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l. Voir les « Causeries d'un voyageur » que publie Le Pays les 7, 8 et 9 juillet 1854, ainsi
que « Nerval et le Plutarque drolatique », R.H.LF, 1990, p. 959-965. Les lettres inventées par
Dumas sont reproduites aux pages 1952-1953 du tome I des Œuvres complètes de Nerval (éd.
publiée sous la direction de Jean Guillaume et Claude Pichois, Paris, Gallimard, 1989, « Bi-
bliothèque de la Pléiade » [abr. : NPl i]). Le tome III de ces Œuvres complètes [abr. : NPl m]
est paru en 1993 chez le même éditeur.
2. Sur la lettre du 14 novembre 1853 (NPl m, p. 821-823), voir Jean Guillaume, « Mosaïque
nervalienne ou les tribulations de deux voyageurs enthousiastes », Les Études classiques, 1979,
p. 3-10. L'« autre lettre » est datée du 25 novembre 1853 (NPl m, p. 825-826) ; elle a figuré en
1976 à la Vente Marsan, sous le n°77.
3. Voir NPl', p. 1287.
4. Voir NPl i, p. 1933.
[...] pour Piquillo, Dumas paraissait tenir à avoir les deux tiers [des droits] ; je
ne m'y suis pas accordé, mais je lui ai laissé le manuscrit en entier6.
5. NPli, p. 1299.
6. Lettre de Gérard à Jean-Baptiste Porcher, 7 mai 1839 (NPl i, p. 1319).
7. NPli, p. 1302.
8. Caligula est créé au Théâtre-Français le 26 décembre 1837.
[...] tu sais ce que c'est qu'un début ; j'ai été forcé d'accepter bien pis encore
puisque je n'ai été nommé d'aucune façon [pour Piquillo]9.
9. NPli, p. 1314. À noter que Maquet signera seul, en définitive, Bathilde (création le
14 janvier 1839 au théâtre de la Renaissance).
10. Le Voyage allemand de Nerval et Dumas en 1838», in Études nervaliennes et
romantiques m [abr. : E.N.R.], Namur, Presses Universitaires, 1981, p. 53-57.
11. E.N.R. III, p. 54. À noter que dans une lettre du 4 décembre 1853, qui évoque à nouveau
le voyage de 1838, Gérard rappelle à Dumas les « 20 f . » que celui-ci lui aurait laissés «à
Troyes » (NPl m, p. 834). Faut-il comprendre que les deux écrivains ne sont pas rentrés ensemble
à Paris ?
- qu'ils soient en lettres ou en articles, cela ne leur ôte rien de leur valeur, n'es
ce pas ?
Eh bien, maintenant: j'ai 20 lettres à faire sur la Belgique et les Provinces
Rhénanes, les veux-tu pour 2 000 f. - Tu m'as dit : « Envoie-moi cinq articles et je
t'enverrai mille francs - ces cinq articles seront à compte sur ceux que tu me
donneras et les mille francs seront à compte sur l'argent que nous te donnerons ».
Maintenant, comprends-tu bien, car il faut que je sache sur quoi compter.
Veux-tu, en recevant ces cinq articles, m 'envoyer mille francs ? Je t'en redevrai
quinze autres, et toi tu me redevras mille francs.
Les vingt articles feront ainsi 2 000f. car il n'a jamais été convenu que je te
donnerais des articles à 60 f. la pièce.
Est-ce clair ?
Réponds poste pour poste, cher ami, car tu comprends l'embarras où tu me mets
en m 'offrant maintenant la moitié du prix convenu.
[...] j'achève d'organiser les détails de notre affaire pour vous présenter quelque
chose de séduisant. Je vous accablerai de sujets, de nouvelles si vous voulez en
faire, jamais ma tête n'a plus travaillé que cet été15.
On nous donne des fêtes, des soupers, des promenades, de telle sorte qu'il est
impossible de répondre au quart des invitations et que nous ne pouvons guère
travailler que la nuit 16.
