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MINISTERE DE LA SANTE
DIVISION DE LA FORMATION
ISPITS ERRACHIDIA
ANNEXE OUARZAZATE
Ouarzazate
Année universitaire 2019/2020
TABLE DES MATIERES
PRESENTATION DU COURS 3
DESEQUILIBRE HYDROELECTROLYTIQUE 7
DESEQUILIBRE ACIDO-BASIQUE 18
DESEQUILIBRE NUTRITIONNEL 21
LES DETRESSES VITALES 25
L’OXYGENOTHERAPIE 36
LA TECHNIQUE DE L’INTUBATION 38
L’ASPIRATION TRACHEALE ET L’ASPIRATION GASTRIQUE 40
L’ABORD VEINEUX PERIPHERIQUE 42
L’ABORD VEINEUX CENTRAL 43
ALIMENTATION ENTERALE (NUTRIPOMPE) 45
LA SERINGUE AUTO POUSSEUSE (SAP) 48
BILAN DES ENTREES/SORTIES 49
L’ORGANISATION DES SECOURS PUBLICS AU MAROC 50
CONDUITE GENERALE EN FACE D’UN ACCIDENTE 53
LA NOYADE 57
L’ELECTRISATION 59
LES BRULURES 61
LES MORSURES ET PIQURES VENIMEUSES 63
LES INTOXICATIONS 68
LES GESTES D’URGENCES 74
CONDUITE A TENIR FACE A L’HEMORRAGIE 75
LA LIBERATION DES VOIES AERIENNES 78
LA VENTILATION ARTIFICIELLE ELEMENTAIRE 83
REANIMATION CARDIAQUE 85
IMMOBILISATION DES FRACTURES 89
LES TECHNIQUES DE RAMASSAGE ET BRANCARDAGE DES BLESSES 93
LE CONTENU ET L’UTILISATION DE LA TROUSSE DE SECOURS 96
LE PLAN D’EVACUATION DES BLESSES SELON LA GRAVITE DES CAS 97
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 98
2
PRESENTATION DU COURS
Description du cours
Il s’agit d’un module obligatoire de 50h. Il sera disposé en 18 séances de cours théoriques
de 2 heures, à raison de 3 à 4 séances par semaine, en plus de 2h de travaux dirigés et de
8h de travaux pratiques. Ce cours permettra aux étudiants de reconnaitre et de pratiquer
les gestes de secourisme et de réanimation en urgence devant un blessé en dehors ou au
niveau des formations de santé.
Objectifs du module
Développer les compétences des étudiants pour dispenser soins infirmiers sécuritaires et de
qualité dans un contexte de service d'urgence et de réanimation des personnes de tous âges et
de leur famille ;
Approfondir des notions en sciences infirmières pour l'exercice d'un raisonnement clinique
infirmier et des interventions infirmières adéquates en tenant compte des dimensions éthiques
et professionnelles ;
Evaluer la situation de santé des personnes et des familles dans une perspective de priorisation
des soins ;
Elaborer un plan thérapeutique infirmier adapté aux différentes situations cliniques et d'en
assurer le suivi ;
Prodiguer des soins adaptés aux diverses situations cliniques ;
Promouvoir l'adaptation de la personne et de sa famille aux situations de santé auxquelles elles
sont confrontées ;
Assurer une continuité des soins et des services intra et interdisciplinaires ;
Améliorer les capacités personnelles à composer avec la réalité inhérente aux soins d'urgence
et de réanimation.
3
Plan du contenu du cours
Unités Sous-unités
Le déséquilibre hydroélectrolytique - acido-basique - nutritionnel.
Les détresses vitales (cardiovasculaire - respiratoire -neurologique).
L’oxygénothérapie - La technique de l’intubation
1
LA REANIMATION L’aspiration trachéale - L’aspiration gastrique
ET SOINS
Les abords veineux
L’alimentation entérale (la nutripompe)
La seringue auto-pousseuse (SAP)
Le bilan des Entrées/Sorties
L’organisation des secours publics au Maroc
La conduite générale en face d’un accidenté
La noyade
L’électrisation
Les brulures
LES SOINS Les morsures et piqures venimeuses
2 D’URGENCES Les intoxications
Les gestes d’urgence
Le ramassage et brancardage des blessés
La trousse de secours
Le plan d’évacuation des blessés
N° de
Titre de la séance Contenu
séance
LA REANIMATION ET SOINS
- Introduction au déséquilibre Définitions – Rappel physiologique sur les mouvements de l’eau dans
2
hydroélectrolytique. l’organisme.
Définition – Causes - Signes cliniques – Physiopathologie – Evolution -
3 -Déséquilibre hydroélectrolytique.
Conduite à tenir.
-Déséquilibre acido-basique. Définition – Causes - Signes cliniques – Physiopathologie – Evolution -
4
-Déséquilibre nutritionnel. Conduite à tenir
-Détresse respiratoire Définition – Causes - Signes cliniques – Physiopathologie – Evolution -
5
-Détresse neurologique Conduite à tenir
-Détresse cardiovasculaire (Etat de choc Définition – Causes - Signes cliniques – Physiopathologie – Evolution -
6
– arrêt circulatoire) Conduite à tenir
-L’oxygénothérapie Définition – préparation du matériel – déroulement de la technique –
7
-La technique de l’intubation surveillance.
-L’aspiration trachéale et gastrique Définition – préparation du matériel – déroulement de la technique –
8
-Les abords veineux surveillance
4
-L’alimentation entérale Définition – préparation du matériel – déroulement de la technique –
9
-La seringue auto-pulseuse (SAP) surveillance
-Calcul des dilutions
TD (Préparation d’une SAP) -Calcul du débit d’une SAP
10
TD (Bilan des E/S) -Calcul du bilan des E/S pour un patient en réanimation
-Evaluation du bilan des E/S
-Ramassage et brancardage des blessés -Les techniques de ramassage et brancardage des blessés.
19 -La trousse de secours -Le contenu et l’utilisation de la trousse de secours.
-Plan d’évacuation des blessés -Le plan d’évacuation des blessés selon la gravité des cas.
TP (Libération des voies aériennes - -Libération des voies aériennes sur mannequin.
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Massage cardiaque externe) -MCE sur mannequin.
5
Aspects réglementaires et disciplinaires :
En termes de discipline, les étudiants ainsi que l’enseignant sont appelés à adopter un
comportement sain et responsable durant les séances :
L’enseignant s’engage :
La ponctualité.
La disponibilité (de 15h à 16h30, salle des enseignants).
Être impartial.
L’apprenant doit :
Engagement (participation active au cours – prise de notes).
Eviter les retards (retranchement de points en cas de cumul de retards).
Respect des collègues.
Evaluation des apprentissages
Les modalités d’évaluation en relation avec cette sous-unité sont divisées sur trois
éléments :
l’évaluation diagnostique au début du cours pour évaluer les connaissances préalables des
étudiants grâce à des exercices préliminaires. En même temps, un rappel est réalisé avant
chaque séance sous forme des questions/réponses en relation avec les séances déjà
réalisées.
L’évaluation formative est concrétisée par des questions/réponses en classe et des
synthèses de fin de séance par les étudiants.
L’évaluation sommative se base en premier lieu sur des travaux individuels et travaux
pratiques qui vont constituer 25% de la note. En second lieu, un examen écrit de fin de
cours qui va constituer 75% de la note finale.
Pour récapituler, le tableau ci-dessous présente les deux outils prévus pour l’évaluation
sommative.
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DESEQUILIBRE HYDROELECTROLYTIQUE
DEFINITIONS DES CONCEPTS
Solution est un mélange résultant de la dissolution d'un ou plusieurs soluté(s) (espèce
chimique dissoute) dans un solvant. Les molécules ou les ions du soluté sont alors
solubilisés et dispersés dans le solvant.
Soluté corps chimique dissous dans un liquide ou un solvant (ex: électrolyte ou
glucose).
Electrolyte est une substance conductrice lorsqu’elle est dissoute en solution. Elle se
décompose en ions positifs (cations) et ions négatifs (anions) (ex: NaCl)
Solvant est une substance liquide qui a la propriété de dissoudre d’autres substances
sans les modifier chimiquement et sans lui-même se modifier (ex: eau)
Mole : la mole est une unité de comptage au même titre que la centaine, la vingtaine ou la
douzaine, sauf que cette unité de comptage est immense. C’est la quantité de matière d'un
système contenant autant d'entités élémentaires qu'il y a d'atomes dans 12 grammes de
carbone 12.
1mole=6,02214040×1023 atomes. Ce nombre est appelé nombre d'Avogadro.
Osmose : Transfert d'eau d'une solution diluée (hypotonique) vers une solution
concentrée (hypertonique) au travers d'une membrane semi-perméable (perméable à
l'eau, mais non aux grosses molécules en solution).
Diffusion est le mouvement des molécules d’une zone où elles sont en concentration
élevée vers une zone où elle est en faible concentration, elle suppose donc un gradient de
concentration (à travers une membrane perméable).
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En pour cent volume / volume : Les % vol/vol expriment le nombre de millilitres d'une
substance déterminée contenue dans 100 millilitres de produit fini. (100 ml d'alcool à 70
% contiennent 70 ml d'alcool, soit 70 ml d'alcool + 30 ml d'eau).
En millimoles / litre (Molarité): le nombre de millimoles d'une substance déterminée
contenues dans 1 litre de produit fini. (la concentration d’une solution de bicarbonate de
sodium à 8,4% (pds/vol) est de 84 g/l. Pour la convertir en mol/l, il faut la diviser par la
masse molaire du bicarbonate de Na, soit 84.00g/mol. L'on obtient alors une
concentration de 1 mol/l - ou de 0,001 mmol/l).
En milliéquivalents / litre (Equivalence): le nombre de milliéquivalents d’un ion
déterminé contenus dans 1 litre de produit fini. Le nombre de milliéquivalents par litre
s'obtient en multipliant le nombre de mmol/l par la valence de l’ion considéré. (La
concentration d'une solution de sulfate de magnésium à 2000 mmol/l correspond à 2000 x
2 (valence de l’ion Mg2+), soit 4000 mEq/l ou 4 mEq/ml. Alors que la concentration d'une
solution de Chlorure de Sodium à 2000 mmol/l correspond à 2000 x 1 (ion Na+
monovalent), soit 2000 mEq/l ou 2 mEq/ml).
o Valences :
> Pour les ions monovalents (Na+, K+, HCO3-, Cl-), 1mmol = 1 mEq
> Pour les ions bivalents (Ca2+, Mg2+, SO42-), 1mmol = 2 mEq
En milliOsmoles / litre (osmolarité) : la concentration de toutes les particules
osmotiquement actives d’une solution (ions dissociés et/ou molécules non ionisées).
L’unité la plus fréquemment utilisée est le milliOsmole/litre. (l’osmolarité d'une solution
de NaCl à 0,9% (= 154mmol/l) est égale à 308 mOsm/l, soit 154 mmol/L x 2, le NaCl
étant dissocié en 2 ions. Alors que l’osmolarité d'une solution de glucose à 5% (=
280mmol/l) vaut 280 mOsm/l, soit 280 mmol/L x 1, car le glucose n’a aucune ionisation
en solution). NB: Osmolalité est exprimée en milliOsmole/Kg
9
EQUILIBRE HYDROELECTROLYTIQUE
10
La composition ionique des liquides corporels
L’ion extracellulaire prédominant est le Sodium (Na+) alors que l’ion intracellulaire le plus
fréquent est le Potassium (K+).
11
.
Dans des conditions physiologiques, l’osmolarité des liquides extracellulaires est égale à
l’osmolarité des liquides intracellulaires. Toute modification de l’osmolarité extracellulaire va
entraîner des mouvements d’eau pour rétablir l’équilibre. Le gain ou perte d’eau ou
d’osmoles dans le compartiment extracellulaire (changements du volume et de l’osmolarité
plasmatique) entraine une redistribution de l’eau entre les compartiments extra- et
intracellulaires
Rôle du rein
Le rein joue un rôle majeur dans le contrôle de l’hydratation puisqu’il est le siège de la
réabsorption hydrosodée qui dépend de facteurs comme l’aldostérone et l’ADH (mis en jeu
par les variations de natrémie et de volémie via le système rénine-angiotensine).
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LES TROUBLES DE L’EQUILIBRE HYDRIQUE
Généralités
Que ce soit par le déficit ou par l’inflation de tel ou tel secteur ; les désordres
hydroélectrolytiques sont le résultat d’inégalités entre les entrées et les sorties d’eau et de
sodium.
Hyperhydratation extracellulaire
Elle associe sur le plan clinique une prise de poids, des œdèmes déclives puis des
épanchements séreux, un œdème pulmonaire ou cérébral, une pression artérielle normale ou
augmentée. Sur le plan biologique, on note des signes d’hémodilution aves baisse de
l’hématocrite et de la protidémie sans variation de la natrémie en l’absence de trouble associé
de l’hydratation intracellulaire.
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Les causes d’HEC sont représentées par les glomérulonéphrites, les syndromes
néphrotiques, l’insuffisance cardiaque, la cirrhose ascitique, les œdèmes carentiels.
Le traitement des HEC repose sur la diminution des apports en sodium dans
l’alimentation ou les perfusions et sur l’augmentation des pertes en sodium par
l’utilisation de diurétiques ou de l’épuration extrarénale.
