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ZERRIK Oussama
HOUGUA Yacine
AHDID Salima
LAHLOU.KASSI Ghita
Introduction……………………………………………….……………………………..... 3
Section 2 : L'arbitrage comme mode de règlement des litiges entre sociétés internationales... 23
Conclusion……………………………………………………………………. 25
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Introduction :
Sur le plan juridique, une « société » est une fiction légale conférant la personnalité juridique à
une entité économique formée de plusieurs personnes qui mettent en commun des biens, des
capitaux ou des services en vue d’un objet que leurs conventions déterminent.
La société peut avoir un objet civil ou un objet commercial. La forme des sociétés
commerciales, leur mode de constitution, la formation, la nature et les modifications apportées
à leur capital social, le mode de gestion et d’administration des sociétés, leur durée et les règles
de liquidation et de partage, sont fixés par la loi et par le contrat dit aussi « statuts ».
Sur le plan pratique, le statut des sociétés représente des particularités, parce que dans le cadre
international, les sociétés sont confrontées à des problèmes différents de ceux qu’elles
rencontrent dans le cadre strictement national. En effet, lorsque la société opère dans les limites
territoriales d’un seul Etat elle se créée, se développe et se disparaissent sous l’empire d’une
seule et même loi qui a une compétence exclusive et incontestable car c’est dans un seul Etat
qu’elle est constituée, a été immatriculée et a son siège social ou elle exploite l’ensemble de ses
activités.
La société en tant que telle, implique nécessairement un statut, ce dernier qui peut être défini
comme : Un acte constitutif d’une société ou d’une association, rédige par écrit, comportant un
certain nombre de mentions obligatoires qui posent les objectifs ainsi que les règles de
fonctionnement de la société ou de l’association.
Une telle société est qualifiée d’international à chaque fois qu’elle comporte un élément
d’extranéité. Ainsi, dans le cadre du commerce international, une telle opération est considérée
comme opération internationale lorsqu’elle contient un flux ou un reflux de marchandises,
prestations, personnes, capitaux…
D’un point de vue économique mondialisation et flux financiers transfrontaliers font que les
actionnaires des grandes sociétés cotées en bourse sont de nationalité différente pour les
économistes la nationalité des sociétés n’aurait plus aucun intérêt puise que à l’heure de la
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mondialisation toutes les sociétés sont financées par des fonds provenant d’une multitude
d’Etats.
D’un point de vue strictement juridique une société doit nécessairement être rattachée à la loi
nationale d’un Etat donné.
De ce fait, la problématique qui se pose avec force est : Comment peut-on déterminer la
nationalité d’une société ? Quelle est la loi applicable aux sociétés internationales ? Et quels
sont les modes de règlement des litiges susceptibles de naitre entre les différentes sociétés
internationales ?
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Première partie : La nationalité et l’internationalisation des
sociétés
Comme les personnes physiques, les entreprises ont une nationalité. Cela nous permet de mieux
les identifier et aussi les situer géographiquement lorsque leurs activités demeurent locales.
L’expression nationalité des sociétés recouvre le plus souvent une notion discutable voire
absurde. En effet, la nationalité est un lien d’allégeance entre une personne et un Etat, c’est-à-
dire un lien juridique et politique qui rattache une personne, physique ou morale à son Etat.
Ainsi, parler de la nationalité des sociétés c’est parler le plus souvent de la loi applicable
La nationalité des sociétés internationales est une question essentielle, car elle permet la
détermination de leur rattachement et leur allégeance à un ordre juridique.
Aujourd’hui, il est incontestable que le concept de la nationalité qui vise aussi bien les
personnes physiques que les personnes morales, sujet de droit.
Sachant que la nationalité doit être formellement distinguée de la personne de ses associés, la
pratique montre souvent surtout dans le cadre de commerce international que les sociétés
implantées dans un Etat sont contrôlées de l’étranger, d’où la difficulté de déterminer la
nationalité de la société.
• L’incorporation
• Le contrôle
• Le siège social
A. L’incorporation :
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Le système d’incorporation est l’un des critères de détermination de la nationalité des sociétés,
et qui est retenu par les pays de « Common Law ».
