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Chimie :

Cours Les transformations spontanées dans les


piles
Classe : 2 Bac SPC

I - Transferts d’électrons.
1 - Transferts spontanés directs.
a - Expérience 1 :

𝑍𝑛(𝑠) 𝐶𝑢(𝑠)
Dans quelques
minutes
(2+) 2− (2+) 2−
ቀ𝐶𝑢(𝑎𝑞) + 𝑆𝑂4(𝑎𝑞) ቁ ቀ𝑍𝑛(𝑎𝑞) + 𝑆𝑂4(𝑎𝑞) ቁ
𝐶 = 1,00.10−1 𝑚𝑜𝑙. 𝐿−1 𝐶 = 1,00.10−1 𝑚𝑜𝑙. 𝐿−1 Mélange
𝑉 = 50,0 𝑚𝐿 𝑉 = 50,0 𝑚𝐿

𝑍𝑛(𝑠) 𝐶𝑢(𝑠)

Mélange
a - Observations :
• La lame de zinc se recouvre d’un dépôt rouge de cuivre métallique
• La réaction a lieu à l’interface entre la solution contenant les ions cuivre 𝐼𝐼 et le zinc
métallique.
b - L’équation de la réaction :
2+ 2+
𝐶𝑢(𝑎𝑞) + 𝑍𝑛(𝑠) ⇄ 𝐶𝑢(𝑠) + 𝑍𝑛(𝑎𝑞)
𝐾 = 1,9.1037
• Valeur du quotient de réaction du système à l’état initial :
[𝑍𝑛2+ ]𝑖
𝑄𝑟;𝑖 = =1
[𝐶𝑢 2+ ]𝑖
• Les ions cuivre 𝐼𝐼 et les ions zinc 𝐼𝐼 ont la même concentration : 𝑄𝑟;𝑖 = 1
• 𝑄𝑟;𝑖 < 𝐾 : Le système évolue dans le sens direct de l’équation de cette réaction
d’oxydoréduction.
Cette réaction met en jeu un transfert d’électrons, du zinc métallique, réducteur du
2+ 2+
couple 𝑍𝑛(𝑎𝑞) /𝑍𝑛(𝑠) , vers les ions cuivre II, oxydant du couple 𝐶𝑢(𝑎𝑞) /𝐶𝑢(𝑠) .
2+
𝑍𝑛(𝑠) ⇄ 𝑍𝑛(𝑎𝑞) + 2. 𝑒 − Oxydation.
2+
𝐶𝑢(𝑎𝑞) + 2. 𝑒 − ⇄ 𝐶𝑢(𝑠) Réduction.
c - Conclusion :
Lorsque les espèces chimiques participant à la réaction d’oxydoréduction sont mélangées, il se
produit un transfert spontané et direct d’électrons du réducteur vers l’oxydant on peut réaliser un
transfert spontané et indirect du réducteur vers l’oxydant.

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2 - Transfert spontané indirect.


a - Expérience 2.
𝐼
𝑒−
− +
(−) 𝐶𝑙(𝑎𝑞) 𝐾(𝑎𝑞) (+)
𝑍𝑛(𝑠) 𝐶𝑢(𝑠)
+ −
𝐾(𝑎𝑞) + 𝐶𝑙(𝑎𝑞)

2+ 2− 2+ 2−
𝑍𝑛(𝑎𝑞) + 𝑆𝑂4(𝑎𝑞) 𝐶𝑢(𝑎𝑞) + 𝑆𝑂4(𝑎𝑞)
b - Observations.
• On observe le passage d’un courant électrique allant de la plaque de cuivre vers la
plaque de zinc.
2+
c - Interprétation. Lien d’animation : 𝑍𝑛(𝑠) ⇄ 𝑍𝑛(𝑎𝑞) + 2. 𝑒 − Oxydation.
2+
𝐶𝑢(𝑎𝑞) + 2. 𝑒 − ⇄ 𝐶𝑢(𝑠) Réduction.
2+ 2+
𝐶𝑢(𝑎𝑞) + 𝑍𝑛(𝑠) ⇄ 𝐶𝑢(𝑠) + 𝑍𝑛(𝑎𝑞)
• L’évolution spontanée de ce système à lieu dans le sens direct de cette l’équation.
d - Conclusion.

