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Chapitre1 : criminologie et sciences criminelles

➢ L’émergence de la criminologie
En tant que science la criminologie est d’apparition récente qui remonte à la fin du19
éme siècle. Auparavant il s’agissait d’un ensemble d’idées littéraires et
philosophiques que d’une véritable approche scientifique.
La criminologie retient les noms des trois pionniers italiens à savoir :
Pionniers ouvrage Idées maitresse
Cesare Lombroso L’homme criminel (1876) Lombroso a condensé les
conclusions de ses
observations à partir d’
autopsie de certains
criminels
Enrico Ferri La sociologie Il consacre certaines idées
criminelle(1881) de Lombroso et il traite le
comportement criminel
dans le cadre d’une
analyse sociologique.
Rafale Garofalo La criminologie(1885) Garofalo a avancé une
distinction entre les
infractions naturelles et
les infractions
conventionnelles
● La criminologie : sciences de carrefour
La criminologie est considérée comme science de carrefour car elle analyse le
phénomène criminel à travers plusieurs angles de vue soit biologique soit
psychologique soit encore sociologique.
Une panoplie de disciplines peut être mobilisée pour analyser le phénomène criminel.
● L’étiologie criminel : elle signifie l’étude de la causalité criminelle.

● Distinction entre criminologie et droit pénal :

➢ La criminologie demeure particulière par rapport au droit pénal.


D’abord, le droit pénal saisit l’infraction en fonction des trois concepts
(crime, délits, contraventions). Pour la criminologie le terme « crime »
est conçue d’une façon plus large en s’intéressant non seulement à la
criminalité mais aussi à la déviance.
➢ Sur un autre plan le droit pénal saisit le comportement criminel à
travers un ensemble d’actes or la criminologie s’intéresse beaucoup plus
aux criminels.
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On peut donc affirmer que le droit pénal a une approche objective alors que la
criminologie a une approche subjective.
➢ Malgré ces différences on trouve que la criminologie constitue une source
d’inspiration pour le droit pénal. Celui-ci a essayé d’intégrer certains
mécanismes de la criminologie sur la base du principe d’individualisation de la
peine, on peut citer parmi ces mécanismes : le principe du minimum et
maximum de la peine, les circonstances aggravantes et atténuantes, la
récidive, l’excuse absolutoire….

Paragraphe 2 : le bloc des sciences criminelles


La criminologie est une discipline qui appartient au bloc des sciences criminelles. Un
bloc qui se compose d’un ensemble de disciplines à caractère multiples :
Discipline à caractère Discipline à caractère Discipline auxiliaires
normatif canstatatif
Le droit pénal général La criminologie La criminalistique
Le droit pénal spécial La pénologie La pénologie
La procédure pénale La politique criminelle La politique criminelle

A- La criminalistique et les sciences forensiques :


La criminalistique Les sciences forensiques
-La criminalistique est une science technique qui -dans la conception anglo-saxonne on
englobe dans la conception française : la police utilise plutôt le terme « sciences
technique et la police scientifique. forensiques » qui signifie sciences légales
La médecine légale est considérée une science à ou sciences au service de la loi.
part. Elle est plus large que la criminalistique
dans le sens où elle englobe à la fois la
médecine légale, la police technique et
la police scientifique ainsi que d’autres
matières pouvant servir la justice
pénale.

➢ Les objectifs des deux sciences :


La criminalistique et les sciences forensiques ont une vocation probatoire et
poursuivent quatre objectifs majeurs à savoir :
1) Identifier la victime
2) Identifier l’agresseur
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3) Identifier le procédé utilisé


4) Identifier la réalité du crime

➢ Le contenu de la criminalistique et des sciences forensiques :


✓ La police technique :
La police technique est une discipline qui s’occupe essentiellement de la collecte
des traces et des indices sur la scène du crime.
Elle a un sens organique et un sens fonctionnel :
➢ Le sens organique : elle relève de la sureté nationale, la gendarmerie royale
et la police judiciaire.
➢ Le sens fonctionnel : le travail de la police technique consiste en la collecte
des indices, ce travail repose sur le principe de LOCARD qui se base sur
l’échange actif entre l’extérieur et l’intérieur. La police technique doit
sauvegarder la scène du crime (la non-pollution de la scène criminelle).

✓ La police scientifique
Elle a aussi un sens organique et fonctionnel :
➢ Le sens organique : la police scientifique accomplit sa mission dans
des laboratoires relevant de la police judiciaire et la gendarmerie
royale.
➢ Sens fonctionnel : elle analyse les traces et les indices relevés par la
police technique pour apporter la preuve matérielle et scientifique à
la justice pénale.
Elle se compose de plusieurs sections : la balistique (science des armes à feu) ,
l’anthropologie judiciaire(science des empreintes digitales et génétiques)
,graphométrie (analyse de la taille de l’écriture et son graphique), entomologie
(sciences des insectes) et l’informatique ….
✓ La médecine légale :
➢ Le médecin légiste est lié à l’autopsie du cadavre pour déterminer les causes et
les circonstances du crime. Une grande partie de la médecine légale est
occupée par la thanatologie (science de la mort).
➢ Le médecin légiste peut travailler aussi sur les vivants dans le sens où il peut
délivrer des certificats en cas de viol, de sévices à enfants….
➢ La médecine légale se subdivise en des branches à savoir la toxicologie,
l’addictologie, l’odontologie médico-légale.

✓ La psychologie judiciaire :
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➢ Elle concerne l’usage des connaissances psychologiques dans l’enquête


criminelle. Il peut s’agir du savoir-faire de l’enquêteur qui essaie d’amener le
coupable à avouer son crime.
➢ L’enquêteur procède à des techniques psychologiques pour atteindre la vérité,
il s’agit essentiellement de l’analyse du positionnement, le profilage et les
gestes.
➢ L’enquêteur procède également à l’utilisation du polygraphe (détecteur des
mensonges) , l’hypnose et la narcoanalyse. Ces procédés sont utilisés par
certains pays notamment les Etats-Unis d’Amérique, mais rejetés par d’autres
démocraties européennes.