13. Lettre publiée par Claude Schopp dans «Les Excursions de Dumas sur les bords du
Rhin (1838). Restitution chronologique», Études nervaliennes et romantiques m. p. 66-67.
14. Voir NPli, p. 1305-1309.
15. NPl i, p. 1307 (lettre envoyée de Baden-Baden à la fin d'août ou au début de septembre
1838).
16. NPli, p. 1309 (lettre adressée au docteur Labrunie de Francfort, le 18 septembre 1838).
17. H. Clouard, Alexandre Dumas, Paris, Albin Michel, 1955, p. 231.
18. NPli, p. 1309 (lettre à Dumas, 10 septembre 1838).
N'allez pas croire maintenant que toutes ces généralités que je vous soumets
tendent à fournir une préface à mes impressions personnelles. Je pensais plutôt en
les écrivant au travail que prépare en ce moment mon illustre compagnon de voyage,
qui s'est déjà acquis en Allemagne, comme voyageur, la réputation de Pierre Schle-
mihl23.
Ne va-t-on pas me dire, comme Alphonse Royer, que je trahis mon compagnon
de route, et que je tends à lui couper l'impression de voyage sous le pied! Dieu
merci, je n'ai pas tant d'ambition, et ce que j'écris ici ne deviendra peut-être jamais
un chapitre de livre ; [...]24.
23. NPl i, p. 455. Une note, appelée à « illustre compagnon de voyage », citait Alexandre
Dumas.
24. Les articles parus les 26 et 31 octobre 1838 ont été découpés dans la collection du
Messager conservée à l'Institut (fonds Spoelberch de Lovenjoul). Ils ont été reproduits dans le
tome m ( 1 867) des Œuvres complètes de Nerval publiées chez Michel Lévy (voir, pour le
passage cité, les p. 459-460 de ce tome). C'est à Strasbourg que Nerval a rencontré Alphonse
Royer, qui partait pour l'Orient.
25. Le Messager ne fit paraître aucun article de Dumas. Au demeurant, celui-ci ne publia
dans les journaux que quelques fragments des futures Excursions sur les bords du Rhin : dans
la Revue de Paris, en 1838, puis dans Le Siècle, en 1840 (voir Cl. Schopp, « Les Excursions
[...] », Études nervaliennes et romantiques m. p. 59-60).
26. Sous le titre « Allemagne du Nord. - Paris à Francfort, i. Les eaux de Baden-Baden ».
L'« incipit» de 1838 (voir ci-dessus) a disparu, et les deux articles n'en forment plus qu'un
seul.
27. Paris, Dumont, 1841-1842 (les deux premiers volumes sont enregistrés dans la Biblio-
graphie de la France du 25 décembre 1841 ; le troisième, dans la B.F. du 12 février 1842).
28. Nous citons les Excursions d'après l'édition bruxelloise (Meline, Cans et Cic) des Œuvres
de Dumas, t. vi, 1843, p. 289-293. Dans son texte de présentation Dumas fait allusion au voyage
de retour (fin de septembre 1838). À noter qu'il n'y avait pas six semaines que Nerval l'avait
rejoint, mais tout au plus quinze jours.
29. Voir les lettres du 12 juillet 1842 à Papión du Château (« [...] vous avez du moins la
littérature qui vous console, j'en suis découragé comme du reste, [...] » ; NPli, p. 1386) et du
25 décembre 1842 au docteur Labrunie (« L'hiver dernier a été pour moi déplorable, l'abattement
m'ôtait les forces, l'ennui du peu que je faisais me gagnait de plus en plus [...] » ; NPl i,
p. 1387).
30. Voir la lettre adressée de Bruxelles, le 23 décembre 1840, au docteur Labrunie : « Dans
le fait je trouve des sujets de feuilleton dans toutes ces villes et je compléterai ainsi mon
ouvrage de voyages qui ne fournit pas encore un volume assez vaste pour être publié, mais
que la Belgique complétera. » (NPl I, p. 1366).
