Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ÉCRITS PHILOSOPHIQUES
Cent textes choisis, traduits et présentés par
Lucien SÈVE
Champs classique
Karl Marx
Écrits philosophiques
Champs classiques
© Flammarion, Paris, 2011
Dépôt légal : octobre 2011
ISBN e-pub : 9782081278745
N° d’édition e-pub : N.01EHQN000422.N001
ISBN PDF web : 9782081278752
N° d’édition PDF web : N.01EHQN000423.N001
Le livre a été imprimé sous les références :
ISBN : 9782081264311
N° d’édition : L.01EHQN000578.N001
Ouvrage composé et converti par Meta-systems (59100 Roubaix)
Présentation de l’éditeur :
Si Marx fascine tant les philosophes, c’est peut-être parce
qu’il a si vigoureusement dénoncé l’illusion de « la
philosophie », le « discours de la mauvaise abstraction »,
toujours idéaliste même sous des dehors matérialistes, et
toujours stérile malgré sa grandiloquence.
Pourtant, à n’en pas douter, comme le montrent les cent
textes rassemblés dans cette anthologie – pris dans les
oeuvres de jeunesse et surtout dans Le Capital et ses
brouillons –, l’oeuvre de Marx est d’une éclatante richesse
philosophique. L’introduction de Lucien Sève revisite le
corpus marxien et expose pour la première fois avec
En couverture : Portrait de Karl
précision le réseau catégoriel d’ensemble qui constitue le Marx (1818-1883). © Roger-Viollet.
2 Ibid., p. 21, tr. Cf. infra, texte 22. (Pour faciliter le renvoi aux textes rassemblés dans ce volume, on les a numérotés de
1 à 100.)
3 Ibid., p. 233-234, tr. Cf. texte 23.
8 L. Althusser, Lénine et la philosophie suivi de Marx et Lénine devant Hegel, Maspero, 1972, p. 38.
9 L. Althusser, Sur la philosophie, Gallimard, 1994, p. 36.
14 F. Engels, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, Éditions sociales, édition bilingue,
1979, p. 93.
15 F. Engels, Anti-Dühring, Éditions sociales, 1971, p. 54.
16 Cf. les pages remarquables de sa préface au livre II du Capital où il explique à ceux qui le contestent en quoi Marx
est bien l’authentique découvreur de la survaleur, tout comme Lavoisier fut celui de l’oxygène (Le Capital, Livre II, t. 1,
Éditions sociales, 1974, p. 20-22.)
17 À cette règle ce volume ne fait qu’une exception (texte 78) : Engels ayant parfaitement caractérisé l’attitude de Marx
à l’égard de la critique morale du capitalisme, c’est à lui pour une fois qu’est donnée la parole.
18 K. Marx, Critique du droit politique hégélien, Éditions sociales, 1975, p. 212 et 204.
19 Cf. K. Marx, F. Engels, Correspondance, Éditions sociales, t. I, 1971, p. 323.
24 Le champ du gnoséologique – l’activité productrice de connaissance à tous ses niveaux – est bien plus étendu que
celui de l’épistémologique, dont à proprement parler l’objet est la seule connaissance scientifique. Le recouvrement
aujourd’hui fréquent du gnoséologique par l’épistémologique peut être interprété comme un escamotage implicitement
idéaliste de ce qui constitue la base des activités du connaître.
25 K. Marx, Manuscrits économico-philosophiques de 1844, op. cit., p. 160.
28 C’est le lieu de relever un contresens trivial mais répandu à propos de la 11e thèse sur Feuerbach : faire comme si
Marx y opposait la « transformation » du monde à sa « compréhension », autrement dit imputer un pragmatisme fruste à
l’auteur du Capital. Même Heidegger s’y est employé. « Toute transformation du monde ne suppose-t-elle pas, à titre
d’instrument, une prévision théorique ? », demande-t-il (Questions IV , Gallimard, 1976, p. 287), comme si la prévision
théorique était ce que Marx vise en parlant d’interprétation philosophique du monde. Revenant à la charge, Heidegger écrit
qu’« une transformation du monde présuppose un changement de la représentation du monde », laquelle à son tour
réclamerait « une interprétation suffisante du monde » (étonnant manque de rigueur conceptuelle), moyennant quoi la 11e
thèse est donnée pour « non fondée » (Entretien du professeur. R. Wisser avec M. Heidegger, Cahiers de l’Herne, 1983,
p. 94). Le propos de Marx ne prête pas à équivoque : réduisant le monde à la conscience que les hommes en ont, les Jeunes-
Hégéliens n’en appellent qu’à la transformation de la conscience. Et, commente L’Idéologie allemande, vouloir seulement
une conscience différente de ce qui existe, c’est « l’accepter au moyen d’une interprétation différente ». De sorte que ces
grands révolutionnaires en paroles sont en fait les « plus grands conservateurs » (p. 12). La 11e thèse n’oppose pas un
instant la transformation du monde à son intelligence théorique – toute l’œuvre de maturité de Marx est là pour en faire foi
– mais à la phrase philosophique qui laisse le monde en l’état. Lorsque Heidegger se risque à dire : « Est-ce que toute
interprétation du monde n’est pas déjà transformation du monde – à supposer que cette interprétation soit le fait d’une
pensée authentique ? » (Questions IV, op. cit., p. 287), il trahit plus qu’il ne croit peut-être ce que recouvre sa polémique
contre cette 11e thèse.
33 K. Marx, Manuscrits de 1857-1858, op. cit., p. 50, 57, 58, 94, ou t. 1, p. 28, 35, 36 et 72.
34 On peut lire ce texte dans le volume III des Œuvres de Marx, Philosophie, La Pléiade, p. 1490-1494.
35 Cf. les lectures, d’ailleurs très diverses, de M. Henry (Marx, Gallimard, 1976), R. Rosdolsky (La Genèse du
« Capital » chez Marx, Maspero, 1976), A. Negri (Marx au-delà de Marx, Bourgois, 1979, puis L’Harmattan, 1996), J.
Bidet (Que faire du Capital ?, Klincksieck, 1985). Althusser n’a jamais lu les Grundrisse – il me l’a confirmé lorsque je lui
apportai en 1984 les deux volumes de la traduction de J.-P. Lefebvre –, mais son jugement cité plus haut selon lequel
« Marx ne se libéra jamais complètement de Hegel » dit assez qu’il n’aurait pas contredit à ce qui est devenu en la matière
l’orthodoxie universitaire. (Cf. par exemple E. Renault, « Qu’y a-t-il au juste de dialectique dans Le Capital de Marx ? »,
dans Marx – Relire Le Capital, F. Fischbach (coord.), PUF, 2009, où on lit p. 75 que de toutes les versions du Capital les
Grundrisse sont « la plus hégélianisante », de quoi sont tirées logiquement des conclusions fort pessimistes quant à la
dialectique de Marx.)
36 Manuscrits de 1857-1858, op. cit., p. 226 puis p. 238-239, ou t. 1, p. 204 puis p. 216-217.
39 C’est pourquoi était des plus malencontreuses la façon – acceptée par Marx, qui ne pouvait tout corriger – dont Joseph
Roy traduisit la phrase clef de la Postface rappelée à l’instant à propos de la dialectique hégélienne : « Il suffit de la
retourner pour lui trouver la physionomie tout à fait raisonnable » (Le Capital, livre premier, t. 1, Éditions sociales, 1950,
p. 29). Car précisément il ne suffit pas du tout de concevoir à l’endroit le rapport entre l’idéel et le matériel pour que le
contenu idéaliste de la logique hégélienne se trouve métamorphosé en savoir matérialiste. Il importe de le savoir : la
traduction de Roy ne peut être prise pour base d’un travail rigoureux sur Le Capital.
40 La formule figure dans la lettre de janvier 1858 où Marx dit avoir « refeuilleté » la Logique de Hegel.
43 Cf. la remarque mordante de Marx à propos de Lassalle à la fin de sa lettre à Engels du 1er février 1858 (texte 29) sur
la simple application d’un « système abstrait et tout bouclé de logique ». À elle seule, cette phrase écrite en plein travail
rédactionnel fait justice de l’idée que les Grundrisse seraient une œuvre « hégélianisante ».
44 Hegel, Science de la Logique, Aubier Montaigne, 1er tome, 1er livre, 1972, p. 5.
45 Dans un manuel longtemps utilisé, La Logique et son histoire d’Aristote à Russell, de Robert Blanché (Colin, 1970),
sur trois cent cinquante pages, dix-sept lignes sont réservées à Hegel, pour dire que « les historiens de la logique, lorsqu’ils
ne préfèrent pas la passer complètement sous silence, jugent sévèrement cette déviation de la logique » (p. 248) – et cela
alors qu’à prendre le mot « logique » au seul sens décrété licite par l’auteur, La Science de la logique hégélienne consacre
deux cents pages au concept, au jugement et au syllogisme. Pareille censure, toujours pratiquée, oblige à s’interroger sur le
sens du monopole de légitimité que s’est arrogé la logique formelle.
46 Substance, quantité, qualité, relation, lieu, temps, position, possession, action, passion. Cf. Aristote, Organon, I.
Catégories, Vrin, 1994, p. 5-6.
47 Cf. entre autres Encyclopédie des sciences philosophiques, I. La Science de la logique, Vrin, § 3, p. 166, et § 43-44,
p. 303-304.
48 L. Althusser, Lénine et la philosophie, op. cit. – Matérialisme et empiriocriticisme (écrit en 1908) constitue le tome 14
des Œuvres de Lénine (Éditions sociales, 1962) ; les Cahiers philosophiques (qui pour l’essentiel datent de 1914-1916)
constituent le tome 38 (1971).
49 Lénine, Œuvres, op. cit., t. 14, p. 271, tr. Dans le volume cité, la dernière phrase comporte un contresens caractérisé,
que je corrige.
50 Cf. cette notation d’Engels : « L’éther est-il matériel ? De toute façon, s’il est, il doit être matériel, il doit être englobé
dans le concept de matière » (Dialectique de la nature, op. cit., p. 248).
