Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2023
Cours
INTRODUCTION AU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC
Professeur
Marie MONNET
Sujet 4
Commentez la disposition suivante, en vous appuyant sur vos connaissances
acquises durant le cours ainsi que des sources extérieures au cours : « Tout fait
internationalement illicite de l’État engage sa responsabilité internationale » (Ar-
ticle 1 du Projet CDI)
Décembre 2023
1
Grille
Devoir
Attention :
Tableau réservé à l’appréciation du correcteur ou de la correctrice. A remplir par une X.
Ce tableau est suivi d’un espace de commentaires à l’attention de l’étudiant/e.
Maîtrise de la matière
- Problématisation.
- Bonne compréhension du
cours.
Approche Critique
- Recherche documentaire.
- Élaboration de la réflexion,
positionnement.
- Pertinence des arguments.
2
Commentaires à l’attention de l’étudiant.e
Note finale
3
Introduction générale
« Any system of law must address the responsability of its subjects for breaches of their
obligation1. » L’ordre juridique international ne fait pas d’exception à la règle. La négociation et
le dialogue, le recours aux instances internationales, les mesures diplomatiques, les sanctions éco-
nomiques ou le recours à la force sont entre autres des étapes et recours possibles lorsqu’un État
enfreint ses obligations internationales. L’établissement de normes régissant les interactions entre
États constitue un pilier essentiel du droit international. Au cœur de cette réglementation se
trouve l’article 1 du Projet de Convention sur la Responsabilité Internationale des États pour des
faits internationalement illicites, proclamant la responsabilité inhérente de tout État pour tout acte
contraire au droit international.
1
GOWLLAND-DEBBAS, Vera. International Law and the Quest for its Implementation. Le droit international et la quête de sa
mise en œuvre (2010), p.377.
4
A. Définition et délimitation du sujet
La responsabilité internationale est l’ensemble des consequences que l’ordre juridique in-
ternational prévoit pour un État qui commet un fait internationalement illicite. Elle repose sur
plusieurs principes et sources, notamment la Charte des Nations unies 2, les traités internationaux,
la coutume internationale ainsi que la jurisprudence. C’est un droit
« essentiellement coutumier : la codification n’a vraiment débuté qu’en 1969, pour s’achever par
un projet de la Commission du Droit international (CDI) soumis à l’Assemblée générale des Na-
tions Unies en 2001, la CDI étant un organe subsidiaire de l’ONU chargé de la codification du
Droit international. Ce texte n’envisage que la responsabilité des États 3.»
2
Vie publique. https://www.vie-publique.fr/fiches/274821-principe-dinterdiction-du-recours-la-force-et-rexceptions, consulté le
samedi 9 décembre 2023.
3
Cairn. https://www.cairn.info/lecons-de-droit-international-public--9782340019324-page-53.htm, consulté le mardi 28 novem-
bre 2023.
4
Open Edition Books. https://books.openedition.org/iheid/1168?lang=en#bodyftn2, consulté le Dimanche 3 décembre 2023.
5
PELLET, Alain. “Les articles de la CDI sur la responsabilité de l'État pour fait internationalement illicite. Suite - et fin?” in An-
nuaire français de droit international, volume 48, (2002), pp. 1-23. (Voir aussi la Convention sur la responsabilité internationale
pour les dommages causés par les engins spatiaux du 29 mars 1972. Cf. ROCHE, Catherine. L’Essentiel du droit international
public, 2019, Guialino, p.98).
5
mages causés par les activités qui ne sont pas interdites par le droit international ? 6» Quant à la
responsabilité subjective, elle découle de la commission d’un acte illicite par un Etat conjointe-
ment avec un élément de faute ou de mauvaise intention. C’est la responsabilité pour risqué créé.
Contrairement à la responsabilité objective, la responsabilité subjective exige la preuve que l'État
a agi intentionnellement ou par négligence grave pour enfreindre une norme du droit interna-
tional. Par exemple, si un État participe activement à un génocide ou commet des violations mas -
sives des droits de l'homme en toute connaissance de cause, cette responsabilité découlera de la
mauvaise intention délibérée ou de la négligence grave dans les actions de l'État. La responsabil-
ité sujective se voit aussi dans la rupture d’un lien special. Elle servient lorque deux Etats ont un
lien particulier, par exemple, un Etat peut être tenu responsible pour les actions de groups non
étatiques s’il entretient un contrôle effectif sur eux ou s’il les soutient activement.
