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Module : Droit International des

Sociétés

Sujet : L’insolvabilité internationale des


sociétés.
Encadré par :
Professeur Fassi Fihri
Zineb.

Élaboré par :

 Boumlik Ahmed Adam.


 Ahsaini Kenza.
 Essallali Othman.
 Marghich Othmane.
 Alaoui Imane.
 Hafa Adam.
 Injar Mohammed.
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Introduction :
La majorité des grandes entreprises d’aujourd’hui sont internationales, mais la
législation concernant les sociétés et l’insolvabilité est établie au niveau
national. Lorsqu’une entreprise est viable, elle peut remplir ses obligations
envers ses créanciers, actionnaires et autres parties prenantes, de telle manière
qu’en général, le caractère national du droit des sociétés ne pose pas des
problèmes.

Cependant, lorsqu’une partie ou l’ensemble des entités d’un groupe


d’entreprises commerciales est en difficulté financière ou devient insolvable, le
droit national ne suffit pas à protéger les créanciers, et notamment les salariés et
retraités, au-delà des frontières de leur pays.

En effet, sur le plan mondial, les pays ont des approches extrêmement
divergentes à l’égard de la législation en matière d’insolvabilité. Certains pays
préfèrent proposer des « plans de redressement » donnant aux entreprises
insolvables toutes les possibilités de se restructurer afin de préserver les emplois
et l’activité économique et de maximiser la valeur des actifs de la société,
d’autres sont plus enclins à la liquidation, ou encore, ces deux approches
peuvent parfois converger, avec une restructuration partielle ou une liquidation
avec continuité d’activité.

Quand une entreprise mène ses activités dans plusieurs pays ayant des approches
différentes, de graves conflits peuvent survenir entre les parties prenantes et on
assiste parfois à une « course » aux actifs qui fait que les plus vulnérables,
comme les employés et les petits fournisseurs, sont sérieusement lésés.

Si une entreprise insolvable est mise en liquidation prématurément, les


créanciers risquent de récupérer un montant inférieur à celui qu’ils réclament. Si
une très grosse entreprise fait défaut, cela peut parfois entraîner toute une série
de faillites en cascade, car les petits fournisseurs et les créanciers non garantis
s’effondrent financièrement, en même temps que la multinationale.

La raison pour laquelle l’insolvabilité des groupes multinationaux doit être


abordée à l’échelle mondiale est qu’il faut préserver, dans la mesure du possible,
la valeur d’exploitation des entreprises tout en contribuant à leur restructuration.

L’Organisation des Nations Unies lance actuellement un projet visant à élaborer


des dispositions types sur le traitement des groupes d’entreprises en cas
d’insolvabilité.

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La Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial International
(CNUDCI) a été créée pour permettre aux États membres de l’ONU d’élaborer
des règlements modernes, justes et harmonisés sur les transactions
commerciales. Le groupe de travail 5 a produit plusieurs documents clés ; en
particulier, la loi type de la CNUDCI sur l’insolvabilité internationale, le Guide
pour l’incorporation et l’interprétation en 2013, et le Guide législatif de la
CNUDCI sur le droit de l’insolvabilité; l’ensemble de ces documents a pour but
d’aider les pays, à l’échelle mondiale, à élaborer des normes relatives à leur
législation nationale en matière d’insolvabilité.

Le travail du groupe V illustre bien les conflits qui peuvent survenir entre
expertise technique, débat participatif général et prise de décisions. Les nations
développées, qui sont souvent déjà familiarisées avec les législations relatives à
l’insolvabilité, font clairement entendre leurs points de vue, ce qui soulève des
inquiétudes au sein des pays émergents, qui craignent que les mécanismes
proposés ne soient pas adaptés à leurs structures économiques.

Il y a également des conflits entre juridictions de droit civil et juridictions de


droit commun quant au niveau de codification nécessaire. Les délégations des
ONG ont des intérêts particuliers car, en tant qu’organismes professionnels
celles-ci sont chargées de mettre en œuvre les initiatives proposées, même si
leurs expériences et expertises sont appréciées, les créanciers pour lesquels elles
travaillent habituellement, et par conséquent les connaissances sur lesquelles
elles fondent leurs opinions, ne représentent qu’une petite partie des divers
créanciers victimes des affaires d’insolvabilité.