51 On comprend bien ainsi le trouble philosophique suscité à l’origine par les concepts de la physique quantique, notre
choix subjectif d’une stratégie de connnaissance devant être inclus dans leur définition objective. Mais on ne peut confondre
concepts scientifiques dont le sens est affecté par le rapport sujet-objet et catégories philosophiques dont la définition même
est constituée par ce rapport.
52 Dans Qu’est-ce que la philosophie ? (Éditions de Minuit, 1991), G. Deleuze et F. Guattari, sans prêter nulle attention
aux catégories, croient pouvoir définir « la philosophie » comme fabrique exclusive de « concepts » censés renvoyer à des
« événements », la science n’opérant selon eux qu’avec des « fonctifs » : réduction positiviste de « la science » couplée avec
une acception arbitraire de « la philosophie » qu’on peut sans doute illustrer avec Nietzsche ou Bergson, certainement pas
plaider avec Aristote, Descartes, Kant, Hegel – non plus qu’avec Marx.
53 C’est ce que ne voyait pas Einstein lorsqu’il écrivit en 1938 cette phrase fameuse : « Que le monde soit concevable,
voilà qui est à jamais inconcevable. » (Cf. référence et discussion critique dans Sciences et dialectiques de la nature, L.
Sève (coord.), La Dispute, 1998, p. 146-153.)
56 Ibid, p. 26-27.
57 Ibid., tome premier, livre II, p. 93-108.
60 Ibid., t. 2, p. 209.
61 L. Feuerbach, Préface à la 2e éd. de L’Essence du christianisme, in Manifestes philosophiques, PUF, 1960, p. 207.
64 Hegel, La Science de la logique, op. cit., tome premier, livre premier, p. 152.
65 N’oublions pas d’ailleurs que Hegel n’accorde d’histoire qu’à l’Esprit et la refuse à la Nature, ce qui limite davantage
encore l’attention qu’il porte à la spatio-temporalité effective.
66 J’ai exploré cette distinction des contradictions antagoniques et non antagoniques dans Sciences et dialectiques de la
nature (La Dispute, 1994, p. 176-183), puis dans Émergence, complexité et dialectique (J. Guespin-Michel [coord.], Odile
Jacob, 2005, p. 119-122).
67 Cette formule péjorative est de J.-F. Lyotard dans La Condition postmoderne (Éditions de Minuit, 1979).
70 Je ne peux entrer ici dans l’examen des complexes questions que posent le recensement des catégories spécifiquement
retravaillées par Marx, leur mise en ordre et leur connexion logiques, m’en tenant à des indications minimales.
71 K. Marx, Le Capital, livre III, t. 3, Éditions sociales, p. 196.
74 À signaler d’autant plus l’article « Essence » d’A. Tosel dans le Dictionnaire critique du marxisme (G. Labica et G.
Bensussan [dir.], PUF, 2e éd., 1985, p. 394-396), d’esprit peu conforme à son orientation dominante. J’ai analysé la
conception marxienne de l’essence dans Penser avec Marx aujourd’hui – t. 1, Marx et nous (La Dispute, 2004, p. 111-136)
–, puis dans le t. 2, « L’homme » ?, La Dispute, 2008, p. 63-75.
75 Citons par exemple « La critique de l’abstraction par Marx », de Michel Vadée, dans La Logique de Marx (J. D’Hondt
[dir.], PUF, 1974).
80 Sur cette question, le travail fondamental est la thèse de doctorat d’Isabelle Garo, Reflet et représentation dans la
pensée de Marx (Paris-I, janvier 1996), qui fort malheureusement n’a pas trouvé encore d’éditeur.
81 Théories sur la plus-value, op. cit., t. 1, p. 184. Cf. texte 44.
82 La substance étendue, c’est-à-dire occupant de la place dans l’espace, que Descartes oppose à la substance pensante.
83 K. Marx, Critique du droit politique hégélien, op. cit., p. 205. Cf. texte 10.
84 La seule étude en français sur la forme chez Marx est à ma connaissance le dernier chapitre, « Forme, formation,
transformation », de mon livre Structuralisme et dialectique (Éditions sociales, 1984, p. 193-258).
85 K. Marx, Manuscrits de 1857-1858, op. cit., p. 99-100, ou t. 1, p. 77-78.
88 On chercherait en vain dans son œuvre la formule fameuse qu’on lui a classiquement attribuée : le « sens de
l’histoire ».
89 Il est remarquable qu’abordant la question : d’où provient la qualité nouvelle du « nouveau quelque-chose » né d’un
saut ?, Hegel écarte tout préformisme pour soutenir de façon très pertinente que cette propriété inédite naît « immédiatement
à partir de lui-[même] » (La Science de la logique, op. cit., tome premier, livre premier, p. 337.) – récusation de toute
téléologie cohérente avec sa conception de la nature comme Idée « extérieure à elle-même » (Philosophie de la nature, Vrin,
2004, p. 187). Cf. sur cette question L. Sève, Émergence, complexité et dialectique, op. cit., p. 142-153.
94 Toute détermination est négation (la formule se trouve dans une lettre à Jarig Jelles du 2 juin 1674 ; l’idée figure aussi
dans le scolie 1 de la proposition VIII du livre premier de l’Éthique).
95 Cf. notamment K. Marx, Le Capital, livre III, t. 1, Éditions sociales, p. 178, 245, etc.
96 Klincksieck, 1992.
97 Cf. sur ce point L. Sève, Penser avec Marx aujourd’hui, t. 2, « L’homme » ?, op. cit., p. 173-174, note 175.
98 On rencontre toutefois, de façon exceptionnelle, le terme Unterlage (soubassement) ; cf. Manuscrits de 1857-1858,
op. cit., p. 207, ou t. 1, p. 185.
99 K. Marx, F. Engels, L’Idéologie allemande, op. cit., p. 20, tr.
100 De façon exactement opposée, Sartre donne au début de L’Être et le Néant une définition de la conscience qui
commence ainsi : « La conscience est un être pour lequel… » (L’Être et le Néant, Gallimard, 1943, p. 29). On mesure ici ce
que la pensée catégorielle de Sartre doit, en deçà même des prestiges de la phénoménologie allemande, à la prégnance du
spiritualisme universitaire français et de son interprétation de la métaphysique cartésienne.
101 Dans son alerte ouvrage polémique Idées reçues (Le Cavalier bleu, 2007), Yvon Quiniou, face au préjugé paresseux
repris par Luc Ferry selon lequel « Marx réduit la conscience à un reflet passif de processus matériels », met justement en
relief ce qui conduit à voir au contraire en Marx le « penseur de l’action des idées dans la réalité » (p. 57-62).
104 L. Althusser, Pour Marx, op. cit., p. 204-205 et 255. Mis devant le fait contraire, Althusser dut reconnaître son
erreur, tout en maintenant sa position de fond (Réponse à John Lewis, Maspero, 1973, p. 51 sq.). La légende de la
disparition de l’aliénation chez le Marx des années 1850 et suivantes n’en a pas moins persisté jusqu’à nous. Relancée dans
les années 1980 par l’article « Aliénation » du Dictionnaire critique du marxisme, elle charpente encore le livre de S. Haber,
L’Aliénation (Actuel Marx/PUF, 2007). Dans sa présentation des Manuscrits économico-philosophiques de 1844 (Vrin,
2007), Franck Fischbach au contraire souligne à juste titre la persistance de ce thème dans Le Capital, sans toutefois faire
état de ses transformations par rapport à 1844. – On lira dans les textes de Marx qui suivent cinq passages hautement
significatifs du Capital – des Grundrisse au livre IV –, pris parmi nombre d’autres, qui devraient décourager la dénégation
des faits.
105 K. Marx, Manuscrits économico-philosophiques de 1844, p. 126 et 128.
108 Des Manuscrits de 1844 se dégage une vue tout en noir du travail salarié, à quoi répond une idée juvénile de la
révolution comme destruction. Par la suite, Marx verra beaucoup mieux le développement des capacités que, même
exploité, nourrit très contradictoirement le travail, et mettra l’accent révolutionnaire sur l’appropriation matérielle et
culturelle du procès de production par les travailleurs associés.
109 Cet aspect de la pensée marxienne a fait évoquer l’influence qu’a pu avoir sur Marx la lecture de Fichte et de
Cieszkowski. Marx mentionne en effet Fichte à diverses reprises (cf. ici texte 91). Quant à Cieszkowski, il n’en a parlé
qu’une fois, dans une lettre à Engels du 12 janvier 1882 : il se rappelle que Cieszkowski était venu le voir à Paris en 1844,
et l’impression qu’il lui avait faite était telle qu’« il n’a voulu lire absolument rien » de lui (cf. MEW, t. 35, p. 35).
112 Cf. le livre de Jean Sève, Un futur présent, l’après-capitalisme (La Dispute, 2006).
113 K. Marx, Manuscrits de 1857-1858, op. cit., p. 117, ou t. 1, p. 95, tr.
114 C’est notamment à quoi je m’essaierai dans le tome 3 de Penser avec Marx aujourd’hui – « La philosophie » ?
AVERTISSEMENT
Le but de ce livre est de faciliter l’accès à la pensée de
Marx dans sa plus riche dimension philosophique, accès qui se
heurte à une double difficulté.
D’abord, ce qui constitue cette « plus riche dimension »
demeure bien mal identifié. L’édition française de Marx la plus
répandue au milieu du XXe siècle, l’édition Costes,
comportait, sous le titre général Œuvres philosophiques, neuf
volumes exclusivement consacrés aux œuvres de jeunesse, ce
qui donnait pour acquis que l’œuvre ultérieure serait étrangère
au philosophique. Postulat repris par une édition toujours
utilisée, celle de M. Rubel chez Gallimard : le tome III des
Œuvres, intitulé Philosophie, ne comprend à une exception
près que des textes antérieurs à 1848, et le volume de la
collection Folio, titré lui aussi Philosophie, n’ajoute à quatre
cents pages d’écrits de jeunesse que l’Introduction de 1857
ainsi qu’une préface et une postface du Capital… Beaucoup a
donc été fait pour convaincre le lecteur que le philosophique
chez Marx est à chercher dans les premiers écrits,
certainement pas dans Le Capital. On s’est attaché plus haut à
montrer que pareille présentation des choses relève de
l’aberration : sans rien retirer aux œuvres de jeunesse, on peut
affirmer que l’apport philosophique fondamental de Marx se
trouve dans les productions de l’âge mûr, et singulièrement Le
Capital. Ce pourquoi près des deux tiers des textes ici retenus
sont délibérément empruntés aux écrits postérieurs à 1848.