31. «Nous avons cru devoir conserver une partie du chapitre suivant [«La Maison de
conversation »] qui a déjà paru comme citation dans les Excursions sur les bords du Rhin,
d'Alexandre Dumas. (Note des éditeurs.) » (Lorely. Souvenirs d'Allemagne, Paris, D. Giraud et
J. Dagneau, 1852, p. 27-28 [NPl m, p. 27].) On observera que Gérard a conservé, dans Lorely,
certaines des variantes introduites par Dumas.
32. Les Faux Sau,lniers ou Lorely, par exemple ; sur ces textes, et les articles cités de
Dumas (dans lesquels celui-ci ne fait jamais mention de L'Alchimiste), voir ci-dessous.
Quelques semaines plus tard, dans Les Faux Saulniers, Gérard relate
les difficultés rencontrées en 1839 pour faire échapper Léo Burcka
à la censure, puis pour monter la pièce au théâtre de la Porte-Saint
Martin. Le récit n'évoque pas la participation de Dumas à la r
daction de la pièce :
En 1839, revenant d'Allemagne, j'avais écrit une pièce pour la Porte-Saint-
Martin39.
37. Voir NPli, p. 1403 et 1409. On notera aussi qu'en avril 1848, la Revue et Gazette des
théâtres évoque la possibilité que Les Monténégrins soient montés au Théâtre-Historique, fondé
par Dumas Tannée précédente. Le journal se ravise vite en annonçant, quelques jours plus tard,
Les Monténégrins à l' Opéra-Comique (l'œuvre sera effectivement créée dans ce théâtre, le
31 mars 1849). (D'après une aimable communication de Jacques Bony.)
38. Gérard de Nerval, Œuvres complètes, édition dirigée par Jean Guillaume et Claude
Pichois, Paris, Gallimard, tomen, 1984, « Bibliothèque de la Pléiade » [abr. : NPln], p. 1186 ;
et Lorely, p. 59 [NPl m, p. 46]. On observe que Dumas réapparaît dans la correspondance
nervalienne le 9 juillet de la même année (lettre à Edouard Gorges ; NPl I, p. 1448).
39. NPl il, p. 30 (Le National, 31 octobre 1850). A noter que Gérard est rentré d'Allemagne
en 1838 et que la pièce était initialement destinée au théâtre de la Renaissance.
40. Voir la lettre à Liszt de fin de janvier ou début de février 1851 (NPln, p. 1284-1286).
41. Après la fuite de Dumas à Bruxelles, en décembre 1851, Nerval envisagea de rédiger
le livret avec Méry, sans plus de succès.
Dites à Houssaye que je voudrais bien le voir. Je ne sais où en est mon affaire
du Théâtre-Français et si Dumas a fait le travail. Que Ton m'envoie le manuscrit si
le changement d'actrice a dérangé les choses45.
42. Voir Claude Schopp, Alexandre Dumas. Le génie d'une vie, Paris, Ed. Mazarine, 1985,
p. 434-435.
43. Voir NPlw, p. 1292, 1294 et 1809.
44. Voir Fernande Bassan et Sylvie Chevalley, Alexandre Dumas père et la Comédie-
Française, Paris, Minard, 1972, p. 196.
45. Voir Deux lettres inédites de Gérard de Nerval à Ferdinand Sartorius publiées par
Jacques-Remi Dahan, Losne, Thierry Bouchard, 1987 (plaquette non paginée) ; NPlwi, p. 815.
46. Voir la lettre à Dumas du 25 novembre 1853 : « Mon cher Dumas, / Je vous prie de
me rendre un service, c'est de ne pas insérer dans votre journal et de détruire même les
plaisanteries que j'ai dictées ou écrites à votre bureau. [...]. ») (NPLnu p. 825.)
[...], comprenez-vous que V entraînement d'un récit puisse produire un effet sem-
blable ; que l'on arrive pour ainsi dire à s'incarner dans le héros de son imagination,
si bien que sa vie devienne la vôtre et qu'on brûle des flammes factices de ses
ambitions et de ses amours49 !