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une insuffisante hépatique ou un syndrome néphrotique. Leur traitement difficile repose
sur la restauration de conditions hémodynamiques satisfaisantes.
Les hyponatrémies sans trouble de la volémie décelable correspondent à une rétention
d’eau pure. Il s’agit des hyponatrémies de dilution secondaires à une anomalie de la
régulation de la soif (potomanie), de la sécrétion de l’ADH ou de la fonction rénale
(insuffisance rénale, déplétion potassique). Leur traitement est constitué par une
restriction hydrique exclusive sans apport sodé.
Hypernatrémie
L’hypernatrémie, définie par une valeur supérieure à 145 mmol/L, est toujours associée à
une hyperosmolarité plasmatique et donc à une déshydratation intracellulaire qui entraine sur
le plan clinique une soif majeur, des muqueuses sèches, une hyperthermie, des signes
neurologiques à type de somnolence, délire, agitation, convulsions, coma avec notamment
chez le nourrisson un risque d’hématome sous-dural.
Les hypernatrémies sont dues soit à une surcharge sodée, le rein étant incapable de l’éliminer,
soit à une déplétion hydrique prédominante qui constitue le cas le plus fréquent.
La recherche de la cause de l’hypernatrémie nécessite aussi l’étude de l’hydratation
extracellulaire permettant de distinguer trois types d’hypernatrémie :
Les hypernatrémies hypovolémiques sont dues à des pertes hypotoniques d’origine
digestives, cutanées mais le plus souvent rénales par polyurie osmotique aux diurétiques
ou en cas d’hyperglycémie, d’hypercalcémie. Le tableau clinique est une déshydratation
globale (DEC+DIC).
Les hypernatrémies hypervolémiques sont dues le plus souvent à des apports
excessifs en sodium d’origine iatrogène comme la perfusion massive de solutés
bicarbonatés, la dilution insuffisante de lait en poudre chez l’enfant ou aux effets
secondaires des corticoïdes. Le tableau clinique associe les signes de DIC et de HEC.
Les hypernatrémies isovolémiques sont dues à des pertes d’eau prédominantes en cas
de polyurie osmotique ou de diabète insipide central ou néphrogénique.
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LES TROUBLES ELECTROLYTIQUES
Dyskaliémie
La valeur normale de l’ion de K+ est entre 3,5 et 5mmol/l. Il intervient dans la contraction
musculaire, l’excitabilité myocardique et neuronale. Les dyskaliémies peuvent être causées
par les troubles de la répartition transmembranaire et par les déplétions ou surcharge de K+.
Hypokaliémie
C’est une valeur de K+ <3.5mmol/l.
Causes : Pertes digestives ou rénales qui peuvent être majorées par une alcalose ou un
excès d’insuline (fait entrer le K+ à l’intérieur de la cellule).
Signes cliniques : Une asthénie, des crampes, une diminution des réflexes ostéotendineux,
une dilatation gastrique, un ralentissement du transit. A l’ECG il y a un aplatissement de
l’onde T et la survenue d’extrasystoles avant l’arrêt cardiaque.
Traitement : Arrêt de la cause et l’apport par voie orale ou IV (urgence). Il faut aussi
éviter la prescription de Ca2+ ou de digitaliques.
Hyperkaliémie
C’est kaliémie >5mmol/l. C’est le plus grave trouble électrolytique en raison des troubles
de rythme irréversibles qu’il peut occasionner. Donc il faut refaire la kaliémie et mettre le
patient sous surveillance ECG.
Causes : Il y a trois causes principales :
Défaut d’élimination (insuffisance rénale – Abus de diurétique qui épargne le K+)
Excès d’apport (exogène par perfusion – Endogène par une lyse cellulaire)
Transfert cellulaire (acidose)
Signes cliniques : paresthésie (fourmillement des extrémités et de la face), abolition des
réflexes voire paralysie. L’ECG montre une onde T pointue et symétrique, un
élargissement du QRS et PR, précédant l’arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire.
Traitement : Dépend de la gravité de l’hyperkaliémie :
Hyperkaliémie modérée sans signes d’ECG : Administrer le Kayéxalate par voie
orale ou par sonde gastrique.
Hyperkaliémie menaçante : Il faut favoriser l’entrée intracellulaire du K+ par 2g de
gluconate de Calcium, Bicarbonate de Na ou de glucose hypertonique + insuline.
Dans certains cas il faut recourir à l’épuration extrarénale.
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Dyscalcémie
99% du Calcium est situé au niveau du squelette. Sa valeur normale est de 2,4mmol/l pour
une albuminémie de 40g/l. Les variations de cette dernière influence la fraction ionisée du
Ca2+. Cet ion règle les échanges ioniques entre les milieux intra et extra cellulaires.
Hypocalcémie
Définie par une calcémie < 2,2mmoml/l.
Causes : Insuffisance rénale, hyperphosphorémie, pancréatite aigüe, rachitisme (carence
vit D), Suites de chirurgie thyroïdienne, Transfusion massive de sang citraté, intoxication par
antirouille.
Signes cliniques : sont essentiellement neuromusculaires avec paresthésie, signe de
Chvosteck ou de trousseau, crise de tétanie et allongement du segment QT à l’ECG.
Traitement : Repose sur l’administration du Calcium par voie orale si atteinte chronique
ou apport par voie IV (Gluconate de Calcium 10ml=1g).
Hypercalcémie
Elle est définie par une calcémie > 2,6mmol/l. cette anomalie est plus grave que
l’hypocalcémie par le risque d’arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire si la calcémie est >
3mmol/l.
Causes : Les causes dominantes sont le cancer et l’hyperparathyroïdie. D’autres causes
plus rares sont l’immobilisation prolongée ou le syndrome de buveur de lait.
Signes cliniques : Nausées et vomissement, douleurs abdominales, une asthénie, une
confusion voire coma, une polyurie osmotique, des lithiases rénales avec insuffisance et une
tachycardie avec hypertension. à l’ECG il y a un raccourcissement du segment QT.
Traitement : en cas d’hypercalcémie modérée un régime est associé à une réhydratation.
Par contre, s’il s’agit d’une hypercalcémie sévère, il faut administrer des diurétiques (Lasilix)
avec compensation des pertes hydroélectrolytiques avec association aux diphosphonates
(traitement de l’ostéoporose). En cas d’une insuffisance rénale, il faut une épuration
extrarénale.
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DESEQUILIBRE ACIDO-BASIQUE
L’équilibre acido-basique est lié à un bilan équilibré des entrées et sorties d’ion H+. La
valeur normale du pH (potentiel d’hydrogène) artériel est entre 7,38 et 7,42.
Entrées H+:
Apports exogènes d’origine alimentaire : phospholipides, protéines (50 à 80 mmol/l).
Apports endogènes : le métabolisme anaérobie aboutie à la formation d’acide lactique
et corps cétoniques. Alors que le métabolisme aérobie aboutie à la formation de
l’acide carbonique.
Sorties H+: L’élimination se fait soit par le poumon ou le rein :
Le poumon : permet une élimination rapide et massive d’acide carbonique. Son rôle
est essentiel en cas d’acidose.
Le rein a une double fonction :
o Assure la réabsorption et la régénération des bicarbonates en échange d’ions
H+.
o Permet l’élimination des ions H+ liés aux acides fixes (non volatils) par
l’intermédiaire des phosphates ou sous forme d’ammoniaque.
L’équation de Henderson-Hasselbach récapitule les réactions qui déterminent le pH
sanguin.
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types et origines de ces troubles
ACIDOSES
On parle d’acidose lorsque le pH artériel est inférieur à 7,38.
Acidoses métaboliques
Elle est définie par un bilan positif en ions H+ par excès d’acides fixes avec une baisse des
bicarbonates plasmatiques.
Signes cliniques : Hyperventilation de Kussmaul (ventilation spontanée) ou désadaptation
au respirateur en ventilation mécanique. En cas d’acidose majeur il y a une tachycardie et
trouble de rythme. Des signes neurologiques de type coma si le pH < 7,15.
Causes : varient selon le type d’acidose métabolique (AM) :
A. M. avec chlorémie normale ou basse. Dans ce cas l’acidose est due à une
surcharge exogène (intoxication à l’antigel, au méthanol ou à l’aspirine) ou
endogène (acidocétose diabétique – insuffisance rénale ou acidose lactique).
A. M. hyperchlorémique. Dans ce cas il s’agit d’une fuite de bicarbonate d’origine
rénale ou digestive.
Traitement :
En cas d’excès d’acides fixes il faut traiter la cause pour rétablir l’équilibre sans
recourir à l’alcalinisation (sauf si pH<7) :
o Insuline si acidocétose diabétique.
o Rétablissement des conditions hémodynamiques (état de choc avec acidose
lactique)
o Epuration extrarénale si insuffisance rénale.
En cas de fuite de bicarbonates il faut compenser les pertes par le bicarbonate de
sodium de façon lente et progressive. En surveillant l’apport sodé et
l’hypokaliémie :
o L’eau de vichy Célestins.
o Sérum bicarbonaté (1,4%, 4,2% ou 8,4%).
Acidoses respiratoires
Dans ce cas il y a un excès en ions H+ par impossibilité d’élimination du CO2 par le
poumon (hypercapnie). Il y a une réabsorption accrue de bicarbonate par le rein. Cette
compensation est lente et insuffisante.
Les signes cliniques, causes et traitement sont les mêmes que ceux de l’insuffisance
respiratoire.
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ALCALOSES
Elle est définie par un pH artériel > 7,42.
Alcalose métabolique
Elle résulte d’un bilan négatif en ions H+ issus d’acides non volatils et caractérisés par une
augmentation du taux plasmatique de bicarbonates.
Causes : sont représentés par :
Fuites d’ion H+ peuvent être d’origine gastrique (vomissements – aspiration gastrique
prolongée), d’origine rénale par diurétiques ou lors de la correction d’une hypercapnie.
Déshydratation extracellulaire extrêmes.
Apport excessifs d’alcalins après transfusion sanguine massive par l’ion citrate ou lors
de traitement antiacide.
Signes cliniques : Il n’y a pas de signes spécifiques.
Traitement : Repose sur la correction de la déshydration extracellulaire et un apport de
chlore par le sérum salé physiologique (0,9%). Administration de Diamox (diurétique, élimine
les bicarbonates) si alcalose métabolique menaçante (insuffisance respiratoire chronique). Il
faut aussi supprimer la cause de l’excès de bicarbonate par l’arrêt des apports (Ringer lactate),
l’arrêt des aspirations gastriques injustifiées et la surveillance des traitements antidiurétiques.
Alcaloses respiratoires
Un bilan négatif en ion H+ par élimination accrue d’acide carbonique caractérisée par une
hypocapnie.
Causes : La cause la plus fréquente est l’hyperventilation par réglage excessif du
respirateur. Elle peut aussi survenir durant les crises de tétanie en cas d’hypocalcémie.
Traitement : Il n’y a pas de traitement spécifique à part la modification du réglage du
respirateur.
20
DESEQUILIBRE NUTRITIONNEL
La dénutrition se définit par un déficit d’apport énergétique, protéique et en
micronutriments, associée à une altération fonctionnelle et à une perte tissulaire. Elle induit
notamment une diminution de la masse maigre cliniquement apparente sous la forme d’une
fonte musculaire.
CAUSES DE LA DENUTRITION
La dénutrition en réanimation peut être due à l’association de plusieurs facteurs. En
premier lieu il y a l’agression (traumatisme – intervention chirurgicale) qui entraine une
augmentation des dépenses énergétique. En deuxième lieu, il y a une insuffisance des apports
nutritionnels due à un jeûne qui peut accompagner le séjour en réanimation. En dernier lieu, il
y a l’état nutritionnel préalable du patient qui peut être altéré (vieillissement - cancer).
21
Représentation schématique des conséquences de la dénutrition (Heymsfield, 1979)
PHYSIOPATHOLOGIE DE LA DENUTRITION
Réaction métabolique au jeûne
Les conséquences du jeûne et les mécanismes d’adaptation sont divisés en quatre phases :
le jeûne immédiat (quelques heures): la décroissance de la glycémie et de
l’insulinémie avec l’augmentation progressive de la lipolyse et de l’oxydation des
acides gras. Le glucose provient durant cette période de la glycogénolyse hépatique.
la phase d’adaptation (1 à 3 jours): Le glycogène hépatique s’épuise. Il y a aussi une
augmentation de l’oxydation des lipides par rapport au glucose ainsi qu’une excrétion
importante d’urée.
La phase de jeûne prolongé (plusieurs semaines à quelques mois): cette phase connait
l’augmentation de la concentration plasmatique des corps cétoniques, la réduction de
l’excrétion d’urée et la réduction de la synthèse des protéines, en particulier au niveau
du territoire musculaire. Il y a aussi une réduction du catabolisme des acides aminés
associés à une diminution du métabolisme de base.
La phase terminale : Cette phase correspond à l’épuisement des réserves lipidiques de
l’organisme. Il s’ensuit une réduction de la concentration des corps cétoniques et des
acides gras plasmatiques et une ré-ascension de l’excrétion d’urée et d’azote.
Malheureusement, compte tenu de la réduction progressive des protéines des muscles
squelettiques, d’autres protéines sont touchées. On parle, à ce stade, de dénutrition
irréversible et l’évolution se fait vers la mort.