6
férents aspects de la responsabilité des États, telle que la Convention sur l'élimination de toutes
les formes de discrimination raciale ou encore la Convention contre le génocide 8. Il convient
également de noter que l'article 1 du Projet CDI est en accord avec d'autres sources du droit
international, telle que la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969. Cette
convergence juridique renforce l'importance et la validité de cet article dans l'ordre juridique
international.
La responsabilité internationale des États est un principe qui est soutenu par une
abondante pratique étatique et jurisprudentielle. En effet, de nombreux traités internationaux
prévoient expressément la possibilité d'engager la responsabilité d'un État en cas de violation de
ses engagements. Par exemple, l'article 2 §4 de la Charte des Nations unies interdit aux États
l'usage ou la menace d'utilisation de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance
politique d'un autre État, sous peine d'être tenus responsable devant la communauté international 9.
De même, plusieurs arrêts rendus par les cours et tribunaux internationaux ont confirmé ce
principe. Par exemple, dans son avis consultatif relatif au mur construit par Israël dans les
territoires palestiniens occupés en 2004, la Cour Internationale Justice a affirmé que « les
violations graves commises par Israël [...] engagent sa responsabilité 10. » En outre, ce principe
trouve également sa source dans le droit coutumier international qui reconnaît depuis longtemps
cette obligation pour les États. La CDI elle-même souligne que la règle générale selon [laquelle]
8
OHCHR. https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/international-convention-elimination-all-forms-racial,
consulté le vendredi 06 octobre 2023.
9
Vie publique. https://www.vie-publique.fr/fiches/274821-principe-dinterdiction-du-recours-la-force-et-rexceptions, consulté le
samedi 9 décembre 2023.
10
ICJ. https://www.icj-cij.org/case/131.
7
tout fait illicite engage la responsabilité de l'État qui le commet 11 est une règle coutumière bien
établie.
Quand peut-on parler de violation du droit international ? Pour qu'un fait soit considéré
comme internationalement illicite, deux éléments doivent être réunis : premièrement, une
obligation juridique doit exister ; deuxièmement, cette obligation doit avoir été violée par l'État
en question. Cela implique que chaque fois qu'un État agit contrairement à ses engagements
découlant du droit international tels que ceux résultant des traités auxquels il est rtie, sa
responsabilité peut être engagée. Par exemple, si un État viole les droits de l'homme en torturant
des individus ou s'il utilise la force armée sans justification légale, il commet un fait
internationalement illicite et peut être tenu responsable sur le plan international. Le fait illicite
doit découler de la violation d’une règle du droit international. Mais cette règle doit être contrai-
gnante pour l’État en infraction. Notons aussi que si un État agit en toute connaissance de cause
pour soutenir un acte illicite principal, il est imputable internationalement.
Donc, il y a toujours un lien entre fait illicite et engagement de la responsabilité interna -
tionale. Cependant tout comportement de l’organisation n’engage pas sa responsabilité. Cette
dernière ne sera engagée que si le comportement, consistant en une action ou omission constitue
une violation d’une obligation internationale. L’orsqu'un État commet un acte contraire au droit
international, il engage sa responsabilité.
« La violation du Droit international par un État consiste en un fait qui n’est pas conforme à ce qui
est requis de lui en vertu de cette obligation, quelle que soit l’origine ou la nature de celle-ci ; c’est-
à-dire que l’illicéité porte aussi bien sur la violation d’une obligation conventionnelle (issue d’un
traité), que d’une règle coutumière (CIJ, 1997, Projet Gabcikovo-Nagymaros : « il est bien établi
que dès lors qu’un État a commis un acte internationalement illicite, sa responsabilité
internationale est susceptible d’être engagée, quelle que soit la nature de l’obligation méconnue »).