En d’autres termes, l’incorporation insiste à ce que la société soit immatriculée dans le lieu le
plus « accueillant » juridiquement et fiscalement alors même que la société n’aurait par la suite
aucune activité effective dans le pays d’incorporation. Ce qui veut dire que le lien d’allégeance
à l’Etat d’incorporation est purement formel.
Ainsi, le critère d’incorporation est critiqué à cause de son caractère trop formel. A titre
d’exemple, en droit international privé Anglais les sociétés commerciales sont régies par la loi
du lieu où elles ont été enregistrées auprès d’un organisme public. Donc, si une société
commerciale a été enregistrée en Grande Bretagne alors que son siège réel se situe au MAROC,
le rattachement anglais entraine toujours l’application de la loi anglaise.
On peut citer également l’exemple de l’affaire « banque OTTOMANE » de 1984 traitée par la
cour d’appel de Paris. En espèce, les actionnaires minoritaires avaient saisi le juge français pour
que leurs droits soient protégés La banque avait son siège social statutaire en Turquie et son
siège social réel en Grande Bretagne. Or, la règle de conflit française désignait le lieu du siège
social réel qui renvoyait à la loi anglaise, mais le droit anglais optait lui, pour le système de
l’incorporation, c’est à dire au siège statutaire situé en Turquie. En effet, le droit français a
admis le renvoi et a appliqué la loi turque sur renvoi de la loi désignée qui est la loi anglaise.
B. Le contrôle :
Le critère du contrôle consiste à ce que la nationalité des sociétés soit déterminée en fonction
de la nationalité des associés ou des dirigeants majoritaires qui la contrôlent.
En somme, de la provenance des capitaux, le critère du contrôle est apparu en France pendant
la première guerre mondiale pour séquestrer les biens des sociétés contrôlées par l’ennemi.
C’est le cas par exemple de la période de la fin de la guerre d’Algérie, lorsqu’il avait des sociétés
françaises dont le siège social situait en Algérie, et qui perdraient la nationalité française si elles
conservaient leur siège en Algérie après son indépendance. Certaines sociétés, ne transféraient
pas le siège social vers la France, avaient perdu la nationalité française le jour même de
l’indépendance de l’Algérie. Ainsi, en 1971 la cour de cassation française a affirmée qu’une
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société dans une telle situation était restée française car elle était contrôlée par les intérêts
français.
Pratiquement, il est difficile de déterminer qui contrôle réellement une société. En effet, le
critère du contrôle est critiqué en raison de son instabilité car il suffit que la majorité du capital
passe aux mains d’actionnaires d’une autre nationalité pour que la loi applicable soit elle-même
modifiée.
Cependant, c’est un critère qui semble avoir été utilisé dans l’affaire de la cour internationale
de justice.
C. Le siège social :
Il s’agit du lieu où la société est établie. Il faut d’abord distinguer le siège social statutaire du
siège social :
- Le siège social statutaire : c’est le lieu indiqué officiellement dans les statuts
La pratique montre parfois des difficultés de déterminer la nationalité de la société, surtout dans
le cadre des sociétés multinationales.
Le siège statutaire semble ainsi le plus approprié, sous réserve de l’absence de fraude et de la
prise en compte de la protection des tiers.
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« La nationalité d’une société est déterminée par la loi du pays dans lequel a établie sans fraude,
son siège social légal. »
Le problème est soulevé lorsque la société dispose à la fois d’un siège social réel et statutaire,
sachant que chaque ordre juridique adopte un critère et rejette l’application de l’autre. Il s’agit
notamment :
- Du conflit de qualification ;
La qualification est l’opération qui commande la solution du conflit de lois, et qui consiste à
déterminer la catégorie juridique dont relève la situation litigieuse et qui permet au juge de
localiser un litige dans sa sphère juridique. En d’autres termes, c’est la question du choix de la
règle de conflit de loi applicable parmi toutes les règles de conflit de loi.
