préventif repose sur un traitement systématique
des péricarditestuberculeuses associé ou non à un traitement
corticoïde, un drainage systématique desépanchements sanglants et
42
purulents avec lavage de la cavité péricardique qui peutpermettre
une évolution favorable de cet épanchement sans complication et
passage à laconstriction.
Le résultat du traitement chirurgical est favorable puisque 80 %
des patients sontaméliorés avec une mortalité variant entre 5 et 15
%.
Figures
I - DEFINITION
La tamponnade est une compression aiguë du coeur par un
épanchement péricardiqued’accumulation rapide ou brutale. Cette
compression du coeur est responsable d’une adiastolie aiguë.
Il faut distinguer la tamponnade vraie :
Entraînant une adiastolie aiguë
Des épanchements chroniques plus ou moins compressifs
comme on en rencontre au cours de
L’insuffisance rénale chronique qui ne sont responsables d’une
tamponnade qu’à un stade très tardif.
II - SIGNES FONCTIONNELS
L’asthénie est très marquée, en rapport avec une diminution du
débit cardiaque et par conséquent, une diminution de la perfusion
cérébrale.
La dyspnée est importante, majorée en décubitus dorsal et
partiellement soulagée par la positiondemi-assise.
Attention : Une douleur thoracique (peu fréquente) de type
péricardique peut être rencontrée.
V - L’E C G (figure2)
Il permet de retrouver la tachycardie qui est le plus souvent
sinusale. On note parfois la présence d’unsus décalage de ST (30 %
des observations) et un microvoltage des QRS dans près de 40 %
descas.
Le signe le plus caractéristique de tamponnade est l’alternance
électrique : elle peut être totale, c’est-à-dire porter sur l’onde P, les
QRS et l’onde T ou bien porter uniquement sur les complexes
QRSpouvant faire douter du diagnostic et faire évoquer des
extrasystoles bigéminées. Néanmoins lasurvenue des QRS à la
place à laquelle on les attend permet d’éliminer cette hypothèse.
44
L’alternance électrique est plus fréquente dans les épanchements
hémorragiques car le coeur peutêtre plus mobile dans un liquide
sanglant, cette mobilité est en rapport avec la densité du liquide.
L’alternance peut être expliquée par les mouvements du coeur
dans le sac péricardique, en effet lecoeur peut se rapprocher ou
s’éloigner de la paroi thoracique et les électrodes précordiales
peuventvoir le coeur se rapprocher et s’éloigner du thorax .
L’alternance électrique disparaît après l’évacuation péricardique.
VI - LE CATHETERISME (figure 3)
On note une élévation et une égalisation des pressions de
remplissage (pression moyenne del’oreillette droite, pression
télédiastolique du ventricule droit, pression diastolique de
l’artèrepulmonaire, pression capillaire moyenne).
IX - LE TRAITEMENT
Le traitement est une urgence, il est réalisé au mieux dans une Unité
de Soins Intensifs où l’on devraréaliser une ponction péricardique par
voie sous-xyphoïdienne, c’est la méthode la plus sûre.
D’autresauteurs ont proposé les ponctions directes transthoraciques
du sac péricardique mais cette voiesemble plus dangereuse, elle
expose à des complications.
Les risques de la ponction sont :
le déclenchement d’un trouble du rythme supraventriculaire ou
ventriculaire.
la ponction d’un ventricule et la réalisation d’une plaie
ventriculaire.
la déchirure d’une artère coronaire et cette blessure peut être
responsable d’une ischémiemyocardique.
la réalisation d’un pneumothorax.
L’échocardiographie (figure 7) permet de bien visualiser
l’épanchement péricardique et peut aiderl’opérateur lors de sa
ponction péricardique.
Le drainage chirurgical est souhaitable mais n’est pas toujours
réalisable en urgence et ne doit pasfaire différer la réalisation d’une
ponction péricardique.
Le choix entre les deux alternatives, ponction péricardique médicale
ou drainage dépendent despossibilité locales de l’hôpital. Le
46
traitement adjuvant que l’on peut proposer en attendant laréalisation
de la ponction ou du drainage chirurgical est : un remplissage
veineux, un traitementinotrope positif (Dobutamine) et une
oxygénothérapie.
Les manoeuvres tendant à diminuer le retour veineux et/ou les
traitements vasodilatateurs oudiurétiques sont contre-indiqués. Le
seul traitement de cette affection reste l’évacuation
péricardiquemédicale ou chirurgicale en urgence.
Figures
MYOCARDITES
Définition :
Lésion du myocarde caractérisée par un infiltrat
inflammatoire, focal ou diffus, accompagnéd’une nécrose et/ou
dégénérescence des cardiomyocytes du voisinage (DD :
lésionshypoxiques / infarctus)
Classification :
- infectieuse : bactéries, champignons (d’origine embolique sur
endocardite infectieuse),virus (Coxsakie B), parasites (Trichinella),
chez les immuno-déprimés (-supprimés),protozoaires (toxoplasme),
Dite idiopathique (sans agent causal identifiable) : infiltrat
inflammatoire diffus ou focal,granulomateux ou non, avec ou
sans cellules géantes multinucléées,
accompagnant des maladies du collagène (RAA, arthrite
rhumatoïde, lupus érythémateux,panartérite noueuse,
dermatomyosite etc…)
« toxique » : médicaments, post-irradiation, toxines (diphtérie),
urémie etc…
NB : dans beaucoup de cas, l’agent pathogène ne se laisse pas
identifier !…
Macroscopie :
Myocarde avec multiples foyers de localisation non-systématisée
(DD : lésions hypoxiques),pâles, de coloration gris-jaunâtre.
Dilatation des cavités cardiaques. Parfois micro-abcès.
47
Microscopie :
Infiltrats inflammatoires, diffus ou en foyers, répartis de façon
aléatoire dans le myocarde desdeux ventricules, accompagnée par
une nécrose ou une lyse des cardiomyocytes.
Au stadesub-aigu, foyers de tissu de granulation, avec ou sans
fibrose.Il n’existe pas de relation stricte entre la qualité de l’infiltrat
inflammatoire et la nature del’agent pathogène. Toutefois, un infiltrat
purement lymphocytaire est plus souvent associé àune origine virale,
idiopathique ou toxique. Les myocardites bactériennes et/ou
fungiquess’accompagnent d’un infiltrat granulocytaire. Dans ces cas,
faire des colorations spécialestels que le GRAM (bactéries GRAM +),
TWÖRT (bactéries GRAM -), GROCOTT (champignons)pour la mise
en évidence de l’agent pathogène. Un infiltrat riche en éosinophiles
évoqueplutôt une origine médicamenteuse ou idiopathique. La
présence de granulomes estconstatée lors d’une atteinte
sarcoïdosique, d’une myocardite rhumatoïde ainsi que dans
lesmyocardites idiopathiques.
CARDIOMYOPATHIES
CARDIOMYOPATHIES DILATEES
DÉFINITION
La cardiomyopathie dilatée (CMD) est définie par l'association
d'une dilatation VG et d'uneinsuffisance cardiaque. On admet comme
critères diagnostiques un diamètre VG > 27 mm/m2 et/ouune fraction
d'éjection < 0,40-0,45 (ou % de raccourcissement < 0,30).
PHYSIOPATHOLOGIE
La CMD est caractérisée par une altération sévère de la
fonction systolique VG c'est-à-dire unediminution de la fraction
d'éjection (FE). Il faut noter que d'une façon générale, une
cardiopathien'entraîne des signes d'insuffisance cardiaque que
lorsque la FE est abaissée au dessous de 0,40.
La dilatation du VG s'accompagne nécessairement d'une
élévation de sa pression de remplissage(pression télédiastolique VG
ou pression capillaire pulmonaire moyenne). Le mécanisme de
ladysfonction systolique est expliqué dans le chapitre Insuffisance
Cardiaque.
Le débit cardiaque est maintenu pendant assez longtemps
grâce à la tachycardie. Il existe presqueconstamment une
insuffisance mitrale fonctionnelle qui contribue à diminuer le débit
cardiaque.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE
Macroscopique.
49
1 - Dilatation des cavités gauches et à un stade tardif des cavités
droites.
2 - Les parois du VG sont fines, peu ou pas hypertrophiées.
3 - Les valves sont normales mais l'anneau mitral est dilaté.
4 - Il existe souvent un mural thrombus à l'apex.
ÉTIOLOGIE
Elle est inconnue, probablement - multifactorielle. On ainsi
identifié quatre facteurs "étiologiques": Alcoolisme, virose
(myocardite), grossesse (5%), notion familiale.
Alcoolisme
Son rôle favorisant est attesté par les constatations faites dans
l'intoxication chronique (Fig 1 et 2)
1 - Présence d'une atteinte des muscles squelettiques
(myopathie) dans 1/3 des cas ( CK,myoglobinurie, signes
histologiques à la biopsie du deltoïde dans 40% des cas.)
2 - La cardiomyopathie est attestée par dilatation du VG, la
diminution de la FE isotopique ouéchographique (ou du %
raccourcissement du diamètre transversal VG), les signes
histologiques àla biopsie.
3 - Il y a une relation directe entre l'intensité des altérations
fonctionnelles et anatomiques et la dosetotale d'alcool
(consommation/jour x 365x ans). La consommation des patients
atteints decardiomyopathie est en général > 120 g/jour d'éthanol. A
titre d'exemple: 10 g = 30 ml whisky =100 ml de vin (12°) = 300 ml
bière (4°).
50
Virose :
Le rôle possible d'une "myocardite" est suggéré par:
1 - L'existence de cas de myocardite évoluant comme une
cardiomyopathie dilatée.
2 - La précession par un syndrome "grippal" dans 20 % des cas
3 - La présence d'anticorps, notamment au virus Coxsackie
type B dans 10 à 20 % des cas. Il nefaut confondre ces anticorps
avec les anticorps anti-myocarde dont la présence s'observe
danstoutes les cardiopathies sévères et qui reflètent simplement
l'atteinte myocardique indépendammentde sa cause.
4 - La présence d'infiltrats inflammatoires à la biopsie dont la
fréquence varie selon les étudesmais semble d'autant plus grande
que la biopsie a été plus proche du début de la maladie.
Cettevariabilité s'explique en grande partie par l'absence d'accord
sur la quantification des signesinflammatoires.
Grossesse
Cardiomyopathie du peri ou post-partum (1 cas sur 2500
accouchements) S'agit-il d'une entitéclinique ou de la première
manifestation d'une CMD latente et révélée par la grossesse ?
1 - L'aspect histologique est identique dans la CMD idiopathique
et la CMD de la grossesse.
2 - Les signes inflammatoires histologiques (biopsie) sont
fréquents: 29 à 78 % selon les études.
3 - Hypothèse actuelle: étiologie auto-immune ?
On connaît la plus grande sensibilité de la femme enceinte à une
infection virale (augmentationd'activité des cellules
immunosuppressives) et on sait que la fonction immunitaire se
normalise àl'accouchement, ce qui expliquerait l'amélioration rapide
spontanée dans de nombreux cas.
Forme familiale
Il existe incontestablement des formes familiales. Deux mécanismes
sont invoqués:
1)cardiomyopathie génétiquement déterminée;
2) transmission génétique de facteurs favorisants telqu'une
altération du système immunologique rendant ces patients plus
51
sensibles à divers agentspathogènes. Des études récentes semblent
montrer qu'un facteur génétique serait plus fréquentqu'on ne le
pensait jusqu'à présent. Ainsi, dans une étude, 24 % des cas
seraient familiaux; dans uneautre étude, chez 20 % des patients
atteints de CMD on trouverait un parent au 1er degré ayant
unediminution de la fraction d'éjection et une dilatation cardiaque. Le
mode de transmission sembleautosomique dominant mais la maladie
est génétiquement hétérogène. On a signalé une
fréquenteassociation entre la CMD et les antigènes de classe II du
système HLA.
CLINIQUE
Circonstances de survenue: Sujet d'âge mûr (3 H/1 F).
Début progressif: signes fonctionnels de l'IVG aboutissant à
l'oedème pulmonaire subaigu ouaigu. Les accès de dyspnée
paroxystique nocturne peuvent s'accompagner de fièvre d'où
laconfusion avec une "bronchite"...
Début brusque: OAP ou par une complication (embolie
systémique). Quelque soit le mode,l'insuffisance cardiaque est
révélatrice dans 75 % des cas et il s'agit d'une forme sévère
(stade III).
Asymptomatique: découverte d'une cardiomégalie ou
d'anomalies de l'ECG
(15 %, surtout sienquête familiale).
Examen radiologique
Dilatation des cavités gauches
Signes de l'IVG, soit par ordre de gravité croissante:
redistribution du flux, oedème interstitiel,oedème alvéolaire.
ELECTROCARDIOGRAMME
HVG, HAG
BBG fréquent
Aspects de pseudo-nécrose par trouble de la conduction
intraventriculaire ou correspondant à uneplage de fibrose (5-
10%).
Fibrillation auriculaire: tardive (15 a 20 % des cas): aggrave
l'insuffisance cardiaque et favoriseles embolies.
BAV I, souvent secondaire à la digitaline.
Extrasystoles ventriculaires, accès de TV (Holter).
ECHOCARDIOGRAMME
Il est indispensable pour éliminer une cardiopathie curable et pour
suivre l'évolution.
Dilatation des cavités cardiaques: mesure du diamètre et du
volume
Mesure de l'épaisseur des parois qui sont fines
Hypokinésie diffuse responsable d'une diminution du % de
raccourcissement du petit diamètre etde la fraction d'éjection.
53
Signes de bas débit cardiaque: valve mitrale "miniaturisée",
ouverture incomplète des valvessigmoïdes.
Présence éventuelle d'un thrombus apical.
Mesure de la PAP systolique par le Doppler
Détection de l'insuffisance mitrale par le Doppler: degré léger à
modéré (signal Doppler décelableà 1 ou 2 cm de la valve)
EXPLORATION HEMODYNAMIQUE
Elle n'est pas nécessaire au diagnostic sauf si persiste un doute
diagnostique notamment avec unecardiopathie ischémique. Mais si
la FE est trop effondrée, une revascularisation myocardique
nepourra de toutes façons pas être effectuée.
