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Jean-Paul Marsal

Contes provençaux

Tome 4
Fleur, la jardinière
Pourquoi est-elle surnommée Catarineto ?

Parce que Fleur, la jardinière, cultivent des colonies de


coccinelles pour défendre les plantes contre les pucerons.
Les habitants du village de Sainte Sieste l’ont surnommée
affectueusement Catarineto qui est le mot provençal de la
coccinelle.
Ce surnom lui va à merveille car la coccinelle est « la bête à
bon Dieu ». Et Fleur, étant très croyante, dit souvent qu’en
s’occupant des jardins, elle embellit son jardin intérieur, son
âme.
Ainsi dans le conte « la plante mystère du Fada », tu sauras
que Fleur et Catarineto sont la même personne.
Mais d’abord, il faut que tu saches que la coccinelle est
un insecte des plus utiles au jardin.
Les jardiniers souhaitant éviter l’utilisation de pesticides
pour lutter contre les pucerons et autres nuisibles ont à
disposition des solutions naturelles non nocives, à savoir les
auxiliaires de jardin.
La coccinelle se trouve en tête de liste des insectes
capables d’éradiquer efficacement les parasites.
Les dégâts des pucerons
Les jardins sont généralement des nids à parasites. Au rang
des nuisibles les plus redoutés par les jardiniers figurent les
pucerons.
Ces insectes dits « piqueurs-suceurs » se nourrissent de la
sève des plantes. Ils s’attaquent à toutes les plantes, des
tiges aux racines, et en puisent les éléments nutritifs. Ils
sont des ravageurs de jardins.
Ces petites bêtes se déclinent en plus de 4000 espèces. Elles
sont généralement de couleur bleu, vert, noire, brun ou
rouge et font entre 1 et 4 mm de long. Les pucerons sont
dotés d’une sorte de pièce buccale qui leur sert à aspirer la
sève des plantes. Ils sont aussi à l’origine de la production
de miellat, une substance favorisant l’apparition d’un
champignon, et surtout attirant les fourmis qui colonisent
donc les mêmes plantes que les pucerons. Du point de vue
esthétique, ces nuisibles entraînent également la
déformation des feuilles.
Mais, quand ils sont nombreux, la population de coccinelles
augmente automatiquement.
Comment Fleur, la Catarineto, attire-t’elle les
coccinelles dans les jardins ?
Elle supprime l’utilisation des pesticides. Ensuite, elle
plante des fèves.

et la capucine
qui font partie des plantes préférées des coccinelles. Elles
en sont très gourmandes.
En les cultivant, Catarineto est certaine d’attirer les jolis
insectes rouges à pois noirs.
Elle plante également certaines espèces de fleurs comme
l’absinthe,
la bourrache,

la centaurée
ou l’anthémis.

Les coccinelles en raffolent.


Maintenant que tu connais Fleur la Catarineto, tu peux lire
mon conte qui va te révéler les merveilleuses plantes que
Mère Nature nous offre pour notre bonheur.
La plante « mystère du Fada
Le mot « Fada » vient du Provençal « Fado » (fée). Ainsi le
Fada est celui qui est bénie par les fées. C’est un
personnage attachant, un rêveur qui fait découvrir aux
adultes toute la beauté et la poésie qui se cache dans toute
créature ou toute chose soit-disant inanimée. Il n’a pas
d’âge car même s’il a 70 ans rien que de dimanches, il a
l’apparence d’un enfant !
« Quelle est la plante la plus nécessaire pour aller loin
dans la vie ? »
Le Fada pose une question à toute l’assemblée du village de
Sainte Sieste qui se réunit une fois par semaine pour le
verre de l’amitié :
- Quelle est la plante la plus nécessaire au monde pour
bien se conduire sur terre et gagner convenablement sa
vie ?
Le curé (lou capelan qui se prononce capélan) répond :
Il y en a deux. Le blé et la vigne !
Le Fada : Pourquoi ?
Le curé : Grâce au blé, nous avons le pain.
Tonin le boulanger : Évidemment !
Lou capelan : Et la vigne nous offre les raisins pour
obtenir le vin.
Lilou le vigneron : Bien parlé !

Lou capelan : Mais je parle surtout pour le Sacrement des


Sacrement : la Communion !
La pain devient, au moment de la consécration, le corps de
Jésus. Et le vin se transforme en son sang !
Le Fada : Je communie plusieurs fois par mois. Mais
Capelan, ce n’est pas la réponse que j’attends.
Sylvain : Que va-t-il encore nous sortir ?
Dedou, le leveur de coude : Moi je suis persuadé que la
plante est l’anis qui nous encigale avec notre pastis qui a la
couleur de notre soleil.

Chucho-moust, le propriétaire du bar : Le pastis nous


ensoleille les méninges et nous…
Amélie, sa femme : Et il te fait coudre le chemin (il te fait
marcher en zig zag) !
Lou capelan : Les belles plantes ne s’arrosent pas avec de
l’alcool, mais avec de l’eau.

Monsieur Pipe : La plante doit être le tabac !


Le docteur : Fumer tue !
Lou capelan : Il ne faut pas se servir des plantes pour se
détruire la santé.
Fada : Quand je pense que certains disent que j’ai autant
d’esprit qu’une brebis cornue, je constate que si les ânes
volaient, beaucoup iraient atterrir loin !
Tonin : À Gonfaron !

La gourmande : Et le cacao qui nous régale avec le


chocolat !
Le docteur : Toi, la gourmande, Je savais que tu allais dire
ça !
Fleur, la jardinière : Heureusement que Dieu a mis dans la
nature tout ce qui soigne et guérit. Il y a, par exemple, les
38 fleurs du docteur Bach.
Les 38 Fleurs de Bach sont classées en 7 groupes
d’émotions :

Peurs
Hélianthème (Rock Rose) : fleur du courage et de la force
morale.
Escartefigues : C’est-à-dire que celui qui a un sang de
concombre (qui est peureux), que toute personne qui
tremble comme un jonc, doivent prendre cette fleur.
Merlin le pharmacien : Toutes les fleurs de Bach sont en
vente chez moi !
Dedou : Radin comme tu es, tu ne dois pas en faire
cadeau !
Une voix : Il est serré comme une pomme de pin.
Félix : Il regrette le pain qu’il mange, il ferait la barbe à un
œuf .
Merlusso : Certains disent que pour ne pas user les
escaliers, il saute par la fenêtre !
Naïs : il tondrait un œuf et en vendrait la laine. S’il y a une
fleur contre l’avarice, il peut boire un tonneau de cet elixir !
Le curé : Si vous commencez vos plaisanteries, on va finir
par une confession générale !

Fleur la Catarineto : Mimule (Mimulus) : fleur de la


confiance.
Tonin : C’est le remède pour les poules mouillées.
Fleur : Pour l’indécis !
Amélie : qui fait comme les moulins, il tourne sur place.
René : Ou comme l’âne qui se laisse mourir de faim entre
deux sacs d’avoine.
Tiro Molo : C’est monsieur Balance ! Avant qu’il prenne
une décision, on aurait le temps d’ensuquer un âne à coup
de figues. C’est la charrette qui conduit le bœuf !
Catarineto : Prunus (Cherry plum), prunier : fleur du
calme et de la santé mentale.
Le docteur : Alors, là ! c’est la tournée générale.
Le poète : Nous ne sommes pas excités mais
enthousiastes ! C’est notre bon soleil provençal qui nous
donne sa joyeuse énergie. Tout le monde n’a pas la chance
d’être né en Provence ! La preuve : pourquoi tant de gents
du Nord viennent-ils vivre chez nous ?
Pomponette : Tu as raison ! Nous ne sommes pas nés avec
les dents (nous ne sommes pas méchants). Notre âme n’est
pas noire comme le cul d’un chaudron, mais elle ensoleille
ceux qui nous fréquentent.
Le capelan (le curé) : Bon ça va cinq minutes ! Maintenant
laissez Fleur énumérer les élixirs du docteur Bach sans
l’interrompre.
La catarineto : Tremble (Aspen), peuplier tremble :
fleur de la volonté et de l’ouverture aux autres.
Marronnier rouge (Red chestnut) : fleur de l’amour du
prochain.
Doutes
Plumbago (Cerato) : fleur de la certitude et de l’assurance.
Gravelle annuelle (Scleranthus) : fleur de l’équilibre
intérieur et de la résolution.

Gentiane (Gentian) : fleur de la foi et de l’optimisme.


Ajonc (Gorse) : fleur de l’espoir

Charme (Hornbeam) : fleur de l’agilité intérieure et de la


vivacité d’esprit.
Avoine sauvage (Wild oat) : fleur du discernement et de la
lucidité.

Manques d’intérêt
Clématite (Clematis) : fleur de l’idéalisme créateur.
Chèvrefeuille (Honeysuckle) : fleur de l’adaptabilité à la
vie quotidienne.
Églantier (Wild Rose) : fleur du renouveau et de
l’acceptation de son existence grâce à la motivation
intérieure.

Olivier (Olive) : fleur de l’équilibre et de la paix.


Marronnier blanc (White chestnut) : fleur du calme
mental et du discernement.

Bourgeon de marronnier (Chestnut Bud) : pour la


vigilance dans l’apprentissage de la réalité matérielle.
Moutarde (Mustard) : fleur de la joie.

Solitude
Hottonie (Water violet) : fleur de l’humilité et de la
sagesse.

Impatiente (Impatiens) : fleur de la patience et de


l’indulgence
Bruyère (Heather) : fleur de la disponibilité et de l’aide à
son prochain.

Émotivité
Aigremoine (Agrimony) : fleur de la joie.
Centaurée (Centaury) : fleur de l’affirmation de soi.

Noyer (Walnut) : fleur de la libération et de l’adaptation.


Houx (Holly) : fleur de l’amour divin.

Dame d’onze heure (Star of bethlehem) : fleur de la


consolation.
Saule (Willow) : fleur de la réconciliation et de l’harmonie.

Chêne (Oak) : fleur de la force, de l’endurance et du


lâcher-prise
Pommier sauvage (Crab apple) : fleur de la purification et
de la régénération.
Contre la Tristesse
Mélèze( Larch) : fleur de la confiance en soi.

Pin (Pine) : fleur du repentir et du pardon.


Orme (Elm) : fleur de la responsabilité.

Châtaigner (Sweet chestnut) : fleur qui apporte la lumière


dans les ténèbres.
Eau de roche (Rock water) : pour la souplesse et la
flexibilité de caractère.

Contre le Relationnel difficile


Chicorée (Chicory) : fleur de l’amour inconditionnel.
Verveine (Vervain) : fleur de la mesure et de la maîtrise.

Vigne (Vine) : fleur de l’humilité.


Hêtre (Beech) : fleur de la tolérance.

Fleur, la catarineto : Alors, Fada ?


Fada : Ma plante n’y est pas.
Le curé (lou capelan) : Il y a dans la Bible, toutes les
vertus curatives remarquables de nombreux aliments et
plantes décrits dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Je
vous conseille d’acheter le livre de Reese Dubin :
« Aliments-Remèdes Miracles de la Bible ».

Fada : Je ne pense que ma chère Plante soit dans ce livre !


Renaire, le coléreux : Tu commences à me faire fumer
sans pipe (à m’énerver).
Fada : Va boire une tisane de camomille !
Fada : Je ne savais pas que Jean-Sébastien Bach, le génie
musicien, avait également accompli ce travail floral pour le
bien-être de l’humanité.