22
Réaction métabolique à l’agression
L’adaptation au stress est responsable d’une redistribution des priorités métaboliques
(énergétique et protéique) au profit du système immunitaire et des tissus de cicatrisation.
Cette adaptation est caractérisée aussi par une protéolyse musculaire et un état
d’insulinorésistance qui conduisent lorsqu’ils se prolongent à une dénutrition protéique
majeure.
Au final :
23
Evaluation de l’Indice de Masse Corporelle (IMC)
Le calcul de l’IMC à l’admission en réanimation est un bon élément de suivi de l’état
nutritionnel des patients. Au cours de l’hospitalisation, un IMC<18,5 est un facteur aggravant
du pronostic vital. IMC= poids (Kg)/ Taille2 (m2)
LE TRAITEMENT DE LA DENUTRITION
Le traitement de la dénutrition repose sur une évaluation précise de l’état nutritionnel du
patient, afin de calculer ses besoins énergétiques. Ensuite, une prise en charge nutritionnelle
est entreprise par une alimentation entérale ou parentérale selon la pathologie et l’état du
système digestif (voir partie soins infirmiers en réanimation).
24
LES DETRESSES VITALES
Les détresses vitales sont une altération d’une ou plusieurs fonction vitales (respiratoire –
circulatoire – neurologique). La gravité liée à ces détresses réside dans l’engagement du
pronostic vital dans l’immédiat si aucune action de secours ciblée n’est effectuée.
LA DETRESSE RESPIRATOIRE
C’est une défaillance aigue de la fonction respiratoire caractérisée par une hypoxie qui peut
être d’origine :
-Ventilatoire : Altération de la mécanique pulmonaire.
-Echanges gazeux : Altération des échanges gazeux au niveau de la membrane
alvéolaire.
NB : Il existe des atteintes qui peuvent engager les deux niveaux.
Détresse
respiratoire
Atteinte de
Atteinte des VAI
VAS
Inondation des
VA
Inhalation CE Pneumothorax
Rapport V/Q
Œdème de
Asthme Atteinte de la
Quink membrane
Alvéolaire
Traumatismes Contusion
Mélange gazeux
Atteinte des voies aériennes supérieures, caractérisée par une obstruction partielle ou totale
des voies aériennes par :
– Inhalation de corps étranger (pièce de monnaie – aliment).
– Œdème de Quincke (réaction allergique surtout alimentaire au niveau de la face et du
cou qui comprime la trachée).
25
– Traumatisme de la trachée ou du Larynx.
– Chute de la langue.
Atteinte des voies aériennes inférieures, caractérisée par une réduction du volume des
échanges :
– Pneumothorax et hémothorax (compression sur le parenchyme pulmonaire).
– Asthme (bronchospasme et hypersécrétion bronchique).
– Contusion pulmonaire.
– Atteintes des centres respiratoires (intoxications – traumatisme).
La prise en charge varie selon la cause de la détresse. Cependant, un traitement étiologique est
nécessaire pour minimiser les répercussions de la détresse respiratoire (installation d’un cercle
vicieux).
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LA DETRESSE CARDIOCIRCULATOIRE
C’est une altération profonde de la fonction cardiaque. Le système cardiocirculatoire ne peut
plus assurer une perfusion tissulaire adéquate. Il peut s’agir d’un arrêt circulatoire ou d’un état
de choc.
Détresse cardio-
circulatoire
Arrêt
Etats de choc
circulatoire
Tamponnade Hypovolémie
cardiaque relative
Arrêt circulatoire
C’est une inefficacité cardiaque irréversible de manière spontanée. Les mesures de
réanimation doivent être entamées le plus tôt que possible. Il peut s’agir de :
-Fibrillation ventriculaire : activité électrique cardiaque anarchique.
-Asystolie : absence de contraction cardiaque (grande hypoxie – reflexe vagal –
hypovolémie brutale)
CAT (arrêt circulatoire)
Devant la difficulté de réaliser un diagnostic étiologique, en plus de l’engagement du
pronostic vital dans l’immédiat, la conduite à tenir est identique quel que soit l’origine de
l’arrêt circulatoire :
– MCE et ventilation artificielle (30 pulsations -2 insufflations).
– Défibrillation (250 – 300 – 350 Joules)
28
– Inquiétude et pâleur.
– Vertiges, sueurs et refroidissement des extrémités.
– Chute tensionnelle.
– Tachycardie.
– Oligurie.
– Acidose.
Etat de choc cardiogénique
Atteinte initiale et brutale des capacités fonctionnelles du cœur qui peut être due soit à une
destruction myocardique (infarctus du myocarde) ou une gêne soudaine à l’écoulement
intrathoracique du sang (tamponnade).
CAT état de choc cardiogénique
Infarctus du myocarde :
• Voie veineuse centrale.
• Oxygénothérapie (3l/min).
• Antalgique (morphine 5mg en S/C).
• Drogue inotrope positive (Dobutamine).
• Vasodilatateur (Trinitrine en Swan Ganz).
• Angioplastie transluminale percutanée.
Tamponnade :
• En plus du traitement symptomatique il faut réaliser une ponction péricardique pour
évacuer l’épanchement dans les meilleurs délais. L’extraction de 100 à 200ml peut
soulager la fonction cardiaque.
Etats de choc non cardiogénique avec hypovolémie vraie
Il est causé par une diminution importante et brutale de la masse sanguine. Cette dernière est
responsable d’une baisse du retour veineux avec une chute du débit cardiaque et d’une
hypoperfusion tissulaire par une hémorragie ou des pertes plasmatiques ou
hydroélectrolytiques.
CAT choc par hypovolémie vraie
• Abord veineux de gros calibre en plus d’un cathéter central.
• Assurer une hémostase en cas d’hémorragie + Transfusion sanguine.
• Suppression de la cause des déperditions hydrosodées (aspiration gastrique) +
remplissage par du PFC ou des colloïdes artificiels.
Etats de choc non cardiogénique avec hypovolémie relative
Elle est causée par une vasodilatation généralisée qui peut avoir plusieurs origines :
• Septique : déclenché par des neurotoxines bactériennes.
• Anaphylactique : réaction immunologique anticorps-antigène (transfusion
incompatible – allergie médicament).
• Neurogénique : vasodilatation directe après un traumatisme crânien ou une
encéphalite.
29
CAT (choc septique)
• TTT symptomatique :
• Correction du désordre hémodynamique : Expansion volémique – drogues
inotropes positives.
• Oxygénothérapie
• Alcalinisation du sang
• Diurétiques (après stabilisation Hémodynamique éviter EER)
• TTT étiologique :
• Antibiothérapie large spectre
• Traitement de la porte d’entrée (Ablation d’un cathéter – amputation d’un
membre gangréné)
31
LA DETRESSE NEUROLOGIQUE
Crise convulsive
Convulsion
La détresse
Crise d’éclampsie
neurologique
Coma
Les convulsions
Ce sont des décharges électriques dans une partie du cerveau en réaction à une agression.
La crise convulsive peut se transformer en état de mal épileptique (hospitalisation en réa).
Elles se traduisent par une activité motrice involontaire :
• Général ou partielle.
• Clonique, tonique ou tonicoclonique.
Etapes de la crise convulsive
• Perte brutale de connaissance avec parfois blessures (chute).
• Phase tonique de 15 à 30s où le patient est raide, immobile, les muscles contractés, la
respiration bloquée avec une légère cyanose, mais le pouls est perçu. La mâchoire est
serrée et ne peut pas s'ouvrir (trismus)
• Phase clonique : ensuite pendant 1 à 5min, le patient est agité, avec des mouvements
incoordonnés et morsure de la langue. Ce sont les convulsions. Il faut noter le côté où a
débuté la crise. Puis apparaît :
• Phase résolutive ou hypotonique avec perte des urines et chute de la langue. Le réveil
sera progressif sans souvenir (amnésie).
Cas particulier de la crise d’éclampsie
La crise d’éclampsie est une crise convulsive qui peut atteindre les femmes enceintes pré-
éclamptiques (hypertension – Protéinurie). Ces crises peuvent parvenir en pré, per ou
postpartum. Son mécanisme de survenue n’est pas clairement élucidé, cependant une
souffrance et un œdème cérébral sont souvent présents.
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Prodrome de la crise d’éclampsie
• Hyperréflexie ostéotendineuse
• Des clonies des extrémités
• Une somnolence
• L’existence d’une confusion mentale
• Des troubles oculaires
• Dans 60 à 80 % des cas, des céphalées en casque ou frontales, intenses,
pulsatiles, accompagnées de vertiges
CAT crise convulsive
• Pendant la crise :
• Eviter un TC.
• Canule de Guedel pour prévenir la morsure de la langue.
• Après la crise :
• Mise en PLS si trouble de conscience.
• LVA : Aspiration et canule de Guedel.
• Oxygénothérapie au masque.
• Surveillance scopique, PA, SpO2.
Les comas
Un coma est une altération profonde de la fonction du SNC avec généralement une
conservation de l’activité du système nerveux végétatif. Il y a plusieurs types de cette
altération selon la gravité de l’atteinte : obnubilation – coma réactif – coma non réactif - coma
aréflectif.
33
Etiologie des comas
La perte de connaissance peut être provoquée :
Origine traumatique (hématome intra ou extra dural)
Origine non traumatique :
o Neurologique : vasculaire (anévrysme, hémorragie...), tumorale
o Toxique : drogue, surdosage médicamenteux, gaz, alcool
o Métabolique : hypoglycémie, hyperglycémie...
o Infectieux : méningite, encéphalite
o Hypoxie cérébrale (une diminution ou un arrêt de l'apport d'oxygène au cerveau)
L’examen des pupilles
Cet examen permet d’avoir une appréciation sur l’atteinte ou les lésions cérébrales :
• « Normalité pupillaire » ⇒ intégrité du TC ⇒ étiologie métabolique (voies
pupillomotrices résistantes aux désordres métaboliques).
• Anomalie pupillaire bilatérale ⇒ lésion du TC ou atteinte diffuse.
• Mydriase unilatérale ⇒ engagement temporal.
• Myosis bilatéral serré ⇒intoxication aux opiacés.
• Mydriase bilatérale aréactive ⇒ lésions graves du SNC.
b- Optimisation hémodynamique
c- Equilibre glycémique
Le contrôle d’une hypoglycémie est une urgence absolue qui nécessite parfois
l’administration de perfusion de glucosé à 30%. L’urgence est donc à la correction la plus
rapide possible de toute éventuelle hypoglycémie. Passée cette phase initiale,
34
l’hyperglycémie peut également être toxique, c’est pourquoi les patients sont le plus
souvent perfusés avec des solutés salés isotoniques dans le but de maintenir une glycémie
normale.
d- Mesures symptomatiques
Le cercle vicieux
Les 3 fonctions vitales sont étroitement liées, si l'une est défaillante, elle retentit sur les autres.
Toute perturbation d’une fonction vitale entraîne inexorablement la perturbation des autres.
Un cercle vicieux s’installe lorsque l’altération des fonctions vitales aggrave la détresse vitale
primaire.
Exemple d’un cercle vicieux :
TC
Perte de
conscience
Hypoperfusion Chute de la
cérébrale langue
35
L’OXYGENOTHERAPIE
Définition
L’oxygénothérapie est une technique essentielle au niveau de la réanimation. Elle consiste
à assurer un apport supplémentaire d’oxygène au patient en augmentant la fraction d’O2
(FiO2) dans l’air inspiré.
Les sources d’oxygène :
Il existe 3 différentes sources d’oxygène qu’on peut utiliser au niveau de la réanimation :
o Prise murale fixe : La prise murale est utilisée avec un débit-litre ou débitmètre (1 à
15l/min) avec humidificateur. L’origine de cet oxygène peut être un extracteur
d’oxygène central, une réserve d’obus d’oxygène ou un réservoir central d’O2.
o Bouteille (obus) d’oxygène : le manodétendeur permet le passage d’une pression élevé
d’O2 de la bouteille à une pression réduite d’utilisation avec un débit-litre ou
débitmètre (1à 15l/min).
o Extracteur mobile d’oxygène : c’est un appareil électrique qui permet l’extraction de
l’oxygène de l’air ambiant. Il permet d’avoir un débit de 1 à 5 l/min.
Indication de l’oxygénothérapie
o Hypoxie aigue :
◦ Origine centrale : coma (toxique, métabolique).
◦ Origine broncho-pulmonaire : OAP, asthme.
◦ Origine mécanique : traumatisme thoracique ou trouble de la mobilité
diaphragmatique.
◦ Anomalies touchant la fonction cardiaque ou neurologique.
o Hypoxie chronique : Toutes les pathologies entrainant une insuffisance respiratoire
chronique (exemple : BPCO)
Contre-indications de l’oxygénothérapie
Il n’y a pas de contre-indication directe à l’utilisation de l’O2. Mais il faut prendre en
considération certains éléments :
o Ne pas dépasser un débit de 3l/min chez un patient avec une insuffisance respiratoire
chronique.
o Risque de toxicité chez le nouveau-né (prématuré en particulier) si administration
d’une FiO2 élevé pendant une longue période (toxicité pulmonaire – toxicité
neurologique – toxicité ophtalmologique).