Pour savoir en vertu de quelle loi va-t-on qualifier le siège social, plusieurs systèmes ont été
proposés :
➢ Définir le siège social en fonction de la nationalité d’une société : ce qui est absurde
car la nationalité dépend du siège social ;
➢ Définir le siège social à partir de la loi territoriale : c’est-à-dire de la loi
d’implantation, mais parfois la société est implantée dans plusieurs pays simultanément.
➢ Définir le siège social à partir de la loi de l’Etat ou les parties ont voulu placer la
société : le problème c’est qu’une loi étrangère pourrait échapper une société au
contrôle qu’un autre Etat voudrait pouvoir exercer.
➢ Les obstacles de fait : c’est le cas par exemple d’une société qui a perdu son siège
social à la suite de bouleversements politiques ;
➢ Les obstacles de droit : lorsque la loi du siège social renvoie la compétence à une loi
étrangère, ou également le cas de renvoi au deuxième degré comme c’est le cas de
l’affaire de la banque OTTOMAN.
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L’admission du concept de nationalité, signifie qu’il faut accepter son changement également
qui peut être soit volontaire, c’est-à-dire lorsque les dirigeants des sociétés souhaitent transférer
le siège vers un Etats plus accueillant. De même, le changement peut être involontaire.
Cependant, la question de savoir si la personnalité morale continue d’être existée n’est pas
tranchée de manière uniforme. Toutefois, dans la majorité des cas, la société perd sa
personnalité juridique pour l’acquisition d’une nouvelle personnalité morale dans l’Etat de
transfert. Ainsi, sur le plan pratique, l’opération conduit à une dissolution et liquidation de la
société. Autrement dit, les associés peuvent dissoudre le groupement et apporter les éléments
de son patrimoine à une nouvelle structure sociétaire créée ailleurs.
Cette formule présente des inconvénients majeurs sur le temps, l’argent et les membres du
groupement, ces derniers préfèreront revendiquer la survie de la personne morale initiale. Sur
ce point, la doctrine est divisée en deux opinions :
Lorsque le changement de souveraineté résulte d’un traité international, le problème est souvent
réglé par des dispositions spécifiques. Ainsi, lors de l’indépendance des Etats francophones, les
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accords conclus ont pris en considération le respect de la nationalité et du statut juridique des
sociétés contrôlées par des Français. Il s’agit ici d’une utilisation exceptionnelle du critère de
contrôle pour conserver sous l’égide de la loi française des sociétés dont le siège social était
désormais à l’étranger.
Les formalités de la création d'une société peuvent être accomplies auprès de l'un des centres
régionaux d'investissement ou de chaque administration ou organisme qui intervient dans le
processus de la création de l'entreprise.
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• 4ème étape : Etablissement de la déclaration de souscription et de versement
(Uniquement pour la SA, SAS et SCA)
La déclaration de souscription et de versement est un document établi et signé par le
président dans lequel il déclare le montant des versements effectués par les actionnaires.
• 5ème étape : Le blocage des fonds
Le blocage du capital s'effectue auprès de la banque qui fournit au client une attestation
bancaire prouvant qu’il dispose des fonds nécessaires et obligatoires exigés par la loi.
- Pour la SARL : suppression de la formalité de blocage pour les sociétés dont le
capital ne dépasse pas 100.000 DH
- Le montant diffère en fonction de la forme juridique de la société choisie.
• 6ème étape: L’enregistrement des actes
La formalité de l’enregistrement a pour effet de faire acquérir une date certaine aux
conventions sous seing privé et d’assurer la conservation des actes. Il donne lieu à la
perception d’un impôt dit "droit d’enregistrement".
• 7ème étape : Inscription à la taxe professionnelle et identification fiscale
C'est l'inscription de la société auprès de l’administration des impôts. Cette étape de la
création permet à la société de choisir son régime fiscal et d'obtenir notamment son
identifiant à la taxe professionnelle.
• 8ème étape : L’immatriculation au Registre du Commerce
L’immatriculation au registre du commerce constitue l'acte de naissance de l’entreprise.
