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Royaume du Maroc

Université Sidi Mohamed Ben Abdellah


Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales-Fès

Master : Droit international des affaires

L’intitulé du sujet :

La mobilité internationale des sociétés

Préparé par :

Préparé par :

BENHARI SABRINE
LAHBABI SALMA Encadré par :
TLEMCANI RAHMA
BOUALJA MEHDI Mme. Fassi Fihri
BAHAMDI ABDELKARIM Zineb
SBAI ABDELHAY
EZZAHER JAD

ANNEE UNIVERSITAIRE: 2021/2022


1 Sommaire
Introduction ................................................................ 1
Première partie : ......................................................... 3
Les procédés juridiques et les facteurs favorisant la
mobilité internationale des sociétés : ......................... 3
CHAPITRE 1 : Les procédés juridiques nationaux manifestant la mobilité internationale des
sociétés. ...................................................................................................................................... 3
SECTION 1 : Les composants juridiques nationaux manifestant la mobilité internationale des
sociétés. ................................................................................................................................... 3
Section 2 : traités et conventions internationaux ..................................................................... 4
Chapitre 2 : les facteurs favorisant la mobilité internationale des sociétés................................ 7
Section 1 : les facteurs économiques et financiers ................................................................... 7
Section 2 : les facteurs politiques et techniques ....................................................................... 9

Deuxième partie: Les différents aspects de la mobilité


internationale des sociétés .......................................
12
CHAPITRE 1 : La détermination de la nationalité des sociétés internationales ......................... 20
Section1 : les critères essentiellement retenus pour la détermination de la nationalité des
sociétés .................................................................................................................................. 20
Section2 : Le changement de la nationalité des sociétés ........................................................ 23
Chapitre 2 : l’internationalisation ............................................................................................. 12
Section 1 : Les formes de l’internationalisation ...................................................................... 12
Section 2 :Avantages et risques d’internationalisation .......................................................... 17

Conclusion ................................................................. 25
Introduction

La mobilité des sociétés reste une notion incertaine et ambigüe. Elle peut avoir deux
sens différents La mobilité interne et mobilité externe ou internationale, La première
s’inscrit dans une démarche de gestion des ressources humaines à long terme, tant
que La mobilité internationale peut être synonyme de délocalisation, de
l’internationalisation, de changement de nationalité... Etc., De manière générale,
dans les domaines de l'économie internationale et mondialisée, la mobilité
internationale peut désigner les flux de capitaux, personnes ou marchandises qui
circulent dans le monde1. Dans notre contexte la mobilité internationale des
sociétés c’est le transfert d’activité d’une entreprise d’un pays vers un autre pays, ce
transfert peut être total ou partiel et prend plusieurs formes (seront détaillés ci-
après).
La mondialisation économique traduite par la levée progressive des entraves et des
frontières entre les marchés nationaux accentue l’expansion des sociétés vers les
marchés étrangers. Les sociétés nationales cherchent désormais à développer leurs
activités économiques par-delà des frontières nationales et à s’implanter dans de
nouveaux marchés2.

Des opportunités apparaissent pour l’entreprise qui envisage de profiter de ces


nouvelles conditions liées à la mondialisation3. Les dirigeants d’entreprises
aujourd’hui, confrontés à une concurrence mondiale, ne peuvent plus envisager le
développement de leur activité sans inclure dans leur réflexion stratégique la
dimension internationale. Ils sont donc amenés à définir des politiques d’entreprise
leur permettant de construire des stratégies d’internationalisation pertinentes pour
y faire face.

La mobilité internationale des société se traduit donc soit par l’internationalisation


ou la délocalisation des Entreprises qui signifie le développement de ses activités
hors du marché domestique ou national soit par le changement de nationalité d’une
société qui peut être effectué par un transfert de son siège social à l’étranger .ces
stratégies des entreprises à l’international doivent subir des modifications
structurelles profondes. Des bouleversements conduisant à reconsidérer leurs

1
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mobilit%C3%A9_internationale vu le 29/05/2021
2
Adrian Kalaani, La fusion des sociétés commerciales en droit interne et international, L’Harmattan, 2017 p 5
3
Catherine Mercier-Suissa Céline Bouveret-Rivat , L’essentiel des Stratégies d’internationalisation de l’entreprise,
Gualino éditeur, Paris – 2007 ,p24 1
situations acquises, leurs objectifs de développement, les modalités de mobilisation
de leurs moyens, leur organisation et, particulièrement, leur déploiement
géographique dans les espaces économiques proches et distants.
L’ouverture de l’économie mondiale et la suppression des frontières géographique
vis-à-vis le commerces international, a transféré le choix de délocalisation a une
nécessité pour les sociétés nationales, la chose qui nous conduit à poser cette
problématique
Quelle sont les facteurs motivant les entreprises aujourd’hui à s’internationaliser
et quelles sont leur stratégies de s’adapter et construire un certain équilibre avec
leur environnement externe ?

Dans le but de répondre à cette question, ce travail est divisé en deux parties et
quatre chapitres. La première partie est destinée à présenter les procédés juridiques
nationaux et comparatifs manifestant le concept de mobilité international et les
facteurs favorisant cette mobilité. La deuxième partie aborde le les différents
aspects de mobilité internationale des sociétés, parmi eux l’internationalisation et
le changement de la nationalité.

2
Première partie :
Les procédés juridiques et les facteurs favorisant la
mobilité internationale des sociétés :
CHAPITRE 1 : Les procédés juridiques nationaux manifestant la
mobilité internationale des sociétés.
La libéralisation de l’économie marocaine à partir des années 80 a conduit le
Royaume du Maroc à moderniser le cadre juridique applicable aux entreprises qui
remontait pour partie au protectorat français, modernisation inscrite dans un agenda
plus vaste de réformes économiques, sociales et politiques4.l’instrument de
l’investissement constitue le pilier d’ouverture économique à l’égard des société
nationales et étrangères pour faciliter les stratégies de délocalisation et
d’internationalisation .
Dans ce chapitre, on traitera d’abord, les composants juridiques nationaux
manifestant la mobilité internationale des sociétés (Section 1) puis on aborde les
traités bilatéraux et multilatéraux pour promouvoir l’investissement à l’étranger
(Section 2)

SECTION 1 : Les composants juridiques nationaux manifestant la mobilité


internationale des sociétés.
Depuis le début des années 1980, dans le but d’améliorer son climat
d’investissement, de développer son attractivité pour l’IDE et d’assurer sa forte
intégration dans l’économie mondiale, le Maroc a introduit des réformes multiples et
variées. De telles réformes peuvent être classées en trois grandes catégories : les
réformes à caractère économique, les réformes à caractère juridique.