Elle peut aussi résulter d’une abstention fautive (CIJ, Personnel diplomatique et consulaire des
États-Unis à Téhéran). Le projet de la CDI prévoit aussi le cas des violations graves par l’État
d’une obligation découlant d’une norme de jus cogens. La gravité est définie comme dénotant de la
part de l’État un manquement flagrant ou systématique à ses obligations internationales 12. »
La remarque est que le fait de l’origine de la responsabilité est illégal, comme l’annexion du Ko -
weït par l’Irak en 1990 en violation de la Charte des Nations Unies13.
11
United Nations. https://www.legal.un.org, consulté le samedi 9 décembre 2023.
12
ROCHE, Catherine. L’Essentiel du Droit International Public, Gualino, Lextenso, 2019, p.98.
13
Nations Unies. https://www.un.org/french/docs/cs/repertoire/89-92/CHAPTER%208/MIDDLE%20EAST/item%2022_Iraq-
Kuwait_.pdf, consulté le 3 décembre 2023.
8
3. Les éléments constitutifs d’un fait internationalement illicite
Notons tout d’abord l’illicéité. La notion d’illicéité est le fondement du droit commun de
la responsabilité internationale. L’idée de faute délictuelle est plutôt liée à un système spécifique
de responsabilité de droit interne. Après cette petite distinction, nous pouvons avancer ceci : pour
qu’un fait puisse être attribuable à un État en vertu du Droit international, comme étant une viola -
tion d’une obligation internationale, il faut que ce fait soit illicite. La notion d’illicéité « se définit
comme étant toute violation d’une obligation internationale résultant soit d’une action ou d’un
comportement passif amenant à l’examen de la typologie des frais illicites 14 ». Cette notion a été
développée dans la célèbre affaire du Lotus (1927), où la Cour permanente de justice interna-
tionale a affirmé que les États ne peuvent agir librement sur la scène internationale sans se con -
former aux règles établies. Ainsi, tout acte illicite peut engager leur responsabilité et donner lieu à
reparation15. Il convient également de noter que l’illéicité peut consister en une action, un com-
portement ou un agissement contraire au droit ou bien en une omission, c’est-à-dire « une
carence dans l’accomplissement d’une obligation de faire ou d’abstention.16. »
14
RANJEVA, Raymond. et CADOUX, Charles. Droit International Public (1992), p.212.
15
Cour Internationale de Justice, https://www.icj-cij.org/fr/node/102235, consulté le Dimanche 3 décemebre 2023.
16
RANJEVA, Raymond. et CADOUX, Charles (1992), p.213.
17
Radio France, https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/rendez-vous-avec-x/rendez-vous-avec-x-du-jeudi-22-juillet-
2021-5996163, consulté le Dimanche 3 décembre 2023. ( L’affaire du “Rainbow Warrior” désigne le sabotage du navire amiral de
l’organisation écologiste Greenpeace, le Rainbow Warrior, par les services secrets français le 10 juillet 1985, ainsi que ses suites
médiatiques, politiques et judiciaires ).
18
Comme dans l’affaire du Personnel diplomatique et consulaire des États-Unis à Téhéran, (CIJ.
https://www.icj-cij.org/fr/affaire/64 ), consulté le dimanche 3 décembre 2023.
9
Voyons à présent les circonstances excluant l’illicéité. Peut-on y avoir des causes d’exo-
nération de responsabilité de l’État ? L'illicéité peut disparaître dans certaines circonstances. Ces
circonstances « exonératoires résultent soit du fait de la victime soit d'un fait extérieur à la
victime19. »
- Le consentement.
Le consentement de la victime suprime l’imputabilité chez son auteur. La victime dans ce
cas est consentante à la réalisation de l’illicéité. Prenons un exemple : « une autorisation donnée
par un État de pénétrer sur son territoire à des forces étrangères. Cette autorisation doit émaner
d’un organe compétent en droit international, être établi clairement, donné avant la cohmmis-
sion d’un fait illicite et ne pas violer le jus cogens (voir : art. 20 Projet CDI)20. »
19
RANJEVA, Raymond. et CADOUX, Charles (1992), p.214.
20
Voir MONNET, Marie. Notes de cours, Introduction au droit international public, Domuni Universitas. (
https://www.domuni.eu/fr/vie-universitaire/professeur/?idTeacher=184 ).
