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DCS/GYN-OBST
UE-GO / ITEM … / S2-EM IV
Pr Essome Henry
OBJECTIFS
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PLAN
INTRODUCTION
II. Définitions
III. Physiopathologie
IV. Étiologie
V. Diagnostic
1. Surveillance électrique
VII. Conséquences
VIII. Gestion
CONCLUSION
REFERENCES
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INTRODUCTION
La détresse fœtale, l'hypoxie périnatale et l'asphyxie restent une source de handicaps graves. Les
méthodes modernes de surveillance du travail ont permis de diminuer la fréquence de la détresse fœtale. Il
existe plusieurs causes de détresse fœtale mais certaines de ces causes sont encore difficiles à éviter
comme le décollement placentaire, le prolapsus du cordon etc… Il existe deux types de détresse fœtale :
la détresse fœtale aiguë et la détresse fœtale chronique (retard de croissance intra-utérin).
I. DÉFINITION
Il s'agit d'un trouble de l'homéostasie fœtale dû à une mauvaise oxygénation fœtale survenant
pendant le travail. L'incertitude quant au diagnostic de détresse fœtale basé sur l'interprétation du rythme
cardiaque fœtal a donné lieu à l'utilisation de descriptions telles que rassurante ou non rassurante.
Ces schémas pendant le travail sont dynamiques, de sorte qu'ils peuvent rapidement passer de
rassurant à non rassurant et vice versa.
Accélérations : une augmentation transitoire du RCF d'au moins 15 bpm au-dessus de la ligne de
base qui dure au moins 15 secondes.
Décélérations : diminution transitoire du RCF d'au moins 15 bpm par rapport à la ligne de base,
pendant au moins 15 secondes.
Les décélérations précoces sont appelées compression de la tête (une diminution progressive et un
retour à la ligne de base associés à une contraction). Les décélérations tardives sont appelées insuffisance
utéro-placentaire (diminution progressive et symétrique du RCF qui commence au moment du pic de la
contraction ou après et ne revient à la ligne de base qu'après la fin de la contraction). Les décélérations
variables deviennent des schémas de compression du cordon. (Le début de la décélération varie
généralement avec des contractions successives).
II. PHYSIOPATHOLOGIE
La quantité d'oxygène dans l'organisme du fœtus est faible et permet environ 2 minutes
d'autonomie pour un fœtus de 3kg. Les échanges gazeux du fœtus se font par le placenta et ces échanges
dépendent du débit utéro-placentaire et du débit ombilical qui sont fonction de l'état hémodynamique
maternel et des résistances vasculaires.
Hypoxie Chémorécepteurs
Centres bulbaires
Aorte et glomus
Récepteurs
Système sympathique
Vasoconstriction
Hypertension artérielle
Barorécepteurs
Système
parasympathique
Système
parasympathique
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pression intra-utérine qui occlut initialement les veines. Celles-ci entraînent le piégeage du sang dans
l'espace intervilleux, ce qui provoque une augmentation de la pression dans cet espace.
Lorsque la pression dans l'espace dépasse la pression d'admission, l'apport sanguin est arrêté
(généralement pendant 10 à 20 secondes) mais les changements hémodynamiques dus aux contractions
utérines n'empêchent pas l'oxygénation du fœtus car l'espace intervillaire agit comme un réservoir
d'oxygène qui se reconstitue pendant l'espacement des contractions utérines.
Un autre effet de la contraction utérine est le changement de position de l'utérus avec compression
de l'aorte abdominale (effet Poseiro) dans environ un tiers des cas.
Le débit fœto-placentaire est estimé à 300 - 400ml/min, il n'est pas considérablement affecté par la
contraction utérine et le débit peut être diminué par une compression du cordon ou une hémorragie telle
que l'insertion vélamenteuse du cordon (vasa praevia).