Paragraphe 1 : les composants à caractère économique.

Le Code Général des Impôts et réduction de la pression fiscale : Initié dès la seconde
moitié de la décennie 1980, la réforme fiscale a pour objet la simplification et la
rationalisation du système fiscal, la restructuration et l’élargissement de son assiette
et l’abaissement de la pression fiscale. En effet, de nouveaux instruments
d’imposition ont été adoptés : la Taxe sur la Valeur Ajoutée (1986), l’impôt sur les
Sociétés (1988) et l’Impôt sur les Revenus (1990).

4
https://www.ajuriconseil.com/

3
A travers la loi de finances n° 43-06 pour l’année budgétaire 2007, l’Etat a consacré
l’aboutissement du processus progressif d’élaboration du « Code Général des
Impôts» Ce Code constitue désormais la principale source de la législation fiscale
marocaine, résultant de la compilation et de l’actualisation des textes en vigueur au
31 décembre 2006 relatifs à la fiscalité. En effet, des mesures avantageuses ont été
prévues au niveau de l’IS, l’IR, la TVA, et des droits d’enregistrement, pour
l’entreprise privée tant étrangère que nationale.
Paragraphe 2 : Le marché des changes.

L'instauration d'un marché des changes au Maroc en 1996 constitue


incontestablement une des principales manifestations concrètes de l'intégration de
l'économie marocaine dans le circuit de la mondialisation et de la globalisation
financière.
Fini le temps où les banques se limitaient à jouer un rôle de « boîte à lettre » entre
leurs clients et la Banque Centrale pour acheter ou céder des devises sur la base d'un
taux de change administré et indifférencié.

Aujourd'hui, les banques marocaines sont dotées de véritables vitrines


technologiques, dénommées salles des marchés, habilitées à effectuer des
opérations
d'achat et de vente de devise dont les taux de change sont librement négociables
entre les parties.
Grâce à ce nouveau marché, les exportateurs et les importateurs marocains peuvent
non seulement négocier des taux de change préférentiels, mais aussi se couvrir
contre
le risque de change.
Section 2 : traités et conventions internationaux
Paragraphe 1 : Accords multilatéraux.

Dans le cadre de la promotion de l’investissement étranger, le Maroc a ratifié des


conventions internationales relatives à la garantie et à la protection de
l’investissement. Il s’agit notamment des conventions portant création du Centre
International de Règlement des Différends relatifs aux Investissements, de l’Agence
Multilatérale de Garantie des Investissements


Le Centre International de Règlement des Différends Relatifs aux
Investissements ”CIRDI” : La convention y afférente qui offre des facilités pour
la conciliation et l’arbitrage des litiges relatifs aux investissements, a été ratifiée
par le Maroc en date du 11 Octobre 1965. La compétence du Centre s’étend à
4
tout différend d’ordre juridique entre un Etat contractant et le ressortissant
d’un autre Etat contractant lié à une opération d’investissement.

B - L’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements ”AMGI”. : Le
Maroc a ratifié le 16 septembre 1992 la convention portant création de
l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI). Cette Agence
a pour mission de garantir les investisseurs étrangers contre les risques non
commerciaux tels le risque de non transfert, le risque de perte par suite d’une
décision gouvernementale privant l’investisseur de ses droits ou de ses
avantages, la dénonciation de contrats conclus avec l’Etat et les risques liés aux
conflits armés et aux troubles civils.
 C- Organisation Interarabe pour la Garantie des Investissements Le Maroc a
ratifié le 17 décembre 1976 l’accord relatif à l’Organisation Interarabe pour la
Garantie des Investissements. Cette Organisation créée en 1971 en vue
d’encourager les investissements et les échanges entre les pays arabes offre
des garanties contre les risques commerciaux et non commerciaux liés aux
opérations du commerce extérieur et les risques non commerciaux au profit
des investisseurs. En 1999, la Société Marocaine d’Assurance à l’Exportation
”SMAEX ” a signé avec ladite organisation un mémorandum d’entente traçant
le cadre et les domaines de coopération en matière d’assurance à
l’exportation.

Paragraphe 2 : Accords et conventions bilatéraux


La promotion de l’investissement étranger au Maroc ne se limite pas uniquement à
l’adhésion aux conventions internationales à caractère multilatéral mais s’étend
également au niveau bilatéral dans le cadre de la consolidation des relations avec les
principaux partenaires. Ainsi, nombre de traités, accords et conventions de
promotion et de protection des investissements et de non double imposition ont été
signés tout au long des dernières décennies.
1- Accords et conventions de promotion et de protection des investissements.

Les principales dispositions de ces accords et conventions (cf. annexe IV) concernent
les aspects suivants :

la définition de l’investissement Le concept de l’investissement est défini de
façon large et ouverte. Cette définition inclut non seulement les capitaux au sens
propre du terme, mais la plupart des autres types d’actifs tels que les biens et

5
droits de propriété de nature diverse, les prêts et portefeuilles, les licences, le
know-how, etc...
Le traitement des investissements admis En vertu du principe du traitement des
investissements admis, chaque partie contractante s’engage à assurer un traitement
juste et équitable aux investissements réalisés sur son territoire par les ressortissants
ou sociétés de l’autre partie contractante. Ce traitement sera au moins égal à celui
accordé par chaque partie contractante à ses propres ressortissants ou sociétés ou au
traitement accordé aux ressortissants ou sociétés d’un pays étranger selon le
principe de la nation la plus favorisée, si ce dernier est plus favorable.


• le transfert des capitaux et revenus
Chaque partie contractante garantit aux ressortissants ou sociétés de l’autre partie
contractante le libre transfert du capital investi, des revenus y afférents et en cas de
liquidation, du produit de la liquidation.

2- Conventions de non double imposition.

Le Maroc a signé avec plusieurs pays des conventions de non double imposition en
matière d’impôts sur les revenus (cf. annexe V). Ces conventions établissent la liste
des impôts et revenus concernés, les règles d’assistance administrative réciproque et
le principe de non-discrimination.
-Accords de libre-échange :

Dans le cadre de sa stratégie d’ouverture sur l’extérieur, le Maroc a conclu des


accords de libre-échange avec de nombreux pays dans le but de promouvoir
l’investissement et le développement des échanges. Ces accords constituent un cadre
propice à l’épanouissement d’un véritable partenariat permettant de renforcer les
relations et la coopération dans plusieurs domaines avec les pays concernés et
facilitent en conséquence l’intégration de l’économie marocaine dans l’économie
mondiale en conformité avec les accords de l’OMC et les autres accords multilatéraux
signés par le Maroc.
En 1996, le Maroc a signé un Accord d’Association avec l’Union Européenne, premier
partenaire commercial, entré en vigueur en mars 2000. Cet accord porte sur plusieurs
domaines (commercial, financier, culturel...) et vise à établir une zone de libre-
échange entre les deux parties à l’issue d’une période transitoire fixée à douze ans
après la date d’entrée en vigueur.

