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Pathologie maternelle et

grossesse- cardiopathies,
diabete gestationnel
Razvan Socolov
Cardiopathies et grossesse

 La grossesse entraîne:
 une augmentation du volume sanguin de 50% et du débit cardiaque de 30-50%, qui atteint des valeurs
maximales entre le 5ème et le 8ème mois;
 une baisse de la tension systolique et diastolique en diminuant la résistance à la pression (due aux
changements hormonaux et à la présence de la circulation placentaire).
 Durant l'accouchement, la consommation d'O2 augmente ainsi que le débit cardiaque de base représentant un
doublement par rapport au statut pré-gravidique.
 L’augmentation du débit cardiaque et de la TA lors des contractions, varie en fonction de la méthode
d’accouchement: accouchement par voie basse ou césarienne.
 En post-partum immédiat augmentent : le retour veineux, les pressions de remplissage et le débit cardiaque. Ces
conditions hémodynamiques se normalisent après 3 à 5 jours.
 La grossesse induit aussi des modifications de l’hémostase avec une augmentation des facteurs de coagulation
(fibrinogène, facteurs VII, VIII et X et du complexe thrombine-antithrombine III), avec une diminution de la protéine S
et de la fibrinolyse.
 Le risque des thromboses veineuses et artérielles augmente, surtout pour les cardiopathies congénitales
cyanogènes et pour les prothèses mécaniques.
Cardiopathies et grossesse

 les cardiopathies congénitales:


 non-cyanogènes avec shunt gauche-droite: CIA, CIV, canal artériel,
 cyanogènes avec shunt gauche-droite: tétralogie de Fallot,
 cyanogènes avec shunt droite-gauche: avec ou sans artériolite pulmonaire (HT pulmonaire),
 les cardiopathies congénitales sans shunt: valvulopathies congénitales (sténoses ou régurgitations aortiques,
pulmonaires, mitrales ou tricuspidiennes).
 valvulopathies acquises: natives ou opérées (surtout les prothèses mécaniques);
 maladie de Marfan,
 la hypertension artérielle primitive,
 cardiomyopathies: préexistantes (hypertrophiques ou dilatées) et du péri-partum: syndrome de Meadows,
 les insuffisances coronaires et les infarctus du myocarde,
 les troubles du rythme.
Cardiopathies et grossesse

 Contre-indications définitives à la grossesse :


 Hypertension artérielle pulmonaire avec eisenmengerisation,
 Cardiomyopathie sévère avec dysfonction ventriculaire gauche,
 Anévrisme de l'aorte dans un syndrome Marfan, avec un diamètre de l’aorte à l’origine de
>40mm,
 Une sténose valvulaire serrée.
 Les prothèses mécaniques sous anticoagulant.
Cardiopathies et grossesse

Les cardiopathies congénitales, non-cyanogènes avec shunt gauche-droite


CIA, CIV, canal artériel
Elles sont des cardiopathies à faible risque, avec une bonne tolérance pendant la grossesse.
Les CIA (communications inter auriculaires) peuvent se compliquer rarement avec des troubles du
rythme et il existe un risque théorique d’embolie paradoxale, ainsi qu’un risque d’endocardite.
L'insuffisance cardiaque est rare.
En particulier pour les CIV, il faut solliciter un examen éco cardiographique du nouveau-né, car il
existe un risque de transmission de 3%.
Cardiopathies et grossesse

Cardiopathies congénitales cyanogènes avec shunt gauche-droite


Sans HT pulmonaire:
La Tétralogie de Fallot est la plus fréquente;
Cette malformation comprend un CIV hautement situé, une aorte à cheval sur
le DSV, une sténose pulmonaire et une hypertrophie du ventricule droit.
La grossesse est autorisée si la fonction ventriculaire droite est bonne. Il existe
cependant un risque d’aggravation de la cyanose, d’insuffisance cardiaque droite et
des troubles de rythme avec des complications thromboemboliques.
La saturation artérielle représente un signe de gravité, si <80%, associée à une
polyglobulie.
La recommandation est d’éviter la césarienne, favorisant la voie basse avec
péridurale et monitorage de la saturation.
Le nouveau-né est à risque modéré de RCIU (à cause de la cyanose
maternelle) et présente aussi un risque de malformations.
Cardiopathies et grossesse

 Cardiopathies congénitales cyanogènes avec shunt droite-


gauche
Avec HT pulmonaire (syndrome d'Eisenmenger).