Matériel d’oxygénothérapie
Matériel Technique
Lunettes à oxygène
o C’est un dispositif qui permet
l’administration de l’oxygène à faible o S’assurer que les deux embouts sont placés en regard des narines,
débit (0,5 à 3l/min). l’oxygène se mélange ainsi à l’air inspiré pour l’enrichir.
o Il a l’avantage d’être simple d’utilisation o Il faut expliquer au patient qu’il doit respirer par le nez.
et une bonne tolérance du patient. o Changer ou nettoyer régulièrement les lunettes
o Il permet d’avoir une FiO2 entre 20 et
40%.
La sonde à oxygène
o C’est une technique d’oxygénation o Informer le patient du soin
invasive qui permet d’utiliser des débits o Faire moucher : libérer les voies aériennes.
moyens de 1 à 8L/min. o Introduire la sonde à O2 dans la narine jusqu’au repère mesuré.
o Elle a une installation délicate et souvent o Fixer la sonde sur la narine avec du sparadrap.
mal toléré par les patients o Régler le débit O2 selon la prescription médicale.
o Elle permet d’avoir une FiO2 de 30 à o S’assurer que l’humidificateur bulle bien.
50%.
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Masque à oxygène simple
o C’est un masque sans réservoir muni
o On explique le soin au patient.
d’ouvertures latérales.
o Placer le masque sur le visage sans couvrir les yeux.
o Il doit être utilisé avec un débit minimum
o Resserrer la fixation derrière la tête.
de 6l/min pour éviter les risques de
o Régler un débit supérieur à 6l/min.
réinhalation des gaz expirés.
o Surveiller l’emplacement du masque si patient agité ou jeune âge.
o Permet une FiO2 de 60%.
o Surveiller les constantes du patient.
o Peut être utilisé pour la nébulisation de
médicaments.
L’application du masque à haute concentration est identique à celle
du masque simple. Cependant le principe de fonctionnement est
Masque à oxygénation avec réservoir (haute
différent.
concentration)
A l’inspiration, la valve unidirectionnelle s’ouvre pour laisser
o Masque muni d’un réservoir souple avec
passer l’oxygène du réservoir vers le masque, les deux clapets
une valve unidirectionnelle et des
latéraux restent fermés pour éviter le passage d’air ambiant qui
ouvertures latérales à clapets.
diminuerait la concentration en oxygène : ainsi seul l’oxygène est
o Il nécessite un débit de fonctionnement
inspiré.
supérieur à 9l/min.
A l’expiration, la valve unidirectionnelle se ferme pour éviter un
o Il permet d’avoir une FiO2 de 100%.
passage de l’air expiré dans le réservoir et les deux clapets
latéraux du masque s’ouvrent pour évacuer l’air expiré.
L’oxygénothérapie hyperbare
C’est une technique qui consiste à mettre le patient dans une chambre hermétique pour lui
administrer de d’l’oxygène à une pression supérieure à la pression atmosphérique. Cette
technique permet d’augmenter considérablement la fraction libre d’O2 dans le sang pour
des indications bien spécifiques : Intoxication au CO - Accident de décompression sous-
marine - Embolie gazeuse - Gangrène gazeuse.
Précautions à prendre lors de l’oxygénothérapie
o Ne jamais graisser le matériel ou les sondes (risque d’incendie).
o Eviter d’introduire la sonde à oxygène profondément (risque de traumatismes).
o Ne pas utiliser l’oxygène près d’une source de chaleur (risque d’explosion).
o Ne pas utiliser de matériel pour serrer ou desserrer une prise murale ou un
manodétendeur pour obus d’O2 (risque de projectiles et d’explosion).
o Toujours fixer les obus d’oxygène avant de les utiliser (risque d’explosion si chute).
o Humidifier l’oxygène pour éviter la sécheresse des voies aériennes.
o Réchauffer l’oxygène si une oxygénothérapie est envisagée pour une longue durée.
o Jeter le matériel à usage unique (risque d’infection).
o Vérifier l’autonomie de l’obus d’O2 (pression centrale si prise murale).
37
LA TECHNIQUE DE L’INTUBATION
Définition
L’intubation est une technique invasive en soins intensifs qui permet de :
o Maintenir la liberté des voies aériennes.
o Assurer une ventilation efficace.
o Sécuriser les voies aériennes en cas de troubles de conscience.
Indications de l’intubation
o Arrêt cardiocirculatoire.
o Détresse respiratoire.
o Troubles de conscience ne permettant plus d’assurer la protection des voies
respiratoires.
o Traumatismes crâniens.
o Prévention de l’obstruction des voies aériennes en cas de brûlures.
Contre-indications
La seule contre-indication concerne l’intubation nasotrachéale en cas de traumatisme
facial : risque de fausse route de la sonde qui peut passer en intracérébral.
Matériel de l’intubation
1-Le plateau d’intubation :
o La sonde d’intubation : un tube transparent en PVC (Polychlorure de vinyle), à
usage unique, avec ou sans ballonnet. Il existe différents calibres selon l’âge du
patient.
Age Diamètre de la sonde
Prématuré 2,5
Nouveau-né 3
6mois 3,5
1 an 4
2 ans 4,5
3-4 ans 4,5 – 5
5-6 ans 5- 5,5
7-8 ans 5,5 – 6
9-10 ans 6 – 6,5
11-12 ans 6,5 – 7
13-14 ans 7 – 7,5
Femme adulte 7–8
Homme adulte 7,5 - 9
o Manche de laryngoscope.
o Lames courbes type macintosh.
o Lame droite de Miller (Intubation difficile).
o Seringue de 10ml pour gonfler le ballonnet.
o Canule de Guedel.
o Sparadrap pour fixer la sonde d’intubation.
o Lubrifiant.
o Spray de Lidocaïne pour une anesthésie locale de la glotte.
38
o Pince de Magill pour diriger la sonde dans le larynx.
o Raccord coudé muni d’un filtre antibactérien.
o Un guide sonde souple pour modifier la courbure de la sonde d’intubation.
2-Autre matériel :
o Source d’O2.
o Ballon de ventilation auto-gonflable.
o Un stéthoscope.
o Gants à usage unique.
o Système d’aspiration prêt et fonctionnel avec sondes d’aspiration.
o Appareil de ventilation préréglé (respirateur).
Principe de la technique
Il y a plusieurs techniques d’intubation qui peuvent être prescrites selon l’état du patient
ou selon l’indication. Cependant deux grandes variantes peuvent être distinguées :
o L’intubation orotrachéale : c’est l’introduction d’une sonde semi-rigide depuis la
bouche jusqu’à la partie haute de la trachée. C’est la technique d’intubation la
plus utilisée au niveau du bloc opératoire ou au niveau de la réanimation.
o L’intubation nasotrachéale : c’est l’introduction d’une sonde semi-rigide depuis le
nez jusqu’à la partie haute de la trachée. La réalisation de cette technique est plus
délicate. Elle peut être envisagée chez un patient vigil, mais sa réalisation reste
une expérience désagréable. La chirurgie ORL fait le plus appel à cette technique
d’intubation pour permettre une liberté de la cavité buccale en cas d’intervention
en cette dernière.
Surveillance d’un patient intubé
o Ventilation :
◦ Mouvements et l’amplitude respiratoires.
◦ Recherche de fuites (sonde-circuit ventilation).
◦ Auscultation pulmonaire.
◦ Qualité de l’hématose (coloration – SpO2 – capnométrie – gaz de sang).
◦ Signes de lutte ou d’inadaptation.
◦ Aspiration régulière en cas d’encombrement.
◦ Vérifier et noter les paramètres du respirateur.
o Recherche de signes d’infection :
◦ Nature, qualité, quantité des sécrétions et des aspirations.
◦ Température.
◦ Radiographie pulmonaire.
o Soins locaux :
◦ Sonde d’intubation :
Fixation et position de la sonde.
Vérification du gonflement du ballonnet en prenant la pression avec le
manomètre.
Aspect de la narine ou de la commissure labiale (escarres).
◦ Exécuter les soins de bouche au moins 4 fois par jour et au moment du
changement de la fixation de la sonde d’intubation.
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L’ASPIRATION TRACHEALE ET L’ASPIRATION
GASTRIQUE
LES SOURCES DE VIDE
o La prise murale : c’est une prise à 2 crans de couleur jaune. Son fonctionnement
nécessite un raccord avec manomètre qu’il faut raccorder à un bocal de recueil des
liquides aspirés.
o Aspiration électrique pour le service : c’est un appareil électrique mobile qui comporte
un moteur qui crée la sous-pression au niveau du bocal de recueil.
o Aspiration électrique pour le transport : c’est un appareil de petite taille, avec une
batterie, utile pendant les transports (faire attention à la capacité du bocal réduite).
NB : Il faut faire attention au sens de montage des tuyaux sur le bocal pour prévenir
l’ascension des liquides à la source d’aspiration.
L’ASPIRATION TRACHEALE
Définition
C’est une technique qui consiste à introduire une sonde d’aspiration par le nez ou dans la sonde
d’intubation ou de trachéotomie afin d’aspirer les sécrétions bronchiques.
Matériel
o Source de vide (flacon réservoir – tuyau d’aspiration).
o Sonde d’aspiration stérile.
o Compresses stériles.
o Gants propres.
o Raccord biconique.
o Flacon de chlorure de Sodium 500ml isotonique.
o Lubrifiant hydrosoluble.
o Bicarbonate de sodium.
Technique de l’aspiration trachéale pour un patient non Technique de l’aspiration trachéale
intubé pour un patient intubé
Introduction de la sonde : o Aspirer la bouche et les voies
o Aspiration buccale. aériennes supérieures.
o Introduction douce de la sonde lubrifiée. o Changer de gants et de sonde
o Ne pas aspirer pendant la progression de la sonde. d’aspiration.
o Introduire doucement pour éviter les vomissements. o Rincer le système d’aspiration.
o Demander au patient de faire une inspiration profonde au o Introduire doucement une nouvelle
même temps de l’introduction de la sonde. sonde d’aspiration à l’aide d’une
o La toux est un indicateur de la réussite de l’introduction. compresse stérile.
Aspiration : o Ne pas aspirer pendant la descente.
o Aspirer en retirant la sonde. o Aspirer en retirant la sonde.
o Eviter le va-et-vient. o Eviter les mouvements de va-et-
o Arrêter l’aspiration aux fosses nasales (risque vient.
d’hémorragie). o Si les secrétions sont sèches, on
o Jeter la sonde et rincer le système d’aspiration dans le instille du bicarbonate et on aspire
flacon de sérum. après 2min.
o S’il faut renouveler le geste il faut changer les gants et la o Réoxygéner le patient entre les
sonde. aspirations si plusieurs sont
o Demander au patient de respirer profondément plusieurs nécessaires.
fois entre chaque séance d’aspiration.
40
Surveillance
o Coloration des téguments (cyanose).
o Pouls, pression artérielle.
o Saturation.
o Fréquence et aspect du rythme cardiaque.
o Fréquence respiratoire.
o Etat de conscience.
o Aspect, coloration et abondance des sécrétions.
o Surveiller la saturation
L’ASPIRATION GASTRIQUE
Définition
L'aspiration gastrique c’est recueillir le contenu gastrique par une aspiration en gravité (au
sac) ou active (manomètre de vide) sur une sonde gastrique à double courant (Salem).
Cette technique permet de :
o Prévenir la dilatation de l’estomac.
o Prévenir les inhalations des patients intubés.
o Utilisée pour les soins de la chirurgie digestive.
◦ Empêche les vomissements.
◦ Empêche de syndrome de Mendelson.
◦ Evite les tensions des sutures digestives.
Matériel
o Gants à usage unique non stérile.
o Sparadrap.
o Compresses non stériles.
o Stéthoscope.
o Seringue de gavage de 60 ml à embout conique.
o Gel lubrifiant hydrosoluble.
o Si vidange par gravité : poche de recueil.
o Si aspiration continue : manomètre, raccord, tuyau et bocal de recueil.
Technique :
o Introduire la sonde lubrifiée dans une narine.
o Faire progresser doucement la sonde dans la bouche (risque de vomissement).
o Demander au patient de déglutir en même temps que vous enfoncez la sonde.
o Vérifier que la sonde ne s’enroule pas dans la bouche.
o Si le patient respire difficilement retirer la sonde (fausse route)
o Stopper la progression au repère.
o Vérifier la position de la sonde.
o Connecter la sonde à la source d’aspiration ou à la poche de recueil.
Surveillance
o Vérifier la bonne position de la sonde quotidiennement
o Noter la quantité et l’aspect du liquide gastrique.
o Vérifier la force de l’aspiration (-20cm H2O).
o Remplacer la fixation pour prévenir les escarres de l’aile du nez.
o En cas d’administration de médicament il faut attendre 30 min avant de remettre l’asp.
o Surveiller l’apparition de signes de déshydratation.
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L’ABORD VEINEUX PERIPHERIQUE
Définition
C’est un acte invasif qui consiste en l’introduction percutanée d’un cathéter court dans le
système veineux superficiel afin de permettre l’injection en IV de médicaments ou la
perfusion de solutés. Cette technique peut être utilisée pour :
o Apports hydriques et/ou électrolytiques.
o Injection de médicaments.
o Nutrition parentérale.
o Transfusion de produits sanguins labiles.