1 - Hypertension veineuse pulmonaire, de degré variable avec
le stade évolutif et le traitementappliqué.
2 - Diminution du volume d'éjection, mais la tachycardie
maintient le débit cardiaque de repos.
3 - Au stade tardif: signes d'IVD associés ( augmentation de la
P OD).
4 - Ventriculographie: Dilatation VG, OG; diminution de la FE;
hypokinésie diffuse; Insuffisancemitrale: constante mais toujours de
degré mineur ou modéré (FR < 0,30); thrombus apical
5 - Coronarographie: les principaux troncs coronaires sont
normaux mais leurs rameaux rares etfins donnent un aspect en
"arbre mort".
ÉVOLUTION
Complications
Fibrillation auriculaire (FA): aggrave l'insuffisance cardiaque,
favorise les embolies systémiques.
Embolies systémiques: dues à la FA ou à un thrombus apical,
elles justifient le traitementanticoagulant quasi-systématique
(20 % si pas d'AVK et 0 % si AVK).
54
Troubles du rythme ventriculaire: ESV et/ou accès de TV
fréquents (Holter systématique)
Mort subite: survient dans environ la moitié des cas.
Durée de la survie
66 % à 2 ans, 35 % à 5 ans selon les séries anciennes. Avec
les progrès thérapeutiques et lediagnostic plus précoce, la mortalité
est de 20 % à 5 ans et 50 % à 10 ans. Les 2 facteurspronostiques
majeurs sont: la FE et la valeur critique de la consommation d'O2
maximale (14ml/min/Kg). La fibrillation auriculaire aggrave
l'insuffisance cardiaque et les troubles du rythmeventriculaires,
quand ils sont irréductibles, peuvent écourter l'évolution de façon
imprévisible.
TRAITEMENT
Il n'y a pas de traitement spécifique sauf lorsqu’un facteur
"favorisant" est démontré:
Alcoolisme: l'abstinence s'accompagne d'une amélioration
clinique et hémodynamique.
Signes inflammatoires: lorsqu'ils sont nets (biopsie), notamment
dans les "myocardites aiguës",ils ont incité à mettre en route un
traitement immunosuppresseur mais il faut reconnaître que
lesrésultats ont été décevants et n'ont pas évité la nécessité de
recourir à une transplantation cardiaque.
On doit noter que dans ces formes, malgré un traitement immuno-
suppresseur préopératoire, lafréquence et la sévérité des rejets ont
été plus grandes que dans les formes habituelles.
Le traitement est donc symptomatique: c'est celui de l'insuffisance
cardiaque. Il associe le régimedésodé, les diurétiques, les
digitaliques, le traitement anticoagulant, les inhibiteurs de l'enzyme
deconversion(l). Lorsque les IEC ne sont pas tolérés (toux,
insuffisance rénale), on peut utiliser ladihydralazine (Népressol) en
association avec de fortes doses de dérivés nitrés. Récemment,
letraitement ß-bloquant par le carvédilol (Kredex) s'est avéré
efficace. Il doit être introduit à doseprogressivement croissante dans
un centre de cardiologie.
55
Contre-indications à la transplantation
Age > 60 ans (contre-indication relative)
Insuffisance rénale (effet délétère de la ciclosporine sur la
créatininémie)
Résistances artériolaires pulmonaires > 8 unités Wood
Insuffisance hépatique
Antécédents de malignité (sauf si "guérison")
Maladie infectieuse en activité
Ulcère digestif en évolution
Alcoolisme; Troubles psychiques;
Diabète insulino-dépendant (contre-indication relative)
L'implantation d'un ventricule artificiel activé par une batterie
rechargeable, d'une autonomie de 7-8 h (Novacor; HeartMate)
57
permet d'attendre plusieurs semaines ou mois qu'un greffon
soitdisponible.
4) Traitement :
DEFINITION
Infections des surfaces endocardiques surtout valvulaires.
INTERET
L'endocardite infectieuse est une maladie grave parelle même,
mais aussi par le faitdu terrain sur lequel elle survient.
La démarche diagnostic est essentielle, tout autant que le traitement
et sasurveillance qui sont codifiés.
EPIDEMIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE
L'endocardite infectieuse est une maladie relativement
fréquente (1000cas/an),atteignant préférentiellement l'homme de la
cinquantaine
On distingue 2 types d'endocardite infectieuse:
L'endocardite infectieuse aiguë est surtout le fait d'une
immunodéficience et
survient lors d'un épisode septicémique grave sur valves saines. Une
formeparticulière est celle du toxicomane.
L'endocardite infectieuse subaiguë survient sur un terrain
cardiaque pathologique
Toutes les valvulopathies et prothèses valvulaires exposent
au risque
d'endocardite infectieuse, sauf le retrecissement mitral pur. Dans
le prolapsus
valvulaire mitral, la présence de valves épaissies et la fuite mitrale
sont les facteurs
prédictifs d'endocardite infectieuse. La bicuspidie aortique donne
l'impression d'une
endocardite infectieuse sur valves saines.
59
CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE
1) Typiques: la forme subaiguë, ou endocardite infectieuse
d'Osler,habituellement due au streptocoque
a) Signes fonctionnels
Ils sont représentés par des manifestations douloureuses
retrouvées dans lamoitié des cas: arthralgies, lombalgies, myalgies
b) Signes généraux
Le syndrome infectieux peut dominer la scène clinique avec la
fièvre, élémentfondamental toujours présent à un moment
quelconque de l'évolution et de toustypes. Frissons et sueurs
l'accompagnent lors des pics fébriles. Asthénie, anoréxie
etamaigrissement est l'apanage des formes prolongées.
Signes physiques: le tableau ressemble à un syndrome grippal
: l'examen est
Primordial!!
Le 2° élément fondamental est l'existence d'un souffle
cardiaque. Sur unevalvulopathie, le diagnostic est toujours suspecté
devant une modification du souffle(apparition d'une insuffisance
aortique surajouté à un rétrécissement aortique,augmentationd'une
insuffisance mitrale, diminution de la tension artérielle en
casd'insuffisance aortique).
Dans les autres cas, seule l'auscultation attentive quotidienne
permet de le retrouver.
Le souffle d'insuffisance tricuspide est particulièrement difficile
à entendre.
Toute fièvre inexpliquée durant plus de 10 jours, chez un patient
porteur d'unsouffle cardiaque doit faire soulever le diagnostic
d'endocardite infectieusejusqu'à preuve du contraire.
La découverte d'un souffle diastolique est décisive quelque soit
son intensité.
Celle d'un souffle systolique fait hésiter avec le problème d'un
soufflefonctionnel favorisé par une anémie ou l'hyperthermie.
En dehors d'une pâleur, d'autres signes doivent être recherchés:
61
splénomégalie primordiale, d'autant plus que l'état
septicémique n'est pas évident
signes cutanés, que ce soient les lésions érythémateuses, les
taches purpuriques
ou de façon plus évocatrice, un faux panaris
2) Atypique
L'absence de fièvre traduit souvent une antibiothérapie
préalable à l'aveugle
Une aggravation brutale de la cardiopathie initiale peut être
un mode de début
3) Par une complication infectieuse inaugurale
spondylodiscite surtout lombaire
accident embolique à manifestation neurologique (coma,
hémiplégie, hémorragieméningée) dont le caractère fébrile et la
survenue chez un cardiaque doivent attirerl'attention
DIAGNOSTIC POSITIF
1) Clinique
Du fait d'un début insidieux et progressif, des éléments
anamnestiques sont àrechercher, tels qu'une cardiopathie antérieure
et la notion d'une porte d'entrée ORLou dentaire
DIAGNOSTIC DE GRAVITE
Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour l'évaluation de
la gravité de lamaladie:
63
L'état hémodynamique est apprécié cliniquement et sur
l'échocardiographie
L'état septique est apprécié sur l'importance de la fièvre, de
l'altération de l’étatgénéral (AEG) et les éventuelles
localisations septiques secondaires. Certainsgermes sont
associés à un pronostic plus sévère.
DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
1) Diagnostic de la porte d'entrée
Une porte d'entrée stomatologique est classique, plus
particulièrement les soinsdentaires touchant le parodonte. Ailleurs,
ce peut être une cause ORL, uro, biliodigestive,gynéco ou cutanée.
Les autres portes d'entrée sont iatrogènes, que ce soit les
manœuvres instrumentales (réa, endoscopie, chir cardiaque en
particulier mise en place d'uneprothèse valvulaire) ou d'autres
situations tels que celle du toxicomane IV, uneimmunodépression ou
une fistule artério-veineux chez l'hémodialysé.
dentification de la porte d'entrée oriente le diagnostic
bactériologique.
La porte d'entrée doit être éradiquée pour éviter la
pérennisation de l'endocardite
infectieuse: antécédents de soins dentaires et d'effraction cutanée,
examen stomato,examen ORL avec radiographie des sinus et
panoramique dentaire, examen cutanéecomplet, ECBU. De fait avec
ce bilan, la porte d'entrée est localisée dans 2/3 descas.
2) Diagnostic bactériologique
Les streptocoques (S) sont les germes les plus souvent
incriminés dans les endocardites infectieuses sur valve nativevalve
native (70 à 90%). Dans 40 à 50% descas, il s'agit d'un strepto non-
groupable (S sanguis, S mitis, S mutans). Dans 10 à
20% des cas, c'est un strepto du groupe D (S fecalis, S bovis). Le
pneumocoquemérite une attention particulière étant données les
lésions très destructrices qu'ilentraîne.Viennent en 2° position les
endocardites infectieuse à staphylocoque dans 20% descas,
64
essentiellement S aureus et epidermidis. On les retrouve souvent
associé à unterrain: chirurgie cardiaque ou toxicomanie.
+ Les bacilles gram négatifs représentent 5 à 10% des germes
isolés. Leschampignons, Candida albicans en tête, ne sont en
cause que dans 1 à 2% descas. Les endocardites infectieuses à
Rickettsie, particulièrement Coxiella burnettiagent de la fièvre Q, ne
connaissent de certitude diagnostic que dans la sérologie
(anticorps anti-phase I de type immunoglobuline A).
Les endocardite infectieuse à hémocultures négatives
(10‰) sont le fait d'uneantibiothérapie préalable, d'un streptocoque à
croissance lente ou demicroorganismes rares nécessitant un milieu
spécial pour pousser.
2) Les complications
Les complications cardiaques sont la destruction valvulaire,
la désinsertion de lavalve, la rupture de cordage. Plus
rarement, il s'agit d'un obstacle mécaniqueparles végétations
responsable d'une insuffisance cardiaque. Un abcès
périannulairepeut donner un abcès septal suspecté devant la
persistance d'un état infectieux etl'apparition de troubles de la
conduction à l'electro-cardiogramme. Les péricardites sielles
sont fréquentes à l'échocardiographie sont habituellement bien
tolérées.
* Les embols septiques peuvent se faire dans tout le territoire
artériel, en particulier
dans le territoire coronaire, cérébral, rénal et splénique. Provenant
du coeur droit,
elles donnent des embolies pulmonaires.
Les manifestations neurologiques survenant au cours d'une
endocarditeinfectieuse peuvent être le fait de la rupture d'un
anévrysme mycotique, d'unemétastase infectieuse, d'une méningite
à liquide clair. L'imagerie en coupes permet
le plus souvent le diagnostic. Les anévrysmes mycotiques peuvent
siéger surn'importe quelle artère.
* La néphropathie à complexes immums circulants (CIC) se
manifeste par une
protéinurie/hématurie, mais aussi parfois par une Iretrecissement
aortique anurique.
65
* Une fréquente manifestation articulaire inflammatoire doit faire
éliminer unelocalisation septique secondaire.
TRAITEMENT
1) Buts
Stériliser les lésions infectieuses, le plus souvent par un traitement
médical.
Le traitement chirurgical connaît certaines indications et a
considérablement amélioré
le pronostic de l'affection.
Connaître et appliquer les mesures de prophylaxie
2) Moyens
L'antibiothérapie doit obéir à certaines règles: elle doit être
bactéricide pour desdilutions d'1/8 voire d'1/16, précoce dès que la
suspicion diagnostic est assez forte
et en tous cas sans attendre le résultat des hémocultures,
associative au moinsdans un premier temps, adaptée au germe et
administrée pour couvrir lenycthémère, et enfin prolongée. Les
concentrations sériques doivent être égales à 4à 10X la
concentration minimale inhibitrice. La durée est de 4 semaines pour
lesstrepto non-groupables, 6 semaines pour les germes résistants,
parfois plus pour lesendocardite infectieuse sur prothèse.
Le traitement de la porte d'entrée principale et de toutes les portes
d'entréepotentielles en particulier dentaire doit être faite pendant
l'hospitalisation
L'anticoagulation à l'héparine est nécessaire dans certaines
circonstances.
Le traitement chirurgical viendra souvent compléter le traitement
médical, doit sipossible être (réalisé en période stérile)
La chirurgie est indiquée dans 3 circonstances schématiques:
la survenue d'une insuffisance cardiaque, surtout lors de
l’apparition d’uneinsuffisance aortique,
Germe peu sensible ou foyer non-accessible à l'antibiothérapie,
en particulier
paravalvulaire. C'est souvent le fait des endocardites
infectieuse à champignons ousur prothèse,
66
La survenue d'une embolie ne signifie pas obligatoirement
chirurgie: devolumineuses végétations, un Candida ou un
Neisseria plus emboligènes, ou un
staphylocoque plus destructeur, poussent à intervenir.
Dès que la décision d'intervenir est posée, rien ne sert
d'attendre: les signes
de mauvaise tolérance sont l'argument majeur de la
décision. Idéalement
cependant une période de 10j d'apyrexie est préférable.