Mais cette novation est d’exécution malaisée. Car au-delà
de L’Idéologie allemande, Marx effectue son travail
d’élaboration catégorielle, dans le cadre de sa critique de
l’économie, de façon le plus souvent topique et brève. Si donc
l’on veut ressaisir ce travail philosophique et ses résultats, cela
ne peut se faire qu’en visitant l’immense massif du Capital et
de ses brouillons, à quoi doit s’ajouter l’ensemble lui-même
impressionnant des articles et de la correspondance – autant
dire que la chose relève de l’infaisable pour le lecteur
ordinaire. Voilà pourquoi faciliter l’accès à la « plus riche
dimension philosophique » de la pensée marxienne n’est
possible que sous une seule forme, ici tentée pour la première
fois : celle du choix de textes prélevés dans toute l’œuvre et
principalement celle de l’âge mûr de Marx. Choix difficile :
sur divers points, on trouve à citer de longues pages au
contenu philosophique manifeste ; sur nombre d’autres, il faut
aller chercher l’analyse marquante au détour d’un
développement qui ne la met nullement en relief, et parfois
l’indication précieuse en un passage où elle ne figure que
comme notation fugitive. Passé peut-être une première
réaction de surprise, le lecteur découvrira que ce régime
marxien d’expression théorique fait corps avec une acception
vraiment neuve et féconde du travail philosophique, libéré des
conventions de « la philosophie » et ne faisant pour autant pas
la moindre concession à la platitude d’une pensée sans
exigence catégorielle.
Les cent textes ici retenus sont ordonnés sous quatre
rubriques donnant à voir le mouvement évolutif d’une
réflexion. Sous l’intitulé Marx en chemin vers Marx sont
d’abord présentés quinze textes des années 1841-1845 – donc
de la prime jeunesse de Marx –, leur vivacité critique mettant
de plus en plus en cause la philosophie même comme
spéculation. Suit, sous le titre Sortir de la philosophie, une
autre quinzaine de textes des années-charnière 1845-1848 qui
constituent le plus motivé des adieux à « la philosophie »,
quelques textes plus tardifs venant souligner que cette tâche
inépuisée est à poursuivre. La troisième partie, de loin la plus
longue, Le philosophique en travail, regroupe quarante-cinq
textes pris en grande majorité dans la Section II de la MEGA,
c’est-à-dire Le Capital au sens large ; quelques-uns
appartiennent à L’Idéologie allemande, d’autres à la
correspondance. Là est le cœur du livre. On a ordonné ces
textes en fonction des catégories qui y sont en travail, en
suivant grosso modo l’ordre sous lequel celles-ci sont
examinées dans l’Introduction. La quatrième et dernière partie,
Une pensée philosophiquement instruite, vise à montrer en
ving-cinq textes de la même seconde époque comment cette
réflexion philosophique nourrit les prises de position de Marx
sur une grande diversité de questions morales, sociétales,
anthropologiques, esthétiques, scientifiques, politiques.
On a fait place à des textes connus et attendus – des
Thèses sur Feuerbach à la Postface du Capital en passant par
de longs extraits de l’Introduction de 1857. Mais de plus
nombreuses pages seront nouvelles pour le lecteur non
spécialiste, voire pour le chercheur – plusieurs, dans les deux
dernières parties, sont pour la première fois traduites en
français.
*
Tous les textes ont été traduits ou retraduits par moi. Non
que n’existent, pour nombre d’œuvres, des traductions de
qualité. Mais, sauf rares exceptions, elles remontent aux
années 1980, voire bien au-delà. Or toute traduction vieillit,
non seulement parce que la langue bouge, mais surtout parce
que les lectures de l’œuvre se périment. On pourrait montrer
comment par exemple telle version de tel texte de Marx porte
des traces visibles, aujourd’hui mal acceptables, de ce qui fut
dans les années 1960-1970 sa lecture althussérienne. Est
aujourd’hui en formation une lecture à maints égards neuve de
Marx. Or à nouvelle lecture, nouvelle traduction : conjonction
obligée.
Par-delà les exigences générales de ce travail, le cahier
des charges que je me suis fixé tient en deux rubriques :
fidélité conceptuelle au contenu philosophique des textes aussi
rigoureuse que l’autorise le point où l’on est parvenu dans leur
intelligence – exigence cardinale, qui à elle seule impose un
nombre considérable d’innovations par rapport aux traductions
existantes, et pour que le lecteur puisse contrôler cet effort de
rigueur, j’indique souvent en note le mot traduit ; puis, de
façon subordonnée mais non moins impérieuse, qualité
littéraire aussi vive du moins qu’on en est capable, car Marx,
dont l’écriture parfois peut fâcheusement trahir le travail
nocturne, ne cesse jamais d’être écrivain de haute culture,
analyste et polémiste éclatant, âme de vive sensibilité – laisser
échapper cela, c’est le trahir.
Au fil des textes sont donnés en note les justificatifs
ponctuels des choix de traduction effectués. Mais il est
quelques questions si controversées, ou si méconnues, qu’elles
appellent ici une explication de principe.
1.
Le mot français aliénation recouvre tout un vocabulaire
marxien dont le sens a d’ailleurs évolué. Il y a les mots en
ausser (préposition, ausser veut dire hors de) : Entäusserung,
Veräusserung, ainsi que les verbes et participes
correspondants ; les mots en fremd (adjectif, fremd signifie
étranger), notamment le central Entfremdung, avec là aussi le
verbe et le participe correspondant, entfremdet, mais
également Fremdheit – ce vocabulaire de l’« étrangèreté »
consonant souvent avec des expressions comme fremde Arbeit
(travail d’autrui). Le cœur du problème de traduction est
constitué par le couple Entäusserung-Entfremdung. Comme
l’a montré Franck Fischbach dans sa présentation des
Manuscrits de 1844, Entäusserung ne renvoie plus chez Marx
à un processus positif de sortie objectivante de soi, comme
chez Hegel, mais au contraire à une perte, sens homologue au
« devenir étranger » que dit Entfremdung – terme à la
traduction duquel tend à être réservé aujourd’hui le mot
français aliénation. Choix qui m’apparaît justifié, et que je fais
ici de façon constante.
Quant à Entäusserung, en lisant les textes 12, 27, 62, 63
et 88 où figurent les occurrences du terme en ce volume, on
constatera qu’ou bien il y est utilisé par Marx pour redoubler
Entfremdung, ou il est mis en équivalence avec Veräusserung,
qui dit l’aliénation au sens marchand (aliéner un bien, c’est-à-
dire le céder). De façon générale, dans Le Capital et ses
brouillons, l’aliénation au fort sens catégoriel du terme c’est
spécifiquement Entfremdung, et si Entäusserung est en divers
cas son synonyme, c’est à partir d’une acception plus
« technique », celle du dessaisissement. Telle est la traduction
que je juge la plus appropriée, et qu’on rencontrera donc ici en
règle générale.
2.
Aufhebung, aufheben posent au traducteur un problème
classique. Dans la langue courante, le verbe aufheben a des
sens essentiellement négatifs : lever (la séance), abroger,
supprimer, mais il veut dire aussi mettre de côté, donc
conserver. Dans sa Logique, Hegel prend appui sur cette
dualité d’acceptions opposées pour faire de l’Aufhebung un
concept clef de sa dialectique : disant tout à la fois la
suppression et la conservation sur un plan plus élevé, il peut
être rendu par le mot français dépassement, ce qui est
aufgehoben étant à la fois dépassé (au sens de révolu) et passé
en une forme autre où sa contradiction se trouve levée.
Cependant bien des traducteurs, négligeant le terme de
dépassement pour des raisons peu claires, sacrifient cette
ambivalence essentielle de l’Aufhebung en la rendant de façon
exclusive les uns par suppression, d’autres par abolition.
L’étude de l’œuvre marxienne montre qu’il est en effet bien
des cas où Aufhebung n’admet de traduction que négative,
mais nombre d’autres aussi où une telle traduction déforme
gravement sa pensée, le donnant pour un adepte systématique
de l’élimination brusque, voire brutale, alors que, dans son âge
mûr, il valorise l’évolution graduelle et le dépassement
progressif, Aufhebung tendant à devenir synonyme
d’Auflösung, dissolution longue des contradictions. J’écarte
donc le principe de la traduction unique du mot – principe qui
méconnaît la complexité évolutive des concepts marxiens –
pour traduire selon les cas en termes négatifs (supprimer,
mettre fin…), ou dans le dialectiquement positif dépasser,
dépassement.
3.
J’ai noté dans l’Introduction la richesse du vocabulaire
marxien de la matérialité, que les traductions existantes
réduisent au trio matière-matériel-matérialisé, effaçant ainsi la
différence entre le matérialisme sommaire d’un Vogt et la
catégorisation complexe de Marx. La traduction des textes qui
suivent s’impose un respect scrupuleux de cette
catégorisation : matière, matériel renvoient en règle générale à
Materie, materiell, et chaque cas rare où l’on est contraint de
rendre ainsi Stoff, stofflich est indiqué en note ; Stoff, stofflich
sont rendus quant à eux par substance, substantiel, réalité
tangible, concrète, etc. Si Gegenstand (objet) ne fait pas
problème, il n’en va pas de même de l’adjectif gegenständlich,
du participe vergegenständlicht, équivalant dans certains cas à
objectif, objectivé, mais renvoyant plus souvent à l’activité
productrice d’objets, qui tient une place centrale dans l’analyse
marxienne. On recourt en ce cas à un néologisme de plus en
plus usité chez les philosophes – parce qu’il fait clairement
besoin – au point de n’en être déjà plus vraiment un : objectal
(gegenständlich), d’où aussi objectalisé (vergegenständlicht),
objectalisation (Vergegenständlichung), à quoi on ajoute en
cas de besoin subjectal, subjectalisé. Dans le même esprit on
risque parfois, pour rendre les fréquents sachlich et dinglich de
Marx, l’inédit mais transparent chosal.