B) la pénologie et les sciences pénitentiaires :


➢ La pénologie est la science des peines, il analyse les peines adoptées par un
système pénal déterminé quant à leur fonction, leur utilité pour combattre la
criminalité.
Illustration de la pénologie : la peine de mort
La peine de mort est une peine qui a fait couler beaucoup d’encre et elle a
attiré l’attention non seulement des pénologues mais aussi de l’opinion
publique entre partisans de l’abolition et adeptes du maintien.
Les partisans de l’abolition Les adeptes du maintien
-ces gens estiment que le Maroc doit respecter ces - ils estiment qu’au nom de loi de talion,
engagements conventionnels internationales cette peine est utile dans la mesure ou elle
notamment en matière des droits de l’homme préserve le droit à la vie du côtés des
impliquant le droit à la vie. victimes et leurs ayants droits.
- ils se référent aussi à l’article 20 de la constitution
de 2011 réclamant le droit à la vie.
➢ Les sciences pénitentiaires :
Elles concernent essentiellement les peines privatives de liberté. Ces peines
peuvent avoir des aspects négatifs qui l’emportent sur les aspects positifs.
✓ Aspects négatifs :
1) La peine privative de liberté remet en cause le principe de la
personnalité de la peine car elle affecte la famille de la victime.
2) Cette peine est accusée de priver le détenu de plusieurs droits
notamment celui du vote et le recours pour excès de pouvoir.
3) Le point le plus important est celui du fait que le milieu carcéral
demeure un milieu criminogène qui favorise la criminalité.
4) La peine privative de liberté coute chère pour l’Etat surtout en cas de
la surpopulation carcérale ce qui va pousser l’Etat à fournir un budget
afin de construire des prisons.
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➢ Ces aspects négatifs ont mené l’Etat à préconiser des peines de substitutions
qui sont des véritables peines alternatives. Parmi ces peines on trouve :
1) Travail à intérêt général (T.I.G)
2) Jour amende
3) La restriction de certains droits et la soumissions à
certaines mesures de contrainte, thérapeutique ou
d’habilitation.
4) La réparation du dommage.

C) la politique criminelle et la politique pénale :


➢ La politique criminelle peut être définie comme étant la politique suivie par
l’Etat afin de prévenir et combattre la criminalité.
➢ Cette politique repose sur des mesures répressives servant à réprimer les actes
contraires à la loi pénale, et des mesures de prévention de la criminalité.
➢ Pour la politique pénale, elle se trouve toujours conduite par deux
mouvements :
✓ La dépénalisation : elle s’agit d’enlever à un comportement déjà
incriminé son caractère pénal c’est le cas de la dépénalisation
en 1975 de l’interruption de la grossesse dans le droit français ou
encore l’adultère.
✓ La pénalisation : elle signifie le fait d’incriminer un
comportement qui n’était pas incriminé, le cas de la pénalisation
au Maroc du terrorisme ou encore la cybercriminalité en 2003.
P3 : les méthodes de la criminologie :

Types de la criminologie
Criminologie clinique Criminologie théorique
Est une criminologie pratique qui prend Est une criminologie générale dans le
comme objet l’examen d’un criminel cadre de laquelle on formule des
déterminé par un équipe spécialisé explications sur la criminalité en
général.

A) Les méthodes de la criminologie théorique :


Les statistiques criminelles : est une approche quantitative du phénomène criminel
qui renseigne les criminologues sur l’évolution du crime dans un pays précis et pour
une période déterminée.
Elles permettent également d’avoir une idée sur l’ampleur d’un crime
particuliers ainsi que le profil des criminels.
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➢ Le traitement des statistiques criminelles prend en considération


certains paramètres à savoir : le sexe, statut social, le niveau
culturel….
➢ Les statistiques peuvent être soit officielles émanant des
administrations publiques ou des organisations internationales, soit non
officielles émanées de manière indépendante des chercheurs.

Le chiffre noir et les statistiques criminels :


Les statistiques criminelles souffrent de l’existence d’un chiffre noir par rapport
auquel il faut distinguer 3 niveaux de décalage :
1) Décalage entre la criminalité réelle effectivement commise et la criminalité
connue c’est à dire celle qui arrive à la connaissance des autorités.
Les causes de ce décalage : il peut résulter soit du
comportement de la victime qui s’abstient de déposer plainte auprès des
autorités. Il peut résulter aussi du comportement du criminel ou bien celui du
témoin.
2) Décalage entre la criminalité connue et celle apparente c’est-à-dire celle qui
apparait dans les statistiques, ce décalage a comme causes : la corruption ….
3) Décalage entre la criminalité apparente et celle officielle, cette dernière a fait
l’objet l’objet d’une condamnation dans les tribunaux. Ce décalage peut être
justifié par plusieurs raisons notamment la légitime défense, la cause
absolutoire ou l’absence de preuves.
● Questions : la contumace a-t-elle une relation avec le chiffre noir ?
Chapitre2 : Le courant biologique
P1 : théorie de LOMBROSO sur le criminel-né :
➢ LOMBROSO est connu par la théorie du criminel par naissance, d’après ces
autopsies sur les cranes autant que médecin légiste il acquiert la certitude que
la criminalité n’est pas acquise mais elle est née avec l’homme.
➢ LOMBROSO s’est inspiré d’un certain nombre de théories notamment celle du
darwinisme sue l’évolution de l’être humain,
➢ A travers les autopsies, LOMBROSO a constaté certaines signes d’atavismes
(Réapparition chez un descendant d'un caractère latent depuis plusieurs
générations= hérédité) , exemple :les stigmates( des signes placées sur la peau
) et de dégénérescence (altérations) .
● Critiques de la théorie :
Sur le plan pénal :
La théorie de LOMBROSO est incompatible avec les principes du droit pénal, une
constatation soulevée par les pénologues. En fait, sur le plan du droit pénal on
considère que cette théorie a une vision déterministe ce qui est contraire au principe
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du libre arbitre basé essentiellement sur la responsabilité pénale. Ensuite la théorie