Matériel de l’abord veineux périphérique
o Plateau o Soluté de perfusion
o Potence o Compresses stériles
o Garreau o Antiseptique cutané
o Gants non stériles o Alèze
o Tubulure de perfusion o Sparadrap pour fixer
o Intranules (différentes
tailles)
Le débit maximal possible à travers l’intranule diffère selon le calibre de cette dernière. Le
tableau qui suit résume la relation entre le calibre de l’intranule et le débit max possible :
42
Choix de la veine
o Repérer la veine par palpation.
o Choisir une veine qui permet de cathétériser toute la longueur de l’intranule.
Mise en place du cathéter
o Désinfection large de la zone de ponction
o Introduction du cathéter biseau vers le haut.
o Recherche de présence de sang dans le mandrin.
o Désadapter légèrement le mandrin (introduction intranule)
o Desserrer le garrot.
o Retirer le mandrin (container).
o Adapter la ligne de perfusion (perfuseur).
o Fixer l’intranule.
Complications
o Hématome par blessure de la veine ou plaie artérielle.
o Infection sur intranule (septicémie).
o Veinite.
o Thrombophlébite superficielle.
o Extravasation avec possibilité de nécrose cutanée.
Surveillance
o Maintenir le perfuseur dans un environnement d’asepsie.
o Lavage antiseptique des mains avant de manipuler le perfuseur.
o Limiter les manipulations du perfuseur et des robinets.
o Vérifier le reflux de sang (doute).
o Vérifier l’absence de signes d’inflammation locale.
o Vérifier l’absence de diffusion locale.
o Surveiller les signes généraux (température, sueur ou frissons)
43
o Fixation transparente.
o Fil de fixation non-résorbable.
o Champs troués et non-troués.
o Compresses stériles.
o Ampoules de sérum physio. (purger le cathéter).
o Protection.
Complications
Site Complications
Hématome compressif du cou (compression VA)
par ponction accidentelle de la carotide.
Pneumothorax.
Veine jugulaire interne
Embolie gazeuse.
Infection en cas de trachéotomie.
Pneumo et hémothorax.
Surveillance
Lors de la pose :
o Surveillance clinique :
◦ Etat de conscience.
◦ Coloration des téguments (absence de cyanose).
◦ Absence de sueurs (hypercapnie).
o Surveillance paraclinique :
◦ Scope : Absence de troubles du rythme cardiaque (cathéter dans l’oreillette
droite).
◦ PA : Hypotension d’origine vagale (stimulation parasympathique entrainant
bradycardie, hypotension ou sueurs).
◦ Spo2 : Désaturation (pneumothorax).
◦ FC : Trouble du rythme à type de bradycardie, tachycardie causée par la
montée du cathéter.
Au long cours
o Limiter les manipulations.
o Utilisation de compresses stériles + antiseptique si manipulation de la rampe.
o Changer les bouchons de robinet après chaque injection.
o Réfection stérilement du pansement et du changement de la ligne + rampe selon
protocole de service.
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ALIMENTATION ENTERALE (NUTRIPOMPE)
Principes
L’alimentation entérale consiste à introduire les aliments dans l’estomac ou l’intestin grêle au
moyen d’une sonde. Après l’alimentation orale, c’est le moyen le plus naturel d’alimenter des
patients. En outre, elle assure le tamponnement de l’acidité gastrique et la réduction du risque
d’hémorragie digestive.
Indications et contre-indication
Les indications doivent être larges : elles consistent en une assistance nutritionnelle totale ou
de complément chez les patients ne pouvant ingérer la totalité de leur ration alimentaire. Mais
elle impose l’intégrité du tube digestif et est donc contre-indiquée en cas de troubles du
transit.
Certaines contre-indications sont moins absolues ou temporaires.
-La période postopératoire immédiate : les troubles de la conscience avec risque de
fausse route qui peuvent être prévenus par protection des voies aériennes supérieures
(sonde d’intubation ou de trachéotomie avec ballonnet gonflé)
-L’atteinte du tube digestif : le lieu ou la nature des apports peuvent être modulés.
-Les syndromes de malabsorption, un traitement par radiothérapie, un déficit en sels
biliaires. L’avis d’un spécialiste en diététique est nécessaire.
Technique de l’alimentation entérale
Sondes
L’alimentation entérale est possible par l’estomac le duodénum, le jéjunum. Pour cela on
dispose de :
Sonde nasogastrique : Ces sondes doivent être adaptées à l’anatomie du patient, bien
lubrifiées avant introduction dans la narine. La sonde de Salem à double courant
permet la nutrition mais aussi l’aspiration gastrique. La position de la sonde doit être
vérifiée radiologiquement avant de débuter l’alimentation.
Sonde de jéjunostomie : la sonde est directement dans le jéjunum. Cette technique
nécessite un abord chirurgical et est souvent réalisée lors d’un acte chirurgical digestif.
Sonde de gastrotomie : la sonde est directement placée dans l’estomac lors d’une
endoscopie digestive. Cette technique est adaptée à une alimentation entérale au long
cours ou à domicile.
Mélanges nutritifs
Ils doivent fournir :
Les éléments nutritifs de base : 15% de protéines, 20 à 30 % lipides et 50% de
glucides (peu de lactose ou gluten).
Les apports hydriques et électrolytiques : avec les vitamines et les oligo-éléments.
De plus, ils doivent avoir certaines qualités physiques : pH neutre ou légèrement acide,
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viscosité moyenne. Ils doivent pouvoir être stérilisés. L’idéal est un produit liquide
prêt à l’emploi en flacon stérile. On distingue :
o Les préparations industrielles : bien équilibrées, elles sont d’une qualité
bactériologique irréprochable.
o Les aliments mixés : ils sont abandonnés, sauf cas particulier, au profit des
précédents. On distingue dans ces préparations :
Les produits de poids moléculaire élevé : à base de protéines de lait ou de
soja, de glucides et de lipides. Ils nécessitent une digestion complète sans
trouble de la fonction digestive. Ils peuvent être enrichis en fibres (pour
faciliter le transit) ou en protéines (pour des régimes hypercaloriques et
hyperprotidiques).
Les produits de bas poids moléculaire : contiennent des oligopeptides (petits
fragments protéiques) spécifiques et des lipides. Ils ne nécessitent pas de
digestion par les sécrétions gastriques et pancréatiques mais diminuent le
transit intestinal. La quantité et la fréquence des selles sont très diminuées.
Mode d’administration
Continue : par gravité ou par vitesse variable réfrigérée (« nutripompe »). C’est le
mode d’alimentation le mieux supportée par le malade.
Dans les deux cas le débit doit être lent et l’on doit éviter au maximum les
manipulations
Discontinue : ce sont des bolus de 200 à 500 ml en 1 à 2 h, parfois mal supportés par
le malade mais permettant de vérifier la vacuité de l’estomac entre deux
administrations.
Complications de l’alimentation entérale
Complications digestives
Vomissement, régurgitations : Ils sont fréquents et peuvent être à de nombreuses
causes organiques ou fonctionnelles.
La conduite à tenir consiste à :
Maintenir le patient demi-assis : proclive.
Effectuer un contrôle radiologique de la sonde après sa pose.
Contrôler le débit : s’il est trop rapide le ralentir.
Rechercher une lésion œso-gastro-duodénale.
Utiliser les médicaments accélérateurs du transit.
Troubles du transit
Les selles obtenues avec une alimentation entérale sont en général pâteuses et
assez abondantes. En cas de diarrhée, rechercher : un débit d’administration
trop rapide, un apport lipidique trop abondant ou inapproprié, avec diarrhée
graisseuse (stéatorrhée), un liquide trop « froid », une hyperosmolarité ou une
infection du mélange.
46
Complications mécaniques
- Escarre nasale due au frottement de la sonde nasogastrique.
- Otalgies par irritation de la trompe d’Eustache : elles disparaissent en changeant la sonde
de narine. Le changement de sonde doit s’effectuer tous les mois pour l’adulte, toutes les
semaines pour l’enfant.
- Dyspnée par œdème pharyngolaryngé (irritatif) cédant à l’ablation de la sonde.
- Rejet de la sonde lors de vomissements si celle-ci est mal placée.
- Inhalations et micro-inhalations.
- Rétention gastrique si la quantité administrée est trop importante ou si le maximum des
quantités tolérables est dépassé.
Œsophagites
Elles sont évoquées par des vomissements répétés associés à une douleur épigastrique
parfois avec hémorragie digestive. Elles sont confirmées par l’endoscopie qui montre une
régurgitation du contenu acide de l’estomac dans l’œsophage.
Surveillance de la nutrition
Surveillance technique
-Vérifier la bonne position de la sonde d’alimentation par une radiographie.
-Etalonnage de la nutripompe par rapport à la viscosité du mélange.
-Débuter progressivement et atteindre en quelques jours seulement la quantité voulue.
-Eviter de donner « trop et trop tôt »
Surveillance clinique et biologique
-Tolérance de la sonde (localement et manifestations d’intolérance).
-Etat d’hydratation : pesée.
-Equilibre hydroélectrolytique et acido-basique (ionogramme sanguin et urinaire).
-Glycémie et glycosurie.
-Surveillance du transit.
Surveillance de l’efficacité
-Prise de poids si patient dénutri, stabilisation chez les patients en bon état général.
-Amélioration clinique, biologique.
-Cicatrisation des plaies et des escarres.
47
LA SERINGUE AUTO POUSSEUSE (SAP)
Définition
La seringue auto pousseuse (SAP) est une seringue électrique qui permet d'administrer en
continu et de façon très précise des traitements injectables par voie intraveineuse. Cette
méthode est très utilisée pour les produits avec une grande influence sur l’activité
cardiaque (Adrénaline, Dopamine, Dobutamine) ou en anesthésie.
Matériel pour installation d’une SAP
o Pousse seringue électrique.
o Seringue de 20 ou 50ml selon l’indication.
o Tubulure ou perfuseur.
o Robinet à 3 voies.
o Sérum physiologique (SS 0,9%) pour dilution.
o Produit à injecter.
o Gants propres.
Technique de la SAP
o Préparer le produit à injecter et le diluer si nécessaire.
o Brancher la tubulure à la seringue (mettre une étiquette) et la purger.
o Allumer la SAP et libérer le piston.
o Placer la seringue et adapter le piston.
o Régler le débit désiré (ml/h).
o Lancer la perfusion.
o Noter le début de perfusion.
Surveillance
o Vérifier le circuit (fuite).
o Surveiller la pression de perfusion (coudure ou fermeture du robinet après
changement).
o Surveiller le débit de perfusion (respect de la prescription).
o Vérifier le fonctionnement de la batterie.
o Surveiller l’état général du patient.
o Surveiller l’apparition d’incompatibilité dans la tubulure.
48
BILAN DES ENTREES/SORTIES
L’eau corporelle représente 60% du poids du corps. Ce pourcentage diminue avec l’âge et
en tissus graisseux de l’organisme. L’hydratation se maintient constante grâce à un bilan
équilibré entre les entrées et les sorties :
Les entrées
Les entrées sensibles : C’est la proportion ajustable des entrées. Elle est représentée par
les aliments, les boissons ainsi que les apports de la perfusion. (ex : boissons 1500 ml/24h)
Les entrées insensibles : Ce sont les entrées provenant du métabolisme cellulaire (200 à
300ml/24h) et de l’eau contenue dans l’alimentation (700 ml / 24h)
Les sorties
Les pertes sensibles : C’est la proportion calculable des sorties. Elle est représentée par
les sorties rénales ainsi que les pertes par les aspirations gastrique ou drainages (urines
1500ml/24h)
Les pertes insensibles : digestive (selles 100ml/24h), pulmonaire (vapeur d’eau expirée
400ml/24h), cutanée (perspiration, sudation 500ml/24).
NB : Inclure les sorties par température (10ml/Kg/°C au-dessus de 38°C) et par la
diarrhée.
49
L’ORGANISATION DES SECOURS PUBLICS AU
MAROC
DEFINITIONS
SECOURS
« Tout élément ou action qui servent à quelqu’un pour sortir d’une situation difficile et qui
vient d’un concours extérieur » (le petit robert (n,c), cité dans Gardiane, 2006)
SECOURISTE
« Personne capable de pratiquer les gestes ou les méthodes du secourisme… membre d’une
organisation de secours pour les victimes d’un accident ou d’une catastrophe » (Nouveau
Larousse, 2007)
La loi marocaine fait obligation à tout citoyen de porter assistance a une personne en péril,
soit par une action personnelle, soit en déclenchant un secours et punit l’abstention (article
431 du code pénal, dahir n° 1-59-413 du 28 Joumada ii, 26 nov. 1962).
SECOURISME
Selon Khaldi (2005) le secourisme est l’ensemble des gestes pratiques simples, devant une
situation d’urgence, qui peuvent:
La classification des systèmes de secours se fait selon deux grandes visions. D’abord, Le
système français qui insiste sur la mobilisation du corps médical pour une prise en charge sur
le terrain (qui risque d’être longue). Ensuite, le système américain qui met l’accent sur
l’évacuation rapide vers un milieu hospitalisé.
Le système de secours au Maroc comporte des plans d’urgence (Plan ORSEC - Plan rouge -
Plan blanc) et des structures Du réseau intégré des soins d’urgences médicales (RISUM -
SAMU - SMUR).
50
PLAN ORSEC
Le Plan Orsec ou organisation provinciale des secours, concerne les catastrophes étendues qui
affectent gravement la vie normale des populations. Il est déclenché et dirigé par le
gouverneur ou le wali. Il permet la réquisition des moyens et des personnes nécessaires à la
gestion de la crise.
