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Essai sur la

problématique
philosophique dans
l'Afrique actuelle
essai philosophique

L'essai sur la problématique


philosophique dans l'Afrique actuelle est
un livre de Marcien Towa pubié en 1971
et réédité plusieurs fois.

Cet article ne cite pas


suffisamment ses sources
(juin 2017).

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Essai sur la problématique
philosophique dans l'Afrique
actuelle.

Auteur Marcien Towa


Pays Cameroun
Genre Philosophie
Éditeur Editions CLE
Collection Points de vue
Lieu de parution Yaoundé
Date de parution 1971
Nombre de pages 76
modifier (https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Essa
i_sur_la_probl%C3%A9matique_philosophique_dans_l%2
7Afrique_actuelle&action=edit&section=0)
L'auteur développe l'idée selon laquelle
une grande partie de la production
philosophique actuelle (des années 1960
et suivantes) est tournée vers
l'exhumation d'une « philosophie
africaine » authentique. Sa critique
débouche sur le concept d'« ethno-
philosophie ».

Division de l'ouvrage et
contenu
L'Essai sur la problématique philosophique
dans l'Afrique actuelle comporte une
introduction, quatre chapitres et une
conclusion.
chapitre 3

Dans l'introduction d'une page et de trois


paragraphes, Marcien Towa s'attache à
préciser le sens et l'objet de son
questionnement. Il les pose en termes
d'interrogation au sujet de l'existence
d'une philosophie africaine. Il montre
ensuite l'intérêt et la spécificité d'une
telle question par rapport au projet
général d'émancipation des peuples
Noirs en proie à la domination coloniale
de l'Europe dont l'idéologie est
principalement adossée sur le préjugé de
l'existence d'une "mentalité primitive",
inapte à la pensée et à la philosophie, et
dès lors inférieure à la mentalité
européenne totalement développée,
pleinement humaine.

Towa soutient ensuite que "La plupart


des tentatives philosophiques de
l'Afrique moderne sont avant tout des
réactions contre ce préjugé raciste"[1]
qu'on ne combat pas en montrant
d'excellentes réalisations dans d'autres
domaines, comme notamment ceux de
l'art et de la littérature dans lesquels "des
talents et même des génies négro-
africains se sont imposés".

Enfin, l'auteur précise que son approche


ne se situera pas dans cette voie "piégée
et sans issue", mais plutôt dans la
recherche active de la signification de la
"valeur intrinsèque de la philosophie au
sens européen du terme et du rôle qu'elle
est susceptible de jouer relativement à
notre dessein fondamental".

Chapitre Premier: "Existe-t-il une


philosophie africaine?"

Dans ce premier chapitre, Marcien Towa


pose que la science et la technologie
font partie de la "spécificité européenne",
c'est-à-dire de ce que "le penseur
européen considère à la fois comme le
privilège et le fardeau de l'Europe, le
secret de sa puissance et de sa
domination"[2]. Il s'engage dès lors à
montrer comment les "idéologues de
l'impérialisme européen" s'engagent à
maintenir une telle situation qui sert à
justifier la domination de l'Europe sur le
reste du monde.

À ce titre, Marcien Towa convoque un


certain nombre de penseurs, dont Lucien
Lévy-Bruhl (pour son idée de "mentalité
primitive"), Émile Bréhier (pour sa fidélité
pleine de remords à la tradition en ce qui
concerne la définition de la philosophie
et l'identification de son territoire dans
l'histoire d'en reconstruire l'histoire),
Georges Gusdorf (pour la distinction
entre mythe et philosophie), Martin
Heidegger (pour l'affirmation du lien
essentiel entre philosophie et monde
grec, et par là européen), et enfin Georg
Wilhelm Friedrich Hegel (pour l'exposé
systématique de la géographie de la
Raison qui découle de sa définition
compréhensive de la philosophie). C'est
d'ailleurs à Hegel que Marcien Towa
consacre l'essentiel de ce chapitre (8
pages sur 15).

L'auteur en arrive à la conclusion que le


jugement européen à propos de
l'existence et même de la possibilité de
la philosophie dans le monde non-
européen doit être nuancé, si ce n'est
complètement révisé. En effet, il estime
que Heidegger pèche par eurocentrisme
injustifié, tandis que les importants
efforts spéculatifs de Hegel pour fonder
en raison l'hégémonie européenne sont
entachés d'idéologie dès qu'ils touchent
au monde non-européen. Pour cette
raison, la question de l'existence d'une
philosophie africaine doit demeurer
ouverte.