4) Surveillance
Elle est basée sur la clinique et sur les mêmes examens
Diagnostic:
La prophylaxie antibiotique est indiquée dans toutes les
valvulopathies soufflantes,la maladie de Barlow soufflante, les
cardiopathies congénitales et les prothèsescardiaques. Dans la
myocardiopathie obstructive, l'infarctus du myocarde et
leslésions athéromateuses sévères, les antécédents de
rhumatisme articulaire aiguë,l'indication est plus discutable
mais il est plus prudent de la proposer si une
anomalievalvulaire coexiste.
CONCLUSION
Au concept classique d'endocardite infectieuse subaiguë
d'Osler, on oppose
actuellement celui d'endocardite infectieuse aiguë concernant
l'endocardite
infectieuse du toxicomane et celle du prothésé.
La démarche Diagnostic est stéréotypée, basée sur les hémocultures
et maintenant
l'échocardiographie qui permet de plus une surveillance aisée.
L'endocardite infectieuse reste une affection grave puisque presque
40% des cas
évoluent défavorablement.
67
CHAPITRE IV VALVULOPATHIES
VALVULOPATHIES
Atteinte valvulaire
L'insuffisance aortique peut résulter d'une modification des
valves.
Cette modification peut résulter d'un processus inflammatoire,
comme dans le rhumatismearticulaire aigu. Son incidence régresse.
L'atteinte y est souvent pluri-valvulaire (mitro-aortique).
La deuxième grande étiologie d'IA par atteinte valvulaire est
infectieuse, secondaire à uneendocardite bactérienne (20 à 40%). Il
est rare qu'une endocardite chronique se développe sur unevalve
aortique normale, mais elle peut se développer sur une bicuspidie
éventuellement méconnue.
La dissection aortique est une cause rare de fuite aortique
chronique (2 à 5%), mais il fautnéanmoins la recherche
systématiquement. On peut en rapprocher l'atteinte traumatique,
rareégalement (1 à 2%).
Les étiologies congénitales regroupent: la bicuspidie (2-3%),
lors de laquelle, du fait d''unehypertrophie ventriculaire gauche due à
l'élément sténosant souvent associé, la dilatationventriculaire est
modérée de même que la tolérance, la fuite sur valves myxoïdes, l'IA
du syndromede Marfan, de la CIV sous-aortique (Pezzi-Laubry, lors
desquelles, les valves sont attirées par le jetde sang traversant la
CIV à grande vitesse par un effet Venturi).
Un stress exagéré des valves peut également entraîner une IA
à long terme (HTA, Insuffisancesrénales, CIV sous-aortiques, RA
sous valvulaire).
Signes fonctionnels
Cette valvulopathie peut passer inaperçue pendant longtemps:
l'exercice est bien toléré, du fait de ladiminution de la durée de la
diastole, le souffle diastolique est dur à percevoir.On peut retrouver
un angor, surtout en cas d'atteinte syphilitique (plaque calcifiée
obturant ± lesorifices coronariens, avec douleurs nocturnes lorsque
le coeur est lent et la PA basse.L'insuffisance cardiaque est de début
progressif, et n'apparait que tardivement, alors que
l'altérationventriculaire est déjà majeure, et le risque chirurgical
important.
Signes physiques
Palpation
Le choc de pointe est diffus à la palpation, hyperdynamique,
latéral, et dévié vers le bas, le B3 peutêtre palpable.
Auscultation
A l'auscultation, le souffle diastolique permet le diagnostic. Il est
doux, aspiratif, souvent faible,entendu au mieux avec le diaphragme
du stéthoscope, le malade en position assise, penché enavant, en
expiration. Le souffle prédomine au 3°, 4° espace intercostal, le long
du bord gauche dusternum quand la pathologie est valvulaire, le long
du bord droit du sternum quand il existe unedilatation importante de
l'aorte ascendante. Il augmente quand la post-charge augmente
(action delever les bras par exemple).
En diastole également peut se percevoir le roulement de Flint,
équivalent au RM sur le planauscultatoire, dû au flux trans-mitral à
travers une valve dont l'ouverture est gênée par le flux defuite
aortique. Il témoigne d'une IAo sévère, et est modifié comme les IAo
69
et non comme les RM.le B1 est normal ou diminué (en cas de
fermeture précoce de la mitrale), il existe un soufflesystolique
éjectionnel, de débit aortique, qui peut être frémissant, dû à
l'augmentation du débittrans-valvulaire aortique, avec parfois pistol
shot (correspondant à la brusque distension de l'aorteascendante).
La composante aortique du B2 est souvent diminuée.Un B3 est
présent en cas d'élévation de la PTDVG
Signes périphériques
L'élargissement de la différentielle est le meilleur moyen de
quantifier la fuite aortique: elle résulted'une élévation de la systolique
(reflet de l'augmentation du volume d'éjection systolique) et
d'unebaisse de la diastolique (due au reflux de sang qui vide l'orte au
profit du ventricule gauchecompliant): grossièrement, si la PA
diastolique est supérieure à 70 mmHg ou à la moitié de la PAs,l'IAo
n'est pas sévère, alors que si la PA diastolique est inférieure à 60
mmHg, l’insuffisanceaortique peut justifier d’une attitude plus
agressive. Les autres signes périphériques témoignentégalement de
l'élargissement de la différentielle: Pouls ample de Corrigan, Signe
de la manchette,Pouls capillaire de Quincke, Signes de Musset, ...
Enfin des signes cliniques peuvent être en rapport avec l'étiologie
ECG
la surcharge est d'abord une surcharge diastolique
(augmentation de l'amplitude des QRS, mais lesondes T restent
positives en précordiales gauche), puis des signes de surcharge
systolique (ondes Tnégatives en dérivations latérales, reflet de la
rotation de l'axe de T qui diverge de plus de 90° del'axe de QRS
Radiographie
La radiographie retrouve la dilatation parfois impressionnante
du VG (arc inférieur gauche) et del'aorte ascendante (arc supérieur
droit)
Echocardiographie-Doppler
L'echocardiographie permet de retrouver les modifications
décrites lors de la physiopathologie: lasurcharge volumétrique du VG
70
(dilatation VG), avec hypertrophie compensatrice des parois
VG(rapport "épaisseur de la paroi / rayon de la cavité VG" normal).
Le fluttering mitral ou septal lié àla mise en vibration de la valve
mitrale (équivalent du roulement de Flint à l'auscultation) ou
duseptum par le jet régurgitant peut être visualisé par
échocardiographie de mode M oubidimensionnelle. La fermeture
prématurée de la valve mitrale se rencontre surtout lors des
fuitesaiguës et reflète l'augmentation des pressions dans le VG.
L’aspect des valves aortiques peut êtreprécisé par
l’échocardiographie bidimensionnelle et peut orienter le diagnostic
étiologique.
Au Doppler, le flux régurgitant est souvent au mieux enrégistré
en vue apicale 5 chambres. Laquantification de la fuite peut reposer
sur la vitesse avec laquelle le gradient de pression Ao-VGdiminue
(Doppler continu, le temps de demi-décroissance ou t1/2 qui est
inférieur à 300 msec encas de fuite importante), à l'importance du
reflux diastolique dans l'aorte descendante (Dopplerpulsé à
l'abouchement de la sous-clavière gauche, retrouve une vitesse
télédiastolique > 20 cm/secen cas de fuite importante), ou à
l'extension du jet régurgitant dans le ventricule ou son importancepar
rapport à la chambre de chasse VG en Doppler couleur. Le diamètre
du jet à l'origine < 8 mmtémoigne d'une IAo modérée, entre 8-13 mm
d'une IAo moyenne, >13 mm d'une IAo massive.
Aucun des critères n'est parfait et c'est la convergence des
arguments qui va permettre de quantifierune fuite aortique.
Cathétérisme
La mesure des pressions permet de déterminer la pression
diastolique aortique vraie, l'existenced'une insuffisance cardiaque
gauche, et l'éventuel retentissement droit
L'angiographie permet une quantification de la fuite, soit par calcul
de la fraction régurgitée (%Régurgitation= {débit angio - débit
thermo}/ débit angio) soit par la méthode de Sellers, quantifiantla
fuite en “croix” +, en fonction de l'opacification du VG entrainée par
une injection de produit decontraste dans l'aorte initiale (+: jet
régurgitant opacifiant le VG en diastole uniquement (<20%),
71
++: persistance d'une opacification VG pendant toute la systole, c'est
à dire que le flux régurgitantn'est pas lavé (20-40%), +++: tout le VG
est opacifié en plusieurs cycles, mais sa tonalité reste auplus égale à
celle de l'aorte (40-60%), ++++: Tout le VG est opacifié en 1 diastole,
et l'intensité estsupérieure à celle de l'aorte où a pourtant été injecté
le produit opaque (>60%)).
Diagnostic différentiel : Souffle diastolique: insuffisance pulmonaire :
pas de signes périphériques
Surveillance et traitement
Clinique
L'histoire clinique est donc souvent celle d'une endocardite
aiguë avec insuffisance cardiaque:
signesde bas débit, de congestion pulmonaire, sans signes
droits, contexte septique dominent lascène. Le patient est
tachycarde, et on peut entendre à l'auscultation un SS de débit
modéré. Lesouffle diastolique est souvent difficile à entendre, car
plus grave que lors d’une IAo chronique (legradient transvalvulaire
est plus faible), très peu intense, et parfois uniquement
protodiastolique (dufait de l'équilibration des pressions VG et Ao
72
pendant la diastole). Le roulement de Flint (mesodiastoliquedu fait de
la fermeture précoce de la mitrale), et le B3 sont souvent plus nets.
Examens complémentaires
L'ECG montre souvent des signes d'ischémie VG
La radiographie thoracique ne retrouve que des signes de surcharge
vasculaire pulmonaire (le VGn'a pas eu le temps de se dilater)
L'Echo ne montre pas de dilatation VG, mais une fermeture
prématurée de la valve mitrale, et peutretrouver des végétations.
Le traitement
Il consiste en la stérilisation du foyer si possible médicament,
pour permettre une intervention àfroid. Mais la chirurgie est parfois
pratiquée en urgence malgré le risque opératoire accru, sous support
inotrope et vasodilatateur car elle apparait comme le seul moyen de
stériliser le foyer.
I. INSUFFISANCE MITRALE
Cardiopathie valvulaire fréquente : Régurgitation de sang du
VG dans l'OG pendant une partie ou la totalité de lasystole
secondaire à l'incontinence de la valve mitrale. Elle résulte de la
lésion d'un ou plusieurs des éléments
constituant l'appareil mitral (Figure 1)
73
B. PHYSIOPATHOLOGIE
La régurgitation d'un certain volume de sang dans l'OG
provoque nécessairement une augmentation de lapression dans
cette cavité (onde "v") située en aval. Les conséquences
hémodynamiques de la régurgitationdépendent:
1) de son mode de constitution: aigu ou chronique;
2) de sa sévérité (importance de la fractionrégurgitée)
2. DEGRE DE LA REGURGITATION
L'importance de la fuite mitrale dépend elle-même de sa cause
mais aussi de la résistance à l'éjection du VG.
Ainsi, toute augmentation des résistances périphériques (HTA,
administration d'un vasopresseur) accroît larégurgitation : le sang
s'écoule plus facilement du VG vers l'OG où la pression est
relativement basse que du VGvers l'aorte où la pression est élevée.
Inversement, l'administration d'un vasodilatateur diminue le degré de
lafuite (Figure 6)
76
C. CLINIQUE
1. LES SIGNES FONCTIONNELS
Ils sont la conséquence de l'hypertension capillaire pulmonaire :
dyspnée d'effort de degré variable ou dyspnéeparoxystique.
Les IM de constitution lentement progressive sont habituellement
longtemps bien tolérées.
A l'inverse, les IM de constitution brutale (Osler, rupture de cordages,
rupture de pilier...) se traduisent par unedyspnée d'effort rapidement
croissante ou une IVG franche avec accès de dyspnée paroxystique
nocturne voire
OAP. L'IM peut se révéler par une complication (Osler, fibrillation
auriculaire).
77
D. RADIOLOGIE
Dilatation de l'OG (OAD avec opacification de l'oesophage), du
VG (Face et OAG) dont l'importance varieavec l'ancienneté et
le volume de la régurgitation.
Calcifications valvulaires mitrales en scopie ou ampli de
brillance si l'IM est ancienne.
Expansion systolique du contour postérieur de l'OG en scopie.
Présence éventuelle de signes d'oedème pulmonaire.
A un stade évolué : dilatation des cavités droites et OG
ectasique.
F. ECHOCARDIOGRAPHIE-DOPPLER
1. DIAGNOSTIC POSITIF
Le Doppler est très sensible et détecte une IM même minime. Avec
le codage couleur, il visualise larégurgitation.
2. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
Prolapsus valvulaire mitral: image en cuiller (télésystolique) ou
en hamac (holosystolique), cordage(s)rompu(s)
Osler: végétations, cordage(s) rompu(s) éventuellement
CMO: SAM (soulèvement antérieur de la mitrale), HVG
asymétrique.
Dysfonction de pilier: fibrose du pilier et asynchronisme de
contraction
3. DIAGNOSTIC DE SEVERITE
1 - de la fuite: évaluation semi-quantitative
"cartographie" : Surface du jet / surface OG (> 0.60 : IM sévère)
diamètre du jet (trans-oesophagien) : > 6 mm (IM sévère).
Noter qu'un VG hyperkinétique est le témoin d'une fuite
importante
2 - de son retentissement:
sur l'OG: dimensions (Ø normal: < 40 mm)sur le VG:
dimensions ( Ø transversal normal: < 55 mm), % de
raccourcissement du Ø, évaluation dela FE
sur la circulation pulmonaire: évaluation de la PAP systolique
par Doppler (à partir de la vitesse de lafuite tricuspide).La
visualisation de la valve mitrale et de l'oreillette gauche est bien
meilleure en échocardiographie transoesophagienne:c'est
79
l'examen de choix pour déterminer le mécanisme, la cause, le
degré de la fuite, lesdimensions de l'OG, la présence éventuelle
de thrombi intra-auriculaires gauches.