Fleur la catarineto : Non, ce n’est pas lui. Le génie floral


est Edward Bach, né en 1886 à Moseley et mort en 1936 à
Didcot. C’est un médecin et homéopathe britannique, connu
pour être à l'origine d'une pratique faisant correspondre des
états psychologiques négatifs à l'utilisation de macérations
alccoliques de plantes, les élixirs floraux de Bach, dans le
but de les guérir.
Fada : Mais on m’a dit que la musique était bénéfique pour
les fleurs.
Fleur la catarineto : Oui ! La musique favorise la pousse
des plantes. Les vibrations dopent la croissance des
végétaux, mais pour cela, il faut privilégier la musique
douce et donc éviter le rock ou la techno.
Fada : Avec notre musique provençale, les végétaux
dansent la farandole.
Fleur la catarineto : Le docteur Bach a dit : « La maladie
n’est ni cruauté, ni punition ; elle est en tout et pour tout un
correctif dont se sert notre âme pour nous indiquer nos
défauts, pour nous éviter des erreurs plus importantes, pour
nous empêcher de provoquer encore plus de dégâts, et pour
nous ramener sur le chemin de la vérité et de la lumière que
nous n’aurions jamais dû quitter. »
Fada : Je suis sûr que le bon docteur Bach murmurait aux
oreilles des plantes. Et celles-ci lui ont transmis tous leurs
secrets.
Fleur la catarineto : Avec ton innocence, tu as bien résumé
la mission que Dieu lui avait confié.
Fada : Toi, Fleur notre catarineto, tu es un exemple vivant
de la bonté . La pureté de tes mœurs n’a jamais été
souillée ; l’orgueil s’agenouille en ta présence. L’ange de la
douceur t’accompagne, l’ange de l’amour te fait mille
caresses. Toutes les vertus sont tes amies.
Les fleurs et les plantes provençales ne blessent pas.
Par contre celles qui ont été importées comme le cactus
sont guerrières.
Les abeilles du terroir sont des messagères divines.
Tout vai bèn. Tout es coucagno. Tout vai charmant !
Quand le provençal risque de se mettre en colère, il court
s’allonger sous un olivier, l’arbre de la paix, entouré de
fleurs dont les parfums l’emparisent et lui font retrouver sa
joie intérieure.
Chaque fleur paradisiaque exhale son parfum-vertu que
respirent les élus, les apôtres de la non-violence.
Mais chaque fleur-jungle exhale son parfum-vice pour les
violents.
Qui ne vous a pas dit que la parabole de Jésus-Christ sur la
bonne herbe et l’ivraie est la clé de la Porte du Paradis
Provençal !
La parabole de la semence qui tombe en terre est la clé de la
porte de la Terre Mère !
Le chemin du Paradis passe par la Provence !
Qui ne vous a pas dit qu’à l’origine la Provence était le
paradis terrestre. P comme Paradis ! P comme Provence !
Mais aujourd’hui elle n’en est plus que la porte.
Pourquoi ?
Avant, il n’y avait ni cactus, ni ivraie !
Mais un jour, des hommes à l’accent pointu sont venus
parlant de guerres et de violence. Alors les mauvaises
herbes ont poussé et ont envahi la Terre Provençale
Paradisiaque !
Les plantes guerrières ont l’accent pointu comme une
flèche.
Les fleurs du Midi ont l’accent chantant, pacifique et les
abeilles qui les butinent ne piquent jamais car elles
reçoivent le pollen de la joie de vivre et non le PolleHaine.
Odeur subtile, arôme de Roma la ville éternelle. En épelant
Roma de droite à gauche, on trouve Amor, l’amour. La fleur
Roma Amor éternise l’Amour pour la fête étoilée et son
parfum vient de Dieu !
Les fleurs nous regardent et nous surveillent attendant que
nous venions nous appuyer sur elles pour nous soulager et
alimenter notre vie.
Si vous saviez tous les poèmes qu’elles déclament pour
poétiser vos âmes, vous sauriez qu’elles sont arrosées d’eau
diamantée.
Les fleurs meurent pour mieux participer à la
métamorphose de tout ce qui vit au soleil. Elles se
transforment pour renaître sous une nouvelle forme. Les
feuilles effeuillent le bonheur.
« Le calice de la fleur est, comme la Coupe Sainte, le
réceptacle de l’Activité céleste… La fleur est l’image des
vertus de l’âme, le bouquet qui les rassemble étant celle de
la perfection spirituelle… Elle est le symbole de l’amour et
de l’harmonie caractérisant la nature primordiale ; elle
s’identifie au symbolisme de l’enfance et à celui de l’état
édénique… La Fleur d’Or est l’atteinte d’un état spirituel :
la floraison est le résultat d’une alchimie intérieure, de
l’union de l’essence et du souffle, de l’eau et du feu. La
fleur est identique à l’Élixir de vie ; la floraison est le retour
au centre, à l’unité, à l’état primordial… L’élan des fleurs
symbolise la foi en Dieu… La fleur montrée par Bouddha à
Mahâkashyapa tenait lieu de toute parole et de tout
enseignement : à la foi résumé du cycle vital et l’image de
la perfection à atteindre, de l’illumination spontanée ;
expression même de l’inexprimable… La fleur est une
figure-archétype de l’âme, un centre spirituel. Sa
signification se précise alors selon ses couleurs, qui révèlent
l’orientation des tendances psychiques ; le « jaune » revêt
un symbolisme solaire, le « rouge » un symbolisme
sanguin, le « bleu » un symbolisme d’irréalité rêveuse.
Mais les nuances du psychisme se diversifient à l’infini.
Les emplois allégoriques des fleurs sont également infinis :
elles sont parmi les attributs du printemps, de l’aurore, de la
jeunesse, de la rhétorique, de la vertu, etc… »
La féerie des fleurs fait (fée) rêver. Dans rêve il y a Ève !
Les fleurs sont une source d’inspiration pour les poètes et
les artistes.
Elles nous demandent de nous débarrasser de l’esprit
d’égoïsme et de le remplacer par la charité. Quand on
cherche à rendre quelqu’un heureux, cela l’incite à faire
encore quelqu’un d’autre heureux, et ainsi le bonheur se
diffuse comme leurs parfums. Mille bougies peuvent
s’allumer avec une seule bougie, et la vie de cette bougie
n’en est pas abrégée. Le bonheur non plus ne décroît pas
quand il est partagé !
Sylvain, le paysan : Fada, tu es bien inspiré par les fées !
Moi, en bon paysan, je travaille avec les quatre éléments de
la nature (l’air, l’eau, la terre et le feu). Quel bonheur !
La terre nous instruit.
La nature répond aux états émotionnels de l’homme.
L’éclair c’est l’expression spontanée.
Un arbre à moelle pourrie ne tient pas debout.
Aujourd’hui, les antennes de télévision et les immeubles
remplacent les arbres.
La pollution des âmes est responsable de la pollution de la
nature !
Vous croyez qu’un poisson puisse parler à un pétrolier ?
La mer est la maîtresse de la terre.
Chez nous, on balaie. Le fumier reste dehors. Il ne faut pas
arroser les mauvaises graines car elles poussent facilement.
Le poète : Les fleurs sont les oiseaux du ciel.
Les îles sont des chefs-d’œuvre créés par la nature.
Les provençaux pensent en images et ils ont la pudeur
bruyante. Ils vivent l’amitié avec la sonorité de la langue
d’amour et de la douceur de vivre.
L’enfer c’est résister à la vie.
L’attention c’est aimer chacun des instants de notre vie ;
aimer l’existant présent. Chaque lieu est le centre du
monde.
Le sommeil est la douce infirmière de la nature.
Le curé : La vraie richesse de l’homme c’est la droiture,
l’honnêteté. Des principes que l’on respecte encore dans
nos campagnes. La ville est une force négative qui prend
votre énergie et vous affaiblit. Les mégapoles sont des
nécropoles.
Sylvain le paysan : Les forêts précèdent l’homme, les
déserts lui succèdent.
Chaque animal et chaque plante sont des livres de vie.
Les forêts sont les poumons d’un pays.
Qui sont les plus humains ? Les gens civilisés ou les
sauvages ? Les aborigènes d’Australie, en plein désert,
lorsqu’il trouvent un œuf d’autruche, le secouent en
écoutant pour savoir s’il y a la vie à l’intérieur. S’ils sentent
la vie, ils reposent l’œuf sur le sable, le recouvrent pour le
protéger et s’en vont à la recherche d’une autre nourriture.
Fada : Il n’y a que des choses extraordinaires mais
l’homme s’habitue. Les étoiles sont les fleurs et le plancher
du paradis. Tout vit et tout mérite d’être aimer. La vraie
sagesse c’est de s’asseoir et de regarder l’herbe pousser.
Les arbres sont des poumons gonflés d’air.
Sylvain le paysan : Avec le mondialisme, il faut être
géographiquement mobile, errant, déraciné, paumé. Des
pions sur l’échiquier de la finance internationale apatride.
Les serfs du XXIe siècle sans terre.
La plage de loisirs a fait disparaître les pêcheurs. Le
tourisme a bétonné les côtes de la Méditerranée. C’est le
plus grand désastre écologique engendré par le tourisme.
Afin de rentabiliser chaque mètre carré de plage, les
promoteurs érigent tour après tour et transforment les oasis
de paix en Babylone du tourisme. Mais ils auront beau bâtir
en hauteur, ils n’agrandiront pas la plage.
Aujourd’hui, le poussin, né le lundi, doit être poulet le
vendredi.
Fada : On contemple la nature pour trouver sa propre
vérité.
25 langues meurent chaque année. Il vaut mieux être
glaneur que glandeur.
Aujourd’hui, les gens regardent la mer comme ils regardent
la télé.
Le calme c’est la santé. S’énerver c’est la gaspiller.
J’aime les herbes chantantes.
Le maire : Le Saint Rire est la clé du bonheur de notre
village de Sainte Sieste qui est la capitale mondiale de la
galéjade.
Les quatre éléments contents de ce pays merveilleux où les
familles vivent au rythme de la prière et du rire les
préservent de toute intempérie. En semant l’amour, on
récolte les bénédictions de tout le cosmos.
Nous faisons rire les étoiles. Elles reçoivent nos énergies
enthousiastes et elles nous les renvoient décuplées pour
nous remercier de notre attitude bienveillante.
Le curé (lou capelan) : Nous avons compris que lorsque
Jésus-Christ dit : « Veillez et priez » il nous dit « Riez et
priez », « Veillez à sourire. Que votre prière soit riante !
Aimez-vous les uns les autres par de saintes galéjades. À
table que les familles participent d’un même bonheur. Que
sur les visages se lisent la joie tranquille et simple, la
douceur et la dignité d’une vie dont le mariage chrétien est
le fondement. Mes 8 béatitudes sont les 8 perles du collier
de l’Amour que je vous demande de porter pour que votre
joug soit joyeux et léger grâce à votre légèreté poétique. »
Madame Sourire : On ne convertit personne avec des
faces de carême. Le port du sourire est obligatoire. Les
sermons du capelan (le curé) sont des hymnes à la joie. Les
visites au médecin sont des prétextes pour des
conversations clownesques. Chez le dentiste, les dents se
déchaussent pour danser la farandole au son de la roulette.
Les gencives rouges de bonheur abritent et nourrissent les
racines.
Jan Janet : Les Siesteurs respirent, mangent, marchent,
travaillent en riant et en chantant. Pour eux, le péché est une
blague leur permettant de le transformer en énergie
galéjeuse. Chaque faute est jugée avec bienveillance et
miséricorde. Non ! Chez eux on ne juge pas, on galèje car
la critique rieuse est le moyen de réorganiser sa vie.
Le curé : Les Siesteurs sont connectés à la Source de toute
Joie, à la Sainte Trinité. Que croyez-vous que font le Père,
le Fils et le Saint-Esprit : ils poétisent la vie en galéjant : ils
ont trouvé à Saint Sieste leurs disciples.
Le maire : Notre bonne humeur bénit les planètes qui nous
renvoie des vibrations de paix, d’amour et d’harmonie. Nos
éclats de rire rendent Saturne joyeux, font rougir de plaisir
Mars qui oublie qu’il est la planète de la guerre. La Lune
est toujours pleine au-dessus de notre village.
Adèle : Nos jeux de mots apaisent les maux de l’humanité.
Les 4 éléments, les 4 aîles-aimants participent à la
communion des villageois de Saint Sieste. Le climat y est
paradisiaque. La pluie n’exagère pas, elle arrose
délicatement. Le soleil n’ensuque pas, il calorise plan-plan.
Le Mistral lorsqu’il arrive à proximité du pays de la joie
ralentit sa puissance et caresse d’une brise légère les
habitants. La terre reçoit les énergies joyeuses des Siesteurs
et leur donne de beaux fruits et des récoltes dorées. Les
animaux ne sont pas chassés et l’on peut voir des sangliers
bronzer au milieu de la place de la Pétanque. Les oiseaux
piéupiéutent de-longo posés sur les chiens qui dorment à
côté des chats.
Le curé : Padre Pio a dit : « Sois patient et persévère dans
la pratique de la méditation. Au début, contente-toi de
n’avancer qu’à tous petits pas. Plus tard, tu auras des
jambes qui ne demanderont qu’à courir, ou mieux, des ailes
pour voler. Contente-toi d’obéir. Ce n’est jamais facile,
mais c’est Dieu que nous avons choisi comme notre part.
Accepte de n’être encore qu’une petite abeille dans le nid ;
bien vite elle deviendra une de ces grandes ouvrières
habiles à la fabrication du miel. Reste toujours humble
devant Dieu et devant les hommes, dans l’amour. Alors le
Seigneur te parlera en vérité et t’enrichira de ses dons. »
« Il arrive que les abeilles traversent de grandes distances
dans les prés avant de parvenir aux fleurs qu’elles ont
choisis ; ensuite, fatiguées mais satisfaites et chargées de
pollen, elles rentrent à la ruche pour y accomplir la
transformation silencieuse, mais féconde, du nectar des
fleurs en nectar de vie. Faites de même : après avoir écouté
la Parole, méditez-la attentivement, examinez ses divers
éléments, cherchez sa signification profonde. Alors elle
vous deviendra claire et lumineuse ; elle aura le pouvoir de
transformer vos inclinations naturelles en une pure
élévation de l’esprit ; et votre cœur sera toujours plus
étroitement uni au Cœur du Christ. »
Le maire : J’aime ces citations : « Il y a deux Midi : le
Midi bourgeois et le Midi paysan. L’un est comique, l’autre
est splendide. » (Alphonse Daudet)
« Dans le Midi, l’on se sert si naturellement des expressions
poétiques, qu’on dirait qu’elles se puisent dans l’air et sont
inspirées par le soleil. » (Madame de Staël)
« En Provence, le soleil se lève deux fois : le matin et après
la sieste. Chez nous, la nuit ne tombe pas, elle se lève. »
(Yvan Audouard)
« Le seul menteur du midi, s’il y en a un, c’est le soleil.
Tout ce qu’il touche, il l’exagère. » (Alphonse Daudet)
« La ville a une figure, la campagne a une âme. » (Jacques
de Lacretelle)
« Vous abattez des arbres pour élever des asiles afin
d’abriter les gens qui sont devenus fous de ne plus jamais
voir d’arbres. » (James Thurber)
Le poète : Frédéric Mistral a écrit dans la « Coupo Santo »
que la Divine Poésie est l’élixir de l’éternelle santé du
corps, de l’âme et de l’esprit » :
« Vuejo-nous la Pouësìo
Pèr canta tout ço que viéu,
Car es elo l’ambrousìo,
Que tremudo l’ome en diéu. »
« Verse-nous la poésie
Pour chanter tout ce qui vit
Car c’est elle l’ambroisie
Qui transforme l’homme en Dieu »
La véritable poésie n’est pas seulement dans la littérature,
la véritable poésie est une qualité de la vie intérieure.
Tout le monde aime la peinture, la musique, la danse, la
sculpture, etc.
Alors, pourquoi ne pas mettre la vie intérieure en harmonie
avec ces couleurs, ces rythmes, ces formes, ces mélodies ?
Mistral nous dit : Vous devez comprendre que la poésie doit
commencer en vous-même, que tout ce que vous vivez, tout
ce que vous faites, doit être poétique, c’est-à-dire exprimer
un état de conscience limpide et lumineux. C’est cet état de
conscience qui crée la vraie poésie : vous êtes inspiré, vous
sentez comme un courant ininterrompu qui vous traverse,
parce qu’intérieurement vous êtes lié au monde de
l’harmonie. Mais au moment où vous sortez de ces degrés
élevés de la conscience et que vous ne vibrez plus à
l’unisson avec ces courants spirituels, vous tombez
immédiatement dans la prose.
La plupart des humains cherchent le bonheur, ils le
cherchent mais en bas. Or, ce n’est pas là qu’il se trouve,
parce que le bonheur est un état d’une subtilité, d’une
finesse extrême, comme des fleurs qui ne peuvent être
exposées aux intempéries sans mourir ; la nature l’a donc
mis à l’abri dans les régions élevées.
Là où la nature place ses trésors, le bruit ne peut même pas
monter.
Il existe dans l’âme humaine des lieux où sont placés les
plus grandes richesses : la paix, la joie, l’extase…
Pour les atteindre, il faut s’élever, c’est-à-dire diminuer
l’amplitude des vibrations de son âme, s’arracher au niveau
des passions ordinaires et à leurs grandes oscillations.
Par une vie raisonnable, sensée, vous pouvez vous élever
jusqu’à ces régions où sont placés les plus grands trésors.
C’est l’amour qui vous conduira jusque là. C’est l’amour
qui garde et protège les trésors de toute atteinte.
Le curé : Toutes les plantes remercient Dieu de les avoir
créées.
Maintenant, voici le sermon que j’ai préparé pour notre
réunion amicale ; il sent bon la galéjade !
« Bienheureux l’humble qui est le santon du paradis. Mais
mèfi (attention), à l’orgueilleux qui est gonflé d’arrogance,
somptueux comme une porte neuve ; la terre ne le supporte
plus ; sa vanité le rend ridicule.
Mèfi ! à celui qui lève la crête et tient tout le chemin, au
marchand de vanités qui s’embraille bien haut, à celui qui
fait le glorieux comme un puceron sur une chemise blanche
ou comme un châtaignier qui montre tous ses fruits.
Mèfi ! à l’arlèri (au prétentieux) qui se croît plus que Maître
Mouche. Il ne faut pas se moucher plus haut que son nez.
Ce n’est pas la poule qui chante le plus qui fait les plus
beaux œufs.
Mèfi ! Au gros bestiàri (à la brute) qui a le baptême de trop.
Aviso-te ! Fais attention, homme moutardeux qui monte sur
son figuier (qui a la colère facile), tu es un ébouillanté et tu
peux étirer le gros orteil (périr) subitement.
Mèfi ! à l’indifférent, à l’homme que rien ne touche et qui
dit : « Ceci me fait autant au pied qu’à la jambe, je m’en
garce comme un âne d’un coup de bonnet, ça me passe pas
le nez. » Celui-ci n’a pas le sang rouge mais c’est un sang
de Macreuse.
Bienheureux les sages qui ont la justesse et la précision
d’une balance. Mais mèfi ! Aux arpian, aux felibustié, aux
brigands, aux chie-mensonges, aux menteurs comme un
almanach, qui disent la vérité lorsqu’un lièvre leur passe
entre leurs jambes.
Bienheureux les miséricordieux. Mais mèfi ! Aux
rancuniers qui gardent leur poids sur l’estomac. Les
Parques auront fini de filer si un jour, une fois, ils
pardonnent.
Heureux ceux qui ont le cœur pur. Mais mèfi ! Aux
luxurieux, à la jeunesse et à la vieillesse dégénérées.
Heureux les pacifiques. Mais mèfi ! Aux violents qui
crient : « Guerre ! », aux ébouillantés qui sont nés avec les
dents (les méchants) et qui opposent la violence à la
violence.
Ne faites pas le coq du village en pratiquant votre justice
devant les hommes, pour en être vus ; ne faites pas
l’aumône, ne sonnez pas de la trompette, comme font les
hypocrites, les marchands de grimaces, les museaux fardés
dans les rues. Ne soyez pas des gents qui tournent comme
une girouette à tous vents. Ne soyez pas des caméléons !
Que Nosto Damo de Prouvènço vous benesigue !
Que Notre Dame de Provence vous bénisse ! »
Fada : Merci ! capelan. Les plantes nous ont fait découvrir
de jolis secrets. Mais vous n’avez toujours pas trouvé celle
qui est essentielle dans la vie.
Fleur la catarineto : J’aime aussi le symbolisme des fleurs.
Je vais te parler de la rose , du lotus et du lys.
On dit que les pierres parlent. Les fleurs aussi racontent des
histoires. Les récits que nous rapportent les fleurs sont des
récits qui furent d’abord conçus par l’homme. Ils en sont
venus à refléter nos pensées les plus profondes.
Une fleur est l’épanouissement d’une plante et son moyen
de germination. Bien avant que de telles caractéristiques
physiques aient été comprises, les fleurs étaient une source
de satisfaction pour les sens de la vue et de l’odorat chez
l’homme.
Le parfum exquis des fleurs représente l’une des deux
qualités générales du sens de l’odorat.
C’est pourquoi les fleurs devinrent l’idéal physique du sens
olfactif, les symboles de sa satisfaction. Un état harmonieux
ou agréable pour le sens de l’odorat est un état où il ne
rencontre pas d’odeurs désagréables et, évidemment, où
l’arôme des fleurs a une place.
D’autres odeurs sont également agréables à l’homme, mais
pas de la même manière que le parfum des fleurs.
Psychologiquement, l’arôme des fruits, des légumes et de la
nourriture qui cuit peut avoir un attrait très grand.
Cependant, c’est un plaisir négatif. Ils stimulent l’appétit, et
par sa satisfaction, ils perdent leur attrait.
L’odeur du bois que l’on vient de scier, ou même les odeurs
âcres d’écurie peuvent fournir des sensations olfactives
satisfaisantes à certaines personnes.
De telles satisfactions, cependant, sont surtout le résultat de
l’éveil de souvenirs agréables, à moins que l’odeur tombe
dans le modèle de l’expérience habituelle.
Le parfum d’une fleur est abstrait. Il ne représente que ce
qu’il est. Le plaisir qu’il nous donne ne dépend pas de notre
souvenir de quelque chose d’autre. Le parfum d’une fleur
au printemps n’est pas moins excitant parce qu’il n’est pas
associé à de doux souvenirs. Le parfum d’une fleur ne
symbolise donc pas nécessairement des choses ou des
événements particuliers, mais un état d’esprit
d’imperturbabilité — la libération de l’irritation.
La fleur parfumée peut représenter un état d’exaltation ou
un moment de ravissement.
L’expérience de la couleur étant l’une des expériences
dominantes des sens physiques, il est tout à fait
compréhensible que l’homme soit attiré par les nuances
vives des fleurs. La beauté physique est une satisfaction
pour le sens de la vue.
L’habitude aussi joue un rôle dans le plaisir que nous
éprouvons grâce à la couleur. Nous nous accoutumons à des
combinaisons de couleurs dans notre environnement et elles
deviennent des dispositions préférées.
Différent en cela du sens olfactif, le sens visuel en est venu
à identifier immédiatement les fleurs avec d’autres formes
et expériences. Les couleurs de certaines fleurs rappellent à
l’homme le vert de la mer, la chaleur ardente de la mi-
journée sous le soleil d’été. Les coloris et les odeurs des
fleurs forcèrent d’abord l’homme à admirer, et l’invitèrent à
un examen plus attentif.
Les différentes structures des fleurs, leurs coloris, leurs
parfums et les circonstances de leur croissance servirent à
représenter dans la forme les idées mystiques et spirituelles
de l’homme. Les fleurs devinrent ainsi les symboles vivants
de la conscience de l’homme en perpétuelle évolution.
Comme le disait Wordsworth : « Pour moi, la fleur la plus
insignifiante qui fleurit peut donner des pensées qui souvent
sont trop profondément enfouies pour percer »
Tout essai pour revoir, même partiellement, le symbolisme
qui a été attribué à nos fleurs courantes serait une entreprise
difficile. Je n’en ai donc choisi que trois qui sont
particulièrement riches de signification. Aujourd’hui, elles
influencent également la religion, le mysticisme, la
philosophie et l’art.
La Rose

La tradition rapporte que les anciens Égyptiens employaient


la rose comme symbole dans les rites de leurs mystères et
qu’ils lui attribuaient une fonction sacrée. On dit que la rose
était attribuée à Isis, ou à la déesse mère de la nature et
qu’elle était un symbole de régénération.
L’Égypte a eu une grande influence sur le symbolisme des
fleurs. Beaucoup de significations symboliques liées à la
rose ont eu leur origine en Égypte.
La rose de Jéricho est indigène de l’Arabie, de la Perse et
de l’Égypte.
C’est en réalité une petite plante de la famille des
Crucifères. À la maturité des graines, pendant la saison
sèche, les feuilles tombent et les branches s’incurvent vers
l’intérieur. Ceci amène la plante à prendre une forme
globulaire. Quand elle est mouillée, les branches se
déploient et elle prend temporairement l’aspect d’une plante
vivante. Cette caractéristique l’amena à représenter la
résurrection.
Il y a une légende haggadique (légende hébraïque) qui dit
que la rose n’avait pas d’épines avant la chute de l’homme.
Dans ce même récit, la jeunesse était décrite comme une
guirlande de roses, mais la vieillesse comme une couronne
d’épines.
On nous dit que les roses formaient une partie de la
guirlande de la fiancée dans l’ancienne Jérusalem.
Selon des règles halakiques (lois rabbiniques) l’huile de la
rose était extraite et employée par les classes supérieures au
lieu de l’huile courante. L’eau de roses a longtemps été le
parfum favori de l’Orient.
Dans le Sepher Ha-Zohar (Livre de la Kabale) la rose
représente la communauté d’Israël. Sa couleur rouge ou
blanche se rapporte à la rigueur et à la clémence qui
alternent dans la vie d’Israël.
Ses cinq pétales font allusion aux cinq chemins du salut et
aux cinq portes de la grâce.
On rapporte aussi que Maïmonide, le célèbre savant Juif de
l’époque médiévale employait une préparation à base de
roses dans son régime et qu’il la prescrivait aux autres.
Finalement, les Hébreux attribuèrent à la rose le
symbolisme du Paradis.
L’aurore est le reflet de la rose des cieux, comme les reflets
rougeoyants du soleil couchant représentent les flammes de
l’Enfer.
L’ancienne tradition hébraïque rapporte que huit cents de
ces fleurs ornaient la tente de chaque homme pieux dans le
ciel.
La mythologie grecque nous apprend que la rose était
consacrée à la déesse Vénus.
Les récits mythologiques disent que la rose blanche fut
rendue rouge par la maladresse de Cupidon qui renversa
une coupe de nectar pendant une danse devant les dieux.
Les Romains honoraient la rose en nommant un festival
Rosalia. Rosalia ou la Fête de la Rose avait lieu en
mémoire des morts. Les catacombes de Rome devinrent des
symboles de l’espoir de futures bénédictions parce que ceux
qui y étaient enterrés y croyaient. Par suite, les roses
gravées sur les tombes en vinrent à représenter le Paradis,
ou la vie future.
Parmi les nombreux titres donnés à la Vierge Marie à
l’époque médiévale nous trouvons Santa Maria della Rosa.
La rose lui étant consacrée, elle devint, au Moyen Age, un
symbole de virginité. Dante écrivait : « Voici la rose dans
laquelle le Verbe Divin s’incarna ».
Le curé : Fleur, je voudrais compléter ton discours, en
parlant de la Rosa mistica.