C'est à l'occasion du commentaire de


l'entreprise d'Émile Bréhier secondé par
Masson-Oursel, que Marcien Towa
introduit la référence à Placide Tempels
et à son fameux livre, La philosophie
bantoue dont il se contente de souligner
le caractère "provocant" qui transparaît
de son titre, en tant qu'il se pose, à
première vue, comme une réfutation du
monopole européen de la philosophie. Le
deuxième chapitre est consacré à
l'élucidation de cette situation.

Chapitre II: "La philosophie africaine


dans le sillage de la négritude"

Si en théorie l'ouvrage de Tempels peut


paraître révolutionnaire, selon Marcien
Towa, en pratique, il n'en est rien,
puisqu'il continue une veille tradition de
"révolte contre l'affirmation de
l'occidentalité essentielle et exclusive de
la philosophie"[3], sur un mode lui-même
ancien, à savoir celui de la revendication
d'une dignité anthropologique propre aux
Africains. En soi, la contestation de
l'occidentalité exclusive de la philosophie
(c'est-à-dire de l'aptitude à la pensée) est
louable. En revanche, pour soi, elle
correspond à un projet voué à l'échec
puisqu'il entérine justement la
domination de l'Européen sur le reste du
monde. La revendication qui la sous-tend
et qu'un tel projet porte est en acte le
maintien des positions entre dominant et
dominé où le dernier est réduit à devoir
quémander l'humanité au premier ou à
devoir coûte que coûte le lui prouver.
Marcien Towa relie cette attitude à la
négritude dans son versant conservateur
où elle renvoie à l'établissement (pour les
besoins de la cause) d'un monde original
et fondamental différent du monde
occidental, un monde fondé sur ses
propres valeurs qu'on qualifie
d'authentiques en opposition avec les
valeurs du monde européen.

C'est dans ce sillage que s'inscrit selon


l'auteur la "philosophie africaine" portée
par Tempels et ses adeptes, au rang
desquels Marcien Towa range Alexis
Kagame, Alassane Ndaw et Basile-Juléat
Fouda. L'occasion de l'analyse sommaire
des travaux des deux derniers auteurs
permet à Marcien Towa de fonder son
concept d'ethno-philosophie.
Towa soutient que l'essentiel de leurs
travaux consiste à reprendre la question
du chapitre premier du livre posée par les
européens et à laquelle ces derniers
répondaient par la négative, pour y
répondre désormais de manière positive,
afin de ruiner l'idéologie impérialiste et
colonialiste. Or pour ce faire, les auteurs
que critique Towa ne s'en tiennent pas à
une définition rigoureuse de la
philosophie (comme celle de Hegel par
exemple). Au contraire, ils dilatent le
concept de philosophie jusqu'à ce qu'il
prenne "la même extension que celui de
culture, au sens sociologique de ce
terme"[4]. Dès lors, la philosophie est
"indiscernable de n'importe quelle forme
culturelle : mythe, religion, poésie, art,
science, etc..."[5]. Towa estime qu'un tel
résultat est la première erreur de ces
philosophes.

Leur deuxième erreur concerne "l'attitude


à l'égard de certaines productions de la
pensée africaine telles que nous les
révèle l'ethnologie"[5]. Towa regrette que
les auteurs ne font pas preuve, vis-à-vis
des productions qu'ils présentent, du
détachement nécessaire à la prise en
compte critique de ces dernières. Dès
lors, estime Towa, leur démarche "trahit à
la fois l'ethnologie et la philosophie", car
les auteurs ne font pas que simplement
décrire, et par le même temps, leur
défense de ce qu'ils décrivent n'est pas
faite sur le mode de la critique véritable,
mais prend la forme d'une profession de
foi militante qui fait malheureusement
l'économie des arguments. Par-là,
l'ethno-philosophie draine dans son
sillage une attitude dogmatique qui la
rapproche de la théologie, au point où
Towa peut écrire que "l'ethno-philosophie
apparaît à la philosophie comme une
théologie qui ne veut pas dire son
nom"[6].

Notes et références
1. Towa M., Essai sur la problématique
philosophique dans l'Afrique actuelle,
Yaoundé, CLÉ, 1971, p. 5.

2. Ibid., p. 7.
3. Ibid., p. 23.
4. Ibid., p. 31.
5. Idem.
6. Ibid., p. 32.

Liens externes

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dans_l%27Afrique_actuelle&oldid=187332981 ».

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