D'après l'étude menée par les professeurs Block-Lieb et Halliday, il s’est avéré
que, sur les 43 États et groupes privés ayant participé au débat du Guide législatif
de la CNUDCI, entre 2001 et 2004, 25 % des interventions avaient été faites par
les quatre organismes professionnels, ce qui est largement disproportionnée par
rapport à leur nombre [4].en Les efforts actuels de la CNUDCI pour résoudre la
question de l’insolvabilité internationale des groupes d’entreprises commerciales
doivent être conscients de ces dynamiques.

La résolution de l’insolvabilité internationale des entreprises n’en est qu’à ses


débuts. Compte tenu de l’ampleur des obstacles, le premier pas serait peut-être
de définir une série de principes pour orienter les futurs débats de

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la CNUDIC : le but est de protéger certains des droits fondamentaux des
créanciers et autres parties prenantes, tout en essayant de promouvoir l’idée
qu’aborder les difficultés financières d’entreprises multinational commerciales
de façon coordonnée pourrait permettre une plus grande maximisation de la
valeur des actifs et, dans certains cas, de véritablement préserver l’entreprise et
sa future activité économique.

Le sujet d’insolvabilité internationale des sociétés se compose de deux intérêts,


un intérêt théorique qui concerne la protection des sociétés face à l’insolvabilité,
alors que son intérêt pratique est relatif aux différentes procédures par lesquelles
passe une société en cas d’insolvabilité.

La faillite internationale se caractérise par l'existence d'éléments d'extranéité


susceptibles de rattacher la procédure d'insolvabilité à plusieurs ordres juridiques
nationaux. Il peut s'agir de la localisation du débiteur, de sa succursale, de ses
biens, de ses salariés, de ses créanciers ou encore, en cas de groupe de sociétés,
de la localisation des différentes entités qui le composent. Se posent dès lors
essentiellement deux questions : quel tribunal est compètent pour ouvrir la
procédure d'insolvabilité et quel est le droit applicable à la procédure ? La
réponse à ces questions dépend des règles de conflits de juridictions et de
conflits de lois.

La problématique de l'efficacité des sûretés réelles et personnelles et leur


opposabilité à la procédure collective est une question de conflit de lois.
Plusieurs règles de rattachement ont vocation à appliquer : la loi du lieu de
conclusion du contrat, la loi de la source, la loi de la situation du bien ou la loi
applicableà la procédure collective.

La détermination de la localisation des actifs fusant l'objet d'une sûreté réelle, et


l'appréciation des conséquences de leur éventuel déplacement transfrontalier
ainsi que l'interaction entre droit des sûretés et le droit des procédures
d'insolvabilitésont des questions particulièrement ardues.

Pour répondre à cette problématique faut en premier lieu connaître le cadre


juridique de l’insolvabilité internationale des sociétés (Partie 1) ensuite la
compétence juridictionnelle et législative en matière d’insolvabilité
internationale (Partie 2).

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Partie 1 : Le cadre juridique de L’insolvabilité
internationale des sociétés :
Chapitre 1 : La réglementation de l’insolvabilité internationale
des sociétés :
Dans la course à l’internationalisation des économies, le cadre actuel de
restructuration de firmes multinationales en difficultés financières apparaît en net
retrait. Aucune régulation ou loi internationale uniforme ne gouverne
l’insolvabilité des entreprises multinationales. Toutefois certaines initiatives
tentent de remédier à ce problème.
A cet effet on trouve les conventions et initiatives internationales (Section 1) ainsi
que la loi type de la CNUDCI sur l’insolvabilité internationale (Section 2)
Section 1 : Les conventions et premières initiatives internationales.

Un certain nombre d’initiatives ont été prises en vue d’améliorer la


reconnaissance des procédures judiciaires étrangères, ainsi que la coopération
dans ce domaine comme des traités et conventions réduisant l’incertitude sur
l’insolvabilité transfrontalière qui résulte des disparités entre les lois de faillite et
les lois commerciales des pays, ceux-ci tentent d’établir un équilibre entre
approches territoriale et universaliste.

De telles initiatives multilatérales sont rares ou sans effet majeur, des traités
sur l’insolvabilité bilatérale sont plus fréquents. Cet état des choses provient de
la disparité des lois d’un pays à un autre, rendant la tâche d’harmonisation des
systèmes légaux virtuellement insurmontable.