 Celui-ci présente un haut risque de mortalité: maternelle de


40% et fœtale, surtout à la fin de la grossesse et dans le
post-partum.
 Les possibles complications sont: l’insuffisance cardiaque,
mort subite et complications thromboemboliques.
 La grossesse est contre-indiquée ou, si la patiente est déjà
enceinte et en premier trimestre, il faut recommander
l'interruption thérapeutique de grossesse.
 Si non, la grossesse se poursuit sous époprosténol et
anticoagulants et il faut favoriser l’accouchement par voie
basse, sous anticoagulants.
Cardiopathies congénitales, avec obstacle ou régurgitation, sans shunt (les valvulopathies)
Valvulopathies par rétrécissement, sténosantes (mitrale, aortique, pulmonaire)
Valvulopathies régurgitantes (mitral, aortique-par bicuspidie aortique ou dans le cadre d’un syndrome
de Marphan)
Valvulopathies opérées

1. Valvulopathies sténosantes
 Les valvulopathies représentent la première cause des cardiopathies dans les pays en voie de développement. Dans ces pays,
la principale cause reste le rhumatisme articulaire aigu, suivie par l’origine dégénérative, et plus rarement celle congénitale.
 mal tolérés pendant la grossesse, à cause de l’augmentation du débit cardiaque de 30-50% à partir du 5ème mois, qui persiste
pendant le 2ème et le 3ème trimestre pour revenir à la normale dans les 3-5 jours après l’accouchement.
 Le rétrécissement mitral est encore moins bien toléré de la tachycardie associée qui raccourcit la diastole, en majorant le
gradient mitral. Avec le passage en fibrillation peut s’accompagner d’un œdème pulmonaire aigu.
 En présence d’une dyspnée d’effort (classe II NYHA), un traitement par bétabloquants (métoprolol, bisoprolol) est recommandé
en raison de diminuer la fréquence cardiaque à 70-80 battements/min.
 En cas d’une dyspnée sévère (classe III ou IV NYHA), ou d’une hypertension artérielle pulmonaire, il faut associer les
bétabloquants avec des diurétiques de l’anse.
 En cas de passage à une fibrillation auriculaire, un traitement par choque électrogène est indiqué, sauf s’il existe un thrombus
dans l’auricule gauche ou si la fibrillation est permanente.
 Si la dyspnée sévère (classe III ou IV NYHA) ou la HTAP persiste sous traitement médical, une intervention chirurgicale sur la valve
mitrale doit être envisagée pendant la grossesse.
Cardiopathies congénitales, avec obstacle ou régurgitation, sans shunt (les valvulopathies)
Valvulopathies par rétrécissement, sténosantes (mitrale, aortique, pulmonaire)
Valvulopathies régurgitantes (mitral, aortique-par bicuspidie aortique ou dans le cadre d’un syndrome
de Marphan)
Valvulopathies opérées

 Sténose aortique et grossesse


L’étiologie de la sténose aortique comporte: la bicuspidie, le rhumatisme articulaire aigu et la
sténose aortique congénitale.
La grossesse est bien tolérée lorsque la surface de la valve> 1cm2.
Pour la surface valvulaire<1cm2 ou gradient de pression> 50 mm Hg, il y a un risque de
décompensation rare à la fin de la grossesse et surtout à la naissance.
Certaines équipes recommandent la césarienne pour éviter le risque de décompensation
hémodynamique lors du travail.
Pour les patientes avec insuffisance cardiaque classe III et IV NYHA, on peut proposer la
dilatation au ballon percutanée.
Cardiopathies congénitales, avec obstacle ou régurgitation, sans shunt (les valvulopathies)
Valvulopathies par rétrécissement, sténosantes (mitrale, aortique, pulmonaire)
Valvulopathies régurgitantes (mitral, aortique-par bicuspidie aortique ou dans le cadre d’un syndrome
de Marphan)
Valvulopathies opérées