21
RANJEVA, Raymond et CADOUX, Charles (1992), p.215.
22
Voir MONNET, Marie. Notes de cours, Introduction au droit international public, Domuni Universitas. (
https://www.domuni.eu/fr/vie-universitaire/professeur/?idTeacher=184 )
10
« C’est une situation dans laquelle un État se trouve en n’ayant pas d’autre moyen que
celui d’adopter un comportement non conforme étant donné que l’un de ses intérêts essentiels est
menacé par un péril grave et imminent 23. » Il y a état de nécessité si l’acte illicite constitue pour
l’État en infraction le seul moyen de protéger un intérêt essentiel contre un péril grave et immi -
nent24.
Après avoir examiné le sens et la valeur de l'article 1 du Projet CDI, nous allons
maintenant nous pencher plus spécifiquement sur ses conséquences dans notre prochaine partie.
1. La réparation du préjudice
23
Ibidem.
24
RANJEVA, Raymond et CADOUX, Charles (1992), p.215.
25
Jus Mundi, https://jusmundi.com/fr/document/decision/en-factory-at-chorzow-jurisdiction-judgment-tuesday-26th-july-1927,
consulté le 3 décembre 2023.
26
RANJEVA, Raymond et CADOUX, Charles (1992), p.217.
11
La réparation est un terme générique qui permet de savoir les dispositions que doit
prendre l’Etat responsable pour effacer les conséquences de ses actes. Il est dans l’obligation de
respecter le droit international et mettre fin au fait illicite. C’est aussi le moment des garanties de
non-répétition de ce fait27. Les États ont l'obligation de respecter et de se conformer au droit inter-
national, y compris les traités, les conventions, les normes coutumières et les principes généraux
du droit international et cesser tout comportement illicite. Cette obligation découle du principe
général du droit international selon lequel un État doit cesser toute action illicite dès qu'il en a
connaissance. Lorsqu'un État ou un acteur international enfreint le droit international, il est tenu
de cesser immédiatement cet agissement ou cette pratique.
2. Restitution « in integrum »
Lorsqu'un État viole ses obligations en vertu du droit international, il est tenu de réparer
les dommages causés. Cela peut inclure des mesures de restitution, de compensation, voire de sat-
isfaction pour remédier à l'injustice commise. Le droit à la restitution en droit international fait
référence à la nécessité de restaurer la situation antérieure à une violation du droit international,
lorsque cela est possible, en rétablissant les conditions qui existaient avant que la violation ne se
produise. Cela peut impliquer le retour des biens, des territoires ou des droits qui ont été illégale-
ment pris, utilisés ou affectés. La restitution est envisagée lorsque cela est matériellement possi-
ble et ne provoque pas de préjudice disproportionné à d'autres parties concernées. Par exemple,
dans les conflits territoriaux, la restitution des territoires peut être un moyen de remédier à une
acquisition illégale. La restitution peut être offerte conjointement avec d'autres formes de répara-
tion, telles que l'indemnisation ou la satisfaction. Elle vise à restaurer les droits et les biens de la
partie lésée autant que possible. C’est la meilleure façon envisageable. « Malheureusement, il est
27
ICJ, https://www.icj-cij.org/case/104, consulté le mardi 12 décembre 2023. (Germany v. United States of America).
28
CIJ., www.icj-cij.org/fr/affaire/116, consulté le mardi 12 décembre 2023. (Activités armées sur le territoire de la République
Démocratique du Congo c. Ouganda).
12
le plus souvent illusoire de croire que la remise en l’état soit possible, la CDI prévoit d’ailleurs
que la restitution ne doit pas imposer une charge hors de proportion avec le dommage 29. » Les
tribunaux internationaux, tels que la Cour internationale de Justice (CIJ), peuvent ordonner la
restitution dans leurs décisions rendues pour des violations du droit international, lorsque cela est
jugé approprié.