G. EXPLORATION HEMODYNAMIQUE
Le cathétérisme et l'angiographie ne sont pas nécessaires pour le
diagnostic. Ils sont indiqués à titrepréopératoire.
1. CATHETERISME
onde "v" sur la courbe capillaire pulmonaire ou auriculaire
gauche, particulièrement marquée dans les formesaiguës
degré de l'hypertension artérielle pulmonaire
retentissement sur les cavités droites: pression de l'OD,
présence d'une insuffisance tricuspide
mesure du débit cardiaque
2. VENTRICULOGRAPHIE GAUCHE SELECTIVE
- Visualisela régurgitation et permet une évaluation visuelle de son
degré
1 + : opacification de l'OG, disparaissant en 1 battement
2 + : opacification de l'OG < opacification du VG
3 + : opacification de l'OG = opacification du VG
4 + : opacification de l'OG > opacification du VG
Permet la mesure des volumes ventriculaires et avec celle du
débit cardiaque, la détermination de la fractionrégurgitée.
Permet d'évaluer la fonction VG, les dimensions de l'OG
Fig 7
80
La différence entre le volume télésystolique et le volume
télédiastolique = VS = {volume éjecté dans l'aorte (VSantérograde) +
volume régurgité (VS rétrograde)} VSa = débit cardiaque / fréquence;
VS est mesuré par ventriculographie et le débit par thermodilution ou
Fick VSr est obtenu par différence et lafraction régurgitée (%)
calculée comme: FR = VS r / VS
I. TRAITEMENT
81
1. PROPHYLAXIE DE L'OSLER
Ces mesures s'appliquent à toutes les insuffisances mitrales, y
compris le prolapsus mitral avec souffle, lacardiomyopathie
hypertrophique, la prothèse valvulaire mitrale
2. FIBRILLATION AURICULAIRE
D'abord: Digitaline + Anticoagulant pour ralentir la cadence
ventriculaire et prévenir les emboliespériphériques.
Ultérieurement: Le rétablissement du rythme sinusal par CEE
n'est envisageable que si la FA est récente, l'OGest peu
dilatée, le traitement anticoagulant efficace a été institué depuis
au moins 6 semaines.
En cas de régularisation urgente imposée par une condition
hémodynamique critique, l'absence de thrombusdans l'auricule
gauche et/ou l'OG peut être vérifiée par écho trans-
oesophagien.
3. INSUFFISANCE CARDIAQUE
Digitaline + Diurétiques + régime désodé + Anticoagulant +
Vasodilatateur (Inhibiteur de l'Enzyme deConversion). Ce traitement
sera maintenu en permanence ou jusqu'à la correction chirurgicale
de l'IM si elle estpossible:
4. CORRECTION CHIRURGICALE
Par une intervention dite "reconstitutive": valvuloplastie mitrale
qui remodèle l'appareil mitral (résection detissu valvulaire
lorsqu'il est trop important, raccourcissement ou réimplantation
des cordages, implantation d'unanneau de Carpentier de forme
et de dimensions adaptées à l'anneau mitral. Ce type
d'intervention s'adressesurtout à l'IM du prolapsus valvulaire
mitral
Par remplacement valvulaire mitral lorsque l'appareil valvulaire
et sous-valvulaire est trop mutilé. On implanteune prothèse
mécanique ou plus rarement aujourd'hui une bioprothèse
(sujets très âgés, jeune femme voulantmener une grossesse).
Les bioprothèses ne nécessitent pas, sauf cas de fibrillation
auriculaire, un traitementanticoagulant, ce qui constitue un
avantage par rapport aux prothèses mécaniques mais cet
82
avantage est annulépar leur dégénérescence en quelques
années obligeant à une ré-intervention.
a) Indications opératoires
L’indication opératoire est basée sur les critères suivants :
Sévérité de la régurgitation
Fonction VG
Présence de signes fonctionnels
Faisabilité d'une plastie mitrale
INSUFFISANCE TRICUSPIDE
I - Généralités
L’insuffisance tricuspidienne (IT) est caractérisée par la régurgitation
ventriculo auriculaire droite
1) Anatomie
La valve tricuspide est constituée de 3 feuillets de surfaces inégales,
fixés sur un anneau fibreux, séparéspar 3 commissures antéro
septale, antéro postérieure et postéro septale. La valve antérieure,
plusgrande, est la mieux individualisée.
L’appareil sous valvulaire comporte 3 piliers, implantés sur chacune
des 3 faces du VD, reliés auxvalves par des cordages.
2) Etiologies
On oppose les IT fonctionnelles et organiques
IT fonctionnelles, secondaires à une dilatation de l’anneau,
liées à une dilatationventriculaire droite. La dilatation VD est
elle même secondaire à une HTAP (valvulopathie mitrale,mitro
aortique, cardiopathie ischémique, cardiomyopathie, coeur
pulmonaire aigu ou chronique,post embolique ou pathologie
pulmonaire).
IT organique
» congénitale (cf cours cardiop. congénitale)
»post RAA, presque toujours associée à une atteinte mitrale ou
mitro aortique
»oslerienne, chez les toxicomanes (voie IV)
»traumatique, secondaire à un traumatisme du thorax fermé
83
»par prolapsus tricuspidien, parfois associé à un PVM
(fréquence de cette association chezle Marfan)
»au cours de l’infarctus VD, par nécrose du pilier inférieur
»syndrome carcinoïde , par action directe de substances vaso
actives (sérotonines, kinines)
»rares tumeurs cardiaques
3) Physiopathologie
Le diamètre de l’anneau , maximum en télé diastole, varie tout
au long du cycle cardiaque. L’HTAP, enaugmentant la post charge,
entraîne la dilatation VD et de l’anneau puis l’IT fonctionnelle. La fuite
estproportionnelle à la dilatation de l’anneau et le pourcentage de
raccourcissement de l’anneau estd’autant plus diminué que la fuite
est plus importante.
II - Diagnostic
1) Signes fonctionnels
Signes d’insuffisance ventriculaire droite; asthénie, hépatalgie,
OMI. Dans l’IT rhumatismale, lasymptomatologie est souvent
dominée par celle de la cardiopathie causale (dyspnée +++,
pouvantparfois diminuer lorsque l’IT apparaît).
2) Signes physiques
Inspection - Palpation
OMI, ascite
Hépatomégalie avec expansion systolique et parfois RHJ en cas
d’IVD
Pouls veineux systolique; ondulation propagée de bas en haut sur le
trajet des veines jugulaires
Auscultation
Souffle holosystolique, de timbre doux, d’intensité faible à modérée,
siégeant à la xiphoïde ou à lapartie basse du bord gauche sternal
(attention, confusion possible avec une IM). Le souffle apparaîtou
augmente en inspiration profonde (signe de Carvallo).
Un B3 ou un roulement diastolique sont parfois perçus
3) Signes radiologiques
La radio thoracique montre une dilatation auriculaire droite,
inconstante, non proportionnelle àl’importance de la fuite et souvent
masquée par la dilatation VD ou OG.
84
4) Signes électrocardiographiques
IT rhumatismale; surcharge biauriculaire avec signe net d’ HAD en
V1. Habituellement hypertrophieVD ou biventriculaire. La fibrillation
auriculaire est très fréquente.
IT traumatique; fréquents troubles conductifs intra ventriculaire (tel
BBD)
5) Signes échocardiographiques
L’échocardiographie offre un intérêt diagnostic et étiologique
TM et Bidimensionnelle
Signe indirect d’IT, avec surcharge ventriculaire droite si la fuite est
importante et dilatation de laveine cave inférieure, fréquente mais
critère diagnostic insuffisant.
Intérêt diagnostic
»IT rhumatismale; épaississement des valves et remaniement de
l’appareil sous valvulaire.
» IT oslerienne; végétations d’apparition souvent retardées, avec
échos denses, chevelus,appendus aux valves.
» IT traumatique; rupture de cordages, avec fluttering diastolique,
parfois associée à un
prolapsus du feuillet antérieur.
Doppler
Permet de visualiser la régurgitation et d’évaluer le niveau de
pression artérielle pulmonaire. L’ITse caractérise presque toujours
par la présence d’un flux turbulent rétrograde dans
l’OD,exceptionnellement par un flux laminaire, apanage des formes
massives.
» En doppler pulsé et/ou couleur; l’extension du jet et sa surface
éventuellement rapportée
à la taille de l’OD permet de quantifier l’IT(minime, modérée,
moyenne, importante).
» En doppler continu; en systole la pression pulmonaire peut être
estimée par la formule
pVD = delta P + 10 mm Hgdelta P étant le gradient OD/VD mesuré
en doppler
6) Signes hémodynamiques
85
Le cathétérisme montre la ventricularisation de la courbe de pression
OD et mesure la pressionpulmonaire. L’angiographie objective la
fuite ventriculo auriculaire droite.
III - Evolution
L’évolution spontanée se fait généralement vers l’aggravation et vers
l’IVD sauf si la cause de l’ITfonctionnelle peut être traitée.
IV - Traitement
Médical; traitement de l’IVD si nécessaire
Chirurgical;
En cas d’IT fonctionnelle associée à une atteinte mitrale ou mitro
aortique relevant de la chirurgie:seules les fuites tricuspides
importantes seront traitées
En cas d’atteinte organique, seules les fuites très importantes
nécessitent la chirurgie
Les remplacements valvulaires sont de plus en plus délaissés en
raison des risques de thrombose.
Les méthodes conservatrices sont actuellement recommandées telle
l’annuloplastie reconstitutive deCarpentier (remodelage de la valve
sur un anneau rigide)
RETRECISSEMENT MITRAL
GENERALITES
Définition
Le rétrécissement mitral (RM) se définit comme une surface mitrale
inférieure à 2 cm2 . C'est àpartir d'une telle surface qu'apparaîssent
des modifications hémodynamiques portant sur lespressions et le
débit cardiaque. Le terme de rétrécissement mitral serré est réservé
aux surfacesmitrales inférieures à 1,5 cm2 .
Etiologies
On distingue :
Le RM congénital : rare, lié à une anomalie d'insertion des
cordages, des piliers, à un anneausupra-mitral, à une valve
mitrale en parachute ou hypoplasique. Il est fréquemment
86
associé àd'autres malformations congénitales ; persistance du
canal artériel, coarctation aortique,rétrécissement aortique, CIV,
Fallot.
Le RM acquis : presque toujours d'origine rhumatismale, même
si un antécédent de RAA n'estretrouvé que dans 50 à 75 % des
cas. Il survient alors 5 à 15 ans après les accés articulaires
maistouche parfois les jeunes enfants dans les pays du tiers
monde. Le RM prédomine chez la femme (3à 4 fois plus
fréquent). Seul le RM acquis sera traité dans ce cours.
Physiopathologie
Le rétrécissement mitral réalise un barrage diastolique au flux
sanguin auriculo-ventriculairegauche. L'augmentation de pression
intra-auriculaire gauche va retentir progressivement sur toutesles
structures situées en amont de la valve mitrale. L'oreillette qauche se
dilate progressivement,passant de 50 cm3 à parfois plus de 150
cm3. Ces parois vont s'altérer progressivement, s'amincir,et un tissus
fibreux remplace peu à peu les fibres musculaires.
L'augmentation de pression se transmet de façon rétrograde aux
veines et capillaires pulmonairesavec initialement résistances
artérielles pulmonaires normales (hypertension pulmonaire
modérée,post-capillaire, dite passive, régressant après traitement).
Le maintien de l'obstacle mitral peut créer à un stade ultérieur des
altérations définitives des paroisartériolaires pulmonaires et un
épaississement des septa inter-alvéolaires, constituant un
2èmebarrage artériolaire pulmonaire, cette fois pré-capillaire, peu
réversible. On retrouve alors ungradient entre pression pré-capillaire
(pression artérielle pulmonaire ou PAP) et pression
postcapillaire(pression capillaire artérielle pulmonaire ou PCAP)
supérieur à 15 mm de Hg. Leretentissement sur le coeur droit se
manifeste d'abord par une hypertrophie ventriculaire droite(HVD)
puis une insuffisance ventriculaire droite (IVD) avec augmentation de
la pressiondiastolique VD.
DIAGNOSTIC
Signes fonctionnels
La dyspnée d'effort est le maitre symptome. Son importance est
habituellement un bon reflet dudegré de sténose.
87
L’oedème pulmonaire d'effort ou nocturne est également un
indicateur de sténose mitrale serrée.
Les autres signes fonctionnels, en rapport avec les
complications du RM ; palpitations (troubles durythme
auriculaire), hépatalgies d' effort ou permanentes (IVD) ,
hémoptysies (poumon cardiaquedu RM), accident embolique
artériel (AC/FA, thrombus intra auriculaire gauche)
Signes physiques
Inspection
Peu d'intérêt en dehors du faciès mitral; érythrose et cyanose du
visage, prédominant au
pommettes), chez les patients âgés avec RM évoluant depuis 20 ou
30 ans: nanisme mitral :retentissement staturo-pondéral du RM
sévère de l'enfant dans les pays à haut risque de RAA.
Palpation
A la pointe.frémissement diastolique (ou cataire) se renforçant
parfois en pré-systole, équivalent palpatoire duroulement diastolique
(sensation de roulement sous la paume)
. la fermeture mitrale, palpable à l'apex, sauf en cas de calcification
massive de la grande valve(sensation de chiquenaude lors du choc
apexien)
. la vibration d'ouverture mitrale, traduisant le claquement d'ouverture
mitrale
Au creux épigastrique
. signe de Harzer, palpation du ventricule droit au creux épigastrique
Au bord parasternal gauche
.vibration de fermeture des valves pulmonaires en cas d'HTAP
Auscultation
C’estl’étape essentielle du diagnostic clinique. Elle s'effectue chez un
patient en décubitus latéralgauche, au besoin après effort.
L'éclat du ler bruit correspondant à lafermeture mitrale suivi
d'une systole ventriculaire libre etB2 (fermeture aortique)
normal
Claquement d'ouverture mitrale (COM), bruit bref surajouté,
bien perçu à l'endapex, d'autant plusproche de B2 que la
sténose est serrée.