6
Le Maroc a également signé des accords de libre-échange avec les Etats-Unis, la
Turquie et les pays arabes en vue de libéraliser et développer davantage le
commerce et l’investissement avec ses principaux partenaires.

Chapitre 2 : les facteurs favorisant la mobilité internationale des sociétés.

La mobilité des sociétés tend de plus en plus à l'internationalisation et vise une


présence globale au niveau mondial. En parlant de l'internationalisation5 on ne
pourrait pas évoquer le processus de délocalisation sans prendre en
considération les raisons et les facteurs favorisant la mobilité internationale des
sociétés. Parmi ces facteurs on trouve :
Section 1 : les facteurs économiques et financiers

Paragraphe1 : La taille restreinte du marché national :

Un petit marché intérieur pousse les entreprises nationales vers les marchés
étrangers. De même, une concurrence très forte sur le marché local, des débouchés
faibles, un marché à la croissance ralentie incitent les entreprises à prospecter les
marchés étrangers.
Paragraphe2 : La saturation du marché national :

Le marché national est saturé et satisfait par les sociétés concurrentes, l'entreprise,
pour développer ses activités et se positionner, investit aux marchés étrangers.
Paragraphe 3 : La stagnation du marché national :

La demande sur le marché peut être entrée dans une phase de stabilité, voire de
déclin, alors qu'elle reste croissante dans d'autre pays, par le jeu du différentiel de
développement. Les ventes ne peuvent donc plus croître de manière significative, les
entreprises se tournent vers ces nouveaux marchés.
Paragraphe 4 : La saisonnalité du marché national :

5
Mercier-Suissa, Catherine, Bouveret-Rivat, Céline, 2007, L'essentiel des stratégies d'internationalisation des
entreprises, Gualino éditeur, page :75

7
Lorsque les ventes de l'entreprise connaissent de fortes variations saisonnières, celle-
ci recherche des marchés ou les produits pourront s'écouler lors des périodes
creuses.
Paragraphe 5 : La spécialisation de l'entreprise :

Une entreprise fortement spécialisée trouvera rarement sur son marché domestique
les débouches suffisants pour permettre son développement. Elle cherchera sur les
marchés extérieurs de nouveaux relais de croissance.

Paragraphe 6 : Baisse des coûts de production :

L'entreprise peut par choix stratégique choisir d'internationaliser la phase amont de


la commercialisation et internationaliser ses approvisionnements afin de les acquérir
aux meilleurs prix. Elle peut transférer tout ou partie de sa production à l'étranger
afin de bénéficier de coûts de revient plus compétitifs, matières premières, main
d'œuvre, fiscalité...

Paragraphe 7 : L'amortissement des investissements et de la recherche et


développement
Certains secteurs d'activité nécessitent des investissements lourds en matériel
industriel en recherche. Pour que ces investissements soient rentables, l'entreprise
doit les amortir le plus rapidement possibles en développant les ventes à l'étranger.

Paragraphe 8 : La recherche d'économie d'échelle :

Les coûts de revient unitaire d'une entreprise diminuent au fur et à mesure que la
production cumulée augmente car les frais fixes sont absorbés par un plus grand
nombre de produits, ceci peut conduire l'entreprise à accumuler le plus rapidement
possible
Pour une production et donc une vente supérieure à celle de ses concurrents.
cela elle doit multiplier les débouchés des produits fabriqués et donc accroître le
nombre de marchés qu'elle exploite, car L’élargissement des débouchés permet à
l’entreprise d’améliorer sa compétitivité en bénéficiant des avantages de la
production en grande quantité6.

6
https://www.memoireonline.com/12/07/847/m_action-strategique-entreprise-mondialisation-
competitivite0.html. vu le 27/05/2021

8
Section 2 : les facteurs politiques et techniques

L'internationalisation de l'entreprise ne découle pas toujours d'une décision


stratégique, mais peut aussi être le fruit d'opportunités7.
Paragraphe 1 : Le décloisonnement des marchés

Si le commerce mondial possède un rythme de croissance plus rapide que celui de la


production mondiale, c'est qu'un certain nombre de conditions favorable aux
échanges ont été progressivement mis en place8 :


Création du SMI, système monétaire international, du Gatt, puis de L'OMC

La multiplication des accords de libres échanges, bilatéraux multilatéraux

La multiplication des communautés économiques régionales, ALENA, ASEAN,
MERCOSUR

L'ouverture des frontières

L'apparition des moyens de communication internationaux, des mouvements
de populations

L'uniformisation des goûts autour de modèles transnationaux
Ces évolutions permettent de multiplier les opportunités d'affaires à l'étranger et de
faciliter les ventes internationales même pour les petites entreprises.
Paragraphe 2 : Les demandes spontanées

Les contacts de l'entreprise avec son environnement peuvent être porteurs


d'opportunités rencontres dans un salon professionnel :

Réponse à un appel d'offre « soumission »

Demande d'information

Relations du dirigeant

7Connexions à un réseau
Corinne P ASCO -B ERHO, 2008, Marketing International, Dunod, Paris, page 98
Partenaire ou client qui se lance à l'international, l'entreprise sous-traitante peut
8
http://experts-marketing.blogspot.com/2012/09/marketing-international-les-raisons-de_7550.html
suivre son donneur d'ordre sur les marchés qu'il exploite.
9
La stratégie d’internationalisation de l’entreprise doit tenir compte 9 :


du choix et du type de pays dans lesquels elle va vendre, s’implanter…

du type de stratégie qu’elle souhaite mettre en place

des structures et des méthodes d’organisation pour assurer l’efficacité de leur
activité. L’internationalisation représente la forme stratégique la plus
ambitieuse de l’entreprise puisqu’elle suppose la gestion d’un support
géographique international voire planétaire. Les choix de délocaliser résultent
d’une pression concurrentielle accrue liée à quatre facteurs :
– la montée en compétence extrêmement rapide des pays émergents, tels que la
Chine ou les pays de l’Europe de l’Est, où la disponibilité de la main-d'œuvre qualifiée
s’accroît, ainsi que la productivité du travail.