Quant à l’indemnisation, c’est le mode de réparation le plus courant et le plus facile. Il est
étroitement lié à la responsabilité internationale, qui engage la responsabilité des acteurs interna-
tionaux pour des actions ou des omissions contraires au droit international. Le droit à l'indemni-
sation en droit international vise à réparer les préjudices subis par les victimes en raison de viola -
tions du droit international. l'État fautif peut être tenu de verser une indemnisation pour com-
penser ces dommages31. L'indemnisation peut prendre différentes formes, notamment des dom-
mages matériels, des pertes financières, des dommages moraux, des pertes de territoire, des coûts
de nettoyage environnemental, etc. Cependant, obtenir une indemnisation en vertu du droit inter-
29
Voir par exemple, l’arrêt Usine de pâte à papier sur le fleuve Uruguay, CIJ., https://www.icj-cij.org/fr/affaire/135/arrets,
consulté le mardi 12 décembre 2023.
30
Nations Unies., https://www.press.un.org/fr/2019/agj3611.doc.htm, consulté le mardi 12 décembre 2023.
31
RANJEVA, Raymond et CADOUX, Charles (1992), p.223.
13
national peut être complexe et dépend souvent de la reconnaissance de la responsabilité de l'ac-
teur fautif ainsi que de la détermination des dommages subis.
32
Cf., CIJ., https://www.icj-cij.org/fr/affaire/135/arrets, consulté le mardi 12 décembre 2023.
33
Excuses solennelles, d’État à État, comme dans l’affaire du Rainbow Warrior, où la France a présenté des excuses à la Nou -
velle-Zélande. (Cf. United Nations., https://www.legal.un.org/riaa/cases/vol_XX/215-284.pdf)
34
CIJ., https://www.icj-cij.org/fr/affaire/80, consulté le mardi 12 décembre 2023. ( l'affaire de Certaines terres à phosphates à
Nauru opposant Nauru à l'Australie à la suite de la fin de la tutelle conjointe de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du
Royaume-Uni).
14
B. Le rôle des Organisations Internationales (OI) dans l’exercice et le
suivi de la responsabilité internationale
Les organisations internationales (OI) jouent un rôle crucial dans l'exercice et le suivi de
la responsabilité internationale à plusieurs niveaux. Leur implication peut prendre différentes
formes, notamment : L’assistance et la surveillance du respect des engagements pris par les États
fautifs.
Les organisations internationales peuvent surveiller et évaluer le respect des normes inter-
nationales par les États membres. Cela peut se faire à travers des mécanismes de rapport, d'évalu -
ation périodique ou de suivi des progrès dans divers domaines tels que les droits de l'homme, le
commerce, l'environnement, etc. Certaines organisations internationales possèdent des mécan-
ismes permettant de résoudre les différends entre États membres. Par exemple, la Cour interna-
tionale de Justice (CIJ) est un organe judiciaire des Nations unies chargé de régler les litiges entre
États conformément au droit international. Dans certaines situations, ells peuvent mettre en œu-
vre des sanctions ou des mesures coercitives à l'encontre des États ou des acteurs qui violent le
droit international, afin de faire respecter les normes internationales et de restaurer la paix et la
sécurité.
35
CIJ, https://www.icj-cij.org/fr/affaire/4, consulté le dimanche 10 décembre 2023.
36
ICRC, https://www.ihl-databases.icrc.org/fr/customary-ihl/v1/rule150#refFn_4FB71CCE_00026, consulté le dimanche 10 dé-
cembre 2023.
15
En résumé, les organisations internationales jouent un rôle crucial dans la promotion, la
surveillance et la mise en œuvre de la responsabilité internationale en facilitant le respect des
normes et des obligations du droit international par les États membres et en intervenant lorsque
ces normes sont violées.
37
CIJ., https://www.icj-cij.org/fr/statut, consulté le mardi 12 décembre 2023.
16
(TPIY)38 et le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) 39 ont été établis pour juger les
auteurs de ces crimes.
B. Limites et perspectives
En parlant des limites et défis, notons en premier lieu l’absence de mécanismes de mise
en œuvre contraignants qui peut limiter l’efficacité de la responsabilité internationale. Les sanc-
tions, les mécanismes de règlement des différends et les outils coercitifs sont parfois limités dans
leur capacité à contraindre les États ou les acteurs internationaux à respecter leurs obligations. Le
principe de souveraineté des États peut également constituer une limite à l'exercice de la respons-
abilité internationale. Certains États peuvent résister à l'intervention extérieure au nom de la sou-
veraineté nationale, ce qui rend difficile l'application de normes internationales. Le manque de
volonté politique de la part des États membres ou des acteurs internationaux peut entraver la mise
38
Cf., United Nations, https://www.un.org/ga/acabq/documents/all/612, consulté le mardi 12 décembre 2023.