[...}, je demande grâce. Vous pouvez me reprendre avec vous sans crainte, et, si
les rapides chaises de poste qui vous emportèrent sur la route de Flandre, il y a près
de trois mois, ont déjà fait place à l'humble charrette de nos premières équipées,
daignez me recevoir au moins en qualité de monstre, de phénomène, de calot propre
59. « Mais, moi, que vais-je dire, et comment me dépêtrer de l'infernal réseau d'intrigues
où les récits de La Rancune viennent de m' engager ? Le grand couplet du Menteur de Corneille
lui a servi assurément à composer son histoire, car la conception d'un faquin tel que lui ne
pouvait s'élever si haut. » {Les Filles du Feu, p. xvi ; NPl m, p. 457.)
60. Voir par exemple l'article du 7 juillet 1854: «J'ai fait avec Gérard de Nerval un
charmant voyage en 1838 ; de ce voyage est résulté un assez beau drame qui n'a pas eu le
succès qu'il devait avoir, par les mauvaises circonstances théâtrales dans lesquelles il s'est
produit : ce drame, c'est Léo Burkart [sic], [...]. / II [Nerval] allait venir me rejoindre à Francfort,
- nous ferions notre drame de Léo Burkart [sic], [...]. »
61. NPl m, p. 875 ; lettre envoyée de Bamberg le 25 juin 1854.
62. F. Bassan et S. Chevalley, Alexandre Dumas père et la Comédie-Française, p. 196.
63. Le drame de Kotzebue fut quand même représenté au Théâtre-Français à partir du
28 juillet 1855, en cinq actes et sous le seul nom de Nerval. Dès le 1 1 août, l'ouvrage est réduit
et joué en trois actes.
***
64. Voir la lettre adressée de Strasbourg à George Bell, le 31 mai 1854 : « Si je ne suis
pas encore le quatrième mousquetaire, c'est que Dumas père n'en avait annoncé que trois. /
- Dites-lui que je pense par moments à continuer les aventures de Brisacier, d'autant qu'il
a promis de les terminer. Qu'il ne soit pas inquiet des trois louis avancés sur les premiers
chapitres ; s'il en était autrement, je le jugerais indigne d'avoir des créanciers. » (NPl m, p. 856.)
65. Le texte de la nouvelle fut reconstitué en 1968 par Jean Guillaume (Namur, Presses
Universitaires [2e édition, 1976]).
66. Voir par exemple les numéros du Mousquetaire datés des 30 janvier et 1er février 1855.
67. Ces souvenirs ont paru, incomplètement, dans Le Soleil, du 29 mars au 4 mai 1866.
Claude Schopp a donné une édition complète de ce texte, d'après le manuscrit de Kunzvart :
A. Dumas, Sur Gérard de Nerval. Nouveaux mémoires, Bruxelles, Éditions Complexe, 1990.
Sur Léo Burckart, voir p. 138-158 de ce volume.
68. NPl i, p. 1989 ; le drame, publié à Paris, avait fait l'objet d'une contrefaçon bruxelloise.
Le drame de Léo Burckart même, que Champfleury affecte d'appeler « son grand
drame », avec ce sentiment peut-être, que lorsqu'on en a fait un si grand, on n'en
peut plus faire d'autre,... n'est-il pas un drame politique ?71
« [...] on n'en peut plus faire d'autre [...] » ... à moins d'être à
nouveau aidé par Dumas ? L'équivoque n'est pas du goût de Gérard,
lequel redouble d'efforts, à partir de 1850, pour voir Léo Burckart,
ouvrage auquel on l'a associé durant de longues années, libéré de
l'hypothèque de la participation, ou de l'inspiration, dumasienne.