Bien qu’il ne s’agisse pas là d’une catégorie
philosophique, notons encore que le mot Mehrwert est ici
rendu non par le traditionnel plus-value mais, suivant le choix
motivé de Jean-Pierre Lefebvre dans ses traductions des
Manuscrits de 1857-1858 et du livre I du Capital, par
survaleur – Marx lui-même, dans un passage en français du
Chapitre VI , avait eu recours au néologisme survalue 115 .
*
On présente chaque texte de Marx sous un titre indiquant
son objet, autant que possible l’objet philosophique qui y est
en jeu. On fait suivre ce titre de la date à laquelle le texte a été
écrit, puis de sa provenance dans les éditions allemande et
française. Pour ce qui est de l’édition allemande, quand le
texte est accessible dans la MEGA, c’est cette référence qui est
retenue ; dans le cas contraire, on renvoie aux Marx-Engels
Werke. Pour les textes de la première partie de L’Idéologie
allemande, on se réfère à la version aujourd’hui la plus fiable
qui figure dans le Marx-Engels Jahrbuch 2003 publié par
l’IMES. On prendra garde qu’en certains cas la référence à
l’édition allemande n’est pas donnée pour la raison que le
texte a été écrit par Marx en français – il en va ainsi
notamment de Misère de la philosophie. Bien que chacun des
cent textes de Marx soit ici donné en traduction originale, on
mentionne sa référence dans l’édition française de l’œuvre à
laquelle il appartient, pour faciliter le repérage dans son
contexte. On renvoie de préférence aux publications des
Éditions sociales, où sont accessibles en version intégrale
environ les deux tiers de l’œuvre de Marx et d’Engels. À
défaut, on renvoie à l’édition Rubel des Œuvres dans La
Pléiade, et ponctuellement à telle autre. Dans quelques cas
enfin, aucune traduction française n’existe à ma connaissance.
On a pour règle l’entier respect du texte. Cela signifie
d’abord qu’on ne s’est permis aucune coupure non
expressément signalée – ce qui ne va pas sans dire : dans un
passage de L’Idéologie allemande très sévère sur l’Allemagne,
Marx emploie le mot Scheisse (« merde ») en une phrase que
les Marx-Engels Werke sautent en silence (cf. texte 61) ; on
s’interdit bien entendu pareille pratique. Dans la grande
majorité des cas, les textes cités ici sont d’un seul tenant. On a
estimé parfois que l’éclipse provisoire de l’objet philosophique
motivant le choix d’un texte puis sa réapparition ultérieure
justifiaient la coupure : celle-ci est toujours indiquée alors par
des points entre crochets : […]. On a respecté les diverses
indications de Marx, par exemple ses soulignages (ici en
italiques), et le caractère même de brouillon que présentent
certains textes. Les mots et expressions en d’autres langues
que l’allemand, qui abondent, sont signalés par un astérisque
pour l’anglais (*), deux pour le français (**) ; les termes ou
passages en latin sont traduits en note, de même que ceux en
grec, pour lesquels on conserve dans le texte la graphie
d’origine.
Les notes infrapaginales de Marx sont reproduites en bas
de page dans une autre présentation que celles que j’introduis
moi-même, afin qu’elles soient d’immédiate lisibilité. Quant
aux notes introduites par moi, elles ont été réduites à un
minimum en nombre comme en longueur et s’abstiennent de
mêler l’interprétation personnelle aux éclaircissements factuels
qu’appellent les textes cités.
On trouvera en fin de volume deux Index : des noms de
personnes citées, puis des termes logico-philosophiques en
leur double version française et allemande.
115 On trouvera résumés les éléments du débat qui s’est développé depuis les années 1980 sur ce problème de traduction
dans une annexe de K. Marx, Manuscrits de 1863-1867 – Le Capital, livre I, Chapitre VI , Éditions sociales/GEME, 2010,
p. 263-270.
INDICATIONS
BIBLIOGRAPHIQUES
Les références des textes de Marx sont données de façon
simplifiée. On trouvera ici des indications complètes à ce
sujet.
Éditions allemandes
• MEGA (acronyme de Marx-Engels-Gesamtausgabe)116.
Les trente-six premiers volumes, parus entre 1972 et 1991, ont
été édités par Dietz Verlag, Berlin-Est. Les volumes
postérieurs à 1991, publiés sous la responsabilité de l’IMES,
ont été édités par Akademie Verlag, Berlin. Conformément à
l’usage, on indique pour chaque œuvre d’abord en chiffres
romains la section de la MEGA, puis en chiffres arabes le
numéro du volume dans la section (numéro parfois lui-même
sous-numéroté – ainsi les Manuscrits de 1857-1858, dits
Grundrisse, occupent deux sous-volumes numérotés II/1.1 et
II/1.2), enfin celui des pages dans le tome.
• MEW (abréviation de Marx-Engels Werke). Cette
édition en 43 tomes, parue dans les années 1960 chez Dietz
Verlag, Berlin, a été établie par l’Institut du marxisme-
léninisme sous la responsabilité du SED, parti alors au pouvoir
en République démocratique allemande. Pour les œuvres non
parues dans la MEGA, c’est l’édition de référence.
• Marx-Engels Jahrbuch 2003, publication de l’IMES,
Akademie Verlag GmbH, Berlin, 2004. Ce volume contient les
deux premières parties de L’Idéologie allemande (I.
Feuerbach ; II. Sankt Bruno [Saint Bruno]), selon un ordre des
fragments modifié sur la base des recherches les plus récentes,
préfigurant l’ordre qu’adoptera le volume I/5 de la MEGA à
paraître.
Éditions françaises
• Éditions sociales. Nombre d’œuvres de Marx n’ont paru
en version intégrale, voire paru tout court que chez cet éditeur,
telles L’Idéologie allemande ou les quatre livres du Capital. Il
en va de même pour la Correspondance, édition complète pour
la période 1837-1874 (12 volumes publiés de 1971 à 1989).
Héritières de ce fonds, les nouvelles Éditions sociales ont
entrepris de publier, en partenariat avec la MEGA, une grande
édition de Marx et d’Engels (GEME), édition chronologique
complète dans une traduction nouvelle. Le premier volume,
Critique du programme de Gotha, est paru en 2008, le
deuxième, Manuscrits de 1863-1867, Le Capital, livre I,
Chapitre VI , en 2010. Plusieurs autres sont en préparation. –
On donne ci-dessous la liste des volumes séparés auxquels il
sera fait référence. L’ensemble des œuvres de Marx et
d’Engels parues chez cet éditeur va devenir accessible dans
une version électronique.
• Édition de Maximilien Rubel, fondée sur le principe du
choix de textes et organisée de façon thématique : Économie
(deux volumes), Philosophie (un volume), Politique (deux
volumes), parue chez Gallimard dans la collection
« Bibliothèque de la Pléiade ». Pour divers articles ne figurant
pas au catalogue des Éditions sociales, on renvoie au tome III,
Philosophie, paru en 1982, ou au tome IV.1, Politique, paru en
1994. Les références à cette édition seront notées : La Pléiade,
t. III, ou t. IV.1.
Pour quelques textes, on renvoie le lecteur à d’autres
éditions présentant l’avantage soit de proposer le texte en
version bilingue (La Question juive), soit d’offrir une
traduction meilleure que d’autres (La Différence de la
philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure ;
Manuscrits économico-philosophiques de 1844).
Œuvres séparées
La Différence de la philosophie de la nature chez
Démocrite et Épicure [1841], trad. Jacques Ponnier, Ducros,
1970.
Critique du droit politique hégélien [1843] et
Introduction [1844], trad. Albert Baraquin, Éditions sociales,
1975.
La Question juive [1843], trad. Marianna Simon, éd.
bilingue, Aubier Montaigne, 1971.
Manuscrits économico-philosophiques de 1844, trad.
Franck Fischbach, Vrin, 2007.
La Sainte Famille [1845], trad. Erna Cogniot, Éditions
sociales, 1972.
L’Idéologie allemande [1845-1846] et Thèses sur
Feuerbach [1845], trad. Henri Auger, Gilbert Badia, Jean
Baudrillard et Renée Cartelle, Éditions sociales, 2e éd., 1976.
Misère de la philosophie [1847], Éditions sociales, 1972
(cette œuvre a été écrite en français par Marx).
Manifeste du parti communiste [1848], trad. Michèle
Kiintz, éd. bilingue, Éditions sociales, 1972.
La Nouvelle Gazette rhénane [1848-1849], trad. Lucienne
Netter, Éditions sociales, 3 vol., 1969-1972.
Manuscrits de 1857-1858 (Grundrisse), trad. Jean-Pierre
Lefebvre, Éditions sociales, 2011, réimpression en un volume
de l’édition de 1980 en deux volumes.
Contribution à la critique de l’économie politique [1859]
et Fragment de la version primitive [1858], trad. Maurice
Husson et Gilbert Badia, Éditions sociales, 1972.
Manuscrits de 1861-1863 (Cahiers I à V), trad. sous la
responsabilité de Jean-Pierre Lefebvre, Éditions sociales,
1979.
Théories sur la plus-value, dites aussi Livre IV du Capital
(Manuscrits de 1861-1863, cahiers VI à XV et XVIII), trad.
sous la responsabilité de Gilbert Badia, Éditions sociales, 3
vol., 1974, 1975 et 1976.
Chapitre VI («inédit») du livre premier du Capital
[1864], (Manuscrits de 1863-1867), trad. Laurent Prost,
Gérard Cornillet et Lucien Sève, Éditions sociales/GEME,
2010.
Le Capital, livre premier [1867], trad. Joseph Roy (1872-
1875), Éditions sociales, 3 vol., 1950.
Le Capital, livre premier, trad. Jean-Pierre Lefebvre
d’après la 4e éd. allemande [1890], Éditions sociales, 1 vol.,
1983 (cette édition a été reprise telle quelle, donc avec la
même pagination, par les PUF dans leur collection Quadrige,
1993). – N.B. : toutes les fois qu’on renvoie au Livre I du
Capital sans préciser le numéro du tome, c’est à cette édition
en un seul volume qu’on se réfère.