 Maladie de Marfan
Il s’agit d’une anomalie congénitale de la fibrine responsable d’une dystrophie du tissu
conjonctif. Différents organes sont affectés: le tissu ostéoarticulaire et oculaire y compris le
cœur et les gros vaisseaux.
Avant la grossesse le diamètre de l'aorte va être mesuré:
Si <40 mm, sans insuffisance aortique - le risque de dissection aortique pendant la grossesse
reste faible (<1%).
Si > 40 mm ou insuffisance aortique, la patiente est à haut risque de dissection aortique
(>10%); Dans ce cas la grossesse n'est pas recommandée.
La grossesse se poursuit sous bétabloquants avec une surveillance écho cardiographique
toutes les 6-8semaines pendant toute la grossesse et 6 mois après. L’accouchement par voie
basse est permis en évitant les efforts expulsifs prolongés si le diamètre de l’aorte reste
<40mm. Si le diamètre dépasse 40mm, la césarienne est recommandée.
L’enfant présente un risque de 50% d’hériter la mutation.
Cardiopathies congénitales, avec obstacle ou régurgitation, sans shunt (les valvulopathies)
Valvulopathies par rétrécissement, sténosantes (mitrale, aortique, pulmonaire)
Valvulopathies régurgitantes (mitral, aortique-par bicuspidie aortique ou dans le cadre d’un syndrome
de Marphan)
Valvulopathies opérées

 Régurgitations valvulaires
Les régurgitations valvulaires chroniques (mitrale et aortique) =bien tolérées pendant la grossesse,
même les régurgitations sévères, si la fraction d’éjection du ventricule gauche est préservée.
Les valvulopathies régurgitantes augmentent la surcharge de volume, mais celle-ci est compensée
par l’abaissement des résistances et la tachycardie qui surviennent pendant la grossesse.
L’apparition des signes d’insuffisance cardiaque impose un traitement médicamenteux :
diurétiques et dérivés nitrés, inhibiteurs calciques, dérivés de la classe des dihydropiridines ou
l’hydralasine.
En revanche, les régurgitations aigües induites surtout par une endocardite bactérienne ne sont
pas bien tolérées parce que le ventricule gauche n’est pas dilaté et il ne peut pas compenser la
surcharge de volume.
Cardiopathies congénitales, avec obstacle ou régurgitation, sans shunt (les valvulopathies)
Valvulopathies par rétrécissement, sténosantes (mitrale, aortique, pulmonaire)
Valvulopathies régurgitantes (mitral, aortique-par bicuspidie aortique ou dans le cadre d’un syndrome
de Marphan)
Valvulopathies opérées