39
Cf., United Nations, https://www.unictr.irmct.org, consulté le mardi 12 décembre 2023.
17
en œuvre effective des normes internationales. Certains pays peuvent ne pas être disposés à
coopérer ou à se conformer aux obligations internationales pour diverses raisons politiques,
économiques ou sociales. Très souvent, dans les conflits armés et les situations complexes, déter -
miner la responsabilité des acteurs peut être difficile en raison de la multiplicité des parties
prenantes, des intérêts divergents et de la complexité des enjeux. Ainsi, l’impunité pour les viola-
tions du droit international reste un défi majeur. Certains individus ou États responsables de vio-
lations graves échappent à la justice en raison de l'absence de mécanismes efficaces pour les tenir
responsables.
De nouveaux défis émergent constamment, tels que les avancées technologiques rapides,
les pandémies mondiales, les migrations massives, ce qui rend difficile l'adaptation rapide des
normes et des mécanismes de responsabilité internationale. Les inégalités économiques, sociales
et politiques entre les États peuvent influencer la manière dont la responsabilité internationale est
appliquée. Les pays puissants ont parfois une capacité plus grande à influencer les normes et les
processus internationaux.
Pour surmonter ces limites et défis, il est crucial de renforcer les mécanismes de mise en
œuvre du droit international, de promouvoir la coopération internationale, de renforcer la justice
et la responsabilisation des acteurs internationaux.
L'extension de la responsabilité internationale aux acteurs non étatiques est un sujet de dé-
bat et d'évolution dans le domaine du droit international. Traditionnellement, la responsabilité in-
ternationale était principalement appliquée aux États. Cependant, avec l'évolution des relations
internationales, l'émergence d'acteurs non étatiques tels que les organisations internationales, les
18
entreprises multinationales, les groupes rebelles, les individus et d'autres entités, s'est posée la
question de leur responsabilité dans le cadre du droit international.
Les entreprises multinationales jouent un rôle important dans l'économie mondiale, mais
leurs actions peuvent avoir un impact sur les droits de l'homme, l'environnement et d'autres do-
maines relevant du droit international. Il y a un débat croissant sur la manière de rendre ces en-
treprises responsables de leurs activités, notamment à travers des normes et des mécanismes de
responsabilité sociale et environnementale. Il faut noter aussi que les groupes rebelles ou les en-
tités armées non étatiques peuvent être impliqués dans des conflits armés et commettre des viola-
tions graves du droit international humanitaire. La question de leur responsabilité pour de telles
violations est un sujet de préoccupation, bien que des mécanismes spécifiques pour les tenir re-
sponsables demeurent souvent limités. Outre la responsabilité des États, le droit international a
évolué pour inclure la responsabilité individuelle pour les crimes internationaux tels que les
crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide. Les tribunaux internationaux
comme la Cour pénale internationale (CPI) sont chargés de juger les individus pour de tels
crimes, indépendamment de leur statut étatique. L'extension de la responsabilité internationale
aux acteurs non étatiques pose des défis juridiques et pratiques, y compris la question de la com-
pétence juridictionnelle, la définition de la responsabilité, les mécanismes de mise en œuvre et les
moyens d'assurer le respect effectif des normes internationales.
19
Conclusion générale
20
Bibliographie
Ouvrages
Articles
- PELLET, Alain. « Les articles de la CDI sur la responsabilité de l'État pour fait interna-
tionalement illicite. Suite et fin? » in Annuaire français de droit international, volume 48,
2002. pp. 1-23.
Sites internet
- United Nations.
https://www.un.org/ga/acabq/documents/all
https://www.unictr.irmct.org
https://www.legal.un.org
https://www.press.un.org/fr/2019/agj3611.doc.htm
21
Cours
22