Des conventions régionales ont également pu voir le jour. En novembre 1995, la


Première initiative au niveau international a émergé : la convention de l’union
européenne relative aux procédures d’insolvabilité a été adoptée. La convention
énonce des règles qui permettent de traiter les cas d’insolvabilité dans lesquels le
débiteur dispose d’actifs dans plus d’un État.

Ces règles s’étendent au choix de la loi applicable, à la coopération entre les


tribunaux et à la reconnaissance des décisions et ordonnances judiciaires
étrangères. Elle n’a pas été ratifiée par tous Les Etats membres et son entrée en

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vigueur est toujours incertaine. En outre, le comité des droits des créanciers et
de l’insolvabilité de l’association internationale du Bureau a élaboré le
concordat sur l’insolvabilité internationale qui doit aussi servir de cadre de
coopération pour les cas d’insolvabilité impliquant plusieurs pays. Un autre
projet sur l’insolvabilité transnationale, celui de l’institut de loi américain est
destiné à réaliser une meilleure intégration des économies des pays signataires de
l’Accord sur le libre échange en Amérique du Nord et à produire un cadre pour
une coopération proche et une intégration possible.
Enfin, le groupe de travail sur l’insolvabilité, « INSOL Lenders Group » (ILG), a
été le premier à avoir proposé un ensemble de procédures communes relatives à
la conduite de solutions transfrontalières. Un certain nombre de principes a été
défini en mars 1997 à la Nouvelle Orléans (Brierley et Vlieghe,1999) :
 La coordination des institutions financières participant à un plan global doit être
obtenue par l’intermédiaire d’un prêteur principal, soutenu par un comité composé
par les différents participants
 Un moratoire devrait être mis en place pour éviter la panique des
investisseurs dans une situation d’illiquidité
 L’octroi de nouvelle monnaie doit être en fonction du volume des expositions
existantes, si nécessaire
 Enfin, une forme de vote à la majorité devrait être adoptée.

Ces initiatives ont débouché sur la Loi type de la CNUDCI sur l’insolvabilité
internationale.

Section 2 : La loi type de la CNUDCI sur l’insolvabilité


internationale.

La Loi type sur l’insolvabilité internationale, négociée entre plus de 40 pays


appliquant des systèmes juridiques très divers, a été adoptée par la CNUDCI le
30 mai 1997. Aux fins de la Loi type, l'insolvabilité est dite internationale
lorsque le débiteur en l'occurrence ici l'entreprise insolvable dispose de biens
dans plus d'un État ou lorsque certains des créanciers du débiteur ne sont pas de
l'État où la procédure d'insolvabilité a été ouverte.
La loi type a pour objectif d’aider les États à donner à leur législation sur
l’insolvabilité un cadre moderne, harmonisé et équitable, en vue de traiter plus

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efficacement les cas d’insolvabilité internationale des entreprises. Elle vise à
permettre et encourager la coopération et la coordination entre pays plutôt qu'à
essayer d'unifier les règles de fond sur l'insolvabilité, et respecte les différences
entre les règles de procédure nationales. Elle est centrée sur quatre éléments
jugés essentiels pour la conduite des procédures d'insolvabilité internationale, à
savoir l'accès, la reconnaissance, les mesures et la coopération.

Paragraphe 1 :L'accès.

Ces dispositions donnent aux représentants de procédures d'insolvabilité


étrangères et aux créanciers le droit de s'adresser aux tribunaux d'un État adoptant
pour demander une assistance et autorisent les représentants de procédures
conduites dans l'État adoptant à demander une assistance à l'étranger.

Paragraphe 2 : La reconnaissance.

Un des principaux objectifs de la Loi type est d'établir des procédures


simplifiées pour la reconnaissance des procédures étrangères afin d'éviter une
longue authentification ou d'autres processus souvent applicables et d'apporter
de la certitude concernant la décision à reconnaître. Ces dispositions essentielles
permettent la reconnaissance d'ordonnances rendues par des tribunaux étrangers aux
fins d'ouvrir des procédures étrangères pouvant être reconnues et d'en nommer le
représentant étranger. À condition de remplir des conditions précises, une
procédure étrangère peut être reconnue comme une procédure principale se
déroulant là où le débiteur a le centre de ses intérêts principaux à la date de
l'ouverture de la procédure étrangère ou comme une procédure non principale se
déroulant là où le débiteur a un établissement. La reconnaissance d'une
procédure étrangère en vertu de la Loi type a plusieurs effets, dont le plus
important est l'octroi de mesures destinées à faciliter cette procédure.