L'immatriculation au registre du commerce doit être faite dans les trois mois qui suivent
la création de la société. L'immatriculation d'une société peut être requise par les gérants
ou par les membres des organes d'administration, de direction ou de gestion ou par des
mandataires munis des pouvoirs.
❖ Formalités après la création :
• La publication
Après l’immatriculation au registre de commerce et dans un délai n’excédant pas un mois,
• Affiliation à la CNSS
L’affiliation à la CNSS est une obligation légale. Toute entreprise assujettie au régime de
sécurité sociale doit être affiliée à la CNSS qui lui délivre dès lors un numéro d’affiliation
qui vaut reconnaissance administrative de son identification, son enregistrement et son
rattachement au régime.
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B- Comment créer une entreprise (personne physique)?
• 1ère étape : Certificat négatif (facultatif)
Le commerçant peut opter pour le choix d’une enseigne qu’il apposera sur son fonds de
commerce et qui lui permettra de faire connaitre son commerce auprès du public.
Dans ce cas, le commerçant devra demander un certificat négatif qui attestera que cette
enseigne n’est pas déjà utilisée et peut être donc exploitée pour l’immatriculation au
Registre du Commerce.
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C’est une société commerciale dans laquelle les associés, dénommés actionnaires en raison
d'un droit représenté par un titre négociable ou action, ne supportent les dettes sociales qu'à
concurrence de leurs apports
➢ Caractéristiques
Le nombre d’actionnaires ne peut être inférieur à 5.
Le capital minimum est de 3 millions de DH pour les SA faisant appel public à
l’épargne et 300.000 DH dans le cas contraire.
Les actions en numéraire doivent être libérées lors de la souscription d’au
moins le 1/4 de leur valeur nominale. Les actions en nature sont libérées
intégralement lors de leur émission.
Les actionnaires ne sont responsables qu’à concurrence de leurs apports;
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d. La Société en nom collectif (SNC)
➢ Définition
La société en nom collectif est une société dont les associés ont tous la qualité de
commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales.
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Section 2 : La constitution des sociétés à l’international
Une société dispose de plusieurs moyens pour s'implanter à l'étranger. Elle peut notamment
créer une filiale ou une succursale, conclure une joint-venture. Le choix entre ces trois
structures dépend de l'objectif de la société étrangère. En effet, le domaine d'intervention
et les formalités d'implantation ne sont pas les mêmes selon la forme juridique adoptée.
A- Le statut juridique
Une succursale est une entreprise créée par une société mère Juridiquement, la succursale
n’a pas de statut séparé de la société mère. Elle n’a ni personnalité juridique ni patrimoine
propre. Elle appartient dans sa totalité au patrimoine de la société mère.
Par ailleurs sa création et extension est soumise à la loi du pays dans lequel elle est
établie.
Quant à la filiale Juridiquement, elle est une entité distincte de la société-mère, personne
morale, possédant son patrimoine propre. C’est essentiellement ce qui la distingue de la
succursale
B- Critères de choix
L’intérêt majeur de la création d’une filiale contre celle d’une succursale, est qu’avec la
première, on ne fait pas courir de risque à la société-mère, voire au groupe. En cas de
contentieux et de litiges, en cas de perte, ou de liquidation, les conséquences ne se
répercuteront pas sur la société-mère, celle-ci ne sera pas responsable.
L’autonomie fiscale de la filiale lui permet de posséder tous les bénéfices récoltés dans le
pays où elle est implantée.
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La filiale peut prendre tous les risques qu’elles désirent car ils n’auront pas d’impacts sur
la société mère.
Paragraphe 2 : La joint-venture
Juridiquement, la forme de la co-entreprise peut être une société anonyme, une société à
responsabilité limite, une société en participation, sans personnalité morale. Elle doit être
en phase avec la réglementation du pays d’accueil.
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Deuxième partie : Le régime juridique applicable aux
sociétés internationales
- Le système de l’incorporation ;
- Le système du siège social.
En vertu du système de l’incorporation, est considéré comme applicable la loi de l’Etat dans
lequel cette société a exécuté ou réalisé ses formalités de constitution.
L’idée sous-jacente à cette incorporation c’est ce que la société va être intégrée dans un
système juridique choisi par les fondateurs.