de LOMBROSO viole l’élément matériel du droit pénal dans le sens où pour condamner
un acte criminel il faut qu’il soit commis effectivement.
Sur le plan de la criminologie :
Les études de LOMBROSO se sont limitées aux hommes sans pour autant
s’intéresser aux femmes, on a observé que LOMBROSO n’a pas pris en considération le
milieu social qui peut influencer sur le comportement criminel.
La théorie de LOMBROSO n’a pas de fondement scientifique, elle est plutôt
constitutionnaliste car elle étudie directement le corps.
P2 : les hypothèses génétiques :
Il s’agit essentiellement de deux hypothèses :
A) L’hérédité et la criminalité :
Dans le domaine de l’hérédité les travaux de MENDEL font référence en matière de
botanique (science des plantes). Il effectuait principalement des expériences
d’hybridation qui l’ont servi à dégager des proportions du caractère récessif et du
caractère dominant.
En effet les criminologues ont essayé de transposer les règles de MENDEL en ce qui
concerne la transmission de la criminalité des parents aux enfants, mais ce qui valable
génétiquement ne peut jamais être valable sur le plan comportemental.
Concernant la relation entre l’hérédité et la criminalité, on a envisagé deux pistes :
-1ére piste : celle de l’arbre génétique ou certains criminologues ont
essayé de recenser sur plusieurs générations la descendance d’un criminel déterminé
(expérience DIGDADE/ KALIVALE). Cependant cette piste a été mise en cause du fait
de la non prise ne considération des facteurs mésologiques (tous ce qui est relatif au
milieu et l’environnement).
-2ème piste : les jumeaux sont habilités à démontrer l’influence de
l’hérédité sur la criminalité. Toutefois il faut distinguer entre deux types de jumeaux :
*les monozygotes : qui sont ceux provenant d’une même ovule
(70% de ressemblance), et les dizygotes (30% de ressemblance) qui sont issus de deux
ovule.
B) Aberrations chromosomiques :
-la cellule humaine contient 46 chromosomes qui se représentent sous forme de
couplet ce qui donne 23 pairs, 22 pairs sont qualifiés autosomes qui sont
responsables de déterminer les traits génétiques des parents, il reste la 23 ème
pair qualifiée de gonosome responsable du sexe de l’enfant.
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Les aberrations chromosomiques qui touchent les autosomes n’intéressent pas les
criminologues, cette aberration survient lors du processus de la reproduction à
l’occasion d’un accident génétiques.
Par contre les aberrations qui touchent le gonosome retiennent l’intention des
criminologues, deux formes particulières ont fait l’objet d’étude criminologique :

Les aberrations

XXY XYY

Elles ont des Elle a aussi des retombées sur


retombés le plan physique et psychique.
physiques et
Physiquement il s’agit
psychique.
d’hommes avec un accès de
-Physiquement ces masculinité.
personnes sont des Ces personnes ont souvent une
males mais leurs corps grande taille et leurs actions
tendent vers le sont masculines.
féminisme.
Sur le plan criminologique ces
-Sur le plan personnes ont tendance à
criminologique ces commettre des infractions de
personnes tendent à violences.
commettre des
infractions sexuelles
(homosexualité,
pédophilie…)
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3) l’hypothèse des troubles hormonaux :


Le trouble hormonal peut s’exprimer sous forme d’hypersécrétion c’est-à-dire un
excès de sécrétion entrainant une croissance excessive de la taille, une certaine
excitation et impulsivité. Ou bien une hyposécrétion c’est-à-dire un déficit de
sécrétion entrainant une insuffisance de croissance.
Sur un autre plan, les criminologues observent l’existence d’une relation entre la
criminalité féminine et les sécrétions hormonales dans certaines périodes notamment
la grossesse, les règles ou encore la ménopause.
Chapitre 3 : Le courant psychiatrique
Le courant psychiatrique s’exprime à travers une branche particulière qui est la
psychiatrie criminelle. Celle-ci s’intéresse à :
- La relation entre certaines formes de maladies mentales criminelles
- Déterminer le degré de responsabilité de certains criminels en fonction de la
nature de leurs maladies
- Permettre de donner un aperçu sur les classifications des maladies mentales.
Les maladies mentales sont en nombre de deux : maladies mentales organiques et
maladies mentales fonctionnelles.
Section1 : maladies mentales organiques
Sont des maladies qui affectent l’organe par une atteinte déterminée une lésion
de cerveau). Il y a deux grandes catégorie a l’intérieur des maladies mentales
organiques : les arriérations mentales et la démence au sens médical.
P1 : les arriérations mentales :
➢ L’arriération mentale peut être une cause de la responsabilité pénale
➢ Elles résultent essentiellement de facteurs congénitaux qui affaiblissent les
capacités intellectuelles ce la personne (un déficit intellectuel congénital)
appelé oligophrénie.
➢ Les arriérations mentales sont mesurées au moyen du quotient
d’intelligence qui établit la relation entre l’âge physique et mentale.
➢ Du point de vue criminologique l’arriéré mental atteint d’idiotie a un âge
mental qui correspond â un enfant de 2 ans, il est incapable de comprendre
le sens de l’interdit pénal et il est donc irresponsable.
➢ L’imbécile ayant l’âge mental d’un enfant de 3 à 6 ans n’est capable de
comprendre que les graves infractions (l’homicide par exemple).
➢ Le débile et celui qui a un simple esprit peuvent saisir la plupart des
interdits pénaux.

P2 : la démence au sens médical


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-La démence se manifeste par des troubles de caractère, un affaiblissement psychique


progressif caractérisé par :
➢ Une altération des fonctions intellectuelles, morales et effectives.
➢ Une perturbation des conduites sociales.
-Le dément est turbulent, impulsif et présente des stéréotypies (catatonies, troubles
obsessionnels compulsifs=TOC). Le dément peut dans certaines phases perdre sa
perception des interdits légaux ce qui peut mener à commettre un crime étrange.
-La deuxième forme qualifiée démence sénile est due à la dégénérescence cérébrale
(La dégénérescence du cerveau correspond à la détérioration totale ou partielle de
certains tissus et cellules constituant le cerveau) et se manifeste après 65 et 70 ans.
-Au point de vue criminologique on signale la relation de cette forme avec des
infractions sexuelles tel que l’exhibitionnisme et la pédophilie.
Section 2 : les maladies mentales fonctionnelles
Sont des maladies qui trouble le fonctionnement du psychisme. Elle regroupe trois
grandes catégories.
Paragraphe1 : les psychoses
1) Les psychoses : sont des maladies mentales caractérisées par une atteinte
profonde de la personnalité se manifestant par des troubles de la sphère
cognitive (relatif à la connaissance) et de l’affectivité.
2) Les désordres psychotiques perturbent la vie personnelle, familiale et
professionnelle du patient.

● Caractéristiques des psychoses :


1) Des troubles de langage et de la pensée
2) Des troubles d’affectivité
3) Le retrait social
4) Les hallucinations