88
Roulement diastolique bien localisé à la pointe, il débute
immédiatement après le claquementd'ouverture mitrale, se
poursuit jusqu'à B1 dont il est séparé en cas de rythme sinusal
par lerenforcement pré-systolique.
Le renforcement pré-systolique traduction de la systole
auriculaire.
L'éclat de Bl, le claquement d'ouverture, le roulement diastolique et
le renforcement pré-systoliqueréalisent la classique onomatopée de
Duroziez. En cas d'HTAP, l'auscultation pulmonaire
permetd'entendre un éclat de B2 au foyer pulmonaire. L'auscultation
peut être particulièrement difficileen cas d'AC/FA ou de fréquence
cardiaque rapide.
Signes radiologiques
Classiquement
Le bilan radiologique du RM comporte quatre incidences thoraciques
: face, oblique antérieuredroite et gauche, profil gauche. Ce schéma
peut être complété par l'opacification barytée del'oesophage,
montrant en OAD un refoulement de la colonne barytée
oesophagienne par l'oreillettegauche dilatée et éventuellement une
saillie à convexité antérieure correspondant à la dilatation
del'infundibulum pulmonaire. Enprofil gauche, le comblement de l'
espace clair rétro-sternal traduitl'hypertrophie dilatation des cavités
droites. L'examen radioscopique permet d'apprécier lacinétique
cardiaque et de rechercher les calcifications valvulaires mitrales.
En pratique
Seule l'incidence face et profil gauche sont réalisées. La silhouette
cardiaque a un aspecttriangulaire avec à gauche, arc supérieur
normal, arc moyen rectiligne ou saillant (tronc pulmonaireélargi,
auricule gauche dilatée), arc inférieur normal. A droite, l'arc inférieur
est modifié avecapparition d'un double contour traduisant
l'hypertrophie auriculaire gauche s'inscrivant en dedansou en dehors
du bord droit de l'oreillette droite.
89
L'ECG peut rester normal ou présenter des modifications telles une
hypertrophie auriculaire gauche(onde P large > 0.12 s, bifide en D2,
diphasique à négativité terminale en V1), une
hypertrophieventriculaire droite avec déviation axiale droite du QRS,
aspect S1 Q3, grande onde R V1, blocincomplet droit. En cours
d'évolution, le passage en AC/FA intervient fréquemment, précédé
pardes extrasystoles auriculaires ou des accés d'AC/FA
paroxystiques.
Signes échocardiographiques
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
C.I.A;: peut donner des signes trompeurs tels un roulement de
débit xyphoïdien et endapexien, undédoublement de B2
pouvant simuler un C.O.M. L' échocardiographie (objectivant la
C.I.A.) et la radioscopie(montrant une dilatation expansive des
artères pulmonaires) corrigent le diagnostic.
Tumeurs de l'oreillette gauche et notamment myxome peuvent
être responsables d'une sémiologie de RM àl'auscultation. Le
myxome est une tumeur végétante implantée à la partie haute
et antérieure de la cloison interauriculaire pouvant coiffer ou
s'engager dans l'orifice mitral. La variabilité des signes
d'auscultation ou leursdisparitions en fonction de la position du
patient à une grande valeur.
Insuffisance aortique : peut être à l'origine d'un roulement
présystolique apexien (roulement de Flint). Le jet
derégurgitation s'oppose au mouvement de la grande valve
mitrale en diastole d'ou obstacle au flux mitral.
La rarissime oreille bi-atriale.
EVOLUTION
92
Les accidents évolutifs communs à toutes les valvulopathies
rhumatismales* récidive rhumatismale, insuffisance cardiaque, greffe
bactérienne rare.
Les complications pulmonaires
* oedème et sub-oedème pulmonaire,
* embolie pulmonaire, assez fréquente, survenant le plus souvent
dans un contexte d'IVD.
* hémoptysies, favorisées par le développement des néo-vaisseaux
(veines pulmonaires etbronchiques),
* bronchites aiguës et surinfections pulmonaires favorisant la
survenue d'OAP.
* broncho-pneumopathie mitrale, traduisant le retentissement
important du RM sur le poumon.
Syndrome restrictif ou mixte aux EFR avec baisse de la diffusion
alvéolo-capillaire.
Complications auriculaires
* Troubles du rythme auriculaire ; extrasystoles auriculaires,
tachycardie supra-ventriculaire(flutter, AC/FA). L'AC/FA marque
souvent un tournant évolutif de la maladie, favorisant lesaccidents
thrombo-emboliques et précipitant la défaillance cardiaque.
* Thrombose intra-auriculaire gauche : siégeant le plus souvent dans
l'auricule gauche. Ladisparition du roulement diastolique, la dilatation
rapide de l'OG sont en faveur d'une thrombose del'O.G.
* Embole systémique : peuvent intéresser tous les territoires
(cérébral, rénal, rétinien, etc...).
Surviennent volontiers chez des patients en FA ou lors du retour en
R.S
TRAITEMENT
Médical
Il est palliatif et constitue en fait le traitement des complications
ou leurs préventions.
On conseillera l'abstention d'efforts importants. Le régime désodé et
les diurétiques sont utilisés encas de décompensation cardiaque
gauche. La survenue d'une AC/FA conduit le plus souvent
autraitement anti-coagulant, au ralentissement de la fréquence
ventriculaire par les digitaliques oul'amiodarone.
93
La cardioversion peut être également proposée en fonction du
caractère récent de 1'AC/FA, del'absence de dilatation de l'OG et de
thrombus dans l'OG.
Chirurgical
L'indication opératoire doit être envisagée toutes les fois que l'
on porte le diagnostic derétrécissement mitral serré, et dans toutes
les formes symptomatiques (dyspnée d'effort, OAP,hémoptysies,
IVD). Dans un certain nombre de cas, la chirurgie peut être proposée
même chez unpatient peu gêné, en prévention de complications
ultérieures.
La commissurotomie à coeur fermé : intervention à faible risque
vital, mais dont les résultatsanatomiques sont incomplets. Cette
chirurgie n'est actuellement guère utilisée (sauf dans les
paysen voie de développement ou en cas de RM mal toléré
chez la femme enceinte).
La commissurotomie à coeur ouvert : plus complète et plus
efficace ; elle intéresse les 2commissures. Elle peut être
associée à une annuloplastie en cas d'incontinence de la valve,
ou d'uneannuloplastie tricuspidienne en cas d'IT fonctionnelle
associée. Elle nécessite toutefois l'emploid'une CEC, exposant
donc à certaines complications.
Le remplacement valvulaire mitral : réservé au RM avec larges
calcifications, ou lésions sclérorétractiles.
La coexistence d'une fuite mitrale constitue également une bonne
indication auremplacement valvulaire mitral. Les prothèses
mécaniques ou les bioprothèses peuvent êtreutilisées.
Valvuloplastie
La valvuloplastie per cutanée permet à l'aide d'un ballon de
dilatation introduit par voie veineusefémorale la réalisation d'une
véritable commissurotomie après cathétérisme trans
septal.Cettetechnique nécessite toutefois des valves souples, un
appareil sous valvulaires peu remanié,l'absence de thrombus
auriculaire gauche et l'absence de fuite mitrale importante associée
94
C. RETRECISSEMENT VALVULAIRE AORTIQUE
2. ETIOLOGIE
1. RA Congénital : La valve est sténosée dès la naissance (aspect
en dôme par fusion descommissures).
2. RAA : Fusion de 2 ou 3 commissures, très souvent associée à une
autre atteinte valvulaire(RM, IA)
3. RA dégénératif calcifié de Monckeberg -
- Soit calcification d'une valve bicuspide ; la valve bicuspide est un
précurseur fréquent de RA.
- Soit calcification d'une valve aortique normale (tricuspide), mais il
n'y a pas en principe defusion des commissures. C'est de très loin la
cause actuelle la plus fréquente .
4. Le RA dégénératif est plus fréquent dans l'hypercalcémie (dialysés
chroniques±
hyperparathyroïdie), la sarcoïdose et la maladie de Paget. On a
constaté chez les sujets âgésque le taux de parathormone est plus
élevé dans le RA qu'un groupe contrôle et que la perteosseuse
(mesurée par la densité osseuse) est associée à la fréquence des
calcificationsaortiques. A titre exceptionnel: sténose athéromateuse
des hypercholestérolémies majeureshomozygotes.
3. PHYSIOPATHOLOGIE
a) La résistance à l'éjection du VG :
Deux mécanismes possiblement associés :
Degré de sténose de l'orifice, dont les dimensions sont fixes
(fusion commissurale); c'est le casdu RA congénital ou
rhumatismal.
Degré de mobilité des sigmoïdes en raison des calcifications,
(sans fusion commissurale). Dansce cas, la sévérité du RA
varie avec la "force d'ouverture" de la valve, c'est à dire avec la
95
forcecontractile du VG. La survenue de l'IVG aggrave donc la
sévérité de la sténose. Cetteimmobilisation des valves par les
calcifications peut aggraver le RA congénital ou rhumatismal.
b) La surcharge de pression entraîne une HVG concentrique,
Elle permet le maintien pendant longtemps d'une fonction VG
normale. La survenue d'une dysfonctionVG permet de diviser
l'évolution en 2 périodes :
Une phase compensée (Selon la loi de Laplace; T = (P x R)/e,
l'augmentation de tension (T) due àl'élévation de la pression
VG (P) est compensée par une diminution du rayon (R) et une
augmentation del'épaisseur de la paroi VG (e) par l'HVG
concentrique) où les SF sont la conséquence directe
del'obstruction : angor, syncopes. L'angor peut être fonctionnel
ou dû à des sténoses coronaires.Les syncopes résultent de la
stimulation des mécanorécepteurs VG par l'hyperpression VG
quiprovoque bradycardie et vasodilatation.
Une phase décompensée marquée par l'apparition de la
dyspnée. L'IVG accroît la sévérité dela sténose.
4. SIGNES FONCTIONNELS
Surviennent à l'effort
Syncopes : 1er signe dans 15 % des cas
Angor d'effort : 1/3 des cas fonctionnel,
1/2 secondaire à des sténoses coronaires
Dyspnée: 1er signe d'IVG, tardif
5. SIGNES PHYSIQUES
6. SIGNES RADIOLOGIQUES
7. SIGNES ELECTROCARDIOGRAPHIQUES
HVG de type systolique (R en V5 > 30 mm, en V6 > 25 mm
96
et ondes T négatives et asymétriques (voir figure 4)
Troubles de la conduction intra-ventriculaire(bloc de branche G)
8. PHONO-MECANOGRAMME
N'est plus utilisé actuellement et montrerait les mêmes anomalies
que les courbes de pression
VG et Ao.
1 - Allongement de la durée de l'éjection
2 - Diminution de la vitesse d'ascension du carotidogramme
3 - Allongement de l'intervalle R-pic du souffle (le maximum du
souffle est comme le pic depression VG d'autant plus tardif que le
RA est serré)
9. ECHO-DOPPLER
a) Écho
En TM: Diminution de l'amplitude d'ouverture des valves
sigmoïdes (mais souvent difficile àaffirmer en raison de la
présence de calcifications)
En Bi-D: HVG concentrique; l'échographie est plus sensible que
l'ECG pour déceler l'HVG
Éventuel fluttering de la valve mitrale antérieure du à une
insuffisance aortique associée
b) Doppler
Continu : permet de mesurer le gradient transvalvulaire. En couplant
cette donnée à la mesuredu diamètre de la chambre de chasse du
VG à l'écho, il devient possible d'évaluer la surface del'orifice
aortique. Il y a une bonne corrélation avec la surface valvulaire
mesurée au KT par laformule de Gorlin (Figure 2).
En cas d'insuffisance cardiaque sévère, les méthodes de calcul
sous-estiment la surface
valvulaire (la surface réelle est un peu plus grande) car ces
méthodes dépendent du débitcardiaque qui est très diminué. La
meilleure détermination de la surface valvulaire est fournie
parsaplanimétrie en ETO.
10. CATHETERISME
Gradient de pression entre le VG (hyperpression) et l'aorte (Fig 3)
Calcul de la surface de l'orifice valvulaire (formule de Gorlin)
97
11. COMPLICATIONS
1. La présence des SF
2. Le frémissement systolique et la disparition de B2
3. Le B4 et la présence d'une HVG concentrique sont en général
présents si le gradient est au moinségal à 70 mmHg
4. L'écho-Doppler et le cathétérisme : Surface valvulaire :
< 0,7 cm2 : RA très serré
0,71 à 1,0 cm2 : RA moyennement serré
1,0 cm2 : RA non serré
En cas d'IVG sévère, la formule de Gorlin fournit une valeur de
surface plus petite qu'elle n'est en réalité car laformule n'est pas
indépendante du flux. Il peut être difficile de déterminer si
l'insuffisance cardiaque résulted'une autre étiologie ou d'une sténose
aortique réellement serrée.
Si la surface valvulaire aortique n'a pu être calculée, le RA est serré
si
le gradient est > 50 mmHgà une IA significative est associé un
gradient > 70 mmHg
à une IVG est associé un gradient > 30 mmHg
5 - Coronarographie systématique après 50 ans: présence de
sténoses
14. EVOLUTION
En moyenne, la surface valvulaire diminue de 0,1 cm2 par an. Mais il
y a de très grandes variationsindividuelles.
Le RA congénital : En principe, la surface de l'orifice est déterminée
à la naissance, mais uneprogression de la sténose est possible en
raison des calcifications surajoutées.
Le RA rhumatismal : Progresse très lentement ; l'accrétion calcaire
diminue encore la mobilité desvalves.