L’inconvénient majeur de ce système est le peu d’exigence quant au lieu réel entre la société et
l’Etat dont le droit va être utilisé. Une société incorporée dans un état peut très bien ne pas y
avoir localisé son centre de direction, d’administration centrale : il peut y avoir un rattachement
fictif. Les tiers peuvent ne pas savoir qu’une société exerçant ses activités dans un pays A est
en fait incorporée dans un pays C.
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Au contraire du critère de l’incorporation, qui repose essentiellement sur des éléments qui
dépendent de la volonté des fondateurs de la société, le critère du siège social réel, ou fictif,
repose essentiellement sur des éléments objectifs permettant de vérifier les liens qui existent
entre une société et un Etat. Ce système et traditionnellement appliqué en France.
Le rattachement des sociétés à leur siège social réel doit être bien compris, il ne signifie pas le
refus de considérer la loi en vertu de laquelle une société s’est constituée et indiquée par le siège
social statutaire de la société (système de l’incorporation). Mais, adoptant le même point de
départ que le système de l’incorporation, il exige en outre que le siège indiqué dans les statuts
soit un siège réels et sérieux. Celui-ci « doit représenter le centre réel de direction de l’entreprise
et ne doit pas avoir été avoir choisi par les fondateurs de façon purement fictive »
Ainsi le système du siège social réel semble résoudre le problème de la fictivité de la société
qui peut miner le système de l’incorporation. Mais il soulève le problème de la dissociation
entre le siège statutaire et le siège réel, relevant a priori pour l’incorporation, et des
conséquences que cette dissociation peut produire.
A- Constitution de la société :
La lex societatis ne s’impose pas à proprement parler aux fondateurs de la société, puisqu’ils la
choisissent en fonction de l’ordre juridique étatique dans le cadre duquel ils entendent constituer cette
entité juridique Mais une fois celle-ci rendue effective, elle s’applique aux formalités et aux conditions
de la constitution de la société Ainsi, elle est appelée à fixer les conditions du contrat de société (fond et
forme), ainsi que la sanction, la nullité notamment, du non-respect de ces conditions Cette loi décide
aussi du point de savoir si la société bénéficiera ou non de la personnalité morale. Elle est applicable aux
questions relatives aux apports nécessaires la constitution de la société que ceux-ci interviennent ab initio
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ou lors d’une opération d’augmentation du capital social, même si un contrat d’apport intervient qui
pourrait être soumis à sa loi propre. Une clause attributive de juridiction, insérée dans les statuts, sera
considérée comme valable, ainsi qu’une clause compromissoire.
B- Fonctionnement de la société
Le fonctionnement de la société doit, lui aussi, entrer dans le domaine de la lex societatis. Il en va ainsi
de la cohérence de ce fonctionnement, ainsi que des droits des associés et des tiers. La condition juridique
de l’associé relève donc de la loi applicable à la société. Il en est ainsi pour les conditions en vertu
desquelles s’acquiert où se perd la qualité d’associé, le cas échéant par une cession de sa participation Il
en est également ainsi pour la détermination des droits attachés à la qualité d’associé (droit de vote, droit
à une information définie) ou des obligations et responsabilités liées à cette qualité.
Les organes sociaux sont déterminés et voient leur composition, leurs attributions et les modalités
d’exercice de celles-ci dépendent de la loi applicable à la société. C’est aussi à la loi de la société de
décider si les salariés seront représentés dans les organes sociaux.
Les pouvoirs des dirigeants de la société sont définis par la lex societatis Il en résulte que les limitations
de ces pouvoirs résultent aussi de cette loi et que la responsabilité des dirigeants sociaux doit être appréciée
en fonction de la lex societatis. Cette loi est appelée à définir cette responsabilité, les sanctions
susceptibles d’en découler, ainsi que les personnes aptes à la mettre en œuvre.