Les psychoses
La psychose maniaco-dépressive La schizophrénie La paranoïa
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-le sujet se trouve dans une -Est appelée également -est une psychose chronique
alternance d’états psychiques démence précoce puisqu’elle caractérisée par un délire
contradictoires allant à la mélancolie apparait en général entre 18 systématisé et interprétatif.
et la dépression et la surexcitation. et 25 ans. -le sujet paranoïaque démon
- Elle est définie comme étant accord précaire avec la réali
-les psychoses maniaco-dépressives un état pathologique relations avec autrui sont alt
ou trouble bipolaires ont pour terrain caractérisé par une cause de sa méfiance.
la cyclothymie sur laquelle se greffent déstructuration ou - les psychiatres distinguent
des excès de dépression. dissociation de la formes de paranoïa :
personnalité. - les délires passionn
- Sur le plan criminologique cette -les mêmes symptômes de - les délires de reven
catégorie de patients lorsqu’elle ne psychoses se vérifient chez le - les délires d’interp
commet pas de suicide ou schizophrène qui s’enferme - les délires de sensi
d’homicide, elle peut commettre des dans un univers -sur le plan criminologique l
atteintes à l’ordre public incommunicable à côté des paranoïa recèle un grand po
délires. criminel.
-sue le plan criminologique,
les schizophrènes présentent
un grand potentiel de
dangerosité. 40% des
psychotiques meurtriers sont
des schizophrènes.
Paragraphe 2 : les névroses
➢ A l’inverse des psychoses, les névroses sont des troubles mentaux dont le sujet
a douloureusement conscience, il perçoit le caractère pathologique mais qu’il
ne peut maitriser. Ce sont des maladies subjectives.
A) Les phobies :
-c’est une forme de névrose d’angoisse définie comme une affection mentale
caractérisée par une peur intense, irraisonnées et tenace(résistance) à l’égard de
certains objets ou situations.
- les types de phobies sont :
a) - la phobie de situation (claustrophobie : est la peur des espaces confinés, des
lieux clos, des petites pièces et de l'enfermement/ agoraphobie : un trouble anxieux
caractérisé par une anxiété (ou un évitement) liée à des endroits ou des situations
d'où il pourrait être difficile de s’échapper).
b) –la phobie des moyens de transport
c)- la phobie d’animaux (zoophobie)
B) la névrose scrupuleuse-obsessionnelle :
➢ C’est une affectation mentale caractérisée par l’apparition dans le champ de
conscience de pensées et de sentiments qui tendent à s’imposer au sujet
malgré tous ces efforts pour les chasser.
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➢ T.O.C= troubles obsessionnelles compulsifs.


➢ Le terme obsession met l’accent sur le caractère insistant qui assiège le sujet.
L’élément parasite peut être le doute, l’ambiguïté ou le désir d’accomplir un
acte ridicule, agressif ou la peur d’une action ou objet non pas présent
matériellement mais en pensée.

C) L’hystérie :
➢ Est une névrose d’expression aux manifestations très variées traduisant
en symptôme corporels des idées, des représentations ou des
sentiments inconscients.
➢ Cliniquement l’hystérie de traduit par des manifestations aigues et des
troubles durables. Elles peuvent s’exprimer sous forme de crises de
nerf, de troubles extrapyramidaux, des fugues, de somnambulisme ….
➢ Parmi les manifestations somatiques durables de l’hystérie on trouve :
✓ Les troubles moteurs
✓ Les troubles de sensibilité
✓ Les troubles sensoriels
✓ Les troubles mentaux
P3 : les psychopathies :
➢ Sont des mauvais contrôles émotionnels des impulsions et des conduites sociales
dues à un besoin de satisfaire immédiatement ses désirs.
➢ La psychopathie est de trois formes à savoir : la délinquance chronique, la
toxicomanie et les perversions sexuelles.

A) La délinquance chronique :
➢ Elle désigne des formes de récidive pathologique où la violation de la loi pénale
se fait à cause de l’impulsion psychopathique.
➢ Le délinquant chronique est intolérant à la frustration, l’impulsivité et la
facilité du passage à l’acte criminel. Le délinquant devient aussi agressif et
tend vers les comportements antisociaux et devient aussi insensible à la
répression.
➢ On trouve des criminels appartenant aux crimes organisés tel que les bandes
organisées. Ils sont des délinquants chroniques professionnels qui ont choisi
d’adopter une vie criminelle.
➢ Sur le plan individuel la criminologie s’intéresse aux délinquants chroniques
psychopathes qui sont attirés vers une forme déterminée de comportement
criminel. C’est dans cette catégorie qu’on range les tueurs en série, les
pyromanes, les cleptomanes et les mythomanes.

1) Tueurs en série :
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➢ Les tueurs en série sont des assassins qui tuent par plaisir (serial killers), ils
cataloguent plusieurs victimes répondant à un profil déterminé souvent femmes
ou enfants.
➢ Le déséquilibre psychique du tueur fait que l’acte du meurtre soit accompagné
d’un rituel élaboré répondant aux fantasmes du criminel (sadisme, jouissance
sexuelle).
➢ Ces assassins tuent passionnément avec des raffinements macabres
généralement sous l’empire de pulsions sexuelles.
➢ A partir de l’accumulation d’un certain nombre d’insatisfactions dans le cadre
de l’entourage propre, le tueur en série se détourne vers un monde imaginaire.

➢ Le N.C.A.V.C distingue deux autres types d’homicide à côté des tueurs en


série :

Tueurs de masse( mass muderer) Spree killer ( tueur par éclat)


-est le meurtrier qui tue quatre -le tueur commet des meurtres
victimes et plus au même endroit lors multiples à des endroits différents
d’un même événement. dans un laps de temps court
- il s’agit le plus souvent d’une généralement une demi-heure).
personne psychotique qui sous l’effet -il pourrait être des personnes
d’une crise à tirer aveuglement dans psychotiques ou épileptiques .
un endroit bien peuplé.

2) Les pyromanes :
Chez les pyromanes il y a une certaine attirance exercée par le feu sur leur
personne, ce sont des incendiaires qui présentent plusieurs typologies :
- Suicide par le feu
- Homicide par le feu
- Incendie des propriétés par vengeance
- Incendie des biens suite à une impulsion pathologique (la pyromanie).
➢ A travers l’acte incendiaire le pyromane réalise son être et apaise sa
tension maladive.
➢ La solitude de l’incendiaire expertisé fait l’unanimité parmi les experts
psychiatre. Les communications sont pauvres chez les pyromanes souvent
introverti (égoïste) et en situation d’échec professionnel.
3) Les cleptomanes :
➢ La cleptomanie est un désir irrationnel de voler pour des motivations distinctes
de l’utilité et reliées à l’inconscient chez l’individu.
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➢ La cleptomanie s’exprime à travers l’impossibilité de résister aux impulsions de


vol même si l’objet n’est pas utile et même s’il n’a pas une grande valeur
monétaire.
➢ La cleptomanie selon certains psychiatres est associée à d’autre troubles
comme la dépression.
➢ L’acte du cleptomane s’accomplit en public dans les grands magasins avec
risque d’être pris (la recherche inconsciente de la punition).
4) Les mythomanes :
➢ La mythomanie peut être définie comme un mensonge pathologique répétitifs
exprimé par certains psychopathes.
➢ Il y a une hétérogénéité (différence) dans les comportements mythomaniaques.
➢ Il existe trois catégories principales :
Les profiteurs Les vengeurs Les ludiques
-Regroupent une grande variété - ils visent la nuisance à Les ludiques regroupent plusieurs
de cas de bovarysme (un état ou des personnes typologies :
sentiment d'insatisfaction). déterminées. ● Don Juanisme (se définit comme
- le mensonge a des visées le comportement d'un séducteur
utilitaires et lucratives. impénitent et ne concerne que les
hommes)
● Pathomimie (Simulation
consciente ou inconsciente d'une
maladie.)
● Colporteur des rumeurs.
● Chef de secte.

