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ALBATROS

L’albatros

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !

L’un agace son bec avec un brûle-gueule,

L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Charles Baudelaire
Introduction :

« Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Cette citation de Baudelaire représente bien sa
poésie en général. Charles Baudelaire est un poète, traducteur et critique d’art du XIXe siècle. Il vit
sa jeunesse à Paris où il mène une vie de dandy. Il publie Les Fleurs du Mal en 1857 et ce recueil
des Fleurs du Mal appartient non pas à un mouvement littéraire mais plutôt à quatre : le
romantisme, le parnasse, le symbolisme et le réalisme.

A travers ses poèmes, Baudelaire, en transformant la « boue en or », prouve que l’on peut toujours
trouver du beau dans le mal.

Le poème ici étudié, intitulé L’Albatros est composé de quatrains et d’alexandrins. Il appartient à la
section « Spleen et Idéal ». Dans ce poème, Baudelaire évoque la vie de L’Albatros, la violence qu’il
subit et compare l’oiseau au poète.

Durant cet oral, nous allons voir comment l’Albatros prend la place du poète. Pour cela, nous
allons diviser ce poème en 2 mouvements : la chute symbolique des vers 1 à 12, ensuite des vers
13 à 16 la place du poète dans la société.

1) La chute symbolique

*Tout d’abord, le poète nous introduis et nous montre ce lien entre les oiseaux avec le monde marin
à travers le champ lexical du monde marin « hommes d’équipage » (v.1) « albatros » (v.2) « oiseaux
des mers » (v.2) « le navire » (v.4) « les planches » (v.5), « avirons » (v.8) « tempête » (v.14)

*ensuite, l’adverbe de temps « souvent » (v.1) nous montre que les marins ont déjà capturé des
albatros, que c’est une action qu’ils répètent.

* Ces albatros sont décrits avec des adjectifs qualificatifs mélioratifs lorsqu’ils sont dans les airs
« vastes oiseaux des mers » (v.2) « indolents » (v.3), « compagnons » (v.3) « roi de l’azur » (v.6) qui
nous montre la grandeur et la majesté de ces oiseaux, ils sont beaux, majestueux et innocents.

*Mais même avec cette grandeur, les albatros sont traités avec cruauté par les marins lorsqu’ils les
capturent, cela est souligné par les verbes d’actions « prennent » (v.2) « agace » (v.11) « mime »
(v.12)

*En effet, les albatros sont décrits avec différents métaphores « roi de l’azur » (v.6) « prince de
nuées » (v.13) qui renforcent le fait que l’albatros est, quand il est dans son milieu, un oiseau
extrêmement beau et majestueux.

*Mais lorsqu’ils sont se posent au sol, les albatros perdent tout leur charme, ne sont pas à leur place,
ils sont malheureux, leur place est dans les airs, seuls, cela est souligné par les vocabulaires péjoratifs
« maladroits» (v.6) « honteux » (v.6) « piteusement » (v.7)

*La comparaison « comme des avirons » (v.8) renforce donc ce côté piteux de l’albatros au sol et le
rend ridicule

*Les albatros sont donc majestueux que dans le ciel où ils ont leur place, et non pas sur le sol ; c’est à
travers l’antithèse « lui naguère si beau, qu’il est comique et laid » (v.10) que l’on peut affirmer cela.
Cette chute symbolique est donc marquée par cette descente de l’albatros vers le sol qui le fait
perdre toute sa majesté.

2) La place du poète dans la société

*Ce deuxième mouvement s’ouvre avec une figure de comparaison entre le poète et l’albatros
« Le poète est semblable au prince au prince des nuées » (v.13) puis d’une métaphore « qui
hante la tempête et se rit de l’archer » (v.14) pour nous montrer cette similitude et ce
rapprochement entre le poète et l’albatros

*Ensuite il y’a une hyperbole « exilé au sol » (v.15) qui nous montre l’exclusion du poète dans la
société

*Le dernier vers qui est une métaphore « ses ailes de géant l’empêche de marcher » (v.16) finit
par nous faire comprendre cette inadaptation du poète, il est incapable de marcher, de s’adapter
à la médiocrité, on comprend alors que le poète parlait de lui depuis le début et de sa place dans
la société.

Conclusion

Pour conclure, durant cet oral, nous avons expliqué comment le poète perçoit sa situation. En
effet, Baudelaire utilise l’albatros et sa situation pour parler de lui-même. Il décrit la violence
l’oiseau subit comme lui, le poète maudit incompris, exclu et rejeté de la société. Je pourrais
rapprocher ce poème d’un autre de Baudelaire, « le Cygne » dans lequel un cygne est au sol
dans les rues de Paris et paraît ridicule contrairement à quand il est dans les airs, grand et
beau. Encore une fois, Baudelaire compare le poète à l’oiseau.

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