La représentation d’une société s’effectue par le truchement de ses mandataires sociaux et le pouvoir
de représentation dont ceux-ci disposent dépend de la lex societatis. Une tendance existe, dans
beaucoup de systèmes juridiques, à limiter, voire supprimer l’opposabilité de ces restrictions aux tiers,
lorsque certaines publications ont été effectuées, comme y procède l’article 210-9 du Code de
commerce. Cette règle est donc applicable à toutes les sociétés soumises à la loi française, et pourrait
être invoquée à l’étranger, à l’encontre des mandataires d’une société française.
À l’inverse, la loi étrangère doit être consultée s’agissant du pouvoir de représentation en France des
mandataires d’une société soumise à une loi étrangère. L’engagement d’une société à l’arbitrage fait l’objet
d’une règle matérielle.
C- Dissolution de la société
La dissolution de la société est soumise à la lex societatis. Cette loi détermine les causes de dissolution
de la société, ainsi que les conditions dans lesquelles cette dissolution doit s’exercer. Dans ce contexte, il
peut être nécessaire de tenir compte de la loi applicable à une procédure d’insolvabilité.
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La dissolution de la société ne devrait pas cesser de dépendre pour autant de la lex societatis De la même
façon, il reviendra à la lex societatis de décider si la dissolution doit entraîner une liquidation de la société,
dans quelles conditions, et de présider au partage, s’il y a lieu.
Si étendu que doive être le domaine de la lex societatis, celle-ci doit parfois céder le pas à certaines
dispositions internationalement impératives qui auront le caractère de lois de police. Celles-ci, fort
heureusement, ne sont pas toujours étroitement reliées au fonctionnement de la société, mais peuvent
être relatives aux activités que déploie la société au-delà du territoire de l’État dont la loi lui est
applicable.
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Section 1 : La compétence internationale en matière des sociétés commerciales
La question d’un conflit des lois ou des juridictions se pose dès lors qu’un différend
comporte un élément d’extranéité : nationalité étrangère ou siège social situé à
l’étranger de l’une des parties, localisation en territoire étranger du bien, de l’acte ou
du fait litigieux. Cette compétence juridictionnelle et la détermination de la loi
applicable se différencient selon qu’il s’agit de la théorie du droit civil (Paragraphe1)
ou de la conception du Common Law (Paragraphe2).
Selon la théorie du droit civil plus précisément en droit français en matière de conflit
de juridictions, le siège social joue pour les sociétés le rôle assigné au domicile des
personnes physiques.
Partant de ce principe, la société doit être assignée devant le tribunal de son siège
social, par conséquence en application du principe d’extension à l’ordre international
des règles internes de compétence, ce qui signifie toutes les fois où le siège social
d’une société défenderesse se situe en France c’est la juridiction française qui est
compétente.
Les conflits de juridiction trouvent leur source dans la mondialisation économique et
le développement des échanges internationaux entre des sociétés relevant de
législations différentes.
Par conséquent, la localisation du siège social va déterminer le juge compétent à
connaître du litige. Si le siège social se situe en France, le juge français est compétent.
Cette disposition peut également militer en faveur du siège statutaire puisqu’il n’est
pas précisé que les juges doivent se référer au siège réel, il existe donc une
présomption simple en faveur du siège statutaire en matière de compétence
juridictionnelle.
D’après la Cour de cassation, le tribunal du lieu où la société est établie est, par
principe, celui du siège social. La présence sur le sol français du siège social de la
société défenderesse va mettre en action une règle de compétence ordinaire. Dans ce
cas précis, la recherche d’un éventuel privilège de juridiction est inutile puisqu’il
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s’agit uniquement d’une compétence subsidiaire qui n’est aucunement d’ordre
public, étant donné qu’il est possible d’y renoncer par une clause contractuelle ou un
avenant à un contrat.
Appliqué en droit international, ce principe de la compétence du juge français sur la
base de la localisation du siège social en France va avoir une double conséquence.
D’une part, si le siège social se situe en France, les tribunaux français sont
compétents pour connaître de toutes les actions concernant la société en cause.
D’autre part, si le siège social est fixé à l’étranger, les juridictions françaises sont
nécessairement incompétentes.
Toutefois, l’application de ce principe est nuancée par la localisation fictive ou
frauduleuse du siège social à l’étranger, pour choisir le tribunal qui tranchera le litige.