B) La toxicomanie :
➢ Est définie comme étant une addiction à certaines substances nocives qui
entraine une intoxication de l’organisme. Il s’agit essentiellement d’alcoolisme
et du mauvais usage des stupéfiants.
1) Alcoolisme :
- Est le fait de s’imprégner d’alcool dans le cadre d’une dépendance physique et
psychique qui conditionne à la fois le corps et l’esprit.
- Dans une perspective criminologique l’alcoolisme est associé à la notion de
violence et à la sécurité des personnes.
- L’alcool constitue un facteur de criminogène dans le sens où il est un vecteur
de violence incontestable repérable en matière d’injures, de coups et blessures
ou d’homicide et victimogène dans le sens ou l’alcoolique peut être victime
d’agression ou même victime d’une auto agression.
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- Il faut distinguer à cet égard entre l’alcoolique criminel et le criminel


alcoolique.
- L’alcoolique reste responsable pénalement mais la sanction doit être
corroborée (confirmée) d’une cure (traitement) de désintoxication.
2) Le mauvais usage des stupéfiants :
➢ La drogue est tout produits naturels ou synthétiques capable de modifier le
comportement de celui qui le consomme et d’engendrer une dépendance.
➢ La dépendance psychique s’incarne dans le fait que le toxicomane acquiert le
désir de renouveler la consommation de la substance. Tandis que la
dépendance physique entraine un état adaptif de l’organisme avec comme
conséquence l’apparition de troubles physiques intenses lorsque le produit n’est
plus consommé.
➢ Sur le plan criminologique de nombreuses analyses montrent que les individus
connus comme délinquants.
➢ Les spécialistes affirment que les divers types de relations susceptibles d’unir
les drogues à la délinquance sont en nombres de trois liens :
Les liens pharmacologiques Les liens économiques Les liens sociologiques
Dans ce cas le produit en lui-même -la dépendance conduit -la délinquance fait partie
est un générateur de comportement l’usager à commettre des intégrante du style de vie de la
violent. délits pour se procurer de plupart des toxicomanes.
l’argent. - les manifesta
C)- Les perversions sexuels :

- Se sont des pratiques érotiques dont certaines personnes ont impérativement et


même exclusivement besoin pour accéder au plaisir sexuel.

-il ne faut pas confondre entre les perversions sexuelles et les infractions sexuelles
dans la mesure où l’infraction sexuelle est une notion pénale nécessitant incrimination
et sanction, alors que la perversion sexuelle relève de la psychiatrie et de la
criminologie et ne tombe pas sous le coup de la répression pénale

- La perversion sexuelle relève du champ de la psychiatrie et de la criminologie et ne


tombe pas forcément sous de la refusions pénale.

1)- Perversions par modification du but sexuel :

- les pervers modifient le but ordinaire de la sexualité à savoir la rencontre : homme/femme en


substituant l'une des pratiques auxquelles il adhère.

1) l'exhibitionnisme :

➢ Est une perversion propre aux hommes, il s'agit d'une perversion sexuelle
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obsédante et impulsive caractérisé par le besoin d’étaler en public et en


général avec une certaine fixité d'heures et de lieux, ses organes génitaux à
l'état flasque de hors de toute manœuvre lubrique, l’exhibitionniste réalise sa
jouissance rien qu’en exhibant (montrant) son organe à un public déterminé.

2) le voyeurisme :

On parle du voyeurisme pour désigner la pratique qui consiste à épier autrui à son insu
dans son intimité quotidienne.

- le voyeur trouve dans sa pratique l'essentiel de satisfaction, il s'agit d'un plaisir en soi
pour lequel il se cache et multiplie les artifices.

3) le fétichisme :

➢ C'est le cas où un sujet ne peut accéder à la jouissance sexuelle sans la


présence effective d'un objet sexuel auquel il attribue un pouvoir mystérieux.

➢ L’objet sur lequel se fixe l’imaginaire sexuel de fétichiste peut être soit une
partie du corps de l’autre sexe soit un objet qui lui appartient.

4) le sadisme et le masochisme :

➢ Le sadisme peut être entendu comme la jouissance sexuelle de la souffrance


infligée à autrui. Le masochisme est entendu de sa propre souffrance infligée
par autrui.

➢ Dans le couple sadique-masochiste, l’un des sujets va éprouver l’une de ces


deux perversions tandis que l’autre perversion devra assumée par le partenaire.

➢ La souffrance ou l’humiliation sont des conditions sine qua non à l’obtention de


la satisfaction chez le sadique et le masochiste.

➢ Le sadisme est forgée du nom célèbre marquis de SADE tandis que le


masochisme est à relier au nom du romancier autrichien léopard ZACHER
MASOCH.

2)- Perversions par modification de l'objet sexuel :

- Modification du partenaire ordinaire dans une relation sexuelle.

1)- l'homosexualité :

- C'est l'attirance érotique permanente ou passagère qu'un individu homme ou femme


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éprouve pour la personne du même sexe, l'homosexualité masculine est qualifiée de


pédérastie ou de sodomie, alors que l'homosexualité féminine est qualifiée de
lesbianisme ou de saphisme.

-aujourd’hui on assiste à un discours légitimateur sur l’homosexualité, celle-ci n’est


pas une infraction sexuelle puisqu’elle fait partie des perversions sexuelles ayant un
caractère criminologique et psychiatrique non pas répressif.

2) la pédophilie :

- lorsque la sexualité est pratiquée entre un adulte et un enfant qu'il soit du même
sexe ou d'un sexe différent, elle constitue la pédophilie, elle peut donc être
homosexuelle ou hétérosexuelle.

3)- l'inceste :

La relation sexuelle va viser un membre de famille, socialement et culturellement


interdit comme partenaire sexuel, il peut s'agir d'une relation frère (sœur ou d'une
relation mère/fils ou encore une relation père/fille). La relation peut durer des
années avant d’être dénoncer par la mère ou la mère.

4)-la gérontophilie:

➢ -exprime une attirance sexuelle en vers les personnes avancées dans l'âge. Une
anomalie dans le choix du partenaire sexuel.

5)-la zoophilie:

➢ La zoophile préfère avoir des relations sexuelles avec l'animal déterminé par
son choix. Le rapport avec l’animal n’est pas une satisfaction d’un besoin
passager mais il répond à une impulsion chez le pervers qui trouve sa
satisfaction dans cette pratique contre nature.