 Valvulopathies opérées
- bon pronostique hémodynamique
- un risque thromboembolique augmenté, en raison des modifications de l’hémostase qui surviennent pendant la
grossesse, surtout en cas de prothèse mécanique.
- Le traitement anticoagulant doit être adapté, en tenant compte des avantages et des risques comportés par chaque
classe de molécule.
- Les anticoagulants oraux (antivitamines K-AVK) traversent la barrière placentaire et provoquent
- des embryopathies dans 5% des cas (malformations faciales avec hypoplasie nasale et troubles du développement
neurologique),
- avortement dans le premier trimestre, en particulier s’ils sont recommandés entre la 6ème et la 12ème semaine d’aménorrhée). Il
semble que le risque est moins important si la dose de warfarine entre 6 et 12 semaines d’aménorrhée est <5mg/jour que si la dose
dépasse cet seuil.
- Les AVK ont une demi-vie longue chez la mère et le fœtus, en les exposant à des hémorragies cérébrales fœtales en
cas d’accouchement par voie basse. C’est pour cela qu’ils doivent être remplacés à partir de 36 semaines par des
héparines.
- Les héparines non fractionnées (HNF) et les héparines à bas poids moléculaire (HBPM) ne traversent pas le placenta,
mais ils comportent un risque de thrombose aigüe de prothèse plus haut que les AVK
Il n'existe pas de consensus pour le 1er trimestre, mais les AVK peuvent être poursuites si la dose de warfarine >5mg/ jour,
tandis que si la dose de warfarine nécessaire reste <5mg/jour, elle peut être substituée par HBPM ou HNF entre la 6ème et
la 12ème semaine d’aménorrhée.
Les anticoagulants oraux peuvent être donnés pendant le 2ème et le 3ème trimestre et substitués par l’héparine après
36sa jusqu'à la naissance.
Cardiomyopathies
Myocardiopathie du péripartum (sdr. Meadows)
Définition: l’apparition d’une insuffisance cardiaque pendant le dernier mois de grossesse et les 5 mois suivants, en l’absence d’une
autre cause d’insuffisance cardiaque et en l’absence d’une cardiopathie existante avant le dernier mois de grossesse.
La fréquence globale est de 1/3000-1/4000 des naissances, mais elle est plus haute chez les africaines, l’âge > 30ans, les hypertensives,
les multipares.
Le tableau clinique emprunte l’image non spécifique d’une cardiomyopathie dilatée.
Pronostic
- décès de 0.9/100000 naissances et 2.1/100000 pour la race noire.
La fonction systolique ventriculaire gauche se normalise chez ½ des patientes dans les 6 mois qui suivent l’accouchement,
Mais il existe un risque de récidive lors des grossesses ultérieures de 44% avec une mortalité de 19%, surtout si la patiente garde une
dysfonction ventriculaire gauche résiduelle.
Le traitement médical comporte:
 des diurétiques adaptés à la présence des signes congestifs,
 vasodilatateurs selon la tension artérielle.
 Les inhibiteurs d'enzyme de conversion sont admis seulement après la naissance (car ils sont tératogènes).
 les nitrates, la dihydropyridine et les bêtabloquants en doses faibles et progressives seulement après la stabilisation clinique.
La césarienne sous surveillance hémodynamique est recommandée dans les dysfonctions ventriculaires gauches sévères.
Cardiomyopathies
Les cardiomyopathies hypertrophiques obstructives
Elles sont bien tolérées pendant la grossesse si elles étaient antérieurement pauci symptomatiques.
Il y a pendant la grossesse un risque supplémentaire d'arythmies.
Il faut quantifier l'obstacle dynamique par écho-Doppler.
La recommandation thérapeutique consiste à administrer des bêtabloquants, en évitant une hypo volémie. Les
bêtamimétiques et les prostaglandines sont contre-indiqués.
L’accouchement par voie basse est indiqué si possible, mais une césarienne sous surveillance hémodynamique
peut être privilégiée en cas d’obstruction sévère.
La consultation génétique est recommandée pour le risque de transmission dans la sphère familiale.
Si symptomatiques, les cardiomyopathies hypertrophiques obstructives présentent un risque de mort subite par
l’aggravation de l’insuffisance cardiaque.
Les cardiomyopathies dilatées
Les cardiomyopathies dilatées secondaires ou idiopathiques, préexistantes à la grossesse, sont rares. Elles
représentent une contre-indication à la grossesse si la fraction d’éjection ventriculaire gauche est en dessous de
30-40%.
Elles affichent une mauvaise tolérance, souvent tôt (2ème trimestre).
Le pronostic ultérieur est médiocre à cause de la persistance de la dysfonction ventriculaire gauche.
Troubles de rythme

Troubles du rythme cardiaque


Les tachycardies jonctionnelles (Bouveret) surviennent fréquemment sur un cœur sain; Elles
nécessitent une réduction avec l'ATP (striadine), ou un traitement avec vérapamil, diltiazem
i.v. ou bêtabloquants en cas de rechute.
Les troubles du rythme auriculaire sont rares chez la femme jeune et sur un cœur sain. Il s’agit
surtout des extrasystoles isolées bénignes. En cas de fibrillation auriculaire ou flutter, il faut
rechercher une cardiopathie ou une hyperthyroïdie.
En cas d’arythmies ventriculaires pendant la grossesse, il faut rechercher une
cardiomyopathie.
Les tachycardies ventriculaires sur cœur sain nécessitent des bêtabloquants et sont de bon
pronostic.
Diabete gestationnel
Définition:
Le diabète gestationnel (DG) est une anomalie de la tolérance au glucose, diagnostiqué pour la première fois pendant
la grossesse, indépendamment de sa gravité, de son origine et de son évolution dans le post-partum.
La définition de l'OMS comprend donc à la fois DG effectivement induite par la grossesse et aussi un diabète préexistant
de type 2, de type 1, mais inconnu auparavant et seulement diagnostiqué pendant la grossesse.