Le RA calcifié sénile : Progression plus rapide que dans les 2 autres
étiologies du fait descalcifications massives et de la dépression de la
99
fonction VG. Chez les dialysés, l'évolution est trèsrapide (0,23
cm2/an)
15. TRAITEMENT
Remplacement valvulaire: lorsque le RA est serré et symptomatique,
le plus souvent actuellement parune valve à disque basculant (voir
Fig 6 et 7)
Valvuloplastie à ballonnet: technique proposée par A Cribier chez les
patients âgés, récusés par leschirurgiens mais :risque vital (> 10
%)récidive à 6 mois: 70-80%; à 1 an: 80-90%mortalité à 1 an: 40%
du fait de la récidive
Patient âgé, ayant un RA serré, avec insuffisance cardiaque sévère
ou choc cardiogénique:valvuloplastie suivie de remplacement
valvulaire.
D. COARCTATION DE L'AORTE
1. SIEGE
Au niveau ou un peu en aval du ligament artériel (post-ductal)
Résulte du développement incomplet du 4eme arc aortique gauche
2. CONSEQUENCES DE LA STENOSE
Hypertension dans la moitié supérieure du corps
Hypotension dans la moitié inférieure du corps
Circulation collatérale par les artères intercostales et les artères
mammaires internes,rétablissant souvent une perfusion
correcte en aval (le gradient de pression est alors faible).
100
3. CLINIQUE
HTA aux membres supérieurs.
Abolition ou diminution des pouls fémoraux.
Souffle systolique caractéristique par sa diffusion en raison de
la circulation collatérale (dos).
4. RADIO
Image en cheminée du pédicule aortique (effacement de l'arc
supérieur gauche)
Érosions costales (bord inférieur des arcs postérieurs) dues à la
circulation collatéraleintercostale. HVG plus ou moins marquée
selon le niveau de l'HTA
8. CATHETERISME
Gradient de pression de part et d'autre de la sténose (fig. 5)
9. TRAITEMENT
Résection du segment sténosé avec prothèse intermédiaire
Dilatation chez le jeune enfant
101
CHAPITRE V PATHOLOGIES CARDIOVASCULAIRES
PATHOLOGIES VASCULAIRES
HYPERTENSION ARTERIELLE
ÉTUDE CLINIQUE
SYMPTÔMES
Céphalées occipitales matinales, pollakiurie nocturne,
bourdonnements d'oreilles, mouches volantes, épistaxis,
vertiges.
Complications majeures : insuffisance ventriculaire
gauche, accident vasculaire cérébral, angor, infarctus,
dissection aortique.
Souvent, découverte d'examen systématique.
MESURE : méthode auscultatoire.
Le brassard pneumatique (si utile, adapté au
diamètre du bras), relié à un manomètre à mercure ou
autre appareil parfaitement étalonné, est étroitement
appliqué autour du bras. Il est gonflé jusqu'à 250 mmHg
environ, puis dégonflé progressivement.
Simultanément, l'artère humérale est auscultée, le
107
bras étant à la hauteur du cœur. La pression artérielle
systolique correspond à l'audition des premières
pulsations artérielles, la pression diastolique à la
disparition des bruits.
Cette mesure est répétée au moins trois fois,
effectuée aux deux bras.
Elle peut être faite après 15 mn de décubitus, mais
aussi :
debout (recherche d'une hypotension
orthostatique)
à l'effort : élévation dans les limites de normalité
définies
en ambulatoire (mesure ambulatoire de la pression
artérielle : M.A.P.A.) : système portatif de mesure et
d'enregistrement.
BILAN ÉTIOLOGIQUE
Dans 90 % des cas, l'hypertension artérielle est
essentielle. Il est cependant indispensable de rechercher une
cause éventuellement curable.
Deux étiologies de diagnostic immédiat : A et B.
HYPERTENSION ARTÉRIELLE D'ORIGINE EXOGÈNE
Intoxication par la réglisse ou glycirrhizine. Cette
substance a une action analogue à celle des
minéralocorticoïdes : rétention hydrosodée et fuite
potassique.
La tension se normalise en 4 à 8 semaines après
l'arrêt de l'intoxication.
Les contraceptifs oraux
Les œstrogènes stimulent la synthèse hépatique
de l'angiotensinogène et donc d'angiotensine et
aldostérone.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
(l’inhibition de la synthèse endogène des
prostaglandines vasodilatatrices (PGE2, PGI2)
Les vasoconstricteurs utilisés par voie nasale.
Le saturnisme chronique
108
PHÉOCHROMOCYTOME
Étiologie rare : tumeur généralement bénigne de la
médullo-surrénale, sécrétant des catécholamines,
maligne dans 10 % des cas.
Symptômes
Hypertension artérielle paroxystique. Les accès
sont accompagnés de sueurs, céphalées, douleurs
abdomino-thoraciques, tachycardie.
Dans près de la moitié des cas, l'hypertension
artérielle est permanente.
Chez un patient hypertendu, atteint de maladie de
RECKLINGHAUSEN, la recherche d'un
phéochromocytome doit être systématique.
Diagnostic
Augmentation du taux des catécholamines et des
dérivés méthoxylés de l'adrénaline dans les urines (le
dosage de l'acide vanyl-mandélique est abandonné).
Le scanner abdominal localise la tumeur. Celle-ci
peut également être visualisée par l'échographie
abdominale et l'I.R.M.
Parfois, un bilan plus complet radiologique et
biologique est nécessaire pour rechercher un
phéochromocytome extra-surrénalien : scintigraphie
au M.I.B.G.
Traitement
Exérèse chirurgicale.
Normalisation de la tension artérielle et des
dosages biologiques
.
HYPERALDOSTÉRONISME PRIMAIRE
109
ANGINE DE POITRINE
1. DEFINITION
L'angine de poitrine est une manifestation douloureuse
habituellement thoracique témoignant d'uneischémie myocardique.
La cause la plus fréquente d'ischémie myocardique est
l'obstructionpartielle ou totale des artères coronaires, artères
nourricières du muscle cardiaque par des plaquesd'athérome.
Les maladies cardiovasculaires (et particulièrement l'insuffisance
coronaire) constituent la premièrecause de mortalité dans les pays
riches. L'angine de poitrine constitue une part de plus en
plusimportante des motifs de consultation et d'hospitalisation en
cardiologie.
2. PHYSIOPATHOLOGIE
L'ischémie myocardique apparaît en cas de déséquilibre entre les
besoins et les apports en oxygènedu myocarde en présence d'une
obstruction coronaire, une demande accrue en oxygène motivéepar
un effort, une tachycardie ou une émotion conduit à un déséquilibre
entre les besoins et lesapports et se traduit par la forme la plus
commune de l'angine de poitrine : l'angor d'effort. Untonus vasculaire
élevé à l'occasion d'un spasme peut s'accompagner d'ischémie
myocardique etconstitue l'angor dit spastique.Les phénomènes
thrombotiques qui s'accompagnent d'agrégationplaquettaire et de
thrombus conduisent à l'angor instable et à l'infarctus du myocarde.
Une réduction des apports en oxygène peut s'observer suite à une
modification des résistancesvasculaires, du flux coronaire, de la
fréquence cardiaque, des capacités de transport en oxygène dusang,
de la contractilité du muscle cardiaque et de la tension pariétale du
ventricule gauche.
L'athérosclérose est la cause la plus fréquente d'obstruction
coronaire. Elle correspond à uneprolifération de cellules musculaires
lisses et de tissu conjonctif comportant du collagène, desfibres
élastiques et des protéoglycanes accompagnée d'une accumulation
de lipides (principalementdes esters de cholestérol) et de débris de
fibrine. La distribution des lipides et du tissu conjonctifconditionne le
120
caractère stable (lésions denses et fibreuses) ou instable (lésions
riches en lipides eten débris nécrotiques) des dépôts coronaires et
donc de la symptomatologie clinique.
FACTEURS PREDISPOSANTS
Certains facteurs, dits facteurs de risque cardiovasculaire favorisent
l'athérosclérose. Il s'agit del'hypertension artérielle, du tabac, du
diabète, d'une dyslipidémie et des antécédents familiaux
depathologie coronaire.
3. MANIFESTATIONS CLINIQUES
Il s'agit typiquement d'une douleur rétro sternale en barre,
constrictive, quelquefois décrite commeun étau, souvent
angoissante. Elle peut s'accompagner d'irradiations dans le bras
gauche ou dans lesdeux bras, la mâchoire et plus rarement dans
l'épigastre. Un élément important d'orientationdiagnostique est la
survenue à l'effort (marche, montée d'une côte, en postprandial ou
lors derapports sexuels) ou au froid ou encore lors de fortes
émotions.La douleur angineuse cèdehabituellement à l'arrêt de
l'effort ou après absorption sublinguale de trinitrine en 5 à 10
mn.Certaines formes clinique existent comme la blockpnée d'effort
ou encore l'angor de reposspastique ou angor de Prinzmetal.
4. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Certaines pathologies cardio-thoraciques et abdominales peuvent
s'accompagner de douleurthoracique. Il s'agit notamment de la
péricardite aigue, de l'embolie pulmonaire, de la dissectionaortique,
de la costochondrite ou syndrome de Tietze, mais aussi de
l'existence d'un ulcère gastroduodénal,d'une œsophagite, d'un reflux
gastro-œsophagien, d'une cholécystite ou d'un spasmeœsophagien
(ces douleurs sont également sensibles à la trinitrine et peuvent
simuler des douleursangineuses).
L'interrogatoire comportant la description de la douleur, l'âge, le sexe
du patient et l'existence ounon de facteurs de risque permettra
d'orienter le diagnostic.
5. EXAMEN CLINIQUE
121
L'examen physique cardiovasculaire est souvent normal, mais il
convient de rechercher deséléments diagnostiques et pronostiques
associés comme un arc cornéen ou des xanthomes cutanéspouvant
témoigner d'une hypercholestérolémie, une hypertension artérielle ou
d'une artériopathiepériphérique marquée par l'abolition d'un pouls ou
l'existence d'un souffle vasculaire. L'auscultationcardiaque peut
retrouver un souffle de rétrécissement ou de fuite aortique ou de
myocardiopathiehypertrophique obstructive faisant suspecter un
angor fonctionnel par mauvaise perfusioncoronaire. Les situations
telles que l'anémie, la fièvre, la tachycardie, l'hyperthyroïdie
peuventégalement favoriser les crises d'angine de poitrine.
L'existence d'un troisième bruit ou de râlescrépitants oriente vers
l'existence d'une insuffisance cardiaque associée.Chez les patients
ayant desantécédents d'infarctus et lors de crises angineuses
aigues, on peut retrouver un souffled'insuffisance mitrale à
l'auscultation en rapport avec une dysfonction ischémique du
musclepapillaire, qui peut être réversible.
L'examen clinique peut également permettre d'orienter le diagnostic
différentiel : frottementpéricardique, pneumopathie...
6. CLASSIFICATION DE L'ANGOR
On distingue deux types de classifications: l'une concernant l'angor
d'effort stable proposée par laSociété Cardiovasculaire Canadienne
(CCS). Elle s'apparente à la classification de la NYHA pourla
dyspnée d'effort (cf) et l'autre concernant l'angor instable proposée
par Braunwald :
Selon la Sévérité
Classe I : Angor d’apparition récente (< 2 mois), sévère (> 3 crises/j)
ou aggravation d'un angorancien. Absence d'angor de repos dans
les 2 mois précédents.
Classe II : Angor de repos subaigu : Existence d'un ou plusieurs
épisodes d'angor de repos durant lemois précédent mais absence de
symptômes au repos durant les dernières 48 heures.
Classe III : Angor de repos aigu. Existence d'un ou plusieurs
épisodes d'angor de repos durant lesdernières 48 heures.
Selon les Circonstances cliniques
Classe A : Angor instable secondaire à une affection extracardiaque
122
favorisante (anémie, infection,hypotension, tachyarythmie,
thyrotoxicose, insuffisance respiratoire).
Classe B : Angor instable primitif
Classe C : Angor instable post infarctus (dans les semaines suivant
un IDM).
Intensité du traitement
1. Absence de traitement ou traitement minimal
2. En présence d'un traitement de l'angor stable (per os)
3. En présence d'un traitement anti angineux oral et intraveineux
incluant la trinitrine en intraveineux.
On distingue également :
L'angor de novo: angor d'effort apparu depuis moins de quatre
semaines, d'aggravation rapide
L'angor crescendo: angor d'effort se majorant en fréquence et
pour des efforts de moindre intensité
L'angor de repos: survenue de douleurs angineuses
spontanées durant plus de quinze minutes
Et la menace d'extension d'infarctus.
7. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1. L'électrocardiogramme (ECG) de repos
Il est normal en dehors de la douleur chez environ 50% des patients
ayant un angor stable. Lespatients ayant un ECG de repos normal
peuvent avoir une maladie coronaire sévère, mais
n'onthabituellement pas dans leurs antécédents un infarctus du
myocarde. Les anomalies les plusfréquentes sont les modifications
du segment ST-T Ces modifications existent cependant en dehorsde
toute pathologie coronaire chez 7% de la population avec une
prévalence accrue chez les sujetsâgés, hypertendus, diabétiques et
de sexe féminin. Elles peuvent également témoigner d'unedilatation
ou d'une hypertrophie ventriculaire gauche, de troubles hydro
électrolytiques,neurologiques ou de l'usage de drogues anti
arythmiques. Un bloc de branche gauche est en faveurd'une
cardiopathie ischémique ainsi bien entendu qu'une séquelle
électrique d'infarctus.
L'électrocardiogramme en douleurlorsqu'il peut être obtenu permet
de confirmer l'ischémie myocardique par un sous-décalage
123
dusegment ST dans le territoire de l'ischémie, ou par une
modification de l'onde T régressive après ladisparition de la douleur.
Le sus-décalage du segment ST est plus rare et se voit plutôt
dansl'infarctus du myocarde ou dans l'angor spastique. Il convient
toujours de comparer l'ECG à untracé antérieur et de savoir qu'une
pseudo-normalisation de l'ECG peut être un signe d'ischémie.