6)-la nécrophilie:

-c'est une attirance morbide pour les cadavres le sujet peut se contenter de
contempler le cadavre, le caresser et l'embrasser ou allait jusqu'à pratiquer le coït
avec lui. Les psychiatres voient que la nécrophilie est une tentative d’identification
avec le cadavre qui cache un grand attachement avec le parent décédé.

3) perversion par modification de l'identité sexuelle:

-le sujet exprime un refus de son identité sexuelle et un penchant pour l'identité du
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sexe opposé.

1)La Trans- sexualité:

➢ Le transsexuel est physiquement un homme ou bien une femme qui


psychiquement ne se voit pas comme tel et éprouve l'adoption du
comportement de l'autre sexe.

➢ Le transsexuel se distingue de l’hermaphrodite qui est un être humain bisexuel


qui porte à la fois les caractéristiques du sexe masculin et du sexe féminin
physiquement parlant.

➢ Chez les transsexuels, on parle d'une incompatibilité de l’identité sexuelle


psychique avec celle physique.

2)le travestisme:

➢ Une Perversion sexuelle qui se rencontre aussi chez l'homme que chez la
femme.

➢ Le travesti peut être défini comme quelqu'un qui ne fait pas atteindre de son
plaisir sexuel qu'a la condition à porter des vêtements de sexe opposé.

➢ Le travesti doit être distingué du transsexuel qui se considère comme


appartenant psychiquement au sexe opposé et qui porte les vêtements de ce
sexe, et de l’homosexuels qui s’habille en femme pour séduire des homosexuels
jouant un rôle actif.

Chapitre 4 : Le courant psychologique :


I)- La psychologie freudienne et le comportement criminel :
- Sigmund FREUD (1856-1939) neuropsychiatre autrichien et fondateur de la
psychanalyse.

- Les trois bases de la psychologie freudienne sont :

A)- les éléments de l'appareil psychique :

- Freud estime que l'appareil psychique humain se divise en trois éléments à savoir le
"ça", le "moi" et le "surmoi"
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- il y a une interaction entre ces trois composants qui jouent leur rôle dans la
formation normale ou anormale de la personnalité.

-le "ça" il est de nature rebelle à la réalité et aux conventions sociales.

Le "surmoi" exprime les exigences de la vie sociale et les interdits légaux et moraux.

Le "moi" constitue un élément de synthèse d'une liaison entre le ça et le surmoi, il


cherche équilibre entre les exigences sociales et les impulsions inconscientes.

B) - la distinction entre le conscient et l'inconscient :

Il est difficile de définir la conscience parce que c'est une pure subjectivité, mais on
peut tout de même dire que c'est la connaissance qui accompagne nos sentiments et
nos actions.

L’inconscient désigne l'ensemble des faits psychiques dont nous n'avons pas conscience
c'est le passé qui commande le présent et le futur, pour Freud l'inconscient est soumis
essentiellement à deux grandes impulsions à l'éros et le thanatos.

C)- l'évolution psycho-sexuelle chez l'enfant :

- d'après Freud la sexualité commence après la naissance, il expose quatre phases :

Le stade buccal : il commence après la naissance, et la bouche se détermine à ce


stade comme zone érogène capable de satisfaction auto érotique.

Le stade anal sadique: il se prolonge entre 18 mois et 3 ans, la satisfaction érotique


commence à se déplacer au niveau des sécrétions de l'enfant.

Le stade de latence: il s'étale de 7 ans à la puberté, Freud estime que la sexualité


entre dans un état de latence(attente), en attendant la puberté pour donner à
l'érotisme sa véritable expression ou le sexuel rejoint le génital.

Le stade phallique-œdipien : il se prolonge entre 3 et 7 ans, le plaisir érotique


commence à se déplacer sur l’organe génital. C’est à ce stade que le garçon ou
symboliquement désire posséder sa mère et essaie de se débarrasser de son père.

II)- les postes freudiens et l'étiologie criminelle :

- s'articule essentiellement autour de 3 concepts :

➢ Le processus de socialisation

➢ La mentalité criminelle ou dissociable.


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➢ La constitution psychique perverse chez le criminel.

La principale hypothèse porte Freudienne est avancée par DANIEL LAGACHE qui
explique la constitution psychique perverse chez le criminel, nous présente un
processus de 2 phases:

1) la phase de retrait ou le refus de l'identification au groupe social

2) la phase de restitution ou la tentative d'ajustement.

➢ Ces deux phases constituent les deux faces d’une même médaille qui repose
sur la désintégration psychique chez le délinquant et son désengagement
moral vis-à-vis de la société.

III)-la personnalité criminelle et le passage à l'acte :

A) - la psycho-crimino-genèse d’Etienne de GREEFF :

- le criminologue belge de GREEFF présente sa vision sur la personnalité criminelle et


du passage à l'acte comme suit :

1) la conception globale du criminel:

➢ DEGREEF ne perçoit pas le criminel comme quelqu'un qui souffre


nécessairement d'un dérèglement psychique ou physique, ce qui le rend
différent de l'homme ordinaire.

➢ Il exclue les criminels malades du champ de la recherche criminologique et


s'interroge ensuite sur les criminels vrais (normalement constitués)

➢ Pour lui la question capitale est celle de savoir comment les êtres normaux
parviennent à commettre des actes anormaux, c'est à dire comment
l'homme peut-il devenir criminel ?

➢ Le dérèglement est donc inhérent à la nature humaine.

2)la dynamique de la psycho crimino-genèse :

De GREEFF distinguent entre « un psychisme de base » extrêmement dangereux et


« un psychisme supérieur » assumant l’auto régulation.

Le psychisme de base est commandé par les réactions du cerveau basal. Il est soumis à
deux types de fonctions :

Les fonctions instinctives Les fonctions incorruptibles


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➢ Se composent des instincts de ➢ Échappent complétement à la


défense et des instincts de volonté, elles sont aveugles et
sympathie. indifférentes au bien et au mal.

➢ Les premiers tendent à la ➢ Dans des conditions déterminées


conservation du « moi », le second elles jouent sous l’impulsion de
tend à la conservation de l’instinct de défense avec un
l’espèce. automatisme terrifiant.

3) le processus du passage à l’acte :

Dans la criminalité passionnelle, le crime est souvent le résultat d’une morne


application et d’une maturation criminelle, qui met en jeu des sentiments d’injustice
subie et atteinte à la dignité.