Les « Sentiers escarpés » de Karl Marx – le chapitre
premier du Capital, trad. P.-D. Dognin, Éditions du Cerf, t. 1,
1977.
Le Capital, livre II [1865-1867 pour la plus grande partie
du manuscrit de Marx, 1885 pour l’édition Engels], trad. Erna
Cogniot pour le tome premier, Mme C. Cohen-Solal et Gilbet
Badia pour le t. 2, Éditions sociales, 2 vol., 1953.
Le Capital, livre III [1864-1865 pour le manuscrit de
Marx, 1894 pour l’édition Engels], trad. Mme C. Cohen-Solal
et Gilbert Badia, Éditions sociales, 3 vol., 1957-1960.
La Guerre civile en France [1871], trad. Paul Meier et
Émile Bottigelli (1953), Éditions sociales, 2e éd., 1968.
Critique du programme de Gotha [1875], trad. Sonia
Dayan-Herzbrun, Éditions sociales/GEME, 2008.
Notes marginales sur le Traité d’économie politique
d’Adolph Wagner [1879], in Le Capital, édition au format de
poche en 3 vol., Éditions sociales, livre II, 1976, p. 459-484.
116 La MEGA est l’édition complète, historique et critique des écrits de Marx et d’Engels dans leur langue d’origine.
Une première MEGA, conçue dans les années 1920 à Moscou par David Riazanov, commença d’être éditée en 1927 ; douze
volumes parurent jusqu’en 1941. Dans une version plus ambitieuse, une deuxième MEGA, préparée par les soins des
Instituts du marxisme-léninisme de Moscou et de Berlin-Est, commença à paraître en 1972. Lors de la disparition des
régimes de la République démocratique allemande puis de l’Union soviétique, l’Institut international d’histoire sociale des
Pays-Bas, qui détenait la plus grande partie des manuscrits de Marx et d’Engels, et la Maison Karl Marx de Trèves, création
de la Fondation Friedrich Ebert, s’entendirent avec les instances éditrices de cette deuxième MEGA pour poursuivre et
mener à bien la tâche selon une conception désormais libre d’attaches partisanes. Dans cet esprit fut créée en 1990 à
Amsterdam la Fondation internationale Marx-Engels (IMES, Internationale Marx-Engels Stiftung) aux travaux de laquelle
participent l’Académie des sciences de Berlin-Brandebourg, les Archives d’État de Russie pour l’histoire sociale et
politique, et des chercheurs de divers pays, notamment du Japon. Ainsi a pu reprendre l’édition de cette MEGA qui,
achevée, comprendra 114 volumes (certains en plusieurs tomes), chacun comportant deux ouvrages, un de texte et un
d’Apparat (appareil critique). La MEGA est organisée en quatre sections : I : Œuvres, articles, brouillons, dans l’ordre
chronologique de leur rédaction ; II : Le Capital et travaux préparatoires ; III : Correspondance ; IV : Cahiers de lecture,
notes, gloses marginales. Au moment où cette note est écrite sont parus 51 volumes.
ÉCRITS
PHILOSOPHIQUES
I.
Marx en chemin vers
Marx
1.
Le sens de la déclinaison de
l’atome chez Épicure
(1841)
Differenz der demokritischen und epikureischen
Naturphilosophie, Zweiter Teil, Erstes Kapitel,
MEGA, I/1, p. 38-40.
Différence de la philosophie de la nature chez
Démocrite et Épicure, 2e partie, chap. premier,
Ducros, p. 246-250.
125 « Bestimmtheit ».
5.
Médiation et extrêmes
(1843)
Kritik des Hegelschen Staatsrechts, MEGA, I/2,
p. 97-99.
Critique du droit politique hégélien, Éditions
sociales, p. 145-146.
129 Peu auparavant (Critique du droit politique hégélien, Éditions sociales, p. 142), Marx a opposé à Hegel que là où il
cherche une médiation se trouve en réalité une « contradiction irréconciliable » (« unversönlicher Widerspruch »).
130 Hegel dit de la raison dialectique qu’elle est « la méthode propre de chaque Chose même » (La Science de la
logique, t. 2, Aubier, 1981, p. 371). La ressemblance des deux énoncés n’est cependant que formelle : pour Marx il s’agit de
ressaisir la logique spécifique de l’objet singulier ; pour Hegel, de faire à l’inverse qu’il soit « pénétré » par le mouvement
logique universel (ibid.).
7.
Émancipation religieuse,
émancipation politique
(1843)
Zur Judenfrage, MEW, t. 1, p. 356-358.
La Question juive, Aubier Montaigne, p. 79-83.
136 Dans ce texte, dont les « droits de l’homme » constituent un objet central, comme aussi dans les trois textes suivants,
intimement marqués par l’humanisme feuerbachien, on est conduit à rendre Mensch par « homme » et non, comme on s’en
fait une règle de principe, par « être humain » (la langue allemande permettant heureusement de distinguer l’homme en tant
qu’humain de l’un ou l’autre sexe [Mensch] et en tant qu’être de sexe masculin [Mann]).
137 Tous les mots soulignés dans cette citation le sont par Marx.
138 Je rajoute entre crochets des membres de phrase omis dans la citation de Rousseau que fait Marx.
139 J.-J. Rousseau, Du contrat social, livre II, chap. VII.
9.
Sur la religion
(1844)
Zur Kritik der Hegelschen Rechtsphilosophie –
Einleitung, MEGA, I/2, p. 170-171.
Critique du droit politique hégélien – Introduction,
Éditions sociales, p. 197-198.
142 Cette formule célèbre, souvent lue, compte non tenu de la phrase qui la précède, comme une violente charge
antireligieuse, est bien plutôt à mettre en rapport avec une note de l’ouvrage de Kant, La Religion dans les limites de la
raison, à laquelle elle fait implicitement référence : « L’idée de ceux qui à la fin de leur vie font appeler un ecclésiastique est
d’ordinaire de vouloir trouver en lui un consolateur ; non à cause des souffrances physiques qu’entraîne la dernière maladie,
comme la peur naturelle devant la mort (car la mort même qui met un terme à la maladie peut consoler), mais c’est à cause
des souffrances morales, je veux dire les reproches de la conscience. Or il faudrait à ce moment plutôt exciter et aiguiser
cette conscience afin de ne pas négliger ce qu’il y a encore de bien à faire ou de mal à détruire (réparer) dans ses suites
existantes […]. Mais au lieu de cela, donner pour ainsi dire de l’opium à la conscience, c’est une faute envers l’homme
comme envers ceux qui lui survivront ; et c’est totalement contraire à l’intention finale, pour laquelle on peut tenir comme
nécessaire une assistance de la conscience au terme de la vie » (E. Kant, Œuvres philosophiques, Gallimard-La Pléiade, t.
III, 1986, p. 97).
143 « Selbstentfremdung ».
10.
Réaliser la philosophie
(1844)
Zur Kritik der Hegelschen Rechtsphilosophie –
Einleitung, MEGA, I/2, p. 175-176.
Critique du droit politique hégélien – Introduction,
Éditions sociales, p. 203-205.
146 « Aufhebung ».
11.
Émancipation humaine et
prolétariat
(1844)
Zur Kritik der Hegelschen Rechtsphilosophie –
Einleitung, MEGA, I/2, p. 181-183.
Critique du droit politique hégélien – Introduction,
Éditions sociales, p. 211-212.
149 « Verwirklichung ».
150 « Entfremdung ».
151 « Entäusserung ».
13.
Communisme, homme et femme
(1844)
Ökonomisch-philosophische Manuskripte
(1844), MEGA, I/2, p. 387-389.
Manuscrits économico-philosophiques de 1844, Vrin,
p. 143-146.
154 « Gemeinwesen ».
155 « Selbstbetätigung ».
14.
Être et avoir
(1844)
Ökonomisch-philosophische Manuskripte
(1844), MEGA, I/2, p.392-393.
Manuscrits économico-philosophiques de 1844, Vrin,
p. 149-150.
158 « Mensch ».
159 « Wirksamkeit ».
160 « einseitig ».
161 Texte de Moses Hess, en 1844 ami très proche de Marx, avec qui il rompit par la suite.
15.
Matérialisme et communisme
(1845)
Die heilige Familie, MEW, t. 2, p. 138-139.
La Sainte Famille, Éditions sociales, p. 157-158.
169 « Allheit ».
170 « jede » (le tome 2 des Marx-Engels Werke donne ici par erreur – vérification faite en 1973 à ma demande par
l’Institut du marxisme-léninisme de Berlin sur l’édition originale de 1845 – « jeder »)
19.
Contradiction et monde réel
(1845)
Die heilige Familie, MEW, t. 2, p. 37-38.
La Sainte Famille, Éditions sociales, p. 46-48.
181 « Gegenteil ».
182 « La Critique critique » est le mouvement de pensée dont se réclamaient les frères Edgar et Bruno Bauer, et la cible
de la « critique de la Critique critique » qu’est La Sainte Famille.
183 « Not ».
184 Marx joue ici sur la parenté entre les mots Not (détresse) et Notwendigkeit (nécessité).
20.
[Thèses sur Feuerbach]
(1845)
Die deutsche Ideologie, MEW, t. 3, p. 5-7.
L’Idéologie allemande, Éditions sociales, p. 1-3.
1. ad Feuerbach 185
1
La principale lacune de tout matérialisme jusqu’ici (y
compris celui de Feuerbach) est que ce qui nous fait face186, la
réalité, le sensible n’est saisi que sous la forme de l’objet 187 ou
de l’intuition ; et non pas en tant qu’activité humaine sensible,
que pratique 188 ; pas de façon subjective. Aussi le côté actif a-
t-il été développé dans l’abstrait en opposition au matérialisme
par l’idéalisme – lequel ne connaît naturellement pas l’activité
réelle, pratique, comme telle. Feuerbach veut des objets
sensibles, réellement distincts des objets de pensée : mais il ne
saisit pas l’activité humaine elle-même comme activité
objective. Aussi dans L’Essence du christianisme ne
considère-t-il comme authentiquement humaine que l’attitude
théorique, alors que la pratique n’est saisie et fixée que dans sa
manifestation juive sordide. C’est pourquoi il ne comprend pas
l’importance de l’activité « révolutionnaire », « pratiquement-
critique ».