Rose mystique est un des nombreux vocables de la Vierge


Marie.
La rose blanche, rose ou rouge, par sa couleur symbolise le
Mystère de l'Incarnation ; Rosa sine spina, Rose sans
épines, expression employée par saint Bernard puis par des
poètes et des musiciens, comme Flos florum, fleur entre les
fleurs, avait un sens théologique précis qui, après des
siècles, aboutit au dogme catholique de l'Immaculée
Conception.
Flos Florum, elle seule selon le dogme de l'Assomption est
au Ciel avec son Corps mystique, ou glorieux, Fleur
mystique parmi les fleurs du Paradis.
Flos Carmeli, Fleur du Carmel évoque les liens de la
Vierge Marie avec la Mystique : Rose de Saron, rose du
Carmel, les fiançailles, les Noces de Dieu avec l'Église et la
Vierge Marie.
Le symbolisme de la rose
La rose, le rosier et la couronne de roses sont des symboles
du paradis chez les premiers chrétiens. Dans Les actes de
sainte Perpétue, « les martyrs sont reçus dans le verger
céleste sous un rosier... se nourrissant à satiété de parfums
inénarrables ».
L'évêque de Poitiers Venance Fortunat écrit dans son poème
Le Jardin de la reine Ultrogothe : « Ici l'éclatant printemps
fait pousser un gazon verdoyant et répand les parfums des
roses du paradis... ».
On appelle aussi la Vierge Marie : « Belle Rose », fleur
dont l'odeur agréable ressuscite les morts,
« Rose Mystérieuse », rose toujours épanouie, rose cachée,
rose naissante, rose odoriférante, ayant fleuri en Égypte et
en Judée, des rites juif et chrétien, à la fin de l'Ancien et au
début du Nouveau Testament, rose sacrée, rose délicieuse.
« Vous passez le miel en douceur Votre beauté,
votre splendeur, Ne cèdent qu'aux beautés divines.
De la Rose le coloris, Des Lis les feuilles argentines,
Devant vous perdent tout leur prix » (Saint
Bonaventure)
L’Annonciation est le point de départ du Salut ; Marie y est
décrite comme « pleine de grâce » et saluée ainsi par
l'archange Gabriel. C'est-à-dire qu'en elle sont réunies
toutes les grâces et vertus « odoriférantes » ensemble, sans
exception. Comme la rose est la plus belle des fleurs ainsi
Marie est la plus belle des femmes : « tu es bénie entre
toutes les femmes et le fruit de ton ventre, Jésus, est béni ».
« Il est dit de Marie, dans les saintes Écritures,
qu'elle fut le jardin fermé de Dieu. C'est dans ce
jardin que le Seigneur planta toutes les fleurs qui
ornent l'Église, et entre autres, la violette de
l'humilité, le lys de la pureté, et la rosé de la charité.
La rose est vermeille ; c'est pour cela que « Marie est
appelée rose, à cause de l'ardente charité dont son
cœur fut toujours enflammé envers Dieu et envers
nous; car la couleur vermeille, ou de feu, indique
l'amour ou la charité. » (Saint Bernard)

Le rosier en tant qu'épineux évoque aussi la couronne du


Christ faite d'épines.
Le Pater était symbolisé par la rose rouge et l'Ave par la
rose blanche et les cinq roses rouges des cinq pater
associées parfois aux Cinq Plaies du Christ.
Chez les chrétiens irlandais, la rose rouge était symbole du
martyre du sang. Un auteur affirme que Marie est comparée
à une rose vermeille dont la couleur est assortie au manteau
rouge du Christ durant sa Passion : À Colmar, un tableau de
la Vierge au buisson de roses, où Marie est recouverte elle-
même d'un grand manteau rouge, semble confirmer cette
explication.
Stefan Lochner, Vierge au rosier, vers 1430.

Dans la Bible, celle de la Sagesse et des sages, (Ecclésiaste)


« J’ai grandi comme le palmier d’Engaddi, comme les
plants de roses de Jéricho » et « Écoutez-moi, fils saints, et
croissez comme la rose qui pousse au bord d'un cours d'eau.
Comme l'encens répandez une bonne odeur et fleurissez
comme le lys ») fruit de la prière.
Les roses étaient donc le symbole des vertus chrétiennes
que Marie possédait toutes, les communiquant aux autres.
Marie est dite pleine de grâces. Cependant Marie était plus
que le trésor de toutes les vertus et toutes les grâces, plus
que la Sagesse éducatrice du genre humain, plus que la
piété : Elle seule était née sans le péché originel donc
comme une rose parmi les plants de roses de Jéricho, sans
épines.
« En moi réside toute grâce de conduite et de vérité, toute
espérance de vie et de vertu ; j’ai donné des fleurs comme
le rosier planté au bord des eaux. »
Hymne : « Peuples, venez : sur ces mystères cueillez des
roses ; tressez des couronnes à l'auguste Mère du bel
amour » « Marie a été une rose blanche par sa virginité,
vermeille par sa charité, blanche par sa chair, vermeille par
l'esprit, blanche par la pratique de la vertu, vermeille par
l'écrasement du vice, blanche en purifiant les passions,
vermeille par l'esprit en mortifiant les appétits charnels,
blanche par l'amour de Dieu, vermeille par sa compassion
pour le prochain » (saint Bernard)
Symbole théologique : la rose sans épines

« Avant que l'Homme ne chute, la Rose était née, sans


l'Épine » (saint Ambroise).
Cette phrase résume toute la théologie catholique d'un
Vierge conçue par Dieu avant toute la création pour être la
Mère Immaculée du Verbe.
Saint Bonaventure l'appelle ainsi, « Rose pure, rose
d'innocence, rose nouvelle et sans épine, rose épanouie et
féconde, rose devenue pour nous un bienfait de Dieu, vous
avez été établie Reine des cieux ; il n'est personne qui
puisse jamais vous être comparé; vous êtes le salut du
coupable, vous êtes le soutien de toutes nos entreprises »
O Maria
Rosa decens, rosa munda,
Rosa recens sine spina,
Rosa florens et decora,
Dives divina gratia
Marie née sans la tache originelle, première rachetée entre
toutes les créatures : L'épithète Rose mystique est une
louange à la Vierge, mais Rose sans épines a un sens
théologique : cette épithète est à l'origine du dogme de
l'Immaculée Conception : cela a le même sens.
Marie à Lourdes se présentant ainsi Que soy Immaculada
conceptiou, Je suis l'Immaculée Conception, elle fait jaillir
une source, elle sera donc la rose mystérieuse, plantée au
bord d'un cours d'eau du Siracide dans la Bible, rose sans
épines, rosa sine spina, c'est-à-dire née immaculée, sans la
tache originelle…
Saint Basile nous apprend qu'avant le péché originel, la rose
était sans épines, les épines ont été rajoutées « ensuite »
pour rappeler que la douleur est proche du bien-être et sans
doute pour la terre que désormais l'homme devra cultiver !
Saint Bernard au XIe siècle remarque que Nazareth signifie
"Fleur" en hébreu (c'est une des étymologies possibles de ce
mot) : S'il faut prier Marie, c'est qu'elle restaure l'homme ou
la femme déchus par le péché originel : la couronne de
roses remplace la couronne d'épines du Christ, qu'Adam et
Ève avaient tressée : elle est « comblée de grâces » .
Ève fut une épine, Marie une rose.
La rose domine en reine entre toutes les fleurs, par la
richesse de sa couleur pourprée et le suave parfum de son
odeur, et cependant elle fleurit au sommet d'un informe et
rude buisson. Et, dans la rose, l'Église et les Pères voient
l'image et la figure de la Vierge Marie, qui tient autant de la
nature viciée dont elle sort, que la rose tient de la piquante
épine qui lui donne naissance. Telle est l'idée de l'Église,
quand elle intitule Marie rose mystique : tel est le sentiment
des Pères, quand ils appellent la Vierge rose odorante, rose
sans épines ; sentiment exprimé avec tant d'élégance, et une
si vive clarté, par le poète Sédulius, écrivain distingué du
IVe siècle, dans le 2e livre de son chant pascal :
Ac velut e spinis mollis rosa surgit acutis
Nil quod lœdat habens, matremque obscurat honore,
Sic, Evœ de stirpe sacra veniente Maria,
Virginis antiquœ facinus nova virgo piaret
« Comme une tendre rose s'élève, dit-il, au milieu des
épines aiguës, n'ayant rien en elle-même qui blesse, et
devient supérieure à sa mère ; ainsi sainte Marie en naissant
de la souche d'Ève a expié, Vierge nouvelle, le crime de la
Vierge antique ».
La rose et le jardin furent toujours le symbole du Paradis
terrestre avant la Chute originelle et aussi des vertus.
La fleur (rose, lys) était enfin le symbole mystique de
l'Amour.
Au XIIIe siècle la rose devient pour l'Occident le symbole
de la prière car elle exhale son parfum tel le nard ou
l'encens vers le ciel.

La Rosace Nord de Notre-Dame de Chartres dont Marie


est le centre
Image de la rosace

• L'art médiéval du vitrail et des cathédrales est orienté


vers la rosace symbole de la Vierge Marie, qui forme
souvent le cœur de la rosace en vitrail.

« À Chartres, la rosace nord, associée à l'étoile polaire et à


la nuit, représente la glorification de la Vierge. Marie est
entourée de douze colombes et d'annges porteurs des dons
du Sain-Esprit. Les figures de l'Ancien Testament
représentent l'humanité qui attend la lumière du Christ.
Toute la rosace est dans les teintes bleues ».
« Je vous salue, Marie, Lys blanc de la resplendissante et
toujours immuable Trinité.
Je vous salue, Marie, Rose éclatante d'un charme céleste »
De même que la rose naturelle est douce et parfumée, ainsi
la Rosa mistica réjouit le cœur et donne force et
enthousiasme. Comme la rose réelle se tourne vers le soleil
et se rafraîchit avec la pluie, ainsi aussi, la Rosa mistica se
nourrit dans la lumière jusqu’à ce qu’elle atteigne la
perfection.
Avec les lettres du prénom Rose-Marie nous écrivons Oser-
Aimer !
On peut associer la rose avec la rosée, puisque le mot latin
rosa est similaire à celui de la rosée.
La rose placée au centre de la croix représente le coeur de
Jésus-Christ qui s’est sacrifié pour effacer les péchés de
l’humanité. C’est le Sacré Coeur !
Fleur, avant de te laisser continuer, voici la prière La
Rose mystique de A.M. Weig :
Rose Mystique,
Vierge Immaculée,
Mère des grâces,
nous nous prosternons devant vous
pour honorer votre Divin Fils
et pour obtenir Miséricorde de Dieu.
Nous implorons secours et grâce,
non en comptant sur nos mérites,
mais uniquement sur la bonté de votre Coeur Maternel,
convaincus que vous nous exaucerez.

Ave Maria.....

Rose Mystique, Mère de Jésus,


Reine du Saint Rosaire et Mère de l'Eglise,
corps mystique du Christ,
nous implorons pour le monde,
déchiré par les discordes,
le don de l'entente et de la paix
et toutes les grâces pouvant transformer les coeurs
de tant de vos enfants.

Ave Maria.....

Rose Mystique, Reine des Apôtres,


faites éclore autour des autels eucharistiques,
de nombreuses vocations sacerdotales et religieuses,
qui, par la sainteté de leur vie et leur zèle ardent,
puissent établir le Règne de votre Fils dans le monde entier.
Répandez sur nous vos célestes grâces !

Ave Maria....

Salut, ô Reine, Mère de Miséricorde.....


Rosa Mystica, Mère de l'Eglise, priez pour nous !
Fifino : Lou capelan a bien parlé mais qu’est ce qu’il a dit ?
Tèsto Pounchudo : Tu n’as rien compris ? Moi non plus.
J’espère que le pichoun (le petit) ou la pichouno (la petite)
qui est en train de lire ce conte, a demandé l’aide de ses
parents pour lui expliquer ces mystères.
Fifino : La Famille c’est La Merveille. C’est la base de tout
l’édifice de la société.
Le curé : Merci Catarineto ! J’ai fini. Ensoleille-nous avec
le message des autre fleurs.
Fleur la catarineto : Merci Capelan (monsieur le curé) !
Le lotus nous attend…
Le maire du village : Nous sommes en Provence. Vous ne
connaissez pas le thym, le romarin, la lavande, l’olivier, le
mimosa.
Esterelle : Fan de chichourlo ! Il a raison. Elle va nous
bassiner avec des plantes étrangères. Fleur, tu es contaminé
par le cosmopolitisme. Aujourd’hui, on te lave le cerveau
en te montrant des séries américaines. les gents ne lèvent
plus la tête au ciel. Ils voient les étoiles sur leur écran de
télévision. Et la Provence, qui parle de son histoire et de sa
culture poétique ?
Le maire : L’état français, depuis la révolution française,
fait tout pour que notre langue provençale soit effacée.
Notre province fut la première à chanter la Femme avec les
Troubadours.
Le curé : Nous le savons ! Nous en souffrons, mais le
langage des fleurs est essentiel. Tu ne vas quand même pas
interdire à Fleur de nous emparadiser avec ses
connaissances. Là, tu es en train de faire comme l’état
français. Calme-toi, ne sois pas un dictateur. C’est Dieu qui
a créé les plantes, et chacune est un cadeau de l’infinie
bonté du Créateur. Alors, écoute ce que te dit la fleur de
Lotus !
Fleur la catarineto : Monsieur le Maire, je suis
Provençale, je parle notre langue ensoleillée, mais en tant
que jardinière j’aime toutes les plantes qui sont des trésors
que Dieu nous a offert pour nous guérir, nous émerveiller.
Chacune nous apporte un présent dans l’instant présent.
Tout est cadeau divin !
Le Maire : Fleur ! Je te prie de m’excuser d’avoir fait feu
des narines et des dents (de m’être énervé), je ne jetterai
plus le noir comme une seiche.
À l’avenir, avant de parler, je mettrai un éléphant sur ma
langue !

Fada : Va boire un litre de tisane de camomille, ça te


calmera !
Dedou : Moi, je dirai un tonneau !
Le curé : Fleur, notre catarineto, nous t’écoutons comme
des grillons.

Le lotus

Fleur : Le lotus fut un symbole sacré dans l’ancienne


Égypte.
De la coupe du lotus épanoui nous voyons sortir « le soleil
levant », symbole de résurrection.
Plutarque nous dit que les Égyptiens pensaient que le soleil
sortait du lotus.

Sans aucun doute, ils ne croyaient pas que le soleil


provenait des fleurs de lotus, mais ils inventaient ce
symbole en raison du phénomène par lequel le lotus
s’ouvrait avec le soleil levant et se fermait au coucher du
soleil.
Cependant, nombreuses sont les inscriptions montrant Ra,
le symbole du soleil et du pouvoir éternel créateur de
l’univers, montant d’une fleur de lotus dans les marais.
Le lotus en vint à représenter le Nil Supérieur,

et le papyrus le Nil inférieur.


Ces deux plantes, le lotus et le papyrus, furent réunies dans
un système symbolique caractérisant la souveraineté du roi
sur ces deux régions, de la même manière que nous unirions
deux drapeaux pour indiquer l’unité de deux régions.
Le Lotus et le papyrus jouèrent ainsi un rôle considérable
dans l’ornementation et le style architectural.
Presque tout art primitif commence par une copie des
manifestations indigènes de la nature : fleurs, poissons,
phénomènes astronomiques et animaux.
Les Incas qui vivaient le long des côtes du Pérou et de
l’Équateur employaient des motifs marins dans la
décoration de leurs poteries et dans leurs tissages. Ceux qui
vivaient dans les terres employaient les animaux
particuliers à ces régions.
Le lotus et le papyrus étant communs au Nil influencèrent
de la même manière les premiers dessins égyptiens. Les
colonnes égyptiennes ont la forme de papyrus ou de tiges
de lotus liées, ce qui leur donne un aspect cannelé. Les
chapiteaux des colonnes, pour la plupart, ont la forme du
lotus, soit ouvert, soit fermé.
Quand il est ouvert, le chapiteau a une forme de cloche
inversée.
Le bourgeon du lotus devient stylisé, c’est à dire représenté
par un dessin géométrique qui était employé en frise le long
des murs des temples ou dans la décoration des tombeaux.
Naturellement, on doit réaliser que le lotus avait différentes
couleurs. Le lotus blanc était placé sur les momies. La fleur
de lotus sur laquelle on voit le dieu Horus assis est le
seshni, ce qui signifie le lotus blanc.
On peut voir aussi Bouddha représenté assis sur un lotus.