Le processus du passage à l’acte criminel chez les criminels passionnels de déroule en


quatre phase :

La phase de l’assentiment La phase de La phase de crise La phase de dénouement


inefficace l’assentiment formulé

Résulte d’un état souterrain Tout en continuant à Le sujet rentre Le processus réductionniste
chez le sujet qui lui fait s’efforcer de penser dans une véritable consacré par le sentiment
entrevoir par un événement que la disparition agonie morale, d’injustice subie et
quelconque. pourra s’accomplir sans essaie de se d’humiliation participe au
son concours, le sujet convaincre de la désengagement du sujet à
commence à se mettre nécessité du l’égard de la victime. Et le
lui-même en scène en passage à l’acte dénouement de la lutte
tant qu’auteur de l’acte criminel et de le émotionnelle passe par la
criminel. justifier face à lui- commission du meurtre.
même.

B) le noyau central de la personnalité criminelle chez jean PINATEL :

-pour jean PINATEL le passage à l’acte n’est que la réponse d’une personnalité à
une situation, il se révèle comme insuffisants pour déterminer la personnalité
criminelle.

-PINATEL a pris le sens inverse de MAINOUVRIER qui s’est interrogé à propos de ce


qui empêche le non-délinquant de passer à l’acte.
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MAINOUVRIER PINATEL

Estime que le mouvement vers Estime que chez le délinquant qui est
l’infraction est avorté à cause des freins passé à l’acte, les freins d’ordre moral,
psychologiques qui ont joué. Ces freins pénal, matériel ou effectif n’ont pas
sont très personnels. joué

Le délinquant possède des traits


psychologique dans sa personnalité qui
sont en opposition avec ceux qui
retiennent le non-délinquant

➢ Les traits psychologiques constituant les composantes du noyau central de la


personnalité criminelle sont en nombre de quatre et sont des dénominateurs
communs qu’on trouve dans toutes les personnalités criminelles :

L’égocentrisme La labilité L’agressivité L’indifférence


affective

Le délinquant a Est une Cette Constitue le


tendance à se prédisposition caractéristique résultat logique de
considérer comme psychique résultant permet au l’égocentrisme et
le centre de d’une certaine délinquant de exprime le
l’univers et à incapacité d’être renverser les désengagement
surestimer ses inhibé(coincé) par obstacles de toute moral et social
exigences la menace de la forme pour réaliser envers autrui
personnelles sanction la satisfaction
personnelle

Chapitre 5 : le courant socio-culturel

Para I: L’étiologie criminelle européenne


Les criminologues européens ont concentré leurs efforts sur le rôle des facteurs
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sociaux dans l’apparition de la criminalité. C’est ainsi qu’on a étudié l’influence du


milieu familial et sa contribution dans le comportement criminel.

Souvent, une famille éclatée est responsable de la déviance de jeunes délinquants. Le


milieu géographique a été également étudié et à l’aide de statistiques, on arrive à
brosser la différence entre la criminalité rurale et la criminalité urbaine.

Dans ce sens, on peut citer la loi thermique de la délinquance de GUERRY et


QUETELET, qui suppose que les crimes contre les personnes font plus apparition dans
le sud et en période de chaleur, et que les crimes contre les biens se rencontrent
beaucoup plus dans le nord où prédomine le climat froid.

PII: L’étiologie criminelle américaine

La recherche criminologique se caractérise par son intérêt pour le concept de culture


et sa relation avec les concepts de personnalité et de société.

A-La théorie d’Edwin SUTHERLAND

La théorie de SUTHERLAND est exprimée essentiellement à travers deux hypothèses :

L’hypothèse de l’association différentielle l’hypothèse de la criminalité en col blanc

-L’idée maîtresse de cette hypothèse c’est que le -Ce modèle consacre le style criminel des hommes
comportement criminel est un comportement acquis et d’affaires qui restent loin des soupçons, mais qui
qui s’apprend. ont une criminalité essentiellement acquisitive
liée à l’exercice de leur profession.
- C’est cette association qui transmet au futur
délinquant les techniques criminelles dont il a besoin, - Il s’agit d’une innovation dans le domaine de la
pour opérer dans le domaine de la délinquance pensée criminologique
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La théorie des conflits de culture

Les cultures contradictoires Les sous cultures

La criminalité engendrée par un conflit de culture peut La sous culture est définie comme une subdivision
particulièrement être illustrée à travers deux exemples d’une culture nationale composée d’une
assez significatifs: combinaison de situations sociales tel que la classe,
le fondement ethnique, la résidence urbaine ou
C’est ainsi que la naissance du conflit peut provenir du rurale et l’affiliation religieuse.
fait de la colonisation, celle-ci introduit en effet les
normes d’un groupe culturel sur le territoire d’un autre 1)La première forme s’intéresse aux sous cultures
groupe, elle rend ainsi brusquement illégales les règles urbaines : On a cherché à découvrir dans les grandes
de conduite qui étaient considérées comme agglomérations, de véritables zones criminelles, qui
traditionnelles. sont qualifiées d'aires de délinquance, des
catégories entières de jeunes cherchent refuge dans
La naissance de conflits peut également être constatée la violence, la drogue et la marginalité.
à travers le phénomène de l’immigration, les
immigrants peuvent conserver certaines façons de se 2) La deuxième forme s’intéresse aux sous cultures
conduire, qui sont en contradiction avec les normes du pénitentiaires : La prison s’avère un milieu culturel
pays d’accueil. qui favorise l’entretien de relations spéciales entre
les détenus ou entre ceux-ci et les agents de
l’administration pénitentiaire.
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➢ L’anomie :
Elle peut être définie comme un affaiblissement des normes sociales dans les
consciences individuelles.

Pour MERTON, l’anomie se ramène à une rupture entre les buts valorisés par une
société de consommation et les moyens légitimes proposés par la société à ses
membres pour réaliser leur épanouissement.

Le concept d’anomie a été emprunté au sociologue français Émile DURKHEIM, qui


soutient que tout changement social trop accéléré, retentit sur la structure sociale et
les normes qui régissent la solidarité au sein de la société

PIII: Les criminologies critiques

Les criminologies critiques proposent une nouvelle approche du modèle criminel en


substituant à une criminologie étiologique, une criminologie de la réaction sociale ou
du contrôle social.

A- la criminologie interactionniste

Ainsi, contrairement au modèle classique qui voit dans la déviance la violation des
règles sociales, l’école interactionniste estime qu’il faut renverser le schéma, car la
délinquance n’est qu’une création sociale.
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1- Les positions critiques de l’école interactionniste

Ces positions critiques sont articulées autour de trois points:

1/ On reproche aux théories classiques d’avoir passé sous silence le rôle du droit pénal
dans la genèse criminelle. Pour la théorie de l’étiquetage, on ne saurait négliger le
rôle des institutions pénales dans la fabrication de la déviance.