Epidémiologie
Les facteurs de risque pour la DG sont:
 L'âge maternel> 35ani,
 L'obésité maternelle (IMC> 25 kg / m2),
 L'origine ethnique (race blanche 3%, race arabe7%, les vietnamiens 10%, les chinois15%, les indiens 17%),
 Les antécédents personnels ou familiaux de diabète,
 Les antécédents obstétricaux (DG pendant les grossesses précédentes, macrosomie fœtale> 4000 g, mortinatalité in
utero sans étiologie établie),
 La biométrie fœtale pendant la grossesse actuelle> 97 percentile ou hydramnios.
Diabete gestationnel

Dépistage du Diabète Gestationnel


La méthode de dépistage recommandée par l’IADPSG (2010) est la suivante:
Au 2e trimestre la glycémie à jeûne sera faite systématiquement (si facteur de risque au 1er trimestre):
<0,92 g / l –normale
0,92-1,26g / L = DG
> 1,26 g / l = DS manifeste

Un TTGO est proposé par l’IADPSG en 2010 avec 75 g de glucose oral entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée
avec le dosage d’une glycémie à jeun, après, 1et 2 h. Le DG est diagnostiqué si au moins une des trois valeurs
est supérieure au seuil.
Les valeurs de seuil sont les suivantes:
 glycémie à jeun- 0,92 g / l (5,1mMol / l),
 glycémie à 1h-1.80g / l (10 mMol / l),
 glycémie à 2 h = 1,53 g / l. (8,5mMol / l),
Diabete gestationnel
Le pronostic maternel est encombré par:
 Le risque de diabète de type 2 non détecté auparavant dans 15-60% des cas,
 L'hypertension gravidique, pré-éclampsie,
 L’augmentation de la fréquence de la césarienne,
 L’augmentation de la fréquence des traumatismes pelviens-périnéales à la naissance par une macrosomie fœtale.
(DG augmente de 1,75 fois (OR) risque de macrosomie).
Le Pronostic fœtal est encombré par:
 La macrosomie fœtale (fœtus à terme avec un poids> 4000 g ou > 90ème percentile pour le poids moyen de cet
âge gestationnel), avec la particularité que le diamètre bi- acromial est plus grand que la circonférence crânienne
chez les fœtus des mères diabétiques, même chez les fœtus eutrophes, et non seulement macrosomes, ce qui
augmente le risque de dystocie humérale avec fracture de clavicule ou de blessure du plexus brachial.
 Le nouveau-né présente un risque d'hypoglycémie, hyper-bilirubinémie, hypocalcémie plus élevé que chez les
nourrissons des mères non diabétiques, et un risque de détresse respiratoire néonatale de 6,4% comparativement à
1,5% dans la population normale) en réduisant la synthèse des protéines du surfactant SP A et SP B quand les taux
circulants d'insuline sont augmentés.
 Les fœtus des mères avec DG présentent un risque accru à long terme d'obésité et de diabète, surtout de type 2.
 La mortalité fœtale et le risque de malformations ne sont pas augmentés par rapport à la population générale,
comme dans le diabète pré gestationnel (de types 1 ou 2 déséquilibré).
Diabete gestationnel