Le lotus est mentionné dans le plus ancien des Védas (Mot


sanskrit signifiant connaissance et désignant un ensemble
de textes brahmaniques (allant jusqu'aux Upanishad) qui
sont à la base des rites, des croyances et de l'organisation
de la société hindoue. Les Védas ont été transmis
oralement avant d'être écrits en sanskrit archaïque à une
époque tardive.)
Là, il est considéré comme un emblème de beauté auquel
sont comparés les visages des héroïnes. Dans l’Inde, il
apparaît sur les plus anciens monuments architecturaux et
comme dessin dans la sculpture. Dans l’Atharva-Veda, le
cœur humain est comparé au lotus. Ailleurs, on s’y réfère
comme à « la fleur née de la lumière des constellations ».
Le lotus et la création
La magnifique fleur de lotus ne paraît pas sortir de la terre,
mais de la surface de l’eau.

Ceci symbolise, tout d’abord, les objets créés sortant du


chaos primordial — la confusion et l’obscurité. Autrement
dit, à partir de l’obscurité vint la lumière, la beauté et la
forme.
Quel que soit l’environnement de l’individu, la vérité
spirituelle latente dans sa nature peut s’épanouir et ne pas
être contaminée s’il se tourne vers la lumière.

En tant que symbole de naissance divine, le lotus s’identifie


toujours avec le soleil.
Le phénomène du lever et du coucher du soleil suggérait
que, symboliquement au moins, le soleil résidait dans la
fleur de lotus fermée la nuit et qu’il ressuscitait le jour
suivant.
Le lotus représente les vertus humaines.
Boufigue : Elle parle bien mais que dit-elle ?
Tèsto pounchudo : Tu as compris quelque chose ?
Boufigue : Que le lotus enferme le soleil la nuit et qu’il le
fait sortir à l’aube !
Tèsto pounchudo : Crois-tu que l’enfant qui lit ce conte va
comprendre quelque chose.
Fada : L’ enfant sait et comprend tout. Il a une vision
magique des choses.
L’instituteur : Les informations concernant les surdoués ne sont
plus inédites et les médias les mettent souvent en exergue. L’un d’eux a
défrayé la chronique en Angleterre, il s’agit de John Adams. À 9 ans, il
passa avec mention « bien » l’épreuve de mathématiques proposée à
l’examen d’entrée à l’université. Il a commencé à lire à partir de 11
mois et résolvait à l’âge de 3 ans des problèmes d’algèbre pour se
distraire. Sibelius, au Brésil, depuis l’âge de 3 ans, compose et joue
sans connaître la musique. En France, le cas de Blaise Pascal au
xviie siècle est étonnant. À l’âge de 12 ans, il retrouva sans le secours
d’aucun livre, les premières propositions de la géométrie euclidienne.
À 16 ans, il écrivit le « traité des coniques » et inventa à 18 ans, la
première machine à calculer. Mozart, à 4 ans, exécuta une sonate au
piano et à 8 ans, il composa un opéra.

Boufigue : Tu veux dire que nous, les adultes, sommes des


imbéciles.
Fada : Vous avez perdu votre âme d’enfant, et
l’émerveillement !
Boufigue : Nous sommes des ensuqués !
L’instituteur : Les informations concernant les enfants ne
sont plus inédites et les médias les mettent souvent en
exergue. L’un d’eux a défrayé la chronique en Angleterre, il
s’agit de John Adams. À 9 ans, il passa avec mention « bien
» l’épreuve de mathématiques proposée à l’examen d’entrée
à l’université. Il a commencé à lire à partir de 11 mois et
résolvait à l’âge de 3 ans des problèmes d’algèbre pour se
distraire.
Sibelius, au Brésil, depuis l’âge de 3 ans, compose et joue
sans connaître la musique.
En France, le cas de Blaise Pascal au XVIIème siècle est
étonnant. À l’âge de 12 ans, il retrouva sans le secours
d’aucun livre, les premières propositions de la géométrie
euclidienne. À 16 ans, il écrivit le « traité des coniques » et
inventa à 18 ans, la première machine à calculer.
Mozart, à 4 ans, exécuta une sonate au piano et à 8 ans, il
composa un opéra.
Dans le monde entier, il y a des enfants qui possèdent des
capacités étonnantes. En 2002, Sho Yano a obtenu son
diplôme de fin d'études avec mention très bien à
l'Université Loyola de Chicago à l'âge de 12 ans. Six ans
plus tard elle a obtenu un doctorat en génétique moléculaire
et en biologie cellulaire.
En 2006, Ainan Celeste Cawley, de Singapour, âgée de six
ans, a prononcé ses premiers mots à l'âge de deux semaines,
a donné une conférence scientifique sur le thème des acides
et des alcaloïdes.

Et en 2013, Adam Kirby est devenu le plus jeune membre


de British Mensa à l'âge de deux ans, enregistrant un score
de 141 au test de QI et lisant des livres à l'âge de dix mois.
Le curé : Dans Matthieu 19, verset 14, nous lisons :
« Des gens amenèrent des enfants à Jésus pour qu’il pose
les mains sur eux et prie pour eux, mais les disciples leur
firent des reproches.
Jésus dit alors : « Laissez les enfants venir à moi et ne les
en empêchez pas, car le Royaume des cieux appartient à
ceux qui sont comme eux. »
Il posa les mains sur eux, puis partit de là. »
Puis le Christ affirmera : « Je vous le dis en vérité, si vous
ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits
enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. »

L’institutrice : C’est un privilège de travailler


régulièrement avec des enfants. En les regardant, en les
observant, il est possible de découvrir ce chemin que Jésus
nous invite à prendre. C'est tout de même particulier, dans
notre société, de réaliser que dans le domaine du chemin
chrétien, c'est l'enfant qui peut aussi enseigner l'adulte.
Mystère du Royaume de Dieu qui se plaît une fois encore à
inverser les valeurs dont nous sommes imprégnés. Il ne
s'agit pas de faire des enfants des disciples à la mode adulte,
mais bel est bien de découvrir la richesse du monde de
l'enfant pour nous permettre d'entrer dans le Royaume.
Le curé : Fleur ! Avant de te laisser continuer, j’aimerais
vous lire une jolie légende hindoue qui vous fera
comprendre que Dieu joue à cache-cache avec nous !
« Une vieille légende hindoue raconte qu'il y eut un temps
où tous les hommes étaient des dieux. Mais ils abusèrent
tellement de leur divinité que Brahma, le maître des dieux,
décida de leur ôter le pouvoir divin et de le cacher à un
endroit où il leur serait impossible de le retrouver. Le grand
problème fut donc de lui trouver une cachette.

Lorsque les dieux mineurs furent convoqués à un conseil


pour résoudre ce problème, ils proposèrent ceci :
— Enterrons la divinité de l'homme dans la terre.
Mais Brahma répondit :
— Non, cela ne suffit pas, car l'homme creusera et la
trouvera.
Alors les dieux répliquèrent :
— Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des
océans.
Mais Brahma répondit à nouveau :
— Non, car tôt ou tard, l'homme explorera les profondeurs
de tous les océans, et il est certain qu'un jour, il la trouvera
et la remontera à la surface.
Alors les dieux mineurs conclurent :
— Nous ne savons pas où la cacher car il ne semble pas
exister sur terre ou dans la mer d'endroit que l'homme ne
puisse atteindre un jour.
Alors Brahma dit :
— Voici ce que nous ferons de la divinité de l'homme : nous
la cacherons au plus profond de lui-même, car c'est le seul
endroit où il ne pensera jamais à chercher.
Depuis ce temps-là, conclut la légende, l'homme a fait le
tour de la terre, il a exploré, escaladé, plongé et creusé, à la
recherche de quelque chose qui se trouve en lui. »
Fleur la catarineto : Merci pour cette belle légende qui
nous fait comprendre que Dieu a mis en l’être humain Son
étincelle divine qu’il faut faire croître par la prière et
l’amour.
Fada : Celui qui aime comme un enfant découvre que le
Christ crèche dans son coeur !
Fleur la catarineto : Alors, il est comme la fleur de lys !
Le lys

La catarineto : Dans « La Vierge du Monde », un fragment


d’un traité perdu de Trismégistique intitulé Le Livre Sacré
et qui aurait eu son origine en Ancienne Égypte, nous
lisons : « Je suis le pur lys apparaissant à partir du Lys de
Lumière. Je suis la source de l’illumination et le canal du
souffle d’immortelle beauté ».
Le lys symbolise donc la vie spirituelle, la beauté,
l’illumination, la pureté.
Le Zohar de la Kabbale des hébreux parle des treize feuilles
qui entourent le lys, comme des treize attributs de Dieu qui
entourent Israël.
Les visages des Justes sont comme des lys.
Le lys est aussi un symbole de résurrection. Les Hébreux
disaient que « comme un lys se flétrit à la lumière du soleil
mais s’épanouit sous la rosée, ainsi Israël se flétrit à moins
que Dieu ne devienne pour lui rosée ».
Un lys parmi eux est comparé à « Rebecca qui demeura
pure au milieu du mal qui l’entourait ».

Chez les chrétiens, l’ange Gabriel au moment de


l’Annonciation est représenté portant des lys. Puis nous
trouvons encore dans Matthieu 6 : 28 : « Voyez les lys des
champs comme ils croissent »
Ceci est interprété comme signifiant que le Christ faisant
allusion au fait qu’aucune richesse ou vêture ne peut rendre
l’homme aussi magnifique que la nature ne rend les fleurs
des champs.
La fleur de lys est l’emblème du lys des rois de France
Je finis avec Francis Bacon qui dit : « Le Dieu Tout
Puissant planta d’abord un jardin, et en effet c’est le plus
pur des plaisirs humains ; c’est le plus grand
rafraîchissement pour les esprits des hommes, sans lequel
les constructions et les palais ne sont que de grossiers
ouvrages. »
Alors, Fada ! Avons-nous trouvé ta plante « mystère » ?
Fada : Toujours pas !
Le curé : Je pense qu’elle doit être dans un passage du livre
« Histoire d’une âme » de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus
où elle écrit : « Longtemps je me suis demandé pourquoi le
bon Dieu avait des préférences, pourquoi toutes les âmes ne
recevaient pas un égal degré de grâces, je m’étonnais en Le
voyant prodiguer des faveurs extraordinaires aux Saints qui
l’avaient offensé, comme Saint Paul, Saint Augustin et qu’Il
forçait pour ainsi dire à recevoir ses grâces ; ou bien, en
lisant la vie de Saints que Notre-Seigneur s’est plu à
caresser du berceau à la tombe, sans laisser sur leur passage
aucun obstacle qui les empêchât de s’élever vers Lui et
prévenant ces âmes de telles faveurs qu’elles ne pouvaient
ternir l’éclat immaculé de leur robe baptismale, je me
demandais pourquoi les pauvres sauvages, par exemple,
mouraient en grand nombre avant d’avoir même entendu
prononcer le nom de Dieu… Jésus a daigné m’instruire de
ce mystère. Il a mis devant mes yeux le livre de la nature et
j’ai compris que toutes les fleurs qu’Il a créées sont belles,
que l’éclat de la rose et la blancheur du Lys n’enlèvent pas
le parfum de la petite violette ou la simplicité ravissante de
la pâquerette… J’ai compris que si toutes les petites fleurs
voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure
printanière, les champs ne seraient plus émaillés de
fleurettes… Ainsi en est-il dans le monde des âmes qui est
le jardin de Jésus. Il a voulu créer les grands saints qui
peuvent être comparés aux Lys et aux roses ; mais il en a
créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter
d’être des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les
regards du bon Dieu lorsqu’Il les abaisse à ses pieds. La
perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu’Il veut
que nous soyons… J’ai compris encore que l’amour de
Notre-Seigneur se révèle aussi bien dans l’âme la plus
simple qui ne résiste en rien à sa grâce que dans l’âme la
plus sublime ; en effet le propre de l’amour étant de
s’abaisser, si toutes les âmes ressemblaient à celles des
Saints docteurs qui ont illuminé l’Église par la clarté de leur
doctrine, il semble que le bon Dieu ne descendrait pas assez
bas en venant jusqu’à leur cœur ; mais Il a créé l’enfant qui
ne sait rien et ne fait entendre que de faibles cris, Il a créé le
pauvre sauvage n’ayant pour se conduire que la loi naturelle
et c’est jusqu’à leurs cœurs qu’Il daigne s’abaisser, ce sont
là ses fleurs des champs dont la simplicité Le ravit… En
descendant ainsi le Bon Dieu montre sa grandeur inouïe. De
même que le soleil éclaire en même temps les cèdres et
chaque petite fleur comme si elle était seule sur la terre, de
même Notre-Seigneur s’occupe aussi particulièrement de
chaque âme que si elle n’avait pas de semblables ; et
comme dans la nature toutes les saisons sont arrangées de
manière à faire éclore au jour marqué la plus humble
pâquerette, de même tout correspond au bien de chaque
âme. Sans doute, ma Mère chérie, vous vous demandez
avec étonnement où je veux en venir, car jusqu’ici je n’ai
rien dit encore qui ressemble à l’histoire de ma vie, mais
vous m’avez demandé d’écrire sans contrainte ce qui me
viendrait à la pensée ; ce n’est donc pas ma vie proprement
dite que je vais écrire, ce sont mes pensées sur les grâces
que le Bon Dieu a daigné m’accorder. Je me trouve à une
époque de mon existence où je puis jeter un regard sur le
passé ; mon âme s’est mûrie dans le creuset des épreuves
extérieures et intérieures ; maintenant comme la fleur
fortifiée par l’orage je relève la tête et je vois qu’en moi se
réalisent les paroles du psaume XXII. (Le Seigneur est mon
Pasteur, je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans des
pâturages agréables et fertiles. Il me conduit doucement le
long des eaux. Il conduit mon âme sans la fatiguer… Mais
lors (Ps 23,1-4) même que je descendrai dans la vallée de
l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal, parce que
vous serez avec moi, Seigneur !…) (NHA 103) (Ps 22,1-4)
Toujours le Seigneur a été pour moi compatissant et rempli
de douceur… Lent à punir et abondant en miséricordes !…
(Ps. CII, v.8.) (Ps 103,8) Aussi, ma Mère, c’est avec
bonheur que je viens chanter près de vous les miséricordes
du Seigneur… (Ps 89,2) C’est pour vous seule que je vais
écrire l’histoire de la petite fleur cueillie par Jésus, aussi je
vais parler avec abandon, sans m’inquiéter ni du style ni des
nombreuses digressions que je vais faire. Un cœur de mère
comprend toujours son enfant, alors même qu’il ne sait que
bégayer, aussi je suis sûre d’être comprise et devinée par
vous qui avez formé mon cœur et l’avez offert à Jésus… Il
me semble que si une petite fleur pouvait parler, elle dirait
simplement ce que le Bon Dieu a fait pour elle, sans essayer
de cacher ses bienfaits. Sous le prétexte d’une fausse
humilité elle ne dirait pas qu’elle est disgracieuse et sans
parfum, que le soleil lui a ravi son éclat et que les orages
ont brisé sa tige, alors qu’elle reconnaîtrait en elle-même
tout le contraire. La fleur qui va raconter son histoire se
réjouit d’avoir à publier les prévenances tout à fait gratuites
de Jésus, elle reconnaît que rien n’était capable en elle
d’attirer ses regards divins et que sa miséricorde seule a fait
tout ce qu’il y a de bien en elle… C’est Lui qui l’a fait
naître en une terre sainte et comme tout imprégnée d’un
parfum virginal. C’est Lui qui l’a fait précéder de huit Lys
éclatants de blancheur. Dans Son amour, Il a voulu
préserver sa petite fleur du souffle empoisonné du monde ;
à peine sa corolle commençait-elle à s’entr’ouvrir que ce
divin Sauveur l’a transplantée sur la montagne du Carmel
où déjà les deux Lys qui l’avaient entourée et doucement
bercée au printemps de sa vie répandaient leur suave
parfum… Sept années se sont écoulées depuis que la petite
fleur a pris racine dans le jardin de l’Époux des vierges et
maintenant trois Lys balancent auprès d’elle leurs corolles
embaumées ; un peu plus loin un autre lys s’épanouit sous
les regards de Jésus et les deux tiges bénies qui ont produit
ces fleurs sont maintenant réunies pour l’éternité dans la
Céleste Patrie… Là elles ont retrouvé les quatre Lys que la
terre n’avait pas vus s’épanouir… Oh ! que Jésus daigne ne
pas laisser longtemps sur la rive étrangère les fleurs restées
dans l’exil ; que bientôt la branche de Lys soit complète au
Ciel ! (NHA 104) Je viens, ma Mère, de résumer en peu de
mots ce que le bon Dieu a fait pour moi, maintenant je vais
entrer dans le détail de ma vie d’enfant ; je sais que là où
tout autre ne verrait qu’un récit ennuyeux votre cœur
maternel trouvera des charmes… et puis, les souvenirs que
je vais évoquer sont aussi les vôtres puisque c’est près de
vous que s’est écoulée mon enfance et que j’ai le bonheur
d’appartenir aux Parents sans égaux qui nous ont entourées
des mêmes soins et des mêmes tendresses. Oh ! qu’ils
daignent bénir la plus petite de leurs enfants et lui aider à
chanter les miséricordes divines !… »
Voilà ! Ta plante est-elle dans ce passage du livre de sainte
Thérèse de Lisieux ?
Fada : Non !
Amélie : Tu commences à me faire sauter jusqu’aux nuages
(à m’énerver). On ne vas pas passer l’éternité pour trouver
la solution.
Mr Poivre : La moutarde me monte au nez, je vais finir par
me battre avec mon ombre (je deviens furieux).
Fada : Vous n’avez qu’à aller embrasser l’arbre de la
patience !
Madame Sel : Là, il vient de nous donner un indice ! Je
pense que sa plante est l’olivier, l’arbre de la paix.
Fada : L’huile d’olive est un cadeau divin, mais ce n’est
pas la bonne réponse.
Le curé : Je vais essayer les arbres bibliques !
«Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toutes sortes d'arbres à
l'aspect désirable et aux fruits savoureux; il y avait aussi
l'arbre de Vie au milieu du jardin, et l'arbre de la
connaissance du bien et du mal.» (Gn 2,9)

La beauté des arbres multiples de la Création abonde sur ta


Terre. Ceux-ci sont utiles à l'homme et lui sont précieux,
car il les utilise quotidiennement ; ils lui rendent
d'innombrables services. D'où depuis les origines, les
hommes et les arbres entretiennent un lien très particulier.