– la montée en puissance d'entreprises des pays émergents, où l’effort


d’investissement est très élevé, de sorte que d’anciens sous-traitants se transforment
en concurrents directs.

– les politiques d’achat agressives des donneurs d’ordre qui exercent des pressions
déflationnistes dans les secteurs d’activité.

9
Richard-Lanneurie, Sophie, 2009, La délocalisation, page : 42

10
– la recherche de nouvelles sources d’obtention de gains de productivité par une «
dé mécanisation» des processus de production, c’est-à-dire une substitution du
travail au capital en faisant appel massivement au travail peu qualifié.

11
Deuxième partie: Les différents aspects de
la mobilité internationale des sociétés

Le développement international d’une entreprise représente un long processus


décisionnel. Travaux d’analyse, financement, ou encore sélection des pays cibles,
sont autant d’étapes indispensables pour construire un projet solide et durable. Parmi
elles, une des plus concrètes consiste à choisir la forme d’internationalisation directe
qui correspond le mieux aux objectifs et aux contraintes de l’entreprise. A travers
cette deuxième partie nous allons analyser la détermination de la nationalité des
sociétés internationales (chapitre 1) ainsi que l’internationalisation (chapitre 2), avec
ses différentes formes, avantages et inconvénients

Chapitre 1 : La détermination de la nationalité des sociétés internationales

Dans la recherche d’une détermination attribuant la nationalité à une société,


plusieurs critères sont possibles (section 1). Les critères retenus empruntent à des
changements proposés (section 2)

Section 1 : les critères essentiellement retenus pour la détermination de


la nationalité des sociétés

En l’absence d’un texte déterminant sur un plan générale le critère de la nationalité


des sociétés, la mission de dégager un critère déterminant est revenue à la
jurisprudence. De ce fait la jurisprudence a exprimé sa préférence pour deux critères
qu’elle n’applique pas dans les mêmes conditions et dans les mêmes domaines. Le
critère du siège social (A) et celui du contrôle (B)
Paragraphe1 : le critère du siège social de la société

C’est le critère le plus objectif et le plus réaliste ; il traduit le lien effectif et réel entre
une société et un Etat. Par ailleurs, la référence au critère du siège social pour
déterminer un rattachement de la personne morale prévaut à de multiples égards : _
sur le terrain des conflits de lois, la cour de cassation a posé la règle selon laquelle (la
nationalité d’une société se détermine par la situation de son siège social).

De même, même si le législateur marocain n’a pas véritablement énoncé un principe


général, il a, néanmoins, appliqué cette solution avec l’article 7 Dahir (9 Ramadan
1331) sur la condition civile des Français et des étrangers dans le Protectorat français
du Maroc (B.O. 12 septembre 1913), en posant, en effet, la règle selon laquelle (La

12
nationalité d'une société est déterminée par la loi du pays dans lequel a été établi,
sans fraude, son siège social légal).
Toutefois, le droit positif français a opté à titre principal pour le critère du siège social,
comme une notion connue du droit de la société française. Il est retenu par des traités
internationaux signés entre la France et divers Etats, mais surtout par la
jurisprudence. C’est également et surtout le parti pris du législateur (art. L.210 – 3 et
L. 225 – 97 du code de commerce et, implicitement, art.1837 du code civile). Il s’agit
du lieu où la société est établie. Pratiquement, la loi Marocaine des sociétés comme
celle française impose le respect des règles matérielles lors de la rédaction des

statuts
et de la constitution de la personne morale dont le siège social est situé au Maroc;
une société ayant son siège au Maroc doit être immatriculée dans ce pays. De ce fait,
la doctrine a pu désigner la compétence de la loi éventuellement étrangère du pays
dans lequel est situé le siège social comme lex societatis sans préjudice de
l’application éventuelle du système du (renvoi) ou de (la prise en considération de la
loi étrangère) ainsi que l’illustre la célèbre affaire de la Banque OTTOMANE.

Plus généralement, il n’est pas vain de déduire de ces observations la compétence de


la loi nationale de la société_ loi du siège social_ pour déterminer les conditions de
constitution de la société, les règles de son fonctionnement, les modalités de sa
dissolution et de sa liquidation. Spécialement, la compétence de la le societatis est
retenue par la cour de cassation lorsqu’il s’agit d’apprécier l’étendue des pouvoirs des
dirigeants, voire leurs restrictions statutaires.
Le développement contemporain de groupes (inter), (trans-) ou (multinationaux) de
sociétés pose le problème du mode de désignation de la nationalité des sociétés
filiales et, partant, du régime juridique national applicable à celle-ci. Le groupe
multinational apparaît comme un ensemble regroupant plusieurs sociétés,
juridiquement autonomes, localisées ou constituées dans différents Etats, assujetties
à des lois distinctes mais économiquement soumises à une même direction.
Ainsi, bien qu’étant une entité économique, le groupe transnational n’a pas la
personnalité morale, donc n’a pas de personnalité juridique et ne peut par
conséquent se voir reconnaître de nationalité. Il en résulte que la nationalité
s’apprécie à l’égard de chacune des sociétés composant le groupe, considérées
isolement18. Autrement dit, chacune des sociétés relevant d’un même groupe verra
sa nationalité déterminée selon l’un ou plusieurs des critères sus mentionnés.

13
Toutefois, une doctrine parait favorable à l’idée de reconnaître à l’ensemble des
sociétés du groupe la nationalité de la société mère.
Cette propagation de la nationalité de la société dominante aux sociétés dominées
devrait logiquement entraîner l’application de la loi de société mère à ses filiales
étrangères. Cette conséquence pourrait paraître fâcheuse en certaines hypothèses.
Ainsi, quand il s’agit d’envisager la protection d’actionnaires minoritaires d’une
société dominée ou de ses créanciers en cas de changement de contrôle de la société
dominante, la compétence de la loi de la société contrôlée est souvent prônée sauf
dispositions plus favorables de la loi de la société mère.

Enfin l’émergence de règles de conflit à coloration matérielle, c'est-à dire de règles


qui désignent la loi applicable en fonction de résultat recherché, ou de règles
matérielles visant à doter directement le problème international d’une solution de
fond révèle la différence de mettre en œuvre la règle de conflit classique lorsque
celle-ci est appliquée aux groupes internationaux de sociétés.