Paragraphe 3 : Les mesures.

Un principe fondamental de la Loi type est que les mesures jugées


nécessaires pour la conduite coordonnée et équitable d'une procédure
d'insolvabilité internationale devraient être disponibles pour faciliter la procédure
étrangère. En précisant quelles mesures sont disponibles, la Loi type n'importe
pas les mesures prévues par la législation étrangère dans le système
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d'insolvabilité de l'État adoptant, et n'applique pas non plus à la procédure
étrangère les mesures qui seraient disponibles dans la législation de l'État adoptant.
Les principales mesures disponibles sont notamment des mesures provisoires que
le tribunal peut prendre à sa discrétion entre la demande de reconnaissance et la
décision la concernant, l'arrêt automatique des poursuites dès la reconnaissance
d'une procédure principale, et des mesures que le tribunal peut prendre à sa
discrétion après la reconnaissance d'une procédure principale ou non principale.

Paragraphe 4 : La coopération et la coordination.

Ces dispositions traitent de la coopération entre les tribunaux des États où se


trouvent les actifs du débiteur et de la coordination des procédures concurrentes
concernant ce débiteur. La Loi type habilite expressément les tribunaux à
coopérer dans les domaines qu'elle régit et à communiquer directement avec
leurs homologues étrangers. Les représentants étrangers et locaux sont
également autorisés à coopérer avec les tribunaux et entre eux. Les dispositions
sur la coordination des procédures concurrentes visent à favoriser les décisions
permettant d'atteindre au mieux les objectifs des deux procédures, qu'il s'agisse
d'une procédure locale et d'une procédure étrangère ou de plusieurs procédures
étrangères.

Chapitre 2 : les types et les objectifs des procédures d’insolvabilité


internationale.
Section 1 : les types d’insolvabilité internationale des sociétés :

1. Typologie des procédures d’insolvabilité :

L'article 3 du règlement insolvabilité distingue deux types de procédures


d’insolvabilité : les procédures principales et les procédures secondaires.
La procédure principale ne peut être ouverte que sur le territoire de l'État où se
situe le centre des intérêts principaux du débiteur (COMI). Elle a un effet
universel, c'est-à-dire qu'elle a vocation à comprendre tous les actifs du débiteur.
Le tribunal saisi d’une demande d’ouverture d’une procédure d’insolvabilité à
l’égard d’un débiteur peut ouvrir, selon le cas, une procédure d’insolvabilité
principale ou une procédure d’insolvabilité territoriale ou secondaire.
Le ministère public peut interjeter appel de la décision d’ouverture d’une
procédure d’insolvabilité principale pour des motifs de compétence
internationale. Il est précisé que ce recours peut s’exercer sous la forme d’un
appel ou d’une tierce opposition.
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Une ou plusieurs procédures secondaires peuvent ensuite être ouvertes au
bénéfice du même débiteur lorsque ce dernier possède un établissement dans un
autre Etat. Initialement, la procédure secondaire ainsi ouverte constituait une
procédure d'insolvabilité nécessairement liquidative et à effet territorial limité
aux actifs du débiteur se trouvant sur le territoire de l’État d'ouverture. Pour la
France, il s'agissait exclusivement de la liquidation judiciaire. Avec l'apparition
des procédures de type sauvegarde, l'articulation entre procédure principale et
secondaire faisait débat, puisque les finalités respectives des deux procédures
étaient rigoureusement incompatible.