Lorsque les espèces chimiques participant à la réaction d’oxydoréduction sont séparées, on peut
réaliser un transfert spontané et indirect du réducteur vers l’oxydant, par l’intermédiaire d’un
conducteur métallique.
Les piles fonctionnent sur ce principe.

II - Constitution d’une pile et fonctionnement d’une pile.


1 - Constitution d’une pile.

(−) (+)
𝑀1(𝑠) 𝑀2(𝑠)

𝑞+ 𝑝+
Ion 𝑀1(𝑠) Ion 𝑀2(𝑠)

• Deux compartiments distincts contenant chacun un couple 𝑂𝑥 / 𝑅𝑒𝑑 du type 𝑀 𝑛+ /𝑀(𝑠) et reliés par
un pont électrochimique (pont salin) constituent un générateur électrochimique appelé pile.
• L’ensemble constitué par une plaque de métal 𝑀 plongeant dans une solution contenant des
cations 𝑀 𝑛+ constitue une demi-pile.
• La plaque de métal est appelée aussi électrode. Les transferts d’électrons se produisent à la surface de
l’électrode.
• Écriture conventionnelle :
• 1. Cas où les couples mis en jeu sont tous les deux de la forme 𝑀 𝑛+ /𝑀 ; (𝑀 𝑚é𝑡𝑎𝑙) La
représentation formelle de la pile 🔋 est obtenue en plaçant la borne négative à gauche et

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en indiquant les espèces chimiques rencontrées dans la pile. Le pont salin est représenté
par une double barre.
𝑞+ 𝑝+
⊖ 𝑀1(𝑠) | 𝑀1(𝑎𝑞) || 𝑀2(𝑎𝑞) | 𝑀2(𝑠) ⊕
Exemple pile Daniell : ……………………………………………………………
• 2. Cas où les couples mis en jeu ne font pas apparaître de métal.
Les électrodes sont alors constituées d'un conducteur inerte (en général le platine Pt ou le carbone).
⊖ 𝑃𝑡(𝑠) | 𝑅𝑒𝑑1 | 𝑂𝑥1 || 𝑂𝑥2 | 𝑅𝑒𝑑2 | 𝑃𝑡(𝑠) ⊕

2+ 3+ +
Exemple : ⊖ 𝑃𝑡(𝑠) | 𝐹𝑒(𝑎𝑞) |𝐹𝑒(𝑎𝑞) || 𝐴𝑔(𝑎𝑞) | 𝐴𝑔(𝑠) ⊕
Remarque :
On appelle « anode » l’électrode au voisinage de laquelle se produit une réaction d’oxydation.
On appelle « cathode » l’électrode au voisinage de laquelle se produit une réaction de réduction.
2 - Force électrochimique d’une pile.
𝐶𝑂𝑀 𝑉

(−) (+)
𝑍𝑛(𝑠) 𝐶𝑢(𝑠)
+ −
𝐾(𝑎𝑞) + 𝐶𝑙(𝑎𝑞)

2+ 2− 2+ 2−
𝑍𝑛(𝑎𝑞) + 𝑆𝑂4(𝑎𝑞) 𝐶𝑢(𝑎𝑞) + 𝑆𝑂4(𝑎𝑞)