En présence d'une hypoxie, le fœtus réagit d'abord en maintenant l'apport en oxygène aux organes
essentiels (cerveau, cœur, surrénales et placenta) par des adaptations
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1. ADAPTATION CARDIO-CIRCULATOIRE
L'hypoxie stimule les chimiorécepteurs sur l'aorte ascendante, ce qui stimule le système
parasympathique entraînant une diminution du cœur et conduit à une stimulation sympathique qui
provoque une vasoconstriction périphérique et une augmentation de la pression artérielle
(observée au troisième trimestre lorsque les chimiorécepteurs et le parasympathique sont
matures) ;
La pression artérielle élevée stimule les barorécepteurs à la base de l'aorte et au niveau du sinus
carotidien entraînant une bradycardie fœtale qui favorise l'oxygénation cardiaque en prolongeant
la diastole.
2. L'APPORT D'ENERGIE
Pour obtenir plus d'énergie, le fœtus a donc besoin de plus de glucose, mais le transfert
placentaire du glucose, qui est dépendant de l'oxygène, est diminué en raison de l'hypoxie et de la baisse
du débit sanguin utéro-placentaire :
Les réserves finiront par être épuisées, ce qui est plus le cas chez les prématurés que chez les
enfants à terme et, plus chez les normotrophes que chez les hypotrophes (sensibilité des hypotrophes et
des enfants à terme).
3. ACIDOSE
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L'interruption des échanges entraîne une rétention de CO2 et donc une acidose respiratoire qui
s'oriente vers un catabolisme anaérobie du glucose provoquant une accumulation d'acide lactique
conduisant à une acidose métabolique. Dans l'hypoxie aiguë, la composante respiratoire précède la
composante métabolique, le fœtus a donc un mécanisme de défense suivant :
L'acidose diminue l'affinité de l'hémoglobine pour l'oxygène (effet Bohr) ce qui favorise sa
libération ;
L'hémoglobine libérée agit comme un tampon en se liant aux ions H+ et ralentit ainsi la
diminution du pH.
4. ADAPTATION CEREBRALE
Le cerveau est relativement résistant à l'hypoxie et le cerveau fœtal consomme plus d'oxygène que
le cerveau adulte. Il résiste mieux à l'hypoxie grâce à 2 mécanismes :
IV. ETIOLOGIE
1. ANOMALIES DES CONTRACTIONS UTERINES
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Insuffisance aiguë : troubles hémodynamiques (hypotension due à Poseiro, choc, hémorragie,
iatrogène, anémie, cardiaque et respiratoire) ;
Causes placentaires : abruptio placentae, chorioangiome ;
Accidents du cordon : prolapsus du cordon, cordon nucal tendu, nœud du cordon, vasa praevia ;
Causes fœtales : retard de croissance intra-utérin, macrosomie, prématuré, post-terme, fœtus avec
anémie chronique (allo-immunisation), fœtus infecté, oligohydramnios.
V. DIAGNOSTIC
Dépend des résultats cliniques, en particulier de l'évaluation de l'apport en oxygène du fœtus par
des méthodes directes ou indirectes.
L'identification de la "détresse fœtale" sur la base du rythme cardiaque fœtal est imprécise et
controversée, car certaines des variations du rythme cardiaque fœtal représentent davantage une
"adaptation" qu'une "détresse". Certaines combinaisons de caractéristiques du RCF peuvent être utilisées
de manière significative pour identifier les fœtus normaux et gravement anormaux, par exemple :
L'auscultation intermittente ;
Fœtoscope ;
Doppler fœtal.
2. LA SURVEILLANCE ELECTRIQUE
Enregistre les contractions utérines et le rythme cardiaque du fœtus ;
Enregistrement des contractions utérines par :
Les électrodes internes ou externes ;
La tocographie externe détecte les variations de tension dues aux contractions utérines et
détermine les contractions et leur fréquence mais la relaxation et l'intensité ne sont pas
facilement mesurables ;
L'électrode interne donne la pression intra-amniotique.
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3. SURVEILLANCE ELECTRIQUE (SURVEILLANCE INTERNE OU EXTERNE)
Déterminée par le nœud sinusal sous le contrôle du système nerveux autonome (sympathique est
cardio-accélérateur et para sympathique est cardio-modérateur) et de certaines hormones ;
L'analyse du rythme cardiaque fœtal tient compte de plusieurs facteurs dont l'âge de la grossesse,
les médicaments pris, les pathologies (fièvre).