S’agissant des questions de jouissance des droits, la jurisprudence devait désigner le


critère révélant la nationalité étrangère des personnes morales, éventuelle source de
mesures discriminatoires. Le critère du siège social entre, alors ; fréquemment en
conflit avec le critère du contrôle. Mais la préférence au premier est affirmée en
certaines hypothèses : par exemple en France, la cour de cassation considère comme
françaises les personnes morales locataires ayant leur siège social en France.
De même, la jurisprudence retient encore le critère du siège social en matière de
conflit de juridictions lorsqu’il s’agit de décider du bénéfice des privilèges de
juridiction.

Néanmoins, cette notion de siège social mérite cependant d’être affinée. Il faut en
effet distinguer le siège social statutaire (le lieu indiqué officiellement dans les
statuts) du siège réel. Le siège réel est, selon la jurisprudence, le lieu où la société a
sa direction effective, autrement dit son principal centre de décision. Celui-ci
correspond souvent au principal établissement, mais pas forcement, pas plus
d’ailleurs qu’au siège statutaire.
Ainsi, le large usage du critère du siège social a justifié que la jurisprudence en

précise
le contenu :
Le siège social doit être réel : le siège social statutaire qui ne coïnciderait pas avec

le
lieu où se réunissent les organes sociaux serait fictif. La désignation du siège social
14
réel ne fait pas de difficultés lorsque le siège du conseil d’administration, les bureaux
de la société, les réunions des assemblées générales sont effectivement regroupées
en un même lieu. La jurisprudence devient rebelle à toute synthèse lorsque ces
éléments sont dispersés en des pays distincts ; en pareil cas, la désignation du siège
social réel devient une question de fait.
De plus, selon quelques décisions et une partie de doctrine, le siège réel doit être
sérieux, ce qui correspond à un souci de lutter contre les fraudes à la loi. Le siège sera
sérieux par exemple s’il correspond au lieu où la société traite ses affaires, ou bien s’il
existe des éléments permettant de justifier objectivement le choix de lieu du siège
(comme la nationalité des dirigeants ou encore le centre d’exploitation).

En toutes hypothèses, il s’agit d’une question de pur fait : le siège réel devant
correspondre à la réalité de la vie Sociale ; d’où les difficultés pratiques afin de
déterminer la nationalité de la société, surtout dans le cadre des groupes
multinationaux de sociétés ou les centres de décision sont diffus. Les difficultés sont
grandes également lorsque les différents organes sociaux d’une même société ne se
réunissent pas au même lieu. En France, les tribunaux sanctionnent les cas dans
lesquels le siège social a été établi à l’étranger dans le seul but d’éviter l’emprise de
la loi française. Echappe, en revanche, à ce reproche la localisation du siège social
dans le pays étranger avec lequel la personne morale a des attaches sérieuses, dans
le but de bénéficier de dispositions fiscales.
Paragraphe1 : le critère du contrôle et le critère d’incorporation de la société

Selon ce critère la société aurait la nationalité des personnes qui la contrôlent


(principaux actionnaires et dirigeants sociaux). Mais cette solution présente des
inconvénients : d’abord, elle n’est guère satisfaisante sur le plan théorique car elle
refuse pratiquement de tirer les conséquences du fait que cette solution conduit à
confondre la société qui est une personne distincte avec ses membres sur le plan
pratique cette solution expose aux difficultés inhérente à la mise en évidence du
contrôle surtout en cas de contrôle à plusieurs degrés. Dans ce cas il est difficile de
déterminer qui contrôle réellement une société.
De plus la variabilité du contrôle provoquerait la variabilité de la nationalité de la
société dans le temps sans autre raison déterminante. Néanmoins, ce critère n’est
pas dépourvu d’utilité malgré son caractère incertain et l’insécurité juridique qu’il
implique. La jurisprudence française l’a utilisé- à titre correcteur et
exceptionnellement durant la première guerre mondiale afin de distinguer les

15
sociétés qui étaient entre les mains de sujets ennemis, et séquestrer les biens de
sociétés contrôlés par ces derniers.
Dans un contexte plus actuel le contrôle est utilisé parfois par pour refuser
spécifiquement à une société certains droits ou l’accès à certaines activités
économiques dans des secteurs considérés comme sensibles pour l’Etat. Mais la
spécificité du contexte démonte précisément que ce critère de contrôle ne saurait
donc être retenu à titre exclusif et systématique pour la détermination de la
nationalité des sociétés.
Le recours au critère du contrôle sera l’application sélective selon les circonstances.

Les solutions ont été changeantes, parfois indécis, parfois contradictoires tantôt on y
recourt tantôt on se réfère au critère du siège social. Pendant le déroulement de la
seconde guerre mondiale, le critère du contrôle fut l’application stricte et une fois la
paix revenue, on se revient au critère du siège social, depuis lors, la jurisprudence
applique le critère du siège social sans toutefois abandonner complètement le critère
du contrôle.

Le critère du siège social en définitive est appliqué toutes fois que le problème de la
nationalité de la société est soulevé à propos des questions d’exercice des droits est
des questions de fonctionnement de société.

En droit international privé la société est régie par la loi du lieu de son siège social «
lex. Societatis » cela implique que c’est cette loi qui régit les conditions de formation
de la société, qui détermine les règles de fonctionnement et les règles régissant les
rapports entre associés. Le critère de contrôle n’est appliqué que lorsque le problème
de la détermination de la nationalité de la société est soulevé à propos des questions
touchant à la jouissance des droits c.-à-d. toutes les lois que l’on veut savoir si la
société peut jouir de certains droits réservés aux sociétés nationales.

Enfin, il faut préciser que la pratique international incline vers les considérations
d’effectivité, une importante application de cette démarche se constate dans
l’application de cette démarche, se constate dans la matière de la protection
diplomatique, où le critère du contrôle occupe une large place, autrement dit, les
états n’acceptent de protéger une société que si leurs intérêts nationaux y sont
prépondérant.
N.B : Les critères rejetés : Parmi les critères qui sont rejetés ;

16
On cite en premier lieu : le critère d’incorporation qui correspond au lieu auquel ont
été accomplies les formalités de constitution et d’immatriculation de la société.
Autrement dit la société aurait la nationalité du pays ou ont été accomplies les
formalités de sa constitution et d’immatriculation (illustration en quelque sorte de la
loi d’autonomie : la nationalité est choisie par les parties au contrat de sociétés).
Ce critère présente l’avantage de traduire la volonté des fondateurs et il est retenu
surtout par les pays anglo-saxons. Les juridictions internationales y ont fait référence.
Mais la principale difficulté qui résulte de son choix comme critère de nationalité des
sociétés
des tient à son opposabilité à d’autres Etats avec lesquels la société présente
liens plus forts ou qui sont par principe hostiles au critère de l’incorporation.