Le plan ORSEC regroupe plusieurs services ou disciplines pour gérer une crise :
– Liaisons et transmissions (services des transmissions téléphoniques et cellulaires…)
– Police, Gendarmerie Royale (maintien de l’ordre)
– Secours, sauvetage (Protection Civile, FAR, Forces Auxiliaires…)
– Soins médicaux (Ministère de la Santé, Croissant Rouge Marocain)
– Transport, travaux (équipement, FAR, ONE, ONEP…)
– Accueil et hébergement (ONG, Associations, CRM…
PLAN ROUGE
Il assure l’organisation des secours pour des catastrophes à effets limités (> 10 en général) :
accidents de la voie publique, explosions ou effondrements. Le plan rouge est déclenché par
le gouverneur et la direction des soins repose sur deux responsables :
– Le directeur des secours (l’extinction d’un feu, la localisation des victimes, les
travaux de dégagement ou de franchissement).
– Le directeur des secours médicaux (DSM) gère la prise en charge médicale des
victimes
Le plan rouge comporte :
• Une équipe d’intervention expérimentée en techniques d’urgence et à
l’utilisation des moyens de télécommunication.
• Un poste médical avancé (PMA) ou centre de tri primaire et de catégorisation
des blessés.
• Le centre médical d’évacuation (CME) : c’est le point de répartition des
évacuations.
PLAN BLANC
C’est un plan d’accueil particulier à l’hôpital face à un afflux de victimes dépassant la
capacité habituelle de son service des urgences (plan rouge au sein des hôpitaux). Il relève du
directeur de l’hôpital. Le plan blanc permet d’établir des règles pour assurer la meilleure
qualité de soins et la meilleure orientation possible des blessés dans l’hôpital.
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RISUM
Le Réseau Intégré des Soins d’Urgences Médicales est une organisation des urgences
médicales selon une filière à trois niveaux de recours.
- Urgences médicales de proximité (UMP) (premier niveau): Ce type de service est situé
en dehors des hôpitaux (CSR2 et CSU2). Ce niveau de recours aura à assurer 6 fonctions
d’urgence : la permanence, le diagnostic de détresse vitale, les gestes de premiers secours, la
surveillance des patients, les analyses biologiques de base et le transfert sanitaire simple.
- Urgences Préhospitalières (UPH) : Assurées par les moyens de transport de secours de
base, les services médicaux d’urgence et de réanimation (SMUR) et les services médicaux
héliportés (HELISMUR);
- Urgences médico-hospitalières (UMH):
- les urgences médico-hospitalières de base (Le deuxième niveau) : (HP - CHP). Ce
niveau de recours doit assurer en plus des fonctions des urgences de proximité, 5 autres
fonctions de soins. Il s’agit de : les gestes de réanimation, la transfusion,
l’hospitalisation, le diagnostic et l’intervention chirurgicale.
- les urgences médico-hospitalières complètes (Le troisième niveau) : Ces services sont
prodigués au niveau des CHR et CHU. Ce niveau de recours offre en plus des 11
fonctions de soins des urgences d’amont, 5 autres fonctions. Il s’agit de : la réanimation
polyvalente, le SMUR, les explorations de diagnostic, la régulation médicale et la
formation continue.
SAMU
Un service médico-technique implanté dans le centre hospitalier le plus important de la
région ou de la province. Il est dirigé par un médecin anesthésiste réanimateur. La principale
mission opérationnelle du SAMU est la réception des appels urgents. Il est chargé de la
mobilisation des secours nécessaires, selon les besoins des victimes.
SMUR
Le Service Mobile d’Urgence et de Réanimation est une unité hospitalière rattachée au
SAMU ou au service des urgences, implanté dans le principal hôpital régional. Le SMUR
intervient à la demande du SAMU pour la prise en charge à l’extérieur de l’hôpital, le
ramassage et le transfert des blessés en état grave. Il comprend au moins une unité mobile
hospitalière (UMH) (Anesthésiste-Réanimateur – Infirmier Spécialisé en Anesthésie-
Réanimation – équipement de réanimation complet).
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CONDUITE GENERALE EN FACE D’UN
ACCIDENTE
LE BALISAGE ET PROTECTION DES BLESSES
Le Balisage :
Le balisage est la première étape à exécuter par un secouriste. Il est défini comme : «Un
ensemble de signaux ou de marques qui servent à faciliter la navigation maritime ou
aérienne». Dictionnaire Hachette (n,c). Cette étape permet de sécuriser le site de l’accident ou
du sinistre pour éviter le suraccident. Pour le réaliser il faut :
Mettre un triangle de présignalisation à 150 ou 200m avant l’accident.
Prévoir un autre triangle après l’accident s’il s’agit d’une voie à double sens.
Pendant la nuit, signaler l’accident par une lampe torche du bas-côté de la route.
Interdire l’approche du lieu de l’accident si un danger persiste (matière dangereuses –
risque d’explosion…)
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LE DEGAGEMENT DE LA VICTIME
Pour dégager une victime du lieu de l’accident ou du sinistre il y a un certain nombre de
techniques. Ces dernières permettent de déplacer les victimes en toute sécurité et de
minimiser les répercussions de la mobilisation.
La traction par les chevilles :
S’il faut dégager la victime d’urgence : Route à grande circulation - Une pièce enfumée ou en
feu - Menace d’éboulement, un effondrement, une coulée de boue ou la montée des eaux.
Les étapes sont :
Ces différentes étapes sont illustrées par les images qui suivent :
54
Dégagement d’un véhicule ou manœuvre de RAUTEK
Cette technique est effectuée lorsque le conducteur ou le passager se trouve dans un véhicule
commençant à prendre feu ou quand la victime ne peut pas sortir seule. Les étapes de cette
technique sont :
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La fonction respiratoire
Cette appréciation permet d’évaluer l’existence d’une détresse respiratoire en examinant la
liberté des voies aériennes et l’existence de mouvement ventilatoires :
Se pencher vers le visage de la victime.
Sentir l'arrivée d'air sur la joue ou sur la main du sauveteur.
A l'oreille chercher les bruits de la ventilation.
Avec les yeux, regarder le ventre et / ou la poitrine se soulever et s'abaisser
La fonction cardiovasculaire
Elle permet l’exploration rapide d’une détresse cardiocirculatoire. Après la vérification de
l’existence d’une hémorragie il faut :
Palper la carotide du côté où il se trouve en continuant si besoin à maintenir la tête par
la pointe du menton.
Poser l'extrémité des trois doigts médians sur la ligne médiane du cou.
Appuyer doucement vers l'arrière du cou sans empêcher le sang de passer.
Si le sauveteur ne sent ni le pouls carotidien ni le pouls fémoral pendant 5 à 6
secondes = Arrêt Circulatoire.
La fonction neurologique
Pour évaluer la fonction neurologique on utilise le score de GLASGOW. Ce score est calculé
de 3 à 15 Un score < 8 est évocateur d’un coma profond.
L’examen des pupilles, permet quant à lui, d’apprécier l’atteinte cérébrale (voir partie de la
détresse neurologique).
56
LA NOYADE
La noyade
Variations
Types de noyades
physiopathologiques
Inhibition Choc
Noyade en eau
émotive thermique douce
Choc Choc
traumatique allergique
Définition
La noyade est une asphyxie aiguë par inondation broncho-alvéolaire consécutive à une
submersion. C'est une urgence respiratoire et cardiocirculatoire. En France, c’est une des
principales causes de mortalité accidentelle chez l'enfant de moins de 15 ans et la première
chez l'enfant de moins de 4 ans.
Types de la noyade
Signes cliniques
Il y a 4 stades de la noyade :
• Aquastress : vomissements, épuisement et frissons.
• La petite hypoxie : Agitation, encombrement et cyanose.
• La grande hypoxie : Altération de la conscience, agitation, cyanose, encombrement et
troubles de rythme.
• L’anoxie : Arrêt cardiorespiratoire.
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La physiopathologie
L’inondation des VA entraine un OAP mixte, mais avant tout lésionnel, une hypoxémie et
une acidose mixte. La présence de particules est à l'origine d'atélectasies et de complications
septiques secondaires. Cependant, il faut distinguer entre la noyade en eau douce ou en eau
de mer.
Noyade en eau douce
L'eau est hypotonique au plasma et passe à travers la membrane alvéolo-capillaire,
responsable d'une Hypervolémie, d'une hémodilution, d'un OAP par surcharge et d'une
hémolyse (hyper K+, anémie). On considère que la noyade en eau douce est 3 fois plus
mortelle que la noyade en eau de mer.
Noyade en eau de mer
L'eau est hypertonique (3x > plasma), elle occasionne un OAP d'emblée, hypovolémie,
hémoconcentration, hypernatrémie ; troubles de conduction (augmentation du PR, QT,
BAV), inefficacité cardiaque progressive.
La conduite à tenir (rôle infirmier)
En cas d’immersion en eau froide avec hypothermie profonde, les manœuvres de
réanimation doivent être poursuivies jusqu’au réchauffement complet du patient (tolérance
cérébrale à l’hypoxie) : 15 min à 25 °C - 30 min à 20 °C - 60 min à 15 °C. La fréquence du
MCE et la ventilation doivent être réduites (divisées par 3)
– Position : PLS (trouble de conscience) – sinon décubitus dorsal.
– Déshabiller et réchauffer.
– Rechercher des lésions traumatiques (plongeon).
– Oxygénothérapie – aspiration – canule – matériel Intubation.
– Glycémie capillaire – surveillance des paramètres vitaux.
– VV avec G5 – Sonde gastrique (vidange).
– Radio pulmonaire.
TTT médical des noyades
– Aquastress :
– Réchauffer – rassurer.
– Control du pouls, pression artérielle, Glycémie, température.
– Radio du poumon et hospitalisation 24h.
– Petite hypoxie :
– Surveillance clinique et gazométrie.
– Oxygénothérapie (masque – sonde nasale).
– Restriction hydrique modérée (30ml/Kg/j).
– Surveillance en réanimation.
– Grande hypoxie :
– Intubation et ventilation assistée (Pression Expiratoire Positive).
– Si état de choc (Dobutrex).
– Correction des désordres rénaux (Lasilix).
– Réchauffement :
– T>33°C : passif externe (couverture).
– 28°C<T<33°C : Actif externe (couverture chauffante).
– T<28°C : actif interne (réchauffement des gaz inspirés – solutés
chauds).
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L’ELECTRISATION
Electrisation
Variations
Types d’électrisations physiopathologiques
Accident
électrique Arc Flash Intensité du La tension Le type de
électrique électrique courant du courant courant
vrai
Définition
L’électrisation est l’ensemble des manifestations physiopathologiques liées au passage du
courant électrique à travers le corps humain. La gravité de l’électrisation varie selon la nature
du courant (domestique ou industriel). (NB Electrocution = mort par électrisation).
Types d’électrisations
• 1 : Accident électrique vrai
• 2 : Arc électrique
• 3 : Flash électrique
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• Intensité du courant :
• 5 mA douleur
• 10 mA contraction musculaire
• 20 mA tétanisation de diaphragme + asphyxie.
• 30 mA fibrillation ventriculaire
• 2 A sidération des centres bulbaires (mort subite)
• Tension du courant :
• Bas voltage < 1000V : risque cardiovasculaire.
• Haut voltage > 1000V : brûlures profondes et rhabdomyolyse.
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LES BRULURES
Brûlures
Règle des 9
1er degré
de Wallace
2ème degré
(S-P)
3ème degré
Définition
Ce sont des lésions de la peau et des tissus sous-jacents sous l’effet d’une agression
thermique, chimique, électrique ou par rayonnement. La gravité dépend de 4 facteurs :
• La profondeur.
• La surface.
• La localisation.
• Les lésions associées ou pathologies préexistantes.
Causes des brûlures
Les causes les plus fréquentes sont des accidents domestiques :
• Liquides bouillants (eau, aliments,…)
• Flammes (incendies, barbecue,…)
• Métaux (plaque chauffante, fer à repasser,…)
Cependant, d’autres causes peuvent entrainer des brûlures (exposition prolongée au soleil –
contact avec un l’acide chlorhydrique)
Signes cliniques
Les signes cliniques peuvent varier selon la profondeur de la brulure (1er degré - 2ème degré -
3ème degré) et la surface atteinte du corps (la règle de Wallace).
La profondeur de la brûlure
61
Etendue de la brûlure
La règle des 9 de Wallace est souvent utilisée pour déterminer l’étendue d’une brûlure. Cette
mesure permet de juger sa gravité :
• Plus de 15% chez l’adulte.
• Plus de 10% chez l’enfant ou personnes âgées.
La physiopathologie
Les brûlures étendues entrainent des pertes liquidiennes importantes. Ces pertes sont
dues à la disparition du revêtement cutané et à l’augmentation de la perméabilité capillaire. Si
aucun remplissage n’est entrepris, l’hypovolémie peut évoluer vers un choc hypovolémique.
Parallèlement, Les zones brulées constituent une porte d’entrée pour les agents pathogènes.
Dans ce sens une asepsie rigoureuse est de mise.
La conduite à tenir (rôle infirmier)
• Enlever tous les vêtements non collés aux brûlures.
• Laver abondamment à l’eau du robinet ou SS (brûlure chimique – thermique récente).
• Envelopper les zones atteintes par un champ stérile.