2. Procédure d'insolvabilité classique :

Les procédures d'insolvabilité classiques se caractérisent par certains critères : il


s'agit de procédures publiques et collectives ouvertes en cas d'insolvabilité
caractérisée du débiteur au sens de la loi de la situation de la chose (cessation
des paiements ou éventuellement surendettement) entraînant son
dessaisissement total et la nomination d'un syndic (aujourd'hui appelé - praticien
de l'insolvabilité) qui procède à la cession des actifs. La procédure
d'insolvabilité la plus pure est la liquidation judiciaire française. Il s'agit d'une
procédure collective (nécessairement publique) : elle n'est ouverte que si le
débiteur se trouve en cessation des paiements ; elle entraîne un dessaisissement
total du débiteur par la nomination d'un liquidateur qui procède à la vente des
actifs isolés (ou des branches d'activité). Il peut également mettre en œuvre un
plan de cession et procéder ensuite à la distribution des produits de cession en
fonction du rang des créanciers admis. La procédure de redressement judiciaire
doit être classée dans les procédures d'insolvabilité classiques, puisque son
déclenchement est lié à la cessation des paiements du débiteur.

3. Les procédures d'insolvabilité dites-hybrides :

La procédure hybride se caractérise par le défaut de deux des critères classiques


: l'absence d'insolvabilité caractérisée (à savoir l'absence de cessation des
paiements en droit français) et l'absence de dessaisissement du débiteur.

4. Les procédures semi-collectives :

Elle s'agit d'une procédure particulière car semi-collective, à mi-chemin entre


une procédure collective et une procédure amiable qui ne produit ses effets
qu'à l'égard des créanciers « financiers ». Les procédures collectives qui
relèvent du champ d'application du règlement insolvabilité peuvent ne
concerner qu'une partie importante des créanciers, notamment financiers, les
autres créanciers n'étant pas affectés par la procédure. Ces procédures doivent
avoir pour objet le redressement du débiteur.

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Section 2 : les objectifs des procédures d’insolvabilité
internationales :

Parmi les objectifs principaux des procédures d’insolvabilité internationales est


d'une part la répartition prévisible, équitable et transparente des risques d'autre
part est de protéger la valeur de l’entreprise.

1. La répartition prévisible des risques :

Prévisibilité : Les législations de l'insolvabilité peuvent répartir différemment


les risques entre les acteurs. Cependant, indépendamment de ces différences, il
est en général admis que les règles de répartition doivent être énoncées
clairement dans la loi et appliquées avec cohérence par les personnes physiques
et les institutions chargées de leur mise en œuvre.
Traitement équitable : L'une des caractéristiques communes à toutes les
procédures judiciaires d'insolvabilité est leur nature collective. À la différence
d'autres législations celle de l'insolvabilité vise une situation dans laquelle les
débiteurs ne peuvent plus acquitter leurs obligations envers l'ensemble de leurs
créanciers et, cela étant, prévoit un mécanisme qui assure un traitement
équitable de tous les créanciers.
Transparence : Cet objectif est étroitement lié aux deux précédents. Durant
les procédures judiciaires d'insolvabilité, les acteurs intéressés doivent recevoir
assez d'informations pour pouvoir faire valoir les droits que leur confère la loi.

2. La protection de la valeur des entreprises :

Le second objectif d'une législation de l'insolvabilité est de protéger, voire de


maximiser, la valeur de l'entreprise dans l'intérêt de toutes les parties en cause et
de l'économie en général. Cet objectif est à l'évidence le premier qui est
poursuivi dans le cadre du redressement, la valeur des actifs étant maximisée par
la continuation d'une entreprise viable.

Partie 2 : La compétence juridictionnelle et législative en


matière d’insolvabilité internationale.
Dans une économie mondialisée, l’insolvabilité d’une société internationale peut
produire des effets dans plusieurs états des lors que le débiteur dispose des actifs
et de créanciers repartis à l’étranger. Dès que l’actif de la société ne suffit plus à
faire face à son passif, il va aboutit à une faillite internationale. La problématique
de la faillite internationale réside dans les activités, les bases à étranger et les
créanciers de la société.
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Beaucoup de questions commençant par l’application des règles du droit de la
faillite. Quelles sont les juridictions compétentes ? Quelles sont les lois à
appliquer ?

Après avoir énoncé la compétence juridictionnelle (Chapitre 1), nous


aborderons la loiapplicable (Chapitre 2).

Chapitre 1 : La compétence juridictionnelle en matière


d’insolvabilité internationale.
Il est très important de déterminer le tribunal compétent pour la déclaration et
l’organisation de la faillite lorsqu’on est devant une société qui a des biens ou des
créanciers dans plus qu’un Etat, se trouve dans un état d’insolvabilité.