2
La question d’accorder ou non vérité objective à la
pensée humaine – n’est pas une question de théorie mais bien
une question pratique. C’est dans la pratique que l’homme
doit faire la preuve de la vérité, c’est-à-dire de la réalité et de
la puissance de sa pensée, la preuve qu’elle est de ce monde.
La querelle sur la réalité ou l’irréalité de la pensée – quand elle
est coupée de la pratique – est une question purement
scolastique.
3
La doctrine matérialiste de la transformation par les
circonstances189 et l’éducation oublie que les hommes
transforment les circonstances et que l’éducateur doit lui-
même être éduqué. C’est pourquoi il lui faut diviser la société
en deux parts – dont l’une s’élève au-dessus d’elle.
La coïncidence du changement des circonstances et de
l’activité humaine ou autotransformation ne peut être saisie et
rationnellement comprise qu’en tant que pratique
révolutionnaire 190.
4
Feuerbach part du fait de l’aliénation religieuse de soi, du
dédoublement du monde en un monde religieux et un monde
profane. Son travail consiste à résoudre le monde religieux en
sa base profane. Mais que la base profane se détache d’elle-
même pour se fixer dans les nuages en royaume autonome ne
s’explique que par le déchirement et l’intime contradiction de
cette base profane. C’est donc en elle-même que cette dernière
doit être comprise dans sa contradiction et révolutionnée
pratiquement. Ainsi, une fois découvert par exemple que la
famille terrestre est le secret de la sainte famille, c’est la
première même qu’il s’agit alors de ramener à rien en théorie
et en pratique.
5
Feuerbach, que ne satisfait pas la pensée abstraite, veut
l’intuition ; mais il ne saisit pas le sensible comme activité
sensible humaine de caractère pratique 191.
6
Feuerbach résout l’essence religieuse en l’essence
humaine. Mais l’essence humaine n’est pas une abstraction
inhérente à l’individu pris à part. Dans sa réalité, c’est
l’ensemble des rapports sociaux.
Feuerbach, qui n’entreprend pas la critique de cette
essence réelle, est par suite contraint :
1. de faire abstraction du cours historique et de fixer le
sentiment religieux comme un en-soi, en présupposant un
individu humain abstrait – isolé.
2. l’essence ne peut dès lors être saisie que comme
« genre », universalité interne, muette, lien naturel entre les
multiples individus.
7
C’est pourquoi Feuerbach ne voit pas que le « sentiment
religieux » est lui-même un produit social et que l’individu
abstrait qu’il analyse appartient à une forme sociale
déterminée.
8
Toute vie sociale est par essence pratique. Tous les
mystères qui portent la théorie au mysticisme trouvent leur
solution rationnelle dans la pratique humaine et la
compréhension de cette pratique.
9
Le plus haut point auquel parvient le matérialisme de
l’intuition, autrement dit le matérialisme qui ne saisit pas le
sensible comme activité pratique, c’est l’intuition des
individus pris à part et de la société civile-bourgeoise.
10
Le point de vue de l’ancien matérialisme est la société
civile-bourgeoise, le point de vue du nouveau est la société
humaine ou l’humanité sociale.
11
Les philosophes n’ont qu’interprété diversement le
monde, ce qui importe est de le transformer.
185 Ce texte célèbre, qu’Engels dans son Ludwig Feuerbach qualifie de « germe génial de la nouvelle conception du
monde », a été hâtivement griffonné dans un carnet par Marx vers avril 1845 en un moment de grande créativité théorique –
il n’avait pas encore vingt-sept ans.
196 « empirisch ».
197 « Verkehr », « commerce », ici au sens large d’« ensemble des échanges ».
198 « bedingt ».
199 « Verkehrs ».
200 Marx décompose ici le mot Bewusstsein (« conscience ») en ses deux éléments : das bewusste Sein (« l’être
conscient »).
201 une chambre noire (latin).
202 « Reflexe ».
203 « Sublimate ».
204 « Verkehr ».
205 « Existenzmedium ».
23.
Sortir d’un bond de la philosophie
(1846)
Die deutsche Ideologie, MEW, t. 3, p. 217-218.
L’Idéologie allemande, Éditions sociales, p. 233-234.
210 « Anschauung ».
211 « empirisch ».
214 Otto Wigand est l’éditeur de Leipzig chez qui Stirner publie fin 1844 L’Unique et sa propriété, que Marx appelle
emphatiquement « le Livre », et dont il reprend ici cette formule pour la retourner contre son auteur.
215 Entre guillemets parce que Stirner n’est que le pseudonyme de Johann Caspar Schmidt.
216 « Geschlechtsliebe ».
217 Autre désignation sarcastique de Max Stirner.
218 Chez Fourier, qui dans son ouvrage inachevé Des trois unités externes définit trente-six types de banqueroute, la
« banqueroute cochonne » est celle où le failli entraîne dans sa ruine femme et enfants.
24.
L’utilitarisme, apologie de l’ordre
existant
(1846)
Die deutsche Ideologie, MEW, t. 3, p. 394-399.
L’Idéologie allemande, Éditions sociales, p. 413-418.
235 Cf. Hegel, Principes de la philosophie du droit, éd. J.-F. Kervégan, PUF, 1998, § 44, p. 133.
236 Marx cite ici, et plus loin, l’Addition (Zusatz) au § 55, rédigée par Gans, et qui ne figure pas dans l’édition française.
Cf. Grundlinien der Philosophie des Rechts, in Hegel, Sämtliche Werke, éd. Georg Lasson, t. VI, Leipzig, 1930, p. 301
(c’est moi qui traduis).
29.
Lassalle et la dialectique comme
système à appliquer
(1858)
Brief an Engels, 1. Febr. 1858, MEGA, III/9,
p. 50-52.
Lettre à Engels, 1er février 1858, Correspondance,
Éditions sociales, t.V, p. 127-128.
239 Un placard d’imprimerie était une grande feuille destinée à être pliée trois fois en deux, ce qui donnait donc seize
pages imprimées.
240 La comtesse Sophie de Hatzfeldt. Marx la nomme ici « Mensch », mot qui, au neutre (das Mensch), signifie « la
garce ».
245 « Bestimmung ». La distinction hégélienne entre Bestimmung et Bestimmtheit perd peu à peu sa pertinence chez
Marx.
246 « den Schein ».
253 Le terme allemand est « Volksvorurteil ». On traduit ordinairement par « préjugé populaire », mais le mot « préjugé »
a une connotation péjorative qui ne répond pas au présent propos de Marx.
34.
Catégories logiques et « relations
pratiques »
(1868)
Brief an Engels, 25. März 1868, MEW, t. 32,
p. 51-52.
Lettre à Engels, 25 mars 1868, Correspondance,
Éditions sociales, t. IX, p. 193-194.
262 « Verkehr ».
35.
L’essence, c’est le rapport
générateur
(1865)
Das Kapital, Buch III, MEGA, II/15, p. 766-
767.
Le Capital, livre III, Éditions sociales, t. 3, p. 172.
280 « Doppelt-Setzen ».
281 Toute la phrase est en français dans le texte. Marx a écrit ici « économiste » pour « économique » et « aura » pour
« sera ».
282 Ce « etc. » ne recouvre en fait que le sixième et dernier rapport non indiqué par Marx : a/c.
283 Ce thème apparaît à plusieurs reprises au cours de développements précédents (cf. par exemple Manuscrits de 1857-
1858, op. cit., p. 108 et 181, ou t. 1, p. 86 et 159), mais sans y faire encore l’objet d’une analyse comme dans le texte qu’on
vient de lire. On le retrouve aussi à maintes reprises dans Le Capital, par exemple dans le texte suivant.
43
L’universel comme réalité
singulière
(1867)
Das Kapital, Buch I, Erste Auflage, MEGA,
II/5, p. 37.
Le Capital, livre premier, 1re édition284, Éditions du
Cerf, t. 1, p. 72-75.
286 Dans l’Addition au § 24 de sa « Petite logique » (Encyclopédie des sciences philosophiques – I. La Science de la
logique, trad. B. Bourgeois, Vrin, Paris, 1970), Hegel, développant l’idée selon laquelle l’universel « ne saurait exister
extérieurement comme [un] universel ; le genre comme tel ne se laisse pas percevoir […]. L’universel, on ne l’entend et on
ne le voit donc pas, mais il n’est que pour l’esprit » (p. 473), prend pour exemple l’animal : « On ne peut montrer l’animal
comme tel, mais toujours seulement un animal déterminé. L’animal n’existe pas, mais il est la nature universelle des
animaux singuliers » (p. 475). Marx a manifestement ce passage en tête dans ce développement d’orientation contraire
montrant qu’en un sens déterminé l’universel vient à exister comme une réalité singulière.
287 Ce texte ne figure que dans la première édition allemande du Capital, dont l’ouvrage de P.-D. Dognin donne à lire le
chapitre premier.
44.
Marchandise et matérialité
(1862)
Theorien über den Mehrwert, MEGA, II/3.2,
p. 456-458.
Théorie sur la plus-value, Éditions sociales, t. 1,
p. 184-186.
290 « Materiatur ».
291 « eingebildete ».
292 « Rohmaterial ».
293 C’est-à-dire à la façon « écossaise » de Smith.
294 « vergegenständlichte ».
295 Dans la suite, Marx fera une critique radicale de ce concept objectiviste du travail productif appliqué à l’économie
capitaliste. Dans le monde du capital, n’est tenu pour productif, montre-t-il, que le travail producteur de survaleur.
300 « Stoff ».
301 « materielle ».
302 « dinglichem ».
303 « des Stoffliches ».
304 « Stoffs ».
305 Ce « il » renvoie au travail.
306 « Gegenständlichkeit ».
307 « gestaltende ».
46.
La forme-fétiche de la
marchandise
(1867)
Das Kapital, Buch I, MEGA, II/10, p. 70-72.
Le Capital, livre premier, Éditions sociales, p. 81-84.
319 « Versachlichung der Person ». Le terme « réification » étant peu séparable de la lecture de Marx par le premier
Lukács (Histoire et conscience de classe, 1923) et de ses aspects problématiques, je lui préfère celui, non connoté, de
« chosification ».