On recherche 4 paramètres :
Système de classification
Catégorie I
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Fréquence de base : 110 à 160 bpm ;
Variabilité modérée du RCF de base (6 à 25 bpm) ;
Pas de décélérations tardives ou variables ;
Les décélérations précoces peuvent être présentes ou absentes ;
Accélérations possibles ou absentes.
Catégorie II
Le tracé du RCF ne répond pas aux critères des catégories I et III et est considéré comme
indéterminé.
Le risque de développement d'une acidose ou d'une acidémie fœtale varie considérablement selon
les différents types de tracés de catégorie II, car les tracés de catégorie II peuvent rester stables pendant
une période prolongée, leur pronostic est incertain et les grossesses présentant ce type de tracé sont les
plus difficiles à évaluer et à prendre en charge.
Catégorie III
(2) Schéma sinusoïdal (fluctuations de la ligne de base du RCF avec une amplitude et fréquence
régulières).
La catégorie I représente un tracé normal (prédictif d'un état acide-base fœtal normal au moment
de l'observation), la catégorie II représente un tracé indéterminé, et la catégorie III représente un tracé
anormal (associé à un risque accru de statut acido-basique fœtal anormal au moment de l'observation).
La libération de méconium in utero est due à l'hypoxie qui, par stimulation parasympathique,
provoque un péristaltisme intestinal et une relaxation du sphincter anal. Le liquide peut être observé au
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début du travail par amnioscopie avant la rupture des membranes et par vision directe après la rupture des
membranes. Elle est méconiale lorsqu'elle est brun-vert, épaisse et comporte des particules méconiales. Il
est coloré lorsqu'il est brunâtre ou vert clair représentant une hypoxie ancienne.
En dehors de la présentation par le siège, la présence de méconium a une valeur d'alerte et est
intégrée au schéma cardiaque fœtal pour le diagnostic. La libération de méconium par le fœtus peut
également représenter des processus physiologiques. Le passage in utero du méconium peut représenter la
maturation normale du tractus gastro-intestinal sous contrôle neural, pourrait suivre une stimulation
vagale due au piégeage commun mais transitoire du cordon ombilical et à l'augmentation du péristaltisme
qui en résulte.
Prélèvement sur le cuir chevelu du fœtus pendant le travail, après rupture des membranes, lorsque
le col de l'utérus est à environ 3 cm de dilatation, et mesure immédiate.
Le pH normal est supérieur à 7,25. Si le pH est compris entre 7,25 et 7,20 : pré-acidose, répéter
dans les 30 minutes. Si moins de 7,20 zone d'acidose.
b. Étude du lactate
Normal ≤ 4,1mmol/L ;
Oxymètre de pouls fœtal ;
basé sur la caractéristique photométrique de l'oxyhémoglobine et est corrélé à la saturation
partielle en oxygène spO2 ;
Le capteur est appliqué sur la mâchoire ou le front et celui-ci est relié à un écran.
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L'utilisation de cet appareil repose sur le principe que l'hypoxémie fœtale peut entraîner une
élévation ou une dépression du segment ST de l'ECG fœtal qui est obtenu par une électrode en spirale
fixée sur le cuir chevelu du fœtus.
7. DIAGNOSTIC A LA NAISSANCE
Score d’APGAR
Le score d’Apgar appréhende l’adaptation du nouveau-né à la vie extra-utérine. Trois cas sont
classiquement distingués :
VII. CONSÉQUENCES
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Les conséquences sont multiples parmi lesquelles nous avons :
Le meilleur traitement de la SFA est préventif. La SFA est en effet souvent prévisible.