2. L'ECG d'effort
Son objectif est de reproduire une ischémie myocardique à l'effort. Il
s'effectue sur vélo ou sur tapisavec surveillance de l'ECG et de la
pression artérielle. Il peut être à visée diagnostique chez unpatient
suspect d'angine de poitrine ou à titre d'évaluation thérapeutique et
pronostique chez uncoronarien connu. Il est habituellement contre-
indiqué chez les patients ayant un infarctus récent,
1. DÉFINITION ET ÉTIOLOGIES
L'infarctus du myocarde (Un infarctus, stricto sensu, est une
infiltration hémorragique d'une zonede parenchyme et non comme
l'usage le sous-entend dans ce cas, une nécrose ischémique) est
unenécrose ischémique d'une zone myocardique dont la perfusion
est soudainement interrompue parl'occlusion de l'artère coronaire
correspondant à ce territoire (artère responsable ou "coupable").
Dans la très grande majorité des cas, l'occlusion résulte du
développement d'un thrombus sur uneplaque d'athérome fissurée.
Les autres causes sont : le spasme artériel, la dissection
aortique,l'embolie coronaire, les anomalies congénitales des artères
coronaires, le rétrécissement aortique,les maladies hématologiques
(polyglobulie), les lésions traumatiques ou radiques, la toxicomanie
àla cocaïne et les artérites des connectivites.
2. ÉPIDÉMIOLOGIE
La fréquence de l'infarctus a diminué dans les pays développés
grâce aux mesures de prévention(primaire et secondaire) de
l'athérosclérose coronaire : c'est ce que montre en France
l'étudeMONICA (Fig 1 et 2)
Il faut noter que 60% des décès surviennent en dehors d'une
structure hospitalière et que 3 décèssur 4 surviennent avant la
24ème heure. Enfin, les délais d'hospitalisation sont encore trop
longs:seulement 60% des hommes et 51% des femmes sont
hospitalisés avant la 6ème heure. En tenantcompte des contre-
indications à la thrombolyse, moins d'1 malade sur 2 peut bénéficier
de ceprogrès thérapeutique.
3. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
La nécrose ischémique
Le concept classique d'infarctus transmural (onde Q) et sous-
endocardique (absence d'onde Q) doitêtre abandonné.
126
Expérimentalement, un infarctus de 1 cm de diamètre et
n'intéressant que le ¼ interne de la paroi s'accompagne toujours
d'une onde Q et inversement chez l'homme, de nombreuxinfarctus
sous-endocardiques peuvent donner lieu à une onde Q. L'infarctus
transmural est unenécrose qui intéresse la totalité (ou presque) de
l'épaisseur de la paroi ventriculaire. L'infarctussous-endocardique,
non transmural, n'intéresse que les couches sous-endocardiques et
parfois lescouches moyennes. D'une façon générale, l'infarctus avec
onde Q est plus étendu, s'accompagneplus souvent de complications
et a une mortalité plus grande que l'infarctus sans onde Q.Comme le
montre la figure 3, après occlusion coronaire expérimentale, la
nécrose progresse del'endocarde vers l'épicarde sur une période
d'environ 6 heures. Ces constatations sont à la base du concept de
récanalisation précoce de l'artère occluse pour limiter l'étendue de
l'infarctus
l'occlusion coronaire
Diffusion de la maladie coronaire
Dans le primo-infarctus, la maladie coronaire est limitée à 1 vaisseau
dans près de 2/3 des cas alorsque dans l'angor stable la maladie
n'est monotronculaire que dans 1/4 des cas (Tableau I)Nb
devaisseauxInfarctus(%)Angor stable(%)0 9,1 0
1 vaisseau 61,8 25,5
127
2 vaisseaux 18,2 38,3
3 vaisseaux 36,2
Tableau I : (Bogaty et al, Circulation 1993 ; 87 : 1938)
Fig 6
Fissuration de la plaque, puis développementd'un hématome sous la
plaque, exposition dela bouillie au flux sanguin et constitution
d'unthrombus qui se propage dans la lumière duvaisseau.
Fig 7.
La rupture de la coiffe de la plaque permet à son contenu d'entrer en
contact avec le flux sanguin etd'induire la formation d'un thrombus à
la fois sous la plaque et dans la lumière de l'artère,aboutissant à son
occlusion.
129
Fig 8.Vue longitudinale du développement du thrombus occlusif et de
sa propagation dans la lumière del'artère, en aval de la sténose. La
rupture de la coiffe de la plaque met en contact le noyau
lipidiqueavec le sang et induit le processus thrombotique. Il n'est
donc pas nécessaire que la sténose due àla plaque soit serrée; il
suffit que la chape de la plaque soit fragile, ce qui est le cas des
plaques peusténosantes d'athérome "mou", à l'opposé de l'athérome
"dur" fibreux et calcifié.(d'après Davies MJ, Circulation 1990;82 :
suppl II, 38)
Fréquence du thrombus en fonction du type clinique de la
maladie coronaire et de la
structure de la plaque d'athérome.(Fig 9
4. PHYSIOPATHOLOGIE: CONSÉQUENCES
HÉMODYNAMIQUES DE
L'INFARCTUS.
Remodelage Ventriculaire
La dilatation VG et l'augmentation de la contrainte pariétale qui en
résulte aggravent ladétérioration de la fonction systolique du
ventricule en diminuant la contractilité de la zone nonintéressée par
la nécrose, avec pour conséquence, la survenue d'une insuffisance
cardiaque.
Chez certains patients, la dilatation VG est progressive, suivie d'une
diminution de la fractiond'éjection visible au 18ème mois; chez
d'autres, la dilatation VG se stabilise en quelques semaineset la
fraction d'éjection se maintient du fait de l'hypertrophie
compensatrice qui se développe àpartir du 6ème mois dans la zone
épargnée par la nécrose; chez d'autres enfin, le VG ne se dilatepas
et la fraction d'éjection ne diminue pas. Les facteurs prédictifs du
remodelage sont: le siègeantérieur de l'infarctus, une surface
akinétique > 20%, une fraction d'éjection < 0,40,
l'occlusionpersistante de l'artère coronaire.
Facteurs intercurrents dans l'expansion-remodelage
Facteurs aggravants
Les corticoïdes et tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens
aggravent l'expansion. Ilsralentissent le processus de cicatrisation et
donc allongent la période pendant laquelle la zonenécrosée est
133
vulnérable et soumise à des forces de distension. En cas de réaction
péricardiquemarquée, l'aspirine n'ayant pas cet inconvénient peut
être utilisée.
Les conditions de charge ventriculaire jouent un rôle important dans
la déformation de la zonenécrosée et le développement de la
dilatation-hyeprtrophie. Le processus expansif est plus fréquentchez
les patients qui ont une TA élevée après l'infarctus; l'accroissement
de la tension pariétale dû àl'activité physique accentue l'expansion:
la réadaptation, même si elle est bien tolérée, peut avoir uneffet
néfaste en cas d'infarctus antérieur étendu
Facteurs bénéfiques
Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) ;à la phase précoce,
chez les patients qui ont une IVG (étude AIRE), ils diminuent la
mortalité,probablement en réduisant la charge imposée au
ventricule;à moyen et long termes, administrés 3 à 10 jours après le
début de l'infarctus (étude SAVE), à despatients ayant une FE <
0,40, ils diminuent la mortalité et la fréquence de l'insuffisance
cardiaque.
Il est intéressant de noter que la courbe de mortalité des patients
traités diverge de celle des patientssoumis au placebo à partir du
6ème mois, c'est-à-dire lorsque se développe l'HVG
compensatrice.La persistance de la perméabilité à long terme de
l'artère responsable de l'infarctus s'accompagned'une dilatation VG
moindre, d'une diminution de la FE moins marquée et d'une
diminution del'instabilité électrique. Mais pour l'instant, aucune étude
randomisée n'a établi le bénéfice de larécanalisation tardive d'une
artère occluse ou le siège d'une sténose très serrée, quelle que soit
laviabilité du territoire qui en dépend.
5. CLINIQUE
La douleur ;La douleur classique de l'infarctus du myocarde est
analogue à celle de l'angine de poitrine, maiselle est souvent plus
intense et, surtout, dure plus longtemps: de une à plusieurs heures,
parfoisplus d'un jour, avec des rémissions. Elle n'est pas calmée par
la prise de trinitrine et cèdeseulement à l'administration d'antalgiques
majeurs (opiacés) ou à la réperméabilisation de l'artèrepar la
thrombolyse ou la recanalisation par angioplastie. Elle irradie
134
volontiers de façon diffuseaux épaules et aux bras, au cou, et à la
mâchoire inférieure. Elle peut s'accompagner de troublesdivers:
agitation et angoisse;
La dyspnée;
Troubles digestifs, spécialement fréquents dans leslocalisations
postéro-inférieures et qui peuvent faire croire à une “ indigestion ”;
Sensation demalaise profond qui peut aboutir à la lipothymie ou la
syncope.
Ces manifestations sont parfois au premier plan alors que la douleur
thoracique reste discrète ou aété brève, et peuvent égarer le
diagnostic. La douleur peut se limiter à une simple gêne,
unesensation de poids rétrosternale, ou se localiser au siège d'une
irradiation. Mais c'est une sensationinhabituelle: chez un patient
suffisamment alarmé pour en parler à son médecin par une
gênepersistante et nouvelle, il faut envisager le diagnostic d'infarctus
et ne l'exclure que sur la base deplusieurs examens ECG et
biologiques (enzymes cardiaques)..
Elle doit être différenciée
1) de la douleur de la péricardite aiguë qui prédomine souvent le long
du bord gauche sternal(4è-5è espaces), à la pointe du coeur, revêt
un caractère de brûlure, de torsion plutôt que celui depoids ou
d'écrasement qui appartient à l'infarctus du myocarde. L'irritation de
la plèvrediaphragmatique contiguë explique que la douleur
péricardique irradie souvent à l'épaule et au brasgauche, ou à la
pointe de l'omoplate gauche et qu'elle soit accentuée par les
mouvementsrespiratoires.
2) de la douleur de la dissection aortique qui est habituellement très
violente, décrite commeune sensation de déchirure, siégeant derrière
le sternum et irradiant dans la région interscapulaire.
Si la dissection progresse vers l'aorte abdominale, la douleur irradie
vers l'épigastre et l'abdomen,simulant une crise abdominale aiguë.
L'examen clinique
1. DEFINTION
L’insuffisance veineuse chronique (IVC) est liée à une anomalie de
fonctionnement du systèmeveineux causée par une incontinence
valvulaire associée ou non à une thrombose. Ellepeut toucher le
réseau veineux superficiel et/ou profond.
2. PHYSIOPATHOLOGIE
L’incontinence valvulaire représente le mécanisme essentiel à
l’origine de l’insuffisance veineuse chronique. La valvule est altérée
par la maladie variqueuse, un traumatisme ou par l’évolution post-
thrombotique, et est responsable d’un reflux local. Celui-ci augmente
la pression veineuse d’amont qui engendre une insuffisance des
autres valvules de proche en proche. Cela aboutit à une
hypertension veineuse chronique distale.
L’hypertension veineuse provoque une ischémie veineuse chronique
altérant notamment la peau (troubles trophiques), mais aussi les os
(algodystrophie, raideurs articulaires).
3. EXAMEN CLINIQUE
1. Interrogatoire
a) Recherche de facteurs favorisants
Ŕ station debout prolongée ;
Ŕ le chauffage excessif, notamment le chauffage au sol ;
Ŕ la surcharge pondérale ;
136
Ŕ hérédité variqueuse ;
Ŕ tabac, estroprogestatifs de synthèse (susceptibilité individuelle et
terrain héréditaire).
b) Signes fonctionnels
Ŕ Lourdeurs de jambe, surtout en fin de journée.
Ŕ Crampes nocturnes, parfois insomniantes.
Ŕ Paresthésies des jambes.
Ŕ OEdèmes.
Ŕ Plus rarement, existence de douleurs des mollets.
c) Recherche de signes fonctionnels d’AOMI
2. Examen physique
outre l’examen général, il recherche la présence de varices, de
troubles trophiques des membres inférieurs qui permettent de
classer l’insuffisance veineuse chronique. La recherche d’une
artériopathieoblitérante des membres inférieurs est
systématiquement associée.
a) Les varices
Ŕ L’examen retrouve des varices qui peuvent être de plusieurs types
: télangiectasies, correspondant à des dilatations des vaisseaux
sous-dermiques ; varices réticulaires, de petite taille et disposées en
maille de filet ; varices tronculaires correspondant aux varices de la
saphène interne et de la saphène externe ; ainsi que les varices
tronculaires accessoires correspondant aux perforantes.
Ŕ Percussion : le signe du flot antérograde (bas en haut) permet de
repérer la localisation. Le signe du flot rétrograde atteste des reflux
valvulaires (signe de Schwartz). L’examen peut être complété par
l’utilisation des garrots étagés. Les varices sont systématisées si
elles correspondent aux réseaux de la grande et/ou de la petite
saphène et sièges d’un reflux ostial.
Elles sont non systématisées dans les autres cas.
Ŕ Les varices peuvent être primaires ; liées à l’âge, l’hérédité, la
parité, activité professionnelle (longues stations en orthostatisme), la
surcharge pondérale.
Ŕ Les varices secondaires regroupent les varices postphlébitiques
(étiologie la plus fréquente), les compressions veineuse
extrinsèques, les fistules artério-veineuses, les anévrismes veineux
137
et plus rarement les maladies congénitales (angiodysplasies
complexes).
b) Les troubles trophiques
Ŕ Œdème des membres inférieurs : essentiellement distal,
rétromalléolaire, il prend le godet au niveau des chevilles mais
respecte les orteils. Au mollet, il est profond, sous-aponévrotique.Ses
conséquences en sont une réduction du ballant du mollet, une
douleur et une augmentation du diamètre du mollet.
Ŕ Pigmentation cutanée : initialement rouge puis ocre, l’angiodermite
purpurique et pigmentée se localise sur les zones cutanées les plus
exposées à l’hypertension veineuse, le 1/3 inférieur de la jambe, face
interne, mais parfois une surface plus vaste.
Ŕ Hypodermite : initialement inflammatoire elle devient
progressivement scléreuse. En l’absence de traitement, elle peut
devenir rétractile (guêtre scléreuse) ou calcifiée.