Conduite dans le DG
La conduite dans un DG comporte:
 des règles hygièno- diététiques: apport 25-35kcal /kg/ jour (1800-2000kcal / jour) avec le
contrôle des corps cétoniques (parce que la production de corps cétoniques peut
retarder le développement intellectuel du fœtus).
L’alimentation va contenir:
50% glucides-(fibres végétales et pas des glucides à résorption rapide),
30% des matières grasses,
20% des protéines,
divisée en trois repas principaux et trois collations.
 une activité physique régulière est recommandée en absence de complications
obstétricales (minimum 30 minutes / jour, 3-5 fois / semaine).
Diabete gestationnel
Conduite dans le DG: l’insulinothérapie
 Dans 30% des cas, quand les objectifs glycémiques ne sont pas atteints après 7-10 jours de régime, il
faut ajouter l'insuline:
 Si la glycémie à jeun est> 0,95 g / l, il faut ajouter au dîner ou au coucher:
 une insuline à action intermédiaire (de préférence NPH =neutral protamine Hagedorn et Humulin®,
 une insuline avec une action plus lente que la classique (celle rapide), mais plus courte que celle ultralente,
glargine - Lantus ou l'insuline Detemir).
 Et si après chaque déjeuner, nous obtenons des valeurs > 130 g / l à 1 h et> 120 g / l à 2 heures, il faut
ajouter avant chaque repas, une insuline à action rapide (Lispro, Aspart, Actrapid).
 La dose initiale d'insuline est calculée en fonction du poids du patient:
 0,8u / kg dans leT1,
 1u / kg dans T2,
 1,2u / kg dans le T3.
 La dose totale d'insuline sera divisée par:
 2/3 NPH insuline semi lente ou insuline lente qui est administrée au coucher (ou ½ au coucher et 1/2
avant le petit déjeuner)
 et 1/3 insuline rapide (30-45min) ou lispro, asparte (0-15minute) administrée avant le déjeuner (ou
divisée en 3, avant les 3 principaux repas).
Diabete gestationnel

Conduite dans le DG: antidiabétiques oraux

Les antidiabétiques oraux ne sont pas recommandés pendant la grossesse de manière générale,
car, contrairement à l'insuline, ils traversent la barrière placentaire.
L’utilisation récente du glibenclamide (glyburide) et de la metformine n’a démontré aucun risque
de malformation fœtale.
Pour la glyburide, on a retrouvé un risque légèrement accru de pré éclampsie et de la
photothérapie, d'hyper bilirubinémie chez les enfants et un taux d'échec de 50% dans le contrôle
du glucose, situation dans laquelle il doit être remplacé par l’insuline.
Le Glyburide donc, n’est pas recommandé pour une glycémie moins de 1,10 g/l.
Le traitement commence avec glyburide 2,5 mg / jour au petit déjeuner. Si la dose quotidienne
n’est pas suffisante, elle peut être augmentée de 2,5 mg à 10 mg / jour et puis jusqu’à 20 mg / jour,
répartie en 2 doses.
Si la dose de 20 mg / jour de glyburide n’est pas suffisante, nous allons opter pour le changement
à l'insuline.
Diabete gestationnel

Conduite obstétricale dans la DG:


 Consultation hebdomadaire à partir de 32 à 34 semaines pour superviser la TA, la protéinurie, le
RCF (non-stress test).
 Il faut effectuer une échographie à 32 semaines pour la biométrie, le Doppler, la mesure du
liquide amniotique et un autre au tour de 38 semaines. Si l'estimation du poids fœtal> 4500g,
nous recommandons la césarienne.
 La mesure échographique de routine pour évaluer le septum inter ventriculaire: hypertrophie
septale (si septum> 7 mm) dans le cadre d’une cardiomyopathie, hypertrophique diabétique,
avec un risque d’insuffisance cardiaque, des arythmies et d’une mort fœtale subite, n'est pas
considérée comme utile aujourd'hui.
 L’accouchement par voie basse est indiqué, sauf pour les fœtus estimés à > 4250-4500g, ou si
la grossesse associe d'autres indications obstétricales de la césarienne.
 Le déclenchement artificiel de l'accouchement prématuré pour prévenir la dystocie humérale
n’est pas recommandé en routine.
 Si le déclenchement artificiel est pourtant recommandé, il faudra attendre > 39 semaines.
Diabete gestationnel