Et pareille hypothèque ne pesait pas seulement sur le drame de
1839. Plus d'une étape de la trajectoire littéraire de Nerval semble
marquée de la tutelle de Dumas. Qu'on en juge. Gérard avait tenté,
dès 1829, de faire représenter un sien ouvrage sur une scène pa-
risienne ; il devra attendre 1837 et sa collaboration avec Dumas
pour y parvenir. Celui-ci avait commencé à publier, en 1834, des
Impressions de voyage en Suisse, récits teintés de fantaisie ; Gérard
imite ce type de récits la même année, dans les lettres qu'il envoie
d'Italie et du sud de la France. En 1838, Nerval rejoint Dumas en
Allemagne et profite de ce parrainage illustre - et involontaire -
pour publier ses propres réflexions de voyageur ; pour comble,
celles-ci se trouveront partiellement insérées, en 1842, dans un
volume de Dumas. À partir des Trois Mousquetaires (1844) et du
Comte de Monte-Cristo (1844-1845), Dumas exploite avec succès
le genre du roman historique; Nerval s'y essaiera en 1849, dans
Le Marquis de Fayolle. La même année, Le Diable vert de Gérard
suit de bien près les textes fantastiques de Dumas recueillis dans
Les Mille et Un Fantômes12. Enfin, quelques années plus tard,
parlant de Pandora, Nerval écrit :
S'il faut encore un peu de clarté permettez-moi de vous faire réimprimer les
lignes qui précédaient jadis ce passage de mes Mémoires. J'écris les miens sous
plusieurs formes, puisque c'est la mode aujourd'hui73.
73. Pandora, édition Jean Guillaume, 1976, planche x (ce texte figurait sur l'épreuve, non
publiée, de la « deuxième partie »).
74. Claude Pichois a bien voulu nous signaler que Dumas introduisait le personnage
d'« Alfred de N... », ou «Alfred de N. », au tomem de ses Impressions de voyage [Suisse]
(Paris, Dumont, 1837; voir p. 148, 158 et 303). En 1838, dans Pauline (Paris, Dumont), ce
nom est développé par Dumas en « Alfred de Nerval ».
75. /VP/ n, p. 18.
[...] / Vers 1835, Alexandre Dumas avait une maîtresse dont les beaux yeux me
faisaient mourir d'amour. J'ai toujours respecté les épouses de mes amis : mais ce
n'était pas une épouse. Le charme sous lequel je vivais irrésistiblement ne m'ôtait
pas la conscience de ma trahison. J'hésitais à me déclarer ... Un jour, montant chez
Dumas, je me croisai avec lui dans l'escalier. Il me dit : « Venez donc avec moi au
tir, nous reviendrons déjeuner après. » / Je n'ai pas la vue longue mais j'ai le coup
d'oeil juste : nous touchons des mouches, nous cassons des poupées. Dumas me
faisait des compliments et cependant je savais à peine tenir le pistolet. Tout à coup
il demanda je ne sais quoi au garçon de tir. Ce dernier appuya sur un bouton. Un
petit jet d'eau sortit du milieu d'une coupe de pierre s'élevant à deux ou trois pieds
du sol. Le garçon alla chercher une boule de verre coloriée et la posa délicatement
sur la pointe du jet d'eau. / O surprise ! la boule de verre tourne, monte, descend,
et se balance ainsi dans l'air comme une hirondelle par un temps de pluie. Dumas
d'un coup d'oeil et d'un coup de pistolet casse la boule et en demande une autre,
je la manque, il la casse, ainsi de suite (à six reprises). Quand il eut cassé sa demi-
douzaine de boules, il me dit : « C'est un bon exercice le matin ; allons déjeuner ».
/ En revenant, j'étais furieux, je comprenais l'apologue et je me disais : au fait
comment se débarrasser de ce colosse ? Le frapper par derrière ne serait pas loyal...
Peut-être n'est-il pas aussi fort à l'épée mais il a de si grandes jambes et de si
grands bras ! Soyons prudent et évitons toute possibilité de duel... avec Alexandre
Dumas...
Michel Brix.