Et les arbres cités dans la Bible ont des liens encore plus
forts que ça !

Car, à coté de leur utilité physique apparente, ils ont aussi


de beaux symboles spirituels que nous allons découvrir.

1. Le Pommier : l'arbre de la connaissance du bien et du


mal
C'est autour de cet arbre que se manifeste le début de
l'histoire du Salut : «Le Seigneur Dieu fit pousser du sol
toutes sortes d'arbres à l'aspect désirable et aux fruits
savoureux; il y avait aussi l'arbre de Vie au milieu du
jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.»
(Gn 2,9).

Il est permis à l'homme de manger de tous les fruits de la


terre, à l'exception de ceux de cet arbre : «Tu n'en
mangeras pas ; car, le jour où tu en mangeras, tu
mourras.» (Gn 2,17).

2. Le Chêne de Mambré : l'arbre de la force et la


sagesse.
« Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham,
qui était assis à l'entrée de la tente. C'était l'heure la plus
chaude du jour. Abraham leva les yeux, et il vit trois
hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu'il les vit,
il courut à leur rencontre depuis l'entrée de la tente et se
prosterna jusqu'à terre. » (Gn 18,1,2).

C'est sous le chêne de Mambré que Dieu manifeste sa force


et sa sagesse, en annonçant à Abraham sa mission de
conduire son peuple.

Le chêne est l'un des arbres les plus nobles de la création,


comme celui où Saint Louis écoutait son peuple et rendait
la justice.
3. Le Palmier : l'arbre de l'amour entre époux.
Les courbes douces et harmonieuses du palmier
symbolisent la beauté et l'élan de la bien aimée : « Tu es
élancée comme le palmier, tes seins en sont les grappes.
J'ai dit : je monterai au palmier, j'en saisirai les fruits. »
(Cantique des cantiques 7,8,9)

Le palmier est aussi le symbole du chrétien : « Les justes


croissent comme le palmier. » (Ps 92,13-16). C'est une
invitation à être des repères et comme le palmier, plonger
ses racines dans l'amour de Dieu. « Soyez comme cet arbre
planté près de la source, dont le feuillage est toujours vert,
et qui donne un fruit abondant. » (Ps 1,3).

4. Le jardin des Oliviers : l'arbre de la passion de Jésus.


Géthsémani, le «pressoir d'olives», est le lieu de l'agonie et
de l'arrestation du Christ.

« Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus


dit à ses disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je vais
prier. Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et
commence à ressentir frayeur et angoisse. Il leur dit : "Mon
âme est triste à mourir. Restez ici et veillez."» (Mc 14,32-
34).

5. Le Cèdre : l'arbre de la force, puissance, grandeur,


justice.
« Le juste grandira comme un palmier, il poussera comme
un cèdre du Liban » (Ps 91,13).

Le cèdre incarne la beauté du Liban, mais il peut aussi


symboliser l'orgueil qui provoque la colère de Dieu : « Le
Seigneur fracasse les cèdres du Liban » (Ps 28,5).

Bois tendre souvent employé pour les sculptures, Moïse l'a


utilisé pour son tabernacle. Il est le bois principal du
Temple de Salomon.
6. Le Cyprès : l'arbre de la fécondité et la générosité du
Créateur.
« Je mettrai ensemble dans les terres incultes le cyprès,
l'orme et le mélèze, afin que tous regardent et
reconnaissent, afin qu'ils considèrent et comprennent que la
main du Seigneur a fait cela, que le Saint d'Israël en est le
créateur » (Is 41,19).

Le jardin d'Éden était un lieu d'abondance où l'homme


pouvait se servir pour se nourrir. Le péché a transformé la
nature, des déserts arides ont gagné la terre, que seule la
puissance de Dieu peut fertiliser.

7. La Vigne : l'arbre du Salut et la Vie.

« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron »


(Jn 15,1).
La vigne est l'un des symboles les plus riches de la Bible.
Elle représente notre nature humaine qui doit sans cesse se
purifier, se débarrasser du péché comme des sarments secs
et des branches mortes. Elle représente surtout le Christ
dont le corps devient la Vigne qui, dans les mains du Père,
renaît et donne du fruit.

8. Le Sycomore de Zachée : l'arbre de la recherche de


Dieu.

«Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour


voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit,
Jésus leva les yeux et lui dit : " Zachée, descends vite :
aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison."
Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.» (Lc 19,4-6).

Zachée perché dans son sycomore guette l'arrivée de Jésus.


Sa recherche de Dieu est récompensée.
9 Le Figuier de Nathanaël : l'arbre de la piété.

« Nathanaël lui demande : " D'où me connais-tu ? " Jésus


lui répond : " Avant que Philippe t'appelle, quand tu étais
sous le figuier, je t'ai vu." » (Jn 1,48)
Jésus reconnaît celui pour qui croire sous le figuier était un
acte de foi. Il reconnaît un homme pieux et sans ruse.

10. Enfin, la Croix : l'arbre de la Vie.


La Croix est le seul arbre qui n'est pas sorti de Terre. Étant
celui planté par la main des hommes, ces derniers le
percevaient comme l'arbre du supplice et de mort, le
Seigneur l'a plutôt transformé en Arbre de la Vie.

« Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez


exécuté en le suspendant au bois du supplice » (Ac 5,30).

C'est en l'arbre de la Croix que Dieu sauve son Fils et toute


l'humanité. L'arbre de mort se transforme en arbre de Vie.

L'arbre est donc un lien entre Dieu et les hommes


L'arbre est un lien entre Dieu et les hommes. Profondément
enraciné dans le sol, il est dressé vers le ciel. D'où il est
aussi le symbole de l'homme sage qui respecte la Terre et
regarde Dieu, et de Dieu qui parle à travers sa Création, et
tout particulièrement par les nombreux symboles que nous
offrent les Écritures. Enfin, l'arbre est le symbole de la foi;
celui qui met en Dieu sa foi et son espérance est protégé par
Lui.

« Béni soit l'homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le


Seigneur est la Confiance. Il sera comme un arbre, planté
près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines. Il ne
craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert.
L'année de la sécheresse, il est sans inquiétude : il ne
manque pas de porter du fruit. » (Jr 17,8)

Fada : Vous pouvez encore chercher !


Le curé : Le chêne de Saint-Vincent-de-Paul !
Il se situe sur le site de Ranquines, nom de la maison natale
de Vincent de Paul, de nos jours dans la commune de Saint-
Vincent-de Paul dans le département des Landes.
Une partie de son tronc central contient un bloc de ciment,
contenant une statue de la Vierge Marie.
Appelé aussi "lou bielh cassou", il s’agit d’un vieux chêne
dont l’âge se situe entre 700 et 800 ans, situé dans le petit
village landais de Saint Vincent de Paul, appelé jusqu’en
1828 « Pouy », date à laquelle par ordonnance royale il
changea de nom en hommage à ce prêtre connu sous le nom
de « Monsieur Vincent » qui y naquit et consacra sa vie à
essayer d’améliorer la condition des pauvres et des laissés
pour compte.
D’une circonférence de 12,50 m il a été classé « monument
historique » le 24 Mars 1925 et a été restauré en 1987.
Monsieur Vincent, décédé en 1660 puis canonisé en 1737
sous le nom de Saint Vincent de Paul s’est abrité sous ce
chêne au cours de sa jeunesse.
Un ami de la Creuse : Il y a aussi le tilleul du Mas-Saint-
Jean qui se trouve à Saint-Sulpice-de-Dunois où sainte
Jeanne d’Arc vint prier au pied du crucifix qui était à l’abri
du tilleul, avant de monter délivrer Paris de l’occupation
anglo-bourguignone.
Nul ne sait le contenu de sa prière, sauf le vieux tilleul !
Le curé : Et pourquoi pas l’If de Saint-Ursin (Manche) ?
L’âge de l’if de Saint-Ursin est évalué à plus de 1000 ans. Il
fut probablement planté par les colons originaires de
Grande-Bretagne arrivés avec les Vikings ou à leur suite,
car cette tradition d'origine celtique a perduré dans les Iles
britanniques et en Irlande, mais pas sur le continent. L’if
était en effet pour les Celtes un arbre sacré, mais il l'était
aussi pour les Scandinaves, chez qui Yggdrasil, l'arbre du
monde, pouvait être un if. Lors de l’évangélisation de la
Normandie, l’Église récupéra les lieux que les habitants
avaient déjà l’habitude de fréquenter dans le cadre de rituels
religieux. La première chapelle s’éleva ainsi au XIIe siècle
L’église est située au cœur du bourg, près de l’if millénaire.
L’église abrite la statue de saint Ursin, à laquelle est associé
le pouvoir de guérison de convulsions liées aux vers
intestinaux. Si la relation avec l’if millénaire n’est pas
forcément évidente, elle semble pourtant exister dans le
sens où beaucoup de cultes païens liés aux arbres ont été
récupérés par l’Église. De plus, beaucoup de pèlerins
notamment enfants ayant effectué le rituel de guérison
auprès de la statue de saint Ursin vont se blottir au creux de
l’arbre à la sortie de l’église, comme pour compléter le
rituel. Ainsi, on peut considérer que l’arbre et l’édifice
religieux forment un même ensemble.

Une voix : Et pourquoi pas le tilleul de Granges-


Sauvaget (Jura) ?
Il est sans doute, un des plus vieux tilleuls de France.

C’est un arbre historique qui nous ramène à une époque où


la Bourgogne n’était pas encore la France.
Ce tilleul a été planté à Bracon en 1477 pour célébrer le
mariage de Marie de Bourgogne, fille de Charles le
Téméraire, avec l’empereur Maximilien d’Autriche.
Une autre voix : Et le chêne de Sauveur de Concoret
(Morbihan) ?
Vous serez sûrement étonné devant sa circonférence hors
norme et ses branches gigantesques qui lui donnent fière
allure… Autrefois appelé Chêne des rues Éon en mémoire
d’Éon de l’Étoile, cet arbre remarquable situé à Concoret,
aurait entre 800 et 1000 ans.
Il doit son nom à l’abbé Guillotin, prêtre réfractaire qui
trouva refuge dans le creux de son tronc durant la
Révolution française.
Cette version semble venir d’un autre fait de la même
époque : Un certain Joachim Masson, lui aussi prêtre
réfractaire, se dissimula à l’intérieur du chêne pour
échapper à des révolutionnaires. Il ne devra son salut qu’à
une toile d’araignée tissée en quelques heures devant
l’orifice de l’arbre… C’est ainsi qu’il a reçu le nom
d’Arbre Sauveur !
L’ami normand : Il y a aussi le chêne d’Allouville-
Bellefosse (Normandie)

Le vieux chêne puise notamment sa célébrité dans son


étonnante longévité. En effet, âgé de plus de mille ans, cela
fait de lui le plus vieux chêne de France. Il abrite
également, dans son tronc, deux chapelles superposées
depuis 1696 : l'une est dédiée à Notre Dame de la Paix et
l'autre est appelée Chambre de l'Ermite.
Doumé, l’ami corse : En Corse, nous avons le chêne que
l’on appelle le « Sage vert » d’Olmi-Cappella.
Son tronc, court et trapu, a une circonférence de 8 mètres.
Depuis quelques années, il est devenu « U Saviu Verde »
pour les scolaires de la région qui produisent des spectacles
de théâtre sous sa vénérable ramure protectrice et si riche de
souvenirs, mémoire d’un sage…

– –

Le poète : La vengeance d’un braconnier est à l origine


de la célébrité du chêne-cuve de Brotone (Seine-
Maritime) !
C'est avec plaisir que j'ai visité ce prodigieux enfant de la
forêt de Brothonne à l'ombrage duquel je n'ai pu
m'empêcher de réfléchir sur les révolutions des âges et la
brièveté de l'existence humaine.
En effet, combien de génération se sont écoulées, combien
de révolutions se sont succédées dans l'univers depuis
l'instant où son premier jet s'échappa du flanc dont il s'est
formé !

En 1826, par vengeance contre le garde forestier, un certain


Letailleur, un braconnier a abattu l'un des cinq troncs. Il
n'en subsiste effectivement que quatre. Le moignon de
l'ancien forme une cuvette dans laquelle l’eau de pluie et les
feuilles mortes s’accumulent. On prête à cette mixture des
vertus guérisseuses pour les maladies de la peau. Libre à
chacun d’essayer !
Grincheux : C’est pas encore fini ? Ce conte devient un guide arboristico-touristique.
Amélie : Il est fait pour voyager par l’imagination, mais
aussi à pied, par automobile, train ou avion pour aller
découvrir ces arbres merveilleux qui ont vécu tant
d’événements avec les populations des villages dont ils sont
les fidèles amis protecteurs.
Le curé : Les tilleuls de l’abbaye de Noirlac (Cher) et les
moines cisterciens.
Le bel ordonnancement des 29 tilleuls répondent à
l’harmonie de la nef de l’église.
Le professeur d’histoire : Fada a pu entendre parler du
tilleul de Vauvouleurs.
Jeanne d’Arc et Robert de Baudricourt, gouverneur du roi,
s’y rencontrèrent.
On dit que le cheval de Jeanne d’Arc, broutant les feuilles
tendres du tilleul, provoqua le verdissement de toute la
nature alentour !
Monsieur Feuille : Et les deux ifs de la Haye-de-Routot
(Eure) !
Tous les ans, le 16 juillet, les deux ifs assistent à une
tradition ancestrale. Une pyramide de peuplier est édifiée à
quelques pas des arbres, puis embrasée à la tombée de la
nuit.
Parmi les milliers de spectateurs, beucoup se précipitent
pour récupérer dans le brasier des brandons. Ils seront bien
utiles dans les maisons pour éloigner la foudre les soirs
d’orage. Il faudra alors casser les brandons dans la
cheminée pour écarter les boules de feu, assimilées au
diable.
L’un des arbres a été aménagé en chapelle ; l’autre en autel
abritant Notre-Dame-de-Lourdes.
Le professeur d’histoire : Et pourquoi pas le tilleul de
Granges-Sauvaget (Jura), témoin d’un mariage royal ?
C’est l’un des rares arbres de France dont on connaît
précisément l’âge car sa plantation eut lieu pour célébrer en
1477, le mariage de Marie de Bourgogne, fille de Charles le
téméraire, avec Maximilien d’Autriche.
Le docteur : L’if guérisseur de Saint-Ursin (Manche).
Saint Ursin était réputé pour guérir les maladies
intestinales. Les pèlerins venaient prier dans l’église et
pénétraient ensuite dans la cavité de l’arbre.
Le curé : Les faux de Verzy (Marne) .
Plusieurs centaines d’arbres tortillards appelés « faux »
(ancien nom du hêtre) s’épanouissent dans la forêt de Verzy,
près de Reims.
Le poète : Les chênes de Fontainebleau sont des sources
d’inspiration des poètes.
Il y a aussi les arbres de Châtenay-Malabry (Hauts-de-
Seine) où le célèbre écrivain Chateaubriand venait
chercher l’inspiration.
Le maçon : On peut parler aussi des chênes de Bégard
(Côtes d’Armor) qui sont perchés sur un pigeonnier !
Doumé, l’ami corse : Les châtaigniers corses de Zonza
sont d’une générosité indicible.
L’un des châtaigniers atteint les 12 mètres de
circonférence !
Le professeur d’histoire : Le châtaignier des Nonneries
(Loire-Atlantique) invitait au repos le roi Henri IV.
Malheureusement, le châtaignier millénaire est mort le 31
juillet 1985, ravagé par un violent incendie.
Le Lorrain : Les arbres du parc de Nancy et la
pépinière de Stanislas.
En 1739, Stanislas, duc de Lorraine confisque un champ
d’exercices militaires au profit du domaine public. Il cède
le terrain au roi Louis XV qui était son gendre ! Le site
devient Pépinière royale. À partir de 1772, la Pépinière est
ouverte au public.
Monsieur Provence : Ils vont finir par parler des arbres qui
sont proches des chutes du Niagara, des cactus du Mexique,
des baobabs d’Afrique, des bambous d’Asie, des érables du
Japon. Il y a 195 pays dans le monde !
Coquin de sort ! La châtaigne fume, la poule couve (ça va
chauffer).
Nous sommes en Provence !
Je vais finir par me battre avec mon ombre (je deviens
furieux) !
Qui parle de la lavande de notre abbaye de Sénanque ?
Le maire : Tu as raison ! Il faut penser aussi aux oliviers
des Collettes (Alpes-Maritimes), source d’inspiration pour
le peintre Auguste Renoir.
L’ami Tchi : Nous avons dans le Nord, le hêtre pourpre
de Lompret que l’on appelle la « Grosse Mère » de la
pépinière.
L’ami japonais : Les ginkgos de Saint-Sulpice-Laurière
(Haute-Vienne) et le frère de l’empereur du Japon.
Il y a un alignement de douze ginkgos près de la gare de
Saint-Sulpice-Laurière. Ils furent plantés en 1864. c’est le
frère de l’empereur du Japon qui les offrit à M.de Leffe,
ingénieur en chef de la construction de la voie ferrée Paris-
Toulouse qui l’avait invité.
Une voix : Le cèdre pleureur d’Orthez (Pyrénées-
Atlantique) et les traditions d’accueil béarnaises.
L’arbre refuge pour beaucoup de personnes à travers
l’histoire de France.
Monsieur Provence : L’olivier de Roquebrune-Cap-
Martin (Alpes-Maritimes) est le plus ancien arbre de
France (environ 2000 ans) grâce à la ténacité d’un
académicien.

Gabriel Hanotaux, membre de l’Académie française


s’installe à la fin du XIXe siècle à Roquebrune. Il admire
chaque jour le vieil olivier qui enveloppe un mur du village.
En 1920, il apprend que le propriétaire du terrain s’apprête
à débiter l’olivier millénaire pour en tirer de l’argent. Il
achète la parcelle pour y établir sa résidence d’été.
Monsieur Provence : Oui ! maintenant, place à nos
illustres arbres provençaux !