• On peut écrire
3 - Fonctionnement d’une pile.
• Le fonctionnement de la pile se déduit de la mesure de la f.é.m. ou du sens de déplacement du
courant.
• Exemple : 𝑈 = 𝑉𝐶𝑢 – 𝑉𝑍𝑛 ) ≈ 𝐸𝐶𝑢 – 𝑍𝑛 ≈ 1,1 𝑉 > 0 : Lors du fonctionnement de la pile Zinc –
cuivre, le courant circule, à l’extérieur de la pile du pôle positif (électrode de cuivre) vers le pôle
négatif (électrode de zinc). En conséquence, les électrons, responsables du passage du courant
dans le circuit extérieur (circuit électrique), se déplacent de l’électrode de zinc vers l’électrode de
cuivre.
• À l’électrode de zinc se produit une réaction qui cède des électrons, c’est une oxydation :
2+
𝑍𝑛(𝑠) ⇄ 𝑍𝑛(𝑎𝑞) + 2. 𝑒 − Oxydation.
• À l’électrode de cuivre se produit une réaction qui consomme des électrons, c’est une réduction :
2+
𝐶𝑢(𝑎𝑞) + 2. 𝑒 − ⇄ 𝐶𝑢(𝑠) Réduction.
• à l’intérieur de la pile, le courant électrique est dû à une double migration des ions positifs et
négatifs se déplaçant en sens inverse.
• Les cations se déplacent dans le sens du courant et les anions dans le sens inverse.
• Lorsque la pile fonctionne :
• La demi-pile 𝐶𝑢(𝑎𝑞)
2+
/𝐶𝑢(𝑠) consomme des ions cuivre II : leur concentration diminue.
• La demi-pile 𝑍𝑛(𝑎𝑞)
2+
/𝑍𝑛(𝑠) forme des ions zinc II : leur concentration augmente.
• L’électroneutralité de chaque solution est maintenue grâce à la circulation des ions dans
le pont salin.
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4 - Évolution spontanée d’une pile.


• Le critère d’évolution permet de prévoir le sens d’évolution spontanée d’une pile.
• En fonctionnement, une pile est un système hors d’équilibre.
• Remarque : une pile usée est une pile qui a atteint son état d’équilibre, elle ne peut plus débiter
du courant (𝑆𝑖 𝑄𝑟 = 𝐾 => 𝐼eq = 0).
III - Quantité d’électricité fournie.
1 - Définition.

On écrit : 𝑄 = 𝑁. 𝑒 • 𝑄 : Quantité d’électricité : grandeur positive : Coulomb (𝐶 )


𝑄 = 𝑛(𝑒 − ). 𝑁𝐴 . 𝑒 • 𝑁 : Nombre d’électrons échangés.
On définit 1𝐹 (1 𝑓𝑎𝑟𝑎𝑑𝑎𝑦) par 1𝐹 = 𝑁𝐴 . 𝑒 : La valeur absolue de la charge d’une mole d’électrons
sa valeur : 1𝐹 ≈ 96500 𝐶. 𝑚𝑜𝑙 −1 : On écrit : 𝑄 = 𝑛(𝑒 − ). 𝐹
• Une pile débitant un courant d’intensité constante 𝐼 en (𝐴), pendant la durée 𝛥𝑡 en (𝑠), fait
circuler une quantité d’électricité 𝑄 en (𝐶 ) telle que :
𝑄 = 𝐼. Δ𝑡
Exercice d’application n° 1
On considère la pile formée en associant les deux demi-piles mettant en jeu les couples :
𝐹𝑒 2+ /𝐹𝑒 et 𝐶𝑢 2+ /𝐶𝑢.
Chaque demi-pile contient 𝑉 = 100 𝑚𝐿 de concentration 𝐶𝑖 = 0,100 𝑚𝑜𝑙/𝐿. à l’extérieur du circuit,
les électrons circulent de l’électrode de fer vers l’électrode de cuivre.
1. Donner la représentation conventionnelle de la pile.
2. Quelles sont les réactions qui se produisent aux électrodes quand la pile débite ? Justifier.
3. Écrire l’équation de la réaction qui se produit dans la pile lorsqu’elle débite.
4. Cette pile débite un courant d’intensité constante 𝐼 = 20,0 𝑚𝐴 pendant une durée 𝛥𝑡 = 2,00 ℎ.
5. Quelle quantité d’électricité la pile a-t-elle débitée ?
6. En déduire la quantité de matière d’électrons qui a transporté cette quantité d’électricité.
7. Calculer alors la variation de masse des électrodes.
8. Déterminer les concentrations finales en ions fer II et en ions cuivre II.
IV - Capacité d’une pile.
• La capacité 𝐶 d’une pile est la quantité d’électricité maximale qu’elle peut fournir avant d’être usée.
• De façon générale, une pile est usée lorsque le réactif limitant a été complètement consommé.
𝐶 = 𝑄𝑚𝑎 = 𝐼. 𝛥𝑡
• Pour les piles ou les batteries du commerce, on exprime la capacité en ampèreheure : 𝐴. ℎ :
• 1 𝐴. ℎ = 3600 𝐶. Exemple : une batterie de capacité 40 𝐴. ℎ peut débiter un courant de 40 𝐴 pendant
une heure ou 120 𝐴 pendant 20 𝑚𝑖𝑛.
1. Les piles salines
Les piles salines ont été inventées en 1867
par Georges Leclanché. Ainsi, cette pile porte aussi
le nom de « pile Leclanché ». Dans une version
moderne, on a la structure suivante :
Comme pour la pile Daniell, l’anode est en zinc.
Durant le fonctionnement de la pile, le zinc
s’oxyde selon la demi-équation électronique :
2+
𝑍𝑛(𝑠) ⇄ 𝑍𝑛(𝑎𝑞) + 2. 𝑒 −

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Les électrons sont libérés dans le circuit électrique par la borne – qui est reliée électriquement au
zinc.
L’électrolyte est du chlorure d’ammonium 𝑁𝐻4 𝐶ℓ. Afin que la pile ne coule pas, il se présente sous la
forme d’un gel. Cet électrolyte est un sel, d’où le nom de pile saline. Comme les deux électrodes sont en
zinc et en graphite, on rencontre aussi les termes de pile carbone-zinc ou zinc-charbon. Mis en solution, les
ions ammonium 𝑁𝐻4+ acidifient le milieu. Cela se manifeste pour notre explication par des ions 𝐻 + en
solution.
Du côté de la cathode, on a réduction du dioxyde de manganèse 𝑀𝑛𝑂2 :
+
𝑀𝑛𝑂2 (𝑠) + 𝐻(𝑎𝑞) + 𝑒 − ⇄ 𝑀𝑛𝑂(𝑂𝐻)(𝑠)
Les électrons sont aspirés du circuit électrique par l’intermédiaire de la borne + et de l’électrode en
graphite, électriquement conductrice.
La réaction globale qui se produit dans la pile s’obtient avec les deux demi-équations :
2+
𝑍𝑛(𝑠) ⇄ 𝑍𝑛(𝑎𝑞) + 2𝑒 − × 1
+
𝑀𝑛𝑂2(𝑠) + 𝐻(𝑎𝑞) + 𝑒− ⇄𝑀 𝑛𝑂(𝑂𝐻)(𝑠) × 2
_____________________
+ 2+
𝑍𝑛(𝑠) + 2𝑀𝑛𝑂2(𝑠) + 2𝐻(𝑎𝑞) ⇄𝑍 𝑛(𝑎𝑞) + 2𝑀𝑛𝑂(𝑂𝐻)(𝑠)
La force électromotrice E d’une pile saline est de 1,5 V environ. Afin de rendre l’électrolyte plus
conducteur, on y rajoute des particules de carbone. Dans certaines piles, le dioxyde de manganèse et
l’électrolyte sont mélangés. La résistance interne d’une pile neuve n’est que de quelques ohms.
Cependant, à mesure que la pile débite, elle a tendance à augmenter.
2. Les piles alcalines
Les piles alcalines, ou piles Mallory, ont été développées pendant la seconde guerre mondiale et
mises en vente dès 1959. On les représente de la manière suivante :
La cathode est formée par un tube en acier. Il contient du dioxyde de manganèse mélangé à du
carbone. L’anode est constituée par une pointe reliée à la borne (−), et entourée de poudre de zinc noyée
dans un électrolyte, la potasse 𝐾𝑂𝐻. En solution, celle-ci forme les ions potassium 𝐾 + et hydroxyde 𝐻𝑂− .
Les 𝐻𝑂− rendent le milieu basique (𝑝𝐻 ≈ 13)). Comme ils constituent avec des métaux alcalins (comme le
potassium) des solides ioniques, l’ancien terme pour désigner un milieu basique était alcalin. Cela a donné
le nom de pile alcaline.
Entre l’anode et la cathode se trouve une séparation qui laisse passer les ions mais empêche l’anode
et la cathode de se mélanger.
• Au niveau de l’anode, le zinc s’oxyde, selon la demi-
équation :

𝑍𝑛(𝑠) + 2𝐻𝑂(𝑎𝑞) → 𝑍𝑛𝑂(𝑠) + 𝐻2 𝑂(ℓ) + 2. 𝑒 −
Il y a libération d’électron dans le circuit électrique :
l’anode est la borne (−)
• Au niveau de la cathode, le dioxyde de manganèse
est réduit :

2𝑀𝑛𝑂2(𝑠) + 𝐻2 𝑂(ℓ) + 2. 𝑒 − → 𝑀𝑛2 𝑂3 (𝑠) + 2𝐻𝑂(𝑎𝑞)
Les électrons sont consommés : la cathode constitue la borne (+).
• L’équation globale de la réaction qui a lieu dans la pile est :
2𝑀𝑛𝑂2(𝑠) + 𝑍𝑛(𝑠) → 𝑀𝑛2 𝑂3 (𝑠) + 𝑍𝑛𝑂(𝑠)
Bien entendu, on peut simplifier les 𝐻2 𝑂 et les 𝐻𝑂−
La force électromotrice de la pile alcaline est de 1,5 V comme pour la pile saline. Cependant, les piles
alcalines sont plus performantes : durée de vie plus longue et autorisent des courants électriques plus
importants. Actuellement en France, les piles alcalines représentent environ les trois quarts des ventes de
piles électrochimiques.

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3. Les accumulateurs électrochimiques : les batteries au plomb


Les accumulateurs électrochimiques ont un double mode de
fonctionnement : générateur (décharge), où ils convertissent de
l’énergie chimique en énergie électrique, et récepteur (charge), où ils
réalisant la conversion inverse. Par exemple, une batterie de voiture
est un accumulateur.
Les batteries au plomb sont très utilisées pour cette
application. Leur invention date de 1859, par Gaston Planté. Elles
sont composées de plaques munies d’alvéoles. Les plaques reliées à
la borne négative sont remplies de plomb poreux, sous forme de
pâte, et les plaques reliées à la borne positive sont remplies de dioxyde de plomb 𝑃𝑏𝑂2 . Ces plaques baignent
dans une solution concentrée d’acide sulfurique 𝐻2 𝑆𝑂2 (concentration de l’ordre de 5𝑚𝑜𝑙. 𝐿−1 ).
→ En décharge :
• Le plomb au niveau de la borne (−)s’oxyde selon la demi-équation :
2+
𝑃𝑏(𝑠) ⇄ 𝑃𝑏(𝑎𝑞) + 2𝑒 −
Du fait de cette réaction d’oxydation, la borne (−) est l’anode. Les électrons
sont injectés dans le circuit électrique auquel la batterie est reliée.
• Du côté de la borne (+), le dioxyde de plomb est réduit :
+ 2+
𝑃𝑏𝑂2(𝑠) + 4𝐻(𝑎𝑞) + 2𝑒 − ⇄ 𝑃𝑏(𝑎𝑞) + 2𝐻2 𝑂(ℓ) La borne (+)est la cathode.
• La réaction globale de décharge de la batterie s’écrit comme :
+ 2+ 2+
𝑃𝑏(𝑠) + 𝑃𝑏𝑂2(𝑠) + 4𝐻(𝑎𝑞) ⇄ 𝑃𝑏(𝑎𝑞) + 2𝐻2 𝑂(ℓ) + 𝑃𝑏(𝑎𝑞)
Il s’agit d’une réaction spontanée : elle peut avoir lieu sans apport d’énergie extérieur. Les couples
2+
rédox intervenant sont 𝑃𝑏(𝑎𝑞) /𝑃𝑏(𝑠) et 𝑃𝑏𝑂2 /𝑃𝑏2+ . Aussi, 𝑃𝑏2+ intervient à la fois comme réducteur et
comme oxydant, ce qui fait de lui un ampholyte.
→ En charge :
La batterie est reliée à un générateur électrique (chargeur) : borne (+)du générateur sur la borne
(+)de la batterie. Idem pour la borne (−). Les ions 𝑃𝑏2+ qui ont été mis en solution lors de la décharge
vont alors réagir.
• Au niveau de la borne(−), ils sont réduits afin de redonner du plomb sous forme solide :
2+
𝑃𝑏(𝑎𝑞) + 2𝑒 − ⇄ 𝑃𝑏(𝑠)
Le fait que la réaction soit une réduction signifie que la borne – est la cathode
durant la charge de la batterie. Les électrons consommés sont ceux associés au
courant électrique engendré par le chargeur.
• Au niveau de la borne (+), le dioxyde de plomb se reforme selon la réaction d’oxydation :
2+ +
𝑃𝑏(𝑎𝑞) + 2𝐻2 𝑂(ℓ) ⇄ 𝑃𝑏𝑂2(𝑠) + 4𝐻(𝑎𝑞) + 2𝑒 − La borne + est l’anode.
• La réaction globale de charge de la batterie est :
2+ 2+ +
𝑃𝑏(𝑎𝑞) + 2𝐻2 𝑂(ℓ) + 𝑃𝑏(𝑎𝑞) ⇄ 𝑃𝑏(𝑠) + 𝑃𝑏𝑂2(𝑠) + 4𝐻(𝑎𝑞)
Cette réaction n’est pas spontanée : elle a besoin de l’énergie électrique du chargeur pour se
produire. On la qualifie de réaction forcée. C’est la réaction inverse de la réaction de décharge. Ainsi, une
batterie peut être chargée et déchargée plusieurs fois.
La tension entre deux plaques plomb/dioxyde de plomb est 𝐸 ≈ 2,08𝑉. Dans une batterie, plusieurs
éléments comme celui du dessin sont branchés en série. Pour les véhicules ordinaires, la tension est de 12 V
(6 éléments). Elle vaut 24 V (12 éléments) pour les batteries de poids lourd et les véhicules militaires.
La résistance interne 𝑟 d’une batterie au plomb est très faible, de l’ordre du centième d’Ohm.
𝐸
L’intensité de court-circuit 𝐼𝑐𝑐 d’un générateur électrique est 𝐼𝑐𝑐 = . En conséquence, une batterie de 12 V
𝑟
peut atteindre un courant de court-circuit de 1200A. Il y a donc risque d’incendie et de projection d’acide
brulant.

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Exercice d’application n° 2
Une pile saline, de type Leclanché, est constituée par deux couples oxydo-réducteur reliés par un pont
2+
permettant leur contact. A la borne négative, le zinc 𝑍𝑛(𝑠) est oxydé en ions zinc 𝑍𝑛(𝑎𝑞) . La borne positive
est constituée d’une tige des graphite 𝐶(𝑠) : à cette électrode, le dioxyde de manganèse 𝑀𝑛𝑂2(𝑠) est réduit
en 𝑀𝑛𝑂 (𝑂𝐻 )(𝑠) .
1. Quelle est l’anode ? Justifier.
2. De quoi est constituée la cathode ? Cette espèce apparaitra-elle dans le fonctionnement de la pile?
3. Écrire la demi-équation d’oxydoréduction se produisant à l’anode de la pile Leclanché.
4. Écrire, en milieu acide, la demi-équation d’oxydoréduction se produisant à la cathode de la pile
Leclanché.
5. En déduire, en milieu basique (véritable milieu utilisé pour cette pile), la demi-équation d’oxydoréduction
se produisant à la cathode de la pile Leclanché.
6. Écrire l’équation de fonctionnement de la pile.
Exercice d’application n° 3
La figure ci-dessous représente un accumulateur venant d'être chargé.
Décrivons les 3 principales parties d'un élément d'accumulateur :

• La plaque positive est en dioxyde de plomb 𝑃𝑏𝑂2(𝑠) qui intervient


2+
dans le couple oxydant réducteur 𝑃𝑏𝑂2(𝑠) /𝑃𝑏(𝑎𝑞) .
• La plaque négative est en plomb spongieux Pb (s) qui intervient dans
2+
le couple oxydant réducteur 𝑃𝑏(𝑎𝑞) /𝑃𝑏(𝑠) .
• L'électrolyte est une solution d'acide sulfurique 2𝐻(𝑎𝑞) + 2−
+ 𝑆𝑂4(𝑎𝑞)
La capacité d'une batterie comprenant 3 accumulateurs venant d'être chargés est 𝑄 = 90𝐴ℎ
Pour mettre une voiture en marche le démarreur consomme un courant d'intensité 𝐼 = 150𝐴 pendant
Δ𝑡 = 4 𝑠.
1. Calculer la quantité d'électricité consommée lors d'un démarrage. Combien de démarrages seraient
possibles sans recharger la batterie d'accumulateurs ?
2. Quelle est la réaction chimique qui a lieu à la borne négative d'un accumulateur lors d'un démarrage?
3. Quelle est la réaction chimique qui a lieu à la borne positive ?
4. Quelle est la masse de 𝑃𝑏𝑂2 consommée dans la batterie lors d'un démarrage ?
5. Quelle est la masse de plomb transformée en sulfate de plomb ?
6. Que se passe-t-il lors de la recharge de la batterie ?
Données : charge élémentaire 𝑒 = 1,6 . 10− 19 𝐶 ; nombre d'Avogadro 𝑁𝐴 = 6,02.1023 𝑚𝑜𝑙 −1
𝑀 (𝑃𝑏𝑂2 ) = 207 + 16 × 2 = 239 𝑔. 𝑚𝑜𝑙 −1
Exercice d’application n° 4
Ce type de pile est bien adapté aux applications nécessitant un courant relativement faible mais une
durée de vie assez longue (système d'alarme par exemple).
Elle fait intervenir les réactions d'oxydoréduction suivantes :
+
𝐿𝑖(𝑠) ⇄ 𝐿𝑖(𝑎𝑞) + 𝑒−
2𝑆𝑂𝐶ℓ2 (𝑎𝑞) + 4𝑒 − ⇄ 4𝐶ℓ− (𝑎𝑞) + 𝑆𝑂2 (𝑔) + 𝑆(𝑠) 𝑆𝑂𝐶ℓ2 est le chlorure de thionyle.
1. À quelle borne positive ou négative ont lieu chacune des réactions précédentes ?
2. Écrire la réaction globale de fonctionnement de la pile.
3. Une pile contient 𝑚1 = 4,6𝑔 de chlorure de thionyle et 𝑚2 = 0,40𝑔 de lithium. Quel est le réactif
limitant ?
4. Quelle charge aura débité la pile lorsqu'elle sera complètement déchargée ?
Données :
Charge élémentaire 𝑒 = 1,6 × 10−19 𝐶 ; Nombre d'Avogadro : 𝑁𝐴 = 6,02.1023 𝑚𝑜𝑙 −1
Masses molaires atomiques en 𝑔. 𝑚𝑜𝑙 −1 : 𝐿𝑖 ∶ 6,9 ; 𝑆 ∶ 32 ; 𝑂 ∶ 16 ; 𝐶𝑙 ∶ 35,5
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