Il convient :
De dépister les SFC et les retards de croissance intra-utérins, et d’extraire l’enfant si cela est
raisonnable ; dans les meilleures conditions ; peu d’études existent dans les SFC sur les dangers
d’un déclenchement de travail. Si l’accouchement de déclenche spontanément ; ou si les
conditions pour un déclenchement sont extrêmement favorables, un accouchement par voie basse
peut-être envisagé, mais celui-ci doit, de toute façon être très surveillé ;
D’identifier les grossesses à risque de pathologie funiculaire ;
Important pour détecter la détresse fœtale chronique ;
Éviter les accouchements prématurés dans de mauvaises conditions ;
Diagnostiquer les disproportions fœtales et pelviennes ;
Réagir rapidement en cas de signes de décollement placentaire : saignement vaginal inexpliqué
survenant après 20 SA, irritabilité utérine objectivée par une tachysystolie (cinq contractions
utérines ou plus en 10 minutes) ou une hypertonie utérine, douleurs utérines excessives ou
lombalgies très importantes, souffrance fœtale à l’enregistrement du rythme cardiaque, deux de
ces signes doivent faire considérer que la patient présente un hématome rétroplacentaire jusqu’à
preuve du contraire.
Au début du travail
Examiner le dossier et déterminer les signes de fragilité : il est capital de reprendre les éléments du
dossier, pour rechercher les signes qui pourraient sous-entendre une fragilité particulière du fœtus
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et ainsi de prévoir une surveillance appropriée et notamment un pH de départ. La constatation
d’un liquide teinté, à la vulve ou à l’amnioscopie doit également conduire à réaliser un pH dès que
possible et un monitorage.
Pendant le travail
Quelque soit la méthode de surveillance, la femme doit être correctement hydratée, placée en léger
décubitus latéral gauche. Les douleurs doivent être calmées et le surmenage doit bien sûr être évité.
L’analgésie péridurale constitue la méthode de choix.
Il s'agit de corriger toute anomalie fœtale, si possible. Les mesures suivantes doivent être prises :
(Réanimation du fœtus in utero) le mnémonique SPOILT
En cas de suspicion d'AFD, accoucher le bébé le plus rapidement possible et dans les meilleures
conditions.
Ce dépistage repose sur la surveillance correcte du travail. Le tracé de fréquence cardiaque n’a que
de valeur d’alarme. Il est sûr que la répétition de ralentissements ; associés à un aplatissement de la
fréquence du tracé ou à une tachycardie, est un signe d’alarme. L’existence de « petits » dips II a
également grande valeur. Devant des troubles du rythme cardiaque fœtal, comme devant un liquide qui se
teinte, nous réalisons un pH sur le scalp. Si celui-ci est anormal (pH < 7,25), on extrait l’enfant. S’il est
limite (pH < 7,25), on le renouvelle dans les 15 à 30 minutes. S’il est normal, nous renouvelons l’examen
dans les 30 à 60 minutes.
Quand la SFA est suspectée, il faut extraire l’enfant le plus rapidement possible et dans les
meilleurs conditions. Les moyens sont la césarienne si la dilatation n’est pas suffisante. Il faut bien veiller
dans ce cas-là à la position et à l’oxygénation de la patiente. Si une anesthésie péridurale est en place, il
est facile de la poursuivre, sinon, on peut avoir recours, car cela est plus rapide, à l’anesthésie générale.
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En l’absence de péridurale, en dehors de ces cas, une anesthésie générale peut être requise : elle permet
alors à la dilatation de se compléter (méthode dite « toulousaine »).
Dans tous les cas bien sûr, le pédiatre aura été alerté et le matériel de réanimation du nouveau-né
préparé.
b. Amnio-infusion
Quoi qu’il en soit, il faut savoir que si une hypoxie brutale survient, on peut diminuer les
contractions utérines et oxygéner la patiente pendant le temps de préparation de la césarienne. Il faut, bien
sûr, une fois l’enfant extrait, bien veiller au maintien de la rétraction utérine, pour éviter une inertie
utérine secondaire.
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CONCLUSION
Plusieurs causes de détresse fœtale existent, dans certains cas la cause peut ne pas être identifiée,
si une détresse fœtale est suspectée, le diagnostic doit être affirmé rapidement et un traitement approprié
mis en place pour réduire la morbidité et la mortalité périnatale.
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RÉFÉRENCES
Macones GA, Hankins GD, Spong CY, et al. 2008 National Institute of Child
112:661. 491-497.
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