L’Orme de Gorbio (Alpes-maritimes)


Si la plupart des arbres remarquables gardent une grande
part de mystère, il n’en est rien pour l’Orme de Gorbio. Il
suffit de cliquer ces trois petits mots sur un moteur de
recherche pour voir s’afficher des dizaines et des dizaines
de pages à son sujet. Quelle célébrité ! C’est assurément la
vedette et l’emblème de ce petit village perché entre
Menton et Roquebrune.
Son histoire est globalement bien connue et permet de le
distinguer des traditionnels Arbres de Sully plantés à
l’époque d’Henri IV, bien qu’il en ait tous les attributs
potentiels (position centrale dans le village, vocation de
regroupement de la population, sénescence de son tronc…).
La date de plantation officiellement retenue est 1713, ce qui
en fait un orme tricentenaire. Une plantation qui n’est pas
due au hasard puisque cette date correspond à un
événement historique majeur : la signature du Traité
d’Utrecht qui met fin à douze années d’une guerre entre la
France de louis XIV, l’Espagne et une coalition d’états
européens.
À la suite de ce traité, le comté de Nice (ex-possession
espagnole) passe dans le Duché de Savoie. À ce propos, le
Maire de Gorbio, Michel Isnard, considère le vieil arbre
comme un symbole de liberté et de paix retrouvées. Il
incarne même une certaine solidarité dans le village
puisqu’il était de coutume que « sous l’orme se réunissait
les représentants des familles, lesquels prenaient les
décisions nécessaires pour défendre leurs intérêts. » Les
décisions étaient prises à main levée, chacun étant l’égal de
l’autre, selon le vieux dicton italien :
“Tout homme sous l’orme est un homme ”
INTERO” ( traduction : fort de tous ses droits)

De nos jours, sur la Place de la République où se trouve le


vieil arbre, les discussions et palabres sur la vie de village
sont toujours aussi animées même si les décisions
municipales sont prises de manières plus officielles et selon
notre lourd protocole administratif.

Mais ce n’est pas tout, chaque année la grande fête


médiévale de l’Orme continue à montrer tout l’attachement
des Gorbarins à ce patrimoine vivant, véritable emblème de
leur village.

Monsieur Provence : Et les Cyprès chauves de


Marseille, parc Borély.
Ces Cyprès sont nommés « chauves », car ils perdent leurs
feuilles, chaque année, ce qui est rare pour des conifères.
Et l’olivier de Plan-de-Cuques !

Et le Pin penché de Miramas-le-Vieux qui fait reculer les


camions.

Témoins et parfois acteurs de l'histoire locale, les arbres les


plus anciens ont souvent du mal à trouver leur place
aujourd'hui. Ils racontent pourtant leurs communes.
À Miramas-le-Vieux, un vieux pin penché empêche l'accès
des camions au centre du village. La vie s'est donc
organisée autour.

Biscornu, il n’en est pas moins majestueux. Comme s’il


avait toujours été là, comme s’il faisait partie des remparts.
À deux pas de l’ancienne porte de Miramas-le-Vieux,
perché sur une colline, un vieux pin d’Alep, penché, fait
office de nouveau seuil. Il enjambe ou plutôt embrasse
l’unique route qui mène à l’ancien village. Rattaché à la
ville nouvelle construite en contre-bas, il compte
aujourd’hui une centaine d’habitants. Aux pieds de l’arbre
démesuré, le long du mur en pierre sur lequel il s’appuie,
stationnent des voitures. De l’autre côté, la route a été
taillée dans la roche. L’arbre semble hésiter entre la vue sur
l’étang de Berre et la compagnie des maisons et des ruines
du château du XIIe siècle.
Ce matin d’août, une riveraine vient coller sur l’arbre une
affichette indiquant que le stationnement sera gênant dans
les jours qui suivent pour cause de déménagement. Nul
besoin d’avoir le compas dans l’œil pour s’apercevoir
qu’aucun camion ne peut passer sous l’arbre dont certaines
branches reposent sur la roche en face. Ce sera donc une
“camionnette qui fera des allers-retours tout au long de la
journée”, indique l’affichette. L’œil curieux, l’amoureux
des arbres ou le professionnel de la route ne manquera pas
de remarquer que la branche la plus basse porte des traces
de nombreux passages en force.
Fleur la catarineto : Et le Platane de Lamanon !

Le « Géant de Provence » est une des grandes fiertés


Lamanonaises.
Contrairement à ce que l’on a longtemps cru et écrit ce
n’est pas un platane d’orient, mais un platane « commun »,
ce qui n’en fait pas pour autant un arbre banal. Une
caractéristique qui permet en revanche de mieux le dater : il
a sans doute été planté lors de la création du parc du
château à la fin du 18ème siècle. Un très grand âge (plus de
deux cents ans) mais on voit donc que ni Catherine de
Médicis, ni Michel de Nostredame ne sont à l’origine de sa
« naissance ».
Ses mensurations sont impressionnantes :
• hauteur totale : 20 mètres environ
• hauteur du tronc : 12 mètres environ
• circonférence du tronc : 7,5 mètres environ
• diamètre au sol du feuillage : 42 mètres environ
• surface couverte au sol : 1450 M2 environ
Il accompagne depuis tout ce temps la vie du village. Ses
luxuriantes frondaisons ont été témoins de bien des
évènements locaux et les familles Lamanonaises ont pu
jouir, pendant des décennies de son ombre bienveillante.
Le parc du platane a été vendu en 1957 par Monsieur
Barbou, alors maire et propriétaire du domaine.Il est donc
actuellement une propriété privée, fermée au grand public.
Le curé : Les Chênes de Plan-d’Aups-Sainte-Baume

Le chemin merveilleux de la Sainte-Baume permet d’être


en plein cœur de la forêt de la Sainte-Baume. Au pied de la
montagne, vous pénétrerez dans l’ambiance fraîche, humide
et pleine de vie de l’une des forêts le mieux préservées de
France.
Le curé : La Sainte-Baume, Roc de la Miséricorde

« Les lieux saints sont au monde ce que les astres sont au


firmament, une source de lumière, de chaleur et de vie. »
(Père Lacordaire)
La Sainte-Baume est d’abord une curiosité géologique : sa
barre rocheuse, qui s’allonge sur douze kilomètres, a surgi
des fonds marins à l’ère secondaire et sa forêt, protégée par
la falaise, est une « relique » de celle qui couvrait la
Provence à la fin du tertiaire. La grotte naturelle creusée par
l’érosion (baumo, en provençal) est devenue un des lieux de
pèlerinage les plus anciens du monde chrétien : sainte
Marie-Madeleine y aurait vécu trente années de sa vie.
Dans les Évangiles, Marie-Madeleine est cette femme que
le Christ a libérée de sept démons, qui devint alors son
disciple, fut présente au pied de la croix et à qui Jésus
apparut en premier au matin de Pâques. Selon la Tradition
de Provence, elle fut expulsée de Palestine avec plusieurs
disciples lors des premières persécutions contre les
chrétiens après l’Ascension. Confiés à un frêle esquif sans
voile ni gouvernail, les exilés abordèrent miraculeusement
les rivages provençaux au lieu appelé désormais Les
Saintes-Maries-de-la-Mer et devinrent les premiers
évangélisateurs de la Provence. Marie-Madeleine prêcha à
Marseille en compagnie de Lazare puis elle s’établit dans
cette montagne escarpée, dans la Grotte qui depuis porte
son nom. Telle la bien-aimée du Cantique des Cantiques, «
colombe cachée au creux du rocher, en des retraites
escarpées », elle put s’adonner à la prière et à la
contemplation dans la solitude.
En 1295, quand les fouilles conduites par Charles II
d’Anjou à Saint-Maximin mirent à jour son tombeau, le
pèlerinage à la Grotte connut un nouvel essor. Les
dominicains prirent alors le relais d’une longue lignée de
moines établis en ces lieux depuis le Vème siècle comme
gardiens de la tradition magdaléenne. Aux siècles de foi, le
mouvement des pèlerins ne cessa de s’amplifier jusqu’à la
Révolution. En 1859, ému par l’abandon du site, le Père
Lacordaire entreprit la restauration des lieux saints de
Provence et la construction de l’Hostellerie de la Sainte-
Baume. Aujourd’hui, la communauté des frères
dominicains continue cette mission d’accueil des croyants
comme des incrédules, tous pèlerins sur les pas de Marie-
Madeleine.

Dedou : Et la Glycine des Arcs-sur-Argens (Var) !

« C’est effectivement une plante remarquable et son pied


massif semble démesuré si l’on se réfère à la taille de ses
congénères que l’on croise habituellement. Elle pousse au
milieu de ce qui est désormais la terrasse d’un restaurant
accolé à la gare, soutenue par un large support métallique
rayonnant depuis un mat central pris dans les entrelacs de
son pied. »
« Elle ne manque pas de profiter de la présence à ses cotés
d’un palmier pour aller, s’appuyant sur son tronc ami,
déployer sa ramure un peu plus près du soleil. »


Fleur la catarineto : Le Micocoulier de Fox-Amphoux
(Var)

Ce vieux micocoulier a survécu à la fureur révolutionnaire


(les micocouliers étaient associés au clergé et furent
abattus). Installé sur la place de l’église depuis si
longtemps, cet arbre doit connaitre toute l’histoire du
village… en 450 ans il aura vu toutes les noces, tous les
enterrements, et assisté à toutes les festivités.

C’est un vieux bonhomme qui garde néanmoins une belle


allure ; dire qu’il est un des plus vieux micocoulier de
France, et se dirige tranquillement vers le demi-
millénaire…

Félix : Le Mûrier de Saint-Raphaël (Var) !


Le joueur de pétanque : Le Platane de Barjols (Var)
Fernand : Les Platanes de Cucuron (Vaucluse) !
Madame Tomate : Vous oubliez nos fruits et légumes.
• Ail rose
• Artichaut de Provence
• Asperge de Lauris
• Aubergine
• Betterave Rouge de Gardanne
• Blette de Nice
• Cardon
• Carottes
• Cébette
• Chicorée Frisée
• Chou Pointu de Châteaurenard
• Courgette, Fleur de Courgette
• Haricot Coco Rose d’Eyragues
• Laitue Grasse
• Mesclun Niçois
• Persil
• Piment, Poivron
• Pois Chiche
• Pois Mange-Tout
• Pomme de terre de Pertuis et de Mallemort
• Salade
• Sanguin
• Tomate
• Truffe Noire d’Hiver
Nos fruits de Provence !

Melons et cerises
• Abricot Poman Rosé
• Amande Princesse
• Bigarreau Pélissier
• Citre
• Citron de Menton
• Citron vert - Lime
• Coing de Provence
• Figue de Tarascon
• Fraises de Carpentras et du Plan de Carros
• Grenade de Provence
• Jujube de Provence
• Kaki Muscat de Provence
• Kiwi
• Marron du Var
• Melon Cantaloup de Cavaillon
• Mûrier noir
• Nèfle
• Orange de Nice
• Pastèque
• Pêche sanguine de Manosque
• Pistache
• Poire Crémesine et Martin-Sec
• Pommes de Risoul et Pointue de Trescléoux
• Prune Perdrigone
• Raisin Gros Vert du Ventoux

Titou, la gourmande : Je vais vous rappeler les 13


desserts de Noël !
Des noix
Des figues sèches
Des amandes
Des raisins secs
La pompe à l'huile qu'on appelle aussi fougasse
Le nougat blanc
Le nougat noir
Des dattes
Des calissons d'Aix
La pâte de coing
Du raisin blanc
Les oranges ou clémentines ou mandarines
Fruits confits

En plus on peut y ajouter :


Le melon de Noël
Des poires
Des pommes
Des abricots secs
Des oreillettes ou merveilles.

La liste des 13 desserts varie selon les villes.


la tradition veut aussi que les treize desserts sont dégustés
au retour de la messe, ils resteront sur la table pendant les 3
jours suivant, jusqu'au 27 Décembre.
Il faut se procurer tous les ingrédients et les présenter sur un
grand plat décoré, c'est un dessert de partage tout le monde
pioche dans le plat.
Voici une petite explication de ce qu'ils représentent :
les 4 mendiants : figues sèches (ordre religieux des
Franciscains), amandes (Carmélites), raisins secs
(Dominicains) et noix (Augustins),
les dattes : symbole du Christ venu de l'Orient,
les nougats (le noir et le blanc) pour le pénitent blanc et le
pénitent noir selon certains, pour d'autres le nougat blanc,
doux et onctueux représente la pureté et le bien, le nougat
noir plus dur et cassant évoque l'impur et les forces du mal.
Le curé : Les treize desserts sont profondément attachés à
la tradition chrétienne. Ce sont des desserts que l’on prend
au retour de la messe de Noël.
Mais pourquoi treize desserts ?
C’est une référence au dernier repas de Jésus (la cène)
avant sa mort, avec ses douze apôtres qui l’entourent.
On met sur la table trois bougies et trois nappes blanches
qui rappellent la Trinité (pour les chrétiens, la Trinité c’est
Dieu le Père, Jésus le fils, et le Saint Esprit).
On ne sait pas précisément d’où vient cette tradition mais
on a retrouvé un écrit d’un curé de Marseille qui en parle
dès 1683. Il évoque les desserts de Noël sans nombre et ce
n’est qu’au 20ème siècle qu’on y associe le chiffre 13.

La liste des 13 desserts de Noël


Ceux-ci varient selon le lieu où l’on se trouve en Provence.
Mais il y a quelques piliers :
1. L’indispensable « pompe à huile », sorte de pain brioché
qui doit être rompu et non coupé, comme le pain de Jésus
lors de son dernier repas.
2. Les 4 mendiants :
– les noix et noisettes, qui représentent l’ordre des
Augustins,
– les raisins qui représentent l’ordre des Dominicains,
– les amandes qui représentent l’ordre des Carmes,
– les figues qui représentent l’ordre des Franciscains.
3. Les dattes, qui peuvent être farcies de pâte d’amande
colorée, représentent le Christ venu d’Orient ainsi que les
Rois Mages.
4. Le nougat blanc qui symbolise le bien.
5. Le nougat noir qui symbolise le mal.
Après ces 8 piliers, chacun adapte la suite à sa
convenance selon ses goûts et les traditions locales, par
exemple :
– des fruits frais de saison : clémentines, oranges, pommes,
poires, raisins, melon vert…
– les navettes de Marseille
– de la pâte de coing,
– de la pâte d’amande,
– des calissons d’Aix,
– des fruits confits,
– du fromage de chèvre dans un bocal à huile aromatisé,
– des pruneaux,
– des papillotes…
Certaines familles ajoutent la part du pauvre, symbole du
partage du pain par le Christ au dernier repas avec ses
apôtres (symbole fort de l’Eucharistie pendant la messe).

Origine des 13 desserts de Noël


Autrefois les desserts de Noël étaient composés de fruits
récoltés dans les campagnes. il y avait beaucoup de fruits
secs ou frais conservés dans les greniers, en prévision de
l'hiver.
La tradition des 13 desserts est récente : depuis 1920, ils
représentent Jésus et les 12 Apôtres. En fait, jadis, il était de
bon ton de montrer à sa famille et à ses amis que l'on ne
manquait de rien et que l'hiver pouvait arriver...on tiendrait
jusqu’à la saison de production. Avec l'exode rural, on
n'avait plus chez soi comme à la ferme, de quoi présenter le
maximum de desserts, d'où la nécessité de les acheter…
La couleur des fruits est en rapport avec la robe des ordres
religieux et le terme "mendiant" rappelle que ces ordres
vivaient de l'aumône. La couleur des vêtements a d'ailleurs
changé au cours des décennies, mais les fruits sont restés
les mêmes.
Lorsque vous aurez dégusté, tour à tour 12 desserts, vous
pourrez, avec la première mandarine, faire votre vœu secret
qui sera vraisemblablement exaucé dans l'année.
Cette tradition viendrait d'ailleurs en substitut des 13 pains
du gros souper.
Le "museon arlaten" crée par Frédéric Mistral, en Arles (13)
montre dans une de ses salles la table de fête avec les mets
et desserts de Noël, avec la famille en costumes
traditionnels (trouvez le temps d'y aller faire un tour, cela
en vaut la peine...) toutefois Mistral n'a jamais parlé de 13
desserts, puisqu'il était décédé, vers 1920 lorsque le nombre
en a été fixé.
Le professeur d’histoire : La première mention de
plusieurs desserts de Noël à Marseille (pas exactement 13)
remonte en 1693. Cette année-là, un curé de Marseille,
François Marchetti évoque les différents fruits et la pompe
à l’huile qui régalent les foyers au cours des deux derniers
jours avant Noël. À cette époque, la présentation de
nombreux desserts sur la table de Noël est un signe
d’abondance et d’opulence pour les familles.
Entre 1783 et 1787, Laurent Pierre Bérenger, poète et
moraliste français est le premier à décrire les différents
desserts de Noël provençaux dans son ouvrage Soirées
provençales ou Lettres de M. Bérenger écrites à ses amis
pendant ses voyages dans sa patrie. Il cite notamment les
figues, les raisins frais et secs, les pruneaux de Brignoles,
les oranges, les pommes et les poires, les cédrats confits ou
encore les nougats. Encore une fois, aucun chiffre n’est
indiqué.
Comme nous l’avons déjà entendu, la première mention des
13 desserts apparaît beaucoup plus tard : en 1925 dans un
numéro du journal La Pignato consacré aux fêtes de Noël.
Un écrivain d’Aubagne, Joseph Fallen y écrivait : “Voici
une quantité de friandises, de gourmandises, les treize
desserts : il en faut treize, oui treize, pas plus si vous
voulez, mais pas un de moins”.
Les 13 desserts sont traditionnellement consommés le soir
du 24 décembre au moment du gros souper. Le gros souper
désigne le repas que mangent les familles catholiques
provençales avant de se rendre à la messe de minuit. En
Provence, c’est le repas le plus important de l’année. On
l’appelle gros souper car durant le reste de l’année,
notamment dans les campagnes, les repas des paysans
étaient souvent très simples, la vie étant rude à cause du
manque d’eau.
Sur la table, sont dressées trois nappes blanches
superposées les unes sur les autres qui symbolisent la
Trinité. On y dispose également trois bougies. La première
évoque le passé et le souvenir des proches défunts, la
seconde symbolise le présent et la fidélité aux amis et aux
parents. Enfin, la troisième symbolise le futur et les bonnes
choses à venir (la perspective d’un enfant à naître par
exemple). La table du gros souper est également décorée
avec les trois siétouns (petites coupelles) dans lesquelles le
blé de la Sainte-Barbe a été semé.
Le plus beau service à table de la famille est utilisé. Il ne
faut pas oublier d’ajouter un couvert supplémentaire pour le
mendiant qui viendrait sonner à la porte ou pour le proche
défunt.
La table du gros souper dressée selon la tradition
provençale.