En outre, il faut ajouter à ça, l’intérêt d’un créancier de choisir une juridiction
qui lui est favorable lorsqu’il s’agit d’une faillite internationale afin de préserver
ses intérêts.

Or, le principe de confiance mutuelle exige que les juridictions des autres Etats
concernés reconnaissent la décision ouvrant la procédure d'insolvabilité
principale sans possibilité de contrôler la compétence de la juridiction de l'Etat
d'ouverture.

Pour répondre à ça, il existe deux théories sur la faillite internationale : la théorie
de l’unité la faillite (Section 1) et la théorie de la pluralité et de la territorialité
(Section 2). En réalité ce sont deux principes contradictoires.

Section 1 : Théorie de l’unité de la faillite.

Selon cette théorie, seul le tribunal de siège social de la société a la compétence


pour déclarer la faillite. Dans ce cas là, une fois la faillite ouverte, elle étend ses
effets à tous les biens du débiteur même ceux qui se situent à l’étranger.

Donc on remarque qu’il y a une unification de compétences juridictionnelles et


législative étendant ses effets à tous les pays concernés par la faillite. Ceux qui
défendent cette théorie, la présente comme une théorie qui respecte l’égalité
entre tous les créanciers. D’après ses partisans toujours, elle permet à la société
d’économiser les frais qui peuvent avoir lieu par l’ouverture de plusieurs
procédures.

Mais le défi auquel fait face cette théorie sont les effets extra nationaux, dans ce
cas-là, il faut tenir compte de certaines situations des créanciers. Sachant qu’il
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existe des créanciers dans le pays dans lequel la faillite a été déclarée et ceux des
pays de l’exécution de la décision de justice.

Il ne faut pas que les créanciers de tel ou tel pays soient favorisés au détriment
des autres, Il faut également éviter pas que les créanciers du pays ou la faillite a
été ouverte, profitent de n’importe quel privilège, ainsi la solution de ce
problème réside dans l’égalité des créanciers devant la loi pour pouvoir
envisager une telle méthode ou théorie.

Cette théorie ne peut être envisagée au niveau mondial pour le moment. Il y a des
efforts dans ce sens surtout sur le plan communautaire. L’exemple le plus
frappant c’est celui de la Communauté Européenne ou les juridictions des
différents Etats ont été rapprochées et des conventions ont été signées pour
régler le problème des faillites internationales de façon à ce que nul ne se sent
lésé.

Section 2 : Théorie de la pluralité et la territorialité de la faillite.

Contrairement à la théorie qui précède, cette théorie suppose que la faillite d’une
société peut être ouverte concurremment dans les pays ou le débiteur possède
une implantation. Cette faillite est soumise à la loi locale du juge saisi et limite
ses effets aux biens situés sur le territoire dans lequel la faillite a été déclarée,
rien n’empêche d’ouvrir parallèlement pour le même débiteur une autre faillite
indépendante dans un autre Etat.

Cette théorie défend en quelque sorte les intérêts des créanciers locaux, car c’est
difficile pour eux d’accepter une loi ou une décision étrangère s’applique sur
eux, le fait qu’ils soient des créanciers d’une succursale de la société mère.

Chaque créancier cherche son intérêt qui est celui de récupérer ses biens en
premier, ce dernier est plus favorable préfère l’application des procédures de
faillite qui l’arrange pour protéger ses intérêts. Généralement un créancier local
préfère appliquer les lois de son pays ou du pays où il a investi, c’est parce que
pour lui c’est cette juridiction qui protège ses biens.

En effet, selon le principe de territorialité, les effets d’un jugement ne se


produisent que sur le territoire ou la procédure collective est ouverte. Cette vision
est fondée sur le principe de souveraineté des Etats selon lequel la décision d’un
juge n’a pas vocation à s’appliquer dans un autre Etat. Le problème réside dans
le traitement inégalitaire des créanciers selon le droit applicable mais aussi selon
la valeur des biens de la société mise en liquidation situés dans chaque pays. Le
principe de territorialité est incompatible avec une idée de coopération judiciaire
dans un contexte de liquidation internationale.
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Il faut noter que les procédures de différents pays sont différentes et les décisions
prises par les tribunaux de chaque pays peuvent être contradictoires.

Chapitre 2 : Compétence de principe de la lex fori concursus.


La compétence législative fait l'objet d'un régime homogène en droit
communautaire des faillites.