Le débat se déplace alors sur le terrain de l’effectivité du lien de nationalité lorsque


sont en cause des intérêts défendus par un autre Etat que celui de la nationalité
résultant de la seule incorporation. La question s’est posée notamment pour la
protection diplomatique.
Toutefois, ce critère d’incorporation a été rejeté par la jurisprudence française et le
législateur en lui reprochant principalement d’inciter à une fraude à la loi, alors que
le système de l’incorporation ne connaît justement pas l’expression de fraude.

De même, le droit français n’a pas non plus adopté le critère du centre d’exploitation.
La société aurait la nationalité du lieu où elle exerce son exploitation. Ce critère est
lié à des considérations économiques.

Partant, il est source d’incertitude et d’insécurité juridique en cas d’activité multiples


et mobiles dans plusieurs Etats. Enfin, le critère du centre de décision (la société a la
nationalité du lieu où sont prises les décisions la concernant) n’a pas non plus été
retenu à titre principal par le droit français. Outre l’absence de définition précise de
la notion de centre de décision, il est parfois difficile de déterminer ou sont prises les
décisions stratégiques, voire les décisions tout court.

Section 2 : Le changement de la nationalité des sociétés

Si on admet le concept de nationalité, il faut accepter le changement (section 1) qui


peut être volontaire (A) lorsque les dirigeants peuvent souhaiter transférer le siège
dans un état "plus accueillant". Ou encore involontaire (B) dans le cas ou un état
peut aussi changer de souveraineté.
Paragraphe1 : Le changement volontaire de nationalité des sociétés (Transfert

du
siège) 17
La concurrence internationale, l’apparition de nouveaux marchés, peuvent, parmi
tant d’autres causes, appeler le transfert du siège social de l’entreprise dans un
autre Etat. De ce fait, le transfert du siège social à l’étranger implique le
changement de la nationalité.
Il est souhaité par les dirigeants, et entraîne une modification du statut de la société
et donc de la loi applicable. Selon le droit international privé, il s’agit d’un conflit
mobile. La question de savoir si la personnalité morale survit n’est pas tranchée de
manière uniforme. Dans la plupart des cas, cela signifie que la société va perdre sa
personnalité juridique au profit de l’acquisition d’une nouvelle personnalité morale
dans l’Etat du transfert. En pratique, l’opération conduit à une dissolution liquidation
de la société.

Autrement dit, les associes peuvent, alors, dissoudre le groupement et apporter les
éléments de son patrimoine à une nouvelle structure sociétaire crée ailleurs. La
formule présente de graves inconvénients de temps et de coût et les membres du
groupement préféreront revendiquer la survie de la personne morale initiale.
Une certaine doctrine a exprimé son hostilité à l’égard de ce schéma : la personne
morale ne saurait se soustraire à sa seule loi d’origine ; son émigration commanderait
sa dissolution. A l’inverse une plus large doctrine contemporaine, prenant appui sur
le succès en jurisprudence des thèses de la réalité des personnes morales admet la
persistance du groupement en dépit du transfert de son siège social à l’étranger.

Ainsi au Maroc, certaines dispositions du Dahir n° 1-97-49 (5 chaoual 1417) portant


promulgation de la loi n° 5-96 sur la société en nom collectif, la société en
commandite simple, la société en commandite par actions, la société à
responsabilité limitée et la société en participation (B.O. 1er mai 1997)
intéressant
le débat. Son article 2 dispose que : (les sociétés commerciales jouissent de la
personnalité morale à dater de leur immatriculation au registre du commerce).
Dans la mesure où l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés
marocaines n’est pas nécessairement concomitante au jour où le transfert a été
décidé, certains y ont vu le signe d’une (brisure) de la personnalité de la société, sauf
à considérer que celle-ci conserve son statut juridique d’étranger jusqu’à
l’immatriculation.

A l’inverse, le même texte qui prévoit que (la transformation régulière d’une société
n’entraîne pas la création d’une personne morale nouvelle) parait militer pour
la
thèse prônant la permanence de la personne morale en dépit du transfert.

18
Toutefois, la jurisprudence française règle le cas du transfert du siège social de
France à l’étranger en admettant le transfert volontaire (arrêt du 20.01.1923). Ainsi,
Le législateur est ensuite intervenu pour en organiser la procédure. On se réfère donc
à l'art. 60 de la loi de 1966 respectivement relatifs aux sociétés en commandite
simple et aux SARL qui dispose que: "le transfert du siège à l'étranger ne peut être
valablement décidé qu'à l'unanimité des associés" S’agissant des sociétés anonymes
et SCA, une exception est retenue par l’article 154 de la loi prévoit :
(L’assemblée générale extraordinaire peut changer la nationalité de la société,

à
condition
spéciale que le pays d’accueil ait conclu avec la France une convention
permettant d’acquérir sa nationalité et de transférer le siège social sur son

territoire
et conservant à la société sa personnalité juridique).
L’absence de pareille convention ne devrait, cependant, pas interdire, pour la SA, le
transfert décidé à l’unanimité des associés. Mais contrairement à la loi française, la
loi marocaine n° 17-95 relative aux sociétés anonymes dispose dans son article

110
que: L’assemblée générale extraordinaire ne peut, changer la nationalité de la
société.

Généralement, si l’on admet le principe de la continuité de la personne morale lors


du transfert du siège social, on doit s’interroger ensuite sur la loi applicable, sans
doute, aux conditions, mais sûrement à la licéité même de ce transfert.

Sur le principe de la licéité du transfert, l’accord des deux lois en cause parait
nécessaire. S’agissant du régime du transfert, la doctrine prône l’application
distributive des lois en cause, la loi ancienne ayant vocation à régir ce qui précède le
changement de siège, la loi nouvelle s’appliquant immédiatement, sous réserve de la
compétence de la loi ancienne jusqu’à la nouvelle immatriculation. Les statuts de la
société seront mis en harmonie avec la loi nouvelle sans que, pour autant, il n’y ait à
reconstituer la personne morale.