• Oxygénothérapie (9l/min) (CO).
• Préparer matériel d’intubation (trouble de conscience)
• VV de gros calibre.
• Sonde urinaire.
• Surveillance des paramètres vitaux
TTT médical des brûlures graves
• Assurer une ventilation efficace (intubation si brûlure de la face).
• Assurer un remplissage vasculaire suffisant.
• Calmer la douleur par du Perfalgan si ventilation spontanée ou Hypnovel + Fentanyl si
la ventilation est artificielle.
• Bilan des lésions associées (coma par dérivés de cyanure ou CO).
62
LES MORSURES ET PIQURES VENIMEUSES
(ENVENIMATION PAR PIQURE DE SCORPION ET
MORSURE DE SERPENT)
ENVENIMATION PAR PIQURE DE SCORPION
Définition
63
• c- Neurologique (souffrance cérébrale l’hypoxie et action périphérique des
neurotoxines) : Agitation – Irritabilité - Fasciculations - Convulsions - Obnubilation -
Coma.
CAT piqure de scorpion
Classe I :
A- Traitement symptomatique des signes locaux :
– Désinfecter la piqûre par un antiseptique.
– Antalgique : Paracétamol 60mg/kg/j en 4 prises.
– Xylocaïne crème locale + pansement.
B- Observation :
– 4h de temps post piqûre +++ ; avec surveillance continue des constantes vitales.
Classe II : Hospitalisation à proximité d’un service de réanimation+++.
A- En l’absence de signes prédictibles de gravité il faut un traitement antalgique et
surveillance jusqu’à disparition totale et durable des signes généraux.
B- En présence d’un signe prédictible de gravité il faut transfert en réanimation et traitement
de la classe III.
Classe III : Hospitalisation directe en service de réanimation++++ :
A- Mise en condition :
- Position latérale de sécurité
- libération des VAS
- VV pour perfusion et prélèvement.
- Oxygénothérapie…
- Traitement symptomatique antalgique.
B- Traitement des défaillances viscérales :
1- Cardiocirculatoire :
a- Hypotension ou état de choc :
- Solutés de remplissage : macromolécules ou SS à 9‰.
- Dopaminergiques : Dopamine : 10-20µg/kg/min - Dobutamine : 10-
20µg/kg/min.
b- HTA : Nicardipine (SAP) : 5mg/h à augmenter si besoin.
2- Respiratoire :
- Intubation-ventilation artificielle (IVA) + traitement du choc cardiogénique.
- Prévention des accidents d’inhalation.
3- Neurologique :
- LVA : lutte contre l’hypoxie et surveillance SpO2.
N.B : l’efficacité de la sérothérapie est controversée et le CAPM (centre antipoison
marocain) ne préconise pas son utilisation.
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ENVENIMATION PAR MORSURE DE SERPENT
Définition
La morsure de serpent est la conséquence de la rencontre d’un homme avec un serpent. Le
ramassage du bois, les déplacements, la chasse et surtout les travaux agricoles sont
responsables de 85 % des accidents. Une envenimation peut se manifester après une morsure
de serpent et ses signes cliniques varient selon la nature du serpent.
Au Maroc, les envenimations par morsure de serpent constituent un sujet d’inquiétude pour
les populations et pour les professionnels de santé. Les envenimations par MS sont
engendrées par 8 espèces appartenant à deux familles : les élapidés (une espèce) et les
Vipéridés (sept espèces).
Nom
Nom commun Aire de distribution
scientifique
Elapidae
Naja haje Sahara, Laayoune, région d’Agadir avec extension jusqu’à
Cobra ou Naja
legionis Figuig (limite sud des Atlas)
Viperidae
Zones prédésertiques du sud de l’Atlas, Guelmim, Tarfaya,
Cerates cerates Vipère à corne
Assa, sud-ouest du Maroc, Sahara
Sud-ouest du Maroc, vallée de Souss, Anti atlas, Tan-Tan,
Bitis arientans Vipère heurtante
Souss, Taroudant
Cerates vipera Vipère de l'Erg Tarfaya, Laayoune, Merzouga (Sahara)
Anti-Atlas, Tan-Tan, moyen Atlas, environs de Rabat,
Macrovipera
Vipère de Mauritanie environs de Marrakech, Dra, Jerada, Goulmima, environs de
Mauritanica
Ouzzane, Rif central
Vipera monticola Vipère naine de l'Atlas Haut Atlas, moyen Atlas (région Qsiba)
Echis carinatus Echide carénée Guelmim et Figuig, gultate Zemmour, Sahara.
Vipera latastei, Vipère de lataste Rif, moyen Atlas central et méridional et haut Atlas
65
Signes cliniques
67
LES INTOXICATIONS
Définition
Une intoxication est une altération physiopathologie due à l'absorption d'une substance
étrangère toxique pour le corps humain. L'absorption du toxique peut se faire par inhalation,
par ingestion, par contact cutané ou par injection directe dans le sang.
Il faut distinguer entre deux grands types d’intoxications :
• Intoxication aigue : avec des signes aigus qui suivent directement le contact
avec une matière toxique. (médicament – mercure - …).
• Intoxication chronique : avec une évolution insidieuse jusqu’à apparition de
signes de gravité. (exposition prolongée : mines de charbon – Fluothane).
Causes
Une intoxication aigue peut survenir d’une manière accidentelle (produits domestiques
/Enfants) ou d’une manière volontaire (tentative de suicide/ médicament). On distingue :
– Intoxication au CO.
– Toxi-infection alimentaire.
– Intoxication aux organophosphorés.
– Intoxication médicamenteuse.
– Intoxication caustique.
INTOXICATION AU CO
C’est une intoxication grave au monoxyde de carbone. Le risque de décès est immédiat mais
il y a aussi le problème des séquelles neurologiques qu’elle peut laisser à vie. Elle survient
souvent durant la période hivernale (chauffe-eau défectueux – combustion de charbon dans un
espace clos)
68
L’affinité CO pour l’Hb est d’environ 245 fois plus importante que celle de l’O2. La
carboxyhémoglobine (HbCO) empêche le transport d’O2 (anoxie diffuse cœur et cerveau).
Les manifestations cliniques dépendent de la durée d’exposition, la concentration de CO dans
le lieu d’intoxication et de l’effort physique déployé lors de l’exposition.
Signes cliniques
• les formes mineures : céphalées surtout frontales, dyspnée et/ou vertiges
• les formes modérées : céphalées intenses, vertiges, troubles de la vigilance,
troubles de la vision, ataxie, somnolence, hallucinations, faiblesse musculaire, nausée,
vomissements.
• les formes graves : une syncope, confusion, désorientation, convulsions,
incontinence sphinctérienne, troubles du rythme, OAP, insuffisance respiratoire, perte
de connaissance, coma, état de choc et décès
CAT en cas d’intoxication au CO
Le seul et unique traitement spécifique de l’intoxication au CO est l’oxygène.
• Oxygénothérapie isobare à 100% d’O2 jusqu’à normalisation de l’HbCO ou au
moins pendant 6 heures.
• L’oxygénothérapie hyperbare séance de 60min (2 et 3 ATM) jusqu’à 3 fois par jour.
• TTT symptomatique et stabilisation des fonctions vitales.
TOXI-INFECTION ALIMENTAIRE
Une maladie, souvent infectieuse et accidentelle, contractée à la suite de l'ingestion de
nourriture ou de boisson contaminées par des agents pathogènes. Il peut aussi s’agir de
consommation de produits toxiques (champignon vénéneux). Il est important de découvrir
l’origine et les circonstances de l’intoxication en vue de dépister une intoxication alimentaire
collective (internats – fêtes – vendeurs ambulants).
Les symptômes débutent en général entre quelques heures ou plusieurs jours après
l’ingestion. On peut avoir un ou plusieurs signes : nausée, douleur abdominale, vomissements,
diarrhée, fièvre, maux de tête ou fatigue physique.
Dans la plupart des cas les symptômes disparaissent spontanément. Seulement, une
surveillance minimale de 24h est nécessaire pour dépister des troubles hydroélectrolytiques ou
une évolution septique (T° +++).
69
INTOXICATION AUX ORGANOPHOSPHORES
C’est une intoxication aux pesticides (régions agricoles). Elle peut être accidentelle durant
l’épandage (peau et inhalation) ou bien volontaire (ingestion orale pour suicide). Ce type de
produits inhibe l’action de la cholinestérase.
70
• Détresse Respiratoire : VA + aspiration
• Voie veineuse, monitorage continu de l’ECG.
– Traitement des convulsions : BZD, barbituriques…
Traitement spécifique :
– Atropine (effets muscariniques)
– Contrathion (régénération des cholinestérases)
Atropine
C’est un produit parasympatholytique utilisé en anesthésie et en réanimation.
– Prémédication : 0,5mg en IV ou S/C.
– Avec Anticholinestérasique : 1 à 2mg en IV
– Bradycardie :
– Adulte : 0,25 à 0,5mg
– Enfant : 20µg/kg
Effets de l’atropine
– Sécheresse buccale, gêne pharyngée
– Rétention urinaire (adénome de la prostate)
– Épaississement des sécrétions bronchiques
– Tachycardie, troubles du rythme cardiaque
– Trouble de l’accommodation oculaire et dilatation pupillaire (glaucome à angle fermé)
– Syndrome cholinergique central (agitation, confusion, hallucinations, somnolence,
coma)
INTOXICATION MEDICAMENTEUSE
Ingestion volontaire ou accidentelle de médicaments à des doses toxiques. La toxicité et la
symptomatologie est spécifique à chaque classe médicamenteuse. Mais, il faut se méfier des
associations médicamenteuses avec un tableau clinique imprévisible.
Les répercutions peuvent atteindre plusieurs fonctions :
• Troubles neurologiques : Obnubilation, coma, convulsions, agitation, délire ou
agressivité.
• Troubles respiratoires : Brady ou tachypnée, OAP, odeur anormale de l’haleine ou
hypersialorrhée.
• Troubles cardiocirculatoires : Hypotension, collapsus, hypertension, troubles de
rythme ou de conduction.
• Troubles digestifs : Nausées vomissement diarrhée ou douleurs abdominaux.
• Troubles divers : Hypo ou hyperthermie, rétention urinaire.
• D’autres signes spécifiques peuvent apparaitre selon le médicament en cause.
71
Type de produit Signes d’intoxication
72
– Recueillir un échantillon au début et à la fin du lavage.
– Ablation du tube à la fin de l’opération.
• Sirop d’Ipéca :
Vomissements provoqués chez l’enfant (>8mois). 10 à 30 ml selon l’âge puis faire
boire une grande quantité de liquide. Les vomissements se produisent au bout de 15 à 20min.
• Les antidotes : les plus utilisés
Anexate Benzodiazépines
73
LES GESTES D’URGENCES
Ce sont un ensemble de gestes élémentaires de survie que le sauveteur est amené à appliquer
auprès d’une victime. La chronologie de ces gestes doit être respectée pour garantir un
maximum de sécurité de la victime. L’algorithme qui suit présente la logique d’intervention
auprès d’un blessé ou une victime d’un accident donné :
74
CONDUITE A TENIR FACE A L’HEMORRAGIE
La technique utilisée pour le control de l’hémorragie varie selon le siège de celle-ci.
Compression
carotide
directe
Control Pansement
Axillaire
hémorragie compressif
Compression
Humérale
artérielle
Fémorale
Poplité
Pansement compressif
Il est pratiqué après une compression directe pour libérer le sauveteur à d’autres gestes ou à
d’autres victimes :
Faire la compression manuelle
Mettre un pansement (mouchoir, linge propre…) sur la plaie
La partie la plus épaisse du pansement au niveau de la plaie exerce une pression
suffisante pour arrêter le saignement mais pas trop pour ne pas arrêter la circulation dans le
membre.
Surélever le membre blessé pour diminuer la pression du sang
Le pansement doit être visible pour surveiller son efficacité qui est contrôlée par l’arrêt
de l’hémorragie.
75
Seul un médecin peut défaire un pansement compressif efficace
Si le saignement persiste ; laisser le premier pansement compressif en place et mettre
un deuxième pansement par-dessus le premier.
Les pouls distaux sont systématiquement et régulièrement contrôlés
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Compression de l’artère axillaire
Les deux mains sont nécessaires à la réalisation
de cette technique.
Bras du blessé surélevé
L’épaule du blessé est empaumée par les 2
mains ouvertes du sauveteur.
Les 2 pouces du sauveteur sont placés l’un à
côté de l’autre dans le creux axillaire du blessé.
La pulpe des 2 pouces appuie dans la partie
antérieure du creux axillaire.
L’appui est progressif jusqu'à l’arrêt de
l’hémorragie
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LA LIBERATION DES VOIES AERIENNES
C’est la première étape dans la prise en charge d’un blessé. Il existe plusieurs techniques
selon le besoin et les compétences du sauveteur. Néanmoins, avant de pratiquer une de ces
techniques il faut appliquer la règle des 3 « C » (Cravate – Col – Ceinture). Cette règle permet
d’éviter une gêne à la respiration ou la circulation sanguine.