DG- évaluation du nouveau-né


 Le nouveau-né sera évalué dans la salle d'accouchement (pour exclure les complications liées à la dystocie
humérale : fracture de la clavicule, lésion du plexus brachial.
 L’alimentation sera introduite dès le début (à 30min), et à intervalles réguliers (de 2-3 h), en favorisant
l'allaitement maternel, pour éviter le risque d'hypoglycémie fœtale (<0,4 g/ l).
DG- évaluation en postpartum
 Le risque de développer un diabète de type 2 chez les femmes qui présentent un DG est de 15-60%, avec
un risque à la distance des maladies cardio-vasculaires, d'obésité, du syndrome métabolique.
 Le dépistage du diabète de type 2 est recommandé: à la consultation postnatale (6-8 semaines du post-
partum), avant une nouvelle grossesse, et une fois tous les trois ans pour au moins 25 ans.
 Le screening sera organisé par un TTGO avec 75 g de glucose.
 Contraception:
 Recommandations: contraceptifs oraux à faible dose d’œstrogènes, ou des contraceptifs au progestatifs (pour
les patients présentant un risque vasculaire).
 Le stérilet augmente le risque d'infection de l'utérus amplifié par le terrain diabétique.
 La stérilisation chirurgicale est une solution pour les patients qui ne veulent pas d'enfants.
Diabete gestationnel- complications
maternelles
 Instabilité métabolique.
 Complications dégénératives: rétinopathie, néphropathie, hypertension, maladies coronariennes.
 La grossesse augmente le risque de la rétinopathie, risque de rupture vasculaire, avec pour conséquence une hémorragie
rétinienne et une cécité.
En cas de rétinopathie pré-proliférante ou proliférante, un pan-photo coagulation avant ou au début de la grossesse limite les
risques. Une rétinopathie floride est une contre-indication à la grossesse.
 La néphropathie augmente l’albuminurie et augmente le risque de développer une pré-éclampsie.
 La maladie coronarienne est une contre-indication absolue à la grossesse en augmentant le risque de décès maternel.
 La neuropathie diabétique, symétrique périphérique, sensorielle et moteur est rarement rencontrée pendant la grossesse.
 Parmi les complications infectieuses: l’infection urinaire est fréquente chez les femmes enceintes diabétiques.
 Les autres infections fréquemment rencontrées chez les femmes diabétiques sont:
 les infections vulvo-vaginales avec candida albicans,
 les infections respiratoires,
 les infections pelviennes puerpérales.
 Les autres complications obstétricales telles que la macrosomie associée au hydramnios et / aux malformations, s'expliquent
par la polyurie associée à une hyperglycémie, ce qui provoque une imminence d’accouchement prématuré.
 Dans ce cas, pendant la grossesse avec diabète, on ne peut pas prescrire de bêta mimétiques qui augmenteraient le
risque d’hyperglycémie, ils sont remplacés par des inhibiteurs des canaux calciques ou atosiban.
Diabete gestationnel- complications
foetales
L’émbryopathie diabétique intéresse:
Dans le 1er trimestre le Diabète augmente le risque des malformations fœtales x 2-3 fois sous l'effet tératogène de l'hyperglycémie non
corrigée, surtout:
 l’appareil cardiovasculaire,
 le système nerveux central,
 le squelette,
 l’appareil uro-génital.
 Le risque de fausse couche précoce est augmenté, mais pas l’incidence des anomalies chromosomiques.
Complications fœtales liées au Diabète
 Dans le 2ème trimestre il y a un risque de développement anormal du fœtus:
 la macrosomie du DS (Diabète sucré) de type1 survient dans 10-45% des cas, pouvant provoquer une dystocie d'épaule, avec un
risque de fracture de clavicule, des lésions du plexus brachial et une incidence augmentée de la césarienne,
 RCIU, avec souffrance fœtale chronique en cas d'hypoxie par la réduction de la vascularisation placentaire en cas de
néphropathie et d'hypertension.
 Mort fœtale in utero dans le troisième trimestre (3,5%), induit par une acidocétose ou par une hypertrophie ventriculaire cardiaque
septale (> 7 mm) dans le cadre d’une cardiomyopathie qui peut se compliquer avec une insuffisance cardiaque et des troubles du
rythme ou avec une hypoxie tissulaire d’origine vasculaire.
 Le risque néo-natal : détresse respiratoire néonatale, hypocalcémie, hyper bilirubinémie, polyglobulie, hypoglycémie.
Merci

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