Durant ce gros souper, les Provençaux consomment 7 repas


maigres qui symbolisent les 7 douleurs de la Vierge
Marie.
Ces 7 plats sont accompagnés de 13 petits pains qui
symbolisent la Cène : le dernier repas du Christ, partagé
avec ses 12 apôtres.
Il n’y a pas de menu attitré pour ce repas mais les convives
retrouvent généralement sur la table du poisson (souvent du
loup ou de la morue), de l’anchoïade, de l’aïoli, des gratins
de différents légumes, du céleri, des épinards ou encore de
la courge. Chaque convive se doit de manger un peu de
tout. Ensuite, vient la messe de minuit. Les convives qui
n’y assistent pas n’auront pas de dessert. Les 13 desserts
sont servis au retour de la messe. La quantité de dessert est
tellement riche qu’il est de tradition de les laisser sur la
table durant les trois jours suivants (trois jours qui
symbolisent encore une fois la Sainte Trinité).
Fleur la catarineto : Pour compléter ces explications, j’en
ai trouvé une autre de Géraldine Barthélémy – Melani.
La voici !
« Le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, il est de tradition
de semer, dans trois coupelles, des grains de blé de la
récolte précédente, réservés pour les semailles de la
prochaine saison, afin de les faire germer.
Toutes ces verdures seraient un reste d’un très ancien culte
d’Adonis, voulant rappeler à la nature que, malgré sa mort
apparente, elle doit revivre.
Ce blé porte présage pour la prospérité de la famille :
« Quand lou blad vèn bèn, tout bèn vèn ».
Ces trois petites assiettes, représentant la Sainte Trinité,
font ensuite partie de la décoration de la table de Noël, au
soir du 24 décembre, lors du Gros souper.
Le 25 décembre, la maîtresse de maison orne ces blés de
rubans rouges.
À compter du 26 décembre, les coupelles sont disposées
près de la crèche, et jusqu'à l'Épiphanie. Les blés sont enfin
plantés en pleine terre.
La crèche et les santons

Dès la Sainte-Barbe passée, on peut “faire la crèche”. C’est


un moment important de la vie familiale en Provence où le
santon se transmet de père en fils. Les santons sont de vrais
santons d’argile qui, étaient traditionnellement achetés à la
« Foire aux santons » de Marseille qui débute le premier
dimanche de l’avent. À l’époque elle se situait sur la
Canebière, cette année elle est sur le Vieux Port (2018).
De nos jours, les « Foire aux Santons » se sont généralisées
et nous pouvons en retrouver à Tarascon, Vitrolles…etc.
Voici quelques noms de santons typiques que nous avons
tous déjà vu dans une crèche.
• Roustido, la sympathique bourgeoise au parapluie
rouge tenu par son mari.
• Bartomièu, incorrigible ivrogne, coiffé d’un long bonnet
de coton qui présente à l’Enfant Jésus une morue plate et
sèche.
•Pistachié, le grand dadais qui conduit un âne chargé de
sacs de blé.
• Lou Ravi, qui lève les bras au ciel, en signe d’admiration.
• Le boulanger et son panier de fougasses.
• Et la marchande d’ail, la poissonnière, les valets de ferme
portant la lanterne, le pêcheur et son filet sur l’épaule, les
adorants (personnages à genoux), etc.
À l’époque, la crèche était une “mangeoire en forme de
caisse plus ou moins longue et montée sur pied, qui,
éventuellement, pourrait servir de lit”.
Il semble que la crèche soit fort ancienne ; on accorde son
invention à Saint François d’Assise qui fit représenter dans
une étable abandonnée le jeu de la Nativité par des
personnages et des animaux vivants.
Puis, l’usage naquit de faire une crèche dans chaque foyer
et cette belle tradition provençale ne tarda pas à gagner
toutes les régions de France. La crèche authentique est en
fait une représentation idéale du village provençal où
chacun a sa place y compris les animaux domestiques.
Le décor est une projection, en deux parties, de la vie
communautaire avec ses maisons, son puits, son four, l’eau
du moulin, la neige, les pins, les oliviers, le ciel illuminé…
et une étable avec l’enfant Jésus, la Vierge Marie, Joseph,
l’âne et le bœuf, l’étoile à queue de comète qui guidera plus
tard les Rois Mages, et la foule qui vient leur rendre visite.
On “défait” la crèche le jour de la Chandeleur...

La Veillée de Noël et le « gros souper »

Le soir du 24 Décembre, nous dégustons, en famille, tous


les plats traditionnels du « gros souper » (repas maigre mais
copieux). La façon dont est mis le couvert est déjà pleine de
symboles : trois nappes blanches sur la table, par allusion
aux trois personnes de la Sainte Trinité « Uno pèr lou Paire,
uno pèr lou Fiéu, uno pèr lou Sant Esperit », de même que
trois bougies.

La plus belle vaisselle est de mise et un couvert


supplémentaire est disposé, pour le pauvre qui viendrait à
passer, pour ceux qui sont loin de nous, pour celui qui,
invité à la dernière minute par un membre de la famille, y
prendra place en toute simplicité.

Autrefois, on ne changeait pas de nappe pendant les 3 jours


que durait la fête. En partant à la Messe de Minuit, on
laissait les miettes sur la table, pour « lis armeto », les âmes
des aïeux qui revenait cette nuit là, un message qui voulait
leur dire : « nous pensons à vous » mais on prenait soin de
nouer les 4 coins de la nappe la plus longue, pour éviter que
de mauvais esprits s’en servent pour s’introduire dans la
famille.

Mais avant de se mettre à table, il y a la cérémonie du


« cacho-fio », symbole du feu nouveau, de la nouvelle
année.

Le plus ancien de la famille saisit la première bûche, en


fruitier, le plus souvent olivier ou merisier, coupée dans
l’année. Par trois fois, il y verse du vin nouveau, puis avec
l’aide du plus jeune de la famille, il fait trois fois le tour de
la table calendale pendant que tous chantent :

« Alègre ! Alègre !
Mi bèus enfant, Diéu nous alègre !
Emé Calèndo tout bèn vèn.
Diéu nous fague la gràci de vèire l’an que vèn,
E se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens
E touti cridavian :
Alègre ! Alègre !
E’m’aco se pausavo l’aubre sus li cafiò e, tant lèu
resplendènto
partié la regalido :
Cacho-fio
Bouto-fio »

(F. Mistral)

Puis, il la dépose dans l’âtre et allume le feu avec un


brandon de la bûche de l’an passé gardé précieusement.

La bûche allumée, le gros souper peut débuter.

Il n’existe pas de menu absolument « type » : il y a des


différences entre les diverses régions de Provence et dans
chaque famille. C’est un repas maigre, comportant soupe,
poisson, légumes, et nos fameux 13 desserts.

Beaucoup de symboles sont attachés à ces plats.

D’abord, les soupes : dans les Alpes et certains endroits du


Vaucluse, on sert la soupe de crousets.

Mistral les définit ainsi : « Pâte de farine de froment qu’on


découpe en carrés de 3 à 4cm qu’on fait bouillir ensuite, et
qui, au sortir du pot, est déposée par couches dans des plats
où l’on saupoudre chaque rangée de poivre, de noix et de
fromage pulvérisés. La soupe de crousets est le mets
traditionnel de tous les repas de famille et particulièrement
de celui de la veille de Noël dans le Var, la Haute-Provence
et le Dauphiné. »
Le mot crouset vient-il de « crous », crois à cause des
sections cruciales qu’on fait en coupant cette pâte,
ou bien allusion à la croix du Christ ?

« L’aigo boulido » l’eau bouillie, est tout à fait classique ce


soir-là. Elle a des vertus digestives : « l’aigo boulido
sauvo la vido ». Certains la parfument avec du thym, du
laurier, de la sauge uniquement, la plus traditionnelle. Elle
fait allusion à la sauge qui abrita la Vierge lors de sa fuite
en Egypte.

Les escargots « cacalauso » viennent souvent ensuite, en


sauce rousse ou à la suçarelle. Pour les « descacalausa » on
utilisait une longue épine d’acacia faisant référence à la
couronne d’épine du Christ.

À Arles, on fait également des moules farcies et les


fougasses aux grattons.

Parmi les poissons, la morue tient une grande place et les


recettes sont nombreuses : brandade, riste, aux épinards…

C’est aussi le seul moment où l’on trouve des anguilles


« anguielo » ou « pougau ».

On peut aussi retrouver le mulet « muge » ou « mujo » dont


les œufs servent à faire « la pourtago ».

Le thon, la daurade, la sole ou le loup, frits ou grillés, sont


également cités au menu.
Passons maintenant aux légumes : le chou fleur, en gratin
ou en salade - les artichauts en omelette - le panais, « lou
panen » frit – les salsifis en sauce blanche - les blettes
peuvent également figurer au menu, mais la carde est le
légume vraiment traditionnel. On peut la préparer en frites,
en sauce blanche, à la crème, à la moelle, à la sauce anchois
et aux olives noires, ou, comme à Séguret (84), avec une
sauce aux oignons « la sausso de cardo ».

Nous avons également les épinards, cuisinés en gratin avec


la morue ou avec des œufs durs ou en omelette. On peut
aussi les manger en branches à la vinaigrette.

Quant à la salade ce sera de la chicorée frisée et savez-vous


pourquoi ? Par allusion, parait-il, aux cheveux frisés du
Petit Jésus…

Elle sera additionnée de branches et de feuilles de céleri


cru, bien blanc. Celui-ci pourrait aussi se manger à
« l’anchouiado ».

Il y a ensuite nos fromages : tomes, picodon, cachat. Cette


préparation fromagère, qui doit se présenter avec la
consistance d'une pâte de fromage fondu, est élaborée à
partir de restes de vieux fromages secs ramollis et
mélangés.

Les ingrédients qui y sont ajoutés varient selon le lieu de


production : sel, poivre, aulx, oignons, bouillon de légumes,
rasade d'eau-de-vie, verre de vin blanc, crème fraîche, petit
lait.
Le cachat est généralement fabriqué à base de fromages à
lait de chèvre ou de lait de brebis, ou d'un mélange des
deux. Il peut y être adjoint des morceaux de fromages
bleus. Après avoir malaxé ces ingrédients, la pâte
fromagère doit être affinée en pot tout au cours de l’hiver.

Nous en arrivons à nos fameux 13 desserts.

Ils représentent la cène, Le Christ et ses 12 apôtres.

C’est une des traditions de Noël les mieux perpétuées et les


plus connues des Provençaux.

Nous retrouvons une grande variations dans la composition


des 13 desserts telle que : à Aix ils n’existent pas sans la
douceur du calisson, à Apt sans les fruits confis, à Arles
sans la fougasse, à Carpentras sans les berlingots, à
Collobrières (83) sans les marrons glacés…
La composition des 13 desserts diffèrent par pays de
Provence, par ville, voire par famille chaque maîtresse de
maison ajoutant sa petite touche personnelle.
L’important, c’est l’utilisation de produits du terroir !
Le concept des 13 desserts n’est pas figé mais il est quand
même bien de trouver sur la table des 13 desserts :
La pompe à l’huile qui n’est pas une pâte à brioche, et
gardez-vous bien, surtout, de la couper avec un couteau
sous peine d’être ruiné dans l’année : il faut la rompre avec
les doigts !
« Li pachichoi » - les 4 mendiants dont la coque ou
l’enveloppe rappelle la couleur de robe des quatre premiers
ordres mendiants : amandes, la robe écrue des Carmes aux
pieds nus , figue, celle grises des Franciscains, noisettes,
celle, brune, des Augustins et raisins secs, celle, foncée, des
Dominicains.
Les pruneaux, autrefois faits à la maison.
Les noix.
L e s m a n d a r i n e s , a v e c l ’é c o r c e desquelles nous
fabriquons des veilleuses.
Allumer le pécou et voici une bougie de Noël, parfumée
naturellement qui nous rappelle que la Provence est une
terre de soleil et de lumière, que nous mettons devant la
crèche.
Les dattes « la dàti » : les enfants ne manquent jamais de
chercher, sur le noyau, le « o », souvenir de celui que Jésus
ou Marie (en fonction des familles) a dit en voyant ce
superbe fruit d’un dattier égyptien.
Autrefois vendus à la Foire de Beaucaire c’est maintenant à
Marseille que sont conditionnées et expédiées presque
toutes les dattes que nous consommons.
Et enfin, le nougat blanc et noir, le nougat doit son nom au
provençal « nougat », comme toute friandise il est entouré
d’anecdotes et de légendes.
Au pied du Ventoux les saltèsiens affirment avoir hérité de
la recette du roi mage Gaspard.
Voici d’ailleurs la vraie légende du nougat de Sault :
« Blaise, berger un peu sorcier et fervent examinateur du
ciel lumineux de Sault, est attiré un soir par une étoile. Son
étoile ! Le berger quitte tout pour la suivre au-delà des
mers, elle le conduit jusqu’en Galilée. L’étoile s’intensifie
et s’immobilise au-dessus d’une étable, les bergers de tous
pays sont là, venus adorer l’enfant Jésus !
Fasciné, Blaise reste en ce pays mystique. Lors d’une de ses
méditations champêtres, se profilent sous ses yeux, tel un
mirage, les caravanes des rois mages. Elles convergent sur
Bethléem. Bien accueilli dans les caravanes, il se lie
d’amitié avec le roi noir, Gaspard. Notre bon berger décrit
avec tant d’enthousiasme sa Provence natale que Gaspard
ne peut résister à l’envie de visiter cet autre pays béni des
dieux.
De retour en Provence Blaise sert de guide à son royal ami
Gaspard accompagné du roi mage Balthazar. Dès les
Alpilles, le roi Balthazar est sous le charme, il s’y installe et
fonde la dynastie des redoutables seigneurs des Baux de
Provence.
Depuis les seigneurs des Baux arborent l’étoile à seize
rayons d’or sur leur blason en mémoire de leur illustre
aïeul.
Gaspard, conquit par les milles facettes de la belle
Provence, exprime sa reconnaissance en offrant une recette
régalienne à Blaise.
Las, notre bon berger affiche une mine défaite devant les
ingrédients nécessaires, certains lui sont inconnus.
Qu’à cela ne tienne, le Mage étend son long manteau bleu
sur un champ et voici qu’apparaît la lavande !
Le Mage projette son manteau vers le ciel, ramène du
firmament des poussières d’étoiles et voici qu’apparaissent
les amandes !
Tous les ingrédients sont désormais produit par le terroir
provençal pour réaliser une nouvelle friandise : le Nougat. »
Voila pourquoi, en Provence, la tradition commande que
lenougat soit présent le soir de Noël, en bonne place pour la
fête parmi les 13 desserts.
Le melon d’hiver ou « verdau » remplacé souvent par des
melons d’Espagne.
L’ensemble des autres éléments constituants les 13
dessertsdépendent des familles, des lieux…
Les oranges sont discutées par certains, bien qu’indiquées
par des auteurs sérieux. Je pense qu’à Marseille, du fait
qu’elles arrivaient par bateaux, on en mettait certainement.
Ce qui était spécifiquement marseillais c’était les « picons »
oranges épluchées pour la fabrication d’un apéritif.
On peut également retrouver les raisins pendus, les
châtaignes grillées, les dragées au chocolat, les fougasses
au beurre d’Orange, les fruits confits d’Apt, les pâtes de
coing, les pistoles (prunes épluchées, séchées et légèrement
écrasés entre deux doigts), les calissons…
D’autres desserts sont fortement discutés : chocolats,
fondants, marrons glacés, papillotes, même à pétards !
Quant à la bûche, même si on veut la faire passer pour un
succédané du cacho-fio dans les appartements sans
cheminée elle est inutile sur notre table calendale par
ailleurs si bien garnie.
Bien sûr, avec toutes ces bonnes choses, nous ne resterons
pas le gosier sec : pour le repas, nous ne manquons pas de
vins du terroirs - pour les desserts, obligatoirement, le vin
cuit « lou vin kiue » fabriqué à base de moût de raisin, cuit
doucement jusqu’à en faire évaporer un tiers.
Et pour terminer, « lou sauvo crestian », grain de raisin
conservés dans de l’eau de vie.
La messe de minuit
La tradition de célébrer une messe à minuit le 24 décembre
remonterait au Vème siècle et le rayonnement provençal de
cet office de Noël n’est plus à souligner : il a ému le monde
entier.
Avant la messe proprement dite, a lieu la veillée : c’est un
instant de recueillement agrémenté de chants et de musique.
Les “Noëls” y sont à l’honneur. Ce terme de “Noël” désigne
habituellement un chant ou cantique en langue provençale
par lequel les poètes traduisaient à la fois la ferveur
religieuse et les traditions locales.
Le “Noël” est en effet chanté en forme de dialogue et se
prête fort bien aux jeux scéniques retrouvé dans la
pastorale : les plus célèbres sont ceux de l’Avignonnais
Nicolas Saboly (1614-1675), dont Frédéric Mistral disait
“qu’ils feraient pleurer d’émotion toute une église”.
Outre les cantiques et les Noëls chantés, le cérémonial de la
messe de minuit comporte une animation particulière au
moment de l’offrande, le pastrage.
Le pastrage
La présentation d’un agneau à la Messe de minuit fait partie
du rituel, que l’on appelle le “Pastrage”, (de pâtre : le
berger).
Les bergers en longue robe de bure, un cierge à la main,
l’un d’eux portant un petit agneau de lait, s’avancent
lentement vers le maître-autel, précédés du galoubet et du
tambourin. Devant l’autel, l’agneau est offert au prieurqui
le prend dans ses bras. Le berger fait le récit du voyage que
lui et ses compagnons ont dû faire, à travers collines et
vallons, avant leur adoration.
D’autres offrandes peuvent avoir lieu : de beaux fruits, des
légumes, du poisson, une fougasse…, suivant les villages et
suivant les régions, chacun ayant à cœur d’offrir ses
meilleurs produits.
Tous ces acteurs revêtent le costume de leur profession.
C’est donc un cortège hétéroclite et bigarré, mais empreint
d’une grande ferveur, qui s’avance alors vers l’autel
accompagné de groupes folkloriques.
Dès le lendemain de Noël commencent les Pastorales, qui
illustrent le chemin parcouru par Joseph cherchant un toit
pour la nuit.
Les Pastorales
La pastorale évoque avant tout la marche à l’étable et la
pieuse dévotion au nouveau-né.
Le sujet ne varie guère : c’est l’histoire de Saint Joseph
cherchant vers Bethléem un logis pour la nuit, allant de
porte en porte, de logis en logis, jusqu’à ce qu’on lui
indique une grotte où sa famille trouvera abri.
Véritables mystères, au sens du théâtre médiéval, les
pastorales étaient d’abord jouées dans l’église même,
faisant partie du rituel de la messe.
La cérémonie fut ensuite repoussée hors des murs du
temple de Dieu. Parmi les plus célèbres, citons la pastorale
Maurel (1844) et la pastorale de Bellot.
La pastorale Maurel met en scène la marche de l’étoile, de
« la bello estello ».
Pèlerinage improvisé, c’est en fait une course au miracle.
Le dialogue y est naïf et satirique, en langue provençale.
L’intérêt comique tourne autour du personnage de Pistachié
et de son compère Jiget, bègue de surcroît. On rit aux éclats
de leurs mésaventures, avant de s’attendrir sur l’aveugle et
son fils.
Le “Boumian” est toujours un grand méchant, et le
“Rémoulaïre” aime toujours autant le vin…
Après l’an nòu, que chacun passe en famille, vient les fêtes
des Rois Mages, le 6 Janvier, jour de l’Épiphanie. Les 3
Rois Mages sont alors ajoutés à la crèche. Porteur de l’or, la
myrrhe et l’encens, ils représentent les trois continents
connus à l’époque du Christ : l’Europe, l’Asie et l’Afrique.
L’Épiphanie marque également le début de la visite des
crèches.
On mange à cette occasion le « gâteau des Rois », une
couronne de brioche décorée de fruit confits cachant une
fève grillée, que l’on accompagne d’un vin cuit.
L’Épiphanie
Épiphanie signifie apparition : en l’occurrence celle des
Rois Mages.
Les réjouissances calendales se terminent le 8 janvier avec
la galette des rois. Très différent de la galette feuilletée, le
gâteau des rois provençal se compose d’une sorte de
brioche en forme de couronne garnie de fruits confits qui
symbolisent les joyaux des rois mages.
Il était de bon ton, aux temps passés, que le boulanger,
soucieux de sa pratique, l’offrit à ses meilleurs clients.
La Chandeleur
Le 2 février clôture les traditions de Noël.
C’est le jour où l’on enlève la crèche. Selon la liturgie, la
Chandeleur est la fête de la purification de la Vierge Marie.
Dès l’antiquité, le mois de février (qui vient du verbe latin
februare, purifier) est associé au “feu nouveau”, à la période
de purification de la nature qui se prépare à sortir de l’hiver.
Les jours s’allongent avec l’espoir du renouveau.
Rapprochant son idée de pénitence de ce courant païen,
l’église choisit de bénir des cierges verts, couleur évoquant
depuis toujours l’idée de purification.
À Marseille, la fête de la Chandeleur a conservé tout son
éclat, en témoignent la traditionnelle bénédiction des
navettes à la Chandeleur, ces biscuits en forme de barque
qui rappelle l’arrivée des Saintes en Provence.
Enfin, en ce jour de liesse qui clôt la période calendale,
ondémonte toutes les crèches…jusqu’à l’année suivante. »
Le maire : Après toutes ces listes d’arbres, de fruits et de
légumes, si Fada reste silencieux c’est que nous n’avons
toujours pas trouvé son illustre plante.
Bestiasse : Il se trufe (il se moque) de vous. Il pense que
vous êtes de l’Académie de Vitrolles où le ânes deviennent
docteurs. Il vous tire une châtaigne (il vous fait avaler une
bourde).
Adèle : Le maire, il est comme le barbier d’ Auriol qui
rasait gratis (il est la risée de tous).
Le maire : Vous deux, vous êtes des mâchoires amères, des
langues de Caïn, vous chercher toujours des noises.
Bestiasse : Fada vous fait la figue ( un pied de nez).
Le maire : J’ai bon dos et de bonnes épaules pour vous
supporter.
Adèle : Vous êtes un goûte-mures (vous gober n’importe
quoi).
Fleur la catarineto : Dans vos expressions provençales,
vous avez parlé de figues et de mures. Et si la plante de
Fada était un arbre fruitier que nous n’avons pas nommé ?
Une voix : Quels sont les meilleurs arbres fruitiers ?
Fleur la catarineto : le pommier