Le règlement n°1346/2000 et les directives n°2009/238 et 2001/24 comportent


des règles de conflit de lois et des dispositions matérielles identiques qui tendent
à garantir l'égalité des créanciers. Mais face à des nationales divergentes, les
textes européens adoptent là encore une solution de compromis.

Le règlement n°2015/848 apporte certaines modifications, mais la jurisprudence


adoptée sous l'empire du règlement n° 1346/2000 lui est largement transposable.

Tant le règlement n°1346/2000 et à sa suite le règlement n° 2015/848 que les


directives n°2009/238 et 2001/24 consacrent le rattachement de principe, adopté
par la grande majorité des systèmes nationaux, selon lequel la loi applicable à la
faillite est celle de l’État d'ouverture de la procédure.

Cette consécration résulte du caractère procédural de la faillite. Dans le cadre


des règlements a 1346/2000 et n° 2015/848, la procédure secondaire est comme
la procédure principale, soumise à la loi du for, chaque procédure est donc régie
par sa propre loi nationale.

Les textes européens précisent par une énumération non limitative le domaine de
compétence de la loi de la situation de la chose qui concerne largement
l'ouverture, le déroulement et la clôture de la procédure. Cette précision présente
l'avantage de réduire les divergences d'interprétation sur le champ d'application
de la loi de la situation de la chose, ce qui est source de sécurité juridique et
permet une meilleure coordination des systèmes nationaux. C'est déjà un
premier apport au regard du droit international français dans lequel cette
délimitation est certaine car reposant sur une jurisprudence éparse.

Paragraphe 1 : Déclaration de créances et délégation de pouvoir :

Dans deux arrêts du 15 décembre 2009 et 22 juin 2010, la Cour de cassation a


appliqué l'article 4(2) du règlement n° 1346/2000 et a affirmé que la loi de l’État
d'ouverture de la procédure collective était compétente pour déterminer les
conditions de la déclaration de créances. En revanche, dans l’arrêt du 15
décembre 2009, elle précise que la loi de la situation de la chose n'est pas
compétente pour déterminer l'organe social habilité à donner à un préposé la
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délégation de pouvoir de déclarer la créance, cette compétence revenant à la lex
societatis désignant la loi de l’État du siège social. Dans le même sens , la Cour
de Cassation a précisée qu’en application tu dois français compétent , en vertu
de l'article 4(2) du règlement n° 1346/2000, pour connaître de la déclaration de
créance à une procédure d'insolvabilité ouverte en France le pouvoir délégué au
dirigeant de la société créancière de droit étrangère d'assurer la gestion
quotidienne ne lui conférait pas le droit d'effectuer une déclaration de créance
dès lors que cette déclaration implique le pouvoir d'agir en justice.

Paragraphe 2 : Déclaration de créance et qualité de créancier.


La Cour de cassation s'est prononcée dans le fameux arrêt Belvédère du 11
septembre 2011 sur la loi compétente pour déterminer la qualité de créancier.
En effet, pour remettre en cause les créances déclarées, les débiteurs contestaient
la qualité de créancier de leurs auteurs. Deux lois avaient vocation à s'appliquer :
la loi applicable à la procédure collective ouverte à l'égard de chaque société du
groupe, ce qui, en vertu de la règle de conflit traditionnelle la loi de la situation
de la chose, désignait la loi française, où la loi applicable au contrat à l'origine
de la créance, en l'occurrence la loi de l'État de New York.

En conséquence, elle considère qu'il revenait à l'état de New York de définir si


les agents de sûreté avaient la qualité de créancier . Par ailleurs, pour admettre la
régularité des déclaration de créances, elle se prononce en faveur de l'efficacité
du trust et du mécanisme de la dette parallèle en droit français, considérant qui ne
sont pas contraire à l'ordre public international.

Paragraphe 3 : Forclusion.
La Cour de Cassation a eu l'occasion d'appliquer aussi l'article 4(2) aux délais de
forclusion à l'égard d'un créancier établi hors du territoire français . La Cour de
cassation, dans un arrêt de 16 novembre 2010, considère que l'article 4 (2)
renvoie au droit interne de l'État d'ouverture, en l'occurrence le droit français,
selon lesquelles délai de l'action en relevé de forclusion cours à compter de la
publication de jugement d'ouverture, sans distinction selon le lieu
d'établissement, en France ou à l’étranger, du créancier.