L’article 42 du CPC pose le principe de base de la compétence juridictionnelle des
juges français, à savoir la compétence de la juridiction du défendeur.
L’article 43 du CPC, quant à lui, établit le critère de compétence selon que les juges
sont en présence d’une personne physique ou d’une personne morale. S’agissant des
personnes physiques, le critère de compétence est le domicile ; pour les personnes
morales, il s’agit du lieu où celles-ci sont établies.
En Common Law, les corporations relèvent de la loi qui les a créées, celle qui leur a
octroyé la personnalité morale, donc la compétence juridictionnelle en cas d’un litige
revient à la juridiction où la société a été enregistrée.
Le lieu de l'incorporation peut être celui du siège social et des activités de l'entreprise,
mais cela n'est pas obligatoire dans des États comme l'Angleterre et les États-Unis.
Dans ce pays, par exemple, l'une des premières décisions à prendre lorsque l'on veut
créer une compagnie est de choisir l'État où elle sera incorporée, à partir d'une
analyse complexe des avantages comparés des diverses législations étatiques, la
localisation du siège n'est qu'une des données de cette analyse. Il est donc
relativement fréquent qu'une compagnie installée à Détroit ou à Chicago soit
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incorporée au Delaware, l'État qui a le plus fait des incorporations une spécialité
locale.
De la même manière, le droit anglais n'exige qu'un registre office dans le pays et
laisse les corporations libres de fixer leur siège où elles le veulent. Au plan
international, il est donc possible de créer une société « anglaise » ou « nord-
américaine » pour mener des activités n'ayant que peu de liens avec l'un ou l'autre de
ces pays.
D'un certain point de vue, la logique suivie se rapproche de celle qui est appliquée
en matière contractuelle : il n'est pas nécessaire que la loi applicable soit celle qui a
les liens les plus étroits avec le contrat, les parties sont libres d'en choisir une autre
qui leur convient mieux.
Il est donc légitime de pratiquer une sorte de corporation « Law shopping » entre les
divers Etats pour trouver le régime juridique le plus approprié aux activités de
l'entreprise. Cette attitude se comprend bien dans un système qui considère la
personnalité comme une simple technicité.
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mondiale de règlement des différends commerciaux internationaux, a traité depuis
sa création plus de 14 000 affaires.
L’engouement des professionnels pour l’arbitrage ne résulte d’aucune impulsion
politique. Au début de la construction européenne, les conditions optimales pour le
développement de l’arbitrage semblaient réunies.
Le Traité de Rome place, en effet, les sentences arbitrales sur le même plan que les
décisions judiciaires en prévoyant que les États membres doivent assurer « la
simplification des formalités auxquelles sont subordonnées la reconnaissance et
l’exécution réciproque des décisions judiciaires, ainsi que des sentences
arbitrales ».
De plus, les États membres qui ont ratifié la Convention de New York de 1958 -
attribuent la même valeur à une sentence arbitrale qu’à un jugement national.
Malgré ce point de départ favorable, l’arbitrage fait l’objet d’une approche timide,
distante, voire négative de la part des institutions européennes.
Ainsi, la Convention de Bruxelles, qui favorise l’exécution des décisions de justice
civile et commerciale, a exclu l’arbitrage de son champ d’application. Cette
-restriction a été confirmée par la Cour de Justice de Communautés Européennes
(CJCE). Plus inattendue est l’exclusion de l’arbitrage, par la Commission, de son
livre vert sur les modes alternatifs de résolution des conflits relevant du droit civil et
commercial, ce qui sonne comme un sévère désaveu.
Quand la Commission s’intéresse à l’arbitrage, c’est plutôt pour lui confier un rôle
éloigné de sa mission naturelle, celui d’un organisme de contrôle qui veille à ce que
les parties respectent les impératifs communautaires du droit de la concurrence. C’est
sur la question du renvoi préjudiciel que le désintérêt des institutions européennes
pour l’arbitrage est le plus manifeste.