Le curé : Symboliquement, le pommier est l’arbre de la


connaissance du bien et du mal que l’on trouve dans le
Livre de la Genèse suivant lequel Dieu planta dans le jardin
d’Éden deux arbres mystérieux.
« Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l'orient, et il
y plaça l'homme qu'il avait formé. Le Seigneur Dieu fit
germer du sol tout arbre d'aspect attrayant et bon à manger,
l'arbre de vie au milieu du jardin et l'arbre de la
connaissance de ce qui est bon ou mauvais. »
L'arbre de la connaissance du bien et du mal se situait dans
le jardin d’Éden, où vivaient Adam et Ève. Dieu empêcha
Adam de manger du fruit de ce seul arbre et le prévient que
s'il mange ces " fruits défendus ", ce serait alors leur mort à
cause du péché.
L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras
manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras
pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le
jour où tu en mangeras, tu mourras.
Ève est tentée par le serpent qui lui dit qu'ils ne mourraient
pas pour cela mais qu'ils seraient alors comme des dieux
qui connaissent le bien et le mal. Elle mange alors un fruit
issu de l'arbre de la connaissance du bien et du mal puis le
donne à Adam.
Alors, « leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent
qu'ils étaient nus ». Ils se firent des pagnes et se cachèrent
lorsqu'ils entendirent le pas de Dieu.
Dieu appela l'homme qui lui dit s'être caché par honte de sa
nudité. Dieu comprit alors qu'il avait mangé des fruits de
l'arbre défendu. L'homme chercha à se disculper en rejetant
la responsabilité sur la femme ; et elle-même sur le serpent.
Dieu maudit alors le serpent, la femme et l'homme et les
renvoya du jardin d'Éden pour qu'ils ne mangent pas de
fruit de l'arbre de vie qui le rendrait éternel.
Le fruit défendu n'étant pas décrit dans le texte biblique,
l'arbre de la connaissance du bien et du mal a été assimilé à
différentes essences. La tradition juive y voit souvent un
figuier qui est présenté comme l'arbre qui permet à Adam et
Ève de couvrir leur nudité une fois le fruit défendu
consommé. Une littérature explique qu'à la suite de cet
épisode tous les arbres perdent leurs feuilles à l'exception
du figuier. Mais on trouve toutes sortes d'arbres dans les
différentes représentations de la scène.
Au Moyen Âge, la tradition chrétienne occidentale identifie
l'arbre à un pommier pour plusieurs raisons : à cause de la
signature anatomique (pomme d’Adam, pomme assimilée
au sein d’Ève).
Le fait que la femme puis l'homme mangent le fruit défendu
de l'arbre de la connaissance du bien et du mal est appelé
« péché originel », même si l'expression ne figure pas dans
la Bible, car ce fut la première faute de l'Homme. La
manière dont ce « péché » se transmet a donné lieu à
différentes doctrines dans le christianisme.
Aujourd'hui, plusieurs interprétations du passage de la
Genèse concernant l'arbre de la connaissance du bien et du
mal sont possibles. L'une d'elles est que l'arbre symbolise le
savoir illimité qui n'appartient qu'à Dieu, et le pouvoir
absolu que l'on pourrait en tirer. L'arbre de la connaissance
du bien et du mal symboliserait donc un désir profond de
l'être humain : celui d'abuser de sa liberté, de décider
arbitrairement de ce que sont le Bien et le Mal, d'être en
mesure de connaître tout et d'utiliser ce pouvoir de façon
absolue. Cette interprétation rejoint donc celle du mythe de
Prométhée.
Fleur la catarineto : Le poirier. Ce fruitier d'une grande
longévité (100 ans et plus) est le favori des gourmets. ...
Le pêcher. S'il ne vit que vingt ans, le pêcher pousse vite et
produit dès l'âge de 4 ans.
Le cerisier. Il demeure l'un des fruitiers préférés des
jardiniers.
Le prunier...
Bestiasse : Ça suffit ! Il y a des milliers d’arbres fruitiers.
Fada nous fait une galéjade (une plaisanterie). Mais, moi, je
vais lui envoyer une pastèque qui va lui remettre les
neurones en place. Fada est tellement ensuqué qu’il porte
de l’eau à la mer ! Vous savez bien qu’il ferait un puits
contre la rivière.
Mr Poivre : Je l’ai vu essayer de tirer de l’eau avec un
panier troué.
Le bouliste : Moi, je croie que Fada pense au platane.
Le curé : Je vois ce que tu veux dire. Dieu aime tellement
le jeu de boules, qu’il a créé le platane pour nous faire de
l’ombre quand nous jouons.
En Provence, l’un des nombreux noms que nous donnons
au Bon Dieu est « Le Champion de pétanque ».
Les planètes ne sont-elles pas des boules et le Cosmos le
terrain céleste où elles évoluent !
Fada : Cherchez encore !
Virginie : Le mimosa ! L’arbre aux millions de soleil.
Fada : Non !
Le maire : Maintenant, nous allons arrêter de nous exploser
les neurones, s’ils nous en reste. Je viens d’aller sur
Internet. Il y a entre 400 000 et 530 000 plantes dont 50 000
à 100 000 resteraient encore à découvrir.
Bestiasse : Oh, fan de chichourlo ! Impossible de trouver.
Et voici que Jean Janet arrive pour le verre de l’amitié.
Jean Janet : Je vous prie de m’excuser pour le retard mais
mon travail m’a retenu un bon moment.
Estelle : Fada nous a posé une énigme : « Quelle est la
plante la plus nécessaire pour aller loin dans la vie et réussir
dans ses entreprises. »
Jean Janet : C’est simple. Pour aller loin dans la vie, la
plante essentielle est la plante des pieds. Et tant que
cordonnier, je vous certifie qu’il faut être bien chaussé !
Annexe

Je t’ai trouvé trois contes sur Internet.

La légende de la coccinelle
Sais-tu pourquoi les coccinelles ont des points rouges ?
Sais-tu pourquoi on les appelle les « petites bêtes du bon
Dieu ?
À la création de l'Univers le grand maître choisit une
couleur pour chaque être vivant, plante animal
insecte,oiseau.
Il peint en vert les plantes les légumes tout ce qui était
végétal qui serait nourriture pour l'homme mais il peint
également de cette couleur certains insectes comme les
sauterelles, les amphibiens comme les grenouilles, afin
qu'ils puissent se dissimuler en cas de danger.
Ainsi après avoir peint en vert, le maître prit la couleur
marron, qu'il donna à la terre, au bois, aux écorces .
Ayant fini avec cette teinte, il choisit le bleu qu'il attribua au
ciel, à l'eau. Puis ce fut avec l' orange qu'il dessina les
papillons le coucher du soleil. Il réserva le blanc à la neige,
à l'écume, aux nuages, à la colombe au goéland. Le noir
serait la couleur de la nuit. Le gris plut aux oiseaux, à la
pluie, et au brouillard. Quant au jaune, il proposa cette
couleur au soleil et aux champs de céréales. Pour le rose et
le violet il eut l'idée d'utiliser ces deux couleurs pour
décorer les fleurs.
Il finit avec la couleur rouge, sa préférée : il la réservait aux
fruits. Il peint donc les baies des bois, les cerises,les fraises,
les pommes, les groseilles et.. une petite chose qu'il avait
confondu avec un fruit : une coccinelle.

- Oh que suis-je étourdi ! Se dit- il ! Si je laisse cette petite


coccinelle de cette couleur rouge, les oiseaux vont la
prendre pour une baie, et la manger !
Alors il eut l'idée de peindre sur son dos de petits points
noirs et des ailes pour lui permettre en cas de danger, de
s'envoler. Il y mit toute sa patience et son amour. C'est pour
cela qu'on appela les coccinelles les bêtes du Bon Dieu.
On dit qu'elles portent bonheur et qu'il ne faut jamais les
attraper ou les capturer !

Une autre légende de la coccinelle

Par Annick Laban sur une idée originale de Marie-Jane


Pinettes.

Il y a longtemps, très longtemps, les coccinelles avaient


un dos tout rouge sans aucune taches noires. Quand
elles chassaient les pucerons du jardin, on aurait dit de
toutes petites cerises.
Les merles s'y trompaient ; ils les harcelaient de coups
de bec et même, parfois, les dévoraient.
Les coccinelles en avaient assez mais que faire contre la
nature ?
Rouges elles étaient, rouges elles resteraient. Toutes
pensaient ainsi sauf Qi, la plus maligne.
Depuis sa naissance, Qi vivait dans la peur de se faire
enlever par un de ces gros oiseaux qui criaient au-dessus
de sa tête. Elle décida de chercher une idée.
Elle alla, tout d'abord, demander conseil à la taupe
- Toc, toc, toc, Madame la Taupe , c'est moi, Qi, la
coccinelle ! pourriez-vous me conseiller?
Elle expliqua son problème. La taupe sortit le museau
de son terrier, plissa les yeux derrière ses grosses
lunettes et répondit :
- Si tu veux te protéger du merle, fais comme moi : creuse
une galerie et passe ta vie sous la terre.

La réponse ne convenait pas à Qi car elle aimait trop la


lumière du soleil.
Alors, elle alla voir l'escargot.
- Toc, toc, toc, Monsieur l'Escargot, c'est moi, Qi, la
coccinelle !
Et elle lui posa sa question :
L'escargot sortit une corne, puis l'autre, puis son corps
tout entier
- Moi aussi, j'ai des problèmes avec le merle, tu n'as qu'à
t'envoler; je ne peux même pas le faire, moi !
Et il rentra dans sa coquille.

Elle aperçut le criquet, penché sur une branche de


pommier.
- Toc, toc, toc, Monsieur le Criquet, c'est moi, Qi, la
coccinelle ! Je cherche une idée pour échapper au merle.
Figurez-vous qu'il veut me dévorer car il me prend pour
une cerise.
Le criquet se mit à rire
- Elle est bien bonne, celle-là ! Ma belle, il n'y a qu'une
solution : la fuite ! Muscle un peu tes petites pattes et
prends ton élan , comme ça !
Et il sauta si haut, qu'il disparut dans le ciel.
Qi était bien déçue, personne ne s'intéressait à son
problème
Elle grimpait tristement le long d'une branche de rosier
lorsqu'elle aperçut un énorme oeil noir cerclé de rouge
qui la regardait fixement. Elle frissonna, terrifiée. À qui
cet oeil inquiétant appartenait-il?
Elle eut la réponse quand le papillon s'envola dévoilant
ses ailes rouges décorées de deux grands yeux noirs.
Voilà la solution se dit Qi.
Elle alla voir le caméléon qui, en ce temps-là, n'avait rien
contre les insectes. Il passait son temps à peindre les
fleurs du jardin.
- Toc, toc, toc, Monsieur le Caméléon, c'est moi, Qi, la
coccinelle, j'aurais besoin de vos services.
Elle lui demanda de peindre deux yeux noirs sur son dos
afin d'effrayer le merle.
- Mais ton dos est si étroit ! au mieux, je peux y dessiner
quelques points noirs. Laisse faire l'artiste !
Il prit ses pinceaux et décora le dos de Qi. de sept belles
taches noires. Quand Qi regagna son arbre familier,
toutes les coccinelles du jardin l'admirèrent et
décidèrent de l'imiter.

Ce fut un beau défilé dans la maison du caméléon. Il


travailla des jours et des jours et finalement il ne resta
plus aucune coccinelle sans les belles taches noires.
Et savez-vous qui fut le plus surpris ?
Le merle, bien-sûr, qui dû attendre le mois de juin pour
se régaler de vraies cerises.

Le chêne, l’écureuil, le lapin et les bûcherons


Il était une fois... Un beau chêne si grand et si robuste, qu'il
faisait l'admiration de toute la forêt.
Bruno l'écureuil y avait établi son refuge qu'il bourrait de
glands provenant de l'arbre majestueux.
Sur la plus haute branche, Madame Rossignol avait dressé
fièrement son nid. Et entre les racines énormes, gîtait
Pomponet le lapin.
En résumé, tous y trouvaient un logis confortable. Mais
hélas, ce beau chêne était aussi convoité par des bûcherons.
Ceux-ci étaient venus s'installer depuis peu dans le bois afin
de commencer leurs travaux d'abattage. C'est ainsi qu'un
beau jour, munis de leurs haches et scies, arrivèrent deux
solides gaillards. Ils cernèrent le vieux chêne et se mirent à
le marteler de leur cognée. L'arbre gémissait sous la douleur
qu'on lui infligeait.
Mais que pouvait-il faire, le malheureux ? Il saignait sa
sève un peu de partout et il sentait, impuissant, qu'il ne
résisterait pas longtemps...
Réunissant ses dernières forces, il fit frémir branches et
feuilles en un ultime appel de pitié.
Ses amis Pomponet et Bruno folâtraient non loin de là. Ils
entendirent l'appel de leur ami et accoururent à toute
vitesse.
- Hô ! , s'écrièrent-ils devant l'affreux spectacle.
Mais que faire ? Comment débarrasser leur ami de ces
intrus malveillants ?
Tout à coup, Bruno eut une idée.
S'adressant à son compagnon, il lui dit :
- File à ton terrier sous les racines ! Hurle et grogne de
toutes tes forces, sans te faire voir !
Sans chercher à comprendre, le lapin obéit. Profitant de
quelques minutes de pause des bûcherons, il s'engouffra
dans son refuge.
- Ah, mes amis, dit l'arbre dans un soupir, il va vous falloir
trouver un autre logis car je vais mourir...
- Allons, ne dis pas de bêtises, lui répondit Pomponet. Nous
allons t'aider.
Et puis, nous ferais-tu douter du proverbe : « Solide comme
un chêne » ? Allez, un peu de patience...
- Bon, s'exclamèrent les bûcherons, au travail !
Ils s'avancèrent en direction du vieux chêne, déjà très mal
en point.

Mais, à peine eurent-ils saisi leur cognée, que Pomponet


exécuta les consignes.

- Houuu ! Hou... ! Grrrrrr... ! Et grrrrrrrr... ! grogna le lapin.


Au même instant, Bruno se mit à bondir de toutes ses
forces, de branche en branche, surtout sur les plus garnies.
Les glands se mirent aussitôt à pleuvoir sur les intrus. Les
deux hommes, jetant des regards effarés de tous côtés, se
mirent à courir, à courir... laissant là leurs outils.
- Merci mes bons amis ! , dit le vieux chêne à l'adresse de
Bruno et Pomponet. Vous m'avez sauvé la vie.
- Bah ! Ce n'est rien, répondirent ceux-ci. De toute façon, tu
t'en serais bien tiré tout seul ! Tu es si énorme que ces deux
bûcherons auraient bien fini par abandonner.
Ensemble, ils se mirent à panser les blessures du vieux
chêne avec de la terre et des feuilles séchées. L'arbre, pour
les remercier, écarta largement ses racines afin d'agrandir le
terrier de Pomponet. Et il promit de donner, l'an prochain,
encore plus de glands pour son ami Bruno.

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