Plus globalement, on peut estimer que la loi de la situation de la chose a donc, en


droit européen, une compétence de principe pour régir l'ensemble de la
procédure.

Cette compétence étendue manifeste l'objectif d'assurer l'universalité de la


procédure par l'application extensive d'une même loi et permet l'exercice unitaire
des droits des créanciers dans la procédure, ce qui garantit l'égalité de traitement.
Néanmoins, cette application ne se fait pas sans la considération d'autres lois.
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Ainsi, par exemple, bien que la loi de Et d'ouverture de la procédure soit
applicable aux effets de la procédure sur les contrats en cours, il sera nécessaire
de se référer à la loi du contrat pour savoir s'il est en cours ,avant d'appliquer la
loi de la faillite à la continuation ou à la résiliation de ce contrat.

Conclusion :

Dans le cadre des sociétés internationales, le but recherché par le traitement de


l'insolvabilité internationale en encourageant, bien évidemment, la coopération
entre États ainsi qu'en respectant des règles de procédure nationale. Ceci est
l'objectif de la loi type de la CNUDI.

Choisir l'une parmi deux procédures appelées procédure principale et secondaire


est en quelque sorte la solution qu'on peut adopter face à un cas d'insolvabilité
de sociétés à l'international. Cependant, la procédure secondaire est appliquée
après avoir engagé la procédure principale qui, à son tour, n'est ouverte qu'à
l'ordre de l'État de la situation des intérêts du débiteur et est ouverte par le
tribunal souvent pour des finalités liquidatives. Par contre, les objectifs
poursuivis par les deux procédures sont en effet contradictoires.

Pour éviter d'aboutir à une liquidation et des conséquences qui sont


insupportables pour les sociétés mises en question, d'autres procédures ont
apparu telles que les procédures classiques ainsi que les hybrides. Les objectifs
poursuivis par lesdites procédures sont bien clairs et se divisent en deux.

Premièrement, on a la répartition prévisible des risques entre acteurs d'économie


de marché, ensuite on a la protection de la valeur des entreprises et c'est ce qui
est poursuivi également dans le cadre du redressement.

La loi de la situation de la chose désigne la loi applicable à la procédure


d'insolvabilité, Les règlements européens et les directives établissent les
domaines régis par cette loi, tels que les effets de la procédure sur les contrats en
cours, les règles de production et de vérification des créances, la distribution des
biens et les droits des créanciers.

En droit européen, la lex fori concursus a compétence pour régir l'ensemble de la


procédure. Les effets de la clôture de la procédure sur les droits des créanciers
non participants ont été précisés par l'article 4 du règlement n° 1346/2000.

La Cour de justice de l'Union européenne a confirmé l'application de cet article.


Pour finir il convient de poser une question importante, est ce que les procédures
envisagées pour trouver une solution a cette insolvabilité internationale arrivent
vraiment a atteindre leur objectif ?
15
Sommaire.

 Introduction……………………………………………………………….2
 Partie 1: Le cadre juridique de l`insolvabilité internationale des
sociétés………………………………………………………………….….5
o Chapitre 1 : La réglementation de l’insolvabilité internationale des
sociétés …………………………………………………………………5
o Chapitre 2 : les types et les objectifs des procédures d’insolvabilité
internationale…………………………………………………………8.
 Partie 2 : La compétence juridictionnelle et législative en
matière d’insolvabilité
internationale………………………………………………………….10
o Chapitre 1 : La compétence juridictionnelle en matière
d’insolvabilité internationale……………………………………11
o Chapitre 2 : Compétence de principe de la lex fori
concursus……………………………………………………………13
 Conclusion………………………………………………………………15
Bibliographie :

 « International Insolvency Law » par Paul Omar.


 “Cross Border Insolvency: Cases and Materials” par
Jay Lawrence Westbrook.
 “Global Insolvency and Bankruptcy Practice for
Sustainable Economic Development”, Viswa Nathan.
 “International Insolvency Law”, Catherine Walsh &
Janis P. Sarra.
 “The Law and Practice of International Finance
Series: Insolvency in Private International Law”, Ian
Fletcher.
 Droit International Européen des Sociétés de Michel
Mencjucq.

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