320 « fremd und sachlich ».
321 « kapitalisiert ».
322 Chimiste et économiste anglais (1778-1857).
50.
Subsomption formelle,
subsomption réelle
(1864)
Manuskripte 1863-1867, Das Kapital, Erstes
Buch, Sechstes Kapitel, MEGA, II/4.1, p. 91-96.
Manuscrits de 1863-1867, Le Capital, livre premier,
Chapitre VI , Éditions sociales/GEME, p. 179-188.
338 Roi de Phrygie, au VIe siècle av. J.-C., à qui, selon la légende, Dionysos avait donné le pouvoir de changer en or tout
ce qu’il touchait.
341 « Geld ».
342 « als vollendeter Tauschwert ».
55.
Puissance du médiateur
(1858)
Ökonomische Manuskripte 1857-58, MEGA,
II/1.1, p. 246-247.
Manuscrits de 1857-1858, Éditions sociales, p. 292-
294, ou t. 1, p. 270-271.
345 « Gegensätze ».
346 « Einseitig ».
347 « Produzent ».
348 « stoffliche ».
357 « Grund ».
358 « Grundlage ».
359 « Extra-Überweltliche ».
360 Bruno Bauer.
59.
L’illusion de la volonté et du droit
(1846)
Die deutsche Ideologie, MEW, t. 3, p. 311-313.
L’Idéologie allemande, Éditions sociales, p. 326-328.
363 Mot de Méphistophélès dans le Faust de Goethe, Cabinet de travail : « Lois et coutumes se transmettent par
hérédité comme une maladie éternelle. »
364 Sobriquet renvoyant à Marx Stirner.
369 « naturwüchsig ».
370 « Praxis ».
371 « Praxis ».
372 Cette dernière phrase est sautée sans commentaire dans MEW, t. 3, p. 32.
373 « aufgehoben ».
61.
L’aliénation dans L’Idéologie
allemande
(1846)
Die deutsche Ideologie, Marx-Engels Jahrbuch
2003, p. 20-22.
L’Idéologie allemande, Éditions sociales, p. 31-33.
376 « Gewalt ».
377 « Entfremdung ».
378 « aufgehoben ».
379 Au chapitre III de l’ouvrage intitulé « Saint Max » – où Stirner est couramment appelé « saint Sancho » –, on lit le
passage suivant : « Nous venons de donner la formule logique par quoi saint Sancho représente n’importe quel objet ou
rapport comme l’Étranger au Moi, l’aliénation du Moi ; d’un autre côté saint Sancho peut aussi bien, nous le verrons,
représenter n’importe quel objet ou rapport comme créé par le Moi et lui appartenant. Sans parler pour l’instant de
l’arbitraire avec lequel il représente n’importe quel rapport comme un rapport d’aliénation ou non (puisque tout va dans les
équations ci-dessus), nous voyons déjà ici qu’il ne s’agit pour lui de rien d’autre que de faire trouver au bout du compte
aliénés (pour conserver provisoirement cette expression philosophique) tous les rapports effectifs aussi bien que les
individus effectifs, de les convertir en cette formule complètement abstraite : l’aliénation ; au lieu de prendre à tâche de
représenter les individus effectifs dans leur aliénation effective et les conditions empiriques de cette aliénation, la même
chose se passe : en lieu et place du développement des rapports purement empiriques est posée la simple idée de
l’aliénation, de l‘ étranger, du sacré. La substitution de la catégorie d’aliénation (encore une détermination-de-réflexion,
susceptible d’être entendue comme opposition, différence, non-identité et ainsi de suite) trouve ici son ultime et suprême
expression, dans le fait que “l’Étranger” est converti dans “le Sacré ”, l’aliénation dans le rapport de Moi à n’importe quelle
chose prise comme le Sacré » (p. 277 ; MEW, t. 3, p. 262-263. Tout au long de ce passage, Marx emploie le mot
Entfremdung).
Comme on voit, en 1846 Marx tout à la fois invalide l’aliénation en tant que formule philosophante et la valide en tant
que réalité sociale effective exigeant une analyse concrète.
380 « aufhebt ».
381 En l’état des informations publiées sur le manuscrit de L’Idéologie allemande, on ne peut dire avec certitude si ce
dernier paragraphe doit être placé après celui qui porte sur l’aliénation, pratique générale jusqu’ici, ou avant, comme c’est le
cas dans le Marx-Engels Jahrbuh 2003.
62.
L’aliénation dans les Grundrisse
(1)
(1857)
Ökonomische Manuskripte 1857-58, MEGA,
II/1.1, p. 126.
Manuscrits de 1857-1858, Éditions sociales, p. 157,
ou t. 1, p.135.
384 « entäussert ».
385 « fremde ».
63.
L’aliénation dans les Grundrisse
(2)
(1858)
Ökonomische Manuskripte 1857-58, MEGA,
II/1.2, p. 697-698.
Manuscrits de 1857-1858, Éditions sociales, p. 790-
792, ou t. 2, p. 322-323.
390 « Vermögen ».
391 « Entäusserung ».
392 « aufzuheben ».
393 « Entfremdung ».
394 « Aufhebung ».
395 sous l’aspect de la distribution (latin).
400 « gegensätzliche ».
65.
L’aliénation dans Le Capital
(Chapitre VI )
(1864)
Manuskripte 1863-1867, Das Kapital, Erstes
Buch, Sechstes Kapitel, MEGA, II/4.1, p. 64-65.
Manuscrits de 1863-1867, Le Capital, livre premier,
Chapitre VI , Éditions sociales/GEME, p. 131-133.
403 « Entfremdungsprozess ».
66.
L’aliénation dans Le Capital (livre
premier)
(1867)
Das Kapital, Buch I, MEGA, II/10, p. 510-511.
Le Capital, livre premier, Éditions sociales, p. 640-
641
406 « entfremdet ».
67.
Ce qui distingue le travail humain
(1867)
Das Kapital, Buch I, MEGA, II/10, p. 162-165.
Le Capital, livre premier, Éditions sociales, p. 199-
203.
409 « Baumeister ».
410 « Unruhe », à quoi s’oppose « ruhende » (« en repos ») dans la suite de la phrase.
68.
Le travail comme pauvreté et
comme richesse
(1861)
Manuskript 1861-1863, MEGA, II/3.1, p. 34-36.
Manuscrits de 1861-1863, Éditions sociales, p. 45-
47.
418 « Potenzen ».
419 « in ihr Gegenteil umschlagen ».
72.
Le temps libre
(1862)
Manuskript 1861-1863, MEGA, II/3.1, p. 167-
169.
Manuscrit de 1861-1863, Éditions sociales, p. 195-
196.
422 Allusion au poème de Schiller, Die Götter Griechenlands [Les Dieux de la Grèce].
75.
Le futur n’est déductible
que de la lutte présente
(1881)
Brief an F. D. Nieuwenhuis, 22. Februar 1881,
MEW, t. 35, p. 160-161. [Lettre à F. D. Nieuwenhuis
du 22 février 1881]
429 Référence à L’Unique et sa propriété de Stirner, paru chez l’éditeur Otto Wigand.
78.
Engels : économie et morale
(1884)
F. Engels, Vorwort zu ersten deutschen Ausgabe
von « das Elend der Philosophie », MEW, t. 21,
p. 178.
re
F. Engels, Préface à la 1 éd. allemande de Misère
de la philosophie, in K. Marx, Misère de la
philosophie, Éditions sociales, p. 29.
(1853)
« Capital punishment », MEGA, I/12, p. 24-27.
« La peine de mort », La Pléiade, t. IV.1, p. 700-703.
Londres, vendredi 28 janvier 1853.
Dans les divers cas cités par The Times pour illustrer cette
remarque, il y a entre autres celui d’un aliéné de Sheffield qui,
après avoir parlé avec d’autres aliénés de l’exécution de
Barbour, mit fin à ses jours en se pendant. Un autre cas est
celui d’un garçon de quatorze ans qui s’est lui aussi pendu.
Un homme sensé aurait du mal à deviner en faveur de
quelle théorie sont énumérés ces faits : rien de moins que
l’apologie sans détour du bourreau en même temps que le
panégyrique de la peine de mort comme ultima ratio 441 de la
société. Voilà ce qui figure dans un article vedette du « journal
vedette ».
The Morning Advertiser, dans une très acerbe mais juste
critique de cette prédilection pour la pendaison et de cette
logique sanguinaire du Times, fournit les intéressantes données
suivantes portant sur 43 jours de l’année 1849 :
Exécution
Meurtres et suicides :
de :
Millan 20 mars
M. G. Newton 22 mars
Pulley 26 mars
Smith 27 mars
Howe 31 mars
W. Bailey 8 avril
Landick 9 avril
Yardley 14 avril
J. Griffiths 18 avril
J. Rush 21 avril
Moins de 21 ans 19 19
De 21 à 30 ans 44 35
De 30 à 40 ans 23 23
Plus de 40 ans 14 23
Cher Lassalle,
Tu allais avoir réponse à ta lettre par retour du courrier.
Cependant, j’ai trouvé approprié – pour formuler un avis qui ne
soit pas le mien propre, mais étant donné que tres faciunt
collegium 444 – de mettre au courant de l’affaire* Engels et
Lupus445 à Manchester et de faire appel à leur compétence. Dès
lors que leurs vues et les miennes concordent en tous points446, tu
peux considérer ce qui suit comme notre opinion commune.
1. Dans l’optique du duel. Il est clair comme le jour que ces
deux messieurs, intendant militaire et assesseur, en t’agressant de
vulgaire façon dans la rue se sont entièrement placés sur le terrain
de la bastonnade et que le seul duel qui pourrait être admis avec
ce genre de gars a eu lieu déjà dans la bagarre même. Quand deux
types en guettent un troisième et lui tombent dessus à tous les
deux, alors nous ne pensons pas qu’il y ait un code de duel au
monde qui autorise à se battre encore en duel avec de telles
canailles. Si M. F[abrice] voulait à toute force provoquer un duel
en jouant de la cravache, il fallait alors que M. B[ormann] assiste
à la chose de manière purement passive en tant que témoin, ou
bien sa présence était tout à fait de trop. Mais quand il y a attaque
simultanée à deux contre un et qu’en plus l’un des deux opère
dans le dos de l’attaqué – par-derrière* –, alors on a affaire à des
voyous, par qui preuve a été faite qu’avec eux ne peut avoir lieu
un duel loyal*, une honnête explication.