Ŕ Ulcères : ils se développent spontanément ou à la suite d’une plaie
sur la face interne du tiers inférieur de la jambe, ou dans la région
rétro- malléolaire. Ils peuvent être vastes, se surinfecter ou
s’eczématiser après certains topiques allergisants. Leur cicatrisation
parfois difficile peut laisser persister une zone d’atrophie blanche. La
récidive est fréquente.
c) Classification de l’insuffisance veineuse chronique
Ŕ Classe 0 : asymptomatique, avec ou sans varices.
Ŕ Classe 1 : insuffisance veineuse chronique mineure ; signes
fonctionnels avec ou sans signes objectifs mineurs de stase
(varicosités de la cheville ou de l’arche plantaire interne± oedème
vespéral de la cheville ± discret pigmenté de dermite ocre à la
cheville).
Ŕ Classe 2 : insuffisance veineuse chronique modérée ; troubles
trophiques francs sans ulcèreni antécédents(s) d’ulcère(s) : dermite
ocre et/ou purpurique blanche, hypodermite chronique ou fibrose
sous-cutanée sans ulcération.
Ŕ Classe 3 : insuffisance veineuse chronique sévère ; ulcères et
troubles trophiques majeurs ;dermo-hypodermite évolutive,
dermosclérose rétractile ; ulcère(s) cicatrisé(s) ou ouvert(s).
138
4. EXAMENS PARACLINIQUES
L’échographie Doppler continu : il permet de rechercher un
reflux dans les veines saphènes (interne et externe), dans les
communicantes.
Echo doppler veineux : couple un renseignement anatomique et
un renseignement fonctionnel.
Phlébographie: il en existe trois types :
phlébographie ascendante : étudie la perméabilité des troncs
veineux profonds ;
phlébographie descendante : étudie les reflux profonds ou les
reflux du réseaux superficiel vers le réseau profond ;
varicographie : étudie la source et le trajet des varices.
Pléthysmographie : il en existe plusieurs types qui permettent
d’évaluer l’existence d’un reflux (sans valeur localisatrice),
d’une obstruction veineuse profonde, d’une claudication
veineuse.
5. TRAITEMENT
1. Traitement physique
● La contention élastique est prescrite au stade 1 lors du travail en
orthostatisme, aux stades 2et 3 du lever au coucher. C’est le
traitement de base de toute insuffisance veineuse chronique.
La kinésithérapie est indispensable afin d’améliorer la pompe
musculaire du mollet qui favorisele retour veineux ; on associe la
mobilisation articulaire, la marche sur tapis roulant ouen terrain
naturel.
● Le drainage lymphatique et veineux manuel par compression
mécanique ne s’adresse qu’auxtroubles trophiques (classes 2 et 3)
et associés à une contention élastique.
● La crénothérapie n’a pas fait la preuve de son efficacité.
2. Traitement médical
139
a) Les règles d’hygiène veineuse sont primordiales : contrôle
pondéral, exercice, marche, surélévationdes membres inférieurs,
douches fraîches, etc.
b) Les médicaments véinotoniques sont prescrits à visée
symptomatique dans les stades 1 en période d’exacerbation
fonctionnelle (printemps, été). Ils ne doivent pas être prescrits
pendant plus de trois mois, sauf en cas de réapparition de la
symptomatologie fonctionnelle après l’arrêt du traitement.
L’association de plusieurs spécialités véinotropes n’est pas indiquée.
Ŕ Il existe plus de 40 médicaments différents existant soit en topique,
soit en traitement entéral :
* crème : Esberiven, Cyclo 3, Phebogel… ;
* traitement entéral : Arkogellules, Difrarel, Fluxival, Daflon…,
3. Traitement chirurgical
● La crossectomie et l’éveinage sont destinés aux varices
systématisées des stades symptomatiques.
6. SURVEILLANCE
d) Traitement
Ŕ Pas de traitement spécifique en cas de bloc de branche isolé ; une
simple surveillance s’impose.
Ŕ Quelques cas particuliers : le bloc alternant (succession d’un bloc
de branche droit et d’unbloc de branche gauche). Peut s’observer à
la phase aiguë d’un infarctus du myocarde, etprécède généralement
l’apparition d’un BAV de haut degré. Le bloc alternant nécessite
lamise en place préventive d’une sonde d’entraînement électro
systolique.
146
CHAP VII : ARTERIOPATHIE OBLITERANTE CHRONIQUE DES
MEMBRES INFERIEURS
Définition/introduction :
L’artériopathie chronique oblitérante des membres inférieurs
(AOMI) résulte du développement de lésions athéroscléreuses qui
obstruent progressivement la lumière des artères et créent un
obstacle à la vascularisation distale des membres inférieurs.
Les lésions non athéroscléreuses sont exclues par cette définition.
[1]
Le diagnostic repose sur l’interrogatoire, l’examen clinique et la
mesure de l’IPS cheville-bras.
L’AOMI est le marqueur d’une athérosclérose diffuse. Le risque
d’amputation est faible mais le risque de mortalité cardiovasculaire
est élevé.
147
Anatomopathologie :
3.1 Lésion élémentaire=la plaque d’athérome
Dans l’artère saine, les éléments du sang, les cellules du sang et
de la paroi, et les constituants de la paroi cohabitent de façon
équilibrée et harmonieuse. Le développement de l’athérosclérose est
un processus complexe et multifactoriel, résultant d’une réponse
inflammatoire et fibroproliférative de la paroi à diverses agressions.
3.2 Siége :
Face postérieure de l’aorte.
Face postéro-interne des axes ilio-fémoraux.
Ostium des branches de l’aorte et leur division
4 Physiopathologie :
La réduction de la lumière des artères par la plaque d’athérome
provoque une ischémie musculaire à l’effort avec accumulation
d’acide lactique entraînant la claudication.
L’obstruction artérielle entraîne un développement de la circulation
collatérale par un double mécanisme hémodynamique et
biochimique: un gradient de pression entre amont et aval avec
augmentation de pression à l’entrée des collatérales préexistantes
dont le flux augmente dans toutes les ramifications; le mécanisme
biochimique est lié en partie à l’Angiogénèse, indispensable au
développement des fines ramifications préexistantes et à la création
de nouvelles.
L’ischémie relative et l’hypoxie induites par l’obstruction artérielle font
sécréter par l’endothélium des métabolites vasoactifs (cytokine,
acide lactique) mais surtout des facteurs de croissance comme le
bFGF (basic fibroblast growth factor) et surtout le
VEGF (vascular endothelial growth factor) capables de créer des
nouveaux vaisseaux.
149
Cela est à l’origine des recherches sur la thérapie génique par
injection directe dans le muscle ischémique de gènes codant le
VEGF chez des patients en ischémie critique très sévère.
En pratique, la circulation collatérale qui demande 2 à 6 mois pour
se développer a besoin de bifurcations artérielles bénéficiant d’un
bon flux. Globalement, on peut considérer que 70 à 75 % des
claudications initiales vont s’améliorer dans les 3 à 6 mois qui suivent
grâce au traitement qui favorise la collatéralité : c’est surtout
l’entraînement régulier à la marche aidé des vasoactifs qui semble le
plus productif puisqu’il déclenche à la fois un gradient de pression
amont-aval et une ischémie endothéliale productrice de métabolites
bénéfiques.
A un stade tardif les sténoses et occlusions vont toucher plusieurs
niveaux avec atteinte des collatérales, entraînant une ischémie
permanente.
L’hypovolémie et les troubles de la viscosité sanguine peuvent
aggraver ces lésions.
5. Facteurs de risque :
On retrouve les facteurs de risque classiques de l’athérosclérose:
Age
Sexe masculin
Diabète
Hypertension artérielle
Tabac
Hypercholestérolémie
Hyperhomocysteinemie
Avec cependant quelques particularités pour l’AOMI :
Le tabac représente le facteur de risque le plus important pour les
lésions proximales aortoiliaques.
Le diabète est par contre le facteur de risque prédominant pour les
lésions distales.
6 Diagnostic clinique :
6.1 Signes fonctionnels :
6.2.1 Patient asymptomatique :
Représente 75% des cas
150
6.1.1 Claudication intermittente :
C’est le maître symptôme
Douleur typique à type de crampe qui survient progressivement au
cours de la marche,dans unterritoire musculaire précis,toujours le
même pour le même patient .Cette douleur
augmenteprogressivement avec la poursuite de la marche. Son
intensité oblige le patient à s’arrêter. Ladouleur disparaît rapidement
à l’arrêt de l’effort
Son siège est variable selon le niveau de l’oblitération: Fesses,
cuisses, mollet ou pied
Il faut apprécier sa sévérité par :
Questionnaires de qualité de vie.
Epreuve de marche sur tapis roulant (3,2 Km/h Pente 10%) qui
permet de déterminer :
o Le périmètre de gêne (PFWD=Pain free walking distance) : Au delà
Duquelapparaît la douleur.
o Le périmètre de marche (MWD=Maximum walking distance) : Au
delà duquel le malade ne peut plus marcher.
En pratique l’analyse sémiologique de ce symptôme peut être
rendue difficile :
Une activité physique insuffisante, par sédentarité ou du fait de
pathologies associées peut éviter à la claudication de se démasquer.
Le périmètre de marche peut varier selon les conditions
géographiques (terrain accidenté), métrologiques (froid, vent), ou
physiologiques (période post-prandiale).
Le seuil de perception de la douleur varie selon l’existence de
pathologies associées(neuropathie diabétique), l’anxiété du patient
vis-à-vis de sa maladie.
6.1.2 Douleurs de décubitus :
Douleurs intenses, distales, débutant par les orteils avant
d’intéresser l’ensemble du pied, survenant après un temps variable
de décubitus avant de devenir permanentes.
Elle sont calmées par la position déclive (jambes pendantes).Cette
position aboutit a la constitution d’un oedeme qui va a son tour
aggraver l’ischémie.
6.1.3 Impuissance :
151
Ou plutôt une instabilité de l’érection entrant dans le cadre du
syndrome de Leriche.
7 Examens complémentaires :
7.1 Echographie-doppler :
7.1.1 Indications :
Claudication
Patient asymptomatique avec :Examen clinique anormalIPS<0,9
7.1.2 Réalisation de l’examen :
Examen en mode B, Doppler pulsé, continu et couleur.
L’examen doit systématiquement comporter l’étude de l’aorte
abdominale sous rénale.
Tous les segments artériels sont analysés sur le plan anatomique et
hémodynamique.
Peut être complété par un test de sensibilisation à l’effort.
7.1.3 Résultats :
Une sténose >70% se traduit par :
Signes directs :
Au niveau de la sténose on retrouve :
o Augmentation du pic de vitesse systolique (PSV)>50 cm/s au
doppler pulsé.
o Ratio PSV (PSV sténose/PSV en amont)>3,5.
Signes indirects :
En aval de la sténose on retrouve :
154
o Amortissement du flux doppler (augmentation du temps de montée
systolique).
o Démodulation du flux doppler (disparition de l’aspect triphasique
normal au profit
d’un aspect monophasique).
7.2 Mesure transcutanée de la PO2 :
Mesurée a l’avant-pieds.
Valeur pronostique.
Si < 30 mmHg = Ischémie critique.
Sa réalisation n’est pas systématique. Elle est réalisée au stade 3
et 4 de Leriche.
7.3 Artériographie :
Examen de référence.
Indiquée si une revascularisation est envisagée.
7.4 Scanner spiralé/IRM :
Techniques en cours de développement.
Amenées à remplacer l’artériographie dans le futur.
8 Bilan de la maladie athéroscléreuse : [4]
8.1 Bilan des facteurs de risque :
Interrogatoire.
examen clinique avec prise de TA.
Bilan biologique minimum : FNS, Glycémie, Créa, cholestérol (total,
LDL, HDL), triglycérides,
protéinurie.
La sympathectomie:
Agit en annulant le tonus vasoconstricteur sympathique.
L’intervention consiste à réséquer 2 ganglions sympathiques
lombaires par voiechirurgicale ou videoscopique.
Cette intervention est rarement pratiquée actuellement.
161
Les amputations :
L’amputation s’impose après échec du traitement médical et des
tentatives derevascularisation.
Amputation d’un orteil, amputation transmétatarsienne, amputation
de jambe ou de cuisse.
Cette intervention doit être suivi d’une rééducation précoce et de la
mise en place d’uneprothèse permettant une réinsertion sociale et
familiale.
13.1.6 Traitement endovasculaire :
Représenté par l’angioplastie avec ou sans mise en place d’un
stent.
La mortalité opératoire est nettement moindre que pour la chirurgie
conventionnelle.
Le principal inconvénient de cette technique est la resténose qui
survient entre le 3eme et le12eme mois.
13.1.7 Thérapie génique :
Angiogénèse basée l’utilisation des facteurs de croissance tel que
le VEGF.
En cours d’évaluation dans l’ischémie critique.
13.2Indications :
Tous les patients doivent recevoir le traitement médical optimal
basé sur le contrôle des facteursde risque, l’exercice régulier,
Aspirine et Statine.
Au stade de claudication :
Traitement vasoactifs et exercice régulier pour améliorer les
symptômes du patient.
La revascularisation est rarement indiquée et ne doit être envisagée
qu’après échec dutraitement médical.
Les lésions distales ne doivent jamais être revascularisées à ce
stade.
La revascularisation concerne le plus souvent les lésions proximales
aortoiliaques car :
o Ces lésions bénéficient moins du traitement médical (circulation
collatérale moinsimportante)
o L’angioplastie et la chirurgie ont de meilleurs résultats sur ces
lésions.
Au stade d’ischémie critique :
162
Le risque d’amputation est élevé, et tout doit être fait pour sauver le
membre.
L’indication d’une revascularisation est formelle même pour les
lésions distales.
Si la revascularisation est impossible : on peut avoir recours a
l’Iloprost en IV, mais le plussouvent l’amputation est nécessaire.
163
BIBLIOGRAPHIE