2/ L’école interactionniste reproche aux théories classiques, la distinction entre le


criminel et le non criminel. Pour l'école en question, cette distinction est non avenue
du fait du chiffre noir responsable de la confusion entre ces deux entités.

3/ l’école interactionniste fait grief aux théories classiques d’avoir construit des
modèles explicatifs portant le cachet du déterminisme.

2-L’acquisition du statut social par le déviant

Cette acquisition se fait à la fois sur le plan social et sur le plan individuel.

- Sur le plan social

L’école interactionniste cible deux aspects à savoir l’application des normes, ainsi que
leur établissement.

Au niveau de l'établissement des normes, trois remarques sont avancées:

1)- les sociétés modernes ont tendance à faire du droit pénal, la forme
prédominante du système de contrôle social, ce qui est parfaitement illustré à travers
le phénomène de sur criminalisation.

2)- le droit pénal moderne évolue vers la médicalisation de la délinquance et


prend de plus en plus une forme thérapeutique

3)- les valeurs protégées par la loi pénale coïncident le plus souvent avec les
intérêts de la classe dominante.
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- Sur le plan individuel

La déviance et l’étiquetage apparaissent comme étant l’œuvre des audiences sociales,


la déviance n’est pas inhérente à certaines formes de comportement, mais c’est une
propriété attribuée à ces formes de comportement par les audiences sociales qui se
composent selon Kai ERIKSON de la société globale, des institutions de contrôle social
(police - tribunal - prison) et des petits groupes constituant l’entourage (famille –
voisins – amis).

B- La criminologie radicale

1-L’explication radicale de la criminalité

L’explication avancée par l’école radicale relativement à la criminalité se base sur


une conception marxiste. Dans cette optique, la déviance exprime la confrontation
des délinquants avec les structures économico-politique installés, et il faut y voir une
forme de contestation de l’organisation sociale en place.

L'État, organisme représentant et défendant les intérêts des classes dominantes


économiquement et politiquement, est un instrument qui n’est pas neutre, il est au
service du pouvoir économique et ne fait que consacrer la contradiction des intérêts.

L'application de certains interdits légaux ne vise que certaines couches sociales, et la


loi perd de sa généralité.

2-Le produit criminel et son utilité pour l’État

La criminalité ne peut plus être perçue comme un phénomène pathologique ou


universel, mais elle est la conséquence logique du système capitaliste qui consacre la
domination de l’Homme par l’Homme, avec le soutien de l’appareil étatique.

Dans cette nouvelle conception criminologique, l’école radicale tout en rejetant le


schéma bourgeois du problème criminel, essaie de proposer une explication conforme
à la vision marxiste des rapports sociaux.

La théorie radicale se veut, en plus, contestataire et militante en vue de dénoncer le


vernis intellectuel et idéologique qui masque le problème criminel dans le système
capitaliste.

La théorie radicale a été critiquée et rejetée par la criminologie classique qui estime
que la théorie radicale est beaucoup plus une conception économique et politique
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qu'une théorie criminologique.

Le courant victimologique :

I)- le cadre conceptuel de la victimologie :

- l'ouvrage " le criminel et sa victime " a attiré l'attention sur cette relation latente qui
existe entre le criminel et la victime.

- Pour les victimologues, la relation dialectique entre le criminel et la victime doit


être mise en relief et cela passe tout d’abord par l’abandon du schéma qui voit
toujours le criminel dans l’image de CAIN et la victime dans l’image d’ABEL.

- Dans la culture victimologique, ou doit distinguer aujourd'hui entre deux types de


victimologie.

* victimologie générale : englobe toutes les catégories de victimes. Le but de la


victimologie est l'amélioration de la prise en charge de la victime ainsi que
l'amélioration des voies.

* victimologie pénale ou criminologique : ne prend en considération que les victimes


d'infractions pénales. Elle est étroitement liée à la criminologie.

Cette forme de victimologie s'intéresse scientifiquement à tout ce qui touche à la


victime au sens pénal du terme : sa personnalité, ses traits biologiques,
psychologiques et moraux

II)- les situations de la victimales :

- la victime est un élément essentiel de la situation pré-criminelle ainsi certains


paramétrés rentrent en jeu dans le choix par le criminel de sa victime.

- certains victimologues observent que le risque du passage à l'acte criminel résulte de


la mise en relation d'une cible attractive faiblement gardée avec un criminel potentiel
livré une analyse stratégique un terme de risque et profit.

- d'une façon général la victime et l'auteur se connaissent, la criminalité est une


affaire de proximité (viols, homicides, agressions)

- parmi les facteurs de victimisation, les victimologues avancent l'âge comme facteur
biologique, l'enfant et la personne âgées sont exposés plus que d'autres à l'agression
criminelle.

- la condition physique constitue également un facteur biologique favorisant les


attitudes criminelles où la cible se trouve une femme ou une personne malade ou
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handicapée.

- Dans les facteurs sociaux, d’une part les métiers à risque sont nombreux: (chauffeurs
de taxi - caissiers ...) et d’autre part le mode de vie comme la fréquentation de lieux
à risques (boite de nuit- quartiers dangereux ...) l'habitat dans un quartier dangereux,
la richesse, l'isolement spatial facilite la commission du crime.

III)- les typologies victimologiques :

- la classification victimologiques des crimes a donné lieu à une classification de 4


types:

1) les crimes contre des victimes réelles, c'est à dire bien ciblées.

2) les crimes contre des victimes fictives ici la victime est générale.

3) les crimes contre des victimes potentielles (cas de la conduite en état d'ivresses)

4) les crimes sans victime c'est le cas pour la prostitution ou l'usage des stupéfiants.

* d'autres victimologues (SCHAFFER) ont préféré dresser des typologies relativement à


la personnalité de la victime ou distingue.

1)- la victime sans relation avec le criminel : tous les membres du corps social qui sont
des victimes potentielles.

2)- la victime provocatrice qui encourageait l'agresseur et c'est le cas pour certaines
agressions sexuelles

3)- la victime incitative qui solliciterait pour son attitude ou l'étalage de ses biens une
agression.

4)- la victime socialement vulnérable comme l’exclu, le membre d'une minorité.

5) l'auto-victime : comme le toxicomane, l’alcoolique, le joueur pathologique

6)- la victime politique, sacrifiée par un système idéologique.

-La typologie victimologique présentée par SCHAFFER n'est pas la seule typologie
articulée autour de la personne de la victime. D’autres victimologues ont présenté des
typologies soit à caractère juridique comme le cas de MENDELSOHN ou à caractère
criminologique comme c'est le cas pour ELLENBERGER.

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