Paragraphe1 : le changement involontaire de nationalité: (Mutation de la


souveraineté territoriale)
Dans un système qui désigne la nationalité d’une personne morale par référence à la
localisation
lequel de son siège social, le changement de souveraineté du territoire sur
est situé celui-ci entraîne, logiquement, le19
changement de nationalité du
groupement.
Lorsque le changement de souveraineté résulte d’un traité international, cette
difficulté est souvent réglée par des dispositions spéciales. Ainsi lors de l’accession à
l’indépendance des Etats francophones, spécialement d’Afrique noire, les accords
conclus ont pris soin d’affirmer le respect de la nationalité et, par conséquent du
statut juridique des sociétés contrôlées par des français. Cette hypothèse révèle une
utilisation exceptionnelle du critère du contrôle afin de conserver sous l’égide de la loi
française des sociétés dont le siège social était désormais sis à l’étranger.
Mais les conséquences de la mutation de souveraineté d’un territoire sur le régime
juridique des personnes morales dont le siège social est situé sur celui-ci peuvent
rester ignorées par d’éventuels accords internationaux. Tel est le cas des accords
d’Evian destinés à régler les rapports de la France et de l’Algérie lors de
l’indépendance de cet Etat. Conformément aux principes précédemment dégages, le
changement de souveraineté d’un Etat doit emporter le changement de la nationalité
des sociétés ayant leur siège social sur son sol.

Cette solution avait été admise s’agissant de sociétés ayant leur siège social en
Algérie après l’indépendance de cet Etat. Mais d’autres décisions avaient admis que
les sociétés sous contrôle français ayant leur siège en Algérie conservaient la
nationalité française au titre de la théorie du contrôle ou d’un droit d’option.

CHAPITRE 2 : l’internationalisation

L’internationalisation représente l’entrée d’une firme sur des territoires


géographiquement, culturellement, économiquement, et juridiquement différents de
ceux de son marché national, elle est donc une stratégie de développement d’une
entreprise en dehors de son marché national. Elle peut s’exprimer par la présence
d’unités de production dans différents pays, et la conquête de multiples marchés
internationaux. Il y a lieu d’analyser successivement les formes de
l’internationalisation (Section 1) ainsi que ses avantages et inconvénients (Section 2).
Section1 : Les formes de l’internationalisation

L’internationalisation d’une entreprise passe par plusieurs étapes. Il est possible de


distinguer les modalités qui n’impliquent pas la création d’une structure dans le
pays visé de celles qui, au contraire, nécessitent une implantation locale.

Paragraphe 1 : La stratégie d’exportation

20
C’est la première étape et la plus simple. L’entreprise continue à produire
exclusivement dans son pays d’origine et exporte. Elle doit juste adapter ses produits
à la demande et à la réglementation des pays où elle veut vendre.

On distingue :

L’exportation directe, qui dispense l’entreprise de toute présence à l’étranger.
Elle passe par des intermédiaires, des importateurs locaux ou des sociétés
spécialisées qui revendent sur le marché étranger. Cette forme ne requiert
aucun savoir-faire spécifique et a un cout relativement bas mais elle ne permet
pas de dégager une image forte.

L’exportation indirecte. L’entreprise commercialise elle-même ses produits à
l’étranger. Elle dispose pour cela d’un service export ou de représentants
salariés à l’étranger.
L’exportation associée, qui se réalise en partenariat interentreprises sous deux
formes principales :
-Constitution d’un G.I.E : groupement d’intérêts économiques qui mettent en
commun leurs compétences et leurs moyens pour prospecter les marchés étrangers.
-Partage piggy back : Utilisation par une P.M.E du réseau commercial d’une grande
entreprise déjà bien implantée sur les marchés étrangers.
Paragraphe 1 : La stratégie d’implantation à l’étranger

L’entreprise peut aussi décider de s’implanter à l’étranger quand ses produits ont
conquis une part de marché suffisante.
On distingue :

Le bureau de représentation : Appelé également bureau de liaison, cette forme


d'internationalisation joue généralement le rôle de préparation à l’activité
commerciale grâce à un certain nombre de missions : coordination d’un réseau local,
relais entre les clients locaux et la société mère, ou encore communication. Il ne
possède pas de personnalité juridique et fiscale propres, et par conséquent ne peut
pas exercer d’activités commerciales.
La succursale : Il s’agit d’un établissement secondaire dont l’objectif est de

prolonger
la mission de la maison mère. Contrairement au bureau de représentation,
la succursale possède le droit de mener à bien des activités commerciales : elle peut
21
prendre la forme d’une antenne marchande qui a pour vocation première de se
rapprocher du marché convoité, d’accompagner les clients existants et de se
construire une clientèle propre. Son statut complètement dépendant de
l’entreprise mère permet à ses salariés de conserver leur statut d’origine. La
création d’une succursale confère à l’entreprise de précieuses informations sur
la mise en œuvre de sa politique commerciale. Ce type d’implantation est une
opération relativement peu coûteuse : elle nécessite un nombre restreint de
formalités administratives et permet à l’entreprise mère de récupérer
l’intégralité des bénéfices générés commercialement.
La filiale : La filiale est une entreprise secondaire créée et contrôlée par une société
mère qui possède plus de 50% de son capital. Elle détient une personnalité juridique
indépendante qui lui permet d’assurer sa direction, de prendre un certain nombre
d’initiatives et de bénéficier d’une position intéressante sur le plan commercial ou
fiscal. L’implantation d’une filiale sur un territoire étranger est considérée à juste titre
comme une entreprise nationale, ce qui lui confère de meilleures chances d’adoption
locale et une pénétration performante des marchés. L’ensemble des opérations
logistiques commerciales et financières étant gérées sur le territoire étranger, cette
forme d’implantation permet souvent de réaliser des économies d’échelle.

La joint-venture : Il s’agit d’une création ou d’une fusion d’entreprises en


coopération avec une société déjà présente sur le territoire ciblé. Cette forme
d'internationalisation directe a pour but de mutualiser les savoir-faire, les
technologies ou les services proposés afin d’optimiser l’avantage concurrentiel des
entreprises qui s’allient. Cette coopération donne lieu à un partage des connaissances
et des compétences, créateur de valeur pour les deux partenaires de nationalité
différente. Cette option d’implantation est généralement nécessaire dans des pays
fermés comme la Chine ou les Emirats Arabes unis, où la création d’entreprises 100%
étrangères est interdite.