LVA
Adulte Bébé
Compression
Heimlich
thoracique
Compression
thoracique
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Ouverture de la bouche par la manœuvre des doigts croisés
Protraction de la mandibule
La subluxation de la mandibule
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LA DESOBSTRUCTION DES VOIES AERIENNES EN CAS DE CORPS
ETRANGER
La présence d’un corps étranger dans les voies aériennes est évoquée par un ensemble de
signes. Dans ce sens, il y a plusieurs techniques qui permettent de libérer les voies en éjectant
le corps étranger :
80
Patient inconscient :
81
LA POSITION LATERALE DE SECURITE ET AUTRES POSITIONS
D’ATTENTE
La technique de la PLS
C’est technique élémentaire que toute personne doit être en mesure de pratiquer. Elle permet
de sécuriser le VA chez une personne qui est inconsciente, mais qui respire normalement.
Cependant, elle nécessite une surveillance étroite de la respiration, car à tout moment le blessé
peut présenter une apnée. Pour la réaliser il faut :
se placer à genoux du côté du retournement.
Mettre le bras le plus proche de soi à 90° paume de la main tournée vers le ciel.
Saisir l’autre bras et mettre le dos de la main sur l’oreille côté sauveteur.
Garder cette main paume contre paume sur l’oreille de la victime.
Avec l’autre main attraper la jambe opposée derrière le genou.
Tirer sur la jambe pour rouler la victime vers le secouriste.
Enlever doucement la main qui se trouve sous la tête.
Sécuriser la position de la victime
Vérifier la qualité de la respiration.
La position demi-assise La position demi-assise avec risque Le décubitus dorsal avec jambes
de vomissement surélevées (état de choc)
82
LA VENTILATION ARTIFICIELLE ELEMENTAIRE
Les techniques de la VA élémentaire permettent de faire entrer de l’air dans les poumons
des victimes qui ne respirent plus. Elles consistent à souffler dans la bouche ou le nez de la
victime l’air contenu dans les voies respiratoires du sauveteur.
L’air expiré par le sauveteur contient 12 à 17% d’oxygène qui est un apport suffisant pour
maintenir un apport d’oxygène et pour assurer la survie initiale de la victime. Le volume
insufflé ne doit pas être très important pour éviter la distension gastrique.
VA élémentaire
Bouche à bouche et
Bouche à bouche Bouche à nez
nez nourrisson
LE BOUCHE A BOUCHE
• S’agenouiller à hauteur des épaules de la victime
• S’assurer préalablement de la liberté des VAS
• Placer une main sur le front pour maintenir la tête
basculée en arrière.
• Obstruer le nez de la victime en le pinçant avec le
pouce et l’index de la main située sur le front
• De l’autre main, maintenir le menton en le tirant
en avant vers le haut
• Bouche ouverte, le sauveteur, après avoir rempli
ses poumons d’air, applique hermétiquement et
soigneusement ses lèvres autour de celles de la
victime
• Souffler progressivement dans la bouche de la
victime jusqu’à ce que le thorax se soulève
• Se relever légèrement pour reprendre son souffle
et regarder la poitrine de la victime s’affaisser
83
LE BOUCHE A NEZ
• Nettoyer la bouche
• Poser une main sur le front du bébé
• Poser un ou deux doigts de l’autre main
au niveau du menton
• Basculer la tête en arrière
• Mettre un linge plié sous les épaules, les
surélever afin de faciliter le maintien de la
bascule de la tête en arrière
• Appliquer sa bouche grande ouverte
autour de la bouche et du nez du bébé
• Souffler uniquement le volume d’air
contenu dans la bouche du sauveteur
84
REANIMATION CARDIAQUE
Réanimation
cardiaque
MCE Défibrillation
MCE Défibrillateur
MCE adulte MCE enfant
nourrisson Manuelle
CDA DSA
Auto-pulse
DEA
Zoll
Système
Thumper
85
MCE adulte
MCE enfant
La technique est identique en utilisant le talon d’une seule main et en appuyant moins fort. A
chaque compression le thorax est enfoncé de 2 à 3 centimètres.
MCE nourrisson
Le MCE est pratiqué avec les deux
pouces, à la fréquence de 120
compressions par minute. Les mains du
sauveteur entourent la base de la cage
thoracique du nouveau né. La
compression thoracique peut se faire à
l’aide de trois doigts.
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Nouvelles techniques du MCE
Auto-pulse Zoll
Ce dispositif permet d’assurer des compressions
thoraciques grâce à une bande qui entoure le thorax
et se contracte en comprimant ce dernier contre une
planche placé sous le patient. Le grand avantage de
cette technique est la possibilité de régler avec
précision la fréquence du massage cardiaque.
Parallèlement, il permet de libérer les mains du
sauveteur pour la ventilation ou la pratique d’une
autre technique pour le patient (voie veineuse).
Système Thumper
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LA DEFIBRILLATION
La fibrillation ventriculaire est une activité électrique anarchique du cœur qui entraine une
inefficacité cardiaque. Le seul moyen de rétablir l’activité cardiaque est de délivrer un choc
électrique qui traverse le cœur. L’appareil utilisé dans ce sens est appelé défibrillateur. Les
caractéristiques de cet appareil varient selon les compétences techniques des sauveteurs.
Défibrillateur cardiaque manuel
C’est un appareil qui permet de délivrer un choc électrique pour remédier aux fibrillations
ventriculaires. Ce type d’appareil n'analyse pas le tracé cardiaque de la victime et n'indique
pas si un choc électrique externe doit être ou non réalisé.
La technique de défibrillation consiste à poser une électrode sous claviculaire droit et l’autre
sous axillaire gauche. Ensuite, on peut délivrer une série de 3 chocs séparés par 3 min de
RCP. Le premier cycle est d’intensité croissante (200 – 250 – 360 joules). Les cycles qui
suivent sont tous de 360 joules. Pour l’enfant il faut régler l’intensité en calculant 3joules/kg.
Défibrillateur semi-automatique
Défibrillateur automatique
88
IMMOBILISATION DES FRACTURES
Immobilisation
Fracture
Attelle cervico-
Echarpe simple
thoracique
Echarpe oblique
Echarpe simple
Technique utilisée pour immobiliser les fractures de la main, poignet et de l’avant bras.
Engager une pointe du triangle (écharpe) entre le coude et le thorax (a).
Rabattre la seconde pointe sur l’avant bras et la faire passer sur l’épaule opposé au
coté blessé.
Nouer les deux pointes sur le coté du cou.
Fixer ou nouer la partie libre au niveau du coude.
89
Echarpe et contre écharpe
Technique utilisée pour immobiliser les fractures du
bras.
90
demander à la victime de ne pas le faire bouger. Par exemple, on peut mettre des couvertures
enroulées pour caler le membre fracturé et demander à la victime de ne pas bouger.
FRACTURE DU RACHIS
Il faut immobiliser l’axe tête-cou-thorax devant toute suspicion de traumatisme du rachis.
Après il faut mettre l’accidenté sur un plan dur ou bien un matelas immobilisateur. Il y a une
multitude de matériels spécifique à ces situations.
Le collier cervical
Le collier diminue le risque d’aggravation d’une
lésion de la moelle épinière en immobilisant la
colonne cervicale et en limitant les mouvements de la
nuque. Toutefois, il n’est pas suffisant à lui seul pour
empêcher tout mouvement de la nuque.
• Le premier intervenant se place à la tête de la victime
la maintient en position neutre.
• Le deuxième intervenant se positionne sur le coté de
la victime et dégage les vêtements au niveau de la base
du cou.
• Il glisse la partie arrière du collier sous la nuque de
la victime.
• Il positionne ensuite la partie avant du collier afin
d’obtenir un bon appui menton sternum
• Il ajuste ensuite la hauteur du collier, si c’est
possible.
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Attelle cervico-thoracique (ACT)
L’attelle cervico-thoracique est utilisée pour immobiliser la tête et la nuque d’une victime
assise ou dans un espace restreint. Elle permet de respecter l’axe « tête-cou-tronc » et limite
toute aggravation au cours des manipulations nécessaires à l’immobilisation de la victime sur
un plan dur ou un matelas immobilisateur à dépression. La mise en place de l’ACT se fait sur
une tête en position neutre et sans la bouger par rapport au tronc.
L’ACT est correctement installée si elle prend appuie sous les aisselles de la victime,
suffisamment serrée pour ne pas bouger et la colonne vertébrale repose sur l’attelle ;
92
LES TECHNIQUES DE RAMASSAGE ET
BRANCARDAGE DES BLESSES
Ces différentes techniques permettent de mobiliser une victime du sol ou d’un lit vers un
brancard en toute sécurité. Elles peuvent faire appel à plusieurs personnes et le choix de la
technique se fait en fonction de l’espace disponible pour mobiliser le blessé.
93
LE PONT SIMPLE A 3 EQUIPIERS ET LE PONT AMELIORE A 4
EQUIPIERS
• Disposer le brancard dans l’axe de la
victime, si possible au niveau des pieds.
Un aide assurera son glissement sous la
victime, au commandement.
• Se placer « en pont », les jambes
suffisamment écartées au-dessus de la
victime ramener les avant-bras sur son
tronc.
• L’équipier de tête, le chef de brancard,
glisse une main sous l’ensemble « tête-
nuque » du blessé, l'autre entre les
omoplates ;
• Les 2 autres équipiers se placent face à
l’équipier de tête, pieds légèrement décalés
et s’accroupissent en gardant le dos plat ;
• L’équipier situé au pied de la victime
saisit les chevilles ;
• L’équipier du milieu engage ses mains
sous la taille de la victime ou saisit les
parties latérales de la ceinture du pantalon,
si elle est solide.
• Au commandement, pour les porteurs,
se relever en gardant le dos plat et soulever
suffisamment la victime pour permettre le
passage du brancard ; Le 4ème équipier soutient la tête pendant toute
94
PROCEDE A LA CUILLERE
La cuillère à 3 équipiers est utilisable pour transférer une victime du lit sur un brancard ou
d’un brancard au lit.
• Préparer le brancard et le placer perpendiculairement au niveau du pied du lit, si c’est
possible. Si le brancard est équipé de pieds, les déployer pour le mettre à hauteur et bloquer
ses roues.
• Se placer sur le côté du lit, un équipier à la hauteur des épaules, le deuxième à la
hauteur des hanches, le troisième à la hauteur des genoux.
• Engager les avant-bras sous la victime comme pour la cuillère. Le premier équipier
soutient d’un bras l'ensemble « tête-nuque » et s'appuie, de sa main, sur l'omoplate opposée
; De l’autre main, il soutient le haut du thorax. Le deuxième équipier place un avant-bras
sous la taille, l'autre sous le haut des cuisses. Le troisième place un avant bras sous le haut
des jambes, l'autre sous les chevilles.
• Au commandement, soulever la victime et la plaquer contre soi tout en se penchant
légèrement en arrière pour équilibrer la charge.
• Au commandement, se lever puis se reculer en faisant quelques pas, si nécessaire,
s'approcher du brancard et s’arrêter le long de celui-ci.
• Au commandement, rabattre délicatement la victime et la poser d'un bloc sur le
brancard.
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LE CONTENU ET L’UTILISATION DE LA TROUSSE
DE SECOURS
La composition de la trousse de secours varie selon les compétences du sauveteur et de la
nature de l’intervention :
– Sauvetage des accidentés (sapeurs pompiers).
– Trousse pour randonnée (montages).
– Trousse domestique (pharmacie personnel).
Cependant, il existe un contenu minimum que toutes trousse de secours doit comporter
Trousse de premiers secours standard
• Compresses stériles individuelles • Sérum physiologique oculaire en unidose
• Bandes de gaze • Pack de froid instantané – isoler la peau
• Sparadrap avec une compresse ou le vêtement (risque
• Pansements adhésifs hypoallergéniques d’engelure)
• Pansements compressifs • Gants jetables (obligatoires pour tous les
• Désinfectant = Chlorhexidine en unidose soins)
(ne pas utiliser chez l’enfant de moins de 30 • Paire de ciseaux
mois sans avis médical) • Pince à échardes
• Couverture isothermique
• Thermomètre frontal
Trousse de secours pour ambulance de secours
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Ait Hssain, A., Souweine, B. & Cano N.J. (2010). Physiopathologie de la dénutrition en
réanimation. Editions Elsevier. France
Atinault, A & al. (1993). Cours d’ISAR n°1 anatomie physiologie. Editions ARNETTE. Paris.
France.
Cavellat, J-F., Chassevent J-L. & Lecointre, P-J. (2005). Soins d’urgence. Editions MASSON.
Paris, France.
Godard, P. (2002). Soins infirmiers aux personnes atteintes d’affections respiratoires, 3ème
édition. Editions MASSON. Paris, France.
Guyon, A, & Collins, C. (1999). Soins infirmiers aux personnes atteintes d’affections
respiratoires. Editions ELLIPSS. Paris, France.
Khaldi, H., (2005). Le secourisme et les gestes élémentaires de survie. Ministère de la santé.
Rabat, Maroc.
Laure. F. (2004). Le guide des techniques d’animation. Editions DUNOD. Paris. France
Ministère de la santé (2011). Loi cadre n° 34-09 BO N° 5962 du 19 Chaâbane 1432 (21-07-
2011) Relative au système de santé et à l’offre de soins. Rabat, Maroc.
Prudhomme, C. (2003). L’infirmière et les urgences 4ème édition. Editions MALOINE. Paris,
France.
Vieux, N., Jolis, P. & Gentils, R. (1984). Manuel de secourisme. Editions FLAMMARION
Médecine-sciences. Paris, France.
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