2. Principe du duel. Nous ne croyons pas, pour parler de
façon générale, qu’une affaire aussi relative qu’un duel soit à
ranger sous la catégorie du bon ou du mauvais. Le duel en soi
n’est pas fondé en raison, cela ne souffre aucun doute. Ni
davantage qu’il soit un vestige d’un âge révolu de la culture. En
même temps, l’unilatéralité de la société bourgeoise porte à ce
que, s’opposant à elle, certaines formes féodales d’affirmation de
l’individualité conservent leur droit. La preuve la plus frappante
en est que le duel a droit de cité aux États-Unis d’Amérique. Les
individus peuvent en arriver à se heurter de si intolérable façon
que le duel leur apparaisse comme l’unique solution. Mais pareille
tension meurtrière n’est en fait* pas possible envers une personne
qui nous est indifférente, tel un intendant militaire, un assesseur
ou un lieutenant. Il y faut une relation personnelle d’importance.
Sinon le duel est pure farce. C’est une farce à chaque fois qu’il a
lieu par convenance à l’égard de ce qu’on dit être l’« Opinion
publique ».
3. Aussi faisons-nous dépendre le duel uniquement des
circonstances, de sorte qu’on peut y recourir comme à un
exceptionnel pis-aller dans d’exceptionnelles circonstances. Mais
dans le cas* présent toutes les circonstances parlent résolument
contre, quand bien même l’agression dans la rue ne l’aurait pas
mis complètement hors de question*.
4. La circonstance première et décisive est que non
seulement tu es par principe contre tout recours au duel, mais
encore as-tu proclamé ce principe, qui plus est en présence de ce
F[abrice]. Tu te ridiculiserais donc si maintenant tu allais te battre
quand même en duel par crainte de l’« Opinion publique ».
5. Dans le cas présent le duel n’aurait vraiment d’autre sens
que de se plier à une formalité conventionnelle en honneur dans
certaines castes privilégiées. Notre parti se doit de faire
résolument front contre ces cérémoniaux de caste et de rejeter
l’arrogante exigence de s’y soumettre en poussant à l’extrême le
cynisme de la dérision. La situation actuelle a vraiment trop
d’importance pour qu’on se laisse maintenant aller à de tels
enfantillages, et ce serait pur enfantillage que de se battre en duel
avec M. F[abrice] parce qu’il est « Intendant militaire » et fait
partie de la clique attachée au duel, alors que par exemple tu
traînerais tout simplement devant les tribunaux, sans que ton
« honneur » en souffre, un tailleur ou un cordonnier qui
t’assaillerait dans la rue. Dans le cas présent, tu ne te battrais pas
en duel avec F[abrice], individu qui t’est indifférent, mais avec
l’« Intendant militaire » – opération qui serait absurde. De façon
générale, l’exigence de ces types que des conflits avec eux se
règlent par voie de duel en tant que privilège qui leur reviendrait –
et tous les duels à la mode* relèvent de cette optique –, cette
exigence doit absolument être traitée comme risible. Y faire droit
serait carrément contre-révolutionnaire.
Je t’ai fait part de notre avis in nuce 447. Cela nous intéresse
d’apprendre de toi le cours ultérieur de l’affaire448.
Ton K.M.
446 Consulté par Marx, Engels lui avait répondu à propos du duel dans sa lettre du 9 juin 1858, dont Marx reprend ici
plusieurs passages de façon littérale (cf. K. Marx, F. Engels, Correspondance, op. cit., t. V, p. 195-196). – Comme nombre
d’étudiants allemands, Marx s’était lui-même battu en duel à dix-huit ans (cf. H. Lefebvre, La Pensée de Marx, Bordas,
1947, p. 61). On comprend d’autant mieux le sérieux de sa réponse fermement dissuasive à Lassalle.
447 quant à l’essentiel (latin).
448 Cette lettre ne suffit pas à modifier le jugement de Lassalle sur la pratique du duel : six ans plus tard, en 1864, à
trente-neuf ans, il fut tué en duel par un noble moldo-valaque avec qui il avait eu une altercation à propos de Helene von
Dönniges.
85.
La productivité du crime
(1862)
Theorien über den Mehrwert, MEGA, II/3.1,
p. 280-284.
Théories sur la plus-value, Éditions sociales, t. 1,
p. 452-454.
458 « Gier ».
459 « Gemeinwesen ». Marx joue ici de la possibilité d’entendre le mot en son sens littéral de « commune essence ».
88.
« Tout est achetable »
(1858)
Ökonomische Manuskripte 1857-58, MEGA,
II/1.2, p. 704.
Manuscrits de 1857-1858, Éditions sociales, p. 799-
800, ou t. 2, p. 331-332.
477 « Mittelglied ».
478 « Verkehrs ».
479 « Beziehungen ».
93.
Sur Darwin
(1860-1862)
Brief an F. Engels, 19. Dezember 1860, MEW, t.
30, p. 131.
Lettre à F. Engels, 19 décembre 1860,
Correspondance, t. VI, p. 248.
489 Dans l’introduction de son roman historique sur les hussites, Jean Ziska (1843).
490 Ce texte, comme tout l’ouvrage dont il constitue la conclusion, a été écrit par Marx en français.
97.
Les deux révolutions de 1848
(1848)
Neue Rheinische Zeitung, Nr von 29 Juni 1848,
MEW, t. 5, p. 133-137.
La Nouvelle Gazette rhénane, édition du 29 juin
1848, Éditions sociales, t. 1, p. 180-185.
Flammarion
Table
ÉCRITS PHILOSOPHIQUES
INTRODUCTION
AVERTISSEMENT
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
ÉCRITS PHILOSOPHIQUES
I. Marx en chemin vers Marx
1. Le sens de la déclinaison de l’atome chez Épicure
2. La philosophie ne campe pas hors du monde
3. Sur le divorce
4. Démocratie
5. Médiation et extrêmes
6. Qu’est-ce qu’une conception critique ?
7. Émancipation religieuse, émancipation politique
8. Des droits de l’homme à l’émancipation humaine réelle
9. Sur la religion
10. Réaliser la philosophie
11. Émancipation humaine et prolétariat
12. Le travail aliéné
13. Communisme, homme et femme
14. Être et avoir
15. Matérialisme et communisme
II. Sortir de la philosophie
16. Une philosophie à condamner
17. Sur la Phénoménologie hégélienne
18. Le mystère de la construction spéculative
19. Contradiction et monde réel
20. [Thèses sur Feuerbach]
21. Les illusions de la philosophie allemande
22. Remettre le philosophique sur les pieds
23. Sortir d’un bond de la philosophie
24. L’utilitarisme, apologie de l’ordre existant
25. Matérialisme
26. Métaphysique de l’économie politique
27. Socialisme « vrai » et philosophie
28. Hegel et la naïveté du concept spéculatif
29. Lassalle et la dialectique comme système à appliquer
30. Une « manière idéaliste » à corriger
III. Le philosophique en travail
31. Deux méthodes dialectiques opposées
32. Historicité des concepts
33. Aristote, la valeur et l’esclavagisme
34. Catégories logiques et « relations pratiques »
35. L’essence, c’est le rapport générateur
36. L’essence travestie dans le phénomène
37. Loi, essence et phénomène
38. Le concret et l’abstrait
39. Misère des généralités
40. Mauvaise abstraction : « l’homme » de Malthus
41. Mauvaise abstraction : « l’homme » d’Adolph Wagner
42. L’universel comme particulier
43. L’universel comme réalité singulière
44. Marchandise et matérialité
45. Substance et formes
46. La forme-fétiche de la marchandise
47. Autonomie de la forme
48. Logique de la transformation sociale
49. Qu’est-ce qu’un rapport social ?
50. Subsomption formelle, subsomption réelle
51. L’antérieur et l’ultérieur
52. Procès
53. Identité et différence de contraires : production, consommation
54. Un concentré de contradictions : l’argent
55. Puissance du médiateur
56. Quand le serviteur se pose en maître
57. Possibilité formelle et réelle
58. La base de l’histoire
59. L’illusion de la volonté et du droit
60. Conscience, langage, division du travail
61. L’aliénation dans L’Idéologie allemande
62. L’aliénation dans les Grundrisse (1)
63. L’aliénation dans les Grundrisse (2)
64. L’aliénation dans les Théories sur la plus-value
65. L’aliénation dans Le Capital (Chapitre vi)
66. L’aliénation dans Le Capital (livre premier)
67. Ce qui distingue le travail humain
68. Le travail comme pauvreté et comme richesse
69. Le travail ne sera jamais pur amusement
70. Liberté et contingence
71. Liberté, égalité, propriété
72. Le temps libre
73. Du règne de la nécessité à celui de la liberté
74. Le développement humain comme fin en soi
75. Le futur n’est déductible que de la lutte présente
IV. Une pensée philosophiquement instruite
76. Bonne volonté kantienne et retard allemand
77. Les communistes ne prêchent pas de morale
78. Engels : économie et morale
79. « Abolir la propriété » ?
80. Vie politique et moralité
81. La famille
82. Sur la théorie pénale de Hegel
83. Contre la peine de mort
84. La dérision du duel
85. La productivité du crime
86. Quand le droit de propriété se renverse en son contraire
87. De l’argent comme drogue
88. « Tout est achetable »
89. Individu naturel, individu historique
90. Corps organique, corps inorganique
91. Autrui comme forme phénoménale du genre humain
92. Productivité, temps libre et développement des individualités
93. Sur Darwin
94. Talent individuel et monde social
95. L’art grec
96. « Le combat ou la mort »
97. Les deux révolutions de 1848
98. Révolution violente et révolution pacifique
99. Nous vivons le temps des contradictions
100. « À chacun selon ses besoins »
INDEX DES PERSONNES CITÉES
INDEX DES TERMES LOGICO-PHILOSOPHIQUES