En matière de concurrence par exemple, si le droit communautaire n’est pas invoqué
par les parties, l’arbitre n’est supposé l’appliquer d’office qu’en cas de violation
« flagrante, effective et complète » des principes communautaires. Il est donc amené
à interpréter ce droit communautaire et, dans cet exercice, peut être confronté à une
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difficulté sans pouvoir s’en remettre au juge communautaire ; il risque donc
d’encourir l’annulation de sa sentence. C’est pourquoi la possibilité pour l’arbitre de
poser une question préjudicielle à la CJCE serait la -bienvenue.
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Conclusion :
En guise de conclusion, pour pouvoir connaitre le statut international d’une société, il faut tout
d’abord passer par la détermination d’une lex societatis unique et d’une nationalité commune à
toutes les sociétés. Donc, lorsqu’il faut apporter une solution juridique à un problème qui peut
concerner plusieurs ordres juridiques, il est nécessaire de déterminer quelle loi est applicable.
L’essentiel des problèmes réside dans l’identification du lien permettant de déterminer la loi
applicable à cause de la pluralité de points de contacts territoriaux des sociétés transfrontalières.
Cette pluralité de points de contacts nationaux de la société est source de conflit entre les
différentes règles de conflits adoptées par les États sur la question.
En effet, en matière du droit applicable aux sociétés, les droits nationaux s’organisent autour
de deux grands systèmes de rattachement: le rattachement par siège social et le rattachement
par l’incorporation.
La prise en compte du cadre international de réalisation des affaires nous a emmène à envisager
l’uniformisation des systèmes de rattachement comme une solution au conflit que suscite la
dualité de systèmes de rattachement des sociétés. S’agissant donc de la modification du contenu
de la règle de conflits en matière de détermination de la lex societatis
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Table des matières
Sommaire………………………………………………………………………………………………………... 2
Introduction……………………………………………………………………………………………………... 3
A- L’incorporation…………………………………………………………………………………………… 5
B- Le contrôle…………………………………………………………………………...…………………… 6
C- Le siège social…………………………………………………………………………………………..... 7
A- Le conflit de qualification………………………………………………………………………………... 8
➢ Définir le siège social en fonction de la nationalité d’une société……………………………….. 8
➢ Définir le siège social à partir de la loi territoriale……………………………………………..... 8
➢ Définir le siège social à partir de la loi de l’Etat où les parties ont voulu placer la
société……………………………………………………………………………………………. 8
B- Les obstacles à la compétence de la loi du siège social……………………………………………..…… 8
➢ Les obstacles de fait…………………………………………………………………………….....8
➢ Les obstacles de droit…………………………………………………………………………….. 8
27
Paragraphe 2 : Les types de sociétés………………………………………………………………………..… 12
A- Le statut juridique……………………………………………………………………………………... 15
B- Critères de choix…………………………………………………………………………………...….. 15
Paragraphe 2 : La joint-venture…………………………………………………………………………..…… 15
A- Constitution de la société……………………………………………………………………………… 18
B- Fonctionnement de la société………………………………………………………………………….. 18
C- Dissolution de la société………………………………………………………………………………. 19
Section 2 : L’arbitrage comme mode de règlement des litiges entre les sociétés internationales…………….. 23
Conclusion…………………………………………………………………………………………………. 25
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Bibliographie
❖ Ouvrages :
❖ Webographie :
- www.wikipedia.com
- http://www.cours-de-droit.net/
- www.scholarvox.com
- www.scribd.com
- http://glorieusefrance.fr/les-enjeux-lies-
a-la-determination-de-la-lex-societatis-
en-droit-du-commerce-international/
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❖ Textes de lois:
- Dahir sur la condition civile des français et des
étrangers au Maroc de1913
- Code civil français
- Code de commerce français
- Dahir des obligations et des contrats
- Loi n°17.95
❖ Thèses et Mémoires :
- Lou Bouinam Sonia Youbo, la lex societatis en droit
international des affaires, en vue de l’obtention du
grade docteur en droit privé.
- RabaÏ Bouderhem, La nationalité des sociétés en
droit français, Thèse en vue de l’obtention du grade
docteur en droit privé.
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