L’acquisition : Il s’agit d’une opération de croissance externe pour s’établir


fermement sur le territoire ciblé. Elle demande une définition précise de sa stratégie
pour que les bons critères d’acquisition soient identifiés (secteur d’activité, métier et
services, taille, profitabilité, location géographique, …) et permettre ensuite un travail
de screening de cibles efficace. En résume il y a deux grands types d’acquisition :
lorsque la société absorbe une entreprise aux activités complémentaires voire
concurrent local, l’opération est dite horizontale et a pour objectif stratégique de
gagner des parts de marché et de proposer une gamme de produits/services plus

22
diversifiée. Lorsque que la société absorbe un fournisseur, l’opération est dite
verticale et a pour objectifs d’optimiser sa chaîne d’approvisionnement ou de mieux
s’implanter dans un secteur ou une filière clairement sélectionnée.
L’emploi de VIE : Le Volontariat International en Entreprises (VIE) représente

une
autre forme d'internationalisation directe possible. C'est une possibilité légale pour
les entreprises françaises d'envoyer à frais restreints des jeunes diplômés français à
l'étranger afin de renforcer leur présence sur les territoires d’implantation. Différents
types de missions peuvent être confiées aux volontaires : préparer l’installation d’un
centre de production, réaliser une étude de marché, développer une base client ou
encoreSection2
appuyer :des
Avantages et risques d’internationalisation
équipes techniques déjà présentes sur place.

Paragraphe 1 : Les avantages de l’internationalisation



L’internationalisation présente de nombreux avantages :

La rentabilité : le développement à l’étranger permet de baisser les coûts.

Le transport : en créant une filiale hors du pays de résidence, l’entreprise
économise le coût de transport. En effet, elle peut directement vendre ses
produits sur le marché local..

Le marché : se développer dans un autre pays pour agrandir son marché et
donc son nombre de consommateurs.
 La diversification : le fait de s’implanter à l’étranger permettra de repenser
la stratégie et la recherche en fonction des spécificités locales. Ce processus
sera également une nouvelle expérience.

Le marketing international : il permet non seulement de repérer des
nouveaux marchés, mais également d’y maintenir sa présence dans le
temps. Les experts avec des références internationales dans le domaine
peuvent proposer de nouveaux concepts et ressources pour des débouchés
sur la scène internationale.
En bref l’internationalisation consiste à concevoir un produit de manière à ce qu’il
puisse être facilement consommé dans plusieurs pays. Ce processus est utilisé par les
entreprises qui cherchent à étendre leur empreinte mondiale au-delà du marché
national. Il s’agit également de comprendre que les consommateurs à l’étranger
peuvent avoir des habitudes et des goûts différents. L’internationalisation nécessite
en effet de modifier les produits pour les rendre conformes aux besoins techniques
23
et culturels d’un pays donné.

Paragraphe 2 : Les risques de l’internationalisation


Au cours de leurs processus d'internationalisation, les entreprises sont confrontées à
différents types de risques, on peut citer :

Des modes de consommation différents selon les pays ce qui oblige à adapter
les produits.
Des cadres légaux différents.

Des différences culturelles.

Des difficultés de gestion et d’organisation des activités.

L’instabilité des taux de change

24
Conclusion

Depuis plus d'une décennie, grâce à l’ouverture économique choisie par le


Maroc et l’existence d’un environnement politique et économique stable,
plusieurs entreprises nationales décida de prendre l’aventure vers
l’internationalisation, en profitant des accords signés par le Maroc relatifs à
l’amélioration de la compétitivité des produits marocains sur les marchés
étrangers, l’État accorde une attention particulière aux PME exportatrices.
En effet, ces PME disposent d’une importance significative dans le tissu
économique dans lequel elles représentent 95%. Elles constituent le centre
névralgique de l’économie avec 40% de la production, et 31% des
exportations. Elles sont présentes dans tous les secteurs de l’activité
économique marocaine : l’agriculture, l’industrie, l’artisanat, le BTP, les
commerces et enfin les services qui incluent le tourisme, les
communications, les transports et les services financiers10.
La lecture de la presse économique marocaine confirme l'importance

croissante de
l'international
ciblées par lespour les entreprises marocaines. Les régions du monde
entreprises sont révélatrices de leur stratégie de développement commercial.

Tous les
secteurs
du grouped'activité sont concernés, avec les exemples de Maroc Telecom,
Alliances et de CIMAT (Ciments de l'Atlas) pour le BTP, JLEC pour

l'énergie, le
secteur
bancaireminier avec le groupe Managem, L'OCP pour l'industrie, le secteur
Attijariwafa Bank, la BMCE ou la BCP, le secteur pharmaceutique, avec

l'entreprise
Sothema, ou encore les assurances avec le groupe marocain Saham11.

10
youssef oubouali, octobre 2017,« le choix de l’internationalisation : quels enjeux pourla pme ?», revue d’etudes en
management et finance d’organisation,n°6, remfo ,pp1-13
11
Jean-Michel Huet, Saleh Cherqaoui et Elise Viné, https://www.lesechos.fr/

25
Bibliographie

Les ouvrages
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Stratégies d’internationalisation de l’entreprise, Gualino éditeur, Paris –
2007
J. M. MOUSSERON, JACQUES RAYNARD, REGIS FABRE, et J-L PIERRE ; Droit
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J. Michel ; les acteurs du commerce international. Edits : DAlLOZ_1997.
_V.Y. LOUSSOUARN, Les conflits de lois en matière de sociétés, thèse
Rennes 1949
J.Derrupé, droit international privé et groupes internationaux de sociétés
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Dahir (9 ramadan 1331) sur la condition civile des Français et des étrangers
dans le Protectorat français du Maroc (B.O. 12 septembre 1913)
La loi marocaine n° 17-95 relative aux sociétés anonymes
Dahir n° 1-97-49 (5 chaoual 1417) portant promulgation de la loi n° 5-96
sur la société en nom collectif, la société en commandite simple, la société
en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société
en participation (B.O. 1er mai 1997)
Dictionnaire (HACHETTE), p. 1099 .Edition 2009
1 Mercier-Suissa, Catherine, Bouveret-Rivat, Céline, 2007, L'essentiel des
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Pasco, Corinne, Le Ster-Beaumevieille, Hélène, Marketing international


2007
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Le marketing international (L’internationalisation), cours de Mme Bouchra
Ben Chekroun
youssef oubouali, octobre 2017,« le choix de l’internationalisation : quels
enjeux pourla pme ?», revue d’etudes en management et finance
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entreprise-mondialisation-competitivite0.html. vu le 27/05/2021
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C3%A9%20local.
https://www.leblogdudirigeant.com/la-strategie-internationalisation/
https://www.e-marketing.fr/Thematique/academie-1078/fiche-outils-
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1 http://experts-marketing.blogspot.com/2012/09/marketing-
international-les-raisons-de_7550.html
Jean-Michel Huet, Saleh Cherqaoui et Elise Viné